Billy Wilder
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Samuel Wilder, dit Billy Wilder, est un réalisateur, producteur et scénariste américain de films noirs et de comédies, né le Modèle:Date de naissance à Sucha (actuelle Pologne, à l'époque dans l'Empire austro-hongrois en Galicie) et mort le Modèle:Date de décès à Beverly Hills (Californie, États-Unis).
Billy Wilder est l'une des figures les plus importantes du cinéma américain du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, notamment des années 1950 et 1960. Quatre de ses films sont présents dans le Top 100 de l'American Film Institute, tout comme pour Alfred Hitchcock et Stanley Kubrick. Il a dirigé quatorze acteurs différents ayant été nommés aux Oscars. Dans le classement du magazine Sight & Sound, il figure à la septième place des plus grands réalisateurs<ref>Modèle:Lien web</ref>. Billy Wilder a obtenu l'AFI Life Achievement Award en 1986, prix remis par l'American Film Institute une fois par an à un acteur ou réalisateur ayant une carrière remarquable.
Maître incontesté de la comédie américaine des années 1950 et 1960, Billy Wilder a su imposer un style moraliste et caustique. Il a abordé des thèmes polémiques dans ses films comiques et tenté de s’opposer à l'opinion dominante ainsi qu’au puritanisme anglo-saxon. Il a exercé ses talents non seulement dans des comédies, mais aussi dans des films noirs ou historiques.
Biographie
Premières années
Issu d'une famille juive autrichienne, Samuel Wilder, du prénom de son grand-père maternel, naît dans une petite ville de l'Empire austro-hongrois dans l'actuelle Pologne<ref name="positif">Modèle:Article.</ref>. Il est tout jeune lorsque la famille s'installe à Vienne, où lui et son frère Wilhelm font leurs études primaires et secondaires<ref name="positif"/>. Son père rêve de le voir devenir avocat ou médecin<ref name="positif"/> mais il quitte rapidement l'université et opte pour une carrière de journaliste. Sa mère a fait un séjour aux États-Unis et était fascinée par Billy the Kid ou les Buffalo Bill Wild West Shows<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, ce qui explique le surnom familial de Billy qu'il adopte ensuite à la place de son prénom officiel, Samuel<ref name="CaC">Biographie de Billy Wilder sur Commeaucinéma.com.</ref>.
Débuts professionnels
Billy Wilder travaille pour un journal viennois, où il est chargé d'articles sur le sport, de faits-divers, et commence également à rédiger des critiques sur les spectacles, notamment le cinéma<ref name="positif"/>. En 1926<ref name="positif"/>, il s'établit à Berlin où il survit un temps en jouant le gigolo<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ou le danseur mondain à l'hôtel Eden<ref name="positif"/>, tout en commençant à écrire des récits et des ébauches d'histoires. Il collabore à un journal allemand local, Berliner Zeitung am Mittag<ref name="positif"/>, puis un tabloïd pour lesquels il rédige des articles mais aussi des nouvelles et des romans-feuilleton à succès, généralement policiers ou burlesques. Ses enquêtes le mettent en contact avec des milieux et des personnes variés et l'amènent à se familiariser avec une diversité de décors et de personnages que l'on retrouve plus tard dans ses films<ref name="positif"/>.
C'est l'époque du cinéma muet. Il travaille, souvent comme nègre pour des scénaristes à succès et collabore avec d'autres professionnels du cinéma, notamment Fred Zinnemann, alors opérateur, et Robert Siodmak. Le succès d'une de ces œuvres, Les Hommes le dimanche (1930) lui vaut de signer un contrat avec l'Universum Film AG en 1929. Il gagne bien sa vie et commence à collectionner des œuvres d'art contemporain, notamment des meubles signés Mies van der Rohe<ref name="positif"/>.
Exil
Son frère, Wilhelm, s'installe aux États-Unis dans le courant des années 1920<ref name="positif"/>. L'arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir le contraint à son tour à l'exil. Billy Wilder séjourne d'abord à Paris, à l'hôtel Ansonia, rue de Saïgon (où vécurent de nombreux exilés allemands et autrichiens)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, où il vit chichement et fréquente un milieu d'expatriés allemands qui compte Franz Waxman, Friedrich Hollaender ou Peter Lorre<ref name="positif"/>. Il coréalise avec Alexandre Esway un film avec Danielle Darrieux (dont c'est déjà, à dix-sept ans, le huitième film), et Pierre Mingand : Mauvaise Graine. Joe May, un metteur en scène allemand, emporte un de ses scénarios à Hollywood et réussit à le placer en studio. Il contacte alors Wilder et lui demande de le rejoindre. Celui-ci obtient un visa de tourisme et s'embarque sur l'Aquitania pour les États-Unis, où la perspective d'une guerre le persuade de s'établir<ref name="positif"/>. Il ne reverra jamais sa mère<ref>Modèle:Article.</ref>.
