Patrick Devedjian
Modèle:Infobox Personnalité politique
Patrick Devedjian, né le Modèle:Date de naissance à Fontainebleau (Seine-et-Marne) et mort le Modèle:Date de décès à Antony (Hauts-de-Seine), est un homme politique français.
Membre d'Occident, de l'UDR, du RPR, de l’UMP puis de LR, il est maire d'Antony de 1983 à 2002, député des Hauts-de-Seine entre 1986 et 2017, ministre délégué aux Libertés locales de 2002 à 2004, ministre délégué à l'Industrie de 2004 à 2005, ministre chargé de la Mise en œuvre du plan de relance de 2008 à 2010 et président du conseil général puis départemental des Hauts-de-Seine de 2007 à sa mort.
Il est le premier mort de la maladie à coronavirus 2019 parmi les personnalités politiques françaises en activité.
Biographie
Jeunesse et vie familiale
Fils de Roland Devedjian (1901-1974)<ref name="WsW" />, ingénieur en fonderie arménien né à Sivas en Turquie, immigré en France à cause du génocide arménien<ref>Modèle:Article</ref>, et de Monique Wallois (1924-1950)<ref name="WsW" />, née à Boulogne-sur-Mer, Patrick Roland Karékin Devedjian<ref name="WsW">Who's Who in France, édition 1998-1999, Modèle:P..</ref> est élève à l'école communale de La Frette-sur-Seine, au collège arménien Samuel-Moorat de Sèvres, puis à l'école Fénelon et au lycée Condorcet.
Patrick Devedjian poursuit ses études à la faculté de droit d'Assas, puis à l'Institut d'études politiques de Paris<ref name="WsW" />, dont il n'obtient pas de diplôme. La guerre d'Algérie, qu'il perçoit comme une confrontation entre musulmans et chrétiens et qui lui rappelle, à ce titre, le génocide arménien fui par son père<ref>Modèle:Lien web.</ref>, suscite son engagement nationaliste de jeunesse. En 1963, à Modèle:Nombre<ref group="alpha">Cet âge de Modèle:Nobr en 1963 est indiqué dans l'article du Monde, tel que référencé, mais les journalistes Gérard Davet et Philippe Ridet ont fait une erreur, soit sur l'année, soir sur l'âge.</ref>, il rejoint le groupe fondateur d'Occident (dissout en 1968 et qui renaîtra sous le nom d'Ordre nouveau). Dans un entretien accordé au Monde en 2014, il déclare : Modèle:Citation<ref name=":0">Modèle:Article.</ref>.
Il épouse en 1969 Sophie Vanbremeersch<ref name="WsW" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>, fille du général Claude Vanbremeersch (1921-1981). Le couple a quatre enfants<ref>Modèle:Lien web</ref>, Thomas (né en 1971), énarque, ancien haut fonctionnaire<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Modèle:Référence souhaitée.
Avocat au barreau de Paris à partir de 1970<ref name="WsW" />, il défend notamment Jacques Chirac<ref name="Albertini">Modèle:Lien web.</ref> et Charles Pasqua<ref>« M. Pasqua et “la Machine R.P.R.” », Le Monde, 12 juin 1978.</ref>.
Parcours politique
Engagement à l'extrême-droite
Dès 1963, Patrick Devedjian se rapproche, par conviction idéologique, de la Fédération des étudiants nationalistes<ref>Frédéric Charpier, Génération Occident : de l'extrême droite à la droite, Paris, Le Seuil, 2005, Modèle:P..</ref>. En 1964, comme Alain Madelin, Hervé Novelli, Claude Goasguen ou Gérard Longuet, il rejoint le groupe activiste d’extrême droite Occident fondé par Pierre Sidos et y fait entrer Jean-Gilles Malliarakis<ref>Ibid.</ref>. En Modèle:Date-, Patrick Devedjian et Alain Madelin sont condamnés par le tribunal correctionnel de Draguignan à un an de prison avec sursis et trois ans de mise à l'épreuve pour vol et détention d'armes<ref name="petitvarois">Modèle:Pdf La page du Petit Varois du 11 novembre 1965, sur edito.nicematin.net : Modèle:Commentaire biblio</ref>,<ref>Modèle:Pdf Le compte-rendu d'audience dans Nice Matin du 11 novembre 1965, sur cuverville.org.</ref>,<ref>« Évocation de son passé judiciaire : Devedjian débouté », Lemonde.fr, 14 mai 2010.</ref>.
