Roman Polanski

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Roman Polanski (en polonais Roman Polański Modèle:MSAPIModèle:Note <templatestyles src="Prononciation/styles.css" />{{#invoke:Prononciation|prononciation}}), de son vrai nom Raymond Thierry Liebling<ref>Paul Werner, Polański. Biografia, Poznań: Rebis, 2013, p. 12.</ref>, né le Modèle:Date de naissance à Paris, est un acteur, réalisateur, producteur et scénariste franco-polonais, également metteur en scène de théâtre et d'opéra<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Roman Polański », sur culture.pl, le 16 août 2013.</ref>,<ref>« Nombreuses réactions à l'arrestation de Roman Polanski » (naturalisé français en 1976), sur L'Express, le 27 septembre 2009 (consulté le Modèle:Date-).</ref>.

Il a réalisé une quarantaine de films, dont beaucoup ont été appréciés des critiques comme du grand public : Répulsion, Cul de sac, Le Bal des vampires, Rosemary's Baby, Chinatown, Le Locataire, Tess, Le Pianiste, The Ghost Writer, Carnage ou J'accuse.

Considéré comme un des cinéastes les plus talentueux depuis les années 1960, Roman Polanski a un des palmarès les plus étoffés de sa profession : un Ours d'or en 1966, cinq Césars de la meilleure réalisation entre 1980 et 2020, une Palme d'or en 2002, l'Oscar de la meilleure réalisation en 2003, et le grand prix du jury de la Mostra de Venise en 2019.

Survivant du ghetto de Cracovie, son enfance a été marquée par l'assassinat d'une partie de sa famille lors de la Shoah. Il subit une autre tragédie personnelle quand, en 1969, sa seconde épouse, Sharon Tate, est assassinée par des membres de la secte de Charles Manson, alors qu'elle était enceinte.

Recherché depuis 1978 par la justice américaine pour une affaire d'abus sexuel sur mineur, Roman Polanski est considéré comme un fugitif : condamné en 1977 à quatre-vingt-dix jours de prison, il est libéré pour bonne conduite quarante-deux jours plus tard ; le juge se ravise alors et déclare vouloir le condamner à nouveau, cette fois à une peine indéterminée. Informé par son avocat, le réalisateur quitte le pays en janvier 1978 et s'installe en France, pays dont il a la nationalité. Depuis lors, la justice américaine refuse de clore le dossier, tant que le réalisateur ne sera pas revenu aux États-Unis pour se présenter devant ses juges et elle a tenté à plusieurs reprises d'obtenir son extradition, sans succès jusqu'à ce jour.

Depuis les années 2010, plusieurs femmes l'accusent d'actes de violences sexuelles remontant aux années 1970 et 1980. Roman Polanski récuse ces accusations, ne reconnaissant comme fondée que celle de 1977.

Modèle:Sommaire

Biographie

De Paris à Cracovie (1933-1939)

Raymond Thierry<ref name="lesgensducinema.com">Extrait de naissance (Paris) : Modèle:N°, sur Les gens du cinéma.com, le 27 avril 2014.</ref> Liebling<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Roman Polański i Emmanuelle Seigner », sur znanepary.pl, le 26 décembre 2012.</ref>,<ref>Modèle:Ekk Rita Makarova (membre de l'Association Pologne-Estonie), « Nädala juubilar Roman Polanski 80 » (Trad. : Roman Polanski, jubilaire de la semaine, 80 ans), sur Kesknädal, le 14 août 2013.</ref> naît le Modèle:Date- au Modèle:N° de la rue Saint-Hubert, dans le [[11e arrondissement de Paris|Modèle:11e de Paris]]<ref>Biographie de Roman Polanski, sur britannica.com.</ref>.

Il est le fils unique de Mojżesz Liebling (1903-1983<ref>Selon le site généalogique Geni : Ryszard Mojżesz Polański (Liebling)</ref>), Polonais issue d'une famille juive ashkénaze, peintre de son état, qui prendra le nom de « Ryszard Polański » en 1946<ref>Paul Werner, Polański. Biografia, Poznań: Rebis, 2013, p. 12-18.</ref>. Il est né à Cracovie, ville qui avant la Première Guerre mondiale relevait de l'empire d'Autriche-Hongrie et est redevenue polonaise en 1918, avec l'établissement de la Deuxième République de Pologne. Il a émigré en France au cours des années 1920 pour tenter une carrière d'artiste-peintre, tout en travaillant dans une usine de phonographes.

Sa mère, Bella (ou « Bula ») Katz-Przedborska (1900-1943<ref>Selon le site Geni.</ref>), est née d'une mère catholique et d'un père juif russe ; elle a déjà une fille, Annette<ref>Hanna Przedborska, selon le site MyHeritage : Bula Katz-Przedborska.</ref>, issue d'un premier mariage<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, lorsqu'elle épouse Mojżesz Liebling à l'automne 1932, après avoir divorcé de son premier époux<ref>Qui portait le nom de Przedborski, selon le site Geni Bula Liebling. Le nom patronymique de Bella serait donc simplement « Katz ».</ref>.

Le jeune Raymond (en polonais : Rajmund) est, par facilité de prononciation, plutôt appelé « Roman », voire « Romek »<ref name="bioFR">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Roman Polanski Biography (1933-), FilmReference.com</ref>,<ref name="bio">Biographie : Roman Polanski 1933/1962, Roman-Polanski.net</ref>.

Il vit en France jusqu'à l'âge de Modèle:Nobr, puis, Mojżesz n'arrivant pas à se sentir chez lui en France, la famille repart pour la Pologne au début de 1937, et s'installe à Cracovie, rue Bolesław Komorowski (Modèle:N°). Mojżesz travaille dans diverses entreprises, puis ouvre un atelier de menuiserie.

Dès cette époque, sa demi-sœur Annette fait découvrir le cinéma à Roman<ref name="bio"/>, qui se rappelle avoir vu le film Amants (1938), où elle l'avait emmené avec elle.

Période du ghetto (1939-1945)

Fichier:Krakow Ghetto Gate 73170.jpg
L'une des entrées du ghetto de Cracovie, où Polanski est contraint de vivre pendant la Seconde Guerre mondiale.

Après l'invasion de la Pologne par les troupes allemandes en septembre 1939, la famille Polanski subit les contraintes de la politique antisémite des Nazis. Les Polanski déménagent d'abord chez la mère de Mojżesz, Maria, dans le quartier de Kazimierz où Roman va à l'école jusqu'à ce que cela soit interdit aux enfants juifs. Puis ils sont obligés de venir dans le ghetto de Cracovie. Bella travaille comme femme de ménage au château du Wawel et Mojżesz dans une usine de munitions. Roman quitte fréquemment le ghetto par des voies détournées, aidé par son apparence parfaitement « aryenne ».

Il consacre une partie de son temps au cinéma, qui est celui des forces d'occupation. Il raconte : Modèle:Citation<ref name="E">Roman Polanski, interviewé par Christophe Carrière, « Roman Polansi : "Je ne suis pas une victime" », L'Express Modèle:N°, semaine du 6 novembre 2013, pages 108-112.</ref>.

En février 1943, sa mère Bella (enceinte de 4 mois) et sa grand-mère Maria Liebling sont emmenées au camp d'Auschwitz, très proche de Cracovie, où elles seront assassinées. Le 14 mars 1943, a lieu la liquidation du ghetto de Cracovie. Mojszesz aide son fils à partir en lui donnant de quoi être hébergé par des familles catholiques. Il va passer dans deux familles de Cracovie, dont la famille Putek, puis partir (sous le nom de Roman Wilk) durant l'été 1943 dans une famille très pauvre du village de Wysoka (actuel powiat de Wadowice) à Modèle:Unité de Cracovie. Il y reste jusqu'à l'automne 1944, puis revient chez les Putek à Cracovie qui est libérée par l'Armée rouge le 19 janvier 1945. C'est alors une période d'errance pour Roman, puis il retrouve deux oncles, Stefan Liebling, puis David qui partage un appartement avec une famille Horowitz (parmi laquelle {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ryszard, né en 1939, devenu son ami, figurant sur la liste de Schindler et futur photographe<ref>Modèle:Lien web</ref>).

Il retrouve son père, lorsque celui-ci rentre du camp de concentration de Mauthausen<ref name="bio"/>,Modèle:Sfn . En décembre 1945, Mojszesz épouse Wanda Zajączkowska qui l'incite à changer de nom. Il devient officiellement Ryszard Polański (Richard Polanski), et Roman adopte aussi ce nom. Sa sœur Annette a aussi survécu à la guerre ; elle part ensuite pour Paris.

Roman continue de mener une existence assez indépendante de son père et de sa belle-mère. Il commence cependant à être scolarisé de façon régulière.

Après-guerre (1946-1953)

Il est alors âgé de 13 ans. Il termine sa scolarité primaire, où il brille seulement en dessin, puis entre dans une formation technique d'électricien, qu'il abandonne par manque de motivation.

Parallèlement, il entre dès 1945 dans le mouvement scout, où il découvre sa vocation d'artiste et de comédien notamment lors du camp d'été de 1946 en Poméranie. Polanski explique que son goût pour Modèle:Citation.

En 1946, il intègre une troupe de Cracovie dirigée par Maria Biliżanka (1903-1988), « la Joyeuse Bande » (Wesola Gromadka), spécialisée dans les spectacles pour les enfants (éventuellement enregistrés et diffusés sous forme radiophonique) ; en 1948, cette compagnie devient le « Théâtre du jeune spectateur » (Teatr Młodego Widza). En 1948, Roman est choisi pour tenir le rôle principal dans la pièce Le Fils du régiment (Syn pułku<ref>Expression et institution typiquement polonaises (cf. page polonaise Syn pułku).</ref>) : le jeune paysan Wania, adopté par une unité l'Armée rouge, prisonnier des Allemands pendant la guerre. La pièce devient, au fil des représentations, un triomphe national<ref name="bio"/>. Ce rôle lui vaut une distinction en 1950.

En 1949, il échoue au certificat de maturité, apparenté au baccalauréat en France ou au diplôme d'études collégiales au Québec. Il est ensuite accepté au Lycée d'arts (Państwowe Liceum Sztuk Plastycznych) de Cracovie, mais en est exclu<ref name="bio"/> en février 1952 à la suite d'un conflit avec le directeur, Wlodzimierz Hodys (1905-1987). Il fréquente alors une école d'art de Katowice.

Débuts professionnels (1953-1961) : école de Łódź

En 1953, il rencontre Andrzej Wajda, jeune auteur encore méconnu, qui le dirige dans Génération et devient son ami<ref name="bio"/>. Il considère alors Wajda comme Modèle:Citation ayant réussi à réaliser des films qui s'éloignent de la Modèle:Citation du cinéma d'État de l'époque<ref name="Sko"/>.

Fichier:Palac Oskara Kona Lodz.jpg
L'École nationale de cinéma de Łódź où Polanski fait ses études.

En 1955, Polański est reçu au concours de l'École nationale de cinéma de Łódź, fondée en 1948, qui permet à ses élèves de connaître non seulement les films soviétiques, mais aussi les films occidentaux inaccessibles au grand public polonais. Durant son cursus, il va y réaliser huit courts métrages remarqués au niveau international, à commencer par Rower (1955), inspiré par un épisode de sa vie.

À cette époque, naît son amitié avec le cinéaste Jerzy Skolimowski, originaire de Łódź et qui entrera à l'école de cinéma en 1959, ainsi qu'avec le jazzman Krzysztof Komeda qui composera la musique de la plupart de ses films jusqu'à sa mort en 1969<ref name="Sko">« Interview de Roman Polanski », entretien réalisé par Alain Keit, et Marcos Uzal dans Modèle:Ouvrage</ref>. Le jazz est très important pour le groupe de jeunes dont il fait partie car il constitue une sorte de Modèle:Citation en Pologne. Il leur permet de se sentir plus modernes et Modèle:Citation. Polanski commence à faire l'acteur dans ses films d'école, parce que les budgets en sont faibles et qu'il pense pouvoir Modèle:Citation.