Carrière hollywoodienne
Billy Wilder sait à peine parler l'anglais et part. Néanmoins, il assimile la langue rapidement. Il écrit beaucoup de nouvelles qu'il fait traduire de l'allemand et réussit à en vendre aux studios de cinéma. Grâce à cette activité et ses contacts (dont Peter Lorre avec qui il partage un temps un appartement), il réussit à percer à Hollywood<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Wikidata|^%a%a||plain=false}}/{{#if:bio|bio}} Billy Wilder (Biography) sur l’Modèle:Lang.</ref> et signe un contrat avec la Paramount Pictures. Il travaille cinq jours et demi par semaine, rédige des scénarios originaux ou retravaille les textes d'autres scénaristes<ref name="positif"/>.
En 1938, il entame avec Charles Brackett un partenariat prolifique qui débouche sur plusieurs classiques de la comédie américaine, dont La Huitième Femme de Barbe-Bleue (1938) et Ninotchka (1939) d'Ernst Lubitsch, autre immigré allemand qu'il considère toute sa vie comme son « seul Dieu »<ref name="CaC"/>. Lorsque la Paramount fait appel à Gary Cooper pour donner la réplique à Ingrid Bergman dans Pour qui sonne le glas, Wilder et Brackett servent de monnaie d'échange et se retrouvent au service du producteur Samuel Goldwyn<ref name="positif"/>. Ils écrivent alors le scénario de Boule de feu (1941) et son remake Si bémol et Fa dièse de Howard Hawks. Wilder retourne ensuite travailler au sein de la Paramount. Il rêve de passer à la mise en scène mais la répartition du travail dans l'industrie du cinéma américain et le poids des syndicats professionnels empêchent les scénaristes de réaliser leurs propres scripts<ref name="Tulard1995">Jean Tulard in Dictionnaire du cinéma (les réalisateurs), éditions Robert Laffont, 1995, Paris, Modèle:P..</ref>. Wilder se retrouve alors dans une situation similaire à celle de Preston Sturges et Joseph L. Mankiewicz<ref name="Tulard1995"/>.
Après une âpre négociation avec la Paramount et le producteur Arthur Hornblow Jr., il est autorisé à mettre en scène Uniformes et jupons courts (1942), suivi des Cinq Secrets du désert (1943)<ref name="Tulard1995"/>. Avec la double casquette de réalisateur et de scénariste qu'il garde désormais de manière définitive, il signe un troisième long métrage coécrit avec Raymond Chandler : Assurance sur la mort (1944), adapté de James M. Cain, qui est sa première grande réussite et un modèle de film noir.
Dans l'immédiat après-guerre, Billy Wilder accepte de servir pendant cinq mois au sein de l'armée américaine dans la mission d'accompagner la reconstruction du cinéma et du théâtre allemands, essentiellement pour les dénazifier. Il lui est notamment demandé de raccourcir et mettre en forme la première version du premier documentaire à montrer la découverte des camps de concentration nazis, baptisé Death Mills<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
À partir de 1942, Charles Brackett produit plusieurs de ses films : Les Cinq Secrets du désert, Le Poison (1945), récompensé par quatre Oscars dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario adapté, qui traite de l'alcoolisme et Boulevard du crépuscule (1950) Oscar du meilleur scénario original avec Gloria Swanson star du cinéma muet. Ce film scelle la fin de la collaboration de Wilder avec Brackett. Dès lors, Wilder devient producteur de la plupart de ses œuvres.
Le cinéma de Billy Wilder devient plus caustique et cynique : il tourne notamment Le Gouffre aux chimères (1951), son film préféré<ref>Modèle:Allociné nom.</ref>.
En 1957, il entame une collaboration prolifique avec le scénariste I.A.L. Diamond et leur entente est telle que les deux hommes travaillent ensemble sur une dizaine de films et livrent au passage quelques classiques parmi lesquels Certains l'aiment chaud (1959) et La Garçonnière (1960), couronné par cinq Oscars dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et meilleur scénario original.
Il dirige également Marilyn Monroe dans Sept Ans de réflexion (1955) et dans Certains l'aiment chaud où elle a pour partenaires Jack Lemmon et Tony Curtis. Billy Wilder tourne ses derniers films en Europe, comme Alfred Hitchcock, et prend sa retraite en 1981.
Acteur fétiche
De 1959 à 1981 Billy Wilder réalisa sept films avec son acteur fétiche Jack Lemmon : Certains l'aiment chaud, La Garçonnière, Irma la Douce, La Grande Combine, Avanti!, Spéciale Première, Victor la gaffe.
