Bisexualité

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Semi-protection étendue Modèle:Confusion

Fichier:Kinsey Scale-fr.svg
indicationDeLangue}} Marshall Cavendish, Sex and Society: Abstinence - Gender identity, 2009, Modèle:P..</ref>.

La bisexualité est le fait d'éprouver de l'attirance sexuelle ou des sentiments amoureux pour plus d'un sexe ou genre<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Plus largement, la bisexualité est le fait d'avoir des relations amoureuses ou sexuelles aussi bien avec des personnes du même genre qu'avec des personnes d'un autre genre<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="CNRTL">Modèle:CNRTL.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Un bisexuel ou une bisexuelle est une personne dont l'orientation sexuelle est la bisexualité.

La bisexualité ne représente pas nécessairement une tendance à être attiré autant par un genre que par l'autre, le degré d'attirance envers les genres différents pouvant très largement varier sur l'échelle de Kinsey<ref name="ms31" group="MS" />.

Si le mot « bisexualité » n'a été forgé qu'au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la bisexualité a une histoire bien plus ancienne.

Dans le règne animal, nombre d'animaux, en particulier les dauphins ou les bonobos, sont activement bisexuels.

La perception binaire de la sexualité humaine, soit la conception selon laquelle on ne peut être qu'hétérosexuel ou homosexuel, généralisée dans la culture populaire et présente dans nombre de travaux universitaires, a conduit à une occultation de la bisexualité comme phénomène spécifique, en particulier dans les sciences humaines des {{#switch: XX

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}}. Lorsque cette occultation est intériorisée, elle conduit des personnes de fait bisexuelles à se présenter comme Modèle:Citation ou Modèle:Citation, participant ainsi à une invisibilité de la bisexualité dans la société en général Modèle:Incise (ainsi, seule une part marginale de la population étudiée dans des recherches sexologiques se déclare bisexuelle).

Toutefois, après les approches psychanalytiques de la sexualité humaine (notamment celles de Freud, avec le concept de Modèle:Citation), les études éthologiques et neuroscientifiques des hominidés, ainsi que l'histoire mondiale de la bisexualité, un débat contemporain s'est instauré sur le fait de savoir si la bisexualité serait l'orientation sexuelle naturelle de l'être humain.

Les femmes auraient plus de tendances à la bisexualité que les hommes, ou auraient une approche plus « fluide » de leur sexualité. Elles sont non seulement en proportion plus nombreuses à déclarer leur bisexualité par rapport aux hommes, mais elles sont également plus enclines à faire évoluer la manière dont elles s'identifient. Une étude de l'université Columbia en 2016 pointe la stigmatisation associée à la bisexualité masculine comme raison de ne pas s'identifier comme bisexuel<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Origines et usages des mots « bisexualité » et « bisexuel »

Le mot « bisexualité » est formé du préfixe « bi » (« deux ») et de « sexualité »<ref name=CNRTL />, sur le modèle de « homosexualité » et « hétérosexualité ».

Il désigne couramment aujourd'hui le fait d'entretenir simultanément ou successivement des relations amoureuses, sentimentales ou sexuelles avec des personnes du même sexe et du sexe opposé<ref name="P3" group="Barker">Modèle:P..</ref>, ou la capacité à ressentir une attraction physique, romantique ou amoureuse pour des personnes des deux sexes<ref name="AIB">Modèle:Lien web).</ref>,<ref name="Cavendish100">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Marshall Cavendish, Sex and Society, vol. 1, 2009, Modèle:P..</ref>. En psychologie, le terme sert également à définir, selon la définition du Larousse, la Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le mot « bisexualité » peut toutefois avoir des sens différents selon le contexte.

Sens particulier du terme « bisexualité » dans l'Antiquité

Fichier:Hermaphroditus Louvre face.jpg
Hermaphrodite endormi, chef-d’œuvre de la collection Borghèse, musée du Louvre<ref name="borghèse">« Hermaphrodite endormi », Musée du Louvre (lire en ligne).</ref>.

Certains intellectuels, tels Luc Brisson ou Eva Cantarella, avancent que dans le contexte de l'Antiquité, le terme de « bisexualité » peut revêtir, au-delà du sens actuel, la signification de la possession simultanée des organes sexuels masculins et féminins<ref name="bibrisson">Josette Liégeois, « Luc Brisson, Le sexe incertain. Androgynie et hermaphrodisme dans l'Antiquité gréco-romaine », Revue Philosophique de Louvain, 1999, vol. 97, Modèle:N°, Modèle:P. (lire en ligne sur Persée.fr).</ref> ; on parle également lorsque ce cas se présente d'un être « bisexué »<ref name="borghèse" />. En Grèce antique, si ce cas se présentait chez un nouveau-né, le bébé était considéré comme un « monstre<ref name="cantabi">Eva Cantarella, « L'hermaphrodite et la bisexualité à l'épreuve du droit dans l'antiquité », Diogène 4/2004 (Modèle:N°), Modèle:P. (lire en ligne sur Cairn.info).</ref> » et immédiatement mis à mort<ref name="bibrisson" />. Il en est de même dans la Rome antique jusqu'au début de l'Empire, période durant laquelle les hermaphrodites sont exhibés en public comme des monstres de foire<ref name="bibrisson" />. Avant cette évolution de traitement, les hermaphrodites étaient considérés à Rome comme des annonciateurs de malheurs, notamment de la colère des dieux ; ainsi, leur naissance ne concernait pas seulement leurs parents, mais engageait le sort de la collectivité tout entière<ref name="bibrisson" />.

Sens particulier en biologie

À l'origine, le terme « bisexuel » s'appliquait à la biologie, en particulier dans la botanique française de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, où on utilisait ce terme pour qualifier des plantes ayant des organes des deux sexes (les étamines et les pistils)<ref name="P15" group="Barker">Modèle:P..</ref>. Il a ensuite pris le sens d'une prédisposition biopsychologique à la fois féminine et masculine propre à tout être humain<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Il ne faut pas confondre la bisexualité avec l’androgynie, c’est-à-dire le cas d'un être humain dont l'apparence ne permet pas de décider à quel sexe il appartient. Quand une personne est physiquement porteuse des deux sexes, on parle plutôt d'« intersexuation »<ref name="Cavendish100" /> (ou anciennement d'hermaphrodisme).

En psychanalyse

Fichier:FreudFliess1890.jpg
Sigmund Freud et Wilhelm Fliess, 1890.

Modèle:Article détaillé

Richard von Krafft-Ebing est l'un des premiers à considérer la notion de bisexualité, avec Havelock Ellis et Magnus Hirschfeld, comme une condition physique ou psychique introduisant des aspects masculins et féminins<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

On distingue la bisexualité comme comportement de la Modèle:Citation, théorisée notamment par Wilhelm Fliess et reprise par Sigmund Freud<ref>Lire la retranscription d'une lettre que Freud envoie à ce sujet à Fliess le 6 décembre 1896, dans les Espaces Lacan.</ref>, qui serait selon lui le fondement psychique inconscient de tout être humain<ref name="pages181-2" group="MG" />. L'incapacité à réprimer les tendances relevant du sexe opposé fait partie des explications avancées par Freud pour déterminer l'origine de certains troubles de la personnalité de caractère névrotique<ref name="pages181-2" group="MG" />. Par la suite, il considère la bisexualité non plus comme une composante innée, mais comme la manifestation de la nature instable de l'identité sexuelle et du choix des objets sexuels<ref name="pages181-2" group="MG">Modèle:P..</ref>. Il écrit également, s'appuyant sur l'exemple de la bisexualité grecque antique : Modèle:Citation<ref group="MS">p. 24.</ref>.

Dans son livre XY, De l'identité masculine, Élisabeth Badinter reprend un passage de L'analyse avec fin et l'analyse sans fin où Freud considère que tous les êtres Modèle:Citation Dans la même perspective, la philosophe reprend également un passage de Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci, où Freud estime que non seulement chacun est capable de faire un Modèle:Citation homosexuel, mais Modèle:Citation<ref>Sigmund Freud, Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci (1910), Idées/Gallimard, 1977, p. 92, repris par Élisabeth Badinter dans XY, De l'identité masculine, p. 159.</ref>.

Dans Bi-Sexual Love (1920), Wilhelm Stekel affirme que tout être humain est par essence bisexuel et que l'hétérosexualité et l'homosexualité sont toutes deux contre-nature<ref name="P28" group="MS">Modèle:P..</ref>. Il estime également que toute personne, même parmi celles qui se déclarent homosexuelles, ressent des attirances hétérosexuelles et que l'on devient monosexuel par obligation sociale<ref name="P28" group="MS" />.

Au regard de la notion de bisexualité en psychanalyse, il faut noter que l'Association américaine de psychologie distingue l'identité de genre de celle d'orientation sexuelle<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Sexual orientation and homosexuality », (2008).</ref>.

Sens actuel : orientation sexuelle ou comportement

Le sens moderne de bisexualité comme attirance sentimentale ou sexuelle pour des personnes des deux sexes se retrouve dès le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, notamment dans Studies in the Psychology of Sex, Volume II : Sexual Inversion (1915) de Henry Havelock Ellis, qui parle également d'« hermaphrodisme psychosexuel »<ref name="P15" group="MS">Modèle:P..</ref>. Ainsi, dans son sens moderne, la bisexualité est une orientation sexuelle caractérisée par l’amour ou le désir sexuel pour les membres des deux sexes, distincte de l’homosexualité et de l’hétérosexualité ou encore de l’asexualité. Les personnes bisexuelles peuvent avoir des relations simultanées avec les partenaires de sexe masculin et féminin, pratiquer la monogamie en série avec des partenaires de l’un ou l’autre sexe, avoir des relations de plus ou moins longue durée avec des partenaires d’un seul sexe ou pratiquer la chasteté<ref name="AIB" />,<ref name="Cavendish101">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Marshall Cavendish, Sex and Society: Abstinence - Gender identity, vol. 1, 2009, Modèle:P..</ref>. La bisexualité se réfère aux désirs et au concept de soi, pas nécessairement au comportement : ainsi, une personne bisexuelle peut ne s'engager que dans des relations hétérosexuelles ou homosexuelles, même si elle éprouve des sentiments pour des personnes des deux sexes<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

La bisexualité n'est pas une équivalence du type Modèle:Citation ou Modèle:Citation : elle englobe mais ne se limite pas à une égale attirance pour les deux sexes<ref name = AIB/>. En effet, les degrés d'attirance envers les deux sexes peuvent infiniment varier<ref name="Cavendish100" />,<ref group="Klein">Modèle:P..</ref>, conduisant à une grande diversité d'expériences<ref name="daily" />. La bisexualité peut aussi se voir comme une sexualité Modèle:Citation qui change au cours du temps<ref name="onze" group="Barker" />.

Ainsi, de façon large, on peut décrire la bisexualité de ces manières : être attiré par plus d'un genre ; être principalement attiré par un genre, mais reconnaître que cette attirance n'est pas exclusive ; avoir une sexualité évolutive (« fluide ») au fil du temps ; considérer que l'on peut être attiré par une personne « quel que soit son genre » (en prenant en compte d'autres facteurs) ; ou contester qu'il n'existe que deux genres, et que l'on peut n'être attiré que par l'un, l'autre, ou les deux<ref name="onze" group="Barker" />.

Synonymes et débats sémantiques

D'autres mots ont également pu être utilisés pour désigner la bisexualité dans le sens actuel du terme. Les expressions « pansexuel », « omnisexuel » ou encore « Modèle:Lang » ont ainsi pu être préférés à celui de « bisexuel » (le bi de « bisexualité » pouvant impliquer qu'il n'y a que deux genres<ref name="onze" group="Barker">Modèle:P..</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>). Cependant, ces termes sont également l'objet de critiques : les termes omnisexuel et pansexuel peuvent renvoyer à une idée fausse associant le potentiel d'aimer les deux sexes avec de l'hypersexualité, alors que le terme queer (qui se réfère à l'ensemble des non-hétérosexuels, pas seulement aux bisexuels) préserve toujours son acception négative originelle (« bizarre, étrange » en anglais)<ref name="terminologie">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} San Francisco Human Rights Commission, « Bisexual Invisibility: Impacts and Recommendations », Modèle:P. (lire en ligne).</ref>. Les termes ambisexuel et fluide ont également été proposés, mais ils ne sont que très peu connus du grand public ; le terme bisexuel est en tout cas le plus connu de tous, et le plus usité dans la recherche scientifique<ref name="terminologie" />.

Les asexuels peuvent également préférer le terme de « biromantique », qui n'implique pas d'aspect sexuel dans l'attirance envers les hommes et les femmes<ref name="onze" group="Barker" />.

La terminologie du concept fait toujours débat ; par exemple, le terme de « pansexuel » a pu être utilisé en remplacement des termes classiques, notamment « bisexualité », car considérés comme périmés ou obsolètes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Rose Rouse, « Best of both worlds », The Observer, 28 avril 2002 (lire en ligne).</ref>.

En sexologie

Comportements animaux et humains

Modèle:Source douteuse Modèle:Article détaillé

Des comportements bisexuels sont rapportés par les scientifiques chez de nombreuses espèces animales<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Emily V. Driscoll, « Bisexual Species », Scientific American (Modèle:Lien brisé) : « Unlike most humans, however, individual animals generally cannot be classified as gay or straight: an animal that engages in a same-sex flirtation or partnership does not necessarily shun heterosexual encounters. Rather, many species seem to have ingrained homosexual tendencies that are a regular part of their society. That is, there are probably no strictly gay critters, just bisexual ones. »</ref>. Des relations homosexuelles ont été observées dans près de Modèle:Nombre animales<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} William Kremer, « The evolutionary puzzle of homosexuality », BBC, 18 février 2014 (lire en ligne).</ref>.

Les recherches scientifiques menées sur des mammifères autres que les primates montrent que l'organisation neuroanatomique générale des organismes mammaliens est spécifiquement conçue pour la copulation hétérosexuelle : des phéromones sexuelles attirent réciproquement les mâles vers les femelles<ref name="keller2009">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Keller M., Bakker J., « Pheromonal communication in higher vertebrates and its implication on reproductive function (editorial) », Behavioural Brain Research, 200(2):237-238, 2009.</ref>, le réflexe de lordose permet de bien présenter le vagin pour la pénétration<ref name="Kow2007">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Kow L.M., Florea C., Schwanzel-Fukuda M., Devidze N., Kami K.H., Lee A., Zhou J., Maclaughlin D., Donahoe P., Pfaff D., « Development of a sexually differentiated behavior [lordosis] and its underlying CNS arousal functions », Current Topics in Developmental Biology, 79:37-59, 2007.</ref>, la lubrification vaginale facilite le réflexe d'éjaculation, les sensations vaginales, clitoridiennes et péniennes (via le système de récompense<ref name="cibrian2010">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Cibrian-Llanderal T., Tecamachaltzi-Silvaran M., Triana-Del R.R., Pfaus J.G., Manzo J., Coria-Avila G.A., « Clitoral stimulation modulates appetitive sexual behavior and facilitates reproduction in rats », Physiology & Behavior, 100(2):148-153, 2010.</ref>,<ref name="matsumoto2012">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Matsumoto J., Urakawa S., Hori E., de Araujo M.F., Sakuma Y., Ono T., Nishijo H., « Neuronal responses in the nucleus accumbens shell during sexual behavior in male rats », The Journal of Neuroscience, 32(5):1672-1686, 2012.</ref>) favorisent la motivation sexuelle<ref name="pfaus2012">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Pfaus J.G., Kippin T.E., Coria-Avila G.A., Gelez H., Afonso V.M., Ismail N., Parada M. « Who, what, where, when (and maybe even why)? How the experience of sexual reward connects sexual desire, preference, and performance. » Archives of Sexual Behavior, 41(1):31-62, 2012.</ref>, etc. Il existe ainsi, dans l'organisation neurobiologique innée de l'organisme, un véritable comportement de reproduction hétérosexuel chez les mammifères non-primates. Mais les études éthologiques du comportement sexuel des primates<ref name="ford" />,<ref name="bagemihl" /> et les études historiques et anthropologiques humaines<ref name="universel">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} James Neill, The Origins and Role of Same-sex Relations in Human Societies, McFarland, 2009, 470 p., Modèle:Citation Modèle:P..</ref> montrent que les activités bisexuelles sont pourtant possibles.

Les recherches récentes en neurosciences, depuis le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, permettent d'expliquer ces différences entre la copulation hétérosexuelle des mammifères non-primates et les activités bisexuelles des hominidés (être humain, chimpanzé, bonobo, orang-outan, gorille, etc.). Elles ont montré qu'au cours de l’évolution, le contrôle neurobiologique du comportement sexuel a changé. Chez les primates et surtout chez les hominidés, la sexualité s'est progressivement dissociée des cycles hormonaux<ref name="signoret2006">Modèle:Article.</ref>,<ref name="buvat">Modèle:Article.</ref>, 90 % des gènes des récepteurs aux phéromones ont été altérés<ref name="nei2008">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nei M., Niimura Y., Nozawa M. Modèle:Citation Nature Reviews Genetics, 9(12):951-963, 2008.</ref>,<ref name="zhang">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} J. Zhang, D. M. Webb, « Evolutionary deterioration of the vomeronasal pheromone transduction pathway in catarrhine primates », Modèle:Lang, 100(14):8337-8341, 2003.</ref> et le réflexe sexuel de la lordose n'est plus fonctionnel. Au contraire, l'importance du système de récompense et de la cognition est devenue majeure<ref name="agmo">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Anders Agmo, Modèle:Lang, Elsevier, 2007 (Modèle:Lien brisé).</ref>. En raison de ces modifications du système nerveux, on observe que les activités sexuelles des hominidés changent : elles ne sont plus limitées à la copulation vaginale<ref name="ford">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Clellan S. Ford, Frank A. Beach, Patterns of sexual behavior, Methuen & Co, London, 1965. Le livre existe en français, mais il est plus difficile à trouver : Le comportement sexuel chez l'homme et l'animal, R. Laffont, 1970.</ref>,<ref name="bagemihl" /> mais se développent principalement autour de la stimulation des zones érogènes car ces stimulations procurent des récompenses / renforcements dans le cerveau<ref name="agmo" />. Ces récompenses, en particulier l'orgasme, sont perçues au niveau de la conscience comme des sensations de plaisirs érotiques et de jouissances. Chez l’être humain, le but fonctionnel du comportement sexuel n'est plus le coït vaginal mais la recherche des récompenses érotiques, procurées par la stimulation du corps et des zones érogènes. Le comportement de reproduction a évolué vers un comportement érotique<ref name="wunsch2007">Modèle:Pdf Serge Wunsch, « Thèse de doctorat sur le comportement sexuel », EPHE-Sorbonne, Paris, 2007 (Modèle:Lien brisé).</ref>,<ref group="note">Les distinctions entre « comportement sexuel », « comportement de reproduction » et « comportement érotique » sont expliquées dans les articles Comportement érotique et Comportement de reproduction. Ces expressions ont été proposées par les auteurs Martin H. Johnson et Barry J. Everitt dans leur ouvrage Reproduction, Modèle:5e, publié chez De Boeck Université en 2001, car les différences neurobiologiques, cognitives et comportementales entre les espèces modifient la dynamique du comportement sexuel. L'ouvrage qui présente le plus de vérifications expérimentales de ces distinctions est Modèle:Lien brisé du neurobiologiste Anders Agmo.</ref>.