Patrick Devedjian date son éloignement du mouvement Occident de l'année 1966, à la suite de sa rencontre avec Raymond Aron<ref>Voir Patrick Devedjian, À moi le ministère de la parole : Modèle:Citation bloc</ref>. Cependant, en Modèle:Date-, il participe activement avec d'autres ultranationalistes, dont Alain Madelin, à des manifestations devant le théâtre de l'Odéon contre la représentation des Paravents, de Jean Genet, une pièce perçue par les milieux d'extrême droite comme portant atteinte à l'image virile de la France coloniale<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Selon le journaliste Frédéric Charpier, repris par le quotidien Libération, Devedjian est membre de ce mouvement au moins jusqu'en Modèle:Date-, son éloignement d'Occident étant dû au climat délétère qui règne en son sein à cette époque<ref>In Libération du Modèle:Date : Modèle:Citation bloc</ref>.
Le Modèle:Date-, Patrick Devedjian participe à un commando d'Occident qui attaque des étudiants d'extrême gauche du Comité Vietnam national à l'université de Rouen<ref>Frédéric Charpier, Génération Occident : de l'extrême droite à la droite, éd. du Seuil, 2005, Modèle:P..</ref>. Parmi les nombreux blessés, Serge Bolloch – il deviendra vingt ans plus tard journaliste au Monde – est dans le coma, le crâne fracassé<ref>Yves Bordenave, « Mai 68, lorsque le groupuscule d’extrême droite Occident voulait en découdre avec les “bolchos” », Le Monde, 23 avril 2018.</ref>. Le Modèle:Date, il est condamné à 1000 F d'amende en tant que co-auteur de « violence et voies de fait avec armes et préméditation<ref name="rouentribu">le Monde du 12 juillet 1967 [1]</ref>,<ref>Frédéric Charpier, op. cit., Modèle:P.142.</ref> », en même temps que douze autres militants de l'extrême droite – dont Gérard Longuet, Alain Madelin, Alain Robert<ref name="Lebourg">Nicolas Lebourg, « Une ligne vraiment très droite », Politis, Modèle:N°1143, semaine du 10 au 16 mars 2011, Modèle:P..</ref>. Soupçonné d'être la taupe ayant dénoncé les membres arrêtés, Patrick Devedjian subit le supplice de la baignoire<ref>« François Duprat, une histoire de l'extrême-droite », récit multimédia par le monde.fr.</ref>,<ref>Voir sur droites-extremes.blog.lemonde.fr.</ref> et le groupe prononce son exclusion en Modèle:Date-<ref>Frédéric Charpier, Modèle:Opcit.</ref>.
En 1983, il déclare au quotidien Le Monde : Modèle:Citation La même année, toujours à un journaliste du Monde, il répète qu'il n'a « pas de passé politique » et qu'il n'a « jamais été militant du mouvement Occident<ref>Pierre Georges, « Après Dreux, après Sarcelles la bataille pour les élections partielles se durcit L'affrontement prend un tour malsain », Le Monde, 8 octobre 1983.</ref> ». En 2005, au même journal, il répond, à propos de la sortie d’un livre sur Occident : Modèle:Citation En 2006, il affirme regretter ce qu'il considère comme une erreur de jeunesse<ref>Voir Patrick Devedjian, À moi le ministère de la parole : Modèle:Citation bloc</ref>.
Après son exclusion d’Occident, il est secrétaire-trésorier du Centre d’études et de documentation des problèmes du Proche-Orient créé et dirigé par François Duprat, autre cadre d’Occident exclu par ses camarades, et futur cofondateur du Front national. Le centre a pour but de développer l’antisionisme radical dans l’extrême droite française<ref>Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard, François Duprat, l’homme qui inventa le Front national, Paris, Denoël, 2012, Modèle:P. et 91.</ref>. Vers 1976, il sert d'intermédiaire entre Duprat et Georges Albertini, ce dernier souhaitant que Duprat retire certains passages du livre qu'il prépare alors sur l'argent et la politique française. En effet, Devedjian est resté lié à Duprat (qu'il défend avec succès devant la justice, dans une affaire de coups et blessures, en 1972) tout en devenant l'un des avocats d'Albertini<ref>Ibid., Modèle:P..</ref>.