Outre Jack Lemmon, le réalisateur collabora à de multiples reprises avec William Holden (quatre films), Walter Matthau (trois films) ou encore Marilyn Monroe, Audrey Hepburn et Shirley MacLaine (deux films).
Mort
Billy Wilder est mort d'une pneumonie le Modèle:Date- à Beverly Hills en Californie aux États-UnisModèle:Refnec.
Style
Maître incontesté de la comédie américaine dans les années 1950 et 1960<ref>Modèle:Lien web.</ref>, le cinéaste a su imposer son style de moraliste et de caricaturiste corrosif, grâce à des scénarios d'une efficacité redoutable marqués par l'empreinte d'Ernst Lubitsch et illustrés par des mises en scène soignées et fluides, qui opèrent une véritable « radiographie de la société » de son temps<ref>Mathieu Macheret, article « Billy Wilder », Cinémathèque française à l'occasion de la rétrospective Billy Wilder du 3 janvier au 8 février 2019.</ref>.
Wilder a évoqué, dans ses films comiques, des sujets polémiques et cherchait à aller à l'encontre des discours dominants et du puritanisme anglo-saxons : l'adultère et ses tentations (Sept ans de réflexion, Avanti!), le travestissement (Uniformes et jupons courts, Certains l'aiment chaud, Un, deux, trois), l'amour à trois et la prédation masculine (Sabrina, Ariane), la prostitution et la fidélité (Embrasse-moi, idiot) dans lequel il pourfend le Code Hays, l'humiliation en entreprise (La Garçonnière) ou encore le marché noir et la corruption des militaires américains dans l'Allemagne d'après 1945 (La Scandaleuse de Berlin). Derrière une tonalité légère, ses personnages sont souvent sombres, manipulateurs et cyniques.
Il soigne particulièrement la chute de ses films, et certaines sont devenues célèbres : Modèle:"<ref>« Nobody's perfect » dans Certains l'aiment chaud.</ref>, Modèle:"<ref>Dans La Garçonnière.</ref>, Modèle:" dans le film du même nom.
Son talent ne se limite pas à la comédie, il excelle également dans le film noir<ref>Il suscite entre autres l'admiration d'Alfred Hitchcock qui déclare : Modèle:Citation bloc</ref> ou encore dans le film à costume<ref>Cf. La Vie privée de Sherlock Holmes.</ref>.
Même si une partie de la critique le jugeait meilleur scénariste que metteur en scène<ref>Modèle:Lien web.</ref> et voyait en ses réalisations l'antithèse des audaces visuelles ou narratives et des prouesses techniques d'un Alfred Hitchcock et d'un Orson Welles<ref name="Tulard1995"/>, il semble que certains de ses films comme Assurance sur la mort et Boulevard du crépuscule (Modèle:Langue) le réhabilitent aujourd'hui comme un créateur d'images hors pair<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le succès de ses films auprès d’un large public lui a permis de rester l’un des rares cinéastes véritablement indépendants à Hollywood où il se plaisait à apporter sa touche européenne, affirmant : Modèle:Citation bloc
Filmographie
Réalisateur
Scénariste
Producteur
Deuxième assistant-réalisateur
- 1929 : Les Hommes le dimanche (Menschen am Sonntag) de Robert Siodmak (+ co-scénariste)
Récompenses et nominations
Notes et références
Annexes
Bibliographie
En anglais
- Charlotte Chandler, Nobody's Perfect. Billy Wilder. A Personal Biography, New York, Schuster & Schuster, 2002
- Daniel Hermsdorf, Billy Wilder. Filme - Motive - Kontroverses, Bochum, Paragon-Verlag, 2006
- Glenn Hopp et Paul Duncan, Billy Wilder, Cologne / New York, Taschen, 2003
- Joseph McBride, Billy Wilder. Dancing of the Edge, Columbia University Press, 2021
- Ed Sikov, On Sunset Boulevard. The Life and Times of Billy Wilder, New York, Hyperion, 1999
- Maurice Zolotow, Billy Wilder in Hollywood, Pompton Plains, Limelight Editions, 2004
En français
- Modèle:Article
- Gilles Colpart, Billy Wilder, Paris, éditions Edilig, 1983
- Modèle:Ouvrage
- Jérôme Jacobs, Billy Wilder, Paris, éditions Rivages Cinéma, 2006
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
Fiction
- Jonathan Coe, Billy Wilder et moi, trad. Marguerite Capelle, éditions Gallimard, Modèle:Coll, 2021 Modèle:ISBN Modèle:Commentaire biblio
Documentaire
- Clara et Julia Kuperberg, Billy Wilder, la perfection hollywoodienne, Arte, 2023.
Liens externes
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- Billy Wilder sur CinéMémorial.com