Henri Brisson

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Tombe de Henri Brisson au cimetière Montmartre (div. 23), à Paris XVIIIe

Henri Brisson, né le Modèle:Date de naissance à Bourges et mort le Modèle:Date de décès à Paris, est un avocat, journaliste et homme d'État français.

Biographie

Jeunesse

Son père, Louis-Adolphe Brisson, avoué d'appel à Bourges, où il a formé un parti républicain, et la Revue mensuelle et, en 1831, la Revue du Cher, de l’Indre et de la Nièvre à la fin de la Restauration, a été président du comité antiplébiscitaire de 1870, et a été élu au conseil général du Cher, comme candidat républicain<ref name="JCBD">Modèle:Ouvrage.</ref>. Après de bonnes études au lycée de Bourges, il fait son droit à Paris<ref name="JCBD"/>. Encore étudiant, il se lie d'amitié avec des professeurs démissionnaires pour refus de serment à l'Empire, comme Frédéric Morin, Jules Barni, Eugène Despois et Ribert<ref name="JCBD"/>. À 19 ans, en 1854, il participe avec ceux-ci à la fondation, au Quartier latin, de l'Avenir, le premier journal républicain du quartier Latin<ref name="JCBD"/>, revue hebdomadaire des lettres, avec la collaboration d'Eugène Pelletan, de Catalan et de Vacherot. Le journal l'Avenir est supprimé peu après par jugement. Brisson y a publié, par exemple, des articles sur Marnix de Sainte-Aldegonde et Les Révolutions d'Italie d'Edgar Quinet ainsi que Les Réformateurs au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle de Victor Chauffour.

En Modèle:Date-, il entre dans les loges maçonniques, dont il devient bientôt l'un des membres les plus actifs et où il se révèle son talent oratoire<ref name="JCBD"/>.

Journalisme

En 1856-57, il collabore à la feuille italienne la Ragione, journal de philosophie religieuse, politique et sociale, fondée à Turin par Ausonio Franchi. Au rang des collaborateurs de la Ragione, figurent Charles Renouvier, Louis de Potter, Edgar Quinet et Louis Blanc. Brisson y publie des Lettres sur le mouvement littéraire et philosophique français. Il collabore également à la Revue philosophique et religieuse avec Émile Littré, Charles Renouvier, Amédée Guillemin, Élisée Reclus et Charles Fauvety.

En Modèle:Date-, avec Frédéric Morin et quelques autres amis, il contribue à la création du Progrès de Lyon, journal libéral, très hostile à l'Empire. Il y publie une rubrique Correspondance parisienne, que le préfet du Rhône, au bout de peu de temps, ordonne de ne plus faire insérer<ref>Modèle:Article</ref>,<ref name="ADGD"/>. De 1861 à 1865, Brisson collabore au Phare de la Loire, y donnant de nombreux articles politiques, ainsi que quelques critiques littéraires, comme son grand article sur l’Histoire de la campagne de 1815 d’Edgar Quinet, et le texte de conférences qu'il fait à Paris en Modèle:Date- sur des pamphlétaires, tels Paul-Louis Courier et Claude Tillier<ref name="ADGD"/>.

Il va passer l'hiver en Égypte, et il fait paraître dans la Réforme littéraire une série de lettres intitulée Au bord du Nil, mêlant charme descriptif et pensée philosophique<ref name="ADGD">Modèle:Ouvrage.</ref>. Outre la Réforme littéraire et le Phare de la Loire (1861)<ref name="JCBD"/>, il publie également dans la Revue littéraire du mois de Lille un article sur les brochures que viennent de faire paraître Ernest Renan et Charles Lemonnier<ref name="ADGD"/>. Enfin, le Modèle:Date-, il entre au Temps, fondé et dirigé par Auguste Nefftzer, où on remarque un article sur la mort de Prosper Enfantin<ref name="ADGD"/>, et qu'il quitte au mois de Modèle:Date- pour L'Avenir national, fondé par Alphonse Peyrat, journal républicain plus avancé<ref name="JCBD"/> et où il devra rester jusqu'à la guerre de 1870. En 1868, il crée et rédige, avec ses amis Challemel-Lacour et Gambetta, la Revue politique, est poursuivi pour un article publié dans ce recueil et prononce lui-même sa défense en police correctionnelle, qui est très remarquée<ref name="JCBD"/>.

Parcours politique

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Séance scandaleuse à la Chambre des députés dans le supplément illustré du Petit Journal, Modèle:N° du dimanche 6 février 1898.
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Caricature de Brisson par André Gill, dans les Hommes d'aujourd'hui, Modèle:N°, 1880.

Il s’est fait un nom dans le journalisme avant de s’en faire un comme orateur et comme homme politique<ref name="JCBD"/>. À ce point de vue, il est en 1866, du très petit nombre de ceux qui, avant Sadowa, ont signalé le danger que l'ambition de la Prusse faisait courir à la France, à une époque où presque tous les écrivains du parti républicain démocratique se prononçaient pour la Prusse contre l’Autriche<ref name="ADGD"/>.

