Appel du 18 Juin
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Événement
L'appel du 18 Juin<ref group="alpha">D'après le Modèle:LRTUIN, Modèle:P., le mois prend une majuscule initiale pour un évènement historique quand l'année n'est pas mentionnée, exemples : « la nuit du 4 Août », le « 9 Thermidor ».</ref> est le premier discours prononcé par le général de Gaulle à la radio de Londres, sur les ondes de la BBC, le Modèle:Date-. Ce discours est une réponse au [[s:Discours du maréchal Pétain du 17 juin 1940|discours radiophonique du Modèle:Date-]] du maréchal Pétain (Modèle:Heure), quand celui-ci est devenu président du Conseil.
De Gaulle s'adresse à tous les militaires, ingénieurs ou ouvriers français spécialistes de l'armement qui se trouvent en territoire britannique à se mettre en rapport avec lui, pour continuer le combat contre le Troisième Reich. Il prédit aussi la mondialisation de la guerre.
Très peu entendu sur le moment, l'appel donne lieu à la publication le Modèle:Date dans le Times et le Modèle:Langue de la version écrite issue du ministère de l'Information du Royaume-Uni, reprise par quelques journaux français. Il est considéré comme le texte fondateur de la Résistance française, dont il demeure le symbole.
Comme le discours n'est pas enregistré, la version sonore connue est celle de l'appel du Modèle:Date-<ref name=fresques.ina.fr/>, jour de l'Armistice, qui comporte un texte similaire, mais remanié. Une version filmée est réalisée encore plus tard, le Modèle:Date-, pour les actualités cinématographiques<ref name="discours">Modèle:Lien web. </ref>. L'affiche qui en est issue comporte aussi un texte différent, car il s'agit d'une proclamation publiée le Modèle:Date- et placardée seulement dans quelques rues de Londres.
Historique
Charles de Gaulle arrive à Londres le Modèle:Date- avec l'intention de négocier avec les Britanniques, alliés de la France, la poursuite de la guerre, après avoir exposé son plan à Paul ReynaudModèle:Sfn. Il rencontre le Premier ministre britannique, Winston Churchill, dans l'après-midiModèle:Sfn. De Gaulle expose son projet de maintenir la France dans le combat même en cas de fin des combats décidée par le gouvernement installé à Bordeaux. Il émet le souhait de pouvoir s'exprimer à la radio dès que la nouvelle de la demande d'armistice tomberaModèle:Sfn. Churchill donne son accord de principe et met à disposition la BBCModèle:Sfn. À l'époque, la BBC émet en grandes ondes sur Modèle:Unité de longueur d'onde et en petites ondes sur Modèle:Unité<ref name="cdg_radio">Modèle:Lien web.</ref>. Elle a un rayonnement international qui lui permet de diffuser en Europe, et donc en France<ref name="cdg_radio"/>. En grandes ondes, la radio du Luxembourg et celle de Londres figurent parmi le peu d'émetteurs reçus par les postes de radio<ref name="cdg_radio"/>,<ref>L'émetteur français d'Allouis, capable du même rayonnement que les deux précités, tombant, tout comme celui du Luxembourg, aux mains des Allemands, sera utilisé pour brouiller Radio Londres après le Modèle:Date- et reprendre la diffusion de Radio-Paris, poste de propagande allemande.</ref>.
Le Modèle:Date- à Modèle:Heure, Philippe Pétain, nouveau chef du gouvernement français, fait un discours officiel à la radio où il annonce qu'il faut cesser le combat et son intention de demander à l'ennemi la signature d'un armistice. Churchill et de Gaulle conviennent dès lors que le second s'exprimera dès le lendemain sur les ondesModèle:Sfn. Mais le Premier ministre, vieux partisan de la fermeté contre Adolf Hitler et de la poursuite de la lutte, doit, aidé en cela par Edward Spears, écarter les réticences de certains membres du cabinet, notamment le ministre des Affaires étrangères Edward Frederick Lindley Wood (Lord Halifax), Neville Chamberlain et Clement AttleeModèle:Sfn, qui ne veulent pas gêner les négociations engagées par le gouvernement Pétain et souhaitent attendre de voir s'il va effectivement signer l'armisticeModèle:Sfn,<ref name="Ferrand">Franck Ferrand, « Le Modèle:Nobr », émission Au cœur de l'histoire, Europe 1, Modèle:Date-.</ref>.