En 1958, il obtient plusieurs récompenses pour Deux hommes et une armoire, son film de sortie d'école (15 minutes), le premier à être proposé au grand public.

En 1959, il épouse l'actrice principale de plusieurs de ses courts métrages, Barbara Kwiatkowska, mais ils divorcent en 1961<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Révélation critique (1962-1967)

En 1962, il réalise son premier long métrage, le seul tourné dans sa langue maternelle : Le Couteau dans l'eau, coécrit avec Jerzy Skolimowski. Il y met en scène les rapports de forces entre un journaliste sportif brutal et un étudiant arrogant sur un voilier. Le film est mal accueilli en Pologne bien qu'il ne soit pas un réquisitoire explicite du mode de vie socialiste<ref name="Cinétrange">Article consacré à Roman Polanski sur le site Cinétrange.com, consulté le 8 juillet 2011.</ref>. Mais il fait planer un climat d'insécurité et laisse en suspens l'idée de tension sociale et de lutte de classes que les régimes communistes prétendent avoir abolie<ref>Critique du Couteau dans l'eau sur Télérama.fr, consulté le 8 juillet 2011.</ref>. On reproche au metteur en scène de ne pas faire un cinéma au service de l'État et de signer ainsi son passeport pour l'Occident<ref name="Cinétrange"/>. Le film lui ouvre en effet les portes de l'Ouest : après un succès international et un prix obtenu à la Mostra de Venise, Le Couteau dans l'eau est projeté officiellement au Festival du film de New York, fait la une du Time magazine et reçoit une nomination à l'oscar du meilleur film étranger, qui lui échappe au profit de 8 1/2 de Federico Fellini<ref name="Cinétrange"/>.

Polanski s'installe à Paris où il rencontre son ami Gérard Brach. À ses côtés, il écrit plusieurs scénarios qu'il tente de vendre, sans succès. C'est une époque qu'il qualifie par la suite de Modèle:Citation<ref name="Sko"/>,<ref>Modèle:Vid, Dailymotion « Interview de Roman Polanski à propos de La Neuvième Porte », consulté le 8 juillet 2011.</ref>. Il s'établit ensuite à Londres où il connait Modèle:Citation, réjoui de découvrir l'industrie du cinéma britannique qu'il intègre facilement, nonobstant sa méconnaissance d'alors de la langue anglaise<ref name="Sko"/>.

Il met finalement en scène son second long métrage, un thriller produit par Gene Gutowski et coécrit avec Brach, ayant pour thème la schizophrénie : Répulsion, avec Catherine Deneuve. Les critiques le désignent alors comme le digne héritier d'Hitchcock mais certaines seront déçues car elles voyaient en lui un successeur de Luis Buñuel<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>

En 1964, il se rend dans le comté de Northumberland afin d'y tourner une comédie noire et misanthrope, proche du théâtre de l'absurde : Cul-de-sac, interprétée par Donald Pleasence et Françoise Dorléac. Ces deux œuvres lui permettent de remporter respectivement un ours d’argent et un ours d’or au Festival de Berlin en 1965 et 1966.

En 1967, le réalisateur retrouve Gutowski, Brach et Komeda pour écrire, produire et réaliser la comédie horrifique Le Bal des vampires, son premier film en couleurs et en CinemaScope. Cette réalisation se veut une parodie burlesque des productions de la Hammer<ref name="Jean Tulard 1995, page 694">Article consacré à Roman Polanski dans Le Dictionnaire du cinéma : les réalisateurs (1895-1995) dirigé par Jean Tulard, éditions Robert Laffont, 1995, Paris, page 694</ref>. Polanski y tient le haut de l'affiche avec la comédienne américaine Sharon Tate. Ils sont devenus amants sur le tournage et se marient à Londres le Modèle:Date-. La réception très médiatisée au Modèle:Lien dans le Mayfair reflète le bouillonnement culturel du Londres des Swinging Sixties avec des stars invitées en tenue pop et victorienne, dansant sur une musique psychédélique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Reconnaissance hollywoodienne (1968-1970)

Fichier:Polanski 1969.png
Roman Polanski en 1969.

Roman Polanski est repéré par le jeune producteur américain Robert EvansModèle:Note qui lui confie la réalisation de son premier film hollywoodien, produit par Paramount : le thriller fantastique Rosemary's Baby adapté du best-seller éponyme d'Ira Levin. L'histoire est celle d'une jeune femme victime d'une secte de sorciers octogénaires adorateurs de Satan, qui fait d'elle la mère de l’Antéchrist. Le livre est, selon Polanski, un Modèle:Citation. Le réalisateur est cependant agnostique et décide, lors de l'écriture du scénario, de ne pas garder l'aspect surnaturel de l'histoire, Modèle:Citation<ref name="p.292-L1" group="L1">Modèle:P.292.</ref>. Le rôle principal est confié à Mia Farrow alors que celui de son mari est attribué à John Cassavetes.

Produit pour un budget de deux millions de dollars, Rosemary's Baby se hisse au sommet du box-office de 1968, lance la mode des thrillers sataniques (L'Exorciste, La Malédiction…) et est reconnu par la critique comme l'un des chefs-d'œuvre du cinéma fantastique dans sa manière de suggérer l'horreur et de jouer de l'angoisse surnaturelle dans la banalité quotidienne<ref>Claude Beylie dans la fiche consacrée à Rosemary's Baby, in Les Films clés du cinéma, éditions Larousse, 1996, Paris</ref>. Deux fois nommé aux Oscars en 1969, le film vaut à Ruth Gordon, la voisine maléfique, la statuette du meilleur second rôle féminin. Polanski se voit quant à lui remettre le David di Donatello de la meilleure réalisation étrangère. En 2014, Rosemary's Baby est sélectionné dans le National Film Registry de la Bibliothèque du Congrès pour être préservé comme étant Modèle:Citation<ref name="CNFRL">Modèle:Lien web.</ref>.

Fichier:Tate murders killers mughshot.png
Les meurtriers de Sharon Tate : S. Atkins, C. Watson et P. Krenwinkel, 1971

Au faîte de sa gloire, Polanski est néanmoins ébranlé par un nouveau drame en 1969 : alors qu'il est en pleine préparation d'un film au Royaume-Uni, une adaptation du roman d'anticipation de Robert Merle Un animal doué de raison, sa femme Sharon Tate, enceinte de huit mois, trois de leurs amis proches, et un ami du jeune gardien de la propriété sont assassinés dans la demeure du couple, à Los Angeles sur Cielo Drive, par des proches de Charles Manson, gourou d'une secte appelée « la Famille » et tueur en série.

Période européenne, puis retour à Hollywood (1971-1976)

Malgré la dépression qu'il traverse, Roman Polanski se plonge dans le travail et développe une adaptation du roman d'Henri Charrière intitulé Papillon<ref name="p.365-L1" group="L1">Modèle:P.365.</ref>. Le projet est néanmoins abandonné, malgré la présence de Warren Beatty au générique, faute de financement<ref name="p.367-L1" group="L1">Modèle:P.367.</ref>. Après la mort de Sharon Tate, Polanski se voit proposer de nombreux scénarios horrifiques qu'il refuse jusqu'au dernier, Modèle:Citation<ref name="p.368-L1" group="L1">Modèle:P.368.</ref>.

Passionné depuis l'enfance par l’œuvre de William Shakespeare, il finit par choisir de tourner une adaptation de la tragédie Macbeth. Le film est en partie produit par Hugh Hefner et la filiale de production du groupe Playboy après les refus successifs des studios hollywoodiens<ref name="p.104-L2" group="L2">Modèle:P.104.</ref>. Le tournage, avec Jon Finch et Francesca Annis dans les rôles principaux, a lieu au pays de Galles et est continuellement retardé à cause des pluies abondantes. Lors de sa sortie en 1971, Macbeth est considéré par la critique comme une réaction de Polanski après le meurtre de sa femme. Selon lui, Modèle:Citation<ref name="p.378-L1" group="L1">Modèle:P.378.</ref>. La violence du film lui est également reprochée mais, d'après Polanski, Modèle:Citation<ref name="p.99-L2" group="L2">Modèle:P.99.</ref>. Malgré l'échec commercial du film, Roman Polanski souhaite en réaliser un autre immédiatement afin de Modèle:Citation<ref name="p.380-L1" group="L1">Modèle:P.380.</ref>.

Il tourne alors en Italie une comédie grinçante à l'humour absurde avec Marcello Mastroianni et Sydne Rome, Quoi ?, sortie en 1972. Le film est pour le réalisateur Modèle:Citation<ref name="p.111-L2" group="L2">Modèle:P.111.</ref>. Polanski ajoute, Modèle:Citation<ref name="p.108-L2" group="L2">Modèle:P.108.</ref>.

Fichier:Second Los Angeles Aqueduct Cascades, Sylmar.jpg
L'aqueduc de Los Angeles, l'un des lieux de tournage de Chinatown (1974).

Alors qu'il souhaite s'installer définitivement à Rome, Roman Polanski se laisse convaincre par Jack Nicholson et le producteur Robert Evans de revenir aux États-Unis afin de travailler sur un projet de film noir intitulé Chinatown<ref name="p.385-L1" group="L1">Modèle:P.385.</ref>. Selon le réalisateur, le scénario original écrit par Robert Towne Modèle:Citation<ref name="p.385-L1" group="L1"/>. Malgré un tournage prévu à Los Angeles qui lui rappelle le drame de 1969, Roman Polanski est fasciné par le projet et réécrit pendant huit semaines le scénario avec Towne<ref name="p.386-L1" group="L1">Modèle:P.386.</ref>,<ref name="p.387-L1" group="L1">Modèle:P.387.</ref>. L'objectif du réalisateur est de Modèle:Citation<ref name="p.116-L2" group="L2">Modèle:P.116.</ref>. Il souhaite également faire un film réaliste et Modèle:Citation<ref name="p.121-L2" group="L2">Modèle:P.121.</ref>.

Le rôle du détective privé, J.J. Gittes, est confié à Nicholson et celui de la femme fatale à Faye Dunaway. Les relations du réalisateur avec cette dernière sont désastreuses pendant le tournage, Polanski reprochant à l'actrice l'attention obsessionnelle qu'elle accorde à son interprétation, à sa coiffure et à son maquillage, mais reconnaît néanmoins n'avoir jamais rencontré une actrice prenant son travail avec autant de sérieux<ref name="p.130-L2" group="L2">Modèle:P.130.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Lors de sa sortie en 1974, Chinatown connaît un grand succès public et critique. Produit pour un budget de six millions de dollars, le film en rapporte près de trente rien qu'aux États-Unis. Il est également récompensé par quatre Golden Globes, dont celui du meilleur film dramatique et de la meilleure réalisation pour Polanski, et reçoit onze nominations aux Oscars, Robert Towne remportant le trophée du meilleur scénario original. En 1991, Chinatown est sélectionné dans le National Film Registry de la Bibliothèque du Congrès pour être préservé comme étant Modèle:Citation<ref name="CNFRL" />. Le film est également considéré comme l'un des meilleurs films réalisés par Roman Polanski et, plus généralement, comme l'un des plus grands films de l'histoire du cinéma<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Après avoir mis en scène l'opéra d'Alban Berg, Lulu, pour le festival de Spolète en Italie en 1974<ref name="p.398-L1" group="L1">Modèle:P.398.</ref>, Roman Polanski revient à Paris où il concrétise un projet d'adaptation du roman de Roland Topor, Le Locataire chimérique<ref name="p.406-L1" group="L1">Modèle:P.406.</ref>. Le Locataire, qu'il fait éclairer par Sven Nykvist, chef opérateur attitré d'Ingmar Bergman, puis qu'il réalise et joue aux côtés d'Isabelle Adjani et de Shelley Winters, voit le jour en 1976. Cependant, même si l'étrangeté paranoïaque et cauchemardesque du récit séduit aujourd'hui les critiques qui considèrent cette œuvre comme l'une de ses plus abouties, cette fable sur l'aliénation urbaine et l'anomie, d'une fantaisie noire proche du délire, est mal reçue lors de sa présentation en compétition au [[Festival de Cannes 1976|Modèle:29e Festival de Cannes]] et ne rencontre pas le succès commercial escompté<ref name="p.409-L1" group="L1">Modèle:P.409.</ref>. Selon Polanski, le film Modèle:Citation<ref name="p.132-L2" group="L2">Modèle:P.132.</ref>. La même année, le réalisateur assure la direction scénique du Rigoletto de Giuseppe Verdi pour l'Opéra de Munich<ref name="p.410-L1" group="L1">Modèle:P.410.</ref>.