Le dimanche Modèle:Date- paraît le premier numéro de la Morale Indépendante, hebdomadaire fondé avec Alexandre Massol, et qui sert d'organe à un mouvement philosophique qui part des loges maçonniques dans le but d'opposer la morale humaine, progressive, à la morale théologique et ascétique<ref name="ADGD"/>. De 1865 à 1867, Il y publie, outre ses articles de polémique courante, de nombreux articles philosophiques et littéraires, qui ont un succès suffisant pour que le Père Hyacinthe, qui prêche alors à Notre-Dame, consacre ses conférences de l'Avent 1865-1866, à combattre les doctrines de la Morale indépendante<ref name="ADGD"/>.

À partir de cette période, son engagement politique, manifeste déjà depuis de nombreuses années, s'intensifie. Le Modèle:Date-, il entre à la Revue Nationale et étrangère, fondée par l'éditeur Gervais Charpentier, revue libérale et littéraire où collaborent Édouard Laboulaye, Pierre Lanfrey, Eugène Despois, etc. Il y publie divers articles contre la Prusse et il est chargé de la chronique politique quand la Revue Nationale devient hebdomadaire<ref name="ADGD"/>. Il multiplie ses articles politiques dans l'Almanach de la Coopération (par exemple La Tyrannie au village ou N'oublions pas la politique) et dans le Siècle, préface l'ouvrage l'Angleterre et ses institutions et, en 1868, participe à la fondation de la Revue politique et littéraire avec Gambetta, Challemel-Lacour, Allain-Targé, Clément Laurier, etc. Il écrit des articles sur Dufaure, sur la France Nouvelle, ouvrage de Prévost-Paradol, qui y défend le gouvernement parlementaire, sur la Révolution, sur le salaire des cultes, sur la souscription Baudin<ref name="ADGD"/>. Ce dernier article lui vaut de passer au tribunal. Étant avocat, il se défend seul et est condamné, mais ce procès et cette condamnation le lancent définitivement dans la politique militante<ref name="ADGD"/>.

Candidat à Paris aux élections complémentaires de 1869, il a le plus grand succès dans les réunions politiques, mais se voit préférer Glais-Bizoin<ref name="JCBD"/>. Après le Modèle:Date-, il entre comme garde national dans le corps d’artillerie du colonel Schœlcher, qu'il abandonne bientôt pour remplir les fonctions d'adjoint au maire de Paris<ref name="JCBC">Modèle:Ouvrage.</ref>. Nommé après le Modèle:Date- adjoint au maire de Paris, dans la soirée du Modèle:Date-, il joint sa signature à celles de Dorian, Schœlcher, Arago, Floquet et Hérisson sur l’affiche qui convoque les électeurs pour la nomination d'un conseil municipal. Cette affiche ayant été désavouée par le gouvernement, il donne sa démission d'adjoint, mais conserve ses fonctions de membre de la commission de l'assistance publique et de l'enseignement primaire, où il a plusieurs fois l'occasion de défendre avec énergie la cause de l'enseignement laïque<ref name="JCBD"/>.

Élu à l’Assemblée nationale représentant de la Seine le Modèle:Date-, il siége à l'extrême gauche<ref name="JCBD"/>. Alors qu'il n'a pas approuvé la Commune, il est le premier à proposer une amnistie pour les condamnés (Modèle:Date-), ainsi que d'une des propositions de dissolution déposées au nom de l'extrême gauche<ref name="JCBD"/>, mais sa proposition est rejetée aux voix. Membre du groupe de l'Union républicaine, il en devient le président. Réélu en 1876, il est en Modèle:Date- l'un des signataires<ref>Fiche sycomore</ref> du manifeste des 363. Il est également président de la commission du budget en 1879, président de la Chambre des députés le Modèle:Date-, en remplacement de Gambetta jusqu'en Modèle:Date-, où il devient président du Conseil après la démission de Jules Ferry. Mais il démissionne quand, après les élections générales de cette année-là, il n'obtient que de justesse une majorité lors du vote de crédits pour l'expédition du Tonkin.

Élu, aux élections législatives du Modèle:Date-, pour le Modèle:10e arrondissement de Paris (Seine), par 15, 650 voix, un groupe d'électeurs de cet arrondissement lui soumet le programme suivant : « Amnistie ; Suppression de l'état de siège ; liberté de la presse ; Liberté d'association et de réunion ; Élection des maires et adjoints par les conseillers municipaux ; Instruction primaire obligatoire, gratuite et laïque ; Défense de la société civile contre l'envahissement clérical ; Séparation de l'Église et de l’État ; Service militaire obligatoire pour tous; Révision de l'assiette des impôts tendant à dégrever le travail et la production<ref name="JCBC"/>. » Il leur répond : Modèle:Citation bloc En 1885, 1887, 1894 et 1895, il est candidat à l'élection présidentielle, où il échoue à sa dernière tentative face à Félix Faure (361 voix contre 430 sur 801 votants).

