Camp de concentration de Mauthausen
Modèle:Autre4 Modèle:Infobox Camp de concentration
Le camp de concentration de Mauthausen (ou Mauthausen-Gusen après l'été 1940) était un camp de concentration (KZ ou KL) instauré par le régime nazi du Troisième Reich autour des villages de Mauthausen et de Sankt Georgen an der Gusen en Haute-Autriche à environ Modèle:Unité de Linz.
L'emplacement du camp de concentration de Mauthausen a été sélectionné avec celui du deuxième camp de concentration de Gusen, en mars 1938<ref name="Reconsidered">Modèle:Ouvrage</ref>. On construisit d'abord le premier camp de prisonniers à Mauthausen, mais il se développa avec le deuxième camp de Gusen I pour devenir l'un des plus grands camps de travail en Europe occupée<ref name="Dobosiewicz_W_obronie">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="Bischof">Modèle:Ouvrage</ref>. En plus des quatre camps situés à Mauthausen et dans les environs de Gusen, plus de Modèle:Unité, situés en Autriche et dans le Sud de l'Allemagne dépendaient du complexe de Mauthausen-Gusen et utilisaient les prisonniers comme main-d'œuvre. Parmi les camps annexes du KZ Mauthausen-Gusen se trouvaient des carrières, des fabriques de munitions, des mines, des usines d'armement et d'assemblage d'avions.
En janvier 1945, l'ensemble des camps dirigés depuis le bureau central de Mauthausen rassemblait plus de Modèle:Nombre<ref name="Dobosiewicz">Modèle:Ouvrage</ref>. Le nombre total des victimes est inconnu mais la plupart des sources parlent de Modèle:Unité pour le complexe dans son entier. Les camps formaient l'un des premiers grands complexes concentrationnaires nazis et furent parmi les derniers à être libérés par les Alliés. Les deux camps principaux, Mauthausen et Gusen I, étaient les seuls camps du système concentrationnaire nazi en Europe classés « camps de niveau III », ce qui signifiait qu'ils étaient destinés à être les camps les plus durs à l'intention des « ennemis politiques incorrigibles du Reich<ref name="Dobosiewicz_W_obronie"/> » dont les prisonniers n'étaient pas censés revenir. Mauthausen-Gusen était plus particulièrement destiné à l'élimination par le travail de l'intelligentsia des pays occupés par l'Allemagne lors de la Seconde Guerre mondiale<ref name="Gębik">Modèle:Ouvrage</ref>.
Histoire
KL Mauthausen
Le 7 août 1938, des prisonniers du camp de concentration de Dachau furent envoyés dans la ville de Mauthausen près de Linz en Autriche pour commencer la construction d'un nouveau camp. Le site fut choisi du fait de la proximité d'une carrière de granite<ref name="Dobosiewicz" />. Bien que le camp soit, dès le départ, contrôlé par l'État allemand, il fut fondé comme une entreprise économique par une société privée. Le propriétaire de la carrière Wienergraben située à Mauthausen était une société DEST (sigle de Deutsche Erd- und Steinwerke GmbH). La société, une émanation de Office central SS pour l'économie et l'administration dirigé par Oswald Pohl, loua les terrains destinés à la construction du camp et acheta des terres près de Gusen dès le 25 mai 1938<ref name="Reconsidered" />.
Un an plus tard, la société ordonna la construction du premier camp à Gusen. Le granite extrait de la carrière avait été utilisé pour paver les rues de Vienne mais les autorités nazies envisageaient la reconstruction des principales villes d'Allemagne en accord avec les idées d'Albert Speer et des autres architectes nazis<ref name="Speer">Modèle:Ouvrage</ref>, et de grandes quantités de granit étaient donc nécessaires. Les fonds pour la construction du camp de Mauthausen rassemblaient de nombreuses sources dont des prêts de la Dresdner Bank, de l'Escompte Bank basée à Prague, du prétendu « fonds Reinhardt » issu des biens pris aux prisonniers des camps de concentration et de la Croix-Rouge allemande<ref name="Dobosiewicz" />,<ref name="Red Cross">Oswald Pohl, en plus d'avoir été un haut-gradé SS, dirigeant de la DEST et de nombreuses autres sociétés et de diverses organisations nazies était également le directeur de la Croix-Rouge allemande. En 1938, il transféra 8 000 000 de Reichsmarks à des comptes de la SS qui furent ensuite donnés à la DEST en 1939.</ref>.
Initialement, Mauthausen était uniquement un camp d'internement pour les criminels de droit commun, les prostituées<ref name="Żeromski">Modèle:Ouvrage</ref> et les autres catégories de « criminels incorrigibles<ref name="Heydrich">Comme l'écrivit Reinhard Heydrich dans son mémo du Modèle:1er janvier 1941 ; in Dobosiewicz, Stanisław, op. cit., Modèle:P.</ref> ». Le 8 mai 1939, il fut converti en camp de travail, principalement pour les prisonniers politiques<ref name="Marsalek">Modèle:Ouvrage</ref>.
KL Gusen I, II & III
Modèle:Article détaillé La Deutsche Erd- und Steinwerke GmbH (DEST) commença à acheter des terres à Gusen en mai 1938 pour établir un double camp de concentration à Mauthausen et à Gusen; toutefois, les travaux de construction ne commencèrent qu'à l'automne 1939. En 1938 et 1939, les prisonniers du camp improvisé de Mauthausen devaient se rendre chaque jour à la carrière de Gusen qui était plus productive que la carrière de Wienergraben<ref name="Reconsidered"/>. À la fin de l'année 1939, le camp de Mauthausen, non fini, était déjà surpeuplé du fait du début de la guerre contre la Pologne en septembre 1939. Le nombre de détenus était passé de 1 080 fin 1938 à plus de 3 000 un an plus tard. C'est à cette époque que la construction d'un nouveau camp « pour les Polonais » commença à environ Modèle:Unité de Gusen. Le nouveau camp (par la suite nommé Gusen I) devint opérationnel en mai 1940, mais les carrières de Kastenhof et de Gusen à proximité du nouveau camp étaient déjà exploitées par les détenus de Mauthausen depuis 1938/1939. Les premiers prisonniers furent placés dans les premiers baraquements (No. 7 et 8) le 17 avril 1940 tandis que les premiers transports de prisonniers, principalement des camps de Dachau et de Sachsenhausen arrivèrent le 25 mai<ref name="Dobosiewicz"/>. Le nouveau camp de Gusen évita aux prisonniers de Mauthausen de réaliser les marches quotidiennes entre le camp et les carrières.
