Mouvement du 22 Mars

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Modèle:Infobox Association

Le Mouvement du Modèle:Date- 1968 est un mouvement étudiant français d'extrême-gauche fondé trois jours après l'occupation d'un bâtiment administratif, dans la soirée du vendredi Modèle:Date à la faculté de Nanterre pour obtenir la libération de militants en opposition à la guerre du Viêt Nam, et en référence à cette soirée. Il sera ensuite considéré comme faisant partie des éléments déclencheurs des événements de mai-juin 1968<ref name="Figaro">Philippe Artières, « 22 mars 1968 : l'émergence de Cohn-Bendit », Le Figaro, 21 mars 2008, lire en ligne.</ref>. Il fait partie des mouvements étudiants de l'université Paris-Nanterre. La perception des Soixante-huitards ayant évolué avec l'historiographie de Mai 68, l'importance du Mouvement du 22 mars dans la perception de cet événement social a fluctué aussi.

La notoriété du Mouvement du 22 mars est postérieure à celle acquise au début du mois de mai 1968 par un de ses militants sans appartenance syndicale, Daniel Cohn-Bendit, et il n'a pas de lien avec le Mouvement du 25 avril 1968 créé à Toulouse à la même époque ni avec le Mouvement du 11 mai, qui a lancé à Marseille le premier appel à une grande manifestation le 13 mai 1968.

L'historiographie de Mai 68 a cependant rappelé à partir des années 1990 que la révolte étudiante avait eu lieu sur l'ensemble du territoire, dès le mois de février comme lors du Mai 68 à Nantes ou dans les résidences universitaires de nombreuses villes de province, pour constituer le plus important mouvement social de l'histoire de France du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Les universités de Clermont-Ferrand, Nantes, Montpellier ou Nancy sont ainsi en ébullition avant le Modèle:Date-, qui leur fait référence dans ses premiers tracts<ref name="dupuydecour">"Mise en perspective historique sur les événements de mai 19683 par Catherine Dupuy, professeur au lycée Jacques Decour? [1]</ref>.

Mouvement spontanéiste<ref>Modèle:Article.</ref>, le Modèle:Date- revendique des méthodes d'action directe (occupations de bâtiments administratifs, notamment) et de démocratie directe en assemblées générales ouvertes à tous et déjà pratiquées dans d'autres villes au début 1968 (Nantes et Caen). Tout en refusant l'institutionnalisation en « organisation », il veut participer à ce processus d'auto-organisation<ref group=n>Modèle:Citation - Interview du Mouvement du Modèle:Date-, in Jean-Marc Salmon, Le désir du Modèle:Date-, 1973.
« La forme qui s’est imposée en mai puis en juin, c’est le comité d’action qui s’est imposé absolument partout. Pas une entreprise pas une administration qui y ait échappé… Il y a une filiation entre le 22 mars et les comités d’action d’entreprises, d’universités, d’hôpitaux ou d’usines qui vont se créer. Il y a eu en France des milliers et des milliers de comité d’action. » - Serge July, « Le 22 mars 1968, “personne ne voulait de leaders” », Libération, 21 mars 2018.</ref> des étudiants « ici et maintenant »<ref name="Salmon">Jean-Marc Salmon, « Le désir du 22 mars », L'Homme et la société, Modèle:N°, 1973, Analyse institutionnelle et socioanalyse, Modèle:P., Modèle:Doi, Modèle:Lire en ligne.</ref>.

Inspirés notamment par le mouvement Provo des Pays-Bas<ref name="Entretien" />, les modes d'action souvent provocateurs (happening, prises de parole sauvages, interruptions de cours, refus systématique de toute autorité, fût-elle symbolique) et, surtout, la critique virulente du contenu de l’enseignement universitaire attirent l'attention au-delà des cercles restreints des étudiants politisés<ref name="Maitron">Sylvain Boulouque, Jean-Pierre Duteuil, Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron », 2014, notice biographique.</ref>.

Mouvement pluraliste, il réunit selon Daniel Cohn-Bendit des libertaires, des situationnistes, des trotskistes, des futurs mao-spontex, des chrétiens de gauche, des « sans étiquette », etc<ref name="Entretien">Geneviève Dreyfus-Armand, Daniel Cohn-Bendit, « Le mouvement du 22 mars. Entretien avec Daniel Cohn-Bendit », Matériaux pour l'histoire de notre temps, 1988, Modèle:N°, Mai-68 : Les mouvements étudiants en France et dans le monde, Modèle:P., lire en ligne.</ref>. Daniel Cohn-Bendit en est la personnalité la plus médiatisée.

Il est interdit par le gouvernement, dans le cadre du décret du 12 juin 1968 portant dissolution d'organismes et de groupements, en même temps que onze autres mouvements d'extrême gauche.

1967

Les tensions avec l'extrême-droite

Le virage d'Occident après la présidentielle de 1965

Lors de l'Élection présidentielle française de 1965 la première depuis un siècle et surtout depuis la guerre d'Algérie, le score jugé décevant de Jean-Louis Tixier-Vignancour qui ne passe à peine le cap des 5% et fédère guère au-delà de l'électorat traditionnel de l'extrême droite et des rapatriés d'Algérie entraine un déplacement du militantisme depuis la scène politique vers la rue. À gauche, après l'Élection présidentielle française de 1965, [[Élection présidentielle française de 1965#François Mitterrand, candidat de l’union de la gauche|le soutien de tous les partis à Mitterrand dès le Modèle:1er tour]], y compris du Parti communiste français déclenche des départs massifs au sein de ce dernier et du PSU, en particulier de jeunes qui s'étaient mobilisés contre la guerre d'Algérie.

Fin 1965 intervient un tournant très net dans la tactique du mouvement d'extrême-droite Occident après l'éviction de Pierre Sidos, vers une action « jeuniste » et proaméricaine. exclusivement tournée vers la politique internationale, le Viêt Nam en premier lieu, en réaction, à la fondation de deux groupes d'extrême gauche issus du Parti communiste, l'Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes et les Jeunesses communistes révolutionnaires. Sur cette période, les différentes estimations convergent pour évoquer un quadruplement de ses effectifs.

À partir du printemps 1966, l'extrême droite durcit sa tactique en s'attaquant à la représentation de la pièce de Jean Genet Les Paravents au Théâtre de l’Odéon à Paris le Modèle:Date, parvenant finalement à son retrait, la librairie de gauche de François Maspero ou encore le café Champollion, le même mois. Le plus sérieux de ces assauts a lieu en octobre et Modèle:Date- et cause sept blessés parmi les militants d'extrême gauche, dont trois sont hospitalisés, lorsqu'il vise des partisans du Nord-Vietnam<ref>Joseph Algazy, L’Extrême droite en France, de 1965 à 1984, Paris, L’Harmattan, 1989, p. 52-53.</ref>.

Les violences de novembre 1966 à janvier 1967

  • Le 16 et Modèle:Date-, Occident intervient deux jours de suite à Nanterre. Le mouvement a lui-même déclaré qu'une Modèle:Cita de gauche devant le restaurant universitaire, déclenchant Modèle:Cita causant Modèle:Cita. La police a bouclé les facultés, mais n'a pas procédé à des arrestations. De son côté, l'UNEF répond qu'ils ont été Modèle:Cita avec un seul blessé mais Modèle:Cita. Le Monde note que Modèle:Cita et qu'Occident veut se faire de la publicité parmi les étudiants en droit, dont le bâtiment à Nanterre est terminé<ref>Modèle:Article.</ref>. Des représailles ont lieu à Assas, l'extrême-gauche ayant évalué le bilan à six blessés graves<ref name="cambadelis">La France blafarde: Une histoire politique de l'extrême droite, par Jean-Christophe Cambadélis, et Éric Osmond aux Éditions Plon 1998[2]</ref>.
  • le samedi Modèle:Date-, Pierre Rousset, militant des JCR est blessé au crâne et trépané, après une manifestation contre la guerre au Vietnam devant le lycée Voltaire, attaquée par le groupe Occident<ref name="biomondes">Biographie de Pierre Rousset dans Le Monde [3]</ref>. Au cours du samedi Modèle:Date-, le Lycée Jacques Decour, autre fief du combat contre la guerre au Vietnam a aussi été attaqué.
  • le Modèle:Date sur le campus de l’université de Rouen, quand une petite équipe attaque les comités Viêt Nam blesse grièvement des étudiants, dont un, Serge Bolloch, tombe dans le coma<ref>Frédéric Charpier, op. cit., p. 132.</ref>, en représailles après leur éviction trois jours plus tôt<ref name=cambadelis/>, ce qui déclenche l’interpellation rapide d’une vingtaine de militants d'Occident, parmi lesquesl Gérard Longuet, Alain Madelin et Patrick Devedjian<ref>In Libération du Modèle:Date : « Quand, le 12 janvier 1967, une petite équipe d’Occident attaque les comités Viêt Nam sur le campus de l’université de Rouen, la “rixe” politique entraînera l’interpellation rapide d’une vingtaine de membres du groupuscule dont Gérard Longuet, Alain Madelin et Patrick Devedjian. »</ref>.
  • les condamnation du Modèle:Date-. Un total de 13 condamnations est prononcé par la Justice le Modèle:Date- pour "violence et voies de fait avec armes et préméditation"<ref>Frédéric Charpier, op. cit., p. 142.</ref> ». En Modèle:Date-, Alain Madelin et Patrick Devedjian avaient déjà été condamnés par le tribunal correctionnel de Draguignan à un an de prison avec sursis et trois ans de mise à l'épreuve pour vol et détention d'armes<ref>Modèle:Pdf La page du Petit Varois du 11 novembre 1965, sur edito.nicematin.net.</ref>,<ref>Modèle:Pdf Le compte-rendu d'audience dans Nice Matin du 11 novembre 1965, sur cuverville.org.</ref>.