La revue « Contrepoint »
En 1970, il crée avec Pierre-Marie Dioudonnat (ancien militant d’Occident, futur candidat suppléant du Front national) et Georges Liébert (issu de la mouvance Algérie française) la revue Contrepoint<ref>Gwendal Châton, « Désaccord parfait1 le Contrepoint libéral dans les configurations intellectuelles des années soixante-dix » dans François Hourmant and Jean Baudouin (dir.), Les Revues et la dynamique des ruptures, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007, Modèle:P..</ref>, parfois considérée comme l’ancêtre de Commentaire, et qui se réclame de Raymond Aron. Toutefois, selon Frédéric Charpier, « en réalité, il n'y aura guère, semble-t-il, de contacts entre Raymond Aron et la revue, si ce n'est un dîner au cours duquel, selon un ancien d'Occident, Patrick Devedjian aurait lancé au sociologue et chantre des intellectuels libéraux : “Monsieur Aron, je suis arménien, vous êtes juif, entre métèques, il convient de s'entendre.” » La revue est ensuite vendue au club de l'Horloge<ref>Frédéric Charpier, Nicolas Sarkozy. Enquête sur un homme de pouvoir, Paris, Presses de la Cité, 2007, Modèle:P..</ref>.
De même, pour le politiste Gwendal Châton, « À la lecture de la revue néanmoins, ce libéralisme penche nettement plus vers le conservatisme que vers la social-démocratie. Elle semble même plus à droite que Raymond Aron lui-même, qui était un libéral réformiste n’hésitant pas à assumer la validité partielle des critiques socialiste et libertaire<ref>Gwendal Châton, « Les structures élémentaires de la sociabilité. Les séminaires de Raymond Aron et la genèse de la mouvance libérale (1955-1978) », Raisons politiques, Modèle:N°, 2018/3, Modèle:P..</ref>. »
Adhésion au RPR et élection à Antony
Durant les années qui suivent, sa carrière d'avocat et ses convictions politiques l'amènent à se rapprocher du mouvement gaulliste. Il adhère à l'UDR en 1971 et contribue à la fondation du tout nouveau RPR. Il en rédige les statuts avec Charles Pasqua, dont il est proche.
En 1977, la liste de gauche emmenée par le sénateur communiste André Aubry gagne les élections municipales à Antony. Anticommuniste convaincu<ref>Voir cet échange de propos extraits d'une séance du Sénat en 2002 ainsi que ce discours sur la victoire du NON au référendum sur l'adoption de la Constitution européenne.</ref>, Devedjian se présente au nom du RPR pour reprendre la ville. Il rejoint également Solidarité et défense des libertés, une organisation issue du Service d'action civique (SAC), fondée par Charles Pasqua au moment où le SAC va être dissous (à cause de la tuerie d'Auriol) et qui, selon l’historien François Audigier, a les « mêmes méthodes musclées, [la] même organisation paramilitaire » que le SAC<ref>François Audigier, Histoire du S.A.C. La part d’ombre du gaullisme, Paris, Stock, 2003, Modèle:P..</ref>.
Patrick Devedjian est battu aux législatives de 1978, ainsi qu'aux cantonales de 1982 et aux municipales de 1983. Cependant, après un recours au tribunal administratif et au Conseil d'État, l'élection municipale de 1983 est annulée pour fraude<ref>L'Express, 23 mai 2005, voir « Un électron libre en son fief – Le système Devedjian à Antony », Pierre-Yves Lautrou, l'Express, 2005.</ref>. Il sort vainqueur de la seconde élection et est élu maire d'Antony. Sur sa liste, Jean-Yves Le Gallou est adjoint à la culture en tant que membre du Parti républicain. En 1985, quand celui-ci adhère au Front national, Patrick Devedjian l'exclut de la majorité municipale<ref>Dans À moi le ministère de la parole : « J'ai été le premier maire de France à retirer sa délégation à un maire adjoint parce qu'il avait adhéré au Front national, et j'ai engagé immédiatement avec lui un conflit ouvert, au grand dam de beaucoup de personnalités de droite. » (Modèle:P.21).</ref>.
Maire d'Antony pendant Modèle:Nombre, de 1983 à 2002, il se consacre à la modernisation de sa ville, qu'il habite jusqu'à sa mort. Il est réélu en 1989, 1995 et 2001, date à laquelle la liste qu'il conduit l'emporte pour la première fois au premier tour.