Comme à Mauthausen, le camp de Gusen utilisa ses prisonniers en tant que main-d'œuvre esclave dans les carrières de granit mais ces derniers furent également prêtés à diverses entreprises locales. En octobre 1941, plusieurs baraquements furent séparés du camp de Gusen par des barbelés et transformés en un camp de travail pour les prisonniers de guerre (Modèle:Lang-de). Le camp accueillit de nombreux prisonniers de guerre principalement des officiers soviétiques.
En 1942, la capacité de production des camps de Mauthausen et de Gusen atteignit son maximum. Gusen fut agrandi pour inclure le dépôt central de la Schutzstaffel où de nombreux biens pillés dans les territoires occupés étaient triés avant d'être répartis dans toute l'Allemagne<ref name="Dobosiewicz2">Dobosiewicz, op.cit., Modèle:P.</ref>. Les carrières et les entreprises locales avaient de plus en plus besoin de main-d'œuvre, car un nombre croissant d'Allemands était mobilisé dans la Wehrmacht.
En mars 1944, le dépôt SS fut converti en un nouveau sous-camp, Gusen II. Jusqu'à la fin de la guerre, le dépôt servit de camp de concentration improvisé. Le camp abrita entre Modèle:Unité qui étaient privés des commodités les plus élémentaires<ref name="Dobosiewicz_W_obronie"/>. Les détenus de Gusen II ont travaillé à St. Georgen/Gusen à la construction et l'exploitation de l'usine souterraine d'aviation Modèle:Lien<ref name="Reconsidered"/>.
En décembre 1944, une annexe du camp de Gusen fut ouverte près de Lungitz et nommée Gusen III<ref name="Dobosiewicz_W_obronie"/>. Les détenus de Gusen III ont été principalement utilisés dans une boulangerie pour les détenus et pour le stockage de pièces d'aéronefs nécessaires aux usines d'avions Messerschmitt à Gusen et à St. Georgen (usine souterraine B8 Bergkristall)<ref name="Reconsidered"/>. Le nombre croissant de sous-camps ne permit cependant pas d'accueillir l’afflux de prisonniers, ce qui entraîna une surpopulation des baraquements de tous les sous-camps de Mauthausen-Gusen. De la fin 1940 à 1944, le nombre de prisonniers par lit passa de deux à quatre<ref name="Dobosiewicz_W_obronie"/>.
Sous-camps de Mauthausen-Gusen
Comme la production de tous les sous-camps du complexe de Mauthausen-Gusen était en augmentation croissante, le nombre de détenus et de sous-camps augmenta de même. Bien qu'initialement les camps de Gusen et de Mauthausen servissent principalement de source de main-d'œuvre pour les carrières locales, ils furent progressivement intégrés au sein de la machine de guerre allemande à partir de 1942. Pour accueillir le nombre croissant de prisonniers, des sous-camps (Modèle:Lang-de) de Mauthausen furent construits dans toute l'Autriche. À la fin de la guerre, la liste incluait 101 camps, dont 49 importants<ref name="Waller">Modèle:Ouvrage</ref>. Les sous-camps étaient divisés en différentes catégories selon leur principale fonction : Produktionslager pour les usines, Baulager pour la construction, Aufräumlager pour le nettoyage des villes bombardées par les Alliés et Kleinlager (petits camps) où les prisonniers travaillaient spécifiquement pour la SS.
Mauthausen-Gusen en tant qu'entreprise commerciale
La production de Mauthausen-Gusen était supérieure à celle de tous les autres grands camps de travail dont Auschwitz, Flossenbürg, Gross-Rosen ou Natzwiller-Struthof, que ce soit en quantité ou en profits dégagés<ref name="Memoriales">Modèle:Ouvrage</ref>. La liste des sociétés employant des détenus de Mauthausen-Gusen était longue et incluait à la fois des entreprises de taille nationale et des petites sociétés locales. Certaines parties des carrières furent transformées en ligne d'assemblage pour la société Mauser. En 1943, une usine souterraine fut construite à Gusen au profit de la compagnie Steyr. Dans l'ensemble, Modèle:Unité entreprises participèrent à l'exploitation et firent du KZ Mauthausen-Gusen l'un des camps nazis les plus rentables ; il dégagea un bénéfice de Modèle:Unité<ref name="Derela">as per: Modèle:Lien web</ref>,<ref name="Williamson">as per: Modèle:Lien brisé</ref> pour la seule année 1944 soit environ 140 millions d'euros de 2011. Parmi elles<ref name="Memoriales"/> :
- Cartel DEST
- Modèle:Lien (principal producteur de batteries pour les sous-marins allemands)
- IG Farben (principal producteur allemand de médicaments et de produits chimiques... dont le Zyklon B)
- Deutsche Bergwerks und Hüttenbau (exploitant de carrières)
- Eisenwerke Oberdonau (important sidérurgiste<ref name="Eisenwerke">Modèle:Lien web</ref>)
- Flugmotorenwerke Ostmark (fabricant de moteurs d'avions)
- Otto Eberhard Patronenfabrik (fabricant de munitions)
- Heinkel et Messerschmitt (constructeurs aéronautiques)
- Österreichische Sauerwerks (fabricant d'armes légères)
- PUCH (véhicules)
- Rax Werke (machineries et fusées V2)
- Steyr Mannlicher (fabricant d'armes légères)
Les prisonniers étaient également "loués" en tant que main-d'œuvre forcée et étaient exploités dans les exploitations agricoles locales, pour la construction de routes, pour renforcer et réparer les berges du Danube et pour la construction de logements à Gusen<ref name="Reconsidered"/>. Lorsque la campagne de bombardement alliée commença à cibler l'industrie de guerre allemande, les stratèges allemands décidèrent de déplacer les chaînes d'assemblages dans des complexes souterrains pour les protéger. À Gusen I, les prisonniers durent creuser plusieurs larges tunnels dans les collines entourant le camp (nom de code Kellerbau). À la fin de la guerre, les prisonniers avaient creusé Modèle:Unité pour abriter une petite usine d'armement. En janvier 1944, des tunnels similaires furent construits par les détenus de Gusen II (nom de code Bergkristall), d'une superficie de Modèle:Unité, ils accueillirent une ligne de production pour les avions Me 262 et pour les missiles V2. En plus de l'usine aéronautique, Modèle:Unité furent utilisés pour fabriquer divers matériels militaires<ref name="Reconsidered"/>,<ref name="Bergkristall">Modèle:Lien web</ref>. À la fin de l'année 1944, environ Modèle:Unité de Gusen I et II travaillaient dans ces usines souterraines<ref name="Dobosiewicz-tunnels">Stanisław Dobosiewicz, W obronie życia…, op.cit., Modèle:P.</ref> et 6 500 autres travaillaient à l'extension de ces complexes. En 1945, l'usine pour les Me 262 fut terminée avec une capacité de production de Modèle:Unité par mois, même si ce chiffre ne fut jamais atteint<ref name="Reconsidered"/>.