Années parisiennes (1979-1999)

Définitivement établi en France à partir de 1978 à la suite d'une affaire d'abus sexuel sur une mineure, Roman Polanski s'engage dans une entreprise de grande ampleur dont Claude Berri est le principal producteur : en mémoire de sa défunte épouse Sharon Tate, le cinéaste réalise un mélodrame rural et romantique, Tess, qu'il considère comme Modèle:Citation<ref name="p.184-L2" group="L2">Modèle:P.184.</ref> et comme son seul film véritablement romantique<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il s'agit de l'adaptation du roman de Thomas Hardy, Tess d'Urberville, qui évoque les malheurs d'une jeune paysanne à l'époque victorienne. Modèle:Citation<ref name="p.149-L2" group="L2">Modèle:P.149.</ref>. Le rôle-titre est confié à Nastassja KinskiModèle:Note,<ref name=":2">Roman Polanski: Wanted and Desired de Marina Zenovich, HBO, 2008.</ref>,<ref>Le Matin, « Nastassja Kinski souffle sa Modèle:50e bougie », consulté le 29 janvier 2011.</ref>,<ref>Barbera Leaming, Polanski, A Biography: The Filmmaker as Voyeur, New York: Simon and Schuster (1981), Modèle:P..</ref>. Le tournage s'étale sur une période de neuf mois sur quatre saisons et dans quarante lieux différents. Pour Polanski, Modèle:Citation<ref name="p.145-L2" group="L2">Modèle:P.145.</ref>,<ref name="Ecran Noir"/>.

La post-production du film est cependant difficile pour le réalisateur qui va jusqu'à parler de l'une des pires expériences de sa carrière<ref name="p.149-L2" group="L2"/>. Afin de respecter les délais de sortie, il doit utiliser simultanément cinq salles de montage afin de trier une quarantaine d'heures de pellicules. Le montage du film s'étale sur une période d'un an où se succèdent deux monteurs différents<ref name="p.149-L2" group="L2"/>. Un conflit éclate alors entre Polanski et Berri, le producteur voulant amputer le film de trente minutes pour faciliter son exploitation, Polanski refusant les coupes et ayant beaucoup de mal à trouver un montage adéquat. Hervé de Luze est finalement engagé pour finaliser le montage et devient dès alors le monteur attitré de Polanski<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Tess est un grand succès, à la fois critique et commercial, lors de sa sortie en 1979, et permet à Roman Polanski de remporter deux César, celui du meilleur film et de la meilleure réalisation<ref>Modèle:Vimeo</ref>,<ref>Modèle:Vimeo</ref>. Le film ne sort que l'année suivante aux États-Unis, les distributeurs étant rebutés par sa longue durée. Mais l'œuvre est un succès outre-atlantique et reçoit le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère ainsi que trois Oscars sur six désignations. Malgré cette réussite, Polanski envisage de mettre un terme à sa carrière de réalisateur, désabusé par le calvaire qu'a été la post-production<ref name="p.487-L1" group="L1">Modèle:P.487.</ref>,<ref name="Ecran Noir">Modèle:Lien web</ref>.

Roman Polanski reçoit ensuite un accueil triomphal pour son retour au théâtre avec la pièce de Peter Shaffer, Amadeus, qu'il met en scène et interprète au côté de François Périer en 1981<ref name="p.267-L2" group="L2">Modèle:P.267.</ref>. Trois ans plus tard, il publie son autobiographie, Roman par Polanski, aux éditions Robert Laffont<ref name=":1" />.

Fichier:Cannes Neptune 1986.jpg
Le galion Neptune construit pour Pirates, ici au port de Cannes au mois de mai 1986 pour la présentation du film au Festival.

Il fait son retour au cinéma avec le film d'aventure Pirates, en hommage aux films d'aventures hollywoodiens des années 1930 qui ont bercé son enfance : ceux entre autres de Michael Curtiz avec Errol Flynn. Le tournage en Tunisie se révèle cauchemardesque. Selon le producteur exécutif Thom Mount, Modèle:Citation<ref name="p.156-L2" group="L2">Modèle:P.156.</ref>. En plus des différents problèmes météorologiques et financiers — le budget passa de treize millions et demi de dollars à trente-trois millions et demi, les acteurs Walter Matthau et Cris Campion ne sont pas à la hauteur des espérances de Polanski<ref name="p.160-L2" group="L2">Modèle:P.160.</ref>. Ce dernier considère Pirates comme son projet le plus difficile, Modèle:Citation<ref name="p.160-L2" group="L2"/>. Présenté hors-compétition lors du [[Festival de Cannes 1986|Modèle:39e Festival de Cannes]] en 1986, Pirates est un désastre critique et commercial, rapportant seulement un peu plus de six millions de dollars de recettes à l'échelle mondiale.

Roman Polanski travaille ensuite sur une adaptation de la bande dessinée Le Sceptre d'Ottokar issue des Aventures de Tintin de Hergé. Le film doit être produit par Steven Spielberg mais ne voit pas le jour, le personnage de Tintin n'ayant pas un potentiel commercial suffisant pour les studios américains<ref>Hervé Gattegno, « La Nouvelle Aventure de Tintin », L'Obs, Modèle:N°, publié le 3 mars 1993, p. 10-19.</ref>.

Polanski accepte alors une commande de la Warner Bros. qui lui laisse toute liberté sur le sujet et le scénario. Il écrit avec Gérard Brach le thriller hitchcockien Frantic dans lequel disparaît l'épouse d'un cardiologue américain, joué par Harrison Ford. Le tournage a lieu à Paris, le réalisateur souhaitant tourner dans sa ville après deux années passées en Tunisie. Modèle:Citation<ref name="p.172-L2" group="L2">Modèle:P.172.</ref>. C'est à cette occasion qu'il rencontre sa future femme, de trente-trois ans sa cadette, Emmanuelle Seigner, qu'il épouse en 1988, l'année de la sortie du film. Le film est un succès critique et commercial modéré.

En 1991, Roman Polanski préside le jury du [[Festival de Cannes 1991|Modèle:44e Festival de Cannes]]<ref>Photographie du jury 1991. Vangelis, qui travaillera sur Lunes de fiel, est troisième en partant de la gauche</ref>. Sa méthode est assez controversée ; on lui reproche de ne pas être ouvert aux autres membres du jury et de les avoir enivrés pour forcer la décision de l'attribution de la Palme d'or. Il ne s'était pas caché de détester toute la sélection, à l'exception de Barton Fink des frères Coen, souvent considéré comme un hommage à son propre univers, notamment sa « trilogie des appartements »<ref>Modèle:OuvrageModèle:Citation bloc</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. C'est ce film qu'il récompensa ainsi au-delà du raisonnable, pour en faire l'œuvre la plus primée de l'histoire du festival : outre la Palme d'or, le jury, sous son impulsion, lui décerne le prix de la mise en scène et le prix d'interprétation masculine pour John Turturro dans le rôle-titre. La presse décria beaucoup le déséquilibre du palmarès, car beaucoup de films appréciés dans la sélection furent ignorés, surtout Van Gogh. Le cas ne s'était jamais produit et le délégué général du festival Gilles Jacob prendra des mesures pour éviter qu'un film ne puisse obtenir à nouveau trop de récompenses : la Palme d'or ne peut désormais plus se cumuler avec d'autres prix de la sélection officielle<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>G. Jacob, Ibid, chapitre 54 « Till l'espiègle (un cas d'école) », page 292</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Fichier:Roman Polanski Emmanuelle Seigner Cannes.jpg
Roman Polanski avec Emmanuelle Seigner au festival de Cannes 1992.

Polanski souhaite ensuite changer radicalement de sujet pour son film suivant afin de pouvoir explorer la traîtrise des relations humaines. Il signe alors Lunes de fiel, libre adaptation du roman éponyme de Pascal Bruckner, sur une histoire d'amour tortueuse et perverse qui voit un couple se consumer tout en entraînant un couple d'Anglais rangés dans un maelström érotique autodestructeur. Les rôles principaux sont confiés à Emmanuelle Seigner, Hugh Grant, Kristin Scott Thomas et Peter Coyote. Bien que cela ait été suggéré dans la presse, le réalisateur nie que ce film soit représentatif de sa relation avec sa nouvelle épouse, alors âgée de vingt-cinq ans, ou présente un quelconque caractère autobiographique<ref name="p.183-L2" group="L2">Modèle:P.183.</ref>. Le film n'est pas un grand succès lors de sa sortie en 1992 mais, selon Polanski, Modèle:Citation Toujours en 1992, il dirige pour la scène de l'Opéra Bastille une nouvelle version des Contes d'Hoffmann d'Offenbach avec José van Dam et Natalie Dessay.

Le dramaturge chilien Ariel Dorfman accepte parmi plusieurs propositions celle de Polanski d'adapter pour le cinéma sa pièce à succès, La Jeune Fille et la Mort, racontant les traumatismes subis par les victimes des tortures dans les dictatures d'Amérique latine. Selon Dorfman, Modèle:Citation<ref name="p.186-L2" group="L2">Modèle:P.186.</ref>. Polanski avoue être fasciné par le fait de raconter une même histoire à travers différents personnages, Modèle:Citation<ref name="p.185-L2" group="L2">Modèle:P.185.</ref>. Le film, tourné dans l'ordre chronologique de façon à maintenir l'évolution émotionnelle des acteurs — Sigourney Weaver, Ben Kingsley et Stuart Wilson — est un succès critique, mais un échec commercial lors de sa sortie en 1994<ref name="p.193-L2" group="L2">Modèle:P.193.</ref>. La même année, Roman Polanski joue face à Gérard Depardieu l'un des rôles principaux du film de Giuseppe Tornatore, Une pure formalité.

Il commence en 1996 le tournage d'une production ambitieuse intitulée The Double, librement inspirée d'une nouvelle de Fiodor Dostoïevski, avec John Travolta et Isabelle Adjani dans les rôles principaux. Mais, à la suite de différends avec Travolta concernant des modifications du script, le projet est abandonné alors que les contrats des techniciens sont signés et les décors construits aux studios de Boulogne<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La même année, Polanski préside le jury de la [[Mostra de Venise 1996|Modèle:53e Mostra de Venise]] où il déclenche une polémique après avoir attribué la coupe Volpi de la meilleure actrice à une fillette de Modèle:Nobr : Victoire Thivisol pour Ponette de Jacques Doillon, prix pourtant attribué à l'unanimité<ref>Modèle:Ina</ref>. Polanski se tourne ensuite vers le théâtre et met en scène en 1997 Fanny Ardant dans la pièce de Terrence McNally, Maria Callas, la leçon de chant, qui lui vaut d'être nommé aux Molières<ref>Modèle:Ina</ref>. La même année, il supervise la création d'une comédie musicale adaptée du Bal des vampires, qui démarre à Vienne et entame une tournée triomphale de Stuttgart à Hambourg.

En 1998, il est élu à l'Académie des beaux-arts dans la catégorie Création artistique pour le cinéma et l'audiovisuel (créée en 1985).

Il revient au cinéma avec une adaptation du roman d'Arturo Pérez-Reverte, Le Club Dumas, qu'il intitule La Neuvième Porte, avec Johnny Depp et Emmanuelle Seigner dans les rôles principaux. Selon le réalisateur, le livre est Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le film comporte quelque deux cents effets spéciaux, certains plus convaincants que d'autres selon le propre aveu de Polanski<ref name="p.198-L2" group="L2">Modèle:P.198.</ref> qui le considère comme un échec artistique : Modèle:Citation<ref name="p.205-L2" group="L2">Modèle:P.205.</ref>. Lors de sa sortie, le film rencontre un succès critique et commercial modéré.

