Georges Bernanos

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Georges Bernanos, né le Modèle:Date de naissance dans le [[9e arrondissement de Paris|Modèle:9e de Paris]] et mort le Modèle:Date de décès à Neuilly-sur-Seine, est un écrivain français.

Issu d'une famille d'origine lorraine et espagnole, Georges Bernanos passe sa jeunesse à Fressin, en Artois, et cette région du Pas-de-Calais constitue le décor de la plupart de ses romans. Il suit des études de droit à l'Institut catholique de Paris. Il participe à la Première Guerre mondiale dans les tranchées (brigadier à la fin de la guerre) et y est plusieurs fois blessé. Il obtient le succès avec ses romans Sous le soleil de Satan, en 1926, et Journal d'un curé de campagne, en 1936. Dans un premier temps proche des mouvements monarchistes d'avant-guerre, il rompt avec ces derniers et leurs représentants à l'occasion de la guerre d'Espagne, prenant le parti du peuple opprimé contre Francisco Franco par diverses actions sur place. Ses prises de position sont retranscrites dans Les Grands Cimetières sous la lune (1938). Une terrible blessure handicapant à vie l'une de ses jambes à la suite de la Première Guerre mondiale l'empêche de participer à la Seconde comme il l'aurait voulu. Il se retire donc au Brésil et y soutient activement de Gaulle contre Pétain. Ses deux fils (Yves et Michel Bernanos) ainsi que son neveu (Guy Hattu) s'engagent dans la France libre dès 1940.

Dans ses œuvres, Georges Bernanos explore le combat spirituel du Bien et du Mal, en particulier à travers le personnage du prêtre catholique tendu vers le salut de l'âme de ses paroissiens perdus, ou encore par des personnages au destin tragique comme dans Nouvelle histoire de Mouchette.

Biographie

Enfance

Fichier:Plaque Georges Bernanos, 28 rue Joubert, Paris 9e.jpg
Plaque sur la maison natale à Paris, 28, rue Joubert.
Fichier:Fressin.jpg
La maison des Bernanos à Fressin.

Bien qu'une plaque commémorative soit placée au Modèle:N° de la rue Joubert, dans le [[9e arrondissement de Paris|Modèle:9e de Paris]], Georges Bernanos est né en réalité au 26<ref>Acte de naissance no 357 (Cote V4E 6175).</ref>. Son père, Émile Bernanos (1854-1927), est un tapissier décorateur d'origine lorraine et espagnole<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref> (Bouzonville ou Busendorf, proche de la frontière allemande). Sa mère, Clémence Moreau (1855-1930), est issue d'une famille de paysans berrichons originaire de Pellevoisin, dans l'Indre. Il garde de son éducation la foi catholique et les convictions monarchistes de ses parents<ref name=":1" />. C'est en platt que sa grand-mère paternelle, née à Monneren, lui aurait appris ses prières. Il passe une grande partie de sa jeunesse à Fressin en Artois. Cette région du Nord marque profondément son enfance et son adolescence<ref>Ses biographes ont remarqué qu'il ne parle pratiquement jamais des périodes qu'il passe à Paris de 1897 à 1924.</ref> et constituera le décor de la plupart de ses romans.

À Paris, en 1897, il entre en sixième au collège des pères jésuites de la rue de Vaugirard<ref>Charles de Gaulle y entre comme élève au même moment, mais il n'est pas certain que lui et Bernanos se soient connus ou fréquentés. </ref>. Il y reste trois ans et n'en garde pas un bon souvenir, se plaignant de la liberté de penser remplacée par « le dressage du cirque », pour lui, des Modèle:Citation. Il fait sa communion solennelle en 1899. Il a 13 ans quand il lit Honoré de Balzac ; il déclare plus tard que cette lecture a été la découverte la plus marquante de son adolescence. En 1901, la loi sur les congrégations contraint les jésuites à fermer leur établissement. Georges Bernanos entre interne au petit séminaire de Notre-Dame-des-Champs, mais il ne s'y adapte pas et est orienté en 1903, pour son année de rhétorique, vers un autre établissement, le petit séminaire de Bourges, où il se sent enfin à son aise. Il échoue cependant en juin et en octobre à l'oral du baccalauréat. Sur la recommandation du curé de Fressin, il entre en 1904 au collège Sainte-Marie d'Aire-sur-la-Lys, en Artois. Il est enfin reçu au baccalauréat en 1906. De retour à Paris, il obtient sa licence de lettres et de droit à l'Institut catholique<ref>Max Milner, Georges Bernanos, biographie, Paris, éd. Librairie Séguier, 1989 Modèle:Isbn, pour le paragraphe sur le cursus scolaire.</ref>.

Entre 13 et 15 ans, il lit énormément, appréciant particulièrement Honoré de Balzac. Ses autres auteurs de prédilection sont Barbey d'Aurevilly, Hugo, Michelet, Pascal et Walter Scott<ref name="PleiadeXXXVII">Gilles Bernanos, « Chronologie », dans Georges Bernanos, Œuvres romanesques complètes, Paris, éd. Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », tome I, p. Modèle:Pc et Modèle:Pc.</ref>. Son père, le matin, lit à haute voix le journal La Libre Parole, avec lequel il découvre Édouard Drumont, qui aura une influence sur ses premières pensées politiques<ref name="PleiadeXXXVII" />.