Extermination par le travail
La principale fonction du camp continua en parallèle de son rôle économique. Jusqu'en 1942, il fut utilisé pour l'emprisonnement et l'exécution des opposants politiques réels ou imaginaires<ref name="Bischof"/>,<ref name="Richardson">Modèle:Ouvrage</ref>. Le camp servait les besoins de la machine de guerre allemande et pratiquait également l'extermination par le travail. Si les détenus étaient trop malades ou faibles pour travailler, ils étaient transférés dans le revier (Krankenrevier, dispensaire) ou dans les autres lieux d'extermination. De 1938 à 1941, le camp ne possédait pas de chambre à gaz mais, à partir du printemps 1940, les prisonniers malades étaient transférés au château de Hartheim<ref name="Traveler's Guide">Modèle:Ouvrage</ref> qui se trouvait à Modèle:Unité du camp. Ils y étaient exécutés par injection létale et incinérés dans le crématoire du camp. On construisit, en octobre 1941, dans une cave, une chambre à gaz dotée d'un système d'aération. Le Zyklon B était livré par la firme Slupetzky à Linz. La dernière opération de gazage eut lieu le 28 avril 1945, et on estime à environ 4 000 le nombre de victimes ainsi exécutées. On utilisa à partir de 1942 un Gaswagen, un camion à gaz dont le pot d'échappement était branché à l'intérieur du véhicule pour asphyxier les occupants, qui faisait la navette entre Mauthausen et Gusen<ref name="Abzug">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="Shermer">Modèle:Ouvrage</ref>.
Prisonniers
Catégories
Jusqu'au début de 1940, la majorité des prisonniers étaient des socialistes, des communistes, des anarchistes, des homosexuels et des Roms d'origine allemande, autrichienne et tchécoslovaque. Les Témoins de Jéhovah furent également internés, car ils refusaient la conscription<ref name="Marsalek"/>.
Nombre de prisonniers dans les sous-camps au début de l'année 1945<ref name="Dobosiewicz"/>,<ref name="Camps-numbers"> Le nombre de prisonniers fait référence à la situation au début de l'année 1945 avant la réorganisation du camp et avant l'arrivée de nombreux trains d'évacuation et des marches de la mort</ref> | |
---|---|
Gusen (I, II et III combinés) | 26 311 |
Ebensee | 18 437 |
Gunskirchen | 15 000 |
Melk | 10 314 |
Linz | 6 690 |
Amstetten | 2 966 |
Wiener-Neudorf | 2 954 |
Schwechat | 2 568 |
Steyr-Münichholz | 1 971 |
Schlier-Redl-Zipf | 1 488 |
Au début de 1940, un grand nombre de Polonais furent transférés dans le complexe de Mauthausen-Gusen. Les premiers groupes étaient composés d'artistes, de scientifiques, d'enseignants et de professeurs d'université<ref name="Dobosiewicz"/>,<ref name="Nogaj">Modèle:Ouvrage</ref> arrêtés lors de l'Intelligenzaktion qui désignait l'élimination de l'élite polonaise<ref>Tadeusz Piotrowski, "Poland's holocaust: ethnic strife, collaboration with occupying forces and genocide in the Second Republic, 1918-1947", McFarland, 1998, Modèle:P.</ref>. Gusen II fut nommé Vernichtungslager für die polnische Intelligenz (« Camp de destruction de l’intelligentsia polonaise ») par les Allemands<ref>"Człowiek człowiekowi… Niszczenie polskiej inteligencji w latach 1939-1945 KL Mauthausen/Gusen" Rada Ochrony Pamięci Walk i Męczeństwa, Warszawa 2009</ref>.
Plus tard dans la guerre, les nouveaux prisonniers étaient issus de toutes les catégories d'«indésirables», mais les personnes éduquées et les prisonniers politiques formaient la majorité des détenus. Durant la guerre, de nombreux groupes de républicains espagnols furent également transférés à Mauthausen et ses sous-camps. La majorité d'entre eux avaient fui en France après la victoire de Franco et furent capturés par les forces allemandes après la bataille de France en 1940 ou livrés par les autorités du Régime de Vichy. Le plus important groupe espagnol arriva à Gusen en janvier 1941<ref name="Wnuk">Modèle:Ouvrage</ref>. Les Espagnols portent un triangle bleu marqué de la lettre « S » pour Spanier<ref>Modèle:Article</ref>. Au début de l'année 1941, presque tous les Polonais et les Espagnols furent transférés de Mauthausen à Gusen<ref name="Grzesiuk">Modèle:Ouvrage</ref>. À la suite du déclenchement de l'opération Barbarossa en 1941, les camps accueillirent un grand nombre de prisonniers de guerre soviétiques qui furent gardés dans des baraquements séparés du reste du camp. Ces prisonniers furent les premiers à être gazés dans la nouvelle chambre à gaz au début de l'année 1942. En 1944, des Juifs hongrois et hollandais furent transférés au camp<ref name="Hungarian Jews">Environ Modèle:Unité</ref>. Enfin, Modèle:Unité déportés à Mauthausen au titre du paragraphe 175 ont pu être identifiés, dont moins de la moitié survécurent<ref>Rainer Hoffschildt, Rosa-Winkel-Häftlinge im KZ Mauthausen, Lambda Nachrichten, juin 2001, Modèle:P., ainsi que Modèle:Ouvrage Modèle:Epub Modèle:Isbn emplacements 1011-1018 sur 6260.</ref>.