Début 1968, les militants d'Occident reprennent des provocations bien que très affaiblis par les 13 condamnations du Modèle:Date-, et sous forme de bris de vitres ou d'incendies, au point que, selon Joseph Algazy, « il est vraisemblable que ces violences dans les campus ont contribué, elles aussi, au déclenchement de l'explosion de Mai 68<ref>Joseph Algazy, L’Extrême droite en France, de 1965 à 1984, Modèle:P.57-58.</ref> »

Le mouvement des résidences universitaires

Fichier:L'université Paris Ouest Nanterre La Défense.jpg
L'université de Nanterre en mars 2010.
Fichier:Campus Université Paris Nanterre.jpg
Campus de Nanterre de l'université Paris X en 2011.

L'affaire démarre un an plus tôt, le Modèle:Date-<ref name="Suzzoni">Monique Suzzoni, « Mai-68 : Chronologie générale », Matériaux pour l'histoire de notre temps, Modèle:N°, 1988, lire en ligne.</ref>, lorsque Modèle:Nombre décident de manière spontanée d'investir un des pavillons de la cité universitaire réservé aux étudiantes : les garçons ont le droit d'accueillir des filles dans leur chambre mais l'inverse est interdit. Les étudiants revendiquent « la libre circulation » dans l'ensemble de la résidence universitaire<ref name="Figaro" />,<ref name="Lucy">Vincent Lucy, Geoffroy Mannet, « Nanterre, 22 mars, les racines de Mai », Libération, 21 mars 2008, lire en ligne.</ref>,<ref>Natacha Polony, « Daniel Cohn-Bendit va siéger à l'université de Nanterre », Le Figaro, 12 avril 2012, lire en ligne.</ref>.

Le doyen Grappin fait appel aux forces de l'ordre, ce qui choque, car à l'époque, et depuis le Moyen Âge, les forces de police n'ont pas le droit d'intervenir dans le périmètre universitaire. Cernés par la police, Modèle:Nombre maintiennent l'occupation pendant une semaine, nourris par les filles. Enfin, après de longues tractations, ils obtiennent le droit de se retirer du pavillon des filles sans donner leur identité et avec l'engagement qu'il n'y aura ni poursuites, ni sanctions.

Cependant, quelques jours plus tard, Modèle:Nombre (les 25 derniers occupants et 4 autres n'ayant pas participé à l'action mais étant connus comme « militants politiques ») reçoivent un courrier les informant qu'ayant enfreint le règlement intérieur, ils sont exclus des œuvres universitaires et perdent le droit à avoir une chambre, sanction appliquée avec sursis. Le cas des 4 n'ayant pas participé lance la rumeur de l'existence d'une « liste noire » dressée par les autorités universitaires, qui ressurgira à plusieurs reprises. Finalement, le Modèle:Date-, une nouvelle occupation des bâtiments réservés aux filles impose de fait la liberté de circulation<ref name="Lucy" /> comme c'était le cas depuis des années à la Résidence universitaire Jean-Zay d'Anthony.

La grève des cours de novembre 1967

Sur le même campus, le Modèle:Date-, Modèle:Nombre protestent contre la bibliothèque non terminée, et les laboratoires de langues indisponibles. Puis a démarré une grève des étudiants en second cycle de sociologie, le Modèle:Date-, menée par des trostkistes et chrétiens<ref name="Backmann" >"Lucien Rioux et René Backmann, L'Explosion de mai 1968. Histoire complète des événements, Paris, Robert Laffont, 1968 </ref>, dans un département qui compte environ Modèle:Nombre<ref name="Backmann" />.

L'UNEF met en place des comités de grève incluant des non-syndiqués, présidés par Philippe Meyer, dont le « comité d'action » donne naissance au journal-mouvement d'actualité sociale « Nous sommes en marche » (1968-1972)<ref>Archives numérisées de « Nous sommes en marche » (1968-1972) [4]</ref>. L'UNEF les transforme en "association fédérative des groupes d'études de Nanterre" (AFGEN)<ref name="dupuis">"La section des ESU à Nanterre", par Jean-Pierre Dupuis, dans Tribune socialiste [5]</ref>, présidée par Jean-François Godchau (JCR, étudiant en histoire)<ref name=dupuis/>. Yves Stourdzé de l'UNEF, arrivé pendant l'hiver 1967-1968 y représente la sociologie et il prend ensuite sa suite.

En trois jours, la grève débouche assez vite sur une réunion le Modèle:Date-<ref name="Backmann" /> avec le doyen Pierre Grappin, homme de gauche, qui veut des rapports détendus avec les étudiants<ref name="Backmann" /> et rappelle qu'il a appartenu à la Résistance. Il décide de mettre en place le Modèle:Date- des groupes de discussion paritaires, enseignants étudiants<ref name="Backmann" />. Puis Pierre Grappin propose d'étendre à tous les départements ce type de comités enseignants-étudiants, créés en sociologie, philosophie et anglais<ref name=Materiaux/>, mais vite jugés sans pouvoir<ref name= Cantier/>. Le Modèle:Date-, un millier d'étudiants en grève manifestent en présence de Raymond Barbet, maire PCF de Nanterre<ref name=Materiaux/> et le Modèle:Date- voit la fin de la grève en sociologie<ref name="Backmann" />,<ref name="Materiaux">"Chronologie des événements à Nanterre en 1967-1968 " par les doctorantes Rachel Mazuy et Danièle Le Cornu dans la revue Matériaux pour l'histoire de notre temps en 1988 [6]</ref>.

1968

Janvier

Le Modèle:Date-<ref name="Suzzoni" />, le militant anarchiste Daniel Cohn-Bendit interpelle François Missoffe, ministre de la Jeunesse et des Sports, qui inaugure la nouvelle piscine de Nanterre, sur son livre blanc sur la jeunesse : Modèle:Citation. À quoi le ministre répond : Modèle:Citation, répond Cohn-Bendit<ref>Le Modèle:Citation est rapporté dans Hervé Hamon, Patrick Rotman, Génération, Tome 1, Les années de rêve, Paris, Seuil, 1987, Modèle:P..</ref>. Il existe plusieurs versions de cette altercation, dépendant de la source, en particulier sur l'insulte qu'aurait retournée Cohn-Bendit au ministre.

Le Modèle:Date-<ref name="Suzzoni" />, un groupe d'étudiants anarchistes entraîne une manifestation contre la menace d'exclusion de Cohn-Bendit, de nationalité allemande et qui risque l'expulsion du territoire. Première journée d’émeutes à Nanterre, les affrontements sont violents. Des étudiants se heurtent aux forces de l'ordre appelées en renfort par le doyen<ref>Sophie Guerrier, « Mai 68 à Nanterre : un étudiant menacé d'expulsion enflamme l'université », Le Figaro, 26 janvier 2018, Modèle:Lire en ligne.</ref>.