Dans l'après-midi du Modèle:Date-, Élisabeth de Miribel, dans l'appartement que de Gaulle et son aide de camp Geoffroy Chodron de Courcel occupent à Seamore Place à LondresModèle:Sfn, tape à la machine le texte du discours, dont le général de Gaulle a rédigé un premier brouillon dès le Modèle:Date- à Bordeaux au petit matin<ref>Élisabeth de Miribel, La Liberté souffre violence, Paris, Plon, 1981.</ref>. De Gaulle transmet les éléments de son discours au ministre de l’Information Duff Cooper qui en communique le projet à ChurchillModèle:Sfn,<ref name="cdg_hph">Modèle:Lien web.</ref>. L'après-midi, le général corrige son texte « en fumant cigarette sur cigarette »<ref name="cdg_hph"/>.
Le gouvernement britannique impose toutefois des corrections<ref>Jean-Louis Crémieux-Brilhac, La France libre – De l'appel du 18 Juin à la Libération, Paris, Gallimard, 1996, Modèle:P..</ref>,Modèle:Sfn. Après avoir déjeuné le jour même avec Duff Cooper, ministre britannique de l’Information, le général de Gaulle doit rendre son texte plus neutre, le cabinet de guerre britannique voulant ménager le nouveau chef du gouvernement français : le début du discours évoquant la trahison du gouvernement de Pétain qui s'est Modèle:Citation est modifiéModèle:Sfn,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La version réellement prononcée sera longtemps occultée, car c'est la version écrite originale qui sera publiée dans le Bulletin officiel des Forces françaises libres du Modèle:Date-, dans le premier numéro du Journal officiel de la France libre le Modèle:Date-, puis dans les Mémoires de guerre, et dans l'ensemble des recueils de discours du général de Gaulle.
De Gaulle lit son discours sur les antennes de la BBC à Broadcasting House à Modèle:Heure, heure locale, le mardi Modèle:Date- ; le discours est annoncé dans le programme de la BBC à Modèle:Heure et diffusé à Modèle:Heure.
Le texte issu du Ministry of Information (MOI) est communiqué par la BBC à la presse britannique du lendemain<ref name="JLCB">Modèle:Article.</ref>, il est publié par Modèle:Langue du Modèle:Date-, Modèle:Nobr, et le Modèle:Langue, et repris par quelques journaux régionaux français, Le Petit Provençal à la une (Modèle:Nobr) de son édition de Marseille du mercredi Modèle:Date-<ref name=presse>Modèle:Lien web.</ref>.
Le texte publié dans la presse le lendemain
Le texte du discours commence par ces deux premières phrases d'introduction : Modèle:Citation bloc
Le texte qui a été publié par la suite par de Gaulle est présenté comme une restitution du projet original qu'il avait dû modifier à la demande du gouvernement britannique : Modèle:Citation bloc
Le contenu du message radiodiffusé le 18 juin
Ainsi qu'en atteste la seule retranscription établie Modèle:Incise par les services d'écoutes helvétiques, l'appel, tel qu'il a donc été diffusé ce Modèle:Date-, ne se présente pas comme une rupture avec le Gouvernement français : Modèle:Citation bloc
Le général de Gaulle expliquera dans ses Mémoires de Guerre les raisons qui lui ont fait ménager le Gouvernement français dans son appel : Modèle:Citation bloc
C'est ensuite un appel adressé aux officiers et aux soldats français qui se trouvent déjà sur le territoire britannique, ou qui viendraient à s'y trouver, à prendre contact avec lui afin de poursuivre le combat avec les Britanniques.
Pour le général de Gaulle, la bataille de France, qui vient certes d'être gagnée par les Allemands, ne signifie pas la fin de la guerre. Car Modèle:Citation et la France pourra s'appuyer sur la force industrielle de ses alliés et notamment celle des États-Unis. S'adressant aux soldats français, ce message d'espoir se termine par un appel à la Modèle:Citation, dont la flamme Modèle:Citation, faisant entrer le terme dans le vocabulaire politique du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.