Tout au long de la guerre, le camp de Mauthausen-Gusen accueillit de petits groupes de prisonniers, principalement issus des autres camps de concentration allemands comme Dachau ou Auschwitz. Dans l'ensemble, durant les derniers mois de la guerre, Modèle:Unité des autres camps de concentration arrivèrent au complexe de Mauthausen-Gusen<ref name="Dobosiewicz-evacuation">Stanisław Dobosiewicz, op.cit., Modèle:P.</ref>.
Beaucoup d'autres périrent durant les marches de la mort du fait de températures glaciales et de l'épuisement. La plupart de ceux qui survivaient à la marche moururent avant d'être enregistrés tandis que les autres recevaient des numéros qui avaient déjà été attribués à des prisonniers qui étaient morts<ref name="Dobosiewicz-evacuation" />. Ils furent accueillis dans les camps existants ou dans le nouveau camp de tentes (Modèle:Lang-de) juste à l'extérieur de Mauthausen où Modèle:Unité devaient utiliser des tentes prévues pour Modèle:Unité et moururent de faim<ref name="Freund">Modèle:Lien web</ref>.
Inégalité
Comme dans les autres camps de concentration, tous les prisonniers n'étaient pas égaux. Leur traitement dépendait largement du système de marquage nazi des prisonniers de même que de leur nationalité et de leur rang au sein du système. Les kapos, prisonniers désignés par l'administration pour surveiller leurs camarades, recevaient des rations supplémentaires et dormaient dans des pièces séparées dans la plupart des baraquements. Himmler ordonna la construction d'un bordel qui fut ouvert en 1942 et était destiné à récompenser les kapos<ref name="nizkor">Modèle:Lien web</ref>.
Femmes et enfants à Mauthausen-Gusen
Bien que Mauthausen-Gusen ait été principalement un camp de travail pour hommes, un camp pour femmes fut ouvert à Mauthausen en septembre 1944 avec des prisonnières issues d'Auschwitz. Par la suite, la majorité provenait des camps de Ravensbrück, Bergen-Belsen, Gross-Rosen et Buchenwald. Il y eut également une soixantaine de gardiennes dans tout le complexe comme à Hirtenberg, Lenzing (le principal sous-camp pour femmes en Autriche) et Sankt Lambrecht.
Les statistiques disponibles sur les détenus de Mauthausen<ref name="Friedlander">Modèle:Ouvrage as quoted in Modèle:Lien web</ref> datant du printemps 1943 montrent qu'il y avait Modèle:Unité âgés de moins de Modèle:Unité, représentant 12,8 % de l'effectif total de 18 665. À la fin mars 1945, ce nombre passa à 15 048 sur 78 547, soit 19,1 %, et reflète l'utilisation accrue d'adolescents polonais, tchèques, russes et des Balkans comme main-d'œuvre forcée avec la poursuite de la guerre<ref name="Myczkowski">Modèle:Ouvrage</ref>. Juste avant la libération du camp, les statistiques concernant les moins de Modèle:Unité faisaient état de Modèle:Unité, Modèle:Unité politiques, Modèle:Unité et Modèle:Unité de guerre soviétiques<ref name="Friedlander"/>.
Orchestre
Comme d'autres camps, Mauthausen possédait un orchestre de détenus, composé de musiciens tenus par les SS de jouer régulièrement des marches militaires ainsi que de la musique populaire ou sérieuse en diverses occasions comme lors des départs des déportés au travail, au retour des kommandos le soir, lors de visites officielles, lors de l'exécution d'un détenu ou pour la distraction des gardiens et officiers<ref>Modèle:Lien web</ref>. Y figurait le ténor et accordéoniste allemand Wilhelm Heckmann qui a contribué à la formation de cet orchestre de prisonniers<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Josef Jira, Tonbandaufzeichnung eines Interviews von Hans Marsalek, 18 avril 1972, Linz. Archive Mauthausen du ministère de l'Intérieur (BMFI), Vienne</ref>. Selon les témoignages, un violoncelle et des guitares auraient été fabriqués dans la menuiserie du camp. Si ces instruments ont disparu, il reste aujourd'hui une contrebasse fabriquée dans le camp par plusieurs détenus affectés à la menuiserie. À l'intérieur de l'instrument figure une inscription manuscrite du détenu Emil Wirbel indiquant que l'instrument aurait été entrepris par l'Autrichien Johann Rothweil en décembre 1942. Plus plate qu'une contrebasse conventionnelle, ses bois ne sont pas ceux utilisés traditionnellement par les luthiers pour les instruments à cordes. La touche est en bois teinté et la pique en métal a été remplacée par une pique en bois.
Rapatriée avec des détenus tchèques après la guerre, la contrebasse est aujourd'hui conservée au mémorial de Terezín<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Traitement des prisonniers
Bien qu'il ne fût pas le seul camp de concentration allemand destiné à l'extermination par le travail (Vernichtung durch Arbeit), Mauthausen-Gusen était l'un des plus sévères et des plus violents. Les conditions de travail étaient jugées particulièrement dures même selon les standards des camps de concentration<ref name="HolocaustMuseum">Modèle:Lien web</ref>,<ref name="Bloxham">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="Burleigh">Modèle:Ouvrage</ref>. Les prisonniers ne souffraient pas seulement de malnutrition, de surpeuplement des baraquements et de violences permanentes de la part des gardes et des kapos<ref name="Grzesiuk"/>, mais devaient aussi effectuer des travaux très durs<ref name="Abzug"/>. Le travail dans les carrières était « réservé » aux prisonniers coupables de prétendus « crimes » dans le camp comme ne pas avoir salué un Allemand.