Consécration internationale (années 2000)

Modèle:Citation bloc

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Roman Polanski avec Adrien Brody au festival de Cannes 2002.

Au début des années 1990, connaissant le passé de Roman Polanski et son désir de réaliser un jour un film sur la Shoah, Steven Spielberg lui propose de mettre en scène La Liste de Schindler. Polanski refuse, le sujet étant trop proche de son vécu, Modèle:Citation<ref name="p.208-L2" group="L2">Modèle:P.208.</ref>. Le but du réalisateur n'est pas de faire un film autobiographique mais d'utiliser son expérience dans un film de fiction sur le sujet. Lorsqu'il découvre quelques années plus tard les mémoires du pianiste polonais Wladyslaw Szpilman racontant sa survie pendant la Seconde Guerre mondiale, Polanski est convaincu que Modèle:Citation<ref name="p.208-L2" group="L2"/>. Le réalisateur est particulièrement sensible à ce qu'il appelle Modèle:Citation et confie le rôle de Szpilman à Adrien Brody, Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Polanski estime qu'il s'agit de son film le plus personnel et les recherches préalables sont pour lui plus douloureuses que le tournage, Modèle:Citation<ref name="p.213-L2" group="L2">Modèle:P.213.</ref>. Les ruines de Varsovie sont reconstituées aux studios de Babelsberg, le réalisateur refusant de recourir aux images de synthèse. Le Pianiste est présenté en compétition lors du [[Festival de Cannes 2002|Modèle:55e Festival de Cannes]] en 2002 où le jury présidé par David Lynch lui décerne la Palme d'or. Le film est un triomphe aussi bien critique que commercial et reçoit sept Césars l'année suivante dont ceux du meilleur film<ref>Modèle:Vimeo</ref>, de la meilleure réalisation<ref>Modèle:Vimeo</ref> et du meilleur acteur pour Brody<ref>Modèle:Vimeo</ref>. Le Pianiste est également nommé pour sept oscars dont celui du meilleur film et remporte trois statuettes lors de la [[75e cérémonie des Oscars|Modèle:75e cérémonie]] : meilleur réalisateur pour Polanski, meilleur acteur pour Brody et meilleure adaptation pour Ronald Harwood. Malgré les demandes, le cinéaste ne se rend pas à Los Angeles où l'annonce de sa victoire provoque une ovation debout dans l'assistance<ref>Modèle:YouTube</ref>. Remettant le prix, Harrison Ford, acteur de Frantic, s'engage à lui transmettre personnellement le trophée, ce qu'il fait publiquement, cinq mois plus tard, au Festival du cinéma américain de Deauville<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Roman Polanski considère Le Pianiste comme sa meilleure œuvre et déclare, Modèle:Citation<ref name="p.220-L2" group="L2">Modèle:P.220.</ref>.

Après Le Pianiste, Roman Polanski joue dans le film Zemsta (2002) réalisé par son compatriote Andrzej Wajda. L'année suivante, il met en scène Hedda Gabler, le drame du Norvégien Henrik Ibsen, avec Emmanuelle Seigner dans le rôle-titre, au Théâtre Marigny. Puis il supervise à Stuttgart en 2004 et à Berlin en 2005 une nouvelle version de la comédie musicale tirée de son classique Le Bal des vampires<ref name="BDV - Le Monde - 2014">Modèle:Lien web.</ref>.

Alors qu'il souhaite tourner un film que ses enfants puissent voir, Roman Polanski, au cours d'une conversation avec sa femme, se remémore la comédie musicale de Carol Reed, Oliver ! (1968), tirée du roman de Dickens, et choisit de proposer une nouvelle version d'Oliver Twist. Modèle:Citation<ref name="p.225-L2" group="L2">Modèle:P.225.</ref>. Oliver Twist est tourné principalement aux Studios Barrandov de Prague en République tchèque, avec les acteurs Barney Clark dans le rôle titre et Ben Kingsley, pour un budget de Modèle:Nobr d'euros, le plus important dont Polanski ait jamais disposé<ref name="p.233-L2" group="L2">Modèle:P.233.</ref>. Le film est présenté pour la première fois lors du [[Festival international du film de Toronto 2005|Modèle:30e Festival international du film de Toronto]] en 2005 et reçoit des critiques positives mais n'obtient pas le succès commercial escompté.

Fichier:Roman Polański.jpg
Roman Polanski en 2007.

En 2006, Roman Polanski dirige Thierry Frémont au Théâtre Hébertot dans Doute, écrit par John Patrick Shanley<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

L'année suivante, il entreprend de réaliser une adaptation du roman Pompéi de Robert Harris<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ce dernier est engagé pour l'écriture du scénario qui relate la destruction de Pompéi et ses villes environnantes par l'éruption du Vésuve en 79. Le tournage est prévu pour durer cinq mois en Italie, avec Orlando Bloom et Scarlett Johansson dans les rôles principaux, pour un budget de 130 millions de dollars<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Polanski abandonne cependant le projet à la suite de problèmes d'emploi du temps, de financement et de retards de production dus à la grève des scénaristes à Hollywood, entamée à l'été 2007 et terminée en 2008<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2007, il dirige Denis Podalydès, Sara Forestier et Michel Vuillermoz dans Cinéma érotique, l'un des segments du film à sketches Chacun son cinéma, œuvre collective en l'honneur des soixante ans du Festival de Cannes. Lors de la conférence de presse réunissant les différents réalisateurs, dont les frères Coen, les frères Dardenne, David Cronenberg, David Lynch, Pedro Almodóvar, Jane Campion ou encore Alejandro González Iñárritu, Polanski évoque « une occasion unique d'avoir une assemblée de metteurs en scène importants » et déplore la pauvreté des questions qui leur sont posées, avant de partir brutalement<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2009, il réalise Greed, une fausse publicité sur commande de l'artiste plasticien Francesco Vezzoli, avec Natalie Portman et Michelle Williams, dans laquelle il parodie la stratégie et l’esthétique publicitaires lors d'un lancement de parfum<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Adaptations à succès (années 2010)

Le projet Pompéii n'ayant pas abouti, Robert Harris envoie au réalisateur un exemplaire de son roman L'Homme de l'ombre avant même qu'il ne soit publié<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Polanski décide immédiatement de signer l'adaptation de l'ouvrage sur grand écran. L'histoire, qui rappelle au cinéaste les romans de Raymond Chandler, est celle d'un écrivain fantôme engagé pour réécrire les mémoires de l'ancien chef du gouvernement britannique, lui-même inspiré par Tony Blair. Le tournage de [[The Ghost Writer|Modèle:Anglais]] a lieu en Allemagne avec un casting composé d'Ewan McGregor, Pierce Brosnan, Olivia Williams, Kim Cattrall ainsi qu'Eli Wallach. La post-production du film est marquée par l'arrestation à Zurich de Polanski le Modèle:Date-, rattrapé par l'affaire de 1977 (voir infra). Il achève le film de sa cellule puis de son chalet de Gstaad où il est astreint à résidence durant plusieurs mois avant sa libération par les autorités suisses le Modèle:Date-<ref name="p.236-L2" group="L2">Modèle:P.236.</ref>. La première de The Ghost Writer a lieu lors du [[Berlinale 2010|Modèle:60e festival du film de Berlin]] où Polanski se voit décerner l'Ours d'argent de la meilleure mise en scène<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le film est acclamé aussi bien par la presse que le public et Polanski obtient l'année suivante les césars de la meilleure réalisation<ref>Modèle:Vimeo</ref> et de la meilleure adaptation<ref>Modèle:Vimeo</ref>.

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Roman Polanski en 2011.

Durant son assignation à résidence, Roman Polanski développe une adaptation de la pièce Le Dieu du carnage de Yasmina Reza en collaboration avec son auteure. L'histoire est celle de deux couples réglant leurs comptent après une bagarre entre leurs enfants respectifs. La pièce est pour Polanski une Modèle:Citation et représente pour lui un défi artistique, à savoir celui de faire un film en temps réel et dans un lieu restreint<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le tournage, précédé de deux semaines de répétitions intensives, a lieu au studios de Bry-sur-Marne et met en scène les comédiens Jodie Foster, Kate Winslet, Christoph Waltz et John C. Reilly. Rebaptisé Carnage, le film est présenté en compétition lors de la [[Mostra de Venise 2011|Modèle:68e Mostra de Venise]] en 2011 où il reçoit un accueil favorable de la presse et du public et permet à Roman Polanski de remporter l'année suivante le César de la meilleure adaptation, pour la deuxième année consécutive<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Vimeo</ref>. La même année, il fait l'objet d'un documentaire réalisé par Laurent Bouzereau, Roman Polanski : A Film Memoir, tourné en partie pendant son assignation à résidence à Gstaad, et dans lequel il revient sur sa vie et sur sa carrière<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2012, Roman Polanski se rend au Festival de Cannes afin de présenter une version restaurée de Tess dans la section Cannes Classics, ainsi qu'un spot publicitaire intitulé Modèle:Anglais, réalisé pour Prada avec Ben Kingsley et Helena Bonham Carter, qu'il définit comme Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Son agent américain, Jeff Berg, lui fait alors découvrir le texte de la pièce de théâtre La Vénus à la fourrure du dramaturge américain David Ives, inspirée du roman homonyme de Leopold von Sacher-Masoch. Le réalisateur est séduit par l'humour — « Le texte était tellement drôle que je riais tout seul – ce qui est quand même rare. L’ironie de la pièce, qui frôle parfois le sarcasme, était irrésistible », et par l'idée d'offrir un beau rôle à sa femme<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ce huis clos à deux personnages se déroule intégralement dans un théâtre et met en scène l'inversion du rapport de forces entre un metteur en scène hautain et une comédienne apparemment stupide. Le tournage, censé débuter au mois de novembre 2012 au théâtre Récamier avec Emmanuelle Seigner et Louis Garrel dans les rôles principaux, est finalement reporté en janvier 2013 à la suite du remplacement de Garrel par l'acteur Mathieu Amalric<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Présenté la même année en compétition au [[Festival de Cannes 2013|Modèle:66e Festival de Cannes]], La Vénus à la fourrure est plébiscité par la presse et permet à Roman Polanski de remporter un quatrième césar de la meilleure réalisation<ref>Modèle:Vimeo</ref>.

Lors de la promotion de La Vénus à la fourrure, Roman Polanski dévoile travailler sur une nouvelle adaptation d'un roman de Robert Harris, D., à propos de l'affaire Dreyfus et dans laquelle il voit un parallèle entre l'acharnement médiatique et judiciaire envers le capitaine Dreyfus et ses propres déboires avec la presse<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le projet est repoussé à plusieurs reprises, à la suite de nombreuses difficultés de production et de casting<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2014, Roman Polanski réalise le clip du single Modèle:Anglais de sa femme, Emmanuelle Seigner, reprise d'une chanson de Divine du même titre<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La même année, il met en scène une nouvelle version de la comédie musicale tirée de son classique Le Bal des vampires, dont les représentations ont lieu entre octobre 2014 et juin 2015 au Théâtre Mogador à Paris<ref name="BDV - Le Monde - 2014"/>. En 2016, son autobiographie Roman par Polanski est rééditée, enrichie d'un épilogue où le réalisateur revient sur les trois décennies qui ont passé depuis la première publication, notamment sur les récents rebondissements concernant l'affaire de 1977<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref>. La même année, il donne une leçon de cinéma sur la technique cinématographique à la Cinémathèque française où il parraine l'exposition Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Vimeo.</ref>.

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Roman Polanski avec Eva Green et Emmanuelle Seigner lors de la présentation du film D'après une histoire vraie au festival de Cannes 2017.

