Marie-France Pisier
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Modèle:Infobox Biographie2
Marie-France Pisier est une actrice, scénariste et réalisatrice française, née le Modèle:Date de naissance à Đà Lạt (Indochine française) et morte le Modèle:Date de décès à Toulon (Var)<ref name="actes">Modèle:Lien web.
La mort a été constatée à Toulon, selon l’acte de décès en référence. La mort est survenue, selon l’autopsie qui n’a pu trancher, à la suite d’une noyade, d’une hydrocution ou d’une crise cardiaque qui a eu lieu dans la piscine de son domicile de Saint-Cyr-sur-Mer.</ref>.
Elle est connue entre autres pour son rôle dans le cycle des films de François Truffaut consacrés au personnage d'Antoine Doinel, dans lesquels elle interprète Colette, le premier amour d'Antoine, resté platonique. Elle enchaîne des collaborations auprès de réalisateurs prestigieux tels que Luis Buñuel, Jacques Demy, André Téchiné, Roger Vadim, Jacques Rivette, Raoul Ruiz ou encore Maïwenn.
Elle a été lauréate de deux César de la meilleure actrice dans un second rôle deux années consécutives, 1976 et 1977.
Biographie
Famille
Fille de Georges Pisier (Modèle:Date de naissance--Modèle:Date de décès-), haut fonctionnaire français vichyste et maurrassien, administrateur en chef des Affaires d'outre-mer, gouverneurModèle:Citation nécessaire en Indochine française de 1943 à 1950, puis en Nouvelle-Calédonie de 1950 à 1966, et de Paula née Caucanas (Modèle:Date--Modèle:Date-)<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Secrétaire générale de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité et membre du bureau de la Fédération internationale des sociétés pour le droit de mourir, elle a écrit avec Paul Chauvet en 1986 Vivre sa vie, choisir sa mort.</ref>, militante féministe, Marie-France Pisier naît et passe une partie de son enfance dans ce qui est alors l'Annam, une des composantes de l'Indochine française<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le couple a deux autres enfants : Évelyne (1941-2017), professeur des universités en sciences politiques, première épouse de Bernard Kouchner<ref name="lepoint.fr Cohn-Bendit">Modèle:Lien web.</ref> ; Gilles, né en 1950, polytechnicien (promotion 1969), un des grands mathématiciens français contemporains, membre de l'Académie des sciences depuis 2002.
Jeunesse
Au début de la Seconde Guerre mondiale, le Japon envahit l'Indochine. En Modèle:Date-, la famille Pisier est internée dans deux camps de concentration japonais : Georges Pisier dans un camp avec d'autres officiers, Paula avec ses deux filles dans un autre pendant six mois. Rapatriée en France, Marie-France Pisier grandit alors en Nouvelle-Calédonie à Nouméa, où son père, affecté en 1950, termine sa carrière, et où naît son frère Gilles<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En 1956, après la séparation définitive de ses parents (divorcés et remariés), Marie-France a Modèle:Nobr et s'installe à Nice avec sa mère et sa sœur<ref>Modèle:Lien web</ref>. Elle y fait ses études secondaires au lycée de jeunes filles Albert-Calmette puis des études de droit et de sciences politiques à l'université de Nice au début des années 1960<ref>« Décès de l'actrice Marie-France Pisier », Associated Press, 24 avril 2011. Consulté le 28 avril 2011.</ref>.
Carrière
En Modèle:Date-, pour donner la réplique à Jean-Pierre Léaud, l'Antoine Doinel du court métrage Antoine et Colette (du film à sketches L'Amour à vingt ans<ref>Coréalisé par Shintarō Ishihara, Marcel Ophüls, Renzo Rossellini, François Truffaut et Andrzej Wajda.</ref>), François Truffaut recherche une jeune fille, « pas une lolita, pas une blousonne, pas une petite jeune femme. » Elle doit être simple, rieuse et avoir une bonne culture générale. Marie-France Pisier, qui fait alors partie d'une troupe de théâtre amateur au lycée Calmette de Nice<ref>Les Années Lycée, livre de poche édité par le Ministère de l'Éducation Nationale et Axa, 1994, p.85 : "Nous avions formé une petite troupe de théâtre amateur au lycée. Un journaliste de Nice-Matin nous avait photographié et quand il a appris que François Truffaut recherchait une jeune fille, il lui a envoyé mes photos."</ref>, est choisie par le cinéaste. Les deux fuguent pendant un mois<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, leur escapade amoureuse inspirera au cinéaste La Peau douce<ref>Modèle:Lien web</ref>. On la retrouve dix-sept ans plus tard reprenant le personnage de Colette dans L'Amour en fuite, dernière aventure d’Antoine Doinel coécrite par la comédienne en 1978. Elle y croise Doinel (interprété par Jean-Pierre Léaud) dans le train et, à la fin du film, dans une scène émouvante, elle croise également Christine (interprétée par Claude Jade), successivement maîtresse, épouse et ex-épouse d'Antoine.