Au cours de cette évolution du comportement de reproduction, on observe que des caractères érotiques et bisexuels apparaissent progressivement en fonction des facteurs neurobiologiques qui ont été modifiés. Mais comme les modifications des différents facteurs ne sont pas toutes graduelles et n'apparaissent pas toutes aux mêmes périodes phylogéniques, les modifications comportementales sont discontinues. Le cerveau se corticalise progressivement, et les espèces de mammifères les plus corticalisées sont les plus bisexuelles (éléphants, dauphins, hominidés)<ref name="bagemihl" />. Mais les éléphants n'ont qu'un niveau intermédiaire d'activités bisexuelles<ref name="bagemihl" /> car les phéromones jouent encore un rôle important<ref name="rasmussen">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} L.E. Rasmussen, J. Lazar, D.R. Greenwood, Modèle:Citation, Biochemical Society Transactions, 31(Pt 1):137-141, 2003.</ref>. L'altération des gènes des récepteurs aux phéromones est importante à partir des catarhiniens (cercopithèques, gibbons, hominidés)<ref name="zhang" /> et ces espèces ont davantage d'activités bisexuelles. La dissociation des activités sexuelles des cycles hormonaux est majeure à partir de Pan Paniscus (bonobo)<ref name="furuichi2011" />,<ref name="bonobo" />. Au cours de l'évolution, plus une espèce cumule de modifications neurobiologiques et plus ces modifications sont importantes, plus son comportement sexuel sera labile, varié et bisexuel. Pour ces raisons, on observe que quasiment tous les primates ont des activités bisexuelles<ref name="bagemihl">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Bruce Bagemihl, Biological exuberance, St Martin Press, New York, 2000.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} K. Wallen, W. A. Parsons, « Sexual behavior in same-sexed nonhuman primates: is it relevant to understanding human homosexuality? », Annual Review of Sex Research, 8:195-223, 1997.</ref>, et en particulier les chimpanzés Pan paniscus (bonobo)<ref name="bonobo">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} James Owen, « Homosexual Activity Among Animals Stirs Debate », 23 juillet 2013, National Geographic (lire en ligne).</ref>,<ref name="dewaal">Frans De Waal, De la réconciliation chez les primates, Flammarion 1992.</ref> qui constituent l'espèce la plus proche de l'espèce humaine<ref name="furuichi2011">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Furuichi T., Modèle:Citation. Evolutionary Anthropology, 20(4):131-142, 2011.</ref>.

Fichier:Bonobo cincyzoo.jpg
Les Bonobos sont, avec les Chimpanzés, les primates les plus proches génétiquement de l'espèce humaine. Les premiers sont activement bisexuels<ref name="bonobo" />,<ref name="dewaal" /> alors que les seconds ne le sont que peu ou pas<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Chez l'être humain, qui cumule le maximum de modifications neurobiologiques des facteurs du comportement de reproduction, on observe en particulier que le système cérébral spécifique de la reconnaissance du sexe opposé a été altéré. Plus de 90 % des gènes (TAAR, VR1, VR2 et TCPR2) spécifiques à la détection des phéromones sont altérés<ref name="nei2008" />,<ref name="zhang" />. Bien qu'il existe encore des effets résiduels<ref name="savic2010">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Savic I., Berglund H., Modèle:Citation. PLoS. One, 5(2):e8651, 2010.</ref>, l'influence comportementale des phéromones est devenue mineure<ref name="winman2004">Modèle:Article.</ref>,<ref name="havlicek">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Havlicek J., Murray A.K., Saxton T.K., Roberts S.C. Modèle:Citation Vitamines & Hormones, 83:47-81, 2010.</ref>. Même s'il existe encore des facteurs biologiques et phéromonaux résiduels, le sexe du ou des partenaire(s) n'est plus le principal facteur biologique à l'origine des activités sexuelles<ref name="wunsch2010">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Wunsch S. Modèle:Citation, Journal of bisexuality, 10(3):268-293, 2010.</ref>. Le système de récompense et la cognition sont devenus prépondérants<ref name="agmo" />.

Au niveau ethnologique et historique, on observe que dans les sociétés sexuellement libérales, les enfants et les adolescents ont des activités bisexuelles<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Cellan, S. Ford, Frank A. Beach, Patterns of sexual behavior, Methuen & Co, London, 1965.</ref>,<ref>Bronislaw Malinowski, La Vie Sexuelle des sauvages du nord-ouest de la Mélanésie, Petite bibliothèque Payot 1970.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} M. Diamond, Modèle:Citation, Revista Española del Pacifico, 16:37-58, 2004.</ref>, et qu'apparemment, il existait dans toutes les sociétés anciennes de guerriers, avant l'avènement des religions actuelles qui sont peu favorables à la sexualité, des pratiques bisexuelles généralisées<ref name="universel" />,<ref>Bernard Sergent, L'homosexualité initiatique dans l'Europe ancienne, Payot, 1986.</ref>.

Ces données suggèrent qu'il existe une tendance significative à la bisexualité chez l'être humain. La bisexualité n'est pourtant pas de nos jours généralisée dans les sociétés occidentales, notamment en raison de la grande valorisation culturelle du couple hétérosexuel, une très forte homophobie<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} C. Bagley, P. Tremblay, Elevated rates of suicidal behavior in gay, lesbian, and bisexual youth, Crisis, 21(3):111-117, 2000.</ref> et un très fort monosexualisme, expliquant d'une part le fait que les bisexuels sont souvent rejetés par les hétérosexuels et également par les homosexuels, et d'autre part que la bisexualité n'existe pas au niveau des pratiques et des valeurs culturelles<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Paula C. Rodriguez-Rust, « Bisexuality : the state of the union », Annual Review of Sex Research, 13:180-240, 2002.</ref>. Il est donc extrêmement difficile de vivre de manière bisexuelle<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Terry Evans, « Bisexuality : negotiating lives between two cultures », Journal of bisexuality, 3(2):91-108, 2003.</ref> et beaucoup de bisexuels dissimulent en conséquence leur véritable orientation sexuelle<ref group="MS">Modèle:P..</ref>. Néanmoins, malgré la biphobie, l'homophobie et l'hétérocentrisme, on observe toutefois que pour les hommes étudiés par Alfred Kinsey dans son Sexual Behavior of the Human Male, 46 % d'entre eux ont une sexualité bisexuelle<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Marjorie Garber, Bisexuality and The Eroticism of Everyday Life, Routledge (2000), Modèle:P..</ref>, mais que vraisemblablement, la plupart des personnes, en raison de toutes les difficultés et pressions psychologiques exposées précédemment, se conforment aux pratiques et aux valeurs dominantes<ref>Cf notamment {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Marjorie Garber, Bisexuality and The Eroticism of Everyday Life, Routledge (2000), Modèle:P. « […] "Why doesn't everyone have erotic relationships with both men and women?", then the answers are not far to seek: repression, religion, repugnance, denial, laziness, shyness, lack of opportunity, premature specialization, a failure of imagination […] ».</ref>,<ref group="note">Marjorie Garber, dans Bisexuality and The Eroticism of Everyday Life, Routledge (2000), s'interroge (page 249 et suivantes) sur les raisons qui poussent à ne pas s'engager dans des pratiques bisexuelles, la difficulté à déterminer ce qui constitue la bisexualité et la grande diversité des sondages ou estimations qui en résultent sur la proportion de personnes bisexuelles dans la population générale, qui peuvent aller de 10 % à 80 % dans certaines études ou estimations qu'elle a rassemblées.</ref>.

Échelles de mesure de la sexualité humaine

Plusieurs sexologues ont conçu des échelles de mesure de la sexualité qui visent à rendre possible une étude des comportements sexuels humains plus précise que les catégories tranchées d'hétérosexualité, d'homosexualité ou de bisexualité.

Échelle d'Alfred Kinsey

Le premier et le plus connu des chercheurs à réaliser une étude de ce genre est le sexologue américain Alfred Kinsey (lui-même bisexuel<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jennifer Baumgardner, Look Both Ways: Bisexual Politics, Macmillan (2008) 256 pages, Modèle:P..</ref>) : dans deux études connues sous le nom de rapports Kinsey (Modèle:Lang en 1948 et Modèle:Lang en 1953), il emploie une échelle qui, en se fondant sur les témoignages des personnes interrogées sur leurs pratiques sexuelles, les classe non pas en deux ou trois catégories tranchées, mais en sept catégories qui vont de l'hétérosexualité exclusive (degré 0) jusqu'à l'homosexualité exclusive (degré 6). Les degrés intermédiaires, de 1 à 5 dans le tableau ci-dessous, correspondent à des comportements bisexuels<ref name="what">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Kathy Labriola, « What is bisexuality ? », Bisexual.org (lire en ligne).</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « The Kinsey Scale: Its Purpose And Significance », Kinsey Confidential (lire en ligne).</ref>. Les rapports Kinsey font beaucoup de bruit à leur parution, car ils montrent que les personnes ayant eu des rapports sexuels avec des personnes des deux sexes sont beaucoup plus nombreuses que ce que l'on croyait jusqu'alors. Par la suite, l'échelle de Kinsey est souvent évoquée pour réfuter la conception traditionnellement binaire de la vie sexuelle, qui se résume à « hétérosexualité ou homosexualité »<ref name="stats" />.

Valeur Explication
0 Exclusivement hétérosexuel(le)
1 Prédominance hétérosexuelle, expérience homosexuelle
2 Prédominance hétérosexuelle, occasionnellement homosexuel(le)
3 Bisexuel sans préférence
4 Prédominance homosexuelle, occasionnellement hétérosexuel(le)
5 Prédominance homosexuelle, expérience hétérosexuelle
6 Exclusivement homosexuel(le)

Une des critiques que l'on peut adresser à l'échelle de Kinsey est qu'elle ne prend en compte que la variable sexuelle proprement dite, sans aborder les sentiments amoureux, les fantasmes ou la définition que les personnes ont d'elles-mêmes<ref name="quebec" />.

Grille d'orientation sexuelle de Fritz Klein

Modèle:Article détaillé Dans les années 1970, un sexologue américain, Fritz Klein, lui-même bisexuel, élabore un autre instrument d'étude du comportement sexuel, encore plus précis, afin de prendre en compte la grande variété des témoignages qu'il recueille au cours d'un forum sur la bisexualité qu'il crée et anime à New York. Klein met au point cet outil pour pallier ce qu'il percevait comme les défauts de la grille de Kinsey<ref name="quebec" />. Il publie pour la première fois cet outil, la grille d'orientation sexuelle de Klein, dans son ouvrage Modèle:Lang en 1978<ref name="Cavendish101" />. La grille d'orientation sexuelle de Klein n'est pas une échelle de mesure, mais un modèle de formulaire pour interroger les personnes sur leur sexualité. Elle prend en compte non pas seulement les pratiques sexuelles, mais aussi les sentiments de la personne ou encore ses fantasmes ; elle fait par ailleurs le distinguo entre la vie passée de la personne, sa vie présente (la « fluidité sexuelle ») et son idéal de vie<ref name="Cavendish101" />,<ref name="Fox" />. Pour chacune de ses réponses, la personne peut répondre par des chiffres allant de 1 (le même sexe seulement) jusqu'à 7 (l'autre sexe seulement). Les pratiques, le vécu, les désirs et les sentiments des personnes interrogées sont ainsi pris en compte de manière plus nuancée, ce qui aboutit à un profil d'orientation sexuelle composé de 21 critères différents<ref name="encyclopediadeux" />.

Le modèle de Fritz Klein est le premier à prendre en compte la manière dont la personne elle-même se qualifie comme étant un aspect important de son orientation sexuelle. Il est également le premier à reconnaître que l'orientation sexuelle peut être dynamique, en évoluant au cours de la vie. C'est par cet outil théorique que Fritz Klein a assis sa réputation, dans le monde anglophone, de spécialiste de la bisexualité<ref name="necroGuard">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Christopher Reed, « Obituary: Fritz Klein », 19 juin 2006, The Guardian (lire en ligne).</ref>. Cet outil « s'est popularisé parmi les militants, les éducateurs et les thérapeutes, parce qu'il reconnaît la complexité de la sexualité humaine et en particulier la fluidité sexuelle dans le temps »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « The Klein grid has been popular among bisexual activists, as well as sex educators and therapists, because it recognizes the complexity of sexuality ». Voir Modèle:Lien web.</ref>. Cependant, sa complexité a limité son usage et sa diffusion dans le milieu académique : il reste aujourd'hui encore peu connu des chercheurs<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Robert Hawkins, William Stackhouse, dans Modèle:Lien, Patricia Koch, David Weis (dir.), Sexuality in America: Understanding Our Sexual Values and Behavior, Continuum, 1999, 360 p. Modèle:ISBN Modèle:P. (lire en ligne).</ref>.

Typologie de Rommel Mendès-Leite

Le sociologue brésilien Rommel Mendès-Leite a proposé une typologie distinguant huit types de bisexuels masculins<ref>Bisexualité, le dernier tabou, Modèle:P..</ref> :

  1. Le bisexuel circonstanciel ;
  2. Le bisexuel d'une seule femme ;
  3. Le bisexuel à tendance homosexuelle ;
  4. Le bisexuel fortement sexualisé ;
  5. Le bisexuel expérimental ;
  6. Le bisexuel à tendance hétérosexuelle ;
  7. Le bisexuel souffrant ;
  8. Le bisexuel transitionnel.

Autres typologies possibles

Au-delà des échelles attestant de différents degrés de la bisexualité, d'autres typologies ont été proposées, incluant la « bisexualité de défense » (dans des pays où l'homosexualité n'est pas acceptée), la « bisexualité latine » (dans certaines cultures méditerranéennes, les hommes qui tiennent le rôle actif dans une relation homosexuelle masculine se considèrent comme strictement hétérosexuels), la « bisexualité rituelle » (où une homosexualité initiatique précède une hétérosexualité maritale, comme dans certaines tribus d'Océanie) ; la Modèle:Citation, la Modèle:Citation (dans certains contextes où les individus ne sont pas disponibles comme les prisons, des relations dans les toilettes ; ou pour de l'argent), la Modèle:Citation ou Modèle:Citation (où la personne est autant attirée par les hommes que par les femmes<ref group="note">Cette bisexualité correspond à un classement de 3 sur l'échelle de Kinsey.</ref>), la Modèle:Citation ou encore la Modèle:Citation (lorsque l'on s'engage dans des relations avec des personnes travesties, ou avec des personnes du Modèle:Citation comme l'ont fait certaines cultures)<ref group="MG">Modèle:P..</ref>.

À cette typologie, on peut ajouter une classification temporelle : la « bisexualité successive » (manifestement la plus courante) où l'individu est en relation ou tombe amoureux d'une personne, homme ou femme ; la « bisexualité simultanée » où l'individu a des partenaires masculins et féminins en même temps ; et enfin la « bisexualité transitoire » entre hétérosexualité et homosexualité<ref name="quebec" />.

Une caractérisation de la bisexualité en trois sous-catégories majeures : « bi-gay », « bi-hétéro », et « bi-bi » a également été proposée<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} James D. Weinrich, Fritz Klein, « Bi-Gay, Bi-Straight, and Bi-Bi Three Bisexual Subgroups Identified Using Cluster Analysis of the Klein Sexual Orientation Grid », Modèle:Lien, Volume 2, Issue 4, 2002, DOI:10.1300/J159v02n04_07 (lire en ligne).</ref>.

Enfin, l'expression anglophone de « Modèle:Lang » (ou MSMW) est un outil sexologique utilisé pour désigner, selon des critères médicaux, les personnes s'étant engagées dans des relations de nature sexuelle avec des hommes et des femmes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Marshall Miller, Amy André, Julie Ebin, Leona Bessonova, « Bisexual Health. An introduction and model practices for HIV/STI prevention programming », National Gay and Lesbian Task Force, Policy Institute The Fenway Institute at Fenway Community Health, BiNet USA (Modèle:Lien brisé), Modèle:P..</ref>.

Études et statistiques dans le monde

L'un des chercheurs ayant le plus travaillé statistiquement sur la bisexualité est Alfred Kinsey (voir Rapports Kinsey). Dans une étude menée en 1948, il a découvert que 46 % des sujets masculins interrogés (Modèle:Unité) et de 6 à 14 % des femmes avaient eu une expérience sexuelle avec une femme et un homme, ou que ces personnes avaient déjà sexuellement Modèle:Citation à des personnes des deux sexes<ref name="KINSEY46">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Bisexuality », The Kinsey reports, Kinsey Institute (Modèle:Lien brisé).</ref>. Shere Hite est l'auteure d'une étude sur la sexualité masculine, Le Rapport Hite sur les hommes. Elle découvre dans ses recherches que 43 % des hommes sondés ont eu, durant leur enfance ou leur adolescence, des rapports sexuels avec d'autres garçons, sans que cela les empêche de mener ou de développer plus tard dans leur vie une sexualité hétérosexuelle<ref name="hite">Shere Hite, Le rapport Hite sur les Hommes, Robert Laffont, 1983, repris par Élisabeth Badinter, XY, De l'identité masculine,1992, Modèle:P..</ref>.

Il est difficile de mesurer et d'estimer de façon fiable le nombre de bisexuels. En effet, de nombreux bisexuels ne se définissent pas comme tels, mais comme hétérosexuels ou homosexuels, deux catégories mieux acceptées socialement aujourd'hui<ref name="stats">Laurence Lemoine, « Sommes-nous tous bisexuels ? », Psychologies.com, octobre 2002 (lire en ligne).</ref>. Il arrive que des femmes ou des hommes, en difficulté dans leur vie amoureuse ou frappés par la monotonie du mariage, se découvrent bisexuel(le)s, mais la réalité quantitative de ce phénomène est encore peu connue<ref name="stats" />.