Alors que son projet sur l’affaire Dreyfus est à nouveau repoussé, Emmanuelle Seigner propose à Polanski la lecture du roman D'après une histoire vraie de Delphine de Vigan, lauréat du Prix Renaudot et du prix Goncourt des lycéens en 2015. Le réalisateur est immédiatement attiré par cette histoire d’une romancière en panne d’inspiration qui se retrouve confrontée à une admiratrice de plus en plus intrusive et toxique : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Polanski contacte alors le producteur Wassim Béji, détenteur des droits pour le cinéma, et décide avec lui de tourner rapidement le film afin de le présenter dès l’année suivante au Festival de Cannes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le tournage, avec Emmanuelle Seigner dans le rôle de la romancière et Eva Green dans celui de l'admiratrice, est Modèle:Citation pour Polanski, le réalisateur ayant dû renoncer aux répétitions avant de commencer les prises de vues. D'après une histoire vraie est présenté hors-compétition lors du [[Festival de Cannes 2017|Modèle:70e du Festival de Cannes]] où il reçoit des critiques plutôt négatives<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Roman Polanski dévoile une nouvelle version du film quatre mois plus tard lors du Festival du film de Zurich où il explique dans un entretien qu'il n'avait pas pu Modèle:Citation et ajoute être Modèle:Citation du montage final<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Lors de sa sortie en salle, le film divise de nouveau la critique et connaît un échec commercial<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Fichier:Frédéric Taddeï, Delphine de Vigan, Roman Polanski et Olivier Assayas - Livre Paris 2017 (33659343375).jpg
Delphine de Vigan, Polanski et O. Assayas, Salon du livre Paris 2017

Toujours en 2017, son œuvre fait l'objet d'une rétrospective à la Cinémathèque française au cours de laquelle il donne également une leçon de cinéma<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La même année, Roman Polanski tourne en Pologne Polanski, Horowitz, un documentaire sur son enfance dans le ghetto de Cracovie et son amitié naissante avec le photographe {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ryszard Horowitz<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'Académie polonaise du cinéma lui remet ensuite un Polskie Nagrody Filmowe spécial (« Aigle du cinéma polonais ») pour son film Le Pianiste, considéré comme l'un des plus grands films polonais réalisés depuis les vingt dernières années.

Après sept années de gestation et de latence, Roman Polanski commence le tournage de son projet sur l’affaire Dreyfus fin 2018. Intitulé J'accuse et coécrit avec Robert Harris d'après son roman D., le film se concentre sur la quête du lieutenant-colonel Marie-Georges Picquart, chef du contre-espionnage, pour faire réhabiliter le capitaine Alfred Dreyfus, injustement accusé de trahison. Le projet est développé avec Alain Sarde et Robert Benmussa, les producteurs du Pianiste mais, le réalisateur souhaitant reconstituer tous les décors en studio, le budget atteint la somme faramineuse de 60 millions d'euros, ce qui nécessite la présence d'une vedette américaine afin de pouvoir plus facilement distribuer le film dans le monde entier<ref name="JDD-J'accuse">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le projet est finalement repris par le producteur Alain Goldman qui réussit à convaincre Roman Polanski de tourner le film en français et en décors naturels, ce qui permet de réduire le budget à 22 millions d'euros<ref name="JDD-J'accuse" />. Jean Dujardin est choisi dans le rôle de Picquart et Louis Garrel dans celui de Dreyfus. Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric, Melvil Poupaud, Olivier Gourmet et Grégory Gadebois complètent la distribution. Le réalisateur estime que Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Roman Polanski y dresse également une analogie avec ses démêlés face à la justice américaine : Modèle:Citation<ref name="JDD-J'accuse" />. Conçu comme un thriller sur fond d'espionnage, J'accuse est accueilli chaleureusement lors de sa présentation en compétition officielle à la Mostra de Venise 2019, bien que certains critiques expriment des réserves quant au sous-texte du film<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il remporte le Lion d'argent décerné par le jury présidé par la réalisatrice Lucrecia Martel<ref>Modèle:Lien web.</ref> ainsi que le Prix FIPRESCI. Roman Polanski se voit également décerner le césar de la meilleure adaptation et celui de la meilleure réalisation lors de l'édition 2020. Mais ces récompenses font polémiques (en particulier celle de meilleur réalisateur), ce qui conduit en partie à la démission du conseil d'administration de l'Académie des Césars.

Vie privée

Mariages et paternité

Barbara Lass

Fichier:Barbara Kwiatkowska.JPG
Barbara Lass-Kwiatkowska, 1959

Roman Polanski épouse en premières noces l'actrice polonaise Barbara Lass qu'il dirige dans plusieurs de ses courts métrages. Leur union dure trois ans, de 1959, année de leur mariage, à 1962, celle de leur divorce<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Sharon Tate

Fichier:Sharon Tate in Eye of the Devil trailer 2.jpg
Sharon Tate, 1967

Le Modèle:Date-, il épouse à Londres l'actrice américaine Sharon Tate, rencontrée deux ans plus tôt sur le tournage du film Le Bal des vampires<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le couple s'installe ensuite à Los Angeles dans une villa construite sur les collines d'Hollywood et précédemment habitée par le producteur de musique Terry Melcher<ref name="PM - Sharon Tate">Modèle:Lien web.</ref>.

Le Modèle:Date-, alors que Roman Polanski se trouve à Londres pour préparer un tournage, Sharon Tate, alors enceinte de huit mois et demi, est assassinée à leur domicile avec quatre de ses amis par des membres de la communauté appelée Modèle:Citation dirigée par le criminel Charles Manson. Elle est notamment poignardée seize fois, et son sang est utilisé pour écrire Modèle:Citation (Modèle:Citation) sur la porte d'entrée<ref name="PM - Sharon Tate" />.

Fichier:Tate family grave.JPG
La tombe de la famille Polanski au Holy Cross Cemetery de Culver City en Californie. Sharon, son fils Paul, sa mère Doris et sa sœur Patti y sont enterrés.

Les premières recherches pour identifier et retrouver les meurtriers sont infructueuses. Polanski est alors harcelé par les médias et les paparazzis, certains allant jusqu'à insinuer que les meurtres sont le résultat d'un style de vie dépravé<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le réalisateur tient une brève conférence de presse afin d'honorer la mémoire de sa femme et dénoncer les dérives des journaux, Modèle:Citation<ref name=":2" />,<ref name="A Film Memoir">Modèle:Ouvrage</ref>. Une fois les assassins arrêtés, il est révélé que Manson souhaitait se venger de Terry Melcher, ce dernier ayant refusé de produire un disque de ses compositions, sans savoir que celui-ci avait déménagé. La perte de Sharon Tate est pour Polanski Modèle:Citation<ref name="A Film Memoir" />. Dans son autobiographie, le réalisateur écrit que le meurtre de sa femme est Modèle:Citation et explique que sa personnalité optimiste laissa place à un Modèle:Citation, une Modèle:Citation et la Modèle:Citation<ref group="L1" name="p.360-L1">Modèle:P.360.</ref>. Le fils de Sharon Tate et Roman Polanski, mort in utéro, est prénommé Paul Richard Polanski et enterré avec Sharon.

En 2005, il remporte un procès en diffamation contre Vanity Fair. Le magazine est condamné à lui verser des indemnités de soixante-quinze mille euros pour avoir affirmé dans un article que le réalisateur avait fait des avances à une Modèle:Citation, avant même l'enterrement de Sharon Tate. Polanski déclare lors du procès qu'il s'agit d'un Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Emmanuelle Seigner

[[Fichier:Roman_Polanski_Emmanuelle_Seigner_Césars_2011.jpg|vignette|Polanski avec sa troisième épouse, l'actrice Emmanuelle Seigner, ici à la [[36e cérémonie des César|Modèle:36e des Césars]] en 2011.]] En 1985, Roman Polanski rencontre l'actrice française Emmanuelle Seigner par l'intermédiaire de l'agent artistique Dominique Besnehard. Le couple se marie le Modèle:Date- dans le Modèle:8e de Paris. Ils ont deux enfants, Morgane, actrice et réalisatrice née en 1993, et Elvis, musicien né en 1998<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dans un entretien accordé à Paris Match en 2012, Roman Polanski déclare Modèle:Citation<ref name=":1" />.

Le couple habite Paris<ref>Modèle:Lien web.</ref> et possède un chalet à Gstaad (Suisse), le Modèle:Citation, acheté en 2006<ref>Modèle:Lien web.</ref>, ainsi qu'un appartement à Cracovie (Pologne)<ref name="Figaro-2016-05-31">Voir sur lefigaro.fr.</ref>.

Autres

Dans une interview à Paris Match, Roman Polanski indique qu'une femme l’a contacté « en disant que Sharon (Tate) ne portait pas un garçon mais une fille, et que c’était elle, sauvée par les assassins. Depuis, elle (lui) envoie des lettres, des cadeaux, des photos. Elle a changé son nom de Rosie Blanchard en “Rosie Tate Polanski” », alors qu'elle est née deux ans après la mort de Sharon. Un jour à Gstaad, un jeune couple a sonné à la porte de Polanski et le jeune homme lui a dit : « Rosie, ta fille. C’est ma mère, je suis ton petit-fils ! »<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>.

Foi

Né d'un père juif et d'une mère catholique, Roman Polanski se définit comme athée<ref name="E"/>,<ref>Modèle:Article</ref>.

Poursuites judiciaires et accusations de viol

Modèle:Article détaillé

Condamnation pour rapports sexuels illégaux et conséquences

Fichier:Mug shot of Roman Polanski.png
Photographie d'identité judiciaire de Roman Polanski (1977).

Le 10 mars 1977, à la suite d'une séance de photographie, Roman Polanski, alors âgé de quarante-trois ans, a une relation sexuelle avec Samantha Gailey, une jeune fille de treize ans<ref name="Toobin-NewYorker">Modèle:Lien web.</ref>. Le lendemain, il est arrêté et inculpé, accusé par l'adolescente de l'avoir droguée et violée<ref name="SG-LK-2010">Modèle:Lien web. {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « The People of the State of California Vs. Roman Raymond Polanski », 24 mars 1977 (consulté le 19 octobre 2017), sur haoui.com. (fr) Traduction française par haoui.com ici.</ref>. Le réalisateur se défend et parle d'une relation consentie<ref name="Toobin-NewYorker"/>. En mars 1977, la justice retient six chefs d'accusation contre lui : viol sur mineur, sodomieModèle:Note, fourniture d'une substance prohibée à une mineure, actes licencieux et débauche, relations sexuelles illicites et perversion<ref name="Toobin-NewYorker"/>,<ref name="VanityFair-2013">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Le Monde - déraillement judiciaire - 2009">Modèle:Lien web.</ref>. En échange de l'abandon des autres charges par le juge {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Laurence J. Rittenband, chargé de l'affaire, et pour éviter un procès public<ref name=":4">Modèle:Article</ref>, Roman Polanski plaide coupable pour rapports sexuels illégaux avec une mineure<ref name="Wanted & Desired">Marina Zenovich, Roman Polanski: Wanted and Desired, HBO, 2008</ref>,<ref name="Toobin-NewYorker"/>,<ref name=":6">Modèle:Lien web</ref>. Ce délit est punissable d'une peine de prison de quatre ans maximum<ref name=":8">Modèle:Lien web</ref>. En effet, l'avocat de l'adolescente, Me Laurent Silver, instruit par plusieurs experts, considère « qu'un procès public risquerait de lui causer d'importants dommages », et que l'objectif de ses clients « n'est pas de rechercher l'incarcération du prévenu » mais de « l'amener à reconnaître qu'il a fait du mal »<ref name=":6" />. Polanski est condamné à une peine de quatre-vingt-dix jours de détention qu'il effectue à la prison de Chino (Californie), le temps de mener une enquête psychiatrique<ref name=":6" />, puis est libéré pour conduite exemplaire après en avoir effectué quarante-deux<ref name="Wanted & Desired"/>,<ref name="Toobin-NewYorker"/>. L'évaluation psychiatrique lui est favorable<ref group="alpha">Le rapport des deux experts psychiatres, les docteurs Alvin E. Davis et Ronald Markman, indique que « M. Polanski ne présente pas un profil de délinquant sexuel mentalement dérangé ». Conseil du cinéaste, Me Doug Dalton complète : « Ces experts disent que le prévenu ne constitue pas un danger pour la santé et la sécurité des autres personnes. Par ailleurs, il n'a aucun antécédent judiciaire. Il n'est pas sexuellement déviant. Il n'a pas de penchant criminel ». Lire en ligne </ref> mais le juge Laurence Rittenband se ravise et annonce vouloir condamner à nouveau Polanski. Sensible aux critiques de la presse et du public, le juge informe les différentes parties que le réalisateur sera publiquement condamné à une peine indéterminée mais qu'officieusement, il sera libéré après quarante-huit jours s'il accepte de quitter définitivement les États-Unis<ref name="Wanted & Desired"/>,<ref name="Toobin-NewYorker"/>,<ref name=":6" />. Informé par son avocat qu'un emprisonnement d'une durée indéterminée permet néanmoins au juge de prolonger sa peine jusqu'à cinquante ans, et se sentant trahi, Roman Polanski choisit de quitter les États-Unis le 31 janvier 1978 pour se rendre d'abord à Londres puis s'installer définitivement en France, pays refusant l'extradition de ses citoyens et dont il possède la nationalité puisqu'il y est né. La défense et l'accusation dénoncent un abus de pouvoir du juge Rittenband, finalement déchargé du dossier peu de temps après pour Modèle:Citation<ref name="Le Monde - déraillement judiciaire - 2009"/>. Selon Roger Guson, le procureur chargé de l'affaire au moment des faits, le temps passé par Roman Polanski en prison correspond à la totalité de la peine qu'il devait effectuer. L'avocat de Polanski, Me Douglas Dalton, rappelle que « Parmi les 44 prévenus condamnés en 1976 pour « relations sexuelles illégales » dans ce comté, aucun n'a été envoyé en prison d'État »<ref name=":6" />. La justice américaine a cependant toujours refusé de clore l'affaire si le réalisateur ne revenait pas sur le sol américain<ref name="p.468-L1" group="L1">Modèle:P.468.</ref>,<ref name="Wanted & Desired"/>. En 1978, un documentaire intitulé Roman Polanski : Wanted and Desired attaque le juge Rittenband à la fois pour sa vie privée et pour sa gestion de l'affaire Polanski ; il est retiré de l'affaire la même année pour « inconduite judiciaire »<ref name=":2" />,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref name=":3">Modèle:Lien web</ref>.