Premiers engagements et premières œuvres

Vers ses 17 ans, il correspond longuement avec l'abbé Lagrange. Il envisage un temps de devenir prêtre, mais abandonne par manque de vocation<ref>Gilles Bernanos, « Chronologie », dans Georges Bernanos, Œuvres romanesques complètes, Paris, éd. Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », tome I, p. Modèle:Pc.</ref>. Catholique fervent et, dans sa jeunesse, monarchiste passionné, il milite au départ dans les rangs de l'Action française en participant aux activités des Camelots du roi pendant ses études de lettres. Il admire alors Charles Maurras, avec qui il aura par la suite plusieurs disputes.

Il prend ensuite la tête du journal L'Avant-garde de Normandie, jusqu'à la Grande Guerre. Réformé, il décide tout de même de participer à la guerre en se portant volontaire, d'abord dans l'aviation, en particulier à Issy-les-Moulineaux et sur la future base aérienne 122 Chartres-Champhol, puis dans le [[6e régiment de dragons (France) |Modèle:6e de dragons]]Modèle:Sfn. Il est plusieurs fois blesséModèle:Sfn. Après la guerre, il cesse de militer, rompant avec l'Action française.

Ayant épousé en 1917 Jeanne Talbert d'Arc (1893-1960), lointaine descendante d'un frère de Jeanne d'Arc, il mène à l'époque une vie matérielle difficile et instable (il est employé par une compagnie d'assurances), dans laquelle il entraîne ses six enfants et son épouse à la santé fragile.

Par nécessité ou par goût, il est longtemps un adepte de la moto comme moyen de transport quotidien, et cette pratique se retrouve dans ses œuvres. Ainsi, dans Les Grands Cimetières sous la lune, il évoque ses chevauchées à travers l'île de Majorque pendant la guerre d'Espagne, afin de porter aide et assistance aux populations civiles : « Comme à l'avant-dernier chapitre du Journal d'un curé de campagne, la haute moto rouge, tout étincelante, ronflait sous moi comme un petit avion<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. »

Ce n'est qu'après le succès de Sous le soleil de Satan que Bernanos peut se consacrer entièrement à la littérature. En moins de vingt ans, il écrit l'essentiel d'une œuvre romanesque où s'expriment ses hantises : les péchés de l'humanité, la puissance du mal et le secours de la grâce.

Sous le soleil de Satan

Fichier:Bar-le-Duc maison de Bernanos.jpg
Immeuble de Bar-le-Duc (Meuse) où Bernanos écrivit son premier roman Sous le soleil de Satan.

Écrit à Bar-le-Duc, non loin des tranchées de Verdun et de Saint-Mihiel, et publié en 1926 chez Plon, sur la recommandation de l'écrivain Robert Vallery-Radot auquel il est dédié, ce premier roman est un succès aussi bien public que critique. André Gide place Bernanos dans la lignée de Barbey d'Aurevilly, mais Modèle:Citation, ajoutera Malraux<ref>André Malraux, préface au Journal d'un curé de campagne, Paris, éd. Plon, 1974.</ref>.

Sous le soleil de Satan est, selon Bernanos, un Modèle:Citation<ref name="Lefevre">Entretien avec Frédéric Lefèvre dans Essais et écrits de combat, Paris, éd. Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », tome I.</ref>. Il commence à l'écrire pendant un séjour à Bar-le-Duc, en 1920, époque où pour lui Modèle:Citation. Il confie Modèle:Citation et Modèle:Citation, mais ne pas vouloir Modèle:Citation<ref name="Lefevre"/>.

Inspiré du curé d'Ars<ref>Georges Bernanos, Œuvres romanesques complètes, Paris, éd. Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », Modèle:P.1774.</ref>, le personnage principal du livre, l'abbé Donissan, est un prêtre tourmenté qui doute de lui-même, jusqu'à se croire indigne d'exercer son ministère. Son supérieur et père spirituel, l'abbé Menou-Segrais, voit pourtant en lui un saint en devenir. Et en effet, cet Modèle:Citation, tel que le définit Paul Claudel<ref>Lettre de Claudel à Bernanos du 25 juin 1926 in Correspondance, Paris, éd. Plon.</ref>, possède la faculté de transmettre la grâce divine autour de lui. Plus tard, il recevra même le don de Modèle:Citation<ref>Don que d'autres prêtres partageront d'ailleurs chez Bernanos, comme dans Journal d'un curé de campagne.</ref>, au cours d'une rencontre nocturne extraordinaire avec Satan lui-même, celui dont la haine s'est Modèle:Citation<ref>Sous le soleil de Satan, Paris, éd. Plon, 1926.</ref>. Son destin surnaturel le confronte aussi à Mouchette, une jeune fille qu'il ne parviendra pas à sauver malgré un engagement total de lui-même.

L'adaptation cinématographique du roman vaudra à Maurice Pialat la Palme d'or au Festival de Cannes 1987.

Sous le soleil de Satan est suivi de L'Imposture en 1927 et de sa suite La Joie, qui reçoit le prix Fémina en 1929.