Pour autant, contrairement à une idée courante, l'appel du Modèle:Nobr n'est pas une invitation générale à constituer des réseaux de résistance sur le territoire français. En militaire, de Gaulle s'adresse avant tout, et de manière explicite, aux militaires (officiers et soldats) et aux spécialistes des industries de l'armement (ingénieurs et ouvriers) en les appelant à appuyer l'effort de guerre du Royaume-Uni. En effet, l'Union soviétique (pacte germano-soviétique) et les États-Unis (en position de neutralité) n'étaient pas alors engagés à soutenir la France.
Le contexte politico-diplomatique et militaire
L'appel répond au [[s:Discours du maréchal Pétain du 17 juin 1940|discours radiophonique du Modèle:Date-]] fait la veille à Modèle:Heure par le maréchal Pétain, devenu président du Conseil : Modèle:Citation bloc
Dans la version écrite de son appel, le général de Gaulle commence par faire le constat de la situation politique dont il a pris connaissance avec consternation la veille à BordeauxModèle:Sfn : à la suite de la démission de Paul Reynaud, le gouvernement (où il occupait la place de sous-secrétaire d'État à la Défense et à la Guerre) est remplacé par celui de Pétain, nommé président du Conseil par le président Albert LebrunModèle:Sfn. Dans ce nouveau gouvernement, le général Weygand, commandant en chef des armées, devient ministre de la Défense nationale. Ainsi, dans la première version de l'introduction de son Appel du Modèle:Date-, ce sont Pétain et Weygand que De Gaulle évoque comme "chefs militaires qui sont la cause du désastre", et non Édouard Daladier, le général Gamelin et lui-même.
En effet, le Modèle:Date- le chef du gouvernement, Paul Reynaud, avait retiré le portefeuille de ministre de la Défense et de la Guerre à Édouard Daladier pour exercer lui-même ces fonctions, et nommé le général Weygand comme généralissime à la place du général Gamelin. Weygand nomme de Gaulle le Modèle:Date- général à titre temporaire, avec effet le Modèle:Date-, comme commandant de la [[4e division cuirassée|Modèle:4e]], puis le cite de façon très élogieuse le Modèle:Date- à l'ordre de l'armée pour son action à la bataille d'AbbevilleModèle:Sfn.
Entre le Modèle:Date- et le Modèle:Date-, l'armée belge faisait défection, et la Grande-Bretagne décidait, sans concertation avec le commandement français, de replier son armée en rembarquant par Dunkerque la totalité de son corps expéditionnaire de Modèle:Nombre, ainsi que Modèle:Nombre, laissant le reste de l'armée française seule face aux Allemands.
Le Modèle:Date-, Reynaud avait nommé, contre l'avis de Pétain et WeygandModèle:Sfn, de Gaulle sous-secrétaire d'État à la Défense et à la Guerre, avec, à sa demande, mission prioritaire d'obtenir un appui militaire renforcé de Winston ChurchillModèle:Sfn qu'il avait rencontré le 9Modèle:Sfn. De Gaulle avait participé les 11 et Modèle:Date- à l'ultime réunion du Conseil suprême interallié lors de la conférence de BriareModèle:Sfn,<ref>Roland de Margerie, Journal, 1939-1940, Paris, Éditions Grasset et Fasquelle, 2010, 416Modèle:Nb p. Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>, où il avait fait forte impression sur les BritanniquesModèle:Sfn et où Churchill avait tenté de convaincre le gouvernement français de continuer la guerre malgré la retraite de l'armée britannique, tandis que le général Weygand avait vainement tenté d'obtenir l’intervention des Modèle:Nobr de chasse de la Royal Air Force qui avaient été promises en 1939 pour pousser la France à entrer en guerre, mais que Churchill réservait en cas d'attaque directe de l'Angleterre.
Le Modèle:Date-, depuis Londres, de Gaulle a dicté au téléphone la note de Jean Monnet à Paul Reynaud, intitulée Anglo-French Unity, projet d'une Union franco-britannique votée le jour même par la Chambre des communes, consistant dans la fusion des armées, notamment des marines, des territoires, des colonies et du gouvernement français dans l'Empire britannique. Il fait valoir à Paul Reynaud que dans le cadre Modèle:CitationModèle:Sfn.