En 1979, interrogé par Jean-Pierre Elkabbach à la télévision française, Roman Polanski ne nie pas ses penchants pour les « jeunes filles » lorsque le journaliste lui rappelle les faits pour lesquels il est poursuivi par la justice américaine. Il critique ensuite la loi américaine et explique qu'il va prendre soin de rester dans des pays qui ne peuvent pas l'extrader vers les États-Unis et dans lesquels « la relation sexuelle avec une personne de 14 ans n'est pas un crime ». Il affirme par la même occasion qu'il reviendra assurément sous peu devant la justice américaine, ce qu'il ne fera jamais par la suite<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 1993, Roman Polanski s'engage à verser une indemnité de cinq cent mille dollars à Samantha Gailey, devenue épouse Geimer, à la suite d'un procès civil. Selon The New Yorker, le réalisateur ne tient pas cet engagement dans le délai convenu et la somme qu'il a finalement versée demeure inconnue<ref name="Toobin-NewYorker"/>. Selon le quotidien Le Monde, Polanski verse 225 000 dollars, « ce qui met un terme au procès civil »<ref>Modèle:Article</ref>. En 1997, Samantha Geimer dévoile publiquement lui avoir pardonné et a demandé à plusieurs reprises à la justice américaine l'arrêt des poursuites à son encontre pour que cessent également les perturbations et traumatismes dans sa vie<ref name=":3" />. Elle retire officiellement sa plainte<ref name=":6" />. Dans son autobiographie publiée en 2013, La Fille : Ma vie dans l'ombre de Roman Polanski, elle revient sur la traque dont elle a fait l'objet, affirme que Modèle:Citation et ajoute Modèle:Citation<ref name="p.94-L3" group="L3">Modèle:P.94.</ref>,<ref name="L'Obs - SG - 2013">Modèle:Lien web.</ref>.

Elle confie correspondre ponctuellement par courriel avec le cinéaste depuis 2009 et s'exprime sur le pardon qu'on lui a Modèle:Citation : Modèle:Citation<ref name="L'Obs - SG - 2013"/>. Polanski lui a par ailleurs adressé une lettre dans laquelle il assume l'entière responsabilité de l'affaire et écrit : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En septembre 2009, l'affaire revient sur le devant de la scène lorsque Roman Polanski, qui devait y être honoré pour l'ensemble de son œuvre, est arrêté à Zurich dans le cadre d'un traité d’entraide judiciaire pénale que la Suisse a signé avec les États-Unis et par lequel les deux parties s’engagent à se livrer réciproquement les personnes poursuivies pour des faits d’une certaine gravité<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Polanski passe deux mois en prison en Suisse avant que la justice suisse accepte sa libération contre une caution de 4,5 millions de francs suisses (trois millions d'euros)<ref name=":4" /> et d'être assigné huit mois à résidence dans son chalet de Gstaad, muni d'un bracelet électronique. Cette arrestation perturbe le montage du film The Ghost Writer, que le réalisateur supervise durant sa période de réclusion<ref>Modèle:Lien web</ref>. En décembre 2009, la Cour d'appel de Los Angeles rend sa décision (défavorable), à la suite de la demande de Polanski - appuyée par les demandes de Samantha Geimer - de contraindre le tribunal de première instance à rejeter les poursuites pénales contre lui qui sont pendantes depuis 1977 ou, au moins, à procéder à une audition de la preuve<ref name=":3" />.

En février 2010, le procureur chargé de l'affaire en 1977, Roger Gunson, déclare sous serment aux autorités américaines que le défunt juge Rittenband avait bien déclaré à toutes les parties que la peine de prison au pénitencier de Chino correspondait à la totalité de la peine que Roman Polanski devait et a exécuté<ref name="SwissReject-NewYorkTimes">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La justice américaine refuse cependant de faire parvenir son témoignage, placé sous scellés, aux autorités helvétiques, arguant du caractère confidentiel de la pièce, ce qui amène la Suisse à rejeter la demande d'extradition en juillet 2010<ref name="SwissReject-NewYorkTimes" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En avril de la même année, une « cour d'appel californienne rejette une demande d'abandon des poursuites présentée par Samantha Geimer »<ref name=":4" />. Le procureur statue que celle-ci n'a « aucune légitimité pour dicter le cours d'une affaire criminelle, tout comme elle n'est pas habilitée à examiner les preuves détenues par l'accusation ou la défense »<ref name=":8" />.

En 2013, Samantha Geimer qui voit rejeter toutes ses demandes d'arrêt des poursuites judiciaires, écrit à la procureure chargée de l'affaire que « les cas impliquant des célébrités ne devraient pas être utilisés à mauvais escient par ceux comme vous qui cherchent la célébrité et des promotions pour leur carrière »<ref name=":8" />.

En 2014, alors que Polanski se rend en Pologne pour l’inauguration du musée Polin retraçant l’histoire des Juifs polonais, les autorités américaines tentent à nouveau de le faire extrader mais le tribunal de Cracovie rejette leur requête ; « le juge américain obéissait à un ordre illégal émis par ses supérieurs »<ref name=":1" />. Polanski y est juste entendu par un juge et laissé en liberté<ref name=":4" />. L'année suivante, la Cour suprême de Pologne refuse à son tour une demande d'extradition des autorités américaines<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2016, à l'annonce d'une contestation de la Pologne devant la Cour suprême de Pologne d'« une décision du tribunal de Cracovie de ne pas remettre M. Polanski aux États-Unis », « la Cour suprême polonaise refuse de rouvrir la procédure d'extradition, mettant fin définitivement au processus entamé en 2014 à la demande des États-Unis »<ref name=":4" />.

En 2017, à nouveau, son avocat américain « réclame la levée des scellés sur le témoignage du procureur de l'époque (Roger Gunson), confirmant un accord entre toutes les parties », qui « prévoyait que « la peine qu'aurait à subir M. Polanski serait égale à la durée qu'il passerait à la prison de Chino en Californie » pour y subir des tests psychologiques ». Malgré les multiples demandes, la justice américaine refuse de transmettre ce témoignage de 2010 à la Suisse comme à la Pologne, qui prouverait que Polanski a déjà effectué sa peine et permettrait de faire lever son mandat d'arrêt afin qu'il puisse à nouveau voyager librement<ref name=":4" />. En juin de cette même année, Samantha Geimer demande à nouveau l’arrêt des poursuites judiciaires et médiatiques dans cette affaire, sans déni des faits<ref name=":8" />.

Début 2020, Roman Polanski est toujours considéré par Interpol comme un fugitif<ref>Modèle:Article</ref> ; il ne peut circuler librement que dans trois pays : la France, la Pologne et la Suisse<ref>Modèle:Article</ref>. Depuis 2010, le réalisateur a fait l'objet de nouvelles accusations qu'il a toutes contestées<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'affaire de 1977 a suscité plusieurs polémiques, notamment en 2017 lorsque le réalisateur choisit de renoncer à la présidence des César, des associations féministes ayant vivement protesté contre sa désignation, en raison de sa situation judiciaire<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'année suivante, dans le sillage de l'affaire Harvey Weinstein, Roman Polanski est exclu de l'Académie des Oscars en accord avec les nouvelles Modèle:Citation de l’organisation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2019, il intente une action en justice pour réintégrer cette institution, qui rejette sa demande aux motifs de sa « condamnation pénale mais aussi sur son statut de fugitif »<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref group="alpha">Modèle:Lien web</ref>.

Autres accusations de viols et d'agressions sexuelles

Outre Samantha Geimer, onze femmes accusent Polanski d'agressions sexuelles qui auraient eu lieu dans les années 1970. L’artiste conteste fermement ces accusations<ref>« Affaire Roman Polanski : quelles sont les accusations portées contre le réalisateur depuis 1977 ? », sur France Info, le 9 novembre 2019 (consulté le Modèle:Date-).</ref>. Cinq de ces victimes présumées restent anonymes. Leur témoignage a été recueilli contre la promesse d'une récompense de Modèle:Unité, sur un site géré par Matan Uziel, réalisateur et journaliste israélien se décrivant comme « militant féministe »<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":0" />.

Le Modèle:Date-, l'actrice britannique Charlotte Lewis l'accuse d'avoir abusé d'elle en la forçant à avoir une relation sexuelle avec lui lorsqu'elle avait Modèle:Nombre, en 1983<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Mediapart1119"/>. Trois ans après les faits allégués, Charlotte Lewis a tourné dans le film de Polanski Pirates. Modèle:Me Georges Kiejman, l'un des avocats de Polanski, menace alors de poursuivre Lewis en justice pour ses accusations<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La presse interroge la crédibilité de l'actrice, cette dernière ayant reconnu dans un entretien publié en 1999 par le tabloïd britannique News of the World s'être adonnée à la prostitution dès l'âge de quatorze ans et déclaré avoir voulu être la maîtresse de Polanski. Lewis démentira ensuite avoir tenu ces propos en indiquant qu'elle en reste aux déclarations faites à la police de Los Angeles<ref name="Mediapart1119" />,Modèle:Note,Modèle:Note. Questionné par Paris Match, le réalisateur répond que l'accusation de Lewis est un « mensonge odieux » et que l'actrice a donné plusieurs entretiens à la presse après le tournage de Pirates ! dans lesquels elle lui rend hommage<ref name=":0" />. Charlotte Lewis ayant porté plainte contre X pour diffamation à Paris, en juillet 2021, Polanski est mis en examen dans cette affaire - « mesure « automatique » après ce type de plainte, précise son avocat<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name=":5">Modèle:Lien web</ref>,<ref name=":7">Modèle:Lien web</ref>. Constance Benqué, propriétaire du magazine Paris Match, est également mise en examen en avril 2021, pour avoir accordé une « interview de complaisance » ; l'affaire sera jugée devant la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris<ref name=":0" />,<ref name=":7" />.