La Grande Peur des bien-pensants

Publié en 1931, ce livre polémique, considéré comme le premier pamphlet de Georges Bernanos, avait au départ comme titre Démission de la France. Bernanos commence par une condamnation sévère de la répression de la Commune, pour poursuivre sur un violent réquisitoire contre son époque, la Troisième République et ses hommes politiques, la bourgeoisie bien-pensante et surtout les puissances d'argent. Bernanos, qui a fait la guerre de 1914-1918, fustige aussi l'humiliation de l'Allemagne défaite après le traité de Versailles, considérant cela comme un patriotisme perverti et dangereux, dans la mesure où il hypothèquerait l'avenir.

En 1932, sa collaboration au Figaro entraîne une violente polémique avec l'Action française et sa rupture publique définitive avec Charles Maurras.

Le Modèle:Date-, en se rendant en moto d'Avallon Modèle:Incise à Montbéliard, il est renversé par la voiture d'un instituteur en retraite qui lui barre le passage : le garde-boue de la voiture lui entre dans la jambe, celle-là même qui avait été blessée en 14-18<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Journal d'un curé de campagne

En 1934, Bernanos s'installe aux Baléares, en partie pour des raisons financières, car la vie y est moins chère<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il y écrit Journal d'un curé de campagne. Publié en 1936, le roman est couronné par le Grand prix du roman de l'Académie française, puis sera adapté au cinéma sous le même titre par Robert Bresson en 1950.

Ce livre est l'expression d'une très profonde spiritualité. Le style en est limpide et épuré. La figure du curé d'Ambricourt rejoint celle de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, portée sur les autels par Pie XI en 1925. Il est possible qu'elle soit aussi inspirée par un jeune prêtre (l'abbé Camier), mort de tuberculose à 28 ans, que Bernanos a côtoyé dans son enfance. De Thérèse, son personnage suit la petite voie de l'enfance spirituelle. Le « Tout est grâce » final du roman n'est d'ailleurs pas de Bernanos mais de la jeune carmélite de Lisieux. Ce roman lumineux, baigné par « l'extraordinaire dans l'ordinaire », est l'un des plus célèbres de son auteur, probablement parce qu'il s'y révèle lui-même, de manière profonde et bouleversante, à travers la présence du curé d'Ambricourt. Il est vrai que Bernanos a la particularité d'être toujours très proche de ses personnages, tel un accompagnateur témoignant d'une présence extrêmement attentive et parfois fraternelle.

Les Grands Cimetières sous la lune, violent pamphlet antifranquiste

C'est également lors de son exil que Bernanos rédige Les Grands Cimetières sous la lune. Ce livre de 305 pages est un violent pamphlet antifranquiste. Il a en France un grand retentissement lors de sa publication, en 1938. Il se met ainsi volontairement et consciemment à dos les mouvements d'extrême droite du champ politique.

Bernanos séjourne à Majorque lorsque la guerre civile éclate. D'abord favorable au camp nationaliste pendant les trois premiers mois qui suivent le soulèvement (son fils Yves s'engage dans la Phalange, avant de déserter au bout de plusieurs semaines pour rejoindre le Maroc)Modèle:Sfn, l'écrivain est rapidement horrifié par la répression franquiste et désespéré par la complicité du clergé local<ref name=":0">Modèle:Article.</ref>. En Modèle:Date-, il évoque l'arrestation par les franquistes de Modèle:Citation bloc

Dans Les Grands Cimetières sous la lune, qui paraît après une série d'articles sur l'Espagne dans l'hebdomadaire Sept (entre mai 1936 et février 1937)<ref name=":2">Modèle:Article.</ref>, il ironise sur le « cardinal Goma » (Isidro Gomá y Tomás, archevêque de Tolède, qui identifiait le combat des franquistes à une véritable croisade catholique, dans une « guerre d'amour ou de haine envers la religion »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>). Le prélat est dépeint prêt à bénir la légalité, pour peu qu'elle soit devenue militaire, ou vantant l'esprit dans lequel, à ses dires, les républicains envoyés au mur accueillent les secours du « saint ministère »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Alors qu'il réside encore à Palma de Majorque, il apprend que sa tête est mise à prix par Franco<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name=":2" />. Son pamphlet offre Modèle:Citation qui prend rapidement une actualité extraordinaire pour se révéler une prophétie des grandes catastrophes du siècle. Ce livre qui, comme L'Espoir d'André Malraux, est un témoignage important sur la guerre d'Espagne, lui vaut l'hostilité d'une grande partie de la droite nationaliste, en particulier de son ancienne famille politique, l'Action française, avec laquelle il avait rompu définitivement en 1932.

Au cours de cette période, la gauche, les communistes parlent de ceux qui considèrent que « mieux vaut Hitler que le Front populaire ». Georges Bernanos, venu d’un autre bord politique, écrit : « Ils sentent le sol qui tremble et rassemblent leurs dernières forces pour protester contre la semaine de quarante heures, cause de tout le mal. » « Si M. Hitler et M. Mussolini ne sont pas bien-pensants comme nous, ne le dites pas ! Le Front populaire serait trop content. » Et, dit-il : « Il n’y aura plus vraiment en Europe qu’un seul peuple et un seul maître<ref>Modèle:Lien web.</ref>. »

Exil au Brésil

Bernanos quitte l'Espagne en Modèle:Date- (se rendant notamment aux conseils de José Bergamin, un ami républicain espagnol, qui le convainc que cette guerre n'est pas sa guerreModèle:Sfn) et retourne en France. Le Modèle:Date-, deux mois avant les accords de Munich, la honte que lui inspire la faiblesse des hommes politiques français face à l'Allemagne de Hitler le conduit à s'exiler en Amérique du Sud. Réalisant un rêve d'enfance, il envisage d'abord d'aller au Paraguay. Il fait escale à Rio de Janeiro, au Brésil, en Modèle:Date-. Enthousiasmé par le pays, il décide d'y demeurer et s'installe en Modèle:Date- à Barbacena, dans une petite maison au flanc d'une colline dénommée Modèle:Citation étrangère, la Modèle:Citation. Il y reçoit entre autres l'écrivain autrichien Stefan Zweig, peu avant le suicide de ce dernier<ref>« Stefan Zweig : Le Mystère de sa fin tragique », Le Figaro, Modèle:Date.</ref>.