Dans les années 2000, une étude menée par Lisa M. Diamond, chercheuse en psychologie à l'université d'Utah aux États-Unis, qui a suivi un groupe de Modèle:Nombre non hétérosexuelles pendant dix ans, a montré l'existence d'une orientation bisexuelle pérenne chez les femmes, la pérennité de l'orientation bisexuelle (92 %) sur dix ans étant supérieure à celle de l'orientation lesbienne (66 %)<ref>Modèle:Article.</ref>. Par ailleurs, une étude américaine publiée en 2000 a montré que la définition que les personnes non hétérosexuelles ont de leur propre sexualité est mouvante : des personnes se déclarant précédemment homosexuelles ou lesbiennes peuvent, à la suite de nouvelles expériences, se qualifier de bisexuelles, et vice-versa<ref name="Cavendish101" />,<ref name="seattle">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Emily Alper, « Pew study: Majority of bisexuals still in the closet », The Seattle Times, 21 juillet 2013 Modèle:Lire en ligne.</ref>.

D'après des études américaines récentes, les personnes s'identifiant comme bisexuelles constituent le groupe le plus nombreux parmi les Modèle:Citation (personnes qui s'identifient comme homosexuelles, bisexuelles et lesbiennes)<ref name="P13" group="Barker">Modèle:P..</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gary J. Gates, « How many people are lesbian, gay, bisexual, and transgender? », The Williams Institute, avril 2011 (lire en ligne).</ref>,<ref name="sf1">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} San Francisco Human Rights Commission, « Bisexual Invisibility: Impacts and Recommendations », Modèle:P. (lire en ligne).</ref>, sachant que nombre de personnes ayant entretenu des relations avec des personnes de même sexe ou ressentant une attirance pour des personnes du même sexe ne s'identifient pas comme Modèle:Citation<ref name="P13" group="Barker" />,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} San Francisco Human Rights Commission, « Bisexual Invisibility: Impacts and Recommendations », Modèle:P. (lire en ligne).</ref>. Néanmoins, la difficulté à quantifier précisément l'ampleur de la bisexualité vient notamment du fait que de nombreuses personnes bisexuelles de fait, pour des raisons diverses, ne se définissent pas ainsi mais comme hétérosexuelles ou homosexuelles<ref group="Barker">Modèle:P..</ref>,<ref name="P66-67" group="MS">Modèle:P..</ref>.

Si les personnes bisexuelles de fait apparaissent comme une minorité importante de la population dans l'étude de Kinsey, très peu sont celles qui se présentent comme telles dans des études récentes, conduisant à des proportions de bisexuels Modèle:Citation de l'ordre de seulement quelques pourcents<ref name="P13" group="Barker" />, ce qui pose une claire distinction entre pratique et identité bisexuelle<ref name="enc1">Modèle:Ouvrage.</ref>. Ainsi, par exemple, lors d'une enquête sur l'orientation sexuelle en France menée par l'IFOP début 2011<ref name="IFOP2011juin024">Paul Parant, « Une enquête exclusive répond enfin à la question : qui sont les homos français ? », Têtu, 24 juin 2011 (lire en ligne).</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>, seules 3 % des personnes interrogées se déclaraient bisexuelles. Extrapolé à l'échelle du pays, ce pourcentage donne environ Modèle:Unité de personnes se déclarant bisexuelles en France<ref name="IFOP2011juin024" />. L'enquête indique aussi que parmi les personnes qui se déclarent bisexuelles ou homosexuelles, on constate une légère surreprésentation des hommes par rapport aux femmes, ainsi qu'une légère surreprésentation des personnes âgées de moins de Modèle:Nombre, peut-être en raison de la libération des mœurs après 1960<ref name="IFOP2011juin024" />. Il n'y a en revanche aucune différence entre les bisexuels, les hétérosexuels et les homosexuels quant à la répartition géographique ou au milieu social<ref name="IFOP2011juin024" />. Les bisexuels déclarés sont légèrement plus nombreux que les homosexuels déclarés à vivre en couple (55 % contre 46 %) ; ils sont aussi plus nombreux à avoir des enfants à la maison (24 % contre 14 %)<ref name="IFOP2011juin024" />.

Remise en cause de l'alternative hétérosexualité-homosexualité

Certaines études sexologiques ont depuis longtemps remarqué que le diptyque hétérosexualité-homosexualité était trop pauvre pour décrire convenablement la réalité des comportements sexuels humains, et leur fluidité dans le temps<ref name="daily" />. L'alternative hétérosexualité-homosexualité reste pourtant, malgré sa simplification des comportements sexuels, encore largement dominante, en particulier dans la culture et la recherche anglo-saxonnes<ref group="MS">Modèle:P..</ref>.

Or des chercheurs, dès les années 1970, ont estimé que Modèle:Citation La bisexualité rompt en effet l'alternative stricte Modèle:Citation bien que celle-ci puisse rester, malgré les recherches et les études qui démontrent son invalidité, la référence de pensée pour de nombreuses personnes.

L'échelle de Kinsey a d'ailleurs été créée par le chercheur américain Alfred Kinsey et ses collègues pour modéliser le fait que les résultats des études et recherches sexologiques ont montré qu'il n'y avait pas de séparation nette et tranchée entre comportement sexuel homosexuel et hétérosexuel<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'échelle de Kinsey permet ainsi de prendre en compte la complexité et la fluidité des comportements sexuels humains. Elle montre aussi que l'identification personnelle n'est pas nécessairement corrélée aux pratiques sexuelles : on peut se considérer homosexuel ou hétérosexuel, et avoir un comportement sexuel bisexuel<ref name="encyclopediadeux">Modèle:Lien web.</ref>. La complexification des travaux théoriques, comme avec la grille d'orientation sexuelle de Klein, qui prolonge et approfondit la grille de Kinsey, a permis de mieux comprendre la bisexualité qu'avec les méthodes dichotomiques traditionnelles<ref name="Fox">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ronald Fox, Current Research on Bisexuality, 2004, Modèle:Citation.</ref>.

Par ailleurs, parmi les personnes s'engageant dans des relations homosexuelles, peu nombreuses sont celles qui excluent les relations hétérosexuelles. Ainsi, d'après une étude française conduite en 1993, 96,6 % des hommes interrogés ayant eu des relations sexuelles homosexuelles ont aussi entretenu des relations hétérosexuelles<ref name="MSM">Modèle:Article.</ref>. Des études américaines ou danoises donnent des chiffres tout aussi considérables (de 90 à 96 %), ce qui montre que l'homosexualité (l'orientation sexuelle unique et exclusive envers les personnes de même sexe) n'est que très marginale parmi les personnes s'engageant dans des relations avec des personnes de même sexe<ref name = MSM/>.

L'étude sexologique Le rapport Hite sur les Hommes note elle aussi que malgré la fluidité sexuelle et l'existence d'expériences homosexuelles et hétérosexuelles chez de nombreux hommes, l'alternative Modèle:Citation est toujours utilisée comme outil de définition exclusif, sans toute la rigueur nécessaire : Modèle:Citation De même, les chercheurs Philip W. Blumstein et Pepper Schwartz, auteurs de Bisexuality: Some Social Psychological Issues (1977), constatent que nombre de personnes qui s'engagent dans ce type de relations enfants ou adolescents et qui mènent par la suite des vies hétérosexuelles ne se considèrent pas comme bisexuels, et voient ces expériences comme de simple jeux sans grande importance dans la définition de leur orientation sexuelle<ref name="P71" group="MS">Modèle:P..</ref>.

Quant aux précautions à tenir dans l'usage des mots définissant une pratique sexuelle, un chercheur américain des études de genre estime qu'il n'est pas pertinent d'utiliser le mot Modèle:Citation comme un nom pour désigner des personnes, mais qu'il est plus approprié de l'utiliser comme un adjectif à accoler à un acte ou à un comportement donné<ref>Gregory M. Herek, Modèle:Citation in American Behavioral Scientist, vol. 29, Modèle:N°, mai-juin 1986, Modèle:P., repris par Élisabeth Badinter dans XY, De l'identité masculine (1992) Modèle:P..</ref>.

D'autres, à l'instar de Jonathan Ned Katz, estiment qu'au nom du continuum de Kinsey et la fréquence des pratiques homosexuelles chez les Modèle:Citation, c'est le dualisme Modèle:Citation lui-même qui est à abolir<ref>Jonathan Katz, Modèle:Citation, Socialist Review, 1990, Modèle:P., repris par Élisabeth Badinter dans XY, De l'identité masculine (1992), Modèle:P..</ref>.

Historiquement, les études sociologiques et sexologiques n'ont que très tardivement étudié la bisexualité en tant que telle ; sans considération spécifique, elle était auparavant allègrement confondue avec l'homosexualité, aucune différence qualitative n'étant faite entre les personnes uniquement attirées par les personnes de même sexe et les bisexuels<ref name="daily">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="encyclopediadeux" />,<ref name="étude">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Meg Barker, Christina Richards, Rebecca Jones, Helen Bowes-Catton, Tracey Plowman, Jen Yockney et Marcus Morgan, « The Bisexuality report : Bisexual inclusion in the LGBT equality and diversity » Modèle:Pdf, Centre for Citizenship, Identities and Governance and Faculty of Health and Social Care, The Open University.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} San Francisco Human Rights Commission, Modèle:Lien archive.</ref>.

Tendances naturelles et universelles possibles

Modèle:Source douteuse Depuis les travaux de Freud sur la psychologie de la sexualité humaine, la question de savoir si la bisexualité est la tendance naturelle de la sexualité humaine se retrouve dans la culture populaire<ref name="bieurope1">« Tous bi ? », sujet de l'émission « Et si c'était ça le bonheur ? », de Faustine Bollaert, diffusée sur Europe 1 le Modèle:Date (Retranscription sur YouTube).</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref> comme dans la recherche académique<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Ainsi, selon le Journal of the American Medical Association, Modèle:Citation

Une des difficultés à quantifier précisément l'ampleur de la bisexualité est que de nombreuses personnes bisexuelles de fait, pour des raisons diverses, ne se définissent pas ainsi mais comme hétérosexuelles ou homosexuelles<ref name="étude" />,<ref name="P66-67" group="MS" />. En effet, lorsque l'on demande directement par des enquêtes à la population de se définir, très peu sont les personnes se présentant comme bisexuelles<ref name="étude" /> ; si, en revanche, on cherche à savoir qui a déjà ressenti une attirance amoureuse ou sexuelle envers plus d'un genre, ou à s'être engagé dans des relations sexuelles avec des personnes des deux sexes, on obtient une minorité importante (le rapport Kinsey avance le chiffre de 46 % de la population masculine<ref name =KINSEY46/>, le rapport Hite 43 %<ref name = hite/>), voire une majorité de la population<ref group="Barker">Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>. Il y a beaucoup plus de personnes ressentant des attractions pour les deux sexes que de personnes s'engageant dans des relations avec les deux sexes ; et il y a beaucoup plus de personnes s'engageant dans des relations avec les deux sexes que de personnes se définissant comme bisexuelles<ref name="étude" />.

Histoire

Modèle:Article détaillé

Fichier:Malcolm X NYWTS 2.jpg
indicationDeLangue}} Peter Tatchell, « Malcolm X was bisexual. Get over it », The Guardian, 20 octobre 2009 (lire en ligne).</ref>.

Il est important de garder à l'esprit que les termes d’hétérosexualité, d'homosexualité, de bisexualité, et plus généralement les notions mêmes de sexualité et d'orientation sexuelle sont des concepts relativement récents à l'échelle de l'Histoire (comme le fait de s'auto-identifier selon une certaine orientation sexuelle<ref name="P15" group="Barker" />) puisqu'ils ont été introduits par la médecine et la psychologie au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Ils ne sont donc pas forcément adaptés dans des contextes historiques plus anciens, étant donné que les sociétés anciennes ne réfléchissaient pas dans les mêmes termes et n'utilisaient pas (ou pas exactement) les mêmes catégories de pensée. Il n'est cependant pas absurde de supposer que, de tout temps, il a existé des personnes éprouvant des attirances que nous appellerions aujourd'hui hétérosexuelles, homosexuelles ou bisexuelles, même si ces attirances ne s'inscrivaient pas dans les mêmes cadres sociaux (libertés, contraintes, modes de sociabilité, etc.). Par exemple, durant l'antiquité grecque ou romaine, elles ne prenaient pas les mêmes formes et ne donnaient pas lieu à l'élaboration d'identités individuelles (Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation) comme c'est le cas à partir de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Eva Cantarella, Selon l'usage, la nature et la loi. La bisexualité dans le monde antique, La Découverte, 1991, Introduction.</ref>.

Pour le sexologue Fred Klein, l'histoire de la bisexualité est pour l'essentiel restée inaperçue, ou sporadiquement évoquée : les bisexuels ayant été le plus souvent considérés comme homosexuels, ou parfois comme hétérosexuels, par occultation de la bisexualité. Il précise, à la suite d'une liste de personnages historiques qu'il estime avoir été bisexuels : Modèle:Citation

Si l'on tente d'observer les comportements bisexuels et leur acceptation ou leur rejet dans les différentes sociétés à travers le temps, il apparaît que la bisexualité a une histoire universelle<ref name="universel" />,<ref>Étudiant sur la construction sociale de la virilité, Élisabeth Badinter écrit : Modèle:Citation (XY, De l'identité masculine (1992), Le Livre de poche, Modèle:P.) ; ajoutant que Modèle:Citation (ibidem, Modèle:P.).</ref>. La plupart de ces relations bisexuelles étaient attachées soit à une période de la vie (comme pour le Modèle:Lang dans le Japon pré-moderne), soit à un troisième genre (comme pour les Deux-Esprits des Nord-Amérindiens ou les bacchás d'Asie centrale). De fait, nombre de sociétés ont connu, avant de recevoir les apports religieux et culturels des trois grands monothéismes (en particulier de leur hétéronormativité), une bisexualité généralisée<ref>Karl Mengel, Pour et contre la bisexualité, édition La Musardine, coll. « L'attrape corps », (2009), Modèle:P..</ref>.

La majeure partie de ce que l’on appelle « homosexualité » dans les cultures anciennes est en fait une forme de bisexualité, dans la mesure où les pratiques et relations homosexuelles sont très rarement conçues comme excluant toute relation hétérosexuelle (au contraire de la catégorisation actuelle, dans laquelle une personne homosexuelle est attirée exclusivement par les personnes du même sexe)<ref>Élisabeth Badinter constate dans XY, De l'identité masculine (1992) que de très nombreuses civilisations passées ont pratiqué une certaine Modèle:Citation homosexuelle, et que les rapports amoureux et sexuels entre les hommes étaient nécessaires à la constitution de la pleine virilité. Elle insiste toutefois sur le fait que ce comportement sexuel homosexuel est une étape vers un comportement hétérosexuel nécessaire à assurer la reproduction sexuée, afin de permettre la survie de la société en question (Modèle:P.).</ref>.

L'histoire de la bisexualité féminine est plus difficile à établir, dans la mesure où les sociétés les mieux connues étaient généralement patriarcales et où les sources diverses nous renseignent plutôt sur les relations entre hommes.

Europe

Grèce antique

Modèle:Article détaillé

Fichier:Jupiter Smyrna Louvre Ma13.jpg
Zeus, le roi des dieux dans la mythologie grecque. Marié à Héra, il désire de nombreuses autres femmes, déesses, ou nymphes mais aussi un jeune prince troyen, Ganymède<ref name="expressex" />.

La bisexualité grecque antique est l'un des exemples de pratiques bisexuelles dans l'histoire les mieux connus<ref name="Cavendish102">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Marshall Cavendish, Sex and Society, vol. 1, 2009, Modèle:P..</ref>.

En effet, en Grèce antique, la bisexualité était omniprésente et socialement valorisée<ref group="Klein">Modèle:P..</ref>,<ref group="note">Se reporter à ce sujet à l'ouvrage d'Eva Cantarella, Bisexuality in the Ancient World, Yale University Press, 2002 Modèle:ISBN.</ref>. De très illustres personnes de l'époque, telles que le chef militaire et politique Alexandre le Grand<ref name="socrate">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Suzanne G. Frayser, Thomas J. Whitby, « Studies in Human Sexuality: A Selected Guide », Libraries Unlimited, 737 pages, (1995), Modèle:P..</ref>, et Socrate, un des plus grands philosophes de la civilisation occidentale, étaient bisexuelles<ref name="socrate" />.

Pédérastie

La pratique de la pédérastie (c'est-à-dire d'un adulte avec des adolescents) s'inscrit dans une conception de la vie sentimentale et sexuelle qui tient de la bisexualité<ref group="note">Le terme de « bisexualité » est employé par Eva Cantarella, dans Selon la nature, l'usage et la loi : la bisexualité dans le monde antique, La Découverte, 1991. Elle justifie dans son introduction l'emploi de ce terme contemporain à propos des sociétés antiques.</ref>. Cette pratique essentiellement aristocratique se retrouve aussi bien à Athènes, à Sparte, à Thèbes qu'en Crète<ref name="larou">Entrée « Homosexualité », Larousse (lire en ligne).</ref>. Dans un premier temps, à partir de la puberté, le jeune homme est en âge d'être courtisé par des hommes d'âge mûr et de lier avec l'un d'eux une relation pédérastique dans laquelle il est l'éromène (« l'aimé »)<ref name="syl">Pierre-Luc Landry, « L'homosexualité masculine était-elle autorisée dans la Grèce antique ? », in Le Passé composé, Modèle:N°, mars 2003 (lire en ligne).</ref>. Une fois adulte, l'homme mûr peut avoir des relations homosexuelles, mais cette fois en tant qu'éraste (« amant »), avec des hommes plus jeunes qu'il courtise comme lui-même a été courtisé pendant son adolescence<ref name="syl" />.

Le modèle social fait donc coïncider les âges de la vie avec des rôles différents dans la relation. Par exemple, les sources d'époque présentent ainsi Alcibiade : Modèle:Citation L'homme adulte a le droit d'avoir des relations homosexuelles avec des jeunes gens, tant qu'il les courtise en suivant certaines règles (l'adulte ne doit pas choisir des enfants trop jeunes - le garçon doit être au stade de la puberté, et donc de « l'âge de raison » - mais s'essayer à une relation stable, faire la cour avec persévérance ; alors que le caractère uniquement lubrique d'une relation est dénoncée)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Eva Cantarella, Bisexuality in the Ancient World, Yale University Press, seconde édition, Modèle:P..</ref>. Il est cependant mal vu de dédaigner toute relation avec les femmes : l'homosexualité telle qu'on la conçoit de nos jours, c'est-à-dire une attirance entièrement tournée vers les personnes du même sexe, n'était donc pas acceptée<ref name="syl" />,<ref name="chuck">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Chuck Stewart, Gay and Lesbian Issues: A Reference Handbook, ABC-CLIO, (2003), 403 pages, Modèle:P. (lire en ligne).</ref>,<ref name = universalis/>. Ainsi, se marier et avoir des enfants est ce que l'on attend de chaque citoyen<ref name = bla/>, alors qu'adopter un comportement efféminé ou se travestir est très mal considéré<ref name =syl/>.