Le représentant de Churchill auprès du gouvernement français, le général Edward Spears, est venu en avion à Bordeaux le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref> pour tenter de convaincre Paul Reynaud, chef du gouvernement, et Georges Mandel, ministre de l'Intérieur, de rejoindre Londres, mais sans succèsModèle:Sfn,Modèle:Sfn. En effet, Reynaud avait démissionné la veille et Mandel était en attente d'embarquer à bord du paquebot Massilia avec l'intention de continuer la guerre depuis l'Afrique du Nord. Voyant qu'il n'avait aucune place dans le nouveau gouvernement Philippe Pétain, l'ex sous-secrétaire d'État à la Guerre De Gaulle décide de repartir à Londres avec son officier d'ordonnance le lieutenant Geoffroy Chodron de Courcel et profite le jour même de l'avion de SpearsModèle:Sfn.
Sur les modalités du départ, les versions de Spears et de De Gaulle se contredisentModèle:Sfn,Modèle:Sfn: Spears relate que De Gaulle était demandeur<ref name="spears"/> et qu'il a fait croire à un enlèvement<ref name="spears"/>,<ref>Max Egremont, Under Two Flags – the Life of Major General Sir Edward Spears, 1997.</ref>. Pour De Gaulle, la version du général Spears<ref name="spears">Général E.L. Spears, Modèle:Lien, Heinemann, 1954, Modèle:P..</ref> est de l'ordre de Modèle:Citation et, pour Geoffroy de Courcel, elle est Modèle:CitationModèle:Sfn. Jean Lacouture juge la version de Spears Modèle:CitationModèle:Sfn.
À peine arrivé à Londres, De Gaulle reçoit l'ordre de rentrer et écrit le Modèle:Date- au général Weygand, devenu ministre de la Guerre : « Mon général, j’ai reçu votre ordre de rentrer en France. Je me suis donc tout de suite enquis du moyen de le faire car je n’ai, bien entendu, aucune autre résolution que de servir en combattant »<ref>Charles de Gaulle, Mémoires de guerre. L'Appel 1940-1942, Paris, Plon, 1954.</ref>.
Réception des différents appels : radio, presse, affiche
L'affiche, rédigée au 4, Carlton Gardens à Londres, est placardée le Modèle:Date- exclusivement dans des rues de Londres.
L'appel radiophonique du Modèle:Date- n'a été entendu que par peu de FrançaisModèle:Sfn,<ref>André Lafargue (ancien résistant) », Portail du Gouvernement, archives.gouvernement.fr</ref>,<ref>« De l'Appel du 18 juin 1940 à la victoire des Alliés », Portail du Gouvernement, archives.gouvernement.fr</ref>. En effet, les troupes étaient prises dans la tourmente de la débâcle, quand elles ne poursuivaient pas le combat, tout comme la population civileModèle:Sfn. Les Français réfugiés en Angleterre n’étaient pas au courant de la présence du général, et beaucoup ignoraient son existence.
Quelques hommes politiques français dirent l'avoir entendu le soir du Modèle:Date-, comme Léon Blum, Pierre Mendès France, André Philip, Maurice Schumann ainsi que Valéry Giscard d'Estaing. Le témoignage de ce dernier est suspect pour plusieurs historiens car prononcé pour amadouer l'électorat gaulliste du RPR<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Les plus avertis n'en entendent parler que les jours suivants par un communiqué de la version officielle, dans la presse britannique en particulier, ou par ouï-dire.
L'information est également reprise par la suite dans certains journaux français (Le Progrès, Le Petit Marseillais, en troisième page, Le Petit Provençal, en première page, dans la version prononcée à la radio qui censure deux phrases jugées trop sévères à l'encontre du Gouvernement françaisModèle:Sfn,<ref name=presse/>,<ref>Texte de l'appel publié dans ce journal sur le site charles-de-gaulle.org.</ref>) et étrangers. Au Québec, seul le journal Le Soleil signale l'appel du général. Le journal Shenbao, « le quotidien de Shanghai », évoque le général les 24 et Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Los Angeles Times, le New York Times et The Times vont aussi en parler dès le lendemain<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Ce n'est donc qu'ultérieurement, après avoir lancé d'autres appels encourageant les Français de la Métropole, de l'Empire et d'ailleurs à résister, que ce discours est notoirement connu. Par sa médiatisation, la condamnation à mort du général de Gaulle par le tribunal militaire permanent de la Modèle:13e, siégeant à Clermont-Ferrand, le Modèle:Date- suivant, a largement contribué à le faire connaître en France ; l'information paraît ainsi en une de Paris-Soir et du Figaro.