Entre 1939 et 1940, depuis son exil brésilien, il écrit Les Enfants humiliés, dans lequel il affirme son amour pour l'esprit d'enfance, synonyme de grâce et d’insoumission en se souvenant : « J’ai connu le temps où notre position n’était pas si différente de celle des anarchistes »<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Après la défaite de 1940, il se rallie à l'appel lancé le Modèle:Date depuis Londres par Charles de Gaulle et décide de soutenir la France libre dans de nombreux articles de presse où il emploie son talent de polémiste à l'encontre du régime de Vichy et au service de la Résistance. Il entretient alors une longue correspondance avec Albert Ledoux, le « représentant personnel » du général de Gaulle pour toute l'Amérique du Sud<ref>Témoignage de son fils Jean-Loup, paru dans la revue Espoir, no 113, décembre 1997.</ref>. Il qualifie Pétain de Modèle:Citation<ref>Le chemin de la croix des âmes, Éditions du Rocher (article La France se tait - juin 1940)</ref> et sa révolution nationale de Modèle:Citation<ref>Le chemin de la croix des âmes - Éditions du Rocher (article Cinq appels aux français - février 1941)</ref>.

En 1941, son fils Yves rejoint les Forces françaises libres à Londres. Son autre fils, Michel, jugé au départ trop jeune par le Comité national français de Rio, partira l'année suivante. Il participera notamment au débarquement de Normandie et à la bataille navale de Normandie. Son neveu Guy Hattu, Second-Maître, débarquera sur les côtes Normandes au sein du commandos Kieffer, qui prendra part à la prise de l'île hollandaise de Walcheren à la Toussaint 1944.

Avant de rentrer en France en Modèle:Date-, Bernanos déclare aux Brésiliens : Modèle:Citation bloc

La Libération

Lors de son retour en France, Georges Bernanos est, en fait, écœuré par l'épuration et l'opportunisme qui prévaut à ses yeux dans le pays. Reprenant la plume, il devient chroniqueur dans La Bataille et dans Combat. Il lance un avertissement solennel aux Français : avec l'avènement de l'ère atomique et la crise générale de la civilisation, la France semble avoir perdu sa place en même temps que son rôle vis-à-vis de l'humanisme chrétien. Il voyage en Europe pour y faire une série de conférences dans lesquelles il alerte ses auditeurs et ses lecteurs contre les dangers du monde de l'après-Yalta, l'inconséquence de l'homme face aux progrès techniques effrénés qu'il ne pourra maîtriser, et les perversions du capitalisme industriel (voir La Liberté pour quoi faire ? et La France contre les robots, 1947).

Le général de Gaulle, qui l'a invité à revenir en France (Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien Web</ref>, lui a-t-il fait savoir dans un câble daté du Modèle:Date-), veut lui donner une place au gouvernement. En dépit d'une profonde admiration pour le dirigeant, le romancier décline l'offre.

Pour la troisième fois, on lui propose alors la Légion d'honneur, qu'il refuse à nouveau. Lorsque l'Académie française lui ouvre ses portes, il répond : Modèle:Citation

En 1946 paraît La France contre les robots, aux éditions de la France libre, un essai dans lequel Bernanos dénonce la « civilisation des machines » et les nouvelles formes d'asservissement <ref>Œuvres romanesques complètes - La Pléiade - Tome 2 - 2015</ref>.

Dialogues des carmélites (ou La tragique destinée des carmélites de Compiègne)

Bernanos part pour la Tunisie en 1947. Sur la suggestion du père Bruckberger, Il y rédige un scénario cinématographique adapté du récit La Dernière à l'échafaud, de Gertrud von Le Fort, lui-même inspiré de l'histoire véridique des carmélites de Compiègne guillotinées à Paris, sur la place du Trône, le Modèle:Date. Bernanos y traite de la grâce, de la peur et du martyre.

Bien plus qu'un scénario, Dialogues des carmélites est considéré comme le « testament spirituel de Bernanos ». Publié de façon posthume en 1949, il est d'abord adapté au théâtre par Jacques Hébertot et créé le Modèle:Date- au théâtre Hébertot, avant de devenir le livret de l'opéra homonyme du compositeur Francis Poulenc, représenté avec un grand succès en 1957 à la Scala de Milan.

Sépulture de Georges Bernanos au cimetière de Pellevoisin (36)
Sépulture de Georges Bernanos au cimetière de Pellevoisin (Indre).

Le scénario original a par la suite servi de base au film Le Dialogue des carmélites, réalisé en 1960 par Philippe Agostini et le père Bruckberger, puis en 1984 à un téléfilm de Pierre Cardinal qui fut notamment primé à la Cinémathèque française.