Quoi qu'il en soit, les amours homosexuelles comme hétérosexuelles sont abondamment évoquées par les arts grecs antiques, aussi bien la céramique que la littérature. Un thème répandu est la comparaison de l'amour des filles et de l'amour des garçons, que l'on trouve dans le Dialogue sur l'amour de Plutarque<ref>Plutarque, Dialogue sur l'amour (Erotikos), 750 sq.</ref>, dans les Amours du pseudo-Lucien ou encore dans le roman grec Leucippé et Clitophon d'Achille Tatius<ref>Achille Tatius, Leucippé et Clitophon, Modèle:Rom-maj, Modèle:VIII.</ref>.

Bisexualité féminine

La bisexualité féminine est moins bien documentée. La poétesse Sappho, connue pour ses amours lesbiennes, était en réalité engagée dans des relations amoureuses avec des hommes et des femmes. Elle évoque dans ses poèmes des attirances pour des personnes des deux sexes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Harriette Andreadis, Sappho in Early Modern England: Female Same-Sex Literary Erotics, 1550-1714, University of Chicago Press, (2001), 254 p. Modèle:ISBN, Modèle:P. (lire en ligne).</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Joy Connolly, « Sappho's Leap », The New York Times, 18 mai 2003 (lire en ligne).</ref>. On trouve également l'évocation de relations entre femmes dans certaines séquences des Dialogues des hétaïres attribués à Lucien<ref>Lucien, Dialogues des hétaïres, 5 et 12, et introduction par Anne-Marie Ozanam dans Comédies humaines, Paris, Belles Lettres, 2010, Modèle:P.385.</ref>.

La bisexualité des Grecs est également présente dans leurs mythes<ref name="expressex" />, où de très nombreux dieux sont bisexuels : Zeus, marié à Héra et qui courtise le beau mortel Ganymède, Poséidon marié à Amphitrite et qui a une relation amoureuse avec le mortel Pélops, le héros divinisé Hercule, marié à Mégare et amant d'Hylas, ou encore Apollon, ayant eu (entre autres) des relations amoureuses avec les nymphes Daphné et Cyrène et avec les mortels Hyacinthe et Cyparisse.

Les mythes grecs ont la particularité de mentionner trois cas différents de bisexualité, chacun avec un sens différent : celle de Tirésias, qui change de sexe par décision divine ; celle d'Hermaphrodite (la bisexualité dans le sens d'être « bisexué ») et celle qui concerne les sentiments amoureux, celle qu'évoque Aristophane dans son éloge d'Éros dans Le Banquet de Platon<ref group="MG">Modèle:P..</ref>.

Rome antique

Fichier:César Ambrogio Parisi.jpg
Dans une société qui ne proscrivait pas la bisexualité mais la passivité sexuelle chez l'homme libre, Jules César a été décrit par Curion l'Ancien comme Modèle:Citation
(Marbre d'après l'antique.)

La bisexualité est très courante chez les Romains<ref>Sur le sujet, voir Eva Cantarella, Selon la nature, l'usage et la loi : la bisexualité dans le monde antique, La Découverte, 1991, et Pascal Quignard, Le Sexe et l'effroi, Gallimard, 1994.</ref>. Paul Veyne, dont l'analyse a considérablement influencé la perception de la sexualité romaine, et en particulier les recherches ultérieures, parle à cet effet de Modèle:Citation<ref>Géraldine Puccini-Delbey, La vie sexuelle à Rome, Éditions Points (2010), 383 pages, Modèle:P..</ref>,<ref>Thierry Eloi, « La sexualité de l’homme romain antique - Actualité bibliographique », Clio (2005), Modèle:P. (lire en ligne).</ref>,<ref group="note">L'historien Jean-Jacques Aubert, mettant l'accent sur le caractère dominateur et prédateur de la sexualité du citoyen romain, parle quant à lui de Modèle:Citation ; cf. Sarah Scholl, « Bisexualité antique : l'histoire questionne nos clichés », entretien avec Jean-Jacques Aubert paru dans Le Courrier du 2 juillet 2004 (lire en ligne).</ref>. À Rome, la règle de comportement moral suppose qu'un homme libre soit actif, c'est-à-dire qu'il doit être celui qui pénètre : la passivité chez un citoyen libre est infamante et fait perdre toute masculinité à celui qui s'est fait pénétrer<ref name="gpd">Géraldine Puccini-Delbey, La Vie sexuelle à Rome, Éditions Points (2010), 383 pages, Modèle:P..</ref>. En conséquence, on ne peut pénétrer, en dehors de sa femme, aucune femme libre, célibataire ou mariée, et aucun homme libre<ref group="note">Pour démontrer ce fait, Géraldine Puccini-Delbey met en avant dans La vie sexuelle à Rome (Éditions Points (2010), 383 pages, Modèle:P.) les paroles d'un esclave d'une comédie de Plaute, qu'elle estime représenter « parfaitement » la distinction entre les relations licites et illicites : Modèle:Citation.</ref> : si deux hommes libres ont des rapports, l'homme passif est, en théorie, sévèrement puni. Si un adulte a des rapports avec un jeune citoyen non-pubère, il est également sévèrement puni. Les esclaves et tous ceux qui ne sont pas romains, hommes et femmes, enfants, adolescents ou adultes, sont à la disposition des maîtres, le Modèle:Lang pouvant avoir des relations sexuelles avec eux sans que personne y trouve à redire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le philosophe Sénèque résume ce principe en ces termes : Modèle:Citation Ainsi l'orateur Cicéron est marié, mais loue également les charmes de son jeune esclave et secrétaire favori<ref group="note">Paul Veyne remarque dans Sexe et pouvoir à Rome, Points histoire (2007), page 189 Modèle:ISBN : Modèle:Citation.</ref>.

Comme dans la Grèce antique, l'homosexualité était très peu présente — et dans tous les cas dévalorisée — car jamais les relations sentimentales et sexuelles avec les femmes ne devaient cesser ou se subordonner aux rapports homosexuels<ref name="universalis">Frédéric Martel, « Homosexualité », Encyclopædia Universalis (lire en ligne), consulté le 2 février 2013.</ref>. Si les comportements bisexuels étaient une norme dans la Rome antique, les homosexuels faisaient, eux, l'objet d'une condamnation à la fois morale et juridique<ref name="cantarella">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Eva Cantarella, Bisexuality in the Ancient World, Yale University Press, seconde édition, Modèle:Citation p. viii.</ref>.

Les empereurs romains s'engageaient très souvent dans des relations bisexuelles : un exemple bien connu est celui de l'empereur Hadrien, qui, bien qu'étant marié à l'impératrice Sabine, aimait d'un amour fou l’éphèbe Antinoüs<ref group="note">Voir L'Histoire Auguste, Vie d'Adrien, X : Modèle:Citation.</ref>. De même, l'empereur Néron s'est marié avec un eunuque, Sporus, après son premier mariage avec Claudia Octavia<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} James Neill, The Origins and Role of Same-Sex Relations in Human Societies, (2009), Modèle:P..</ref>.

Les pratiques bisexuelles sont attestées plus ou moins incidemment dans la littérature de l'époque. Sont souvent comparés l'amour qui lie aux femmes et celui qui lie aux jeunes hommes, notamment pour leurs avantages respectifs<ref>Paul Veyne, Sexe et pouvoir à Rome, Points histoire (2007) Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Est également souvent rapproché le rôle passif des femmes et celui des esclaves, condamnés à une soumission sexuelle totale envers leurs maîtres<ref name="gpd" />. Le poète Horace écrit : Modèle:Citation<ref name="expressex">Marcelo Wesfreid, « L'amour au temps des Grecs et des Romains », L'Express, 16 août 2007 (lire en ligne).</ref>. Catulle déclare son amour indifféremment pour des femmes comme pour des hommes ; s'adressant dans ces termes à un homme : Modèle:Citation<ref name="expressex" />. Cela ne l'empêche pas de déclarer par ailleurs à sa bien-aimée : Modèle:Citation<ref name="expressex" />.

Quant à l'homosexualité proprement dite, il n'existe pas d'exemple, dans la littérature latine qui nous est parvenue, d'exemple de relation de longue durée entre deux hommes libres, ni d'homme ayant exclusivement aimé d'autres hommes<ref name="gpd" />,<ref group="note">S'il n'existe nul exemple d'homosexuel dans la littérature latine, il n'est toutefois pas possible de conclure que les homosexuels n'existent pas du temps de l'Antiquité romaine.</ref>.

Les premières lois romaines interdisant la bisexualité ont été adoptées vers le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle {{#if:|{{#ifeq:|l|{{#if:|[[| apr. J.-C.]]|apr. J.-C.}}| Modèle:Abréviation discrète}}|Modèle:Abréviation discrète}} (sous le règne de Modèle:Souverain2<ref name="larou" />) sous l'influence croissante de la religion chrétienne<ref name="chuck" />.

Scandinavie

Les sources qui nous sont parvenues du Moyen Âge scandinave sont assez parcellaires ; une loi de 1164 semble prohiber tout acte homosexuel, sans avoir été véritablement appliquée. D'après la littérature de l'époque, les pratiques homosexuelles seraient, pour les hommes, acceptables socialement seulement pour celui qui a le rôle actif. Il semble qu'il ait également été acceptable, pour la plupart des hommes, de faire preuve d'un désir homoérotique, mais uniquement envers des esclaves<ref name="MA" />.

Reste de l'Europe

Fichier:Louis XIII (de Champaigne).jpg
indicationDeLangue}} Fred Klein, The Bisexual Option, Modèle:P.).</ref>.

Des comportements bisexuels sont rapportés chez les peuples celtes de l'Antiquité, dont les rapports homosexuels étaient de type pédérastiques. Athénée écrit par exemple que les Celtes avaient des femmes très belles, mais aimaient aussi inviter des amoureux à dormir sur leur peaux de bêtes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} William Armstrong Percy, Pederasty and Pedagogy in Archaic Greece, University of Illinois Press, (1998), 272 pages, Modèle:P. (extraits en ligne).</ref>.

Europe médiévale

Dans l'Europe médiévale, la bisexualité était, selon les époques et les lieux, et les personnes qui la pratiquaient, soit acceptée soit moquée. De manière générale, il est difficile pour un historien de quantifier précisément tout rapport et relation de type homosexuel en raison de la censure (notamment religieuse) de l'époque mais aussi de l'homophobie contemporaine de certains chercheurs<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David Clark, Between Medieval Men : Male Friendship and Desire in Early Medieval English Literature, Oxford University Press, (2009), 248 pages, Modèle:P. « The attrition of time and accident means that the manuscripts survive in a relatively haphazard way, inevitably such sex are often subject to religious censorship, and until recently scholarship prudery and homophobia has meant that what texts do survive are often misleadingly edited or translated […] ».</ref>. La possible bisexualité de certaines hautes personnalités a aussi été abordée, comme celle du monarque anglais Richard Cœur de Lion<ref>Cf à ce sujet l'appréciation du médiéviste Jean Flori : « Plutôt qu'un homosexuel absolu et excessif, Richard semble bien avoir été avant tout, comme son père Henri Modèle:II et comme ses aïeux, un jouisseur. Moins pédophile, sans doute, que son père mais probablement bisexuel. Pour faire court, un paillard polyvalent », dans « Richard Cœur de Lion. Le roi-chevalier », critique de la biographie de Jean Flori publié par le magazine L'Histoire le premier février 2000, Modèle:N° à la page 87 (lire en ligne).</ref> qui serait tombé amoureux dans sa jeunesse du roi Modèle:Souverain3<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Boswell, Christianity, Social Tolerance, and Homosexuality: Gay People in Western Europe from the Beginning of the Christian Era to the Fourteenth Century, University of Chicago Press (2009), 442 pages, Modèle:P..</ref>.

Le roi de France Modèle:Souverain2, bien qu'étant marié à Louise de Lorraine-Vaudémont, et ayant pour maîtresses Louise de La Béraudière du Rouhet et Marie de Clèves, a souvent été présenté par l'historiographie comme Modèle:Citation<ref>« Henri Modèle:III (1551-1589) - Le dernier des Valois », Herodote.net (lire en ligne).</ref> et il y a des raisons de croire qu'il était bisexuel<ref>Maciej Serwanski, « La Pologne nobiliaire et la France : liens de cœur ou de raison ? », Académie Polonaise des Sciences - Centre Scientifique à Paris (lire en ligne).</ref>. Toutefois, il semble que les accusations de relations avec ses Modèle:Citation soient davantage le fait de rumeurs lancées par ses opposants politiques dans une période de troubles et de disputes religieuses plutôt qu'une réalité historique<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael D. Sibalis, « Henry III », sur glbtq.com:An Encyclopedia of Gay, Lesbian, Bisexual, Transgender, and Queer Culture (2004) (lire en ligne).</ref>.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le roi [[Jacques VI et Ier|Jacques {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} d'Angleterre]], marié à la reine Anne de Danemark, avec qui il eut pas moins de huit enfants, avait aussi publiquement des amants masculins<ref name = mariage/>,<ref name="P14" group="Barker">Modèle:P..</ref>. Un autre exemple de comportements bisexuels dans les cours royales est celui du « bisexuel le plus célèbre du [[[:Modèle:S mini-]] siècleModèle:Vérification siècle]<ref>Cf la retranscription de l'article « Bavardages et masculinités au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle », dans L'Homme en tous genres, L'Harmattan, 2009 (212 pages), Modèle:P. (lire en ligne).</ref> », Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV. Efféminé et connu pour ses relations homosexuelles (on parlait au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle du Modèle:Citation), il a de nombreux enfants de deux mariages différents<ref>« Monsieur, frère de Louis XIV », sur le site internet du Château de Versailles (lire en ligne).</ref>. Marie-Antoinette d'Autriche, épouse de Louis XVI, a quant à elle fait les frais de lourdes critiques de la part des opposants politiques de son mari pour s'être engagée dans des relations avec d'autres femmes, des gravures graveleuses ayant même été produites à ce sujet<ref name="P15" group="Barker" />,<ref group="note">Il semble pour autant difficile de garantir avec une assurance certaine de la réalité de ces accusations ; voir une entrevue à ce sujet avec l'historienne Evelyne Lever, dans « Marie-Antoinette aimait-elle (aussi) les femmes ? », de Nora Bouazzouni, FranceTVinfo.fr (lire en ligne).</ref>.

À la Renaissance

À la Renaissance, en particulier dans sa version italienne, le Modèle:Citation de sodomie était largement pratiqué malgré l'Inquisition et les châtiments qu'elle infligeait<ref name="MA">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Paul Halsall, « The Experience of Homosexuality in the Middle Ages », 1988, Université Fordham (lire en ligne).</ref>. L'Église fut vite débordée puisque près de la moitié des hommes de la ville de Florence furent mis en examen par la justice pour sodomie<ref name="italie">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Cf la présentation de Forbidden friendship par Michael Rocke sur Google Livres (lire en ligne).</ref>. Une fluidité sexuelle dans le temps — d'abord des comportements homosexuels durant la jeunesse, puis principalement hétérosexuels — était considérée alors comme faisant intégralement partie du processus de croissance et de maturité des hommes<ref name = italie/>. En revanche, contrairement à ce qui se passait en Grèce ou dans la Rome antiques, une fois mariés, les hommes abandonnaient quasiment tous les relations avec d'autres hommes<ref name = italie/>. Nicolas Machiavel indique par exemple d'un de ses contemporains : Modèle:Citation

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Le libertinage est aussi historiquement associé à la bisexualité, et ce, dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Il concernait le plus souvent les grands aristocrates qui pouvaient en raison de leur rang se le permettre sans trop de conséquences<ref name="libertins">Michel Delon, « Libertinage », Encyclopædia Universalis (lire en ligne), consulté le 9 mars 2013.</ref>. L'exemple de Gaston de France, frère du roi français Louis XIII, peut être cité : ses loisirs allaient des chansons à boire, aux poèmes érotiques en passant par les Modèle:Citation, dans une sorte d'Modèle:Citation<ref name = libertins/>. Les témoignages contemporains convergent également pour indiquer que Théophile de Viau était bisexuel<ref>« D’autres témoignages de l’époque convergent à propos de la bisexualité de « l’illustre débauché » (comme le baptise Jean Chapelain), lui attribuant, à la fois, une connaissance hors du commun en matière de plaisirs sodomites et de nombreuses conquêtes féminines », Filippo D’Angelo, Libertinage, hermaphrodisme et masculinité, Groupe de Recherches Interdisciplinaires sur l'Histoire du Littéraire (lire en ligne).</ref>. Cette appellation de Modèle:Citation s'est poursuivie au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, pour désigner les personnes entretenant ce type de relations. Comme elles contestaient aussi souvent le pouvoir de l'Église et les mœurs de l'époque, le pouvoir religieux ne leur était pas favorable<ref>Jean-Pierre Cavaillé, « Les libertins. L'envers du grand siècle » Cahiers du centre de recherches historiques (lire en ligne).</ref>.

En Russie tsariste, certains membres de l'aristocratie affichaient leur bisexualité (pourtant interdite), à l'image du prince Félix Ioussoupov<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
Fichier:Homosexualitywilde.jpg
L'écrivain irlandais Oscar Wilde, marié, deux enfants (ici avec son amant Alfred Douglas) est l'une des plus célèbres illustrations de la bisexualité au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name = lit />,<ref group="Klein" name="K136"/>,<ref group="MG">Modèle:P..</ref>.

Modèle:…

Asie

Inde

Fichier:KamaSutra43.jpg
Femme en caressant une autre pendant qu'elle se fait pénétrer par un homme. Illustration du Kamasutra, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Dans l'antique Kamasutra indien, des positions sexuelles homosexuelles sont présentes, tout comme sont montrées des pratiques hétérosexuelles<ref name="inde">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David L. Eng, Alice Y. Hom, Q and A: Queer in Asian America, Modèle:P..</ref>,<ref name="timesindia">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Smita Mathew, « Are we all bisexual? », The Times of India, 19 juillet 2006, Modèle:P. (lire en ligne).</ref>. Par ailleurs, les pratiques sexuelles dans la mythologie hindoue ont été considérées comme manifestant une Modèle:Citation<ref name="inde" />. Néanmoins, de par la colonisation britannique et le puritanisme de l'époque victorienne, toutes ces manifestations de la bisexualité dans la culture indienne originelle ont été effacées<ref name = timesindia/>.