Février

Début janvier, une nouvelle bande dessinée des situationnistes revient sur cet épisode et ironise sur l'inaction de l'UNEF, sous la forme de l'affiche situationniste "A vous de jouer"<ref>Affiche situationniste "A vous de jouer" Nanterre 1968 [7]</ref>.

Mars

Au département de sociologie, passé de 2 à 9 enseignants entre 1965 et 1967, le marxiste Henri Lefebvre va être remplacé par Alain Touraine, mais tente d'abord d'installer son poulain Georges Lapassade, contre l'opinion de Michel Crozier, qui s'y oppose et négocie dans une salle de la bibliothèque envahie par deux cents étudiants<ref name="pionnier">"L'université de Nanterre : esprit pionnier option grand théâtre" par Chloé Leprince, France-Culture, 2 mai 2018 [8]</ref>.

Le magazine Noir et blanc publie dans l'édition du Modèle:Date-<ref name=pionnier/>, une grande photo du campus de Nanterre au milieu d’un immense terrain vague avec en sous-titre : "Un rapport secret parle de drogue, de prostitution, d’orgies, de racket"<ref name=pionnier/>, à la suite d'un article au même contenu, publié le Modèle:Date- par le quotidien Combat, jour où l'Association des résidents, qui en regroupe plus de 800<ref name=pionnier/> avait prévu de participer à une journée d'action nationale contre les règlements archaïques.

Fondation et déroulement

Modèle:Article détaillé

Fichier:Daniel Cohn-Bendit (1968).jpg
Daniel Cohn-Bendit en 1968.

Le Modèle:Date, à l'occasion d'une manifestation organisée par le Comité Vietnam national (CVN) Modèle:Citation, trois cents étudiants saccagent le siège de l'American Express, à l'angle de la rue Scribe et de la rue Auber à Paris. Six activistes sont arrêtés<ref>Rédaction, « La salle du Conseil de la faculté des Lettres de Nanterre occupée », L'Obs, Modèle:1er avril 2008, Modèle:Lire en ligne.</ref>, dont Xavier Langlade<ref>Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, « Le Maitron » : Xavier Langlade.</ref>, étudiant à Nanterre et membre du service d'ordre de la Jeunesse communiste révolutionnaire et Nicolas Boulte, ex-secrétaire général de la Jeunesse étudiante chrétienne, secrétaire du Comité Vietnam national<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Claude Guillon, Nicolas Boulte, Lignes de force, 18 novembre 2014, Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref>Baruch Zorobabel / Nicolas Boulte, Tentative de bilan du Comité de lutte Renault, Paris, 5 juillet 1972, Modèle:Lire en ligne.</ref>.

Le 22 mars, à Modèle:Heure, une assemblée générale réunit de Modèle:Nombre pour exiger la libération des militants interpellés et en garde à vue depuis le Modèle:Date-<ref>Jean Sévillia, « Mai 68, ces trente jours qui ébranlèrent la France », Le Figaro, 2 mars 2018, Modèle:Lire en ligne.</ref>. Après de vifs débats, il est décidé d'occuper, le jour même, le dernier étage de la tour universitaire où siège le conseil de la faculté. Le lieu est symbolique : c'est celui du pouvoir universitaire d'où sont exclus les étudiants<ref name="Houzel">Guillaume Houzel, « L'engrenage », in Les étudiants en France : Histoire et sociologie d'une nouvelle jeunesse, Presses universitaires de Rennes, 2015, p. 71 et suivantes.</ref>.

Le Modèle:Date- est aussi marqué à Nanterre par la réunion, de Modèle:Heure à Modèle:Heure, de la seconde séance de la commission de liaison professeurs-étudiants (Modèle:Nombre et Modèle:Nombre)<ref name="Backmann" />.

À Modèle:Heure, Modèle:Nombre, profitant d'une porte laissée ouverte, occupent le huitième étage du bâtiment administratif de l'université, la salle du conseil des professeurs, Modèle:Citation. Ils ont été précédés par une dizaine d'Enragés, proches des "situationnistes", arrivés dans la salle un quart-d'heure avant, selon Angéline Neveu<ref name="entretien">Entretien avec Angéline Neveu (extraits) 30 novembre 2002, Montréal, par Jacques Donguy</ref>, l'une des nombreuses personnes extérieures au campus de Nanterre qui sont sur place ce soir-là<ref>"Angéline Neveu, l’Enragée de Nanterre" par Jacques Donguy, dans la revue L'Erudit [9]</ref>,<ref name="bio">Autobiographie [10]</ref>, et qui s'intéressent aux idées nouvelles mais refusent d'adhérer à aucun groupe<ref name=bio/>. Ces derniers sortent trois verres puis partent cinq minutes après le discours de Daniel Cohn-Bendit déclarant qu'ils sont en train de voler les verres<ref name=entretien/>. Ces "Enragés" prennent ensuite le train pour la gare Saint-Lazare, et écrivent le tract : "Courant d'air sur le pommier du Japon"<ref name=entretien/>. Le lendemain, Cohn-Bendit les appelle pour leur demander, sans succès, de signer l'appel du Modèle:Date-<ref name=entretien/>.

Dans la soirée, Daniel Cohn-Bendit, à la tête d'une délégation d'une vingtaine d'étudiants, vient annoncer la nouvelle à la fin du concert que l'Orchestre de Paris donne à l'amphithéâtre B2 de la faculté, au rez-de-chaussée<ref>Christian Charrière, Le Printemps des Enragés, Fayard, 1968.</ref>.

Au huitième étage, Xavier Langlade fait le récit de son arrestation deux jours plus tôt<ref name="Backmann" />, tandis qu'un journaliste de France-Soir est éconduit<ref name="Backmann" />. Un étudiant autrichien fait une quête pour acheter des casques de chantier et le groupe décide d'organiser une journée anti-impérialiste le Modèle:Date-<ref name="Backmann" />. Une commission rédige un « manifeste » qui appelle à « rompre avec des techniques de contestation qui ne peuvent plus rien » et reprend l'essentiel des revendications portées par les étudiants depuis un an : l'anti-impérialisme, la dénonciation de la répression policière, la critique de l'université et du capitalisme. Le texte se termine par une mise en garde : « À chaque étape de la répression nous riposterons d’une manière de plus en plus radicale »<ref>Mouvement du 22 mars, Manifeste des 142, nuit du 22 au 23 mars 1968, lire en ligne.</ref>. La motion est votée par Modèle:Nombre (deux contre Modèle:Incise et trois abstentions). Elle est ensuite distribuée largement sous forme de tracts<ref name="Lucy" />. Une nouvelle structure est créée, le CREPS (Centre d'études et de recherches politiques et sociales)<ref>« Action et contestation », Le Nouvel Observateur, Modèle:N°176, semaine du Modèle:Date.</ref>, qui appelle à une journée de débats « en petits groupes » le Modèle:Date-. L'occupation se termine vers deux heures du matin, lorsque les étudiants apprennent la libération des activistes arrêtés le Modèle:Date-<ref name="Houzel" />.

Revendications

Les thèmes de revendications sont répertoriés par un tract du Mouvement du Modèle:Date- que Le Monde du Modèle:Date- liste :

Les enseignants partagés

En mars-Modèle:Date-, les enseignants de Nanterre sont partagés, ce qui devient manifeste fin avril. Sur les soixante professeurs de la faculté, dix-neuf ont signé un texte réclamant cette suspension des cours face aux violences<ref name=remond>Le Monde du jeudi 2 mai 1968, p. 7</ref> et quinze autres la semaine suivante un autre appel, lancé par Michaud, Ricœur et Touraine pour soutenir les étudiants menacés de sanction par le conseil d’université siégeant à titre disciplinaire en estimant que la gravité de leurs exactions a été exagérée<ref name=michaud>Le Monde des dimanche 5 et lundi 6 mai, en p. 24</ref> car accusés de coups et blessures ainsi que d’invectives à l’égard de professeurs et de conférenciers<ref>Le Monde du jeudi 2 mai 1968, p. 14</ref>, tandis que des assistants et maîtres-assistants menacent de se mettre en grève en cas d’arrestation de l'un d'eux<ref name=remond/>. Mais Modèle:Référence nécessaire

Suites immédiates

La pétition antifranquiste du 25 mars

Après le week-end, le lundi Modèle:Date-, un groupe de Modèle:Nombre entrent dans amphithéâtre, en plein cours, où ils demandent avec insistance aux personnes présentes de signer une pétition anti-franquiste puis scandent des accusations de fascisme envers celles qui ne le font pas.