Georges Bernanos meurt d'un cancer du foie, en 1948, à l'hôpital américain de Neuilly.

Il est enterré au cimetière de Pellevoisin (Indre).

Famille et descendance

Georges Bernanos épouse Jeanne Talbert d'Arc (1893-1960) à Vincennes le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ils ont six enfants :

Postérité

Dans l'immédiat après-guerre, Georges Bernanos est devenu une figure tutélaire pour une nouvelle génération d'écrivains. Ceux que Bernard Frank a baptisés les Hussards<ref>Bernard Frank, « Grognards et Hussards », Les Temps Modernes, n° 86, décembre 1952, 1005–1018 ; réédition Le Dilettante, Paris, 1984 Modèle:ISBN.</ref> ont ainsi placé dans leur Panthéon, aux côtés de Stendhal, Joseph Conrad ou Marcel Aymé, celui à qui Roger Nimier dédia son livre Le Grand d'Espagne (La Table ronde, 1950)<ref>Th. Laurent, docteur ès lettres, chargé d’enseignement à l’université Paris IV – Sorbonne, Les Hussards ou droite littéraire, 2013.</ref>, dont le titre est une allusion et un hommage à la position iconoclaste que Bernanos adopta face à la guerre d'Espagne, à rebours de celle de son ancienne famille intellectuelle et politique.

Analyse de l'œuvre

Mouchette

Modèle:Section à sourcer Bernanos a donné le nom de Mouchette à deux personnages de son œuvre romanesque. La première « Mouchette », qui figure dans Sous le soleil de Satan (1926), a pour nom Germaine Malhorty. C'est une adolescente de seize ans, vive et orgueilleuse, victime de l'égoïsme des hommes qui la désirent sans parvenir à l'aimer, ce qui attise son mépris d'elle-même et sa révolte envers l'ordre établi. La seconde « Mouchette » n'a pour appellation que ce surnom. Elle a treize ans et apparaît dans Nouvelle histoire de Mouchette (1937).

En ce personnage s'incarnent tous les misérables qui subissent l'acharnement du sort sans jamais parvenir à comprendre le malheur de leur condition. Mouchette n'existe ici que par sa seule et unique sensibilité, aussi aiguë que douloureuse pour elle-même. Le miracle, pour ainsi dire, de cette « Mouchette »-là, c'est la vérité qui en émane. Une vérité d'autant plus étonnante qu'elle est l'œuvre d'un homme qui avait cinquante ans lorsqu'il conçut ce personnage, découvrant les mouvements les plus profonds et les plus inexprimables d'une féminité qui s'éveille et s'affirme.

Bernanos signe ici un portrait intemporel et poétique de gamine « désespérée ». Seul le regard de l'écrivain, dans sa justesse et son humanité, semble laisser entrouvrir une perspective de salut possible pour la jeune fille. En réalité, « Mouchette » (malgré l'absence de toute référence religieuse directe) rejoint la figure des martyrs de Bernanos, ceux qui, écrira-t-il plus tard dans Dialogues des carmélites, ne peuvent « tomber qu'en Dieu ». En dépit des apparences (celles du réel), on peut considérer que Mouchette suit le même parcours.

Nouvelle histoire de Mouchette a été adaptée au cinéma par Robert Bresson en 1967, sous le titre Mouchette.

Monde romanesque

Bernanos situe souvent l'action de ses romans dans les villages de l'Artois de son enfance, en faisant ressortir leurs traits sombres. La figure du prêtre catholique s'avère très présente dans son œuvre. Elle en est parfois le personnage central, comme dans Journal d'un curé de campagne. Autour de lui, gravitent les notables locaux (châtelains nobles ou bourgeois), les petits commerçants et les paysans. Bernanos fouille la psychologie de ses personnages et fait ressortir leur âme en tant que siège du combat entre le Bien et le Mal. Il n'hésite pas à faire parfois appel au divin et au surnaturel. Jamais de réelle diabolisation chez lui, mais au contraire, comme chez Mauriac, un souci de comprendre ce qui se passe dans l'âme humaine derrière les apparences.

Combat des idées

Georges Bernanos est un auteur paradoxal et anti-conformiste. Pour lui, la France est fondamentalement dépositaire des valeurs humanistes issues du christianisme, dont elle est responsable à la face du monde. Royaliste, il applaudit pourtant « l'esprit de révolte » de 1789 : un « grand élan [...] inspiré par une foi religieuse dans l'homme » et développe une pensée qui constitue, selon les mots de Jacques Julliard<ref name="Julliard">L'Argent, Dieu et le Diable, Flammarion, 2008.</ref>, « un rempart de la démocratie, même à son corps défendant ». Un moment proche de Maurras, il déclare ne s'être « jamais senti pour autant maurrassien », et dit du nationalisme qu'il « déshonore l'idée de patrie » Modèle:Refnec. Catholique, Bernanos attaque violemment Franco et l'attitude conciliante de l’Église d'Espagne à son égard dans Les Grands Cimetières sous la lune.