Le travail dans les carrières, dans une chaleur étouffante ou par des températures de Modèle:Tmp<ref name="Grzesiuk"/>, entraînait des taux de mortalité particulièrement élevés<ref name="Burleigh"/>,<ref name="Mortality">. Ce dernier atteignit 58 % en 1941, à comparer à 36 % à Dachau et 19 % à Buchenwald sur la même période. Dobosiewicz, qui fit l'étude la plus complète, compara divers facteurs et ces estimations sont basées sur le nombre de prisonniers arrivés sur une année et le nombre de morts sur la même année.</ref>. Les rations alimentaires étaient limitées et durant la période 1940-1942, le poids moyen des prisonniers était de Modèle:Unité<ref name="Pike">Modèle:Ouvrage</ref>. Les rations alimentaires journalières estimées à Modèle:Unité durant la période 1940-1942 passèrent à environ 1 300 sur la période 1942-1944. En 1945, les rations étaient encore inférieures et n'excédaient pas Modèle:Unité par jour, moins du tiers de l'énergie nécessaire à un travailleur standard de l'industrie lourde<ref name="Dobosiewicz_W_obronie"/>. Des milliers de détenus moururent de faim.
Les détenus des camps de Mauthausen, Gusen I et II avaient accès à un sous-camp séparé pour les malades appelé Krankenlager. Malgré la présence d'environ Modèle:Unité eux-mêmes prisonniers<ref name="Krukowski">Modèle:Ouvrage</ref>, ces derniers n'avaient accès à aucun médicament et ne pouvaient effectuer que les actes de premiers secours<ref name="Dobosiewicz" />,<ref name="Krukowski" />. Par conséquent, le « camp hospitalier » comme l'appelaient les autorités allemandes, était en fait un mouroir dont peu de prisonniers ressortaient vivants.
La carrière de granite de Mauthausen se trouvait à la base du terrible « escalier de la mort ». Les prisonniers devaient porter des blocs de pierre grossièrement taillés atteignant souvent Modèle:Unité au sommet des Modèle:Unité de l'escalier. De nombreux prisonniers épuisés s'effondraient et entraînaient la chute de ceux se trouvant derrière eux<ref name="Weissman">Modèle:Ouvrage</ref>. Les gardes SS ordonnaient parfois aux prisonniers de se mettre en rang le long d'une falaise appelée « mur des parachutistes » (Modèle:Lang-de)<ref name="Mauthausen-memorial">Modèle:Lien web</ref>. Sous la menace d'une arme, chaque prisonnier avait le choix entre être abattu et pousser le prisonnier devant lui<ref name="Waller"/>. Une telle brutalité n'était pas isolée et les prisonniers furent victimes de nombreuses autres méthodes :
- battus à mort par les SS et les kapos ;
- hypothermie :
- quelque Modèle:Unité moururent après avoir été forcés de prendre une douche froide et de rester nus à l'extérieur par un temps glacial<ref name="Oskarżamy">Modèle:Ouvrage</ref> ;
- en février 1945, 400 malades venus du camp de Sachsenhausen sont laissés nus par -10 °C et aspergés d’eau froide puis les SS massacrent au gourdin ou à la hache les survivants<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>.
- quelque Modèle:Unité moururent après avoir été forcés de prendre une douche froide et de rester nus à l'extérieur par un temps glacial<ref name="Oskarżamy">Modèle:Ouvrage</ref> ;
- fusillés
- notamment selon la méthode de la toise contre laquelle se pose le prisonnier croyant être mesuré, qui est abattu d'une balle dans la nuque par un fusil dont le canon est enfoncé dans un orifice caché dans le mur<ref name=":0" />.
- expériences médicales :
- Aribert Heim, surnommé « docteur la Mort » par les prisonniers, resta sept semaines à Mauthausen, ce qui lui suffit pour mener ses « expérimentations »<ref name="Guardian">Modèle:Article</ref>.
- Karl Gross, autre médecin nazi, infecta des centaines de prisonniers avec le choléra et le typhus pour tester ses vaccins. Entre février 1942 et avril 1944, plus de 1 500 prisonniers moururent des suites de ces expériences<ref name="Holocaust_Museum">Modèle:Lien web</ref>.
- pendaison ;
- inanition ;
- déshydratation ;
- injections de phénol<ref name="Oskarżamy"/> ;
- noyade dans des tonneaux remplis d'eau (Gusen II)<ref name="W_obronie2">Stanisław Dobosiewicz, W obronie…, op.cit. Modèle:P.</ref> ;
- projection contre les clôtures électrifiées<ref name="Maida">Modèle:Lien web</ref> ;
- sortie forcée du camp afin de les abattre en prétendant qu'ils s'échappaient<ref name="Schmidt">Modèle:Ouvrage</ref>.
Après la guerre, l'un des survivants, Antoni Gościński rapporta Modèle:Unité d'exécution des prisonniers<ref name="Oskarżamy"/>. Hans Maršálek estima que l'espérance de vie des prisonniers arrivant à Gusen passa de six mois entre 1940 et 1942 à moins de trois au début de 1945<ref name="Marsalek2">Hans Maršálek (1968) Konzentrazionslager Gusen. Vienne, Modèle:P.; cited in: Dobosiewicz, op.cit., Modèle:P.</ref>.
Paradoxalement, avec la croissance du travail forcé dans les différents sous-camps, la situation de certains prisonniers s'améliora significativement : les rations de nourriture diminuaient, mais l'industrie lourde nécessitant des ouvriers qualifiés, certains (principalement polonais et français) furent autorisés à recevoir des colis alimentaires de la part de leurs familles<ref name="Grzesiuk_food">Stanisław Grzesiuk, op.cit., Modèle:P. et suivantes</ref>.
Évasion de 1945
L'évasion de prisonniers de guerre soviétiques en février 1945 constitue un événement unique dans l'histoire du camp ; elle donna lieu à une chasse à l'homme où tous les fugitifs devaient être exécutés, appelée plus tard par les SS Mühlviertler Hasenjagd, « chasse aux lièvres du Mühlviertel », fidèlement reconstituée dans le film d’Andreas Gruber Hasenjagd – Vor lauter Feigheit gibt es kein Erbarmen (La chasse aux lièvres - pas de pitié par lâcheté). Avec Modèle:Nombre en Autriche, il fut le plus grand succès du cinéma autrichien en 1994.