Le 26 mars, diffusion du texte voté le 22

Le texte voté par les occupants le vendredi n'est diffusé dans l'Université que le mardi Modèle:Date-<ref name="Backmann" />, il fait référence au sac du rectorat par une grande manifestation étudiante à Nantes le 14 février et aux emprisonnés de Caen, ouvriers et étudiants<ref name="Backmann" />, ainsi qu'au droit d'association des travailleurs<ref name="Backmann" /> et au refus de l'intégration de la Sécurité sociale<ref name="Backmann" />.

Le 27 mars, le doyen se fâche

Mardi Modèle:Date- aussi, le doyen de Nanterre Pierre Grappin riposte par une réunion de Modèle:Nombre le soir avec les enseignants<ref name="Backmann" /> après avoir constaté Modèle:Unité de dégâts le soir de l'occupation. Le surlendemain, il suspend tous les cours pour deux jours, en prévision de la journée de débats du vendredi Modèle:Date- à laquelle appelle le tract, sans réussir à empêcher, plus tard en avril, l'organisation de plusieurs journées de débats parmi les étudiants. À l'une d'elles assiste Rudi Dutschke, de l'Union socialiste allemande des étudiants<ref>Émeline Cazi, Le vrai Cohn Bendit, 2010, p. 34.</ref>.

La position de L'UNEF et de l'Association des résidents

L'UNEF et l'Association des résidents de la cité universitaire de Nanterre, que préside Dominique Tabah, qui ne font pas partie du Mouvement du Modèle:Date-, ne suivent pas cette politique répressive de fermeture de l'université. Ils signent un tract de l'Association fédérative des groupes d'études, qui dénonce l'interdiction de la journée du Modèle:Date- et ses prétextes, des incidents mineurs, en mettant en avant le droit d'expression politique du Mouvement du Modèle:Date-<ref name="Backmann" />, mais tout en prenant aussi une relative distance avec lui car la fermeture de l'université est "le meilleur moyen de figer des étudiants dans une révolte stérile et de voir la répétition d'incidents" qui "ne doivent pas justifier d'attenter à la liberté d'expression"<ref name="Backmann" />.

La polémique avec la presse le 28 mars

Le jeudi Modèle:Date- dans la soirée, le journal L'Humanité est violemment attaqué par Daniel Cohn-Bendit, qui prend la parole lors d'une réunion et conférence de presse au Foyer F de la Résidence universitaire, organisée par l'Association des résidents de la cité universitaire de Nanterre.

L'invasion de la Sorbonne

Finalement, le vendredi Modèle:Date- les étudiants de Nanterre partent à la Sorbonne envahir un amphithéâtre, sans y parvenir, et s'installent dans un autre, ce qui déclenche une protestation sur RTL du ministre de l'Éducation nationale au cours du week-end.

Suites fin avril

Du 21 au Modèle:Date-, les étudiants de droite, qui protestent contre leur radiation de l'UNEF et espèrent la reconquérir, se heurtent à des étudiants du PSU, qui sont à la tête de l'UNEF, mais aussi des JCR qui font alliance avec lui à Nanterre et à Toulouse, mais aussi du CLER et de l'UJCml qui se présentent en défenseurs face à la droite étudiante, assimilée à l'extrême-droite, car elle s'est alliée à elle.

Les événements de l'UNEF le 21 avril

Une nouvelle assemblée générale extraordinaire de l'UNEF se réunit le dimanche Modèle:Date-, veille de la rentrée, dans un amphithéâtre annexe de la Sorbonne et échoue à nouveau à élire un successeur à Michel Perraud. Ce dernier est en difficulté : pour envoyer son service d'ordre protéger la précédente assemblée, l'UJCml avait exigé qu'il en fasse une demande publique<ref name=perraud/>, ce qui a fait tiquer au sein du PSU, dont il est membre. À la mi-Modèle:Date-, Michel Perraud a été convoqué pour « déviation maoïste »<ref name=perraud/> devant la commission des conflits du PSU par le nouveau secrétaire général Michel Rocard, confortablement élu au congrès de 1967 dans un bureau méfiant envers le gauchisme groupusculaire<ref name="Cayrol">« Le choix du PSU », par Roland Cayrol, dans la Revue française de science politique en 1967 [11]</ref>. Les militants du PSU estiment que le vice-président de l'UNEF Jacques Sauvageot, également au PSU, doit lui succéder<ref name=perraud/>,<ref>"Jacques Sauvageot, l’ami et le militant disparu" par Michel Perraud dans La Marseillaise du 5 novembre 201 [12]</ref>. L'assemblée du Modèle:Date- cesse cependant peu après l'irruption d'associations générales d’étudiants tenues par la droite, proches de la FNEF et suspendues pour non-paiement de leurs cotisations<ref name=perraud/>, qui protestent contre le projet d'exclusion de celles restées dans l'UNEF<ref name=perraud/>. S'ensuit une bagarre qui fait trois blessés<ref name=bagarres/>, dont un sérieusement. Les étudiants syndiqués quittent la salle sous la protection de la police. Jacques Sauvageot doit assumer l'intérim<ref>Le Romarin, le Seringa et la blanche Aubépine" par Gilbert Bereziat - 2013</ref>, porté par une coalition de courants communistes, trotskystes et maoïstes s'étant opposés à cette intrusion violente<ref name=perraud/>,<ref>Chronologie de Mai 68 - 21 avril 1968 [13]</ref>,<ref>HISTOIRE DES ASSOCIATIONS ETUDIANTES FRANÇAISES selon la FAGE 24 FÉVRIER 2013 [14]</ref>,<ref>"Génération Occident" par Frédéric Charpier Le Seuil</ref>.

Les bagarres à Nanterre les 22 et 23 avril

Le Modèle:Date- à Nanterre, des représailles visent le local de la FNEF, dirigée à Nanterre par Jean-Luc Gréau, jugée responsable de l'intrusion de la Sorbonne. Les militants du Modèle:Date- affichent « FNEF = Occident » sur son local, estimant que l'irruption de la veille est de son fait. « C’est ainsi que les heurts se sont déclenchés », observe Le Monde<ref>En 1998, Libération mentionnera par erreur que la bagarre a eu lieu devant le local de l'UNEF Nanterre [15]</ref>, en constatant que « des bagarres ont éclaté dans l'après-midi du Modèle:Date- à la faculté des lettres et des sciences humaines » de Nanterre, faisant « plusieurs blessés »<ref name="bagarres">"Nouvelles bagarres à la faculté de Nanterre", dans Le Monde du 25 avril 1968 [16]</ref> et que l'Amicale des élèves de l'Institut d'études politiques de Paris accuse pour sa part Michel Perraud d'avoir le Modèle:Date- « encouragé les délégués trotskistes » à expulser sa délégation, sans intervenir "pour secourir les blessés"<ref name=bagarres/>. D'autres parleront de "saccages", faits non avérés<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Un graffiti mural laisse entendre qu'Occident pourrait répliquer. Une banderole "Fascistes échappés de Dien Bien Phu, vous n'échapperez pas à Nanterre", est alors écrite en lettres géantes juste au-dessus du grand hall reliant tous les bâtiments de la faculté des lettres de Nanterre<ref name="pionnier" />.

Les événements de Nanterre le jeudi 25 avril

Le Modèle:Date- au soir, Pierre Juquin est invité à une réunion des communistes à l'Université. Cohn-Bendit a convenu avec les maoistes de l'UJCml qu'il lui posera des questions sur les articles hostiles de L’Humanité concernant Nanterre, ces derniers ne le chassant que s'il refuse de répondre mais ils le font dès son arrivée dans l'amphithéâtre<ref>« L’agitation chez les étudiants / Nanterre : les "pro-chinois" empêchent M. Juquin de parler », dans Le Monde du 27 avril, page 11 </ref>. Puis Daniel Cohn- Bendit se pose en défenseur d'André Gorz lorsqu'un militant du CLER l'interrompt dans un autre débat, avec Laurent Schwartz.

Les événements de Toulouse le jeudi 25 avril

À Toulouse, les heurts entre étudiants le Modèle:Date-, causés par l'attaque d'une réunion dans un amphithéatre où s'exprimait le nanterrois Daniel Bensaid vont connaitre dès le lendemain une couverture importante de la presse, ce qui suscite une réaction rapide du ministère de l'Éducation nationale qui réunit plusieurs doyens à la Sorbonne le samedi 27 avril.