Il ne manquera pas de sujets durant les dix dernières années de sa vie et avouera lui-même que Modèle:Citation <ref>Georges Bernanos, Nous sommes en guerre in Essais et écrits de combat, tome 2, Paris, éd. Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », Modèle:P.1193.</ref> car il lui faut témoigner coûte que coûte. Révolté par les accords de Munich, il fustige ensuite le gouvernement de Vichy qu'il définit comme le promoteur de « la France potagère »<ref>Le Chemin de la croix-des-âmes, Gallimard, 1948.</ref>. Dans La France contre les robots, il alerte sa patrie, et le monde à travers elle, sur les dangers de l'aliénation par la technique et l'argent<ref>La France contre les robots, Robert Laffont, 1947.</ref> : convaincu que le monde moderne est une « conspiration contre toute espèce de vie intérieure », il y dénonce « la dépossession progressive des États au profit des forces anonymes de l’Industrie et de la Banque, cet avènement triomphal de l’argent, qui renverse l’ordre des valeurs humaines et met en péril tout l’essentiel de notre civilisation ».

Celui dont Antonin Artaud disait qu'il était son « frère en désolation » et qui fut taxé parfois de pessimisme dans l'après-guerre, notamment par Raymond Aron dans ses 18 leçons sur la société industrielle, a été considéré plus récemment et par d'autres comme un visionnaire, associé sur ce plan à l'écrivain George Orwell. Jacques Julliard écrit ainsi, en 2008 : Modèle:Citation La dénonciation, dans La France contre les robots, de la Modèle:Citation et de sa Modèle:Citation vaut aussi à l'écrivain d'être cité parmi les inspirateurs de la décroissance<ref name="Allaire">Modèle:Chapitre.</ref>.

Style pamphlétaire

Georges Bernanos s'adresse souvent directement, dans une écriture nerveuse, parfois véhémente, à des lecteurs futurs (les fameux Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage, Chapitre VIII.</ref> qu'il cherche à sortir de leur léthargie par cette « injure fraternelle »), interpellés parfois comme des contradicteurs, tel le clergé complice de Franco dans Les Grands Cimetières sous la lune. Passionné souvent<ref>Cf. ses pages sur le Brésil dans Les Enfants humiliés (1939-40) ou ses propos sur Hitler.</ref>, excessif voire injuste à ses heures<ref name="Grande Peur"/>, son style est engagé, incisif et percutant, souvent dicté par la révolte et l'indignation.

Se détachant progressivement des clivages hérités pour affirmer sa liberté de conscience, Bernanos affirme ne pas se reconnaître dans les notions de « droite » et de « gauche » et déclare : « Ni démocrate ni républicain, homme de gauche non plus qu’homme de droite, que voulez-vous que je sois ? Je suis chrétien ». Il revendique la Commune et vitupère la bourgeoisie, mais dénonce le communisme comme un totalitarisme. Il se dit monarchiste, mais tournera le dos à la droite en se plaçant du côté du peuple républicain lors de la guerre d'Espagne, notamment en rédigeant Les Grands Cimetières sous la lune et à l'Action française après sa rupture avec Maurras. Il règle ses comptes avec certains mots en vogue chez les politiques, comme Modèle:Citation (Modèle:Citation<ref name="Grande Peur">La Grande Peur des bien-pensants, Grasset, 1931. Essais et écrits de combat, t. I, Modèle:P.. Il s'agirait semble-t-il d'une citation de Drumont, voir "L'esprit de vieillesse", ibid., Modèle:P..</ref>) ou Modèle:Citation (« Le Réalisme est précisément le bon sens des salauds »<ref>Préface de La France contre les robots, Essais et écrits de combat, t. II, Modèle:P..</ref>).

La question de l'antisémitisme

Même si l'antisémitisme ne constitue pas un thème directeur de la pensée et de l'œuvre de Georges Bernanos (aucun de ses romans n'y fait référence), on relève chez lui quelques propos dans les années 1930. Par la suite, ses écrits contre l'antisémitisme entre 1938 et 1946 révèleront une évolution véritable.

Selon l'historien Michel Winock<ref name="Winock">Le Siècle des intellectuels, Le Seuil, 1999 ; Dictionnaire des intellectuels, coécrit avec Jacques Julliard, Le Seuil, 2002)</ref>, les premiers propos de Bernanos s'analysent comme Modèle:Citation qui associe les juifs à la finance, aux banques et au pouvoir de l’argent. Présent déjà dans certains articles de l'Avant-garde de Normandie, c'est dans La Grande Peur des bien-pensants, publié en 1931 dans une France déchirée à ce sujet, qu'il trouve véritablement son expression. Dans cet ouvrage, Bernanos, alors influencé par les lectures de son père lorsqu'il était encore adolescent, affiche son admiration pour Édouard Drumont : Modèle:Citation.


Ses pensées politiques évolueront dans un tout autre sens par la suite.

À partir de 1938, Georges Bernanos alors en Espagne, apportera son aide aux républicains contre Francisco Franco avant d'avoir rompu tout lien avec Maurras et les membres de l'Action Française par sa précédente collaboration volontairement assumée, avec le Figaro. C'est ainsi qu'on pourra lire chez Bernanos les prémices d'une profonde évolution quant à ses précédents propos :

Modèle:Citation<ref>Variante de Scandale de la vérité, Gallimard, 1939.</ref>.