Témoignages
Cette section contient des extraits de quelques témoignages de rescapés du camp de Mauthausen.
- Pierre Laidet, matricule 62 636<ref>Modèle:Lien web</ref>
L'arrivée des déportés se fait par la porte d'entrée et aussitôt, si c'est un petit groupe, ils viennent directement sur cette place; si c'est un grand convoi, ils passent entre la baraques et les cuisines pour venir se mettre en rang par cinq dans cette cour, au garde à vous.
Sur cette place, nous allons apprendre le premier supplice de cet univers concentrationnaire : l'attente. Nous attendrons pour aller à l'appel, nous attendrons à l'appel, nous attendrons pour aller au travail, nous attendrons pour aller à la nourriture, nous attendrons pour aller dormir. L'attente ... mettez-vous ça dans la tête, la première maladie du déporté a été l'attente...
Pendant ce temps-là, qu'est-ce que nous faisons ? Tranquilles, au garde à vous, les SS derrière nous, nous essayons de découvrir les lieux, de comprendre où nous sommes arrivés ; nous découvrons ces murs de granit, surmontés de cinq rangs de barbelés électrifiés, nous découvrons ces miradors qui sont gigantesques avec des grosses mitrailleuses dans chacun, nous sommes sous haute surveillance.
Pendant cette attente, nous recevons des coups: ce sont les SS qui donnent des coups de crosse, nous n'avons rien fait. Pourquoi nous cognent-ils ? Nous finissons par comprendre que ces coups, c'est pour nous montrer qu'ils ont l'autorité suprême, que nous leur devons l'obéissance absolue, que nous devons tout accepter, que nous ne sommes plus nous-mêmes, nous sommes leur Stück (Stück se traduit en français par: morceau), on ne compte pas les hommes, on compte ein Stück.
Nombre de morts
Comme les Allemands ont détruit une grande partie des documents administratifs et donnaient souvent aux nouveaux prisonniers qui venaient d'arriver les matricules des morts<ref name="Abzug"/>, le nombre exact des morts à Mauthausen est impossible à calculer. Pour compliquer le problème, certains prisonniers de Gusen furent exécutés à Mauthausen et au moins 3 423 furent tués au château de Hartheim à Modèle:Unité du camp. De même, des milliers furent tués dans des chambres à gaz mobiles<ref name="Dobosiewicz-Zamordowani">Stanisław Dobosiewicz, op.cit., Modèle:P.</ref>. Avant la libération des camps le 4 mai 1945, les SS détruisirent les preuves et seules Modèle:Nombre ont pu être identifiées. Dans les jours qui suivirent la libération, le bâtiment administratif principal du camp fut occupé par des prisonniers résistants qui empêchèrent les autres prisonniers de l'incendier<ref name="Dobosiewicz-Samoobrona">Modèle:Ouvrage</ref>. Après la guerre, ce bâtiment fut acheté par l'un des survivants qui le transmit au musée national Auschwitz-Birkenau à Oświęcim<ref name="PAP">Modèle:Article</ref>,<ref name="Muzeum">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien brisé (archive du 16 juillet 2004)</ref>. Certains dossiers du camp de Gusen I furent pris par des prisonniers polonais qui les emmenèrent en Australie après la guerre<ref name=":1" />. En 1969, les documents furent donnés au service international de recherches de la Croix-Rouge<ref name="Dobosiewicz-Zamordowani"/>
Les archives survivantes du camp contiennent les dossiers personnels de Modèle:Unité exécutés dont :
- Modèle:Unité,
- Modèle:Unité,
- Modèle:Unité de guerre soviétiques et
- Modèle:Unité de Modèle:Unité différentes<ref name="Wlazłowski">Modèle:Ouvrage</ref>.
Le registre des morts du KZ Gusen contient également une liste additionnelle de Modèle:Unité.
En plus des dossiers restants des sous-camps de Mauthausen, d'autres importants documents furent utilisés pour donner une estimation du nombre de victimes :
- Un rapport de Józef Żmij, un prisonnier qui a travaillé dans l'administration du camp de Gusen I. Son rapport est basé sur des copies des rapports annuels réalisés entre 1940 et 1944 et sur les rapports journaliers rédigés par le commandant du camp entre le Modèle:1er janvier 1945 et la libération.
- Notes personnelles de Stanisław Nogaj, un autre prisonnier ayant travaillé à l'administration de Gusen.
- Registre des morts rédigé par le médecin chef SS du camp de Mauthausen pour les sous-camps de Gusen (des documents similaires pour les sous-camps de Mauthausen furent détruits).
Du fait de ces sources parcellaires, le nombre de morts dans le complexe concentrationnaire de Mauthausen-Gusen varie considérablement de 122 766<ref name="tablet">Nombre retenu par les autorités autrichiennes après la guerre et qui figure sur le mémorial commémorant les victimes.</ref> et 320 000<ref name="Oskarżamy"/>. Le nombre de 200 000 est également fréquemment donné<ref name="Pike2">David Wingeate Pike, op.cit., p.XII</ref>,<ref name="Wrogom">Modèle:Ouvrage</ref>. Les historiens avancent le nombre de 55 000<ref name="Abzug"/> à 60 000<ref name="Gilbert">Modèle:Ouvrage Selon Martin Gilbert, il y eut Modèle:Nombre à Mauthausen et ses sous-camps durant les quatre premiers mois de 1945. Selon lui, cela représente la moitié des morts de toute l'histoire du camp.</ref> morts pour les quatre camps principaux de Mauthausen et Gusen I, II et III. De plus, 1 042 prisonniers moururent dans les hôpitaux de campagne américains après la libération des camps<ref name="Wlazłowski-numbers">Zbigniew Wlazłowski, op.cit., Modèle:P.</ref>.
Sur environ Modèle:Unité qui furent internés dans le complexe de Mauthausen tout au long de la guerre, seuls 80 000 survécurent<ref name="Hlaváček">Modèle:Ouvrage</ref>.