Dans l'Inde moderne, une grande partie des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont mariés<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gurvinder Kalra, Susham Gupta, Dinesh Bhugra, « Sexual variation in India: A view from the west », Indian Journal of Psychiatry, 2010 (lire en ligne).</ref>.

Chine

Dans la Chine impériale, les comportements bisexuels sont rapportés depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle av. J.-C.. Ainsi, dix des empereurs de la dynastie Han comptaient des hommes comme amants, en plus de leurs épouses, qui leur apportaient une descendance légitime<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} William N. Eskridge Jr., Modèle:Citation, Faculté de droit de Yale (1993), Modèle:P. (lire en ligne).</ref>.

Dans la Chine ancienne, la prévalence de la bisexualité sur l'homosexualité s'explique par le besoin traditionnel de produire des héritiers, nécessité qui irrigue alors l'ensemble de la société chinoise, de la paysannerie à la classe dirigeante. La bisexualité est ainsi pratiquée dans les plus hauts cercles ; la sexualité se mêlant à la politique et les intrigues de la Cour<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bret Hinsch, Passions of the Cut Sleeve: The Male Homosexual Tradition in China, University of California Press (1990), 256 pages, Modèle:P., cf. notamment : « The indispensability of children to rulers and peasants alike helps account for the prevalence of bisexuality over exclusive homosexuality among the men of ancient China. […] With bisexuality practiced in the highest circles of ancient courts, the relationship between politics and sex became increasingly perplexing. ».</ref>.

Durant le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, il existe des prostitués masculins acceptés par la société sous l'influence du néo-confucianisme. Des auteurs comme Wang Yangming voient en effet les besoins sexuels comme naturels<ref name="china">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « History of Chinese homosexuality », China Daily, Modèle:1er avril 2004 (lire en ligne).</ref>.

L'illégalité des rapports entre personnes du même sexe est venue assez tardivement dans l'histoire de la Chine : la première fois que la pratique de relations sexuelles entre personnes de même sexe a été pénalement condamnée date de 1740. La révolution culturelle est la période la plus difficile pour les personnes s’engageant dans des relations avec des personnes de leur sexe de tout l'histoire de la Chine. La situation s'est depuis très légèrement adoucie<ref name="china" />.

Japon

Modèle:Article détaillé

Fichier:Japanesepederasty18thcentury.jpg
Un Modèle:Lang : l'homme embrasse une femme, alors qu'il couvre les yeux de son compagnon.

Dans le Japon médiéval, les aristocrates avaient très couramment des pratiques bisexuelles<ref name="bla">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Louis Diamant, Richard D. McAnulty, The Psychology of Sexual Orientation, Behavior, and Identity: A Handbook, Greenwood Publishing Group, (1995), 522 p., Modèle:ISBN Modèle:P. (lire en ligne).</ref>. L'élite était libre de s'engager dans des amours avec les deux sexes, pratiques et érotisme homosexuels et hétérosexuels n'étant absolument pas vus comme incompatibles<ref name="japonun">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mark McLelland « Japan », glbtq.com:An Encyclopaedia of Gay, Lesbian, Bisexual, Transgender and Queer Culture, 2004, Modèle:P. (lire en ligne).</ref>. Nombreux sont les aristocrates qui fréquentaient des théâtres où se produisaient des jeunes hommes ; l'amour dévorant qu'ils leur portaient pouvait les pousser jusqu'à se ruiner pour disposer de leur compagnie<ref name="shudo" />.

Des pratiques bisexuelles de type pédérastiques sont également reportées dans le wakashudō (« la voie des jeunes hommes »). Des hommes adultes, généralement hétérosexuellement mariés, poursuivaient de leurs ardeurs des jeunes hommes<ref name="japonun" />. Dans la pédérastie japonaise, les garçons de Modèle:Unité étaient jugés aptes à être aimés<ref name="shudo">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Adam McCluskey, « Secrets of Japan », Université Saint Thomas (lire en ligne Modèle:Lien archive).</ref>. La bisexualité est également présente dans certaines œuvres de la littérature japonaise : le poète Ihara Saikaku décrit par exemple dans Kōshoku ichidai otoko (« L'homme qui ne vécut que pour aimer », 1682) la vie amoureuse d'un libertin, dénombrant comme conquêtes amoureuses Modèle:Nombre et Modèle:Nombre<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Stephen O. Murray, Homosexualities, University of Chicago Press (Modèle:1er juin 2002), Modèle:P..</ref>. Il est clairement documenté (en particulier par les journaux intimes de contemporains) que certains empereurs japonais maintenaient des relations homosexuelles en plus de leur vie sexuelle hétérosexuelle, et ce dès le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle (Shirakawa, Toba ou encore Go-Shirakawa en sont des exemples<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gary P. Leupp, Male Colors: The Construction of Homosexuality in Tokugawa Japan, University of California Press, (1997), 310 p., Modèle:P. (lire en ligne).</ref>).

En ce qui concerne les femmes, à partir du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, nombre de jeunes femmes japonaises quittèrent leurs foyers pour être concentrées dans des écoles et pensionnats où des relations intimes se nouaient assez fréquemment. Cela ne préoccupait pas outre mesure la société de l'époque, puisqu'un mariage hétérosexuel les attendait à la sortie de leurs études<ref name="japonun" />. Comme dans de nombreuses autres régions du monde, ces pratiques commencent à être mal vues peu après les premiers contacts du Japon avec l'Occident<ref name="shudo" />. Une loi est votée dès 1873 pour criminaliser les rapports homosexuels<ref name="jp">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} James Neill, The Origins and Role of Same-Sex Relations in Human Societies, Jefferson, NC, McFarland & Co., 2009, 470 p. Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Néanmoins, et parce que le shudo est si enraciné dans la culture du Japon du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le changement des comportements de certains militaires se révèle long et difficile<ref name="jp" />.

Moyen-Orient et monde arabo-musulman

Fichier:Samarkand A group of musicians playing for a bacha dancing boy.jpg
Garçon dansant. Bien que la loi islamique prohibe les relations entre individus du même sexe, de nombreux hommes puissants les exploitent pour satisfaire leurs plaisirs sexuels, et en font un symbole de leur pouvoir.

Trois siècles avant notre ère, Modèle:Souverain2, roi de Perse, possédait dans son harem à la fois des femmes et des eunuques ; après la victoire militaire d'Alexandre le Grand sur Darius, Alexandre usa lui aussi d'eunuques comme partenaires sexuels<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David F. Greenberg, The Construction of Homosexuality, University of Chicago Press, (1990), 635 p., Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Des pratiques bisexuelles ont longtemps été reportées en Perse : ainsi, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, un notable conseille à son fils Modèle:Citation Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, un Européen qui visite la Perse note qu'ils Modèle:Citation Nombre de grands poèmes perses sont adressés à de jeunes hommes, l'art érotique étant, lui aussi, divisé entre scènes hétérosexuelles et homosexuelles<ref name="perse" />. Selon le juriste musulman Modèle:Lien, lors de la conquête musulmane du Moyen-Orient, de nombreux soldats arabes, loin de leurs femmes, se sont alors satisfaits d'hommes qu'ils trouvaient dans les territoires conquis<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Khaleb El-Royuayeb, Before homosexuality in the Arab-Islamic world, 1500-1800, University of Chicago Press, (2009), 224 pages, Modèle:P..</ref>.

La bisexualité est aussi bien documentée durant la période musulmane de l'histoire espagnole<ref name="espagne">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Daniel Eisenberg, « Homosexuality in Spanish history and culture », in Spanish Writers on Gay and Lesbian Themes. A Bio-Critical Sourcebook, ed. David William Foster (Westport, CT: Greenwood, 1999), Modèle:P. (lire en ligne).</ref> : en particulier, à cette époque, l'islam était religieusement et sexuellement beaucoup plus tolérant que ne l'était le christianisme<ref name="espagne" />. Bien que le Coran prohibe les rapports amoureux et sexuels entre personnes de même sexe, la société et les dirigeants n'avaient alors pas même la volonté de faire appliquer cette règle religieuse<ref name="espagne" />. Il existe des exemples de dirigeants ouvertement bisexuels à cette époque, maintenant des relations homosexuelles comme une vie de famille : c'est le cas d'Modèle:Souverain2<ref name="espagne" />. La bisexualité s'exprimait aussi librement à travers les arts, notamment la poésie : le poète Ibn Quzman mentionne dans ses vers son mode de vie ouvertement bisexuel<ref name="espagne" />. Ce cas n'est pas isolé, d'autres poèmes à cette époque traitent des joies égales de l'amour, tant homosexuel qu'hétérosexuel<ref name = espagne/>. Il semble qu'à cette époque ce soit une pratique homosexuelle de type pédérastique qui ait été privilégiée<ref name = espagne/>.

Après la conquête, la bisexualité dans le monde arabe s'exprimait d'une manière à peu près équivalente à celle de la Grèce antique : un homme marié courtisait de jeunes garçons, sans que cela paraisse étrange au reste de la société. La désapprobation venait surtout des épouses, jalouses du fait que leurs maris puissent désirer d'autres personnes qu'elles<ref name="arab">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Khaleb El Royuayeb, Before homosexuality in the Arab-Islamic world, 1500-1800, University of Chicago Press, (2009), 224 pages, Modèle:P..</ref>. Ces pratiques étaient si courantes au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle que l'orientaliste français Volney, visitant l'Égypte dans les années 1780, s'étonna du fait que les hommes s'adonnaient au Modèle:Citation alors qu'ils avaient déjà des femmes. Les garçons courtisés pouvaient s'engager dans des relations avec des filles ou des femmes plus mûres qu'eux<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Khaleb el-Royuayeb, Before homosexuality in the Arab-islamic world, 1500-1800, University of Chicago Press, (2009), 224 pages, Modèle:P..</ref>. On sait également que la bisexualité masculine est généralisée au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle dans l'Empire ottoman, le turc Mustafa Kemal Atatürk étant, d'après le biographe Patrick Balfour Kinross, symptomatique d'une Modèle:Citation

Dans le Moyen-Orient, il semble que les approches traditionnelles de la sexualité diffèrent sensiblement de celles de l'Occident : les actes sexuels homosexuels sont considérés davantage comme simples actes plutôt que comme révélateurs d'une identité profonde. Il existe également une tendance, héritée de la civilisation gréco-romaine, à ne pas vraiment classifier en termes d'« hétérosexualité » ou d'« homosexualité » mais comme rôle « passif » ou « actif », ce dernier impliquant beaucoup moins de désapprobation sociale car être « passif » équivaut à tenir le rôle d'une femme. L' « actif » n'est d'ailleurs pas considéré comme homosexuel. Par exemple, en Arabie saoudite contemporaine, nombre d'hommes s'engagent comme « actifs » dans des relations avec d'autres hommes car ils n'ont pas d'autres alternatives, lorsqu'il ne leur est pas possible d'avoir des relations hétérosexuelles. Un comportement homosexuel « passif » passager, associé à la jeunesse, est toléré tant qu'il ne continue pas dans la vie adulte<ref name="theatlantic">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « The Kingdom in the Closet », The Atlantic (lire en ligne).</ref>.

Dans l'Afghanistan des années 2010 survivent encore des pratiques bisexuelles ancestrales qui ont profondément interpellé, si ce n'est choqué, les soldats américains et britanniques patrouillant dans ces zones dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. En effet, dans certaines zones tribales, beaucoup d'hommes entretiennent des relations de type pédérastiques et pédophiles avec de jeunes hommes (le plus souvent de Modèle:Unité<ref name="afga">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Thimothy Whiteman, « U.S. Army admits to widespread cultural pedophilia in Afghanistan », Examiner.com, 17 décembre 2012 (lire en ligne).</ref>), étant donné qu'aucune relation avec des femmes non mariées n'est autorisée. Ainsi, de très nombreux hommes s'y adonnent avant leur mariage. Un des dictons les plus répandus de cette partie du monde y est d'ailleurs : Modèle:Citation Les hommes disposant de suffisamment d'argent et de pouvoir peuvent se permettre d'entretenir ainsi plusieurs garçons, une tradition culturellement acceptée qui ne choque personne. Un tel homme est appelé un bacha bazi, et est souvent vu comme haut placé dans l'échelle sociale : si quelqu'un veut montrer qu'il a de l'importance, il doit avoir un garçon à lui<ref name="article">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Joel Brinkley, « Afghanistan's dirty little secret », The San Francisco Chronicles, 29 août 2010 ( lire en ligne).</ref>,<ref name="afghan">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Sara Carter, « Afghan sex practices concern U.S., British forces », Washington Examiner, 20 décembre 2010 ( lire en ligne).</ref>,<ref group="note">Il y a eu des frictions diplomatiques entre le président Hamid Karzai et les États-Unis, car peut-être deux de ses six frères tremperaient dans ce type de relations. De même, des éditorialistes américains se sont demandé avec colère si c'était pour protéger des Modèle:Citation que des centaines de soldats de l'OTAN se battaient et mouraient (cf. {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Joel Brinkley, « Afghanistan's dirty little secret », The San Francisco Chronicles, 29 août 2010 (lire en ligne). L'ONU a appelé le gouvernement à mettre fin à ces pratiques (cf. {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « 64th session of the United Nations General Assembly », ONU, 14 octobre 2009 (lire en ligne).</ref>.

Dans le Pakistan voisin, des comportements bisexuels (masculins) sont de nos jours assez pratiqués. Bien que les lois du pays prohibent officiellement toute relation entre personnes de même sexe, il est possible d'en entretenir dans certaines villes, à condition de rester particulièrement discret et de ne pas revendiquer, dans la sphère publique, la reconnaissance de droits spécifiques. Nombre de ces hommes ne se considèrent pas comme homosexuels, certains le faisant en alternance avec les relations qu'ils entretiennent avec leurs épouses ou pour de l'argent<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Meghan Davidson Ladly, « Gay Pakistanis, Still in Shadows, Seek Acceptance », The New York Times, 3 novembre 2012 (lire en ligne).</ref>. Dans une société très patriarcale, les hommes dont leurs inclinaisons les pousseraient uniquement vers les autres hommes sont une majorité a obéir aux normes sociales, et à se marier afin de produire descendance, tout en maintenant des relations homosexuelles<ref name="bbcpaki">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mobeen Azhar, « Gay Pakistan: Where sex is available and relationships are difficult », BBC News, 27 août 2013 (lire en ligne).</ref>. Il est d'ailleurs relativement aisé pour les hommes de se procurer des prestations sexuelles par des « masseurs », certaines hautes personnalités pouvant fréquenter ce genre d'établissements en toute discrétion<ref name="bbcpaki" />. Dans ce pays conservateur et musulman, les premières relations sexuelles des jeunes hommes se font souvent avec d'autres jeunes hommes ; la famille, et la société, ignorent (sans pour autant y porter un regard favorable) ces relations homosexuelles juvéniles, tant que cela reste dans la discrétion, et que chacun finit par se marier hétérosexuellement : ce genre d'activités étant pour l'entourage plus considéré comme une phase par laquelle les jeunes Modèle:Citation qu'un signal d'alarme<ref name="bbcpaki" />.

Amériques

Fichier:Balboamurder.jpg
Les conquistadors espagnols et portugais punissaient sévèrement les Indiens lorsqu'ils s'adonnaient à des relations homosexuelles. Ici, Vasco Núñez de Balboa envoie ses chiens dévorer des indigènes.

Amérique du Nord

De nombreuses tribus des peuples natifs d'Amérique du Nord connaissaient une catégorie de troisième genre, hommes qui s'habillaient comme des femmes, avaient des occupations traditionnellement dévolues aux femmes et occupaient des rôles à part dans les tribus (comme guérisseurs ou chaman). Les explorateurs français entrés au contact de ces tribus nommèrent ces individus Modèle:Citation<ref group="note">Dans les années 1990 émerge une autre appellation, « Deux-esprits », mise en avant par certaines communautés amérindiennes.</ref>, du nom alors utilisé en Europe pour désigner le partenaire le plus jeune dans une relation homosexuelle masculine. Les hommes mariés à des berdaches étaient généralement bisexuels<ref name="berd">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} William N. Eskridge Jr., Modèle:Citation, Faculté de droit de Yale (1993), Modèle:P. (lire en ligne).</ref> : nombre d'Amérindiens (et parmi eux, le chef Crazy Horse) possédaient parmi leurs épouses des berdaches<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Berdache », Will Roscoe California Institute of Integral Studies, Encyclopedia of the Great Plains, University of Nebraska Press (lire en ligne).</ref>.

Amérique centrale et du Sud

Chez les Mayas, cela faisait partie des coutumes que d'avoir eu, au long de son existence, des relations avec des hommes et des femmes, tout au moins pour les hommes. En effet, au début de l'adolescence, le garçon se retrouvait être l'amant d'un adolescent plus âgé que lui, qui se mariait ensuite à une femme lorsqu'il atteignait une vingtaine d'années. Le jeune garçon aimé se retrouver plus tard à aimer à son tour un garçon plus jeune, et ainsi se poursuivait indéfiniment le cycle<ref name="maya">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} James Neill, The Origins and Roles of Same-Sex Relations In Human Societies, Modèle:P..</ref>. Ainsi, les hommes mayas connaissaient une fluidité sexuelle dans le temps, la jeunesse étant associée à des relations homosexuelles, avant de laisser place à un mode de vie hétérosexuel dans le mariage<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David F. Greenberg, The Construction of Homosexuality, University of Chicago Press, (1990), 635 p., Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.

La bisexualité est documentée dans de nombreux autres peuples indigènes : la période de l'adolescence est la plus associée à celle des relations entre personnes du même sexe, bien que des hommes mariés et ayant des enfants puissent aussi s'engager dans de telles relations<ref name="indigene">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} James Neill, The Origins and Role of Same-Sex Relations in Human societies, Modèle:P..</ref>. Une autre pratique courante est d'élever un garçon comme une femme pour ensuite le donner en mariage à un homme ayant déjà plusieurs épouses. Ces Modèle:Citation étaient généralement plus appréciés que les femmes épouses<ref name="indigene" />.

Afrique

Fichier:African homosexuality laws.svg
Lois concernant la sexualité entre personnes de même sexe en Afrique. Un grand nombre d'États africains actuels condamnent fortement les relations entre personnes de même sexe : les sanctions allant de la prison (orange), prison à vie (orange foncée) à la peine de mort (brun). Certains États n'appliquent pas des sanctions pourtant inscrites dans le droit, ou un statut juridique ambigu (jaune). L'Afrique du Sud autorise en 2006 le mariage homosexuel.