En 1939, il écrit dans Nous autres Français :Modèle:Citation. Qu'il s'agisse de son engagement en Modèle:Date- en faveur de Georges Mandel<ref>« Si vos maîtres ne nous rendent pas Mandel vivant, vous aurez à payer ce sang juif d'une manière qui étonnera l'histoire », Le Chemin de la croix-des-âmes (article « Nous vous jetterons sur le parvis », février 1943, p. 513 de l'éd. de 1987). Mandel sera malgré tout assassiné par la Milice le 7 juillet 1944.</ref> ou de sa rencontre au Brésil avec Stefan Zweig<ref>« Bernanos parle à Stefan Zweig avec une infinie douceur, et lui propose d’unir leurs efforts pour dénoncer et condamner, dans un appel à la conscience universelle, la barbarie hitlérienne contre les Juifs, et que lui, Bernanos, qualifiait de crime contre l’humanité. » Géraldo França de Lima, Bernanos no Brasil.</ref>, les actions de l'écrivain témoignent de son changement d'attitude. Mais plus significative encore, peut-être, est la netteté avec laquelle il mesure lui-même le chemin parcouru en reconnaissant que la chrétienté médiévale n'a pas compris l'honneur juif :

Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation in Modèle:Citation, Français, si vous saviez, Folio-Gallimard, Modèle:Pp.328-329.</ref>.

Pourtant, lorsque Bernanos affirme en 1944 Modèle:Citation, on s'interroge sur le sens de la formule, demeurée célèbre<ref>Bernanos et les bien-pensants, Libération 2/9/2008</ref>. Alors que Jacques Julliard ironise en se demandant s'il y a jamais eu Modèle:Citation<ref>L'Argent, Dieu et le Diable, op. cit., Modèle:P.184.</ref>, Adrien Barrot, reprenant une réflexion d'Alain Finkielkraut<ref>« Je peux aussi ajouter une chose sur ce mot d’antisémitisme. Il faut l’employer avec d’autant plus d’exigence et de parcimonie qu’il n’y a pas plus monstrueux. Après tout Bernanos l’a dit, et il l’a dit avec une très grande profondeur même si cette expression peut nous paraître odieuse aujourd’hui : « Hitler a déshonoré l’antisémitisme ». Oui, d’une certaine manière. Il n’y a plus d’antisémitisme acceptable, il n’y a plus d’antisémitisme innocent, tout antisémitisme doit se penser dans cet horizon-là du cimetière. Raison de plus. » Alain Finkielkraut, Conférence-débat à Science-Po, 29 mai 2002.</ref>, répond :

Modèle:Citation

Elie Wiesel, dans un livre d’entretiens avec Michaël de Saint-Cheron, salue en Bernanos un écrivain Modèle:Citation. Il explique :

Modèle:Citation

Malgré tout, le débat demeure entre des historiens comme Alexandre Adler ou des essayistes comme Jean-Paul Enthoven d'une part, qui accordent une attention unique sur les opinions de Georges Bernanos antérieurement à 1938, et ceux qui insistent au contraire sur l'évolution de sa pensée, comme Elie Wiesel, l'académicien Alain Finkielkraut, le journaliste Philippe Lançon<ref>« Bernanos et les bien-pensants », Libération, 2 septembre 2008.</ref> ou l'historien Simon Epstein d'autre part.


À ce titre, Bernard-Henri Lévy, reviendra sur ses propos tenus au sujet de Georges Bernanos dans son réquisitoire intitulé "L'idéologie Française" par un article du 12 avril 2021<ref>Modèle:Article</ref> :

"Si j’avais un regret, un seul, ce serait d’avoir, dans ce livre de colère et de vérité, été peut-être vite en besogne dans mon jugement sur Bernanos. Je lis, aujourd’hui, le vibrant Où allons-nous ? publié, en septembre 1943, à Lyon, dans les Cahiers du Témoignage chrétien clandestins et que reproduisent les éditions du Seuil. Je dévore ce court texte, ce tract, lancé, depuis la ferme de la Croix-des-Âmes, au Brésil, [...] d’où il pilonne de ses mots de feu, jour après jour, depuis cinq ans, l’obsession de la paix à tout prix, le renoncement à la liberté et la « moisissure vichyste ». Et j’y découvre un appel magnifique, contre les totalitarismes du jour et de demain, à l’insurrection des « hommes d’Europe », à la résurrection de l’« esprit d’héroïsme » qui sommeille en chacun et à la consolidation du seul front qui vaille et qui est celui des « âmes ».[...] Le vieux lion, devenu un catholique errant et conscient de son vrai lignage, pense que chaque goutte de sang juif versé par la canaille nazie vaut plus que toute la pourpre du manteau d’un cardinal fasciste<ref>Modèle:Article</ref>.

Hommages et décoration

Plusieurs lieux publics portent aujourd'hui son nom :


Un timbre-poste a été émis à son effigie en 1978 par l'administration postale française<ref>Catalogue mondial de cotation Yvert & Tellier. Tome 1, timbres de France.</ref>.