Libération et héritage
Durant les derniers mois de la guerre, le commandant du camp Franz Ziereis se prépara à une possible offensive soviétique. Les prisonniers durent construire des obstacles anti-chars en granite à l'est de Mauthausen. Le camp accueillit également des prisonniers issus d'autres camps dont les sous-camps de Mauthausen situés en Autriche orientale. Le manque de nourriture déjà flagrant devint dramatique vers la fin de la guerre avec l'arrêt de la distribution des colis alimentaires par la Croix-Rouge. Les prisonniers transférés à l'« hôpital » ne recevaient qu'un pain pour vingt personnes et environ un demi-litre de soupe d'herbe par jour<ref name="Dobosiewicz-food rations">Dobosiewicz, op.cit., Modèle:P.</ref>. On ne sait pas pourquoi les prisonniers de Gusen I et II ne furent pas tous exterminés conformément aux ordres de Himmler ; le plan de Ziereis prévoyait d'emmener tous les prisonniers dans les tunnels des usines souterraines de Kellerbau et de détruire les entrées.
Le 28 avril 1945, sous le prétexte d'une alerte aérienne, quelque Modèle:Unité de Gusen furent emmenés dans les tunnels. Cependant, après quelques heures, tous ressortirent. Selon Modèle:Lien, auteur de plusieurs ouvrages sur l'histoire du camp, l'échec du plan allemand aurait pu être causé par la destruction des câbles de détonation par les prisonniers. Même si ce plan fut abandonné, les prisonniers craignaient que les SS veuillent éliminer les détenus par d'autres moyens. Par conséquent, les prisonniers préparèrent un plan visant à attaquer les baraquements des gardes SS pour s'emparer des armes s'y trouvant<ref name="Dobosiewicz-final">Stanisław Dobosiewicz, op.cit., Modèle:P.</ref>.
[[Image:American (us) Embassy Second World War Photograph Library- Classified Print Collection EA65917.jpg|vignette|alt=À Mauthausen, prisonniers russes et polonais infirmes après des expérimentations médicales au camp, devant un véhicule de la onzième division blindée de la troisième armée américaine qui a libéré le camp.|gauche|À Mauthausen, prisonniers russes et polonais infirmes après des expérimentations médicales au camp, devant un véhicule blindé de la [[11e division blindée (États-Unis)|Modèle:11e blindée]] de la [[3e armée (États-Unis)|Modèle:3e américaine]] qui a libéré le camp.]] Le 3 mai 1945, les SS et les autres gardes commencèrent à se préparer pour l'évacuation du camp. Le jour suivant, les gardes de Mauthausen furent remplacés par des soldats du Volkssturm sans armes et par des unités improvisées formées d'anciens agents de police évacués de Vienne. L'officier de police responsable de l'unité accepta l'autorité de Martin Gerken, jusqu'alors le plus haut gradé parmi les kapos, comme de facto le nouveau commandant du camp. Le travail cessa dans tous les sous-camps de Mauthausen et les prisonniers se préparaient à leur libération ou à la défense des camps contre un possible assaut des unités SS positionnées dans la zone<ref name="Dobosiewicz-final" />. Il y eut effectivement des attaques, mais elles furent repoussées par les prisonniers<ref name="Żeromski" />. Gusen III fut le seul camp principal à avoir été évacué. Le Modèle:1er mai, les prisonniers entamèrent une marche de la mort vers Sankt Georgen mais reçurent l'ordre de retourner au camp quelques heures plus tard. L'opération fut répétée le lendemain, mais elle fut à nouveau annulée. Le 3 mai, les gardes SS abandonnèrent le camp et laissèrent les prisonniers livrés à leur sort<ref name="Dobosiewicz-final" />.
Le 5 mai 1945, le camp de Mauthausen fut libéré par la [[11e division blindée (États-Unis)|Modèle:11e blindée]] de la [[3e armée (États-Unis)|Modèle:3e américaine]]. À ce moment, la plupart des gardes SS avaient quitté le camp de Mauthausen, mais 30 qui étaient restés furent tués par les prisonniers<ref name="Dobosiewicz-liberty">Stanisław Dobosiewicz, op.cit., Modèle:P.</ref> ; un nombre similaire fut tué à Gusen II<ref name="Dobosiewicz-liberty" />. Le sous-camp du col de Loïbl fut le dernier à être libéré le 6 mai.
Parmi les survivants du camp figurait le lieutenant Jack Taylor, officier de l'Office of Strategic Services<ref name="Taylor">Modèle:Lien web</ref> dont le témoignage fut déterminant lors du procès du camp de Mauthausen-Gusen au tribunal militaire de Dachau<ref name="Taylor2">Modèle:Article</ref>. Simon Wiesenthal faisait également partie des survivants du camp tout comme Modèle:Lien, un Juif hongrois, qui rejoignit l'armée américaine et s'illustra lors de la guerre de Corée.
Après la capitulation de l'Allemagne, le complexe de Mauthausen-Gusen fut intégré au sein de la zone d'occupation soviétique de l'Autriche. Initialement, les autorités soviétiques utilisèrent certaines infrastructures des camps de Mauthausen et de Gusen I comme casernements pour l'Armée rouge. Les industries souterraines furent démantelées et envoyées en Union Soviétique. Après cela, entre 1946 et 1947, les camps furent abandonnés et de nombreux équipements furent démantelés par l'Armée rouge et par la population locale. Les forces soviétiques détruisirent les tunnels et se retirèrent de la zone à l'été 1947 et le camp fut cédé aux autorités civiles autrichiennes.
Le site ne devint un mémorial national qu'en 1949. Le 3 mai 1975, le chancelier Bruno Kreisky inaugura le musée de Mauthausen<ref name="Bischof"/>.
À la différence de Mauthausen, la zone occupée par les camps de Gusen I, II et III a été utilisée pour la construction d'habitations après la guerre<ref name="Terrance 2">Marc Terrance, op.cit., Modèle:P.</ref>. Aujourd'hui, il n'existe plus que deux baraquements de la SS, la maison du commandement et le crématoire, à proximité duquel un lotissement pavillonnaire a été construit dans les années 1950.