Premiers mandats de député des Hauts-de-Seine
Élu député en 1986, il est membre jusqu'en 2002 de la commission des finances de l’Assemblée nationale. En 1988, il fait partie des cadres du RPR qui jugent inévitables les alliances avec le Front national aux municipales et aux cantonales<ref>« La majorité parlementaire après la réélection de M. Mitterrand — Le débat s'aiguise au RPR sur la conduite à tenir face au Front national », Le Monde, 12 mai 1988.</ref>. L'année suivante, il exprime son « opposition totale » à la modification de la loi Pasqua de 1986 sur l'immigration. Il s'oppose tout particulièrement au transfert de la décision d'expulser des étrangers, pouvoir conféré aux préfets par la loi Pasqua, à la justice par la loi Joxe modifiant cette loi précédente<ref>« M. Devedjian (RPR) : “Opposition totale” », Le Monde, 4 janvier 1989.</ref>.
Rapporteur des accords du GATT en 1993 puis du budget de la Justice entre 1997 et 2002, il est l'un des rares parlementaires du RPR à avoir voté en faveur du traité de Maastricht en 1992.
Durant la campagne présidentielle de 1995, il est, avec Nicolas Sarkozy, un fervent partisan d'Édouard Balladur. Après que le duel Jacques Chirac/Édouard Balladur s'est soldé par la défaite du camp Balladur, il traverse une période de pénitence au sein du RPR comme la plupart des balladuriens. Il rentre en grâce durant la campagne présidentielle de 2002.
À la fin des années 1990, il s'oppose au pacte civil de solidarité (pacs). Il fustige « l'hystérie de la majorité » (la gauche plurielle) qui vote cette réforme<ref>« Patrick Devedjian (RPR) prône la “sérénité” sur le PACS », Le Monde, 31 octobre 1998.</ref>. Il cosigne ensuite la saisine du Conseil constitutionnel contre le pacs<ref> Décision Modèle:N° DC du 9 novembre 1999.</ref>. Il estime que le recours a « une chance sérieuse » d'aboutir<ref>« L'Assemblée nationale adopte définitivement le PACS », Le Monde, 14 octobre 1999.</ref>. La loi est intégralement validée par le Conseil.
Ministre sous la présidence de Jacques Chirac
La droite gagne en 2002 ; sous l'autorité de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, il est nommé ministre délégué aux Libertés locales où il met en œuvre l'Acte II de la décentralisation. En raison de la demande de Jacques Chirac que les ministres n'exercent plus de mandat exécutif, il démissionne de son poste de maire d'Antony en faveur de l'un de ses adjoints, Raymond Sibille. C'est son suppléant Georges Siffredi qui devient député comme la loi le prévoit.
Lorsque Nicolas Sarkozy est nommé à l'Économie et aux Finances, Patrick Devedjian devient ministre délégué à l'Industrie jusqu'en Modèle:Date-, date à laquelle il n'est pas repris dans le gouvernement Villepin. Il est réélu député de la Modèle:13e des Hauts-de-Seine (Antony, Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry, Sceaux) en Modèle:Date-.
Comme conseiller politique de Nicolas Sarkozy, Patrick Devedjian est un des premiers membres de l'UMP à se prononcer publiquement pour le retrait du Contrat première embauche (CPE)<ref>« Les sarkozystes dénoncent un "choix aventureux" », Nouvel Observateur, 17 mars 2006.</ref>, bien qu'il ait préalablement défendu à plusieurs reprises cette mesure<ref>Site Maire Info, maire-info.com, 10 février 2006</ref>, issue d'une convention de son parti<ref>Les résistances au CPE jettent le trouble à droite, lemonde.fr, 9 mars 2006</ref>.
Fonctions sous la présidence de Nicolas Sarkozy
Lors de l'élection présidentielle de 2007, il soutient la candidature de Nicolas Sarkozy. Le Modèle:Date, Patrick Devedjian ne fait pas partie du premier gouvernement François Fillon et fait part de son agacement quant à l'ouverture prônée par Nicolas Sarkozy en déclarant : « Je suis pour un gouvernement d'ouverture, y compris aux sarkozystes, c'est tout dire »<ref>« Devedjian lauréat du prix Press Club, humour et politique », nouvelobs.com, 8 février 2008.</ref>.
Mécontent de la nomination de Rachida Dati à la fonction de garde des Sceaux, poste que Nicolas Sarkozy lui aurait selon lui auparavant promis, Patrick Devedjian prend néanmoins, le Modèle:Date-, la succession de Nicolas Sarkozy à la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine et accède à la tête de l'UMP comme secrétaire général délégué, en remplacement de Brice Hortefeux, puis, le Modèle:Date-, comme secrétaire général. Toujours en 2007, il crée une polémique<ref>Raphaël Ruffier-Fossoul, « Comparini traitée de "salope" par Devedjian », Lyon Capitale, 28 juin 2007.</ref> en s’exclamant : « Cette salope ! » devant une caméra de Télé Lyon Métropole, à propos d’Anne-Marie Comparini, députée centriste, récemment battue<ref>Sophie Landrin, « M. Devedjian a traité Mme Comparini de “salope” », Le Monde, 30 juin 2007</ref>.