Les études sur ce type de sexualité sont très rares en Afrique, par tabou le plus souvent. Les pratiques homosexuelles y sont en effet généralement fortement condamnées moralement et souvent juridiquement<ref name="sénégal">Joseph Larmarange et al. « Homosexualité et bisexualité au Sénégal : une réalité multiforme », Population 4/2009 (Vol. 64), Modèle:P.. (lire en ligne sur Cairn.info).</ref>. Cependant, dans certains pays comme le Sénégal, des études ont été menées à partir des années 2000 pour prendre en compte la réalité et la diversité de ces phénomènes<ref name="sénégal" />.

Des chercheurs occidentaux ont révélé qu'il existait de très nombreuses pratiques bisexuelles dans la période pré-coloniale mais qu'elles ont été abandonnées<ref name="afrique">Charles Gueboguo, « L'homosexualité en Afrique : sens et variations d'hier à nos jours », Socio-logos, revue de l'association française de sociologie, mis en ligne le 09 octobre 2008 (lire en ligne).</ref>, dénigrées puis criminalisées par les Africains eux-mêmes après que des influences étrangères ont imposé les Modèle:Citation sexuels hétéronormés du christianisme ou de l'islam. Ainsi, les pratiques étant jugées Modèle:Citation ou Modèle:Citation par les nouveaux-venus seront systématiquement tues ou effacées des mémoires. Dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, on croyait ainsi que seule l'hétérosexualité existait en Afrique. La croyance que Modèle:Citation, est ainsi un mythe qui perdure encore aujourd'hui<ref name = HIV/>. Existe également le mythe que les pratiques homosexuelles seraient exclusivement occidentales et qu'elles auraient été Modèle:Citation par les colons, alors que c'est précisément le contraire<ref>Charles Gueboguo, « L'homosexualité en Afrique : sens et variations d'hier à nos jours », Socio-logos, revue de l'association française de sociologie, mis en ligne le 09 octobre 2008 (lire en ligne) : « À l’époque de la colonisation, certains autres auteurs soutenaient que les quelques rares cas de « vices sexuels » observés en Afrique étaient dus à l’influence coloniale, comme le démontre ces propos : « deux vices très répandus dans les sociétés civilisées : onanisme et sodomie, étaient entièrement inconnus (en Afrique chez les Bantous) avant l’arrivée de la « civilisation ». Il n’en n’est plus malheureusement ainsi ». C’est dire que pour ces auteurs, l’homosexualité apparaissait comme le « propre des cultures très civilisées et très policées des peuples blancs », ayant trouvé pendant et après la colonisation « des natures très propices sur les terrains nègres ». ».</ref> : un universitaire américain remarque que les pays africains ont en réalité criminalisé l'homosexualité en s'inspirant des législations d'alors des anciens colonisateurs<ref>« Au Cameroun, Roger Mbédé, mort pour avoir été homosexuel », Le Monde, 17 février 2014 (lire en ligne).</ref>. Par exemple, l'anthropologue allemand Kurt Falk estimait dans les années 1920 que, parmi les tribus indigènes qu'il avait étudiées en Afrique de l'Ouest, les hommes étaient quasiment tous bisexuels<ref name="HIV">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien, « Why is HIV so prevalent in Africa ? », 15 avril 2005 (Modèle:Lien brisé).</ref>, avançant le chiffre d'une prévalence de 90 %<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Serena Anderlini-D'Onofrio, Women and Bisexuality: A Global Perspective, Routledge, 2013 (148 pages), Modèle:P. : « My opinion is that the percentage among the natives able to consort with both sexes and (according to the evidence of many natives questioned about it) feel the same desire for both is around 90 percent. » (lire en ligne).</ref>.

Comme illustration, on peut citer la tribu des Gangellas dans ce qui est aujourd'hui l'Angola : un adolescent de Modèle:Nombre pouvait publiquement déclarer son amour pour un autre, plus jeune, et vivre avec lui (des présents étaient accordés en échange aux parents). Le plus âgé se mariait ensuite avec une femme et pouvait avoir des relations sexuelles avec son épouse et son amant jusqu'à ce que le plus jeune soit suffisamment âgé à son tour pour désirer se marier. Plus largement, on peut parler de pratique de type pédérastiques entre des hommes et des adolescents, des relations sexuelles entre des hommes et des femmes mariés, mais l'interdiction ou la condamnation morale de relations sexuelles entre deux hommes d'âge mûr<ref name = afrique/>. Un autre exemple de bisexualité ancestrale de nature pédérastique se trouvait près de l'oasis de Siwa, près de l'actuelle frontière égypto-libyenne. Des hommes mariés s'associaient à des adolescents dans des bâtiments situés en dehors de l'enceinte du village proprement-dit. Ils formaient des couples guerriers à vocation défensive (les familles restant à l'intérieur du village). La relation qui liait les deux partenaires était de nature sentimentale et sexuelle, mais également éducative<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} M. Mohammad Abd' Allah, « Siwan Customs », Harvard African Studies, Modèle:N°, 1917, repris par Karl Menger dans Pour et contre la bisexualité, édition La Musardine, coll. « L'attrape corps », (2009), Modèle:P..</ref>.

En ce qui concerne la bisexualité contemporaine, une étude de 2009 indique une très grande majorité des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ont également maintenu des rapports sexuels avec des femmes, dans des pays comme le Sénégal (87 % - 94 %), le Nigeria (86 %), et l'Ouganda (73 %)<ref name="sénégal" />,<ref group="note">L'étude prend le soin de préciser que les sujets d'étude sont originaires de trois grandes villes du Sénégal et qu'il s'agit d'un échantillon non représentatif de toute la communauté HSH sénégalaise, notant toutefois « [C]’est le seul mode de recrutement possible pour une enquête menée auprès d’une population très stigmatisée et pour laquelle aucune base de sondage n’existe. ».</ref>.

Océanie

Dans de nombreuses sociétés océaniennes traditionnelles, la bisexualité était largement pratiquée, l'homosexualité (en tant que monosexualité) étant beaucoup plus rare<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Douglas L. Oliver, Oceania: The Native Cultures of Australia and the Pacific Islands, vol. 1, University of Hawaii Press, (1989), 1275 p., Modèle:ISBN Modèle:P. (lire en ligne).</ref>. La bisexualité peut aussi être ritualisée ou socialement codifiée : c'est le cas des tribus mélanésiennes, où les jeunes garçons doivent quitter leurs familles pour vivre avec leurs amants masculins, eux-mêmes mariés, auxquels ils pratiquent des fellations (le liquide séminal étant considéré comme participant, de même que le lait maternel, à la croissance)<ref name = bla/>. Une fois devenu grand, le jeune homme se marie et prend à son tour un garçon chez lui. Ainsi il y a fluidité sexuelle dans le temps : initiation sexuelle homosexuelle durant la jeunesse puis comportement hétérosexuel reproductif<ref group="MS">Modèle:P..</ref>.

Dans la partie Est de la Mélanésie, une phase d'homosexualité transitoire peut également être regardée comme un moyen de compenser, durant l'adolescence, l'absence de possibilité de relations sexuelles hétérosexuelles avant le mariage<ref name="mela">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gilbert H. Herdt, Ritualized Homosexuality in Melanesia, University of California Press, (1984) - 409 pages, Modèle:P..</ref>. Des pratiques homosexuelles peuvent également faire partie de certains processus d'initiation ; enfin des pratiques homosexuelles peuvent également être observées tout au long de la vie adulte, de pair avec des relations hétérosexuelles<ref name="mela" />. Dans la tribu des Nambas, le fait d'avoir plusieurs femmes et garçons est un attribut de pouvoir et de prestige social<ref name="namba">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gilbert H. Herdt, Ritualized Homosexuality in Melanesia, University of California Press, (1984) - 409 pages, Modèle:P..</ref>. Les jeunes hommes apparaissent comme une propriété, et peuvent même être prêtés, voire vendus pour un certain laps de temps à d'autres hommes par leurs Modèle:Citation<ref name="namba" />.

Bisexualité actuelle

Il existe de nombreuses manifestations contemporaines de bisexualité. Malgré cela, celle-ci reste un des plus importants tabous modernes<ref name="stats" />. Cela tient pour partie du fait que des millions de personnes sont aujourd'hui de fait bisexuelles (c'est-à-dire s'engageant dans des relations avec des hommes ou des femmes, ou se sentant ou s'étant sentis attirées par des personnes des deux sexes), mais ne l'assument pas ou le cachent volontairement, ce qui prévient l'émergence d'une véritable visibilité de la bisexualité<ref name="what" />.

Concepts annexes et néologismes contemporains

Bicuriosité

« Bicurieux » est un adjectif s'appliquant à quelqu'un se définissant comme hétérosexuel ou homosexuel, mais qui montre un certain intérêt pour, ou entretient des fantasmes d'avoir une liaison avec une personne du sexe qu'ils ne favorisent pas d'habitude, tout en n'assumant pas ou en rejetant l'étiquette de bisexuel<ref>« Bi-curieux » sur le Wiktionnaire.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Bi-curious », définition de l'Oxford English Dictionary (lire en ligne).</ref>. D'après une récente étude américaine, la bicuriosité est une tendance très courante parmi les femmes se considérant comme « hétérosexuelles » : 60 % d'entre elles auraient déjà ressenti de l'excitation sexuelle envers une autre femme et 45 % d'entre elles auraient déjà embrassé une autre femme<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « More than half of women are attracted to other women - and it gets more pronounced as they get older », Daily Mail, 21 octobre 2011 (lire en ligne).</ref>. Yvonne Jewkes, universitaire britannique, constate qu'à cause des nombreux tabous subsistant aujourd'hui encore sur toute relation autre qu'hétérosexuelle, nombre de personnes Modèle:Citation utilisent Internet comme moyen de faire des rencontres avec des personnes du même sexe, tout en préservant publiquement une hétérosexualité de façade<ref name="jewkes">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Yvonne Jewkes, Dot.cons: Crime, Deviance and Identity on the Internet, Routledge, (2012), 208 pages, Modèle:P..</ref>. Elle note également que le concept de « bicuriosité », bien que suscitant l'intérêt des médias vu son apparente augmentation, ne remet pas en cause l'Modèle:Citation, mais permet à certaines femmes d'expérimenter leur sexualité<ref name="jewkes" />.

Il apparaît généralement que si cet intérêt et cette curiosité peuvent être aussi importants pour les hommes, ils ne s'engagent pas aussi facilement dans un comportement ou un mode de vie bisexuels de par une réaction moins favorable de la société envers la bisexualité masculine. La sexologue clinicienne Nathalie Mayor déclare à ce propos : Modèle:Citation

Bisexuel chic

Fichier:Madonna by David Shankbone.jpg
indicationDeLangue}} Richard Luscombe, « US girls embrace gay passion fashion », The Guardian, 4 janvier 2004 (lire en ligne).</ref>.

Ce terme décrit les personnes s'engageant dans des relations de séduction avec des hommes et des femmes pour faire parler de soi dans une perspective de glamour. Ce serait la chanteuse américaine Madonna qui aurait inventé la première ce concept avec le clip de sa chanson Modèle:Lang en 1990 dans lequel elle embrassait tour à tour un homme et une femme<ref name = matin/>. Le terme est souvent appliqué aux stars depuis le baiser de Madonna et Britney Spears en 2003<ref name="matin" />, baiser qui choqua le public<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Madonna and Britney kiss! », Daily Mail (lire en ligne).</ref>. Depuis, de très nombreuses femmes célèbres, comme Fergie<ref group="note">Bien que celle-ci s'en défende, voir notamment {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Fergie: labels and love », The Advocate, 10 novembre 2009.</ref>, Kylie Minogue<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Kylie's bisexual twist », The Daily Telegraph, 22 janvier 2010 (lire en ligne).</ref>, Drew Barrymore, Megan Fox, Katy Perry<ref group="note">Notamment avec la chanson I Kissed a Girl (2008) qui l'a fait connaître au grand public.</ref>, Rihanna<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Alison Manoley, « Bisexual boast is Rih-lly cheeky », The Sun, 08 mai 2012 (lire en ligne).</ref> ou encore Ke$ha<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Cassie Carpenter, « 'It's not about gender': Ke$ha reveals bisexuality as she strips down her look for Seventeen magazine », Daily Mail, 2 janvier 2013 (lire en ligne).</ref> ont par la suite utilisé le « bisexuel chic ». Certaines célébrités, telles les chanteuses Rihanna<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Rihanna’s S&M single is too steamy for some », International Business Times, 2 février 2011 (lire en ligne).</ref> ou Miley Cyrus<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Miley Cyrus ‘experimenting with her sexuality’ after kiss with Britney Spears dancer goes viral », Metro, Modèle:1er janvier 2014 (lire en ligne).</ref>, ont également été l'objet de spéculations ou de rumeurs quant à leur possible bisexualité.

Le bisexuel chic masculin est plus rare de nos jours, mais était largement présent dans les années 1980 avec des personnalités comme David Bowie, Mick Jagger, Marlon Brando et Lou Reed<ref name="matin" />. L'instrumentalisation qui est ainsi faite de la bisexualité est rejetée par les associations bisexuelles comme participant à la diffusion de clichés sur la bisexualité<ref name = matin/>. Le fait de l'utiliser pour promouvoir sa carrière pour les femmes d'Hollywood est aussi critiqué<ref name = matin/>. Peut-être conséquence de cette médiatisation, une étude a montré que 40 % des jeunes femmes suisses se considérant comme hétérosexuelles ont déjà embrassé une autre femme<ref name = matin/>. Plus généralement, il apparaît que voir deux belles femmes s'embrasser soit l'un des plus importants fantasmes masculins modernes<ref name="chictrib">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jason Steele, « Embrace your inner heteroflexible », The Chicago Tribune, 22 septembre 2005 (lire en ligne).</ref>.

Modèle:Lang

Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, on désigne sous le terme de Modèle:Citation le mode de vie propre à certains Afro-Américains qui entretiennent des relations homosexuelles cachées tout en préservant une vie publique hétérosexuelle, maintenant par exemple souvent des relations amoureuses et sexuelles avec leurs épouses ou petites amies <ref>Modèle:Article.</ref>.

Fluidité sexuelle

Les expressions Modèle:Citation ou Modèle:Citation renvoient à la variation des comportements sexuels dans le temps, en particulier le passage d'une sexualité primordialement hétérosexuelle à un comportement homosexuel et inversement<ref name="étude" />. En anglais américain, le terme fluid (« fluide ») a pu être utilisé pour remplacer le terme « bisexuel(le)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} San Francisco Human Rights Commission, « Bisexual Invisibility: Impacts and Recommendations », p. iii (en ligne).</ref>. »

Le caractère fluide d'une sexualité peut également signifier qu'elle n'est pas exclusive et monolithique mais qu'elle peut évoluer dans un « entre deux » entre les deux monosexualités que sont l'hétérosexualité et l'homosexualité<ref name="fluidit">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Exploring the Umbrella: Bisexuality and Fluidity », The Advocate, 11 février 2014 (lire en ligne).</ref>. Le terme de « fluidité » est souvent associé à la vie sentimentale des femmes qui semblent dans les sociétés modernes plus à même de reconnaître des attirances ou des relations homosexuelles que les hommes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Barry X. Kuhle, « Born Both Ways? », Psychology Today, 9 avril 2013 (lire en ligne).</ref>. Cette notion pivot du thème de la bisexualité a notamment été modélisée par les travaux de Kinsey (qui a complexifié l'approche sexologique de la sexualité humaine, avec son échelle à 7 niveaux) et encore davantage par les apports de Klein (qui a affiné encore davantage cette distinction conceptuelle en avançant pas moins de 21 niveaux différents de classification)<ref name="fluidit" />.

Modèle:Lang

Fichier:Jeffrobe1.jpg
L'acteur pornographique Jeff Stryker est l'un des plus célèbres exemples de Modèle:Lang.

Ce terme anglophone s'applique aux personnes se définissant comme hétérosexuelles mais qui s'engagent dans des relations sexuelles avec des personnes du même sexe contre de l'argent<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien, « Gay-for-Pay: Straight Men and the Making of Gay Pornography », Qualitative Sociology (décembre 2006), Volume 26, Issue 4, Modèle:P..</ref>. Il est fréquent dans l'industrie pornographique (avec l'exemple du triolisme) ou chez les prostituées et Modèle:Page h'<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Gay for pay » sur Urban Dictionnary.</ref>. Dans Bigger Than Life: The History of Gay Porn Cinema from Beefcake to Hardcore, Modèle:Lien estime ainsi que 30 à 40 % des acteurs jouant dans des films pornographiques homosexuels sont des Modèle:Lang. Il cite comme exemples des personnalités comme Jeff Stryker, Ryan Idol ou Ken Ryker<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Hétéroflexibilité

Modèle:Article détaillé Le terme désigne une personne principalement hétérosexuelle qui serait toutefois occasionnellement attirée par les personnes du même genre ou pourrait imaginer avoir une relation gay ou lesbienne<ref name="chictrib" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Modèle:Lang

Ce terme anglophone décrit les femmes étudiantes à l'université s'engageant durant leurs études dans des relations avec d'autres femmes puis adoptant une fois diplômées une attitude strictement hétérosexuelle, se mariant par exemple quelques années après avec des hommes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Amy Sohn, « Bi for now », New York Magazine (lire en ligne).</ref>,<ref name="P45" group="MG">Modèle:P..</ref>.

Le terme Modèle:Citation entretient par ailleurs des relations complexes avec la bisexualité. Il est par exemple apparu que de nombreuses femmes se présentant comme Modèle:Citation éprouvaient des sentiments amoureux pour les hommes et s'engageaient dans des relations amoureuses ou sexuelles avec eux : elles se référent en réalité à l'identité politique et communautaire lesbienne et pas à l'orientation sexuelle monosexuelle<ref name="P45" group="MG" />.

Modèle:Lang

Fichier:JoshHutchersonSep09.jpg
L'acteur Josh Hutcherson s'est défini en 2013 comme Modèle:Citation étrangère.