Le Modèle:Date-, une femme identifiée sous le nom de Modèle:Citation l'accuse de l'avoir agressée sexuellement en 1973, alors qu'elle avait Modèle:Nobr<ref name="Mediapart1119"/>. L'avocat du cinéaste, Modèle:Me Braun, déclare avoir rapporté les accusations à son client qui lui a répondu qu’il ne savait pas Modèle:Citation, et dénonce Modèle:Citation, chargé du dossier de 1977 que Roman Polanski tente une nouvelle fois de clore<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Fichier:Violanski.jpg
Collage féministe : Modèle:Citation, en 2020.

Le Modèle:Date-, une ancienne actrice allemande, Renate Langer, dépose une plainte en Suisse et affirme avoir été violée par le réalisateur dans sa maison de Gstaad alors qu'elle avait Modèle:Nobr ; un mois plus tard, il l'aurait appelée pour s'excuser, lui offrant également un rôle, qu'elle accepte, dans son film Quoi ?<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Mediapart1119" />. La police suisse annonce alors ouvrir une enquête<ref>Modèle:Lien web.</ref> avant de déclarer prescrites les accusations<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Pour sa part, Polanski affirme n'avoir aucun souvenir de la présence de Langer sur son tournage et la justice a considéré que tout était prescrit<ref name=":0" />.

Le Modèle:Date, Marianne Barnard, une artiste américaine, affirme dans un entretien avec le tabloïd britannique The Sun avoir été abusée par Roman Polanski en 1975 alors qu'elle avait dix ans, lors d'une séance photo<ref name="L'Obs2017">« Une femme accuse Roman Polanski de l'avoir agressée sexuellement quand elle avait 10 ans », L'Obs, Modèle:Date-.</ref>,<ref name="Mediapart1119" />. Les faits qu'elle mentionne se seraient produits sur une plage de Malibu où elle avait été amenée par sa mère, qu'elle soupçonne d'avoir arrangé la rencontre<ref>Modèle:Article.</ref>. Dans une série de messages postés sur son compte Twitter, Barnard décrit Polanski comme étant un Modèle:Citation. Polanski dénonce une accusation absurde et sans fondement<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":0" />.

En novembre 2019, Valentine Monnier, une photographe française, accuse le cinéaste de l'avoir violée et frappée en 1975, alors qu'elle était âgée de Modèle:Nobr. Les faits se seraient déroulés dans le chalet du cinéaste à Gstaad, en Suisse. Valentine Monnier, qui fut mannequin et actrice dans quelques films, n’a pas déposé plainte<ref>Modèle:Article.</ref>. Elle explique que c'est en raison de la sortie au cinéma du film J'accuse de Polanski, le Modèle:Date-, qu'elle a pris la décision de parler et que le témoignage de l’actrice Adèle Haenel, rendu public le 3 novembre, lui a donné Modèle:Cita<ref name="Mediapart1119">Modèle:Lien web.</ref>. Polanski dénonce une « histoire aberrante » et dit n'avoir Modèle:Citation<ref name="GattegnoRaya_2019_12_11" />.

Polémique

Le Modèle:Date-, journée internationale des droits de la femme, Modèle:Nobr signent une tribune dans Le Monde dans laquelle elles rappellent que Modèle:Citation. La tribune suscite la polémique sur les réseaux sociaux et auprès de personnalités féministes, comme Caroline De Haas, ou auprès d'autres avocats, comme Me Arié Alimi<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Style et thèmes

Parcours international

Par son cosmopolitisme, sa maîtrise des langues<ref group="alpha">Outre le polonais et le français, Polanski parle couramment l'anglais, l'italien, l'espagnol et le russe. Ses courts et son premier long métrage Le Couteau dans l'eau ont été tournés en polonais. Quoi ? a été tourné en italien et La Vénus à la fourrure en français bien que la pièce dont il est adapté soit en langue anglaise. Toutes ses autres réalisations ont été tournées en anglais.</ref> et son parcours, Polanski est un réalisateur atypique à l'univers pluriel et cohérent<ref name="CP2010">Modèle:Vid Modèle:Article</ref>. La critique évoque chez lui une capacité à se renouveler tout en restant fidèle à certaines préoccupations esthétiques et thématiques<ref name="Jean Tulard 1995, page 694"/>. La diversité des genres qu'il aborde et qu'il s'amuse parfois à confondre (thriller, film historique, drame psychologique, film noir, comédie, film fantastique), la maîtrise technique de ses films et ses audaces formelles en font une figure majeure du Modèle:7e<ref name="Jean Tulard 1995, page 694"/>. Ses courts métrages et Le Couteau dans l'eau sont contemporains du cinéma européen moderne dont il partage certains thèmes et motifs tout en revendiquant un style singulier, marqué par un sens aigu de la narration et une atmosphère malsaine<ref name="FI2013">Modèle:Article</ref>. Polanski apparaît avec l'émergence des nouveaux cinéastes d'Europe centrale dans les années 1960 parmi lesquels Andrzej Wajda et Jerzy Skolimowski, ses collègues et amis de l'école de Łódź<ref>Francis Vanoye, Francis Frey, Anne Goliot-Lété Le Cinéma, repères pratiques, éditions Nathan, 1998, Paris, chapitre « Modernités européennes à l'Est dans les années 60 », page 29.</ref>.

Néanmoins, il outrepasse le cadre du cinéma polonais et prend part à d'autres courants de la cinématographie mondiale : avec Répulsion, Cul-de-sac et Le Bal des vampires, il participe au renouveau de l'industrie britannique<ref name="FI2013"/>. Il devient ensuite l'une des figures de proue du Nouvel Hollywood grâce à Rosemary's Baby et Chinatown<ref name="FI2013"/>. Avec Macbeth, Quoi ? et Le Locataire, il montre son esprit d'indépendance et son attachement au cinéma d'auteur européen<ref name="FI2013"/>. Définitivement établi en France pour raisons judiciaires à partir de Tess, il profite de son prestige international pour collaborer avec plusieurs majors américaines et européennes. Il met sur pied des projets anglophones ambitieux et très coûteux dans lesquels il dirige de grandes stars (Harrison Ford, Sigourney Weaver, Johnny Depp, Jodie Foster…). Polanski bénéficie alors, en toute liberté et à distance, du confort de production d'Hollywood ou de modèles équivalents<ref name="FI2013"/>.

Gilles Jacob distingue Modèle:Citation, Modèle:Citation<ref>Gilles Jacob, La Vie Passera comme un rêve, éditions Robert Laffont, 2009, Paris, chapitre 57 « Apprendre (suite) », p. 301.</ref>.

Œuvre et esthétique

Fichier:Vénus en fourrure Cannes 2013.jpg
Roman Polanski, Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric au Festival de Cannes 2013, pour la présentation de La Vénus à la fourrure.

Pessimiste et reliée aux traumatismes de l'enfance, son œuvre révèle une profonde unité car elle se veut une exploration du mal sous toutes ses facettes : persécution de l'innocence, corruption de l'homme face au pouvoir, triomphe des personnages machiavéliques, occultisme, agression, régression mentale, ambiguïté sexuelle<ref name="Cinémathèque">Biographie de Roman Polanski sur le site de la Cinémathèque française, consulté le 25 juillet 2013.</ref>… Elle illustre les passions excessives et les tréfonds les plus noirs de l'âme humaine ainsi que les méandres de l'oppression psychologique<ref name="Cinémathèque"/>. Le réalisateur crée un univers cérébral et tortueux dans lequel se côtoient un ton absurde, ironique et paranoïaque et plusieurs visions fantastiques<ref name="Cinémathèque"/>. Dans ses fictions marquées par l'inquiétante étrangeté, l'individu, à la fois victime de ses actions, du monde extérieur et de son entourage, peut basculer à tout moment dans la folie, la mort ou l'autodestruction<ref name="Cinémathèque"/>. Dès le début de sa carrière, il alterne adaptations littéraires ou théâtrales et scénarios originaux. Après la disparition de Gérard Brach, son ami et coscénariste attitré, il ne signe plus que des adaptations. Même si Libération déclare que Polanski ne fut qu'un adaptateur, les films « originaux » étant des relectures d'imaginaires et de formes préexistants (aucun film n'est cité dans l'article même si la définition correspond bien à Chinatown, Pirates, Le Bal des Vampires…)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Sa vision du monde est rapprochée de Franz Kafka et son style de la Mitteleuropa pour son mélange de bizarrerie, de bouffonnerie et de noirceur<ref name="Inrocks2013">Modèle:Article.</ref>. Toutefois, l'empreinte du cinéma classique hollywoodien et des comédies noires anglaises des années 1950 est également notable<ref name="Inrocks2013"/>.

Ses longs métrages se distinguent par un découpage minutieux, une économie des mouvements de caméra et une composition sophistiquée (distorsion des perspectives, cadrages étouffants, lumière stylisée, disproportion entre les objets du décor et la position des acteurs, etc.)<ref name="FI2013"/>. La bande sonore se veut plate et s'attache à reconstituer des détails apparemment sans importance au détriment d'une mise en relief plus globale<ref name="FI2013"/>. Ses génériques, souvent confiés à de grands graphistes (Jan Lenica, Maurice Binder, André François, Jean-Michel Folon), réfléchissent la nature administrative, nominative, de ses récits.

On retrouve, dans ses films, un goût de la difformité, du grotesque et de l'humour noir<ref name="FI2013"/>. En plus de Kafka, des analogies sont établies avec Samuel Beckett, Witold Gombrowicz, Bruno Schulz, Jérôme Bosch, Pierre Bruegel l'Ancien, Vincent van Gogh, Fritz Lang, Federico Fellini, Orson Welles et Billy Wilder qu'il considère comme des influences majeures<ref name="FI2013"/>,<ref>Modèle:Vid, Youtube « Interview de Roman Polanski par Thierry Ardisson », consulté le 20 juillet 2013.</ref>,<ref>Modèle:Vid, Ina.fr « Les grands metteurs en scène dans l'émission Apostrophes », consulté le 25 juillet 2013.</ref>,<ref name="Rochebin2011">Modèle:Vid, Youtube « Interview de Roman Polanski par Darius Rochebin dans l'émission Pardonnez-moi en 2011 », consulté le 25 juillet 2013.</ref>. La critique cite également l'empreinte du Limier de Joseph L. Mankiewicz sur La Vénus à la fourrureModèle:Note,<ref>Modèle:Article</ref>. Polanski évoque par ailleurs la découverte déterminante, dans sa jeunesse, de Huit heures de sursis de Carol Reed, Hamlet de Laurence Olivier et la peinture de Jan van Eyck<ref>Modèle:Article</ref>. S'il parle d'Orson Welles comme d'un Modèle:Citation<ref>Modèle:Vid, Ina « Interview de Roman Polanski par Thierry Ardisson (1986) », consulté le 13 mai 2014.</ref>, il dit en revanche avoir été peu inspiré par Alfred Hitchcock sauf pour Répulsion car Psychose avait à l'époque lancé la mode des thrillers schizophréniques<ref name="Truffaut">Modèle:Vid, Youtube « Propos de François Truffaut sur Alfred Hitchock dans l'émission Apostrophe », consulté le 25 juillet 2013.</ref>.

À partir de Chinatown, ses mises en scène passent à un classicisme apaisé mais gardent le climat sombre ou inquiétant, le pessimisme fondamental et le perfectionnisme plastique des débuts<ref name="CP2010"/>. Selon lui, Le Pianiste marque une rupture par sa volonté d'abandonner tous les Modèle:Citation antérieurs<ref name="Lavoignat2002">Modèle:Article.</ref>. Polanski a alors souhaité raconter une histoire difficile sur ton sobre et épuré, exigeant que Modèle:Citation<ref name="Lavoignat2002"/>. Pour les images du film, il a puisé dans ses souvenirs d'enfance et son expérience traumatique du ghetto afin d'être au plus près de la réalité<ref name="Lavoignat2002"/>. Aujourd'hui, il considère Le Pianiste comme son film le plus abouti<ref>Modèle:Vid, Youtube « Interview de Roman Polanski (Cannes, 2013) », consulté le 15 mai 2014.</ref>. Pirates et Oliver Twist s'inscrivent, quant à eux, dans un cadre à part comme hommage nostalgique au cinéma hollywoodien d'antan, avec un message presque optimiste<ref>Roman Polanski sur Écrannoir.fr, consulté le 15 mai 2014.</ref>.