Patrick Devedjian quitte ses fonctions à la tête du parti majoritaire, le Modèle:Date, quand il est nommé ministre auprès du Premier ministre, chargé de la Mise en œuvre du plan de relance, une fonction gouvernementale temporaire créée pour suivre le plan de relance économique français à la suite de la crise financière de 2008. Il n'est cependant pas reconduit dans le troisième gouvernement François Fillon, formé le Modèle:Date.
Président du conseil départemental des Hauts-de-Seine
Un an après son élection à la tête du conseil général, Patrick Devedjian déclare dans L'Express du Modèle:Date- : Modèle:Citation dans le département des Hauts-de-Seine<ref>« Devedjian veut nettoyer les Hauts-de-Seine », Le Figaro, 17 juillet 2008.</ref>,<ref>« Devedjian dit "nettoyer les écuries d'Augias" du 92 », Nouvel Observateur, 16 juillet 2008.</ref>. Ce propos provoque un conflit entre Patrick Devedjian et d'autres élus du département. Isabelle Balkany, vice-présidente du conseil général, se dit « extrêmement choquée par ces déclarations qui mettent en cause l'honorabilité et la respectabilité des élus, de l’administration du conseil général et de ses deux anciens présidents, » Pasqua et Sarkozy, et exige des « excuses publiques »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Contre la volonté de Patrick Devedjian, Jean Sarkozy est élu président du groupe majoritaire au conseil général<ref>Voir sur lexpress.fr.</ref>,<ref>Voir sur archives-lepost.huffingtonpost.fr.</ref>. Cette élection provoque de nouvelles tensions, et Patrick Devedjian affirme : Modèle:Citation<ref>http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2010/11/22/2313211_devedjian-entre-nicolas-sarkozy-et-moi-il-y-a-son-fils.html</ref>. Le jeune élu cherche ensuite à briguer la succession de Devedjian à la tête de l'Établissement public pour l'aménagement de la région de la Défense (EPAD), après que celui-ci a échoué à faire repousser la limite d'âge qui le contraignait à y renoncer<ref>Marie-Célie Guillaume a raconté ces tentatives dans Le Monarque, son fils, son fief, et imputé leur échec à l'intervention du président de la République.</ref>. Un mouvement d'hostilité dans l'opinion publique contraint néanmoins Jean Sarkozy à retirer sa candidature<ref name="Rue89-20091016">Julien Martin, « Ce que cache la nomination de Jean Sarkozy à La Défense », Rue89, 16 octobre 2009.</ref>,<ref>Béatrice Jérôme, « Paix armée dans les Hauts-de-Seine entre Jean Sarkozy et Patrick Devedjian », Le Monde, 25 décembre 2009, lemonde.fr, consulté le 26 décembre 2009.</ref>.
En Modèle:Date-, après sa non-reconduction dans le troisième gouvernement de François Fillon, Patrick Devedjian est battu lors de l'élection du président de la fédération UMP des Hauts-de-Seine, par le député Jean-Jacques Guillet, élu avec 64 % des suffrages exprimés. Il accuse alors l'entourage de Nicolas Sarkozy d'avoir orchestré la manœuvre contre lui<ref>« Devedjian accuse les Sarkozy de pressions pour l'évincer dans les Hauts-de-Seine » sur lepoint.fr.</ref>.
À l'approche des élections cantonales de 2011, Patrick Devedjian affirme redouter que Jean Sarkozy ne cherche à prendre sa place à la tête du conseil général<ref>Voir sur lci.tf1.fr.</ref>. Plusieurs élus UMP font mine de se positionner et Jean Sarkozy lui-même évoque la Modèle:Citation<ref name="jdd">Voir sur lejdd.fr.</ref>. Le résultat des élections change la situation<ref>Voir sur lemonde.fr.</ref> : alors que Patrick Devedjian est réélu à Antony, plusieurs sortants sarkozystes (notamment Isabelle Balkany et Marie-Cécile Ménard) sont défaits<ref name="jdd"/>. Nicolas et Jean Sarkozy<ref>Voir sur lefigaro.fr.</ref> font alors savoir qu'ils ne s'opposent pas à la réélection du président du conseil général.