Entre-temps, l'actrice est devenue une égérie du cinéma d'auteur, jouant dans un premier temps devant la caméra de son compagnon Robert Hossein, puis apparaissant dans les univers oniriques d'Alain Robbe-Grillet (celui-ci l’avait repérée à la une du magazine Lui le Modèle:Date-, posant en cuissardes<ref>Modèle:Lien web</ref>), de Luis Buñuel, de Jacques Rivette et, surtout, du jeune André Téchiné qui va devenir son réalisateur fétiche. Dans le cadre de sa collaboration avec ce dernier, elle obtient deux fois le César du meilleur second rôle, en 1976 et en 1977. En 1976, année de la première consécration, c’est pour sa prestation dans Cousin, Cousine de Jean-Charles Tacchella. Parmi ses autres directeurs : Roger Vadim et Jacques Demy, Modèle:Refnec.
Son rôle en 1972 dans la série télévisée Les Gens de Mogador lui vaut une reconnaissance populaire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Elle connaît alors plusieurs succès populaires. Partenaire de Jean-Paul Belmondo (qui la surnomme avec affection et déférence « Marie-Pense Pisier, la star de la Cinémathèque »<ref>Modèle:Lien web.</ref>) dans Le Corps de mon ennemi d'Henri Verneuil en 1976, et dans L'As des as de Gérard Oury en 1982, elle joue l'année suivante une productrice cynique avec Le Prix du danger d'Yves Boisset.
Son prestige lui ouvre plusieurs expériences internationales en vedette, notamment le délirant De l'autre côté de minuit, Chanel solitaire dont elle tient le rôle-titre entourée de Timothy Dalton et Rutger Hauer, et tenant le rôle de Clawdia Chauchat dans l'adaptation du roman La Montagne magique de Thomas Mann.
Elle s'inspire de son séjour en Nouvelle-Calédonie pour son roman Le Bal du gouverneur, paru en 1984. Elle adapte son roman et réalise le film du même titre en 1990. En 2002, elle écrit, réalise et interprète son deuxième film, Comme un avion, qui aborde le suicide de ses parents, à deux ans d’intervalle, quinze ans plus tôt.
Elle joue moins souvent dans les années 1990, mais on retient son interprétation de George Sand dans La Note bleue, mis en scène par Andrzej Żuławski (avec Sophie Marceau dans le rôle de Solange Sand, la fille de l’écrivain), son émouvante composition de femme en mal d'enfant dans Marion de Manuel Poirier, et son interprétation de Madame Verdurin dans Le Temps retrouvé de Raoul Ruiz. Sollicitée par les jeunes auteurs, elle tourne ensuite avec Laurence Ferreira Barbosa, Christophe Honoré ou Maïwenn, dans Pardonnez-moi (doublement nommé aux Césars 2007).
Mort
Le 24 avril 2011 vers Modèle:Heure du matin, Marie-France Pisier est retrouvée par son mari Thierry Funck-Brentano inanimée au fond de la piscine de leur villa de Saint-Cyr-sur-Mer<ref>« Mort de Marie-France Pisier », lci.fr, 24 avril 2011.</ref>,<ref>« Marie-France Pisier retrouvée inanimée chez elle à Saint-Cyr », Var-Matin.</ref>. Sa tête et ses épaules sont coincées dans le croisillon métallique d'une « lourde chaise en fer forgé » et elle porte des bottes en caoutchouc<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>. Sa mort est constatée à Toulon<ref>Modèle:Lien web.</ref> à Modèle:Heure du matin<ref name="actes" />.