La garde à vue de Cohn-Bendit le samedi 27 avril

Le Modèle:Date-, Daniel Cohn-Bendit est arrêté chez lui, perquisitionné, puis relâché vers Modèle:Heure après avoir été interrogé au commissariat de Nanterre et à la préfecture de police de Paris<ref name=perqui>Le Monde, 28 avril, Modèle:P. et 30 avril, Modèle:P. []</ref>. Le Modèle:Date-, le parquet annonce l'ouverture d'une information judiciaire contre lui pour "menaces verbales de mort sous condition et coups et blessures volontaires"<ref>Le Monde, 2 mai, Modèle:P.</ref>, après la plainte déposée par un militant de Nanterre de la FNEF, Hubert de Kervenoael. Après avoir contredit Cohn-Bendit lors d'un séminaire en lettres dans la Faculté, le mardi Modèle:Date-, il a été menacé par ce dernier puis frappé par une dizaine d'étudiants et délesté de son portefeuille<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Selon l'historien américain Bertram Gordon, cité par son compatriote Michael Seidman<ref>The Imaginary Revolution: Parisian Students and Workers in 196 aux Editions en 2004, [17]</ref>, Hubert de Kervenoael, qui écope de dix points de suture et dix jours d'interruption<ref name=buisbou>"La droite buissonnière" par François Bousquet, Editions du Roche, 2017</ref>, ne militait pas à Occident. Le soir, dans une salle de la faculté, Cohn-Bendit reçoit des militants venus de la Sorbonne : Roland Castro, Jacques Rémy (sociologue) et Serge July<ref>Nanterre. 27 avril 1968. Dans une Salle de la faculté, débat entre militants du “22 mars” et militant de l’UJML. Daniel COHN-BENDIT. Serge JULY (au fond à gauche) avec une cigarette. REMY (au fond, en chemise), Roland CASTRO, STOURDZE, Photographie Gérard-Aimé [18]</ref>.

Les bagarres du dimanche 28 avril

Les bagarres du mercredi Modèle:1er mai

Le Modèle:Date- au soir, Daniel Cohn-Bendit assiste à un meeting en faveur du Black Power au Palais de la Mutualité<ref>Photographie Gérard-Aimé pour la revue Noir et rouge</ref>, au cours duquel s'expriment James Forman, Aimé Césaire, Daniel Guérin et Jean-Paul Sartre<ref>"A Bibliographical Life, écrits de Sartre, Michel Contat, Michel Rybalka" page 537, Northwestern University Press, 1974</ref>. Modèle:Référence nécessaire. Il y est notamment avec le groupe de l'UJCml et notamment Roland Castro<ref>"Daniel Cohn-Bendit et Roland Castro. Modèle:1er mai 1968" par Gérard-Aimé [19]</ref>.

Historiographie

Modèle:Article détaillé L'historiographie du Mouvement du Modèle:Date- passe d'abord par une phase d'idéalisation dans les années 1980 dans le sillage du premier livre écrit par Daniel Cohn Bendit depuis onze ans, Nous l'avons tant aimée, la révolution, publié en Modèle:Date-<ref>Daniel Cohn Bendit, Nous l'avons tant aimée, la révolution, Paris, Barrault (Aubier) 1986</ref> et qui est suivi un an après par le premier tome de l'enquête de Hervé Hamon et Patrick Rotman, Génération<ref>Hervé Hamon, Patrick Rotman, Génération, les années de rêve, Paris, Seuil, 1987.</ref>, auxquels s'ajoutent en 1988 deux autres livres centrés sur les personnalités du Mouvement du Modèle:Date-, celui d'Élisabeth Salvaresi, qui trace 14 portraits de "stars" du mouvement<ref>Élisabeth Salvaresi, Mai en héritage, 500 itinéraires, 14 portraits, éd. Syros, 1988.</ref> et celui de Jean-Pierre Duteuil, ami proche de Cohn-Bendit et militant de ce mouvement, qui présente le Modèle:Date- comme une forme d'aboutissement esthétique en lui-même<ref>* Jean-Pierre Duteuil, Nanterre 65-66-67-68, vers le mouvement du 22 mars, Acratie, 1988.</ref>, en fournissant peu avant dans un article des précisions historiques, détails et photos<ref name=dute/>.

En 2018, trente ans après cette vague de 1988, certains médias vont se poser la question de l'importance réelle du Modèle:Date-, comme France Inter<ref name=rien/>, qui a enquêté dans ses archives et observe qu'on Modèle:Cita<ref name=rien/>. Modèle:Cita, ironise le journaliste<ref name="rien">"Histoires d'info. 22 mars 1968, le jour où Mai 68 a commencé" par Thomas Snégaroff pour Radio France le 22/03/2018 [20]</ref>.

Les historiens font remarquer que les deux seuls journalistes présents ce jour-là à Nanterre n'ont pas écrit d'article et que les seules photos ont toutes été prises par un des militants, Gérard Aimé<ref name="dute">"Les groupes politiques d'extrême-gauche à Nanterre" par Jean-Pierre Duteuil dans la revue Matériaux pour l'histoire de notre temps 1988 [21]</ref>, dont plusieurs en plan large de salle du conseil des professeurs occupée en haut de la tour administrative, qui ne valident pas, loin de là, la légende voulant que les étudiants étaient 142 à l'occuper. D'autres photos de la même personne, prises le vendredi suivant Modèle:Date- dans un amphithéâtre<ref name=dute/> ne valident pas non plus le nombre d'un millier de participants ce jour-là, parfois avancé. Les archives INA numérisées du magazine de l'ORTF "Zoom" tourné le Modèle:Date- dans la cour de Sorbonne semblent plus cohérentes avec les rapports de police, publiés trente ans plus tard, indiquant Modèle:Nombre qu'avec les Modèle:Nombre évoquées jusque là<ref name="archivesINA">Numéro de l'émission Zoom du 14 mai 1968 [22]</ref>.

À Nanterre, la couverture médiatique du Mouvement du Modèle:Date- ne commence qu'après la décision du doyen de l'université, Pierre Grappin de la fermer deux jours, en consultant le conseil des professeurs, et qu'il esquisse sous forme de projet le soir du mardi Modèle:Date-, en fournissant bien d'autres motifs que l'occupation réalisée dans la soirée du Modèle:Date-, dont on apprendre par la suite qu'elle s'est terminée peu après minuit<ref name=perraud>Modèle:Lien web. </ref>, l'étudiant de Nanterre détenu, Xavier Langlade, ayant été libéré assez tôt dans la soirée, si bien qu'il a pu prendre la parole pendant l'occupation. Huit jours plus tard, deux des occupantes proches de Daniel Cohn-Bendit, Danièle Schulmann et Isabelle Saint-Saëns, partent skier ensemble<ref name=perraud/>.

Couverture médiatique

ORTF, AFP, Agence Gamma et Agence APIS

Ni le Mouvement du Modèle:Date- ni le Mouvement du 25 avril à Toulouse ou leurs suites ont été évoqués à leurs débuts par l'ORTF, qui filme les manifestations à partir du Modèle:Date-<ref name="levy">"La légende de l'écran noir : l'information à la télévision, en mai-juin 1968" par Marie-Françoise Lévy et Michelle Zancarini-Fournel, dans la revue Réseaux. Communication - Technologie - Société en 1998 [23]</ref>.

Gerard-Aimé, photographe de l'Agence de presse images et sons (APIS), rejoint la tour administrative vers la fin de l'occupation mais aucune de ses photos n'est reprise les jours suivants.

Le Modèle:Date-, Gilles Caron, envoyé par l'Agence Gamma, a photographié des ouvriers travaillant sur le campus discutant avec des étudiants et des habitants du bidonville de Nanterre, où vivent des immigrés algériens<ref name="Aurélie_Cavanna">"Gilles Caron, photographe des années 1968' par Aurélie Cavanna, revue Art Press [24]</ref> et des ouvriers du chantier de la faculté dans l'herbe avec des étudiants<ref name="Aurélie_Cavanna" />. C'est aussi le jour où l'Agence France-Presse diffuse une photo<ref>Géraldine Houdayer, France Bleu 22 mars 2018 [25]</ref>, restée célèbre, d'un groupe d'étudiants assis dans l'herbe sur le campus, dans le sillage de la scène racontée par le quotidien Le Monde la veille au soir.