L'appel du Modèle:Nobr marque néanmoins le début de la France libre qui, formée uniquement de volontaires (bien qu'initialement très peu nombreux), poursuit le combat sur terre, sur mer et dans les airs auprès des Britanniques et représente, face au régime de Vichy, la France qui se bat. L'évasion la plus impressionnante fut celle de l'île de Sein au nombre de Modèle:Nobr. Le général de Gaulle vint rendre hommage à l'épopée patriotique des Sénans en 1946<ref>Modèle:Lien web.</ref> et en 1970<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Éléments du discours
Pour s’exprimer, Charles de Gaulle a choisi l’appel, qui fait partie des pratiques de rhétorique publique. L’appel suscite souvent l’émotion, et présente une direction à emprunter. Selon les mots du philosophe et rhétoricien Philippe-Joseph Salazar<ref name="Salazar">Philippe-Joseph Salazar, Paroles de leaders : décrypter le discours des puissants, Paris, Bourin Éditeur, 2011, Modèle:P..</ref>, ce genre, pour être efficace, doit Modèle:Citation et Modèle:Citation<ref name=Salazar/>. Ici, de Gaulle mobilise toutes ces composantes afin de soulever le peuple français. L’appel rejoint aussi la notion militaire de l’ordre du jour, puisqu’il pointe du doigt les actions qui doivent être entreprises, les ennemis à abattre et l’objectif à remplir<ref name=Salazar/>. Lors de cet appel du Modèle:Date-, le général mobilise la Modèle:Citation, théorisée par Robert Bernier, qui selon ce dernier, vise à Modèle:Citation avec un certain succès. À travers ce discours, il souhaite inciter les Français à ne pas accepter l'armistice, il s'engage donc dans un acte perlocutoire, théorisé par le linguiste John Langshaw Austin, qui consiste à faire faire quelque chose à quelqu'un en disant ce que l'on dit, comme énoncé dans son ouvrage Quand dire, c'est faire (1970).
Charles de Gaulle rappelle le contexte des évènements, est réaliste et présente la situation telle quelle ; procédé efficace lorsque l'on veut ensuite susciter l'espoir<ref>Modèle:Article, paragraphe « Répétition et style périodique ».</ref>, selon les linguistes Jean-Michel Adam et Thierry Herman. Il utilise de nombreux procédés stylistiques, comme les répétitions, qui marquent l'implication et la volonté du général à défendre la France. Les répétitions de la phrase exclamative prononcée dans son discours (Modèle:Citation<ref name="Extrait">Extrait du discours de l'Appel du général Charles de Gaulle.</ref>) permettent de charger le discours d'émotion, d'autant plus que la radio assure une certaine dramaturgie grâce à l'écoute de la voix. Lors de ce discours, il utilise la première personne afin de se positionner en tant que leader, et reste optimiste, afin d'être la source d'une espérance. Il emploie l'anaphore, afin d'apporter un effet d'amplification à son texte, un effet de puissance qui augmente à chaque mot : Modèle:Citation<ref name=Extrait/>.
Construction d'un homme et d'un symbole
Au travers de cet appel, de Gaulle sera présenté par la suite comme l’élément déclencheur de l’engagement et de la résistance des Français, ce qui va contribuer à faire de lui un symbole de l’esprit résistant et de Modèle:Citation, selon ses propres mots. Par cette prise de parole publique, Charles de Gaulle savait quelle figure il allait désormais incarner, en évoquant le Modèle:Citation et Modèle:Citation<ref name="JLCB"/>.