Le rapport d'autopsie ne permet pas de déterminer les circonstances de la mort. Des analyses médico-légales toxicologiques (Modèle:Citation)<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref> puis l'autopsie finale conduisent à évoquer l'hypothèse d'un suicide de l'actrice, qui souffrait d'une récidive de cancer du sein<ref>Modèle:Lien web</ref>, diagnostiqué pour la première fois en 2003, rendant une seconde opération avec ablation mammaire inéluctable, comme pour sa mère<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Près de dix années après sa mort, un conflit avec sa sœur Évelyne à propos des actes d'inceste commis par Olivier Duhamel, mentionné lors de l'enquête, est rappelé par sa nièce Camille Kouchner<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref>. Dans son livre La Familia grande, celle-ci révèle que sa mère, informée en 2008-2009 des agissements d’Olivier Duhamel, a choisi de ne rien divulguer et de protéger son mari, comportement qui a choqué Marie-France Pisier. « On a compris qu’Évelyne pensait que Marie-France s’était plutôt suicidée », explique Camille Kouchner<ref name=":0" />. L'autopsie révélant le peu d'eau dans ses poumons suggère que Marie-France Pisier n'est pas morte par noyade<ref>Toutefois, les pompiers lors de la réanimation d'une personne trouvée dans l'eau, exécutent des manœuvres qui font régurgiter l'eau contenue dans les poumons, ce qui aurait effacé les traces permettant aux médecins légistes d'affirmer qu'elle est morte par noyade. Source : Modèle:Lien web.</ref>, ce qui conduit à évoquer la possibilité d'une mort par crise cardiaque avant de tomber dans la piscine<ref name=":1" /> ou par hydrocution<ref>Modèle:Lien web</ref> après cette chute. L'hypothèse d'un meurtre n'était pas écartée par l'autopsie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
À la suite de la publication du livre de sa sœur Camille, Julien Kouchner, fils aîné d'Évelyne Pisier, interrogé par Le Parisien le Modèle:Date-, revient sur la mort de Marie-France Pisier : « Je n'ai jamais cru que ma tante se soit suicidée, mais je ne sais pas comment elle est morte. Ma seule certitude, c'est que toute cette histoire [concernant l'inceste sur son neveu] l'a tuée. »<ref>Modèle:Lien web</ref> Dans son livre de souvenirs<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, Georges Kiejman qui fut son mari de 1973 à 1979, écrit : « Sans avoir aucune certitude, je penche pour un appel au secours qui aurait mal tourné. Cette mort brutale reste un chagrin et un mystère [...]. »
L'actrice est inhumée le Modèle:Date- dans l'intimité familiale au cimetière de la Guicharde de Sanary-sur-Mer<ref>Modèle:Lien web.</ref>, dans le tombeau de la famille Duhamel-Modèle:Page h'<ref>Modèle:Lien web</ref>, allée des Pivoines.
Vie privée et engagements
Alors qu'elle tourne une dizaine de films depuis l'âge de 18 ans, Marie-France Pisier continue à étudier à l'université de Nanterre, où elle obtient une licence de droit public, puis un diplôme d’études supérieures de science politique<ref>Les Années Lycée, livre de poche édité par le Ministère de l'Éducation nationale et Axa, 1994, p.85</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Moins proche que sa sœur Évelyne des meneurs du mouvement, Marie-France aide toutefois Daniel Cohn-Bendit. De nationalité allemande, celui-ci est frappé d'un arrêté d'expulsion du ministre de l'Intérieur<ref>Et non pas d'une « interdiction de séjour » (dans telle ville, département), ni d'une « interdiction du territoire français », peines prononcées par la justice. L'arrêté d'expulsion est un acte du pouvoir exécutif.</ref> le Modèle:Date-, alors qu'il se trouve aux Pays-Bas. Il rentre cependant clandestinement le Modèle:Date- à Paris puis, après quelques jours de clandestinité, décide de repartir. Marie-France Pisier lui teint les cheveux en noir et l'exfiltre dans sa MG décapotable jusqu'au Luxembourg. Ils font ensuite un séjour en Sardaigne et ont ensemble une aventure de quelques semaines<ref>Emeline Cazi, Le Vrai Cohn-Bendit, Plon, 2010, Modèle:P..</ref>.
