Émile Loubet

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique

Émile Loubet, né le Modèle:Date de naissance à Marsanne (Drôme) et mort le Modèle:Date de mort à Montélimar (Drôme), est un homme d'État français. Il est président de la République française du Modèle:Date au Modèle:Date.

Avocat de profession, il est élu député de la Drôme en 1876. Après avoir été ministre des Travaux publics, il est président du Conseil de Modèle:Date- à Modèle:Date-. Il est en parallèle ministre de l'Intérieur, fonction qu'il conserve dans le premier gouvernement Ribot. En 1896, il accède à la présidence du Sénat.

En 1899, seul candidat en lice, il est élu président de la République après la mort soudaine de Félix Faure. Son mandat est notamment marqué par la fin de l'affaire Dreyfus, par l’affaire des fiches, et par le vote de la loi de séparation des Églises et de l'État à l'initiative d’Aristide Briand. À l'issue de son septennat, il se retire de la vie politique dans la Drôme.

Biographie

Famille

Né le Modèle:Date<ref group="Note">Archives municipales de Marsanne, 1829-1889, 1838, acte no 39 : Modèle:Citation.</ref>, Émile François Loubet est le fils cadet d'Augustin Loubet<ref group="Note">Le patronyme Loubet désigne soit celui qui est un descendant de Loubet, ancien prénom (nom de personne), diminutif du prénom Loup (popularisé par plusieurs saints), soit un toponyme fréquent en pays occitan, désignant un lieu fréquenté par les loups. C'est dans le Sud-Ouest que le nom de famille est le plus répandu (Sources : Modèle:Lien web).</ref> (1808-1882) et de Marie-Marguerite Nicolet (1812-1905), d'une famille de cultivateurs et d'édiles de la Drôme. Le père du futur président est maire de Marsanne pendant Modèle:NobrModèle:Sfn.

Il a un frère aîné, Joseph-Auguste (1837-1916), médecin, et une sœur, Félicie (morte en 1892).

Le Modèle:Date, à Montélimar, il épouse Marie-Louise Picard (1843-1925) qui lui donnera quatre enfants : Marguerite, Denis, Paul<ref>"LOUBET Paul Auguste", Dictionnaire historique, généalogique et biographique (1807-1947), Cour des comptes (consulté le 11 août 2022).</ref> et Philibert-Émile. Seule la postérité de Marguerite, les Soubeyran de Saint-Prix, subsiste.

Émile Loubet n'est ni issu de la grande bourgeoisie ni des couches défavorisées de la population. Les revenus de l'exploitation agricole familiale permettent néanmoins aux deux garçons d'aller étudier d'abord à Valence puis à Paris. Alors que son frère s'inscrit à la faculté de médecine, Émile y étudie le droit jusqu'à obtenir le Modèle:Date son doctorat. Il s'inscrit au barreau de Montélimar en Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Débuts en politique et années au Parlement

Républicain modéré, il fait la connaissance de Léon Gambetta pendant ses études de droit. Il entre en politique en intégrant le conseil municipal de Grignan en décembre 1868Modèle:Sfn.

Après avoir été élu conseiller général de Montélimar le Modèle:Date- puis maire le Modèle:Date- (mandat qu'il garde jusqu'à son élection de Président de la République)Modèle:Sfn, il est élu député de la Drôme le Modèle:Nobr. Il siège à gauche de l'hémicycle de la Chambre des députés à partir du Modèle:DateModèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, il fait partie des Modèle:Nombre qui votent la défiance au gouvernement d'ordre moral du duc de BroglieModèle:Sfn. La Chambre est alors dissoute par le président de la République, le maréchal de Mac Mahon. Loubet, comme ses confrères, est sanctionné et perd (momentanément) sa charge de maire. Il demeure député jusqu’en Modèle:Date-, date à laquelle il est élu sénateur de la DrômeModèle:Sfn.

Émile Loubet fait la plus grande part de sa longue carrière politique au Sénat. Il y est élu en Modèle:Date- et devient rapidement un acteur majeur de la gauche républicaine. À la Chambre haute, il s’inscrit au groupe de la gauche républicaine. Élu secrétaire en Modèle:Date-, il est rapporteur général du budget, à la commission des finances, lorsque, dans le premier ministère constitué après l’élection du président de la République Sadi Carnot, dans le cabinet de Pierre Tirard, il est chargé du portefeuille des Travaux publics.