En Modèle:Date-, après la défaite de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, la directrice de cabinet de Patrick Devedjian Marie-Célie Guillaume publie un roman à clef, Le Monarque, son fils, son fief, qui relate les manœuvres conduites, selon elle, contre Patrick Devedjian par le « clan Sarkozy ». Entièrement orienté sur le point de vue de Patrick Devedjian, le livre provoque un grand émoi « dans la Sarkozie »<ref>Exclusif. « Le livre qui fait trembler la Sarkozie »</ref> et au sein de l'UMP Hauts-de-Seine. Accusé d'avoir commandité le livre<ref>Jean Sarkozy - in Le Monde du 26/06/2012.</ref>, Patrick Devedjian se garde de le désavouer<ref>Paris Match du 11/09/2012 Modèle:Citation bloc</ref>, mais finit par concéder le licenciement de sa directrice de cabinet.
Patrick Devedjian redevient député de la Modèle:13e des Hauts-de-Seine en Modèle:Date-. Il est réélu en Modèle:Date- avec quelque Modèle:Nombre d'avance sur son concurrent MRC Julien Landfried. Sa réélection est cependant annulée par le Conseil constitutionnel en Modèle:Date-, en raison de l'inéligibilité de son suppléant Georges Siffredi, qui était déjà remplaçant UMP au Sénat et ne pouvait donc se présenter aux législatives<ref>Décision Modèle:N°/4600 du 18 octobre 2012.</ref>. Une législative partielle se déroule en conséquence en Modèle:Date-. Patrick Devedjian est réélu au second tour avec 60 % des voix<ref name="partielle 2012">Le Figaro donne les résultats des législatives partielles du week end, consulté le 17/12/2012.</ref>.
Il soutient la candidature de François Fillon pour la présidence de l'UMP lors du congrès d'automne de 2012<ref>« Devedjian soutient Fillon », Le Point, 11 septembre 2012.</ref>,<ref>Le Monde, « Devedjian soutient Fillon dans la bataille pour l'UMP » sur lemonde.fr, 11 septembre 2012.</ref>.
Désigné lors d'une primaire de l’UMP face à Patrick Ollier pour prendre la présidence de Paris Métropole<ref>« Top - Patrick Devedjian », Le Figaro Magazine, semaine du 27 juin 2014, page 23.</ref>, il est élu, le Modèle:Date-, président du syndicat mixte de Paris Métropole, succédant au socialiste Daniel Guiraud et prenant ainsi en charge la mise en place de la métropole du Grand Paris au Modèle:Date-<ref>Modèle:Article.</ref>.
Lors des élections départementales de 2015, il est élu conseiller départemental du nouveau canton d'Antony dès le premier tour<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il est ensuite réélu président du conseil départemental des Hauts-de-Seine (nouveau nom du conseil général).
En Modèle:Date-, il annonce qu'il ne se représentera pas aux élections législatives de 2017<ref>Philippe Goulliaud, « Patrick Devedjian ne rempilera pas à l'Assemblée nationale », lefigaro.fr, 20 juin 2016.</ref>. Il parraine Nathalie Kosciusko-Morizet pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016<ref>« Primaire à droite : Nathalie Kosciusko-Morizet a réuni assez de parrainages », lemonde.fr, 8 septembre 2016.</ref> mais soutient Alain Juppé<ref>« Patrick Devedjian : "Pourquoi je choisis Alain Juppé" », lopinion.fr, 12 octobre 2016.</ref>.
Mort
Le soir du Modèle:Date-, alors que la France est en pleine pandémie de Covid-19, Patrick Devedjian annonce sur Twitter qu'il a été testé positif et qu'il est hospitalisé à Antony<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il déclare qu'il est « fatigué mais stabilisé » et qu'il « remonte la pente ». Cependant, son état de santé se dégrade rapidement et il meurt dans la nuit du Modèle:Date de décès- à l'âge de Modèle:Unité<ref>État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970</ref> ,<ref name=":1" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il est la première personnalité politique française en activité à mourir de la Covid-19 (les anciens parlementaires Nicolas Alfonsi et Jacques Oudin en étaient morts respectivement le 16 et le Modèle:Date-). Son décès suscite une certaine émotion et de nombreuses réactions dans la classe politique<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il est inhumé dans un premier temps au sein d'un caveau provisoire au cimetière communal d'Antony (Hauts-de-Seine), avant d'être transféré quelques mois plus tard au cimetière de Courrensan (Gers)<ref>Cimetières de France et d'ailleurs: DEVEDJIAN Patrick (1944-2020)</ref>.
