André Philip

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

André Philip est un homme politique socialiste français, professeur des universités en sciences économiques et avocat, né le Modèle:Date de naissance à Pont-Saint-Esprit (Gard) et mort le Modèle:Date de décès à Saint-Cloud<ref>Acte de naissance à Pont-Saint-Esprit, n° 39, vue 232/252, avec mentions marginales du mariage au Kremlin-Bicêtre en 1924 et du décès à Saint-Cloud en 1970.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Biographie

Formation et famille

Fils de Louis Philip, officier et de Gilberte VincentModèle:Sfn, né au sein d'une famille protestante, socialiste et démocrate, André Philip adhère à la SFIO en 1920<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>.

Il effectue ses études secondaires au lycée de Marseille, actuel lycée Thiers<ref>Modèle:Lien web</ref>, d'abord à son annexe Périer (de 1912 à 1916), puis à partir de la Seconde, dans l'enceinte-même du lycée<ref name=":3" />. Il y obtient des excellents résultats, et est solitaire ; il ne descend jamais en récréation et a peu d'interactions avec ses camarades. Il se lie cependant d'amitié avec son professeur de philosophie, René Le Senne<ref name=":3">Modèle:Ouvrage</ref>.

Il est reçu au baccalauréat en 1919. Il obtient de sa mère de poursuivre des études de philosophie à l'université de Paris, où il obtient une licence de philosophie puis un diplôme d'études supérieures sous la férule de Léon Brunschvicg<ref name=":4">Modèle:Ouvrage</ref>. Il suit également des études de droit dans la même université et obtient une licence de droit. Il obtient en 1926 son diplôme de l'École libre des sciences politiques après avoir étudié sous Daniel HalévyModèle:Sfn,<ref name=":4"/>.

En 1924, il se présenta au concours d’agrégation d’économie politique dont le président du jury était Charles Rist. Ce dernier lui fit obtenir une bourse de la fondation Rockefeller qui lui permit de partir deux ans aux États-Unis où il suivit des cours de théologie à l'université Columbia et des cours d’économie à l’université du Wisconsin à Madison.

Il prépare une thèse de sciences économiques à Londres et est reçu à l'agrégation d'économie en 1926Modèle:Sfn. Il est nommé professeur de droit à l'université de Lyon (1926)Modèle:Sfn.

Il épouse en 1924 Mireille Cooreman dont il aura cinq enfants : Olivier, qui fut préfet d'Île-de-France, Jean, Christiane, Nicole et Loïc. Mireille Philip a été reconnue juste parmi les nations pour avoir fait évader des Juifs alors qu'elle vivait au Chambon-sur-Lignon<ref>Modèle:Lien web</ref> ; elle meurt en 1991.

Carrière politique

Dans les années 1930, il dirige avec le syndicaliste Maurice Landrain le Front des chrétiens révolutionnaires, qui regroupe les tendances socialistes et communistes du « christianisme social »<ref name=BK>Modèle:Lien « Du christianisme social au socialisme chrétien », in Autres Temps. Cahiers d'éthique sociale et politique. Modèle:N°, 1999. Modèle:P. Modèle:Doi</ref>.

Soutien aux objecteurs de conscience

Il assure au tribunal la défense de plusieurs objecteurs de conscience<ref>Modèle:Ouvrage</ref> dont les pasteurs Jacques Martin<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref> et Philippe Vernier<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il signe avec de nombreux intellectuels une lettre réclamant la libération d'Henri Ferjasse, objecteur emprisonné en grève de la faim<ref>Modèle:Article</ref>. En 1933, vingt ans avant le vote de la loi sur l'objection de conscience, il est membre du Comité central de la Ligue des Droits de l'Homme et souhaite voir celle-ci Modèle:Citation Son projet de statut est débattu puis adopté par le Comité, mais en vain<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. En 1949, il dépose au bureau de l'Assemblée nationale une proposition de loi portant sur un statut des objecteurs de conscience<ref>Modèle:Article</ref>.

Front populaire

Député socialiste du Rhône de 1936 à 1940, André Philip fut rapporteur sur la semaine de 40 heures. Il fut également adhérent du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes et de l'Association juridique internationale. Dès cette époque, Philip était proche des milieux patronaux de la sidérurgie qui le finançaient<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. À cet égard, et Henry Ehrmann l'écrit, il peut être considéré à l'instar de Robert Lacoste comme « une tête de pont du patronat au sein de la SFIO ». Il se vit confier une collaboration régulière aux Nouveaux cahiers revue proche du patronat et après guerre à un de ses successeurs le groupe de recherches économiques et sociales (GRES) fondé en novembre 1945 par Auguste Detœuf<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

C'est à ce titre que pour faire adopter plus tard le plan Schuman relatif à la CECA par l'opinion publique, il s'illustrera par une campagne dans "Le Populaire" pour simuler une opposition farouche des milieux sidérurgistes et de l'UIMM à la CECA qui n'existait pas. La mèche fut vendue dans un communiqué du 3 décembre 1950 où le CNPF félicitait Philip pour son rapport présenté devant le conseil économique et social<ref>Communiqué à l'AFP</ref>.