Ce terme anglophone, que l'on pourrait traduire par « presque hétéro », « habituellement hétéro » ou « plutôt hétéro »<ref>Julien Massillon, « Josh Hutcherson: « Je me considère comme étant plutôt hétéro » », Yagg, 10 octobre 2013 (lire en ligne).</ref> est parfois utilisé par des personnes dont le comportement amoureux et sexuel est principalement, mais pas exclusivement hétérosexuel (on peut le compter comme un équivalent du score de 1 sur l'échelle de Kinsey)<ref name="mostly" />. Une autre définition, avancée par les personnes qui se définissent elles-mêmes ainsi, est celle de quelqu'un qui se voit comme Modèle:Citation mais aussi celle de quelqu'un Modèle:Citation (Modèle:Citation)<ref name="mostly" />. L'acteur américain Josh Hutcherson a ainsi déclaré que, bien qu'étant hétérosexuel et n'ayant jamais éprouvé d'attirance sexuelle pour un homme, il ne s'interdisait rien<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ann Oldenburg, « Josh Hutcherson: 'I'm mostly straight' », USA Today, 9 octobre 2013.</ref> et également qu'il considérait que « se définir comme étant quelque chose à 100 %, c’est un peu être obtus et fermé<ref>Julien Massillon, Josh Hutcherson: « Je me considère comme étant plutôt hétéro », Yagg, 10 octobre 2013. Sensible à la question des droits LGBT en fondant l'association Straight but not Narrow, qui encourage les jeunes à la tolérance en matière de sexualité Hunger Games' Josh Hutcherson Opens Up on Gay Rights: "I Had Two Uncles Die From AIDS", eonline, 19 avril 2012.</ref>. » Les personnes se définissant de cette manière ont moins tendance à s'engager dans des histoires d'amour homosexuelles que les personnes qui se décrivent comme « bisexuelles<ref name="mostly">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Brian Mustanski, « What Does It Mean to Be “Mostly Heterosexual”? », Psychology Today, 18 septembre 2013 (lire en ligne).</ref>. » La prévalence des personnes « presque hétéro » varie grandement d'une étude à l'autre : de 1,2 % à 23 % des femmes et 1,7 % à 9 % des hommes<ref name="mostly" />. D'après certaines études, les personnes qui se définissent comme « mostly straight » se définiraient probablement comme « hétérosexuelles » plutôt que « bisexuelles » si un questionnaire ayant ces deux cases, mais pas celle de « mostly straight », venait à leur être soumis<ref name="mostly" />.

Une étude portant sur les femmes se considérant comme « mostly straight » indique qu'elles constituent un groupe à part, différent des femmes « exclusivement hétérosexuelles ». Est également noté que les femmes « mostly straight » partagent certaines similitudes avec les « bisexuelles » et les « lesbiennes » en matière d'identité<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Thompson, Elisabeth Morgan; Morgan, Elizabeth M., « "Mostly straight" young women: Variations in sexual behavior and identity development », Developmental Psychology, Vol 44(1), janvier 2008, 15-21. doi: 10.1037/0012-1649.44.1.15 (lire en ligne).</ref>.

Dans la jeunesse

Il semble que la bisexualité soit mieux accueillie et représentée dans la jeunesse d'aujourd'hui qu'auparavant<ref name="tomdaley">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mickael Schulman, « Bisexual: A Label With Layers », The New York Times, 3 janvier 2014 (lire en ligne).</ref>,<ref>Alix Leduc, « La bisexualité au lycée », Marie Claire, 25 décembre 2013 (lire en ligne).</ref> ; les générations montantes apparaissant en effet moins prendre en considération la traditionnelle dichotomie hétérosexualité-homosexualité<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gabriel Trip, « A New Generation Seems Ready to Give Bisexuality a Place in the Spectrum », The New York Times, 12 juin 1995 (lire en ligne).</ref>,<ref>Stéphane Rose, « L'Amour en mode 3.0 - La bisexualité sort de l'ombre », Le Figaro Madame, 16 juillet 2009 (lire en ligne).</ref>. Ce serait plus particulièrement le cas pour les jeunes femmes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Susan Donaldson James, « Young Women Defy Labels in Intimacy With Both Sexes », ABC News, 16 août 2007 (lire en ligne).</ref>.

Une étude française publiée par l'IFOP en 2013 indique par exemple que la proportion de jeunes s'identifiant comme homosexuels ou bisexuels a beaucoup augmenté de 2006 à 2013 : pour la tranche des 18-Modèle:Nombre, la proportion de garçons s'identifiant comme homosexuels ou bisexuels est de 9 %, contre seulement 2,7 % en 2006 (les valeurs sont respectivement de 9 % en 2013 et 1,4 % en 2006 pour les filles). D'après cette étude, les jeunes s'identifiant comme bisexuels sont deux fois plus nombreux que les jeunes s'identifiant comme homosexuels ou lesbiennes (6 % du total, contre 3 %)<ref>« Génération You Porn : mythe ou réalité ? Enquête sur l’influence des nouvelles technologies sur les comportements sexuels des jeunes », enquête de l'IFOP publiée le 16 octobre 2013, Modèle:P. (lire en ligne Modèle:Pdf).</ref>. L'enquête montre également que la proportion de jeunes déclarant avoir Modèle:Citation augmente avec l'âge : si elle concerne 8 % des garçons et 12 % des filles de Modèle:Nombre, elle passe respectivement à 11 % et 20 % pour les 18-Modèle:Nombre<ref>« Génération You Porn : mythe ou réalité ? Enquête sur l’influence des nouvelles technologies sur les comportements sexuels des jeunes », enquête de l'IFOP publiée le 16 octobre 2013, Modèle:P. (lire en ligne).</ref>,<ref group="note">La proportion des jeunes ayant concrétisé cette attirance par une relation sexuelle augmente elle aussi avec l'âge : elle est de 6 % des garçons et 7 % des filles de 15-Modèle:Nombre, et de 11 % des garçons et 10 % des filles de 18-Modèle:Nombre (cf. « Génération YouPorn : mythe ou réalité ? Enquête sur l’influence des nouvelles technologies sur les comportements sexuels des jeunes », enquête de l'IFOP publiée le 16 octobre 2013, Modèle:P. (lire en ligne)).</ref>.

Une étude sexologique menée au Royaume-Uni en 2015 par YouGov revèle que 43 % des 18-Modèle:Nombre interrogés se placent eux-mêmes comme appartenant aux niveaux 1 à 5 de l'échelle de Kinsey, soit les différents degrés de bisexualité que comporte cette grille<ref name="yougov">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Will Dahlgreen, « 1 in 2 young people say they are not 100% heterosexual », YouGov, 16 août 2015</ref>. La bisexualité se fait plus fréquente pour les groupes d'âge les plus jeunes<ref name="yougov" />. Au total, 19 % des personnes interrogées (tous âges confondus) se définissent comme appartenant aux niveaux 1 à 5 de l'échelle<ref name="yougov" />.

Bisexualité féminine

Une étude américaine de 2015 indique que les femmes auraient plus de tendances à la bisexualité que les hommes, ou qu'elles auraient une approche plus « fluide » de leur sexualité<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sarah Knapton, « Women more likely to be bisexual, study finds », The Telegraph, 25 août 2015 (lire en ligne).</ref>. D'après cette étude (qui porte sur plusieurs milliers de participants des deux sexes, de 1994 à 2008<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Rebecca Adams, «  Is There A Reason Women May Be More Likely To Identify As Bisexual? », Huffington Post, 27 août 2015 (lire en ligne) .</ref>), les femmes sont non seulement en proportion plus nombreuses à déclarer leur bisexualité par rapport aux hommes, mais elles sont également plus enclines à faire évoluer la manière dont elles s'identifient<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Romantic opportunities appear to influence women's sexual identities, but not men's », EurekAlert!, de l'Association américaine pour l'avancement des sciences, 25 août 2015 (lire en ligne).</ref>.

Une étude de l'université de l'Essex de 2015 réalisée avec Modèle:Nombre met en avant que 74 % des femmes participantes se considérant comme « hétérosexuelles » avaient été sexuellement excitées (ce qui est mesuré par la dilatation des pupilles) par des vidéos d'hommes nus et des vidéos de femmes nues<ref name="theind">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Samuel Osborne, « Women are never straight - they are either gay or bisexual, study suggests », The Independent, 6 novembre 2015 (lire en ligne), cf. notamment : « Even though the majority of women identify as straight, our research clearly demonstrates that when it comes to what turns them on, they are either bisexual or gay, but never straight, " Modèle:Dr Riegler said. ».</ref>. Certains titres de presse anglo-saxons ont interprété cette étude pour suggérer que les femmes ne pouvaient être que bisexuelles ou lesbiennes, mais jamais hétérosexuelles<ref name="theind" />,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Natasha Hinde, « Women Are Either Bisexual Or Gay And 'Never Straight', Research Suggests », Huffington Post, 5 novembre 2015 (lire en ligne).</ref>.

Hédonisme et libertinage

Fichier:Casanova ritratto.jpg
indicationDeLangue}} Guy Dammann, « Enlightenment on Casanova's sexual preferences », The Guardian, 27 juin 2008 (lire en ligne).</ref>.

La bisexualité est souvent associée à l'hédonisme, et à certains environnements libéraux ou libertins comme la sexualité de groupe ou les ménages à trois<ref name="P71" group="MS" />. Une étude de l'IFOP dans le cadre strictement français tend à montrer que les personnes qui s'identifient comme « bisexuelles » sont comparativement à la population générale plus enclines à avoir eu des relations de groupe de type « orgiaques »<ref>Jacques Delga, Sexualité, libertinage, échangisme et droit, Éditions L'Harmattan, Modèle:1er janvier 2013, 300 pages, Modèle:P..</ref>,<ref group="note">Il ne faut cependant pas conclure que bisexualité est synonyme de débauche ou de plus intense activité sexuelle que la normale ; dans son Rapport sur l'homophobie 2013, SOS homophobie note à ce propos qu'« être bisexuel(le) recouvre une multitude de situations et ne veut pas dire que l’on a plusieurs relations sexuelles en même temps, ni même qu’on change régulièrement de partenaire dans un souci systématique d’alterner les genres » (SOS homophobie, « Rapport sur l'homophobie 2013 », Modèle:P.), ainsi que « un cliché répandu est la sur-sexualisation des bisexuel(le)s, qualifié(e)s péjorativement de « partouzeur-se-s », comme si la capacité d’éprouver désir et plaisir avec les deux sexes ne pouvait s’expliquer que par un appétit sexuel débridé. » (Ibid., Modèle:P.). .</ref>.

Dans Modèle:Lang, Modèle:Lien note que la bisexualité est souvent représentée comme un moyen, pour le libertin, de Modèle:Citation, non seulement en ajoutant des hommes aux femmes comme partenaires sexuels potentiels, mais en s'ouvrant également à la possibilité d'être pénétré, en plus de la possibilité de pénétrer<ref name="Woods">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gregory Woods, A History of Gay Literature: The Male Tradition, Yale University Press (1999), 456 pages, Modèle:P..</ref>. Il estime que l'on peut retracer ces deux histoires croisées jusqu'à la Vie des douze Césars de Suétone, prenant en exemple Néron et son mariage avec Sporus, ou les orgies organisées par Tibère<ref name="Woods" />.

Homophobie comme non-acceptation

Modèle:Article détaillé Dans une étude menée en 1996, Henry Adams, professeur émérite de psychologie à l'université de Géorgie, a fait regarder à des hommes se déclarant hétérosexuels et homophobes des films pornographiques gays et a constaté que selon des capteurs placés sur leurs pénis<ref>Voir la technique de Pléthysmographie pénienne, sur vulgaris-medical.com (consulté le 20 octobre 2021).</ref>, 80 % d'entre eux ont été excités par cette vision<ref name="study">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Henry E. Adams, Lester W. Wright Jr., Bethany A Lohr, « Is Homophobia Associated With Homosexual Arousal? », Journal of Abnormal Psychology, vol. 105., no. 3 (1996), Modèle:P., repris par le Modèle:Lang sous le titre « Modèle:Lang » (lire en ligne).</ref>. Cette étude a contribué à populariser l'idée selon laquelle la plupart des homophobes sont des hommes n'assumant ou n'acceptant pas leurs propres attirances envers les autres hommes<ref name="nyt">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Charles M. Blow, « Gay? Whatever, dude », The New York Times, 4 juin 2010 (lire en ligne).</ref>.

Plus d'un quart des hommes se déclarant hétérosexuels et non homophobes ont par ailleurs été excités par la vision de ces vidéos<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « New study links homophobia with homosexual arousal », American Psychology Association (lire en ligne).</ref>. Une étude de l'université de Rochester datant de 2012 conclut que « l'homophobie est plus prononcée chez les individus ayant une attirance inconsciente envers les individus du même sexe qu'eux, et qui ont été élevés par des parents autoritaires, qui interdisaient l'expression de tels désirs<ref name="rochester2012">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Homophobia is more pronounced in individuals with an unacknowledged attraction to the same sex and who grew up with authoritarian parents who forbade such desires », Is Some Homophobia Self-phobia?, université de Rochester (lire en ligne).</ref>. » De tels individus se conçoivent seulement comme « hétérosexuels »<ref name="rochester2012" />.

Un article de Modèle:Lang, rédigé par un journaliste spécialement dépêché en Amérique latine, connue pour sa culture bisexuelle masculine généralisée et sa très forte homophobie culturelle, constate que Modèle:Citation La culture latino-américaine, très machiste, accepte que des hommes aient des relations sexuelles avec d'autres hommes, mais seulement s'ils tiennent le rôle actif<ref name="economist" />,<ref group="MS">Modèle:P..</ref> ; les hommes en question, qui s'engagent dans des relations sexuelles avec des hommes et des femmes se voient comme « hétérosexuels »<ref group="MS">Modèle:P..</ref>. Seuls sont stigmatisés les hommes efféminés, ceux qui sont supposés être passifs dans la relation<ref name="economist" />. Une anthropologue norvégienneModèle:Qui écrit sur ce phénomène : Modèle:Citation

Prostitution

Modèle:Article détaillé Dans le contexte des débats français sur une éventuelle pénalisation des clients de la prostitution, un directeur de boîte de nuit parisienne estime dans un ouvrage sur la prostitution masculine que la majorité des clients sont des hommes, en couple avec des femmes, qui entretiennent l'illusion sociale d'une hétérosexualité de façade<ref>« Prostitution masculine, ce qu'en disent les clients », Rue89 (lire en ligne).</ref>. Un article de 2013 publié par Rue89 donne la parole à un étudiant prostitué : « le client-type ressemble à monsieur Tout-le-monde. Entre 40 et Modèle:Nombre, marié, une famille et une bonne situation financière. Il n’assume pas (ou peu) son attirance pour les hommes et cherche à assouvir ses fantasmes sans trop se mouiller » ; précisant être particulièrement « sidéré de la proportion d’hommes mariés. Certains se confient et nous parlent de leur femme, de leurs enfants<ref>« Témoignage : Je me prostitue pour payer mes études et je ne trouve pas ça malsain », Rue89, 2 décembre 2013 (lire en ligne).</ref>. » Des tendances similaires apparaissent au Viêt Nam, où des prostitués homosexuels, souvent efféminés, ont une clientèle majoritairement constituée d'hommes bisexuels, qui sont souvent mariés et ont des enfants, et qui ne sont pas mis à l'écart de la société contrairement aux homosexuels efféminés<ref>Blanc Marie-Ève, « Construction sociale des homosexualités masculines au Viet Nam », Revue internationale des sciences sociales 4/ 2005 (Modèle:N°), DOI : 10.3917/riss.186.0729, Modèle:P. (lire en ligne sur Cairn.info) : Modèle:Citation.</ref>.

Ces pratiques prostitutionnelles peuvent être rapprochées du phénomène du « Modèle:Lang »<ref name="teatea" />, un terme anglophone provenant d'un travail d'observation sociale publié en 1970 comme thèse de doctorat par Laud Humphreys, un sociologue américain<ref name="tearoom">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Laura M. Mac Donald, « America’s Toe-Tapping Menace », The New York Times, 2 septembre 2012 (lire en ligne).</ref>. L'objet d'étude étaient les hommes s'engageant dans des relations homosexuelles dans certains lieux publics (comme les toilettes des restaurants) de manière anonyme et « impersonnelle ». Ces hommes sont très souvent conservateurs, de statut social plutôt favorisé, très respectés dans leurs communautés respectives<ref name="teatea">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Article « Bisexuality » dans Vern L Bullough, RN, PhD, Faan, Vern L. Bullough, Bonnie Bullough, Human Sexuality: An Encyclopedia, Routledge, 2014, 668 pages, Modèle:P..</ref>, mariés (à des femmes) et religieux<ref name="tearoom" />. Laud Humphreys caractérise la contradiction entre leur puissante affirmation d'une identité hétérosexuelle, et de positions religieuses, souvent moralisatrices et leurs relations homosexuelles cachées comme un « plastron de vertu<ref name="tearoom" />. »

Vie carcérale

Dans les prisons, les prisonniers sont habituellement séparés selon leur sexe, et de nombreux cas de viols d'hommes par d'autres hommes ont été reportés. L'ONG Modèle:Lang, qui a consacré un rapport sur ce phénomène dans les prisons américaines, note que Modèle:Citation. Selon ses observations, les violeurs s'identifient d'abord comme hétérosexuels, et s'engagent pour leur quasi-totalité dans des rapports sexuels hétérosexuels lorsqu'ils sont en liberté<ref name="rape">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « No escape: male rape in U.S prisons », Human Rights Watch, 2001 (lire en ligne).</ref>.

En ce qui concerne les femmes emprisonnées, nombre d'entre elles s'engagent dans des relations homosexuelles en prison, un comportement manifestement important pour leur bien-être psychique. Une fois libérées, elles reviennent la plupart du temps à la vie hétérosexuelle qu'elles avaient menée jusqu'à leur incarcération<ref group="MS">Modèle:P..</ref>.

Vie de famille

Modèle:Article connexe

Fichier:Maria Bello at the 2010 Independent Spirit Awards.jpg
indicationDeLangue}} Maria Bello, « Coming Out as a Modern Family », The New York Times, 29 novembre 2013 (lire en ligne).</ref>. »

La majorité des enfants qu'ont les couples homosexuels sont les enfants biologiques issus d'une précédente union hétérosexuelle de l'un des conjoints<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « LGBT-Sexual Orientation », Association américaine de psychologie (lire en ligne).</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Roth Douthat, « Gay parents and the marriage debate », The New York Times, 11 juin 2012 (lire en ligne).</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Peter Sprigg, « New Study On Homosexual Parents Tops All Previous Research », Family Reserach Council (lire en ligne).</ref>,<ref>« Combien de familles homoparentales en France? », Le JDD.fr, 13 janvier 2013 (lire en ligne).</ref>.

Par ailleurs, un certain nombre de couples hétérosexuels mariés sont composés d'un ou de plusieurs conjoints bisexuels. Aux États-Unis, dans les années 1990, on estime entre 1,7 million et Modèle:Nombre les femmes mariées à des hommes activement bisexuels (un rapport sexuel homosexuel durant les cinq précédentes années)<ref name="mariage">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Katy Buttler, « Many Couples Must Negotiate Terms of 'Brokeback' Marriages », The New York Times, 7 mars 2006 (lire en ligne).</ref>. La très grande majorité d'entre eux aiment leurs femmes, et certains se considèrent comme des hétérosexuels qui ont quelques désirs homosexuels, qu'ils espèrent pouvoir maîtriser en s'engageant dans une vie maritale et de famille<ref name = mariage/>. Les mariages peuvent parfois échouer du fait de l'orientation sexuelle différente des conjoints, qui peut ne pas être révélée dès le début de la vie de famille<ref name = mariage/>.