Son suppléant Jacques Legrand, adjoint au maire d'Antony, lui succède comme conseiller départemental pour le canton d'Antony, tandis que Georges Siffredi assure d'abord l'intérim à la présidence du conseil départemental des Hauts-de-Seine en sa qualité de premier vice-président<ref>Modèle:Lien web.</ref> avant de lui succéder de façon effective<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Détail des mandats et fonctions
Au gouvernement
Patrick Devedjian a détenu les portefeuilles ministériels suivants :
- du Modèle:Date- au Modèle:Date- : ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales, chargé des Libertés locales, dans les gouvernements Raffarin I (mai-Modèle:Date-) et Raffarin II (Modèle:Date- - Modèle:Date-) ;
- du Modèle:Date- au Modèle:Date- : ministre délégué auprès du ministre d’État, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, chargé de l'Industrie, dans le gouvernement Raffarin III (Modèle:Date- - Modèle:Date-) ;
- du Modèle:Date- au Modèle:Date- : ministre auprès du Premier ministre, chargé de la Mise en œuvre du plan de relance dans le gouvernement Fillon II.
À l’Assemblée nationale
Député des Hauts-de-Seine :
- du Modèle:Date- au Modèle:Date- : élu le Modèle:Date-, réélu le Modèle:Date-, le Modèle:Date-, le Modèle:Date- et le Modèle:Date- (abandonne son siège à son suppléant le Modèle:Date-, pour cause de maintien aux fonctions de ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales, chargé des Libertés locales ;
- du Modèle:Date- au Modèle:Date- : élu le Modèle:Date-, réélu le Modèle:Date- ;
- depuis le Modèle:Date- : retrouve automatiquement son siège un mois après la cessation de ses fonctions gouvernementales, et est réélu le Modèle:Date- au second tour, élection annulée le Modèle:Date- par décision du conseil constitutionnel, réélu au second tour de la législative partielle le Modèle:Date-.
Au niveau local
- du Modèle:Date- au Modèle:Date- : maire d'Antony.
- du Modèle:Date- au Modèle:Date- : deuxième adjoint au maire d'Antony (Hauts-de-Seine).
- du Modèle:Date- au Modèle:Date- : président de la Communauté d'agglomération des Hauts-de-Bièvre (membre entre 2002 et 2008).
- du Modèle:Date- au Modèle:Date- : conseiller général des Hauts-de-Seine (élu dans le canton de Bourg-la-Reine) et vice-président du conseil général jusqu'en 2007.
- du Modèle:Date- au Modèle:Date- : conseiller départemental des Hauts-de-Seine (élu dans le canton d'Antony).
- du Modèle:Date- au Modèle:Date- : président du conseil général puis départemental des Hauts-de-Seine.
Au sein de partis politiques
- 1984 : membre du comité central du RPR.
- 1986-1988 : secrétaire national aux fédérations.
- 1998-1999 : secrétaire national du RPR, chargé des questions sociales.
- 1999-2001 : porte-parole du RPR.
- 2001-2002 : conseiller politique de Michèle Alliot-Marie, présidente du RPR.
- en 2002 : membre du conseil des fondateurs et du comité exécutif de l'UMP.
- du Modèle:Date- au Modèle:Date- : secrétaire général de l'UMP.
Autres
- Vice-président de la Société des amis du Louvre
- 2017-2020 : membre du conseil d'administration de l'Établissement public du musée du Louvre<ref>Modèle:Légifrance</ref>,<ref>Modèle:Légifrance</ref>.