L’appel du Modèle:Date- symbolise l’« hyperparole présidentielle » du général. Il va se construire et se présenter en tant que leader; la réponse positive à ce discours légitimerait alors l’action de Charles de Gaulle. Il se fait Modèle:Citation<ref name=Salazar/>. Pour Jean Lacouture, le Modèle:Date- Modèle:Citation. Cet évènement va poser la première pierre de la carrière politique du général, qui y voyait lui-même une opportunité : Modèle:Citation Il confirme alors son Modèle:Citation. De Gaulle est un homme de communication, il sait et saura toujours écrire ; en tant que militaire, il connait l’utilité de la radio, et sait comment être « chef » même en politique. De Gaulle est vu comme « un animal politique ». Il dira à Gaston Palewski : Modèle:Citation<ref name="galtier"/>. Pour de Gaulle, c'était l'outil idéal pour diffuser son message : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Confusions et variantes
Plusieurs précisions sont à apporter au sujet de l'appel du Modèle:Date-.
- Si le texte du Modèle:Date- est connu, l'enregistrement original du discours lu par le Général n'a pas été conservé<ref group="alpha">. Son fils écrit : Modèle:Citation, dans Philippe de Gaulle, De Gaulle, mon père, éditions Plon, 2003, Modèle:Tome, Modèle:P..</ref>. Les documentaires lui substituent souvent l’appel du Modèle:Nobr (dont l'enregistrement, lui, nous est parvenu), mais sans toujours préciser qu'il ne s'agit pas (et qu'il ne peut s'agir) de celui du 18. Si la teneur des deux textes est assez proche, dans celui du Modèle:Date-, le général de Gaulle présente une argumentation plus solide, le jour même de l'armistice franco-allemand<ref name="fresques.ina.fr">Modèle:Lien web.</ref>.
- Par ailleurs, l'appel du Modèle:Nobr est très souvent confondu avec le texte de l'affiche « À tous les Français » qui fut signée au 4, Carlton Gardens à Londres, et placardée le Modèle:Date- sur les murs de Londres. L'un et l'autre textes ont été publiés en première page du no 1 du Bulletin officiel des Forces françaises libres le Modèle:Date-.
- Un notaire français, Jacques FourmyModèle:Sfn, et l'historien suisse Christian Rossé, ont retrouvé les retranscriptions de l'appel réalisées par les services d'écoute de l'Armée suisse, texte authentique paru pour la première fois et retraduit en français dans la Revue Historique et Archéologique du Maine, 1990, Modèle:P.. Cela constitue sans doute le seul enregistrement papier original. Modèle:Citation
- Avant le Modèle:Date-, le texte de l'appel existe déjà en plusieurs versions, la plus fidèle aux intentions du général de Gaulle datant probablement du Modèle:Date-<ref name="Ferrand"/>. Le texte du Modèle:Nobr est notamment inspiré du discours prononcé par de Gaulle le Modèle:Nobr à Savigny-sur-Ardres au lendemain de la bataille de Montcornet<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- Le Petit Provençal publie le communiqué de la BBC à la une (Modèle:Nobr) de son édition de Marseille du mercredi Modèle:Date-<ref name=presse/>.
- Modèle:Langue du Modèle:Date-, Modèle:Nobr, et le Modèle:Langue ne transmettent pas le texte prononcé par le général à la BBC, mais celui issu du Ministry of Information (MOI) qui deviendra l'Appel retenu par l'Histoire.
- Le général de Gaulle a en outre été filmé, le Modèle:Date-, prononçant une version légèrement différente de son appel, pour les actualités cinématographiques<ref name=discours/>.
- Quelques photographies du général de Gaulle lisant face à un micro de la BBC sont souvent utilisées pour illustrer l'appel du Modèle:Nobr, mais aucune ne semble dater de ce jour-là<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Il existe des divergences concernant l’heure de diffusion de l’appel. Il aurait été enregistré à Modèle:Nobr, annoncé à Modèle:Heure et diffusé à Modèle:Nobr. La fondation Charles-de-Gaulle évoque les mêmes horaires. Selon le professeur d’histoire Pierrick Hervé, Charles de Gaulle se serait présenté à la BBC à Modèle:Nobr et aurait prononcé son discours peu après<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Selon une autre source, l’appel aurait été diffusé à Modèle:Nobr et résumé brièvement et de façon moins accusatrice à Modèle:Nobr<ref name="galtier">Jacques Galtier, « Autour d'un incertain 18 juin », Autres Temps, Les cahiers du christianisme social, Modèle:N°, 1990, Modèle:P..</ref>.