Viols, violences sexuelles et violences conjugales

Viols et violences sexuelles

Aux États-Unis, 46 % des femmes bisexuelles sont victimes de viol, contre 13 % des lesbiennes et 17 % des hétérosexuelles<ref name="NISVS2010">Modèle:Ouvrage.</ref>. Elles sont 32 % à n'avoir connu qu'un agresseur, 31 % deux et 36 % trois ou plus<ref name="NISVS2010" />. Pour 98 % d'entre elles, le ou les agresseurs est toujours un homme<ref name="NISVS2010" />. Le premier viol dont elles sont victimes arrive quand elles ont entre 11 et Modèle:Nombre pour 48 % d'entre elles et quand elles ont entre 18 et Modèle:Nombre pour 33 %<ref name="NISVS2010" />. Les bisexuelles sont à 22 % victimes de viol conjugal et à 40 % d'autres violences sexuelles de la part de leur partenaire<ref name="NISVS2010" />. La prévalence pour toutes les violences sexuelles s'élève à 75 % pour les bisexuelles et à 47 % pour les hommes bisexuels<ref name="NISVS2010" />. L'agresseur est alors un homme dans 87 % des cas pour les femmes bisexuelles, et dans 65 % des cas pour les hommes bisexuels<ref name="NISVS2010" />.

Violences conjugales

Aux États-Unis, les femmes bisexuelles sont victimes à 57 % de violence physique de la part de leur partenaire et à 31 % de harcèlement<ref name="NISVS2010" /> ; les hommes bisexuels sont victimes de violence physique de la part de leur partenaire à 37 %<ref name="NISVS2010" />. Au Canada, 28 % des personnes bisexuelles rapportent être victimes de violence conjugale<ref name="canada2004">Modèle:Article.</ref>. 50 % des bisexuelles sont victimes de violence physique sévère et 15 % ont déjà eu un couteau ou un pistolet utilisé contre elles<ref name="NISVS2010" />. 27 % des hommes bisexuels ont déjà été giflés, bousculés ou poussés par leur partenaire<ref name="NISVS2010" />. Les femmes bisexuelles sont victimes de violences psychologiques de la part de leur partenaire à 76 % et les hommes bisexuels à 53 %<ref name="NISVS2010" />.

Ces violences sont des formes de contrôle coercitif pour 60 % des femmes, tels que la menace de se suicider (53 %), d'en arriver à la violence physique (52 %) ou empêcher l'utilisation de son propre argent (20 %). 15 % des bisexuelles ont eu leur partenaire qui a essayé de les faire tomber enceinte contre leur volonté et 9 % un partenaire qui refusait l'usage du préservatif<ref name="NISVS2010" />. Dans 40 % des cas pour les femmes et 54 % pour les hommes, la violence conjugale contre les personnes bisexuelles se retrouve chez plusieurs partenaires<ref name="NISVS2010" />. 90 % des auteurs de violence conjugal contre les femmes bisexuelles sont des hommes et 79 % des auteurs contre des hommes bisexuels sont des femmes<ref name="NISVS2010" />.

Impact des violences conjugales et sexuelles

Lorsque victimes de violences conjugales et/ou sexuelles, les femmes bisexuelles subissent dans 57 % des cas un impact sur leur santé ou leur bien-être : 46 % présentent des symptômes de stress post-traumatique, 16 % se retrouvent dans un état nécessitant une intervention médicale et 11 % une intervention légale<ref name="NISVS2010" />.

Viols de guerre

Dans le cadre de nombreux conflits, le viol est utilisé comme une arme de guerre. Les Réseaux d'information régionaux intégrés rapportent que si les viols de femmes sont des atrocités reconnues et étudiées, ceux qui visent des hommes sont une réalité ignorée ou largement sous-estimée<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Health: Rape as a “weapon of war” against men », Irin Africa, 13 octobre 2011 (lire en ligne).</ref>. Or, les violences sexuelles liées aux guerres peuvent affecter de manière relativement indistincte les hommes et les femmes : une étude publiée en 2010 dans le Journal of the American Medical Association estime que 22 % des hommes et 30 % des femmes de la région est de la république démocratique du Congo avaient souffert de violences sexuelles dues au conflit dans cette partie du pays<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Will Storr, « The rape of men », The Guardian, 17 juillet 2011 (lire en ligne).</ref>. On peut voir dans cette Modèle:Citation<ref name="violences">Modèle:Ouvrage.</ref> une manifestation de puissance et d'agressivité brutes, où la victime n'est plus vue que comme un objet « désexué »<ref name="violences" />.

Santé

Il apparaît que, de manière générale, les personnes bisexuelles ont les moins bonnes conditions de santé des principales orientations sexuelles en raison de la biphobie et de l'invisibilité de la bisexualité, du manque de soutien auxquels les bisexuels font souvent face et de la « double discrimination » qui les frappe, de la part à la fois de la communauté hétérosexuelle et homosexuelle<ref name="étude" />,<ref name="stonewall">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Bisexuality and biphobia », Modèle:Lien (lire en ligne).</ref>. Des études ont démontré que les adolescents bisexuels sont généralement une population bien plus à risque de développer des problèmes psychiatriques, des pensées suicidaires, des problèmes d'alcool ou de drogues que les hétérosexuels<ref name="adopsy" />. Des études prouvent également que le soutien familial permet de réduire ces problèmes de santé<ref name="adopsy">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Brian Mustanski, « New Study of Gay/Bisexual Adolescent Men and Their Parents », PsychologyToday, 18 septembre 2013 (lire en ligne).</ref>.

Santé mentale

Les personnes bisexuelles sont particulièrement à risque de souffrir de dépression et d'avoir des pensées suicidaires : 56 % des adolescents bisexuels ont déjà pensé au suicide (avec 26 % de tentatives), contre 57 % des adolescents homosexuels (7 % de tentatives) et 38 % des adolescents hétérosexuels (13 % de tentatives)<ref name="get better">Modèle:Article.</ref>. Ce risque accru se maintient à l'âge adulte, avec 14 % de tentatives de suicides chez les bisexuels, contre 2 et 4 % chez les hétérosexuels et homosexuels<ref name="get better" />. En Suède, 25 % des femmes bisexuelles ont eu des pensées suicidaires dans l'année, comparé à 18 % des hommes gays et bisexuels, 14 % des lesbiennes et 5 % des hétérosexuels<ref name="folk">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Utvecklingen av hälsan och hälsans bestämningsfaktorer bland homo och bisexuella personer » (lire en ligne).</ref>.

Toxicologie

Bien qu'en baisse, la consommation de tabac est élevée parmi les jeunes bisexuelles, passant au Canada de 38 % en 1998 à 22 % en 2003<ref name="Saewyc2007">Modèle:Ouvrage.</ref>. Selon la même étude, 62 % des jeunes bisexuelles ont déjà essayé la marijuana en 2003 et ont un taux de consommation régulière deux fois et demi plus élevé que les hétérosexuelles<ref name="Saewyc2007" />.

La pratique du binge drinking est en augmentation chez les jeunes bisexuelles, passant de 12 % en 1992 à 43 % en 2003<ref name="Saewyc2007" />. Les bisexuelles et les filles se définissant comme « presque hétérosexuelles » sont les catégories présentant la plus haute consommation d'alcool<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

== Émergence des communautés aux {{#switch: XXI

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Causes du militantisme

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Une pancarte aux couleurs du drapeau bisexuel, indiquant Modèle:Citation étrangère (« Fière d'être bi/moi-même »), à la Marche des fiertés de Paris, en 2021.

Un préjugé répandu estime que les bisexuels ne seraient que des « homosexuels » qui chercheraient à préserver un « privilège hétérosexuel »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Patrick McAleenan, « Tom Daley: Why do so few men admit to being bisexual? » The Daily Telegraph, 5 décembre 2013 (lire en ligne).</ref>. En découle l’idée reçue que tous ceux qui s’identifient comme bisexuels sont en réalité des gays ou lesbiennes ayant peur de l’admettre<ref name = what/>. Cette idée fausse explique cependant un des adages de la culture gay : Modèle:Citation<ref>Karl Mengel, Pour et contre la bisexualité, édition La Musardine, coll. « L'attrape corps », (2009), Modèle:P..</ref> (ainsi, d'après une enquête d'Advocate menée en 1994, 40 % des hommes homosexuels interrogés s'étaient d'abord présentés comme bisexuels avant de s'affirmer comme homosexuels<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Kate Hakala, « A Look Back At Bisexuality Studies And Their Weird, Troubling History », The Huffington Post, 9 septembre 2014 (lire en ligne).</ref>). Beaucoup de bisexuels ne se sentent de véritable place ni dans la communauté gay ni dans le monde hétérosexuel, parce qu’ils ont tendance à rester invisibles au public (c'est-à-dire vivant sans attirer l’attention des sociétés homosexuelles et hétérosexuelles<ref name="what" />). La communauté bisexuelle se forme notamment pour lutter contre cette occultation de la bisexualité<ref>Consulter notamment les pages d'accueil des associations française Bi'Cause et de l'américaine BinetUsa.</ref>.

Le mot « biphobie » est un néologisme<ref group="note">Il figure notamment dans le Dictionnaire de l'homophobie dirigé par Louis-Georges Tin (PUF, 2003).</ref> caractérisant une personne pensant que la bisexualité n'existe pas, ayant de nombreux préjugés contre ces personnes, c'est-à-dire croyant qu'on ne peut être qu'hétérosexuel ou homosexuel, ou possédant des clichés défavorables sur la bisexualité, comme le fait qu'être bisexuel rendrait infidèle ou instable<ref name="étude" />. Le modèle binaire, monosexualiste, qui ne reconnaît que l'hétérosexualité et l'homosexualité reste encore prépondérant. Dans les années 2000, au sein des sociétés occidentales, la bisexualité est beaucoup mieux acceptée chez les femmes que chez les hommes<ref name="abc">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} More women experimenting with bisexuality, Associated Press, 19 septembre 2005.</ref> ; les bisexuelles sont d'autant plus libres de parler ouvertement de leur sexualité que les bisexuels<ref name="abc" />.

Il existe aussi de nombreux clichés et préjugés sur les bisexuels ou la bisexualité en général : ainsi on pense souvent que les bisexuels s'engagent dans des relations sexuelles avec de très nombreuses personnes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Brett Beemyn, Erich W. Steinman Bisexual men in Culture and Society, Modèle:P..</ref>, qu'ils ont des mœurs légères, ou encore qu'ils sont infidèles. Une autre forme de biphobie est de penser, ce qui arrive notamment dans la communauté homosexuelle, que la bisexualité ne serait qu'une Modèle:Citation entre l'hétérosexualité et l'homosexualité, et que les bisexuels ne seraient que des homosexuels ne s'assumant pas<ref name="étude" />,<ref name="bieurope1" />. Même la communauté scientifique, en particulier les psychiatres, véhiculait de telles conceptions biphobes durant les années 1970 et 1980<ref group="MS">Modèle:P..</ref>.

États-Unis

Fichier:Bis at NEM.jpg
Groupes de militants bisexuels, pansexuels et Modèle:Lang lors de la Modèle:Lang de Washington, en 2009.

Le militantisme bisexuel aux États-Unis commence à partir des années 1980, avec des pionniers comme l'écrivaine Lani Ka'ahumanu, l'une des premières personnalités à faire son Modèle:Lang bisexuel public dans une revue homosexuelle de San Francisco, qui cofonde par la suite le groupe BiPOL et devient une porte-parole régulière des revendications bisexuelles, féministes et Modèle:Lang<ref>Gabrielle Desgagné, Le mouvement bisexuel : une lutte identitaire (2012), Modèle:P. et 15.</ref>,<ref>Catherine Deschamps, Le Miroir bisexuel, une socio-anthropologie de l’invisible, Balland Modernes (2002), Modèle:P.33.</ref>.

En 1987, un groupe de militants bisexuels fonde le Modèle:Lang (NABN) après une manifestation à Washington ; il devient en 1991 le Modèle:Lang<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « A Brief History of the Bisexual Movement », BiNet USA (lire en ligne).</ref>. Plusieurs autres associations de bisexuels fleurissent également dans différentes parties des États-Unis. De 1990 à 2002, le magazine Modèle:Lang (« Tout ce qui bouge ») contribue à lutter contre la biphobie (en reprenant ironiquement à son compte le cliché biphobe selon lequel les bisexuels Modèle:Citation) et à donner une meilleure visibilité aux bisexuels au sein des mouvements LGBT<ref group="MG">Modèle:P..</ref>. Le sexologue et psychiatre Fritz Klein entretient également une activité de militant : il crée en 1998 l'Modèle:Lang, qui a pour but de favoriser les études portant sur la bisexualité, mais aussi de mieux diffuser les connaissances à ce sujet et donc de lutter contre les clichés<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « About Us » - American Institute of Bisexuality ( lire en ligne).</ref>.

Grande-Bretagne

Une communauté bisexuelle active émerge en Grande-Bretagne au cours des années 1980-1990<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Bisexuality in the UK », The Bisexual Index (lire en ligne).</ref>. En 1994, un rassemblement de militants bisexuels débouche sur l'institution de conférences nationales annuelles sur la bisexualité, qui se transforment quelques années plus tard en une importante convention, la Modèle:Lang<ref name="Morgan2010">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Marcus Morgan, « Bisexuals: putting the B back in LGBT », The Guardian, 15 février 2010 (lire en ligne).</ref>. À partir de 1995, un fanzine mensuel, Modèle:Lang, diffuse l'actualité de la communauté bisexuelle britannique. Il existe plusieurs associations et groupes de bisexuels, comme le Modèle:Lang, fondé lors d'une Modèle:Lang en 2007<ref name="Morgan2010" />,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « About Us », The Bisexual Index (lire en ligne).</ref>.

France

Modèle:Article connexe En France, la première association nationale de bisexuels, Bi'Cause, est créée en 1997 à Paris par un groupe de femmes lassées d'être confrontées à la biphobie au sein de la communauté lesbienne<ref name="BicauseHistorique">« Historique » Bi'Cause (lire en ligne Modèle:Lien archive).</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Elle célèbre la « Journée de la bisexualité » à partir de 2009<ref>Paul Parant, « C'est la première « Journée de la bisexualité » en France », Têtu.com, 23 septembre 2009 ( lire en ligne).</ref>.

En 2007, est créé à Strasbourg Ambivalence, groupe de soutien pour personnes bisexuelles et de lutte contre la biphobie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Ailleurs dans le monde

Le nombre d'associations bisexuelles dans le monde s'accroît énormément au cours des années 1990. L'édition 2001 du Modèle:Lang, un document produit par le Modèle:Lang et qui contient un annuaire des associations bisexuelles dans le monde, répertorie Modèle:Unité bisexuelles dans Modèle:Nombre (incluant des pays aussi divers que le Botswana, la Colombie, les îles Fidji, la Hongrie, la Lituanie, la Namibie, Singapour, la Corée du Sud ou l'Uruguay)<ref name="encyclopediadeux" />.

Symboles et visibilité

Une « communauté invisible »

La biphobie et l'occultation de la bisexualité font que la bisexualité est très peu étudiée et reconnue pour elle-même, au point que l'on a pu parler de Modèle:Citation<ref name="P14" group="Barker" />. Cette sexualité peut être vue comme Modèle:Citation, Modèle:Citation ou Modèle:Citation dans de nombreux domaines, incluant les médias de masse, les communautés homosexuelles, la recherche sexologique, la psychologie, la psychothérapie ou encore les législations et politiques publiques<ref name="P14" group="Barker" />. L'absence de véritables moyens d'identification et de reconnaissance de la bisexualité peut également être une cause de l'invisibilité de la bisexualité<ref name="Cavendish102" />. Cette invisibilité de la bisexualité peut être la principale difficulté des personnes bisexuelles cherchant à bénéficier de services d'aide gouvernementaux spécifiques et appropriés<ref name="étude" />. Le néologisme de Modèle:Citation (ou « invisi-bi-lité ») a été formé pour désigner le Modèle:Citation<ref name="sf1" />.

La bisexualité apparaît comme particulièrement peu visible à côté de l'homosexualité<ref name="invisible">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Kenji Yoshino, « The Epistemic contact of bisexual erasure », Stanford Law Review.</ref>, bien qu'elle soit statistiquement bien plus courante<ref name="tomdaley" />,<ref name="invisible" /> (l'universitaire américaine Lisa M. Diamond déclare à ce propos qu'Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « It’s far more common to be someone who is a little bit attracted to the same sex than someone who is exclusively attracted to the same sex », in Exploring the Umbrella: Bisexuality and Fluidity, The Advocate, 11 février 2014 (lire en ligne).</ref>). Kenji Yoshino, un universitaire américain enseignant à la faculté de droit de Yale estime que si la bisexualité est si peu visible, c'est parce que les communautés homosexuelle et hétérosexuelle ont toutes deux un intérêt à ce que la bisexualité soit effacée de la société<ref name="invisible" />. Le même argumentaire est repris par Marjorie Garber, auteure de Vice-Versa: Bisexuality and the Eroticism of Everyday Life<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Angelides, A History of Bisexuality, University of Chicago Press (2001), Modèle:P..</ref>. En particulier, la communauté homosexuelle a tendance à s'approprier des histoires ou des personnes ne lui appartenant pas ; Chris Calge parle ainsi d'une Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Angelides, A History of Bisexuality, University of Chicago Press (2001), Modèle:P..</ref>. Plus largement, la bisexualité apparaît comme étant la catégorie la moins connue et reconnue de toute la communauté LGBT<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Marcie Bianco, « Pop Theory: On Bisexuality », AfterEllen, 5 mars 2013 (lire en ligne).</ref>. La communauté bisexuelle tend toutefois à se former pour lutter contre cet effacement<ref name="invisible" />.

Une des causes de l’invisibilité des bisexuels est que l'on ne peut les identifier par le sexe de la personne avec lesquels ils sont en relation : ainsi, on va faussement désigner comme automatiquement « gay » un homme en couple avec un autre homme, ou comme « hétérosexuel » un homme en couple avec une femme<ref name="ucberkeley">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « What Does Biphobia Look Like? Modèle:Lien archive », LGBT Ressource Center, Université de Californie à Berkeley .</