Marie-France Pisier a été mariée à l'avocat Georges Kiejman (de 1973 à 1979), puis a épousé le Modèle:Date- Thierry Funck-Brentano (son compagnon depuis 1984), directeur de cabinet (1982-1993) de Jean-Luc Lagardère<ref>Modèle:Lien web.</ref> et cogérant de Lagardère SCA (2010), avec qui elle a eu deux enfants : Mathieu, né le Modèle:Date-, et Iris, née en 1986<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Thierry Funck-Brentano est également le cousin germain d'Olivier Duhamel<ref>La mère de Thierry Funck-Brentano, Monique Duhamel, est en effet la sœur jumelle de Jacques Duhamel, le père d'Olivier Duhamel.</ref>, lui-même beau-frère de Marie-France Pisier<ref>Olivier Duhamel a en effet été le dernier mari d'Évelyne Pisier, sœur de Marie-France, de 1987 jusqu'à la mort de cette dernière en 2017.</ref>. Autrement dit, les deux cousins germains (Olivier et Thierry) sont également devenus beaux-frères par alliance, à la suite de leurs mariages respectifs avec les deux sœurs, Évelyne et Marie-France.
Les parents de Marie-France Pisier se sont mariés et ont divorcé à deux reprises. Tous deux se sont suicidés, Georges par arme à feu en 1986, Paula par empoisonnement le Modèle:Date- après avoir contracté un double cancer du sein et subi une ablation mammaire<ref>Fait évoqué par l'actrice dans l'émission Thé ou Café de France 2.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Intellectuelle engagée dans les combats de son époque, Marie-France Pisier est l’une des signataires du manifeste des 343 rédigé par Simone de Beauvoir en faveur du droit à l'avortement, paru le Modèle:Date- dans Le Nouvel Observateur<ref>Le texte du manifeste et la liste des signataires sur nouvelobs.com.</ref>.
Hommages
Le Modèle:Date-, un office est célébré pour elle en l'église Saint-Roch à Paris, bien qu'elle fût agnostique.
La même année lui est dédié le film de Christophe Honoré sorti l’été suivant, Les Bien-aimés.
Le Modèle:Date- lui est consacrée l'émission Un jour, un destin<ref>Modèle:Lien web</ref>.
La ville de Paris, par le vote du conseil du Modèle:16e, et des conseillers de Paris lui ont dédié un espace vert dans les jardins de l'Avenue-Foch<ref>Modèle:Lien web.</ref> (entre les Modèle:Numéros70 et 82 de l'avenue Foch)<ref>Modèle:Lien web</ref>. À Angers, un square porte son nom<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Filmographie
Actrice
Longs métrages
Court métrage
- 1962 : Antoine et Colette (sketch Paris du film L'Amour à vingt ans) de François Truffaut : Colette
- 1973 : Juliette ? de Philippe Pilard
Téléfilms
Séries télévisées
Documentaires
- 2011 : Belmondo, itinéraire… de Vincent Perrot et Jeff Domenech : elle-même (témoignage)
Scénariste ou réalisatrice
- 1974 : Céline et Julie vont en bateau, de Jacques Rivette : coscénariste et actrice
- 1979 : L'Amour en fuite, de François Truffaut : coscénariste et actrice
- 1990 : Le Bal du gouverneur : scénariste et réalisatrice, adapté de son roman
- 2002 : Comme un avion : scénariste, réalisatrice, actrice
Théâtre
Radio
- Modèle:Date- : Chambre noire de Claude Lucas, dramatique (59 minutes) diffusée dans l'émission Fictions/Drôles de drames sur France Culture, écouter en ligne : Marie-Matilda, la mère (émission enregistrée quelques jours avant son décès).
Voix off
- 1981, un été en rose et noir, documentaire de Virginie Linhart
Publications
- Modèle:Ouvrage, roman (+ rééd. France-Loisirs et Le livre de poche, existe aussi sur cd audio, lu par elle-même)
- Modèle:Ouvrage (+ rééd. Le Grand livre du mois et Le livre de poche)
- Modèle:Ouvrage, roman (+ rééd. Le Grand livre du mois et Le livre de poche)
- Modèle:Ouvrage, roman (+ rééd. Le Grand livre du mois et Le livre de poche)
Chanson
- 1985 : Just a Woman, bande originale du film Les Nanas, musique de François Valéry<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Distinctions
- César 1976 : César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Cousin, Cousine et Souvenirs d'en France
- César 1977 : César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Barocco
- Festival international du film de Saint-Jean-de-Luz 2006 : meilleure actrice pour Pardonnez-moi
Notes et références
Liens externes
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