- Une reconstitution de l'appel du 18 juin a été produite par une intelligence artificielle en janvier 2023. Cette reconstitution est due à la collaboration entre le journal Le Monde, l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) et la société technologique Ircam amplify<ref>https://www.youtube.com/watch?v=-LEg3TU9-kU.</ref>.
Mémoire
Jean-Louis Crémieux-Brilhac souligne que la célébration de l'appel du Modèle:Nobr a commencé dès le Modèle:Date- : dans un discours prononcé au Caire devant le Comité national français d'Égypte et relayé par la radio de Londres, le général de Gaulle fait coïncider son appel du Modèle:Date- avec la naissance de Modèle:Citation<ref name="JLCB"/>. Le même jour, à l'appel de l'Association des Français de Grande-Bretagne, se tient une Modèle:Citation au Modèle:Lien à Londres sous la présidence de l'amiral Muselier qui prononce l'allocution inaugurale, avec un discours du professeur René Cassin et une lecture de l'appel du général de Gaulle<ref name="JLCB"/>. La commémoration du 18 juin 1945, sous le nom de « Fête de la Victoire et de l'appel du 18 juin »<ref>Décret du GPRF de mai 1945, Rémi Dalisson, La Guerre, la fête et la mémoire, Rémi Dalisson, CNRS, 2013, pp.208-209.</ref>, qui associe l’Appel et la Victoire, donne lieu à un imposant défilé militaire sur les Champs-Élysées, entre l’Arc de Triomphe et la place de la Concorde<ref>Rémi Dalisson, « Le 18 juin au village », dans Philippe Oulmont (dir.), Les 18 Juin. Combats et commémorations, André Versaille, 2011, p. 259.</ref>,<ref>Claire Miot, La première armée française De la Provence à l'Allemagne, 1944-1945, Perrin, 2021, pp.316-317.</ref>.
Le Modèle:Date-, l'appel du Modèle:Nobr a été classé par l'Unesco sur le registre international Mémoire du monde, où sont recensés depuis 1992 les documents du patrimoine documentaire d'intérêt universel, en vue d'assurer leur protection. L'inscription, proposée conjointement par l'Institut national de l'audiovisuel (INA, France) et la BBC, concerne quatre documents considérés comme les témoignages clés de l'évènement : le manuscrit du texte de l'appel radiodiffusé du Modèle:Nobr, l'enregistrement radiophonique de l'appel du Modèle:Nobr, le manuscrit de l'affiche « À tous les Français » du Modèle:Nobr et l'affiche elle-même. L'exactitude du dossier remis à l'Unesco à cette occasion est néanmoins contestée par l'historien François Delpla<ref>François Delpla, « Dossier fallacieux sur l'appel du 18 Juin : les points sur les i ! ».</ref>.
Le Modèle:Date-, à l'initiative de la Fondation de la France libre<ref>Modèle:Ouvrage. En 2005, la Fondation de la France libre avait proposé au Haut Conseil de la mémoire combattante que le 18 juin soit une Modèle:Citation. La formulation définitive est le produit d'une entente entre Robert Chambeiron et Georges Caïtucoli, alors secrétaire général de la fondation.</ref>, le « Modèle:Nobr » a été institué par décret journée nationale non chômée Modèle:Citation<ref>Décret Modèle:N°2006-313 du 10 mars 2006 instituant le 18 juin de chaque année une Journée nationale commémorative de l'appel historique du général de Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l'ennemi, JORF no 67 du 19 mars 2006, Modèle:P., texte no 2, NOR DEFD0600178D, sur Légifrance.</ref>. Cette journée rend hommage à Modèle:Citation<ref>« Instauration d'une journée nationale de la Résistance », question écrite Modèle:N° de Françoise Henneron (sénatrice du Pas-de-Calais), JO Sénat du 23 juillet 2009, Modèle:P. ; réponse du secrétariat d'État à la Défense et aux Anciens combattants, JO Sénat du Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>.