Il prononce un grand nombre de discours : sur le conseil supérieur de l’instruction publique, sur la nouvelle loi du jury, sur la loi Ernoul donnant à la commission de permanence le droit de requérir durant les vacances des poursuites en cas d’offense à l’Assemblée, contre la restitution aux princes d’Orléans des biens formant l’objet de la donation du Modèle:Date-, contre la loi des maires, la loi électorale politique et la loi électorale municipale, etc<ref name="JCBD"/>. Il préside la réunion de l'Union républicaine, voté pour l’ensemble des lois constitutionnelles, contre l’abrogation des lois d'exil, le Modèle:Date-, l'état de siège et la loi des maires<ref name="JCBC"/>. Il mérite également la reconnaissance des Parisiens, en faisant adopter par l’Assemblée la loi grâce à laquelle a été rendu au conseil municipal de Paris le droit de voter son budget extraordinaire, droit dont une loi de l’Empire restée en vigueur l’avait dépouillé. Sans cette sage précaution à laquelle personne ne songeait, l’Assemblée aurait eu le droit de régler le budget de la ville, et le maintien de cette législation aurait pu provoquer de graves conflits<ref name="JCBD"/>.

Toujours homme public en vue, il prend une part prépondérante dans la dénonciation du scandale de Panama et est au nombre des candidats le plus évoqués pour la présidence après l'assassinat du président Carnot en 1894. Il redevient président de la Chambre de décembre 1894 à 1898. En Modèle:Date-, il forme un gouvernement quand le pays est violemment agité par l'affaire Dreyfus ; il pend parti pour Alfred Dreyfus. Il ea comme secrétaire particulier un jeune avocat israélite : Louis André Caen ; sa fermeté et son honnêteté augmentent le respect du public à son endroit, mais un vote hasardeux renverse son ministère en octobreModèle:Note. Comme chef des radicaux, il soutient activement les ministères Waldeck-Rousseau et Combes, particulièrement en ce qui concerne les lois sur les congrégations religieuses et la séparation de l'Église et de l'État. Il est élu président de la Chambre des députés par 500 voix sur 581.

Le Modèle:Date-, les congressistes du Parti radical le nomment, par acclamation, membre du comité exécutif de cette formation politique<ref>Bulletin du Parti républicain radical et radical-socialiste : organe officiel du comité exécutif, 28 juillet 1905, Modèle:P..</ref>.

Franc-maçonnerie

Fichier:Signe de Grande détresse - Musée des Horreurs 15.jpg
Signe de Grande détresse ! de F. Lenepveu, Musée des horreurs n° 15, 1900.

Franc-maçon, fermement anticlérical, il est partisan convaincu de l'éducation primaire obligatoire<ref>Françoise Jupeau Réquillard, La Grande Loge Symbolique Écossaise 1880-1911, ou les avant-gardes maçonniques, Éditions du Rocher, Monaco, 1998, p. 110.</ref>. Il est initié et reçoit dans la loge Modèle:Citation n°133, appartenant à la Grande Loge centrale de France au sein du Suprême Conseil de France le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cette loge prend ensuite la dénomination de Modèle:Citation no 133. Elle appartient à la Grande Loge de FranceModèle:Note, créée en 1894. Il est très actif jusqu'en 1870 et bénéficie d'une aura et d'une image importante au sein de la franc-maçonnerie en général<ref>Modèle:Bibliographie .</ref>. Il s'en détache partiellement par obligation, ses engagements politiques l'éloignant parfois des temples maçonniques<ref name=Saunier>Modèle:Ouvrage.</ref>.

On lui prête une intervention particulière à la tribune de l'Assemblée nationale qui est demeurée célèbre mais qui n'est attestée d'aucune façon, documents officiels, articles de journaux, ni de témoignages<ref name=Saunier/>. Le Modèle:Date-, Henri Brisson y aurait fait le célèbre « signe de détresse » maçonnique : du haut de la tribune, Brisson prend une posture peu ordinaire, il croise les doigts, paumes vers l’avant, tend les bras au-dessus de sa tête, face vers le ciel, renverse son corps en arrière (un signe appartenant au grade de maître maçon) et lance un « À moi les enfants de la veuve ! » Ce cri, dit-on, aurait permis de rallier les députés francs-maçons présents et sauver le ministère Waldeck-Rousseau<ref>Cette anecdote est évoquée dans Modèle:Ouvrage.</ref>.

Fonctions

Il occupe les fonctions de président du Conseil des ministres à deux reprises :

Postérité

Modèle:18e arrondissement]] de Paris, voie ouverte sur l’emplacement du bastion 38 de l’enceinte de Thiers.

Notes et références

Notes

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Références

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Bibliographie

  • Benoît Yvert (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 p.

Sources

Liens externes

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