Grand découvreur de talents (Nastassja Kinski, Emmanuelle Seigner, Adrien Brody…), Polanski est également connu pour montrer ses acteurs sous un jour nouveau : le jeu des vedettes qu'il dirige révèle souvent une facette inattendue ou plus opaque<ref name="CP2010"/>.

Thématique

Parmi les thèmes privilégiés du réalisateur, on retrouve essentiellement :

  • La perversion, le malsain
  • L'étrange, le dissonant
  • L'élégance
  • Le corps et la puissance physique.

La cruauté du destin de ses personnages est mise en œuvre avec un plaisir pervers dans un contexte culturel se voulant relevé, élitaire ou sophistiqué, ce qui accentue précisément l'impression de malaise. Ses films se situent souvent dans un univers clos et théâtralisé dont la représentation est déréalisée par l'intervention de la violence ou de l'irrationnel (l'appartement dans Répulsion, Rosemary's Baby, Le Locataire, Lunes de fiel et Carnage, l'auberge d'Europe centrale et le château médiéval dans Le Bal des vampires, le manoir entre ciel, terre et mer de Cul-de-sac, le voilier du Couteau dans l'eau, la villégiature en haut de falaise dans La Jeune Fille et la mort, le ghetto de Varsovie dans Le Pianiste, la maison insulaire de The Ghost Writer, la salle de théâtre dans La Vénus à la fourrure…). La frontière entre réalité, hallucination, monde quotidien et cauchemar est abolie<ref name="FI2013"/>.

Lorsqu'il est amené à filmer la nature, Polanski cherche à lui donner une dimension picturale et fait en sorte qu'elle rappelle la campagne polonaise de son enfance (Tess, Oliver Twist)<ref name="CP2010"/>,<ref name="FI2013"/>. Par ses derniers films dans lesquels il réduit ostensiblement ses budgets colossaux (Carnage, La Vénus à la fourrure), il appelle de ses vœux à une nouvelle fusion entre théâtre et cinéma afin de retrouver des histoires plus simples et émouvantes, sans les artifices, la complexité ou l'extrême violence des productions majoritaires<ref>Modèle:Vid, Youtube « Interview de Roman Polanski par Darius Rochebin dans l'émission Pardonnez-moi », consulté le 20 juillet 2013.</ref>.

Les principales caractéristiques de son œuvre sont donc<ref>Selon Jean Tulard (édition 1995 de son Dictionnaire des cinéastes, [[[:Modèle:P.]]])</ref> : Modèle:Colonnes

Méthodes de travail

Polanski est connu pour être un cinéaste très énergique et minutieux, obsessionnellement attentif au moindre détail<ref name="FI2013"/>. Contrairement à plusieurs de ses confrères, il revendique une parfaite connaissance des caméras, de l'optique et du son : ses compétences dépassent souvent celles de ses techniciens dont il serait en mesure d'occuper la fonction<ref name="FI2013"/>. Ses savoirs ont été acquis lors de sa formation en école de cinéma où il dut tourner à tous les postes sur les courts métrages de ses camarades<ref name="FI2013"/>. Il eut également pour exercice d'analyser et de reproduire les plans de classiques du cinéma<ref name="FI2013"/>. Le cinéaste vante régulièrement l'enseignement de ses professeurs de Łódź qui l'encourageaient à approfondir ses compétences pratiques<ref name="FI2013"/>. Par ailleurs, ceux-ci l'incitaient à trouver instinctivement les compositions révélatrices de son style<ref>Modèle:Vid, Canal + « Interview de l'équipe de La Vénus à la fourrure par Pierre Zeni lors du festival de Cannes 2013 », consulté le 29 juillet 2013.</ref>. Polanski explique que certains cours étaient obligatoires sous peine de renvoi et que les leçons de photographie étaient primordiales<ref name="Lavoignat2002"/>. L'idée fondamentale qu'il a retenue est que le cinéma, Modèle:Citation<ref name="Lavoignat2002"/>. Revendiquant, en ce sens, une approche extrêmement cadrée de la mise en scène, il a toujours refusé d'être rapproché de la Nouvelle Vague françaiseModèle:Note dont il déplore le manque de professionnalisme et la méconnaissance technique<ref name="Inrocks2013"/>,<ref>Biographie de Roman Polanski sur l'encyclopédie Universalis, consulté le 29 juillet 2013.</ref>,<ref>Pierre Arbus, « Les chemins de l'aveu » (site pédagogique consacré à roman Polanski), consulté le 29 juillet 2013.</ref>.

À l'exception du Pianiste et d'Oliver Twist, qu'il a tout de même supervisés, Polanski a rédigé seul ou coécrit le scénario de tous ses longs métrages, estimant que la phase d'écriture constitue une partie de la mise en scène<ref name="Lavoignat2002"/>. S'il n'est pas crédité comme auteur au générique de Chinatown en raison des accords entre syndicats professionnels américains, il a toutefois décidé des axes dramatiques majeurs du film (la scène d'amour entre les protagonistes, le dénouement tragique), entrant en conflit avec le scénariste attitré Robert Towne<ref name="Lavoignat2002"/>. Comme ancien élève des Beaux-Arts, Polanski fonctionne par croquis ou dessins humoristiques pour visualiser scènes et personnages, à l'instar de Fellini<ref name="Truffaut"/>.

Adepte du cinéma de studio, notamment pour l'importance qu'il donne au décor, Polanski utilise plusieurs trucages de pointe et des incrustations numériques dans ses dernières réalisations<ref name="CP2010"/>. Il fait souvent appel aux progrès des industries techniques comme ce fut le cas pour l'utilisation de la Louma sur Le Locataire ou de la technologie Dolby System sur Tess qui n'était pas encore maîtrisée en France<ref>Modèle:Vid, Youtube « Roman Polanski à la projection de son film Tess à la Cinémathèque française », consulté le 20 juillet 2013.</ref>.

Extrêmement exigeant et désireux de garder le contrôle absolu sur ses films, de l'écriture à la distribution, en passant par le montage et le mixage, Polanski demande à ses comédiens et ses collaborateurs un engagement total : il se démarque par une manière très physique d'occuper le lieu de tournage et par une direction d'acteurs autoritaire qui lui a valu des frictions notables avec John Cassavetes, Jack Nicholson, Faye Dunaway, Johnny Depp ou encore Ewan McGregor<ref name="CP2010"/>,<ref>Modèle:Vid Modèle:Article.</ref>. Il évite autant que possible les storyboards<ref name="Lavoignat2002"/>. Généralement, il prépare ses interprètes en incarnant devant eux tous les rôles et établit, quand il le peut, son découpage de plans aux répétitions, lorsqu'il les voit évoluer sur le plateau<ref name="Lavoignat2002"/>,<ref name="Rochebin2011"/>. Emmanuelle Seigner explique qu'il met beaucoup de temps à composer ses plans et règle de manière millimétrique ses cadres, sur le modèle de Fritz Lang et Orson Welles<ref name="Leherpeur2013">Modèle:Article.</ref>. Elle ajoute qu'il inscrit le corps de l'acteur dans ses images avec Modèle:Citation<ref name="Leherpeur2013"/>.

Filmographie

Réalisateur

Courts métrages

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Longs métrages

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Acteur

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Nota bene : Roman Polanski ne se crédite jamais comme acteur dans ses propres films comme Le Bal des vampires, Quoi ? et Le Locataire.

Scénariste

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Producteur

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Théâtre

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Opéra

Musique

Dans la fiction

Distinctions

Fichier:Al Gwiazd Roman Polański.JPG
Empreinte de la main de Polanski sur la Promenade des étoiles à Międzyzdroje (Pologne)

Roman Polanski a reçu plusieurs récompenses au cours de sa carrière, dont un oscar, trois Golden Globes, une palme d'or au Festival de Cannes, trois BAFTA, un ours d'or au Festival de Berlin et dix césars. Il est également commandeur dans l'ordre des Arts et des Lettres<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Récompenses

Cinéma

Fichier:Roman Polanski 2011.jpg
Roman Polanski se rendant au déjeuner des nommés de la 36e cérémonie des César de 2011.

Théâtre

Nominations

Cinéma

Théâtre

Décorations et honneurs

Box-office

Box-office des films réalisés par Roman Polanski
Film Budget Modèle:Nobr Modèle:Pays Modèle:Monde Monde
Le Couteau dans l'eau (1962) Modèle:N/A Modèle:N/A Modèle:Unité Modèle:N/A
Répulsion (1965) Modèle:Unité Modèle:N/A Modèle:Unité Modèle:N/A
Cul-de-sac (1966) Modèle:N/A Modèle:N/A Modèle:Unité Modèle:N/A
Le Bal des vampires (1967) Modèle:Unité Modèle:N/A Modèle:Unité Modèle:N/A
Rosemary’s Baby (1968) Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:N/A
Macbeth (1971) Modèle:Unité Modèle:N/A Modèle:Unité Modèle:N/A
Quoi ? (1972) Modèle:N/A Modèle:N/A Modèle:Unité Modèle:N/A
Chinatown (1974) Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:N/A
Le Locataire (1976) Modèle:N/A Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:N/A
Tess (1979) Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:N/A
Pirates (1986) Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:N/A
Frantic (1988) Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:N/A
Lunes de fiel (1992) Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:N/A
La Jeune Fille et la Mort (1994) Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:N/A
La Neuvième Porte (1999) Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité
Le Pianiste (2003) Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité
Oliver Twist (2005) Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité
The Ghost Writer (2010) Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité
Carnage (2011) Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité
La Vénus à la fourrure (2013) Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité
D'après une histoire vraie (2017) Modèle:Unité Modèle:N/A Modèle:Unité Modèle:Unité
J'accuse (2019) Modèle:Unité Modèle:N/A Modèle:Unité Modèle:Unité
  • Sources : JPBox-Office.com<ref>Modèle:Lien web.</ref> et BoxOfficeMojo.com<ref>Modèle:Lien web.</ref>
  • Légendes : Budget (entre 1 et 10 M$, entre 10 et 100 M$ et plus de 100 M$), États-Unis (entre 1 et 50 M$, entre 50 et 100 M$ et plus de 100 M$), France (entre 100 000 et 1 M d'entrées, entre 1 et 2 M d'entrées et plus de 2 M d'entrées) et Monde (entre 1 et 100 M$, entre 100 et 200 M$ et plus de 200 M$).

Publications

  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Roman Polanski, Roman Polanski's What?, Londres, Lorrimer. 106 pages, 1973 Modèle:ISBN et What?, New York, Third Press, 91 p., 1973 Modèle:ISBN
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Three Film Scripts, Cul-de-sac [scénario original de Roman Polanski et Gérard Brach], Repulsion [scénario original de Roman Polanski et de Gérard Brach], Knife in the Water [Le Couteau dans l'eau, scénario original de Jerzy Skolimowski, Jakub Goldberg et Roman Polanski], introduction et traduction par Boleslaw Sulik, New York, Fitzhenry and Whiteside, 1975. 275 p. Modèle:ISBN
  • Le Locataire [scénario adapté par Gérard Brach et Roman Polanski, d'après le roman de Roland Topor : Le Locataire chimérique], Paris, L'Avant-Scène, 1976
  • Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence

Notes

Modèle:Références nombreuses

Références

Roman par Polanski

Modèle:Références

Roman Polanski : une rétrospective

Modèle:Références

Modèle:Lang

Modèle:Références

Autres

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Liens externes

Bases de données

Modèle:Liens

Autres

Modèle:Palette Modèle:Portail