Plusieurs timbres commémoratifs ont été émis par La Poste :
- un [[Timbres de France 1960#20e anniversaire du 18 juin 1940|timbre de Modèle:Unité]], pour le vingtième anniversaire, émis le Modèle:Date- ;
- un timbre en 1964<ref>« Les timbres de l'appel du 18 juin 1940 », sur France-Libre.net, Fondation de la France libre.</ref> ;
- un timbre pour le cinquantième anniversaire, émis en 1990<ref>Arrêté du 28 février 1989 fixant les programmes philatéliques des années 1988 et 1989 (compléments) et de l'année 1990 (Modèle:1re), JORF no 53 du 3 mars 1989, Modèle:P., NOR PTTP8900069A, sur Légifrance.</ref>,<ref>Arrêté du 9 octobre 1989 fixant les programmes philatéliques de l'année 1989 (compléments) et de l'année 1990, JORF no 254 du 31 octobre 1989, Modèle:P., NOR PTTP8900921A, sur Légifrance.</ref> ;
- un timbre pour le soixante-dixième anniversaire, émis en 2010<ref>Arrêté du 16 février 2010 fixant le programme philatélique de l'année 2010 (compléments) et de l'année 2011 (Modèle:2e), JORF no 46 du 24 février 2010, Modèle:P., texte no 37, NOR INDI1001479A, sur Légifrance.</ref>.
De même, plusieurs pièces commémoratives ont été frappées par la Monnaie de Paris :
- des pièces de Modèle:Unité (en or) et de Modèle:Unité (en argent), en 1994<ref>Arrêté du 3 juin 1994 relatif à la frappe et à la mise en circulation de dix pièces commémoratives de Modèle:Unité et de dix pièces commémoratives de Modèle:Unité, JORF no 133 du 10 juin 1994, Modèle:P., NOR ECOT9416194A, sur Légifrance.</ref> ;
- une [[pièce commémorative de 2 euros|pièce de Modèle:Unité française]], pour le soixante-dixième anniversaire, en 2010<ref>Arrêté du 4 février 2010 relatif à la frappe et à l'émission de pièces de collection de Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, JORF no 48 du 26 février 2010, Modèle:P., texte no 27, NOR ECET1002268A, sur Légifrance.</ref>.
Reprises, parodies, pastiches, inspirations
- Le Mouvement du 22 Mars diffuse une parodie de l'appel en 1968.
- L'Appel du 18 joint est un manifeste publié en 1976, appelant à la légalisation du cannabis, dont le titre est un jeu de mots entre « juin » et « joint ».
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- François Delpla, L'Appel du Modèle:Date-, Paris, Grasset, 2000, 314Modèle:Nb p. Modèle:ISBN.
- Modèle:Article.
- Charles de Gaulle, Mémoires de guerre – L'Appel, 1940-1942, Plon, Paris, 1954, Modèle:P..
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Aurélie Luneau, L'Appel du 18 Juin, Perrin, 2020.
Émission de radio
Articles connexes
- Charles de Gaulle
- Élisabeth de Miribel
- Résistance intérieure française
- Registre international Mémoire du monde
- Radio Londres
- Appel du 10 juillet 1940
Liens externes
- Texte de l'appel du 18 Juin, sur le site de la fondation Charles-de-Gaulle.
- « Affiches et cartes du Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale : La France libre, les Alliés, la Résistance en France », Centre historique des Archives nationales, cotes 72AJ/1436 à 72AJ/1544.
- « L'affiche du 18 juin 1940 et ses différents tirages, par Bertrand Malvaux ».
- « Le refus de l'armistice et l'appel du Modèle:Date- » : dossier thématique de la fondation Charles-de-Gaulle (Lire en ligne)
- « L'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle et son impact jusqu'en 1945 Modèle:Pdf Modèle:Taille fichier », dossier pédagogique du Concours national de la résistance et de la déportation 2009-2010.
- Images des 50 ans après l'appel du général de Gaulle.
- Site consacré au 18 juin 1940 et au général de Gaulle.
- Le siège de la Fondation Charles de Gaulle.
- Modèle:Lien web.
- « Le 18 juin 1940 dans la presse internationale ».