Il est de retour au palais du Luxembourg en Modèle:Date-. Après avoir été un peu moins d’un an président du Conseil et ministre de l’Intérieur, Émile Loubet reprend son siège au Sénat et redevient président de la commission des Finances.

Le Modèle:Date, Émile Loubet devient le président du Sénat après la démission de Paul-Amand Challemel-Lacour. À ce titre, c'est lui qui annonce le Modèle:Date la mort du président Félix Faure.

Ministre et président du Conseil

Il est appelé par le président Carnot à la présidence du Conseil, responsabilité qu’il exerce de Modèle:Date- à Modèle:Date-. Reconduit comme ministre de l’Intérieur dans le cabinet Ribot, le scandale de Panama dont il a tenté de freiner l'enquête en faisant pression sur le procureur général<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, conduit à son remplacement en Modèle:Date-.

Président de la République

Fichier:Loubet.jpg
Portrait du président Émile Loubet.

Élection

Modèle:Article connexe La mort subite de Félix Faure conduit à l’organisation d'une élection présidentielle anticipée opposant le camp des antidreyfusards aux dreyfusards. Jusqu'ici, Félix Faure aurait appuyé les adversaires de la révision du procès de Dreyfus. Deux candidats se dégagent rapidement : Émile Loubet et Jules Méline, ce dernier étant antidreyfusard (il a notamment déclaré en 1897 qu’Modèle:Citation).

Loubet, qui n’a jamais exprimé d’avis sur l’affaire, s'impose comme le favori, alors qu’il a déjà été pressenti pour succéder à Sadi Carnot en 1894. Sa non-compromission avec les antidreyfusards en fait le candidat des dreyfusards, notamment de Georges Clemenceau. De nombreux républicains sont en outre hostiles à un candidat issu des rangs radicaux.

En apprenant la candidature du président du Sénat, Jules Méline retire la sienne. Émile Loubet est élu président de la République par le Congrès réuni à Versailles le Modèle:Date-, par Modèle:Nombre (soit 59,48 %), contre notamment 279 à Jules Méline (qui, malgré le retrait de sa candidature, obtient donc des voix).

L'élection a deux répercussions immédiates : Paul Déroulède tente sans succès de faire un coup d'État pour renverser la Troisième République et Loubet est agressé à coups de canne par le baron Christiani à la tribune de l'hippodrome d'Auteuil. Le baron est écroué et condamné à quatre ans de prison ferme<ref>Pierre Accoce, Ces assassins qui ont voulu changer l'Histoire, Plon, 1999 Modèle:P..</ref>.

Politique intérieure

Fichier:Banquet des maires 1900.jpg
Banquet des maires de France dans le jardin des Tuileries en 1900.

Dans un contexte d'oppositions virulentes à la République (de la part des nationalistes et des royalistes) et de polémiques anti-religieuses (de la part des radicaux et des socialistes), Émile Loubet tente l'apaisement en s'en tenant à ses pouvoirs constitutionnels limités. La présidence Loubet est l'une des plus stables de la Troisième République, avec seulement quatre présidents du Conseil nommés en sept ans : Charles Dupuy, Pierre Waldeck-Rousseau, Émile Combes et Maurice Rouvier.

Du point de vue des prérogatives présidentielles, le septennat d'Émile Loubet se passe dans le strict respect de la tradition de la Troisième République. Le président a un rôle de représentation officielle. Son autorité, réduite au minimum, ne s'exerce sur la politique intérieure de l'État que par influence, par persuasion et par conseil.

Le septennat d'Émile Loubet est le théâtre de décisions marquantes dans l'histoire de la République française : grâce du capitaine Dreyfus, promulgation de la loi sur les associations et, surtout, de la [[Loi de séparation des Églises et de l'État|loi du 9 Modèle:Date-]] sur la séparation des Églises et de l'État, définissant le cadre général de la laïcité en France et imposée au Président par la majorité radicale et socialiste.

L’affaire des fiches, une importante opération de fichage réalisée dans un contexte d’accusations d'anti-républicanisme portées par la gauche à l'encontre des officiers, conduit en Modèle:Date- à la démission du ministre de la Guerre, le général André, puis à la chute du gouvernement Combes deux mois plus tard.