Prises de position
Crise migratoire
En 2015, dans le cadre de la crise migratoire en Europe, Patrick Devedjian déclare au sujet des Allemands, lors d’une conférence de presse : Modèle:Citation. Par la suite, il affirme qu’il s’agissait d’une « boutade humoristique […] déplacée » qu'il regrettait<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Communauté arménienne et soutien à l'Asala
Modèle:Section sources secondaires Engagé au sein de la communauté arménienne de France, dont il est issu, Patrick Devedjian milite notamment pour la reconnaissance politique du génocide arménien par la Turquie. Il est d'autre part à l'origine du réexamen parlementaire, huit ans après une première tentative infructueuse de la gauche, d'une proposition de loi finalement adoptée en Modèle:Date- et par lequel la France reconnaît l'existence du génocide arménien<ref>Bouzina M'Hammedi « France-Turquie : grave crise diplomatique annoncée », El Watan, 8 mai 2006 ; Communiqué de presse de P. Devedjian, 29 juin 2006.</ref>. Vingt ans plus tôt, en 1985, Patrick Devedjian avait qualifié de « résistance » les actions de l'Armée secrète arménienne de libération de l'Arménie (Asala)<ref>Modèle:Citation étrangère dans The Armenian Reporter, 6 juin 1985, Modèle:P.2.</ref>Modèle:Référence insuffisante qui a commis une centaine d'attentats entre 1975 et 1983. Il a d'ailleurs été l'avocat de certains membres de l'Asala<ref>Marc Epstein et Alain Louyot « Arméniens de France: la mémoire intacte », L'Express Modèle:N°2173, 25 février 1993 ; et Bouzina M'Hammedi « France-Turquie : grave crise diplomatique annoncée », El Watan, 8 mai 2006.</ref>, notamment de Mardiros Jamgotchian, condamné à quinze ans de réclusion criminelle, par la cour d’assises de Genève, pour l’assassinat en juin 1981 du secrétaire du consul général de Turquie à Genève, au terme d’un procès durant lequel Patrick Devedjian a tenté de présenter son client comme « un soldat » qui aurait tué un autre « soldat<ref>Jean-Pierre Richardot, Arméniens, quoi qu’il en coûte, Paris, Fayard, 1982, p. 117.</ref> ». Il est également l'avocat des quatre membres de l'Asala qui, en septembre 1981, effectuent une prise d'otages au consulat général de Turquie à Paris<ref>Modèle:Vidéo « L'Armée secrète arménienne », Audrey Valtille, 2015, à Modèle:Unité Modèle:Unité</ref>.
Le 19 novembre 1981, trois jours après l'attentat de l'Asala contre la gare de l'Est à Paris<ref>« L'affaire du militant arménien — La France “ne cédera pas au chantage” des terroristes », Le Monde, 19 novembre 1981.</ref>, il a prononcé, à l'invitation du « Comité de soutien aux prisonniers politiques arméniens » (c'est-à-dire les terroristes de l'Asala et des CJGA incarcérés en France et en Suisse<ref>« Sécurité renforcée à Paris pour le procès des quatre Arméniens — Une lettre de soutien de Charles Aznavour », Le Monde, 25 janvier 1984.</ref>), un discours à la Maison de la mutualité centré sur la « légitimité » du terrorisme arménien<ref>Comité de soutien aux prisonniers politiques arméniens, « Compte-rendu du meeting du jeudi 19 novembre 1981 à la salle de la mutualité », Arménia, novembre-décembre 1981, p. 19.</ref>.
Adhésion de la Turquie à l'UE
Patrick Devedjian milite contre l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, estimant qu'elle ne respecte pas les critères de Copenhague. Selon lui, la Turquie n'assume pas son passé (négation du génocide arménien), ne reconnaît pas certains États membres de l'Union européenne (Chypre) et persécute certaines minorités (les Kurdes).
Dans son livre À moi le ministère de la parole, il écrit :
- « Je reste donc très favorable au dialogue avec la Turquie, malgré sa brutalité et son attitude inacceptable, symbolisée par l'occupation militaire d'une partie du territoire européen - la moitié nord de Chypre - au moment même où elle demande à y être intégrée juridiquement. » (Modèle:P.190) ;
- « L'entrée de la Turquie est incompatible avec le projet européen, qui repose justement, pour chacun des pays qui y adhèrent, sur le deuil du nationalisme. C'est la raison pour laquelle la Turquie refuse de reconnaître le génocide arménien et traîne en justice ceux qui s'en indignent, comme l'écrivain Orhan Pamuk. Ce serait vécu comme une humiliation. De même, l'évacuation de Chypre-nord et la reconnaissance de Chypre-sud seraient vécues comme une défaite. Cela explique enfin pourquoi la Turquie ne peut accepter d'abriter une minorité kurde : ce serait ressenti comme un démembrement de la nation, une menace pour son unité » (Modèle:P.191).
Publications
Voir aussi
Bibliographie
- Frédéric Charpier, Génération Occident : de l'extrême droite à la droite, Le Seuil, 2005Modèle:ISBN.
- Frédéric Charpier, Nicolas Sarkozy : enquête sur un homme de pouvoir, Presses de la Cité, 2006Modèle:ISBN, Modèle:Nobr