Le Monde

C'est le jeudi Modèle:Date- seulement que Le Monde, quotidien alors le plus lu chez les étudiants et les enseignants des universités, loin devant Le Figaro, évoque l'occupation de la tour administrative, en page 10. Le quotidien prévient que le doyen de la faculté, Pierre Grappin, prévoit de suspendre les cours, car le Mouvement du Modèle:Date- et différents groupes d'extrême gauche ont appelé à Modèle:Cita, celui des sciences humaines pour une journée militante.

L’article ne parle brièvement de l’occupation du Modèle:Date- qu'au Modèle:3e paragraphe d'un très court article titré Modèle:Cita<ref name="doyenmesu">Modèle:Article.</ref> pour signaler que des déprédations et de menus vols ont eu lieu au cours de cette occupation.

L'article se concentre plus haut sur le fait que Modèle:Cita et relate que de Modèle:Cita. Plus bas, le journaliste cite l'Association corporative des étudiants en droit et la FNEF, relativement influente en lettres, où Roger Gallot préside l'association des étudiants. Ces deux associations protestent dans des communiqués contre le Modèle:Cita que font régner à Nanterre Modèle:Cita.

Le lendemain Modèle:Date-, le journal consacre quatre fois plus d'espace à une manifestation nationale à laquelle appellent l'UNEF, CGT, Parti communiste et conseils de parents d'élève, en faveur de la Modèle:Cita, et évoque la situation matérielle compliquée causée par la croissance des effectifs d'étudiants dans les universités de sciences et de médecine<ref name="sciences">Modèle:Article.</ref>.

Juste à côté de cet article, un autre est consacré à Nanterre, mais sous l'angle de la gêne causée aux étudiants par les actions Mouvement du Modèle:Date-, perturbation déjà évoquée dans le bref article de la veille.

Le quotidien rapporte aussi les inscriptions peintes en noir sur les murs du grand hall et dans les escaliers de la faculté :

Le Monde décrit aussi les différents modes d'action de la mouvance réunie dans ce mouvement, qui seront confirmés peu après Mai 68 par le livre d'un jeune journaliste du Nouvel Observateur dont la petite amie vit sur le campus<ref name="Backmann" /> :

  • La veille du Modèle:Date-, des étudiants de première année avaient Modèle:Cita ;
  • Le Modèle:Date-, un groupe de Modèle:Nombre<ref name="Backmann" /> est Modèle:Cita. Les professeurs qui refusent de signer se voient scander "vous êtes des fascistes"<ref name="Backmann" /> ;
  • D'autres, le Modèle:Date-<ref name=carmarans/>, Modèle:Cita<ref name="Backmann" />. L'amphithéâtre où elle se jouait est envahi par les contestataires<ref name=carmarans>"Mai-68: il y a 50 ans, l’étincelle jaillissait de Nanterre" par Christophe Carmarans RFI 22/03/2018</ref>.

Tout cela ne semble pas pour autant Modèle:Cita d'un campus à l'américaine, plein d'étudiants, Modèle:Cita, mais il y a aussi des étudiants de plusieurs disciplines (lettres et langues), qui dans une lettre diffusée par les haut-parleurs de la faculté, condamnent Modèle:Cita et certains professeurs se sentent même Modèle:Cita, rapporte Le Monde : Modèle:Cita.

De leur côté, les Modèle:Cita, dont certains appartiennent à des petits groupes politiques d'extrême gauche Modèle:Cita, explique le journal, tout en observant que Modèle:Cita.

Combat

L'éditorialiste Philippe Tesson, qui fondera quelques années plus tard Le quotidien de Paris dirige le quotidien Combat (journal)<ref name=clerc>"Le tombeur du Général" par Christine Clerc, aux Editions Allary, 2016 </ref>, alors très affaibli car il ne vend plus que Modèle:Nombre<ref> [26]</ref> depuis qu'il y a soutenu la Guerre d'Algérie depuis 1960, Il a envoyé à Nanterre Christian Charrière couvrir une conférence de presse au Foyer F de Nanterre, qui se transforme en procès de trois journalistes, de L'Humanité, du Corriere della Sera et Combat (journal)<ref name="charriere">Le Printemps des enragés par Christian Charrière, 1968 Le%20Printemps%20des%20enrag%C3%A9s&f=false</ref>, organisé par Daniel Cohn-Bendit devenu Modèle:Cita <ref name="Backmann" />,<ref name=charri>Article de Christian Charrière dans Combat (journal) du 28 mars </ref> selon le reportage du le jeune journaliste, qui se laisse cependant intimider et décrit l'accusateur comme Modèle:Cita<ref name="Backmann" />, et Modèle:Cita, avant de couvrir de près la suite des événements de Mai 68 et d'en tirer à la fin de l'année son premier ouvrage Le Printemps des enragés, comportant des précisions biographiques familiales sur Cohn-Bendit inédites<ref name="charriere" />.

L'article décrit cependant les contestataires comme sales et débraillés<ref name="Backmann" /> et il est salué dans un tract déplorant le Modèle:Cita, signé : "les commissions de liaison de la Faculté des lettres de Nanterre"<ref name="Backmann" />.

Philippe Tesson saluera à partir du Modèle:Date- le mouvement anarchiste comme Modèle:Cita<ref name=clerc/> et lui offrira des tribunes libres ensuite.

Les quotidiens de droite

Les autres journaux ne réagissent qu'après le discours le Modèle:Date-, sur l'antenne de Radio-Luxembourg, du ministre de l'Éducation nationale Alain Peyrefitte, qui commente les événements des derniers jours<ref name="Backmann" />, au lendemain du meeting interdit, improvisé par un nouveau « Mouvement d'action universitaire » lié à celui du Modèle:Date-<ref name="Backmann"/>, le vendredi Modèle:Date-, à 20 h 30, dans l'amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne avec des allemands, belges, hollandais, italiens et espagnols<ref name="Backmann" />. Un peu avant Modèle:Heure, la délégation de Nanterre arrive avec Daniel Cohn-Bendit<ref name="Backmann" />.

Sur RTL, Alain Peyrefitte se montre compatissant aux Modèle:Cita, et dénonce Modèle:Cita<ref name="Backmann" />.

L'Humanité

L'Humanité a de son côté couvert le samedi Modèle:Date- Modèle:Cita en déplorant la presse les mettent au second plan, pour laisser entendre, pour la seconde fois en deux jours, qu'il existe des convergences entre l'action du gouvernement et celle des groupuscules. Le jeudi Modèle:Date- le quotidien communiste s'était attiré les foudres de Daniel Cohn-Bendit par un article évoquant cette possibilité.

Le rédacteur du quotidien communiste écrit en particulier: Modèle:Cita<ref name="Backmann" />.

Paris Match

Paris Match ne parle pas du "Modèle:Date-" ni de ses leaders avant le numéro du Modèle:Date-, publié alors que Cohn-Bendit vient de se faire connaitre en participant à un débat en direct sur l'ORTF avec trois journalistes, aux côtés de Jacques Sauvageot et Alain Geismar. En page 8, de ce numéro du Modèle:Date-, il est décrit comme "à la tête" des enragés de Nanterre<ref name=Audrey/>, un reportage qui commence par six pages de photographies en noir et blanc de la première nuit des barricades<ref name="Audrey">"L'iconographie de Mai 68 : un usage intentionnel du photoreportage noir et blanc ou couleur - L'exemple de Paris Match (mai-juin 1968)", par Audrey Leblanc, le 16 février 2009 dans la revue web Sens Public [27]</ref>.

Dans ce numéro aussi, 15 pages de photos sur les événements du lundi Modèle:Date-, survenus près de deux semaines plus tôt qui permettent selon le magazine de comprendre les causes des émeutes de la nuit du 10 mai. Ces 5 pages de photo incluent celle de Gilles Caron de Daniel Cohn-Bendit, face à un policier, devant la Sorbonne, le Modèle:Date-, jour des premiers affrontements<ref name=Audrey/>. La parution du journal est ensuite suspendue.

  • Le Modèle:Date-, deux colonnes sont consacrées par Paris Match à Rudi Dutschke, six jours avant son décès, rencontré chez les manifestants allemands, sous le titre « La révolte des étudiants a son Guevara : Rudi le Rouge » avec une photo où il tient son bébé sur ses genoux et un sous-titre évoquant « l'épouvantail de Berlin-Ouest ». En pages intérieures, photos prises par Gilles Caron à Nanterre d'ouvriers sur le campus et du bidonville.