Modèle:Refnec. Cet épisode, Modèle:Refnec.

À l'occasion de l'exposition universelle de 1900 organisée à Paris, Émile Loubet convie l'ensemble des maires de France à [[banquet des maires de 1900|un banquet de Modèle:Unité]] dans le jardin des Tuileries. Ce banquet est l'occasion de la manifestation d'un large soutien des élus locaux à la République.

Politique étrangère

Fichier:Faure Loubet Carnot Alexandre Nicolas Grandes manoeuvres de l'est 1901 carte postale.JPG
Carte postale pour la venue de Nicolas II en 1901.

C'est dans le cadre de la politique étrangère que le président Loubet est le plus impliqué. Il conseille le gouvernement et oriente, dans ses grandes lignes, cette politique.

Son septennat est aussi marqué par une intense activité diplomatique avec d'une part l'alliance franco-russe Modèle:Incise et d'autre part le Royaume-Uni.

Fichier:Toulon visit Loubet to french italian squadrons.jpg
Toulon, visite du président Émile Loubet aux escadres française et italienne en Modèle:Date-
Félix Ziem, 1901
musée national de la Marine, Toulon

Loubet améliore aussi les rapports tendus avec l'Italie, avec laquelle il signe en 1900 un accord reconnaissant les intérêts italiens en Libye en échange de la reconnaissance du protectorat français sur le Maroc. En 1901, il reçoit la plus haute décoration italienne, l'ordre de l'Annonciade. En 1904, à la suite de la visite du roi Victor-Emmanuel III à Paris, il effectue une visite d’État à Rome : il s’agit de la première visite officielle en Italie d'un chef d’État catholique sans se rendre en premier au Vatican. En outre, cela revient à reconnaître Rome comme capitale de l’Italie, ce qui conduit le pape Pie X à émettre des critiques sur sa venue. Cette visite joue un rôle dans la rupture des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège quelques mois plus tard.

Le Modèle:Date-, il échappe à un attentat visant le roi d'Espagne Alphonse XIII, en visite à Paris<ref>Carte du théâtre de l'attentat Le Petit Parisien, Paris, 2 juin 1905, quotidien Modèle:ISSN Modèle:Lire en ligne.</ref>. Deux bombes à main sont lancées sur le cortège à l'angle de la rue de Rohan et la rue de Rivoli. Dix-sept personnes sont blessés, mais l'auteur ne fut jamais identifié<ref>Pierre Accoce, Ces assassins qui ont voulu changer l'Histoire, Plon, 1999 Modèle:P..</ref>.

Fin du mandat

Fichier:Réception Loubet, Deschanel, Poincaré, Fallières.jpg
Émile Loubet aux côtés de ses successeurs Paul Deschanel, Raymond Poincaré et Armand Fallières (Modèle:Date-).

À la fin de son septennat, en 1906, il est le premier président de la {{#ifeq:République | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:République| République }} }} à quitter l'Élysée après avoir accompli un mandat complet (avant lui, Jules Grévy a déjà terminé un premier septennat mais, réélu, il n'a pas été au bout du second, devant démissionner à la suite du scandale des décorations).

Retraite et mort

Émile Loubet se retire ensuite de la vie politique.

Le Modèle:Date-, il meurt à Modèle:Nombre et Modèle:Nombre. Il reste le président français ayant vécu le plus longtemps jusqu’en 2017, lorsqu’il est dépassé par Valéry Giscard d'Estaing. Il est aussi le deuxième président à avoir survécu le plus longtemps après la fin de son mandat, là aussi derrière Valéry Giscard d'Estaing.

Suivant le vœu qu'il a exprimé, ses enfants refusent des obsèques nationales. Il est enterré au cimetière Saint-Lazare de Montélimar<ref>Cimetières de France et d'ailleurs</ref>.

Détail des mandats et fonctions

À la présidence de la République

Au gouvernement

Au Parlement

Au niveau local

Hommages et postérité

Décorations

Hommages posthumes

L'association Émile-Loubet promeut la mémoire d'Émile Loubet et le patrimoine qui lui est lié<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Sources

Les papiers personnels d'Émile Loubet sont conservés aux Archives nationales sous la cote 473AP (Modèle:Lien web.

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

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