Résistance

André Philip fut au nombre des quatre-vingts parlementaires qui refusèrent de voter les pleins pouvoirs à Pétain le Modèle:Date-<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>. Il participa à la Résistance au sein du Comité d'action socialiste et de Libération-Sud<ref name=":2" />. Il put quitter la France ainsi que sa famille sans encombre : son épouse étant malade il demanda et obtint les passeports nécessaires pour partir par l'entremise d'une figure importante de l'entourage de Pétain, René Gillouin<ref>Modèle:Ouvrage</ref>Modèle:Refins, ces passeports lui ayant été obstinément refusés par l'administration jusqu'à cette intervention.

En juillet 1942, il rejoignit de Gaulle à Londres afin d'évaluer les convictions démocratiques de celui-ci<ref>Article "PHILIP (André, Louis)" in Biographie de la IVe République, sur le site de l'Assemblée nationale française, en ligne: https://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/bio/(num_dept)/5885 (consulté le 26.09.2023).</ref>. Bien accueilli par le chef de la France libre, il fut nommé le 27 juillet 1942 Commissaire à l'Intérieur au sein du Comité national français ; puis, en novembre, il fut chargé de mission aux Etats-Unis pour tenter de surmonter l'antipathie qu'éprouvait le président Franklin Roosevelt envers de Gaulle, mais ce fut un échec.

Arrivé le 30 mai 1943 à Alger avec le général de Gaulle, il participa aux négociations entre celui-ci et le général Henri Giraud, relatives au partage des pouvoirs et des responsabilités au sein du Comité français de Libération nationale (CFLN). C'est dans ce cadre qu'André Philip, proche conseiller de de Gaulle se permit, dans une lettre à celui-ci, de lui recommander avec force, d'une part, de montrer plus de respect humain, et cela dans un esprit sainement démocratique, et, d'autre part, de prendre garde à son orgueil : « Depuis notre arrivée à Alger, vous avez commis un certain nombre d’erreurs précisément pour avoir agi trop vite, sans consulter d’autre que vous-même. […] En fait, nul homme, quelque génial qu’il soit, ne peut se décider seul : la délibération à plusieurs est une simple règle de saine gestion […]. votre orgueil […] vous rend parfois inutilement dur et blessant »<ref>André Philip, Lettre au Général de Gaulle du 27 juin 1943, citée par Daniel Cordier in Jean Moulin – La République des Catacombes, Gallimard, Paris, 1999, pp. 497-498 et note n° 61 p. 931.</ref>. Néanmoins, la loyauté d'André Philip vis-à-vis de de Gaulle fit que « leur estime réciproque » ne fut pas entamée<ref>Cf. article "PHILIP (André, Louis)" in Biographie de la IVe République, sur le site de l'Assemblée nationale française, en ligne: https://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/bio/(num_dept)/5885 (consulté le 26.09.2023).</ref>.

Le 9 novembre 1943, André Philip fut nommé Commissaire chargé des rapports avec l'Assemblée consultative (voir la liste) au Comité français de libération nationale d'Alger.

Le ralliement initial de Philip à De Gaulle ne dura pas. Dès 1943, le consul général américain à Alger le considère plus pro-américain que gaulliste : « ceux qui avaient jusque là soutenu De Gaulle, commencent à comprendre qu'un tel parti (celui de De Gaulle) ne servirait pas les principes démocratiques qu'ils ont proclamé si fort. ….la conduite de Philip sous l'influence de Monnet – et Monnet ne s'est pas ménagé auprès de Philip depuis son arrivée - a été particulièrement satisfaisante »<ref group="t">The Consul General at Algiers (Wiley) to the Secretary of State, Télégramme 851.01/2223:du consul général américain à Alger au Secrétaire d’État, 7 juin 1943</ref>

Dès lors, proche du mouvement Combat, sa proximité avec les Américains ne se démentira plus. Ce mouvement était financé à hauteur de 25 millions par mois à partir de 1943 par l'intermédiaire du responsable de l'Office of Strategic Services (OSS) à Berne, Allen Dulles dans une tentative d'affaiblir à la fois De Gaulle et les communistes<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>

Ministre de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} République

Fichier:M. Andre Phillip Franse Minister van Financien, Bestanddeelnr 901-4298.jpg
Philip, ministre du gouvernement Félix Gouin (Modèle:Date-).

Il fut membre de l'Assemblée consultative puis des deux assemblées constituantes. Dans la seconde, il présida la commission de la Constitution<ref name=":1" />.

André Philip fut réélu député du Rhône en 1946 et siègea au Palais-Bourbon jusqu'en 1951. Il fut ministre de l'Économie et des Finances du gouvernement Gouin (janvier-Modèle:Date-), puis dans le gouvernement Blum (Modèle:Date--Modèle:Date-). Dans le ministère Ramadier en 1947, il fut ministre de l'Économie nationale<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>.

Après guerre, André Philip intégra le Conseil français pour l’Europe unie créé officiellement en juin 1947 dont le président était Raoul Dautry. Parmi les membres de ce Conseil, on peut également relever les noms de Paul Ramadier, Léon Jouhaux, Charles Rist et René Courtin. Le mouvement européen, dont il était aussi membre, fut financé majoritairement par des fonds américains<ref>https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/09592299708406035</ref>, en provenance de l'ACUE (American Committee on United Europe) présidé par William Donovan, ancien chef de l'OSS durant la guerre et Allen Dulles qui était en fonction à Berne durant la même période<ref>Modèle:Article</ref>. Les fonds de l'ACUE représentèrent jusque 1952 la moitié du budget de l'ACUE et, après 1952, probablement les deux tiers, le reste provenant de fondations dont les directeurs étaient membres des cercles du renseignement américain. La plus importante était la fondation Ford dont l'administrateur était John McCloy, ancien gouverneur américain en Allemagne. Il y était tout en servant comme président du conseil des relations extérieures, organe lié au département d’État<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>

Dans une interview en mai 1988, Henry Fresnay reconnaîtra la réalité de ce financement que son mouvement fédéraliste<ref>Modèle:Article</ref>.

Il fit partie de l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe, où il préconisa la création de la CECA. Battu aux élections de 1951, il entra au Conseil économique et social, dont il resta membre jusqu'en 1959.

Membre du PSU

Critique de la politique algérienne de Guy Mollet, il fut exclu du parti socialiste SFIO<ref name=":0" /> en 1957 et rejoignit le Parti socialiste autonome, puis le PSU<ref name=":0" /> jusqu'en 1962. Président du Mouvement socialiste pour les États-Unis d'Europe, il s'opposa alors à Pierre Mendès France, à qui il ne pardonnait pas l'épisode de la CED.

Carrière universitaire

Sur le plan universitaire, il enseigna l'économie politique à l'Université de Sarrebrück<ref name=":2" /> de 1951 à 1957, puis à celle de Paris de 1957 à 1967.

Modèle:Référence nécessaire.

Acteur du mouvement associatif

André Philip s'engagea très tôt dans l'éducation populaire. Il fut notamment à l'initiative de la création, en Modèle:Date-, de la « République des jeunes », organisation associative nationale rassemblant syndicats de salariés et mouvements éducatifs et de jeunesse, organisation qui préfigura la création, en 1948, de la Fédération française des maisons des jeunes et de la culture dont il assura la présidence jusqu'en 1968.

Protestant engagé, il milite au sein du mouvement du christianisme social et est président de la commission des affaires internationales de la Fédération protestante de France (1962-1970)Modèle:Sfn. Il est l'un des leaders de la conférence « Église et société », du Conseil œcuménique des Églises, à Genève en 1966Modèle:Sfn.

Fonctions gouvernementales

Publications

  • Guild socialisme et trade unionisme, Les Presses universitaires, 1922.
  • Le recours pour excès de pouvoirs et l'activité coopérative, Les Presses universitaires, 1923.
  • L'Angleterre moderne, le problème social, l’expérience travailliste, Crès, 1926.
  • Le problème ouvrier aux États-Unis, Alcan, 1927.
  • L'Inde moderne, Alcan, 1930.
  • Sécurité et Désarmement, Cahiers Bleus, 1932.
  • H. de Man et la crise doctrinale du socialisme, Gamber, 1933.
  • Dieu et César, conférence, Édition du Christianisme social, 1935.
  • Trade Unionisme et Syndicalisme, Aubier, 1936.
  • L'Europe unie et sa place dans l'économie internationale, P.U.F. 1953.
  • La démocratie industrielle, P.U.F. 1955.
  • Violence et non-violence, Berger-Levrault, 1956.
  • Le Socialisme trahi, Plon, 1957.
  • Pour un socialisme humaniste, Plon, 1960.
  • Histoire des faits économiques et sociaux de 1800 à nos jours, Aubier, Éditions Montaigne, 1963.
  • La Gauche, mythe et réalités, Aubier Montagne, 1964.
  • Modèle:Date- et la foi démocratique, Aubier Montagne, 1968.
  • Le Christianisme et la paix, Éditions Je sers, non daté.

Hommages

Une rue de Lyon, la rue André-Philip, a été nommée en son honneur.

Notes et références

Notes

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Références

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Bibliographie

Sources

Articles connexes

Liens externes

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