Œuvres

Romans

Nouvelles et premiers écrits

Théâtre

Essais et « écrits de combat »

  • La Grande Peur des bien-pensants, Paris, Grasset, 1931.
  • Les Grands Cimetières sous la lune, Paris, Plon, 1938 ; rééd. Le Castor Astral, 2008 ; rééd. coll. « Points », 2014; rééd. Paris, Payot, 2023 [ISBN: 978-2-228-93392-6].
  • Scandale de la vérité, Paris, Gallimard, 1939.
  • Nous autres Français, Paris, Gallimard, 1939.
  • Lettre aux Anglais, Rio de Janeiro, Atlântica editora, 1942.
  • La France contre les robots, Rio de Janeiro, 1946, puis Paris, Robert Laffont, 1947 ; rééd. Paris, Le Castor Astral, 2009 ; rééd. Paris, Payot, 2023 [ISBN: 978-2-228-93298-1].
  • Le Chemin de la Croix-des-âmes, Rio de Janeiro de 1943 à 1945, 4 volumes, puis Paris, Gallimard, 1948 ; rééd. augmentée Paris, Le Rocher, 1987.
  • Les Enfants humiliés, Paris, Gallimard, 1949.
  • La Liberté, pour quoi faire ? (cinq conférences prononcées en 1946 et 1947<ref>Modèle:Lien web.</ref>), Paris, Gallimard, 1953.
  • Le Crépuscule des vieux, Paris, Gallimard, NRF, 1956 (recueil de textes qui s'échelonnent de 1909 à 1939 : explication de son œuvre de romancier, commentaires de lecture, notes sur la poésie, sur l'histoire contemporaine...)
  • Français, si vous saviez... (Recueil d'articles écrits entre 1945 et 1948), Paris, Gallimard, 1961 ; rééd. coll. « Idées nrf », 1969.
  • Le lendemain, c'est vous !, Paris, Plon, 1969 (recueil d'articles et de textes extraits de divers journaux et publications, 1940-1947)
  • Brésil, terre d'amitié, choix de lettres et de textes consacrés au Brésil présentés par Sébastien Lapaque, Paris, La Table Ronde, coll. « La petite vermillon », 2009.
  • La révolte de l'esprit, Paris, Les Belles Lettres, 2017, 426 p. Livre rassemblant des articles de presse et radiodiffusés de Georges Bernanos.
  • Bernanos. Scandale de la vérité, recueil d'essais, de pamphlets, d'articles et de témoignages, préface de Romain Debluë, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2019, 1376 p.

Intégrales publiées

  • Romans suivis de Dialogues des carmélites, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1961 ; nouv. éd. : Œuvres romanesques complètes, chronologie par Gilles Bernanos, préface par Gilles Philippe, 2 t., 2015.
  • Essais et écrits de combat, tome 1, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1971.
  • Essais et écrits de combat, tome 2, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1995.

Correspondance

  • Combat pour la vérité, Correspondance inédite, tome 1 (1904-1934), Paris, Plon, 1971.
  • Combat pour la liberté, Correspondance inédite, tome 2 (1934-1948), Paris, Plon, 1971.
  • Lettres retrouvées, Correspondance inédite, tome 3 (1904-1948), Paris, Plon, 1983.

Anthologies

Ainsi parlait Georges Bernanos, dits et maximes de vie choisis et traduits par Gérard Bocholier, éditions Arfuyen, 2019 (Modèle:ISBN).

Notes et références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Monographies

Études

  • Juan Asensio, La Littérature à contre-nuit, Paris, Sulliver, 2007 (contient Monsieur Ouine de Georges Bernanos et Les Ténèbres de Dieu.)
  • Éric Benoit, Bernanos. Littérature et théologie, Éditions du Cerf, 2013, 257 p.
  • Henri Debluë, Les Romans de Georges Bernanos ou Le défi du rêve, La Baconnière, 1965, 294 p ; rééd. 2013.
  • Michel Estève, « Le Christ, les symboles christiques et l'incarnation dans l'œuvre de Bernanos », Dissertation Abstracts International. C. European Abstracts, Vol. 48, n° 1, printemps 1987.
  • Odile Felgine (sous la dir. de), L'Écriture en exil, préface de Joëlle Gardes, Paris, Dianoïa, coll. « Litteraria », 2014.
  • Marie Gil, Les Deux Écritures. Étude sur Bernanos, Paris, éditions du Cerf, 2008.
  • Paul Grégor, La Conscience du temps chez Georges Bernanos, Zürich, Juris Druck + Verlag, 1966.
  • Henri Guillemin, Regards sur Bernanos, Paris, Gallimard, 1976.
  • Sarah Lacoste, Ce que la littérature doit au mal. Une étude stylistique du mal chez Bataille et Bernanos, Paris, Éditions Kimé, coll. « Détours littéraires », 2014.
  • Elisabeth Lagadec-Sadoulet, Temps et récit dans l'œuvre romanesque de Georges Bernanos, Klincksieck, coll. « Bibliothèque du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle », Paris, 2000.
  • Philippe Le Touzé, Le Mystère du réel dans les romans de Georges Bernanos, Paris, Nizet, 1979.
  • Jean-Louis Loubet del Bayle, L'Illusion politique au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Des écrivains témoins au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Paris, Économica, 1999.
  • Léa Moch, La Sainteté dans les romans de Georges Bernanos, Paris, Les Belles Lettres, 1962.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Thomas Molnar, Bernanos: his political thought and prophecy, 1960, 241 p.
  • Leopold Peeters, Une prose du monde : essai sur le langage de l'adhésion dans l'œuvre de Bernanos, Paris, Minard, coll. « Lettres modernes », 1984.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Yvon Rivard, L'Imaginaire et le quotidien : essai sur les romans de Georges Bernanos, Paris, Minard, coll. « Bibliothèque Bernanos », 1978.

Œuvres collectives

Articles de journaux et de revues

Roman

Musique

Notices

Liens externes

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