En 1989, Gerhard Skiba, maire de la ville de Braunau am Inn, commanda un bloc de granite de la carrière de Mauthausen, où tant de détenus moururent d’épuisement en y travaillant ou abattus par les gardes, au comité de Mauthausen. Il le fit installer en face de la maison où Adolf Hitler est né. Sur la pierre figure cette inscription : Modèle:Citation étrangère (Pour la paix, la liberté et la démocratie. Plus jamais le fascisme. À la mémoire de millions de morts).
En 2018, l'Australienne d'origine yougoslave, Annabelle Ciufo, offre au musée juif de Sydney (SJM) la copie d'un album de photographies prises par l'officier responsable de la SS Erkennungdienst au camp de Mauthausen durant la Seconde guerre mondiale, sortie clandestinement du camp et transmise à la famille par un survivant serbe, son oncle Bogden Ivanovic. Certaines de ces photographies ont servi lors du procès de Nuremberg en 1946<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Anciens déportés
Auteurs de témoignages
Parmi les anciens déportés à Mauthausen ou ses annexes à en avoir publié des témoignages, se trouvent :
- Jean Cayrol, Nuit et brouillard, 1945 ;
- Bernard Aldebert, Chemin de croix en 50 stations, de Compiègne à Gusen, 1946, rare témoignage iconographique ;
- Louis Balsan, "Le Ver Luisant", Gaignault-éditeur, 1973.
- Georges Loustaunau-Lacau, Chiens maudits, 1946 ;
- André Ulmann, Souvenirs de voyage, 1946 et Poèmes du camp, Mauthausen, Melk, Ebensee, 1969 ;
- Roger Heim, La sombre route, 1947 ;
- Michel de Boüard, Mauthausen, 1954 ;
- Pietro Caleffi, Si fa presto a dire fame, 1954 ;
- Pierre Daix, La forteresse vide, 1954 ; Tout mon temps, 2001 ;
- Michel Carrouges, Le Père Jacques, 1958 ;
- Paul Tillard, Mauthausen, 1945 ; Le pain des temps maudits, 1962 ;
- Jacques Bergier, Souvenirs de Mauthausen dans Les Mains du miracle, de J. Kessel, 1963 ;
- Joaquim Amat-Piniella, K. L. Reich, 1963 ;
- Manuel Razola, Modèle:Lien, (Triangle bleu. Les Républicains espagnols à Mauthausen, 1969 ;
- Raymond Chanel, Un médecin en Enfer, 1970 ;
- Modèle:Lien, Les Années rouges, de Guernica à Mauthausen, Mercure de France, 1971 ;
- André Lacaze, Le Tunnel, 1978 ;
- Gaston de Bonneval, Déportation. prières, pensées, réflexions, 1985.
- Marie Cadras, Les Enfants de la tourmente, 1995 ;
- Luis Garcia Manzano, La Rondalla de Mauthausen, 2013 ;
- Roger Hassan, films Mauthausen, ma douleur et Un tunnel pour le Reich d'Anice Clement et Jacques Merlaud ;
- Helga Hošková-Weissová, Helga's Diary: A Young Girl's Account of Life in a Concentration Camp, 2013<ref>Modèle:Article</ref> ;
- Marcelino Bilbao Bilbao, Bilbao en Mauthausen, 2020 ;
- Iákovos Kambanéllis, Mauthausen, 1965 à Athènes, traduction française en 2020.
Autres
- Marcelle Alphand, musicienne, franc-maçonne et résistante, morte à Bergen-Belsen
- Francisco Boix, photographe et républicain espagnol, dont l'histoire a inspiré le film Le Photographe de Mauthausen ;
- José Cabrero Arnal, célèbre dessinateur de bandes dessinées ;
- Simon Wiesenthal, célèbre chasseur de nazis ;
- Józef Cyrankiewicz, homme politique polonais ;
- Raymond Chanel, vice-président de l'Armée volontaire, médecin lieutenant-colonel ;
- Gaston Pateau, commissaire de police et résistant français ;
- Marcel Callo, bienheureux catholique français ;
- Claude Lemaître-Basset, homme politique français ;
- Josep Miret i Musté, homme politique catalan;
- Marcelle Mourot, serveuse, résistante ;
- Yvonne Noutari, ouvrière, résistante communiste ;
- Michel Riquet, prêtre et théologien français ;
- Ota Šik, économiste tchécoslovaque, théoricien de la troisième voie et du socialisme à visage humain ;
- Georges Séguy, syndicaliste et homme politique français ;
- Kazimierz Prószyński, inventeur polonais ;
- Pierre Paul Jeanpierre, officier de l'armée française ;
- Anna Letenská, actrice tchécoslovaque ;
- Joseph Imbert, médecin, ancien maire d'Arles ;
- Peter van Pels, l'un des occupants de la cache où vécut Anne Frank ;
- Carlos Greykey, combattant républicain espagnol ;
- Pierre Laidet, résistant français.
- Paul Brusson, résistant belge.
- Jo Attia, gangster français.
Voir aussi
- Liste des camps de concentration nazis
- Amicale de Mauthausen
- Comité autrichien de Mauthausen
- Mühlviertler Hasenjagd (évasion de février 1945)
- Système de marquage nazi des prisonniers
- Procès de Mauthausen
- Le Photographe de Mauthausen (Modèle:Langue) de Mar Targarona
Notes et références
Bibliographie
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- Modèle:Article
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- Jean-Marie Winkler, Gazage de concentrationnaires au château de Hartheim. L'action 14f13 en Autriche annexée. Nouvelles recherches sur la comptabilité de la mort, éditions Tirésias - Michel Reynaud, Paris, 2010 Modèle:ISBN
Liens externes
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Musée et mémorial du camp de Mauthausen
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} KZ Gusen Memorial Committee
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Audiowalk Gusen
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} USHMM United States Holocaust Memorial Museum abrite plus de 500 photographies du camp.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Description des infrastructures du camp
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Association des anciens de prisonniers guerre soviétiques
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Amicale de Mauthausen
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mémorial Mauthausen avec informations sur les camps satellites