Avant la première nuit des barricades au quartier latin du 10 au Modèle:Date-, les trois magazines d'actualité français n'avaient consacré aucune première page à la crise étudiante<ref>"LA COULEUR DE MAI 1968 – PARIS MATCH FACE AUX ÉVÉNEMENTS DE MAI ET JUIN 1968", Blog d'Audrey Leblanc le 13 juillet 2011 [28]</ref>.Paris Match avait cependant effectué deux reportages consécutifs, en France comme en Allemagne, dès le mois d'avril.

  • Le Modèle:Date-, le numéro suivant de Paris Match, titre sur l'assassinat du pasteur noir américain Martin Luther King, avec plus loin un reportage à l'Université de Nanterre décrivant « Une poignée de jeunes gens veut incarner la révolution planétaire ». La photographie en noir et blanc a pour légende « Réunion à Nanterre : Fesch (trotskiste) contre Auduc (prochinois) »<ref name="leblanc">Audrey Leblanc, revue web Sens Public [29]</ref>.

France Inter et ORTF

Le Modèle:Date-, est programmé dans l’émission de télévision Tel Quel, un reportage sur le "nanterrisme", tourné bien avant le Modèle:Date-<ref name="deux">Deux dirigeantes de l'association des résidents de la cité universitaire de Nanterre témoignent dans l'émission "Tel quel", le 26 mars 1968 [30]</ref>,<ref name="frangene">LA FRANCE DU GÉNÉRAL [31]</ref>. L'écrivain Robert Merle, professeur d'anglais à Nanterre, y est interrogé et semble avoir saisi la portée d’un événement passé inaperçu au moment des faits, car il est alors, depuis le mois de novembre en train d'écrire son roman Derrière la vitre. A déclare que Modèle:Cita<ref name=frangene/>.

Tel Quel, dans son reportage du Modèle:Date-, interroge aussi Dominique Tabah, présidente de l'Association des résidents de la cité universitaire de Nanterre (ARCUN), branche locale de la Fédération des étudiants en résidence universitaire de France<ref name=deux/>. Les producteurs de l'émission rappelleront dans un communiqué du Modèle:Date- leur travail impartial, donnant la parole aux différentes tendances, juste après la mise en accusation de l'ORTF par des journalistes d'autres émissions dont les images venaient d'être censurées.

En Modèle:Date-, l'ORTF avait déjà évoqué les premiers mouvements étudiants, notamment les actions des garçons pour aller librement dans les étages des filles de la résidence universitaire.

Le Nouvel Observateur

Le Nouvel Observateur est alors, comme Le Monde un journal très lu chez les étudiants et les enseignants des universités mais quasiment sans photos et avec peu de reportages. L'actualité étudiante y est couverte par René Backmann, Modèle:Nombre, le plus jeune journaliste de la rédaction, sorti du Centre de formation des journalistes, qui arrive de Grenoble où il a couvert la campagne législative de Pierre Mendès France alors au PSU. Sa petite amie est étudiante sur le campus de Nanterre<ref>"Mai-68 : et tout commença par une histoire d'accès aux chambres des filles", par Thierry Noisette, le 22 mars 2018 [32]</ref> où a suivi les actions à la résidence en février, et il est le seul journaliste présent lors de la création du Mouvement du Modèle:Date-. Lorsque la presse quotidienne s'en empare, l'hebdomadaire lui confie pour les 3 numéros d'avril suivants, une chronique baptisée "On en parlera demain" et qui sera rebaptisée "On en parlera aujourd'hui" à partir du mois de mai<ref name="Le_Nouvel_Observateur">"Le Nouvel Observateur. Modèle:Nombre de passion" par Jacqueline Remy aux Editions Pygmalion</ref>. Avec ses collègues du journal, il participe aux assemblées générales de la profession de journaliste durant Mai 68 à la Sorbonne<ref name="Le_Nouvel_Observateur" /> mais doit composer avec la direction de l'hebdomadaire, où les événements de Nanterre sont d'abord moqués par certains selon lui<ref name="France-inter_21mars2018">"Les médias en 68" par Sonia Devillers, France Inter 21 mars 2018</ref>, dans un journal contrôle par "deux vieux messieurs sympathiques et respectables mais qui avaient tous les pouvoirs<ref name="Le_Nouvel_Observateur" />.

Avec son collègue Lucien Rioux, il racontera les événements Mai 68<ref name="Backmann" /> au jour le jour, dans un livre détaillé, à la fin de l'année<ref name="Backmann" />.

Tribune socialiste

Les photos prises par Pierre Collombert pour Tribune socialiste, le journal du PSU, qui compte Modèle:Nombre à Nanterre, dont plusieurs sont au "Modèle:Date-"<ref name="www.institut-tribune-socialiste.fr">Archives PSU [33]</ref>, ont été commandées plusieurs semaines après la fondation du Mouvement du Modèle:Date- et donnent une idée du site universitaire<ref>"Mai 68, «ces photos ont bousculé ma vie»", par Pierre Collombertn dans Mediapart, 21 mars 2018 [34]</ref>.

Littérature

Modèle:Article détaillé En 1970 parait Derrière la vitre, récit romancé de la journée d'une trentaine de personnes à l'université de Nanterre dont certaines occupent la salle du conseil des professeurs<ref name="Cantier">"22 mars 1968 : une journée particulière à Nanterre. Retour sur le roman Derrière la vitre de Robert Merle" par Jacques Cantier [35]</ref> dénoncé par certains comme "un livre à charge contre Mai 68, péchant par un excès d’ironie" et salué par d'autres pour coup d'oeuil aiguisé sur le vie quotidienne des personnages<ref name= Cantier/>. L'auteur est Robert Merle, professeur de littérature anglaise à Nanterre et romancier, qui a reçu en 1949 le prix Goncourt pour Week‑end à Zuydcoote, son premier roman, consacré à la bataille de Dunkerque, au tout début de la Première Guerre mondiale. En Modèle:Date-, il avait fait circuler une petite annonce sur le campus<ref name= Cantier/>, qui lui permet de réaliser une trentaine d'entretiens avec des étudiants<ref name= Cantier/>. Puis il modifie "l'ébauche avancée"<ref name= Cantier/> de cette œuvre juste après Mai 1968 pour que l'action se déroule le Modèle:Date- même si la création du Mouvement du 22-Mars n'occupe qu'une partie du roman. Certains de ses participants estiment que l’occupation "forcera" le pouvoir politique du général De Gaulle "à révéler sa véritable nature répressive"<ref name= Cantier/> tandis que d'autres militants "n'y voient qu’une provocation aventuriste sans véritable portée"<ref name= Cantier/>. Robert Merle met en scène quelques personnages réels. Daniel Cohn‑Bendit est présenté comme un tribun "habile" mais "opportuniste"<ref name= Cantier/>, qui "accompagne l’événement plutôt qu’il ne le suscite"<ref name= Cantier/> alors qu'il n'y était "pas initialement favorable"<ref name= Cantier/>.

Anecdotes

Mai 68

Modèle:Média externe Modèle:Article détaillé

Fichier:ACTION.jpg
Couverture d'un numéro du journal Action animé, notamment, par des membres du Modèle:Date-, l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) et les comités d'action lycéens.

Le Modèle:Date-<ref name="Suzzoni" />, Daniel Cohn-Bendit est interpellé par la police<ref>Rédaction, Daniel Cohn-Bendit arrêté puis relâché, L'Obs, 28 avril 2008, Modèle:Lire en ligne.</ref>. Le Modèle:Date-<ref name="Suzzoni" />, il est l'objet de l'ouverture d'une information judiciaire. Le bruit court qu'il va être transféré dans une autre université ou expulsé de France. Une grève est déclenchée à Nanterre par les étudiants anarchistes et/ou de gauche, comme ceux de la Jeunesse communiste révolutionnaire.

Le Modèle:Date, huit étudiants de Nanterre, dont Daniel Cohn-Bendit, René Riesel et Jean-Pierre Duteuil, sont convoqués devant la Commission des affaires contentieuses et disciplinaires de l'université de Paris siégeant à la Sorbonne, le lundi Modèle:Date-, sans notification officielle des motifs.

Le Modèle:Date, « Journée anti-impérialiste » à Nanterre, organisée par le Mouvement du Modèle:Date-. Des étudiants réclament le droit de tenir des réunions politiques dans des locaux universitaires. Dans l'après-midi, Modèle:Nombre réquisitionnent une salle pour projeter des films, privant le professeur René Rémond de salle de cours. À la suite de ces incidents, le doyen Pierre Grappin, en accord avec le ministre Alain Peyrefitte et le recteur Roche, décide de la suspension des cours à Nanterre<ref name="Suzzoni" />,<ref>Rédaction, Les cours sont suspendus à l'université de Nanterre, L'Obs, 3 mai 2008, Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref>Pierre Grappin, Incendie à la Sorbonne et Nanterre : appel du doyen Pierre Grappin, ORTF, 2 mai 1968, voir en ligne.</ref>.

Le vendredi Modèle:Date, Nanterre fermée, le mouvement se dirige vers Paris et la faculté symbolique de la Sorbonne où quatre cents étudiants tiennent meeting, dans le calme et dans la cour, à l'appel de l'UNEF<ref>Rédaction, A la Sorbonne, solidarité avec les "enragés" de Nanterre, L'Obs, 3 mai 2008, Modèle:Lire en ligne.</ref>. Vers Modèle:Heure, des rumeurs d'une éventuelle attaque d'extrême droite électrisent l'atmosphère, et c'est l'engrenage. Les étudiants occupent la Sorbonne. Le recteur de l'académie de Paris demande l'intervention des forces de police pour « rétablir l'ordre en expulsant les perturbateurs ». La Sorbonne est évacuée par une intervention musclée et, vers Modèle:Heure, trois cents étudiants sont embarqués dans les cars de police. Très rapidement, des milliers de jeunes affluent aux alentours et ce sont les premiers accrochages. Le Cycle provocation-répression-mobilisation s'enclenche<ref name="Houzel" />.

Dans la soirée, les premières barricades sont dressées au quartier Latin, des centaines d'étudiants affrontent violemment les forces de l'ordre. La journée d'émeute fait Modèle:Nombre<ref name="Zancarini">Modèle:Ouvrage.</ref>. Modèle:Nombre sont arrêtées dont Jacques Sauvageot, le dirigeant de l'UNEF, principal syndicat étudiant, mais aussi Daniel Cohn-Bendit, Henri Weber, Brice Lalonde, José Rossi, Alain Krivine, Guy Hocquenghem, Bernard Guetta ou Hervé Chabalier<ref name="express1998">Modèle:Article.</ref>. C'est le début de la « commune étudiante » de mai-juin 68.

Durant tous les événements — de la « commune étudiante » parisienne à la grève générale ouvrière — le mouvement va jouer le rôle d'électron libre et de pôle radical, notamment avec la création des « Comités d'action révolutionnaire » (CAR)<ref>Emmanuelle Loyer, L'événement 68, Flammarion, 2018, p. 53.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Le Modèle:Date- perd en partie son identité « nanterroise » mais gagne une audience nationale, relayé par les grands médias<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. De nouvelles personnalités le rejoignent tels Serge July ou Félix Guattari.

Une partie des éléments du mouvement proches du groupe anarchiste Noir et Rouge collaborent ensuite au groupe conseilliste « Informations et correspondances ouvrières », tandis que d'autres forment, avec des membres issus de l'UJC (ml), la « Gauche prolétarienne »<ref name="JacquesLeclercq">Jacques Leclercq, Ultras-gauches : Autonomes, émeutiers et insurrectionnels 1968-2013, L'Harmattan, 2013, page 11 et suivantes.</ref>.

Dissolution

Le Mouvement du Modèle:Date- s'auto-dissout fin Modèle:Date-<ref name="Figaro" />. Ce qui n'empêche pas sa dissolution officielle le 12 juin 1968 selon la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privées, comme onze autres mouvements d'extrême gauche.

Personnalités marquantes

Fichier:La liberté est le crime qui contient tous les crimes.jpg
La liberté est le crime qui contient tous les crimes. C'est notre arme absolue !, sur un mur de la Sorbonne en Mai 68.

Le Mouvement du Modèle:Date- n'est pas homogène idéologiquement, c'est un carrefour créé pour l'action. Il fonde son organisation sur la démocratie directe, avec des décisions prises en assemblée générale. Il défend « la pluralité des tendances du mouvement révolutionnaire »<ref name="Salmon" />.

Différentes tendances le composent :

Le mouvement s'étend en province où des lycéens Modèle:Citation s'en prévalent pour organiser des actions de grève dans leurs établissementsModèle:Refnec, et rejoignent les comités d'action lycéens déjà apparus fin 1967 dans le sillage du Comité Vietnam national fondé en Modèle:Date-. Ainsi de Lyon, où l'étudiant Jacques Wajnsztejn<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Laurent Burlet, « 40 ans de Mai 68 : Le drapeau rouge flotte sur la fac de lettres », Lyon Capitale, 8 juin 2008, lire en ligne.</ref> et la lycéenne Claire Auzias témoignent des événements<ref>Mimmo Pucciarelli, Claire l'enragée ! entretien avec Claire Auzias, Éditions Atelier de création libertaire, 2006, Modèle:P..</ref>.

Par ailleurs, les « Enragés de Nanterre », d'inspiration situationnistes, comme René Riesel et Patrick Cheval n'ont jamais fait partie du 22 mars : leur groupe s'en va dès le début de l'occupation, s'étant brouillés avec Daniel Cohn-Bendit.

Commentaires autobiographiques

  • Selon Serge July, qui était un des animateurs de ce mouvement, à l'âge de Modèle:Nombre, « le Mouvement du Modèle:Date- […] a agi comme un référent, comme modèle. Il réunissait diverses sensibilités « révolutionnaires » et d’autres qui ne l’étaient pas du tout, et ce qui comptait c’est qu’il dépassait toutes ces chapelles. Le Modèle:Date- et Dany l’apostropheur ont été les moules de 68. Un mouvement et non un parti ou un embryon de parti. Pacifiste et libertaire. Il n’avait ni doctrine, ni plan, ni cadres. Et pour cette raison le « Modèle:Date- » touchait les inorganisés, des étudiants sans attache partisane »<ref name="July">Laurent Joffrin, Cécile Daumas, Rachid Laïreche, Serge July : le 22 mars 1968, « personne ne voulait de leaders », Libération, 21 mars 2018, Modèle:Lire en ligne.</ref>. Serge July et Alain Geismar, un autre des animateurs de ce mouvement, publient moins d'un an plus tard leur premier livre Vers la guerre civile <ref>Vers la guerre civile (avec Alain Geismar et Erlyn Morane), Éditions et publications Premières, Lattès chez Denoël, 1969publie</ref> et fondent dans la foulée le mouvement maoiste Gauche prolétarienne qui lance début 1971 le journal J'accuse (mensuel).
  • Modèle:Cita, avec Modèle:Nombre, racontera Roland Castro, alors responsable de l'Union des jeunes communistes marxistes-léninistes de Nanterre et qui rejoint le mouvement du Modèle:Date- un mois après, le chiffre de Modèle:Nombre étant plutôt retenu par les historiens tandis que les occupations de résidences universitaires avaient commencé trois ans avant<ref>"Le Mouvement du 22 mars, déclencheur du séisme étudiant", dans La Dépêche [36]</ref>.
  • Le Modèle:Date-, Dominique Tabah et sa sœur sont interviewées, en tant que dirigeantes de l'association des résidents de Nanterre, dans un film documentaire de Victor Franco et Claude Ventura réalisé pour l’ORTF sur le thème "comment vivent les étudiants dans la résidence de Nanterre en grève depuis Modèle:Date-"<ref name="resnan">"Les résidents de Nanterre", dans l'émission de l'ORTF, Tel quel 26 mars 1968 time code Modèle:Heure [37]</ref> Dominique Tabah est alors militante de l'Union des étudiants communistes et ne dit pas un mot de l'occupation de la tour administrative même lorsque les journalistes la questionnent sur les thèmes très proches, en parlant de Che Guevara. Le prélude à l'interview rappelle un peu avant les actions mennées "il y a un peu plus d'un mois" par leur Association des résidents de Nanterre, pour donner le droit aux résidentes de recevoir leur compagnons chez elles.

Publications

Notes et références

Notes

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Références

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Voir aussi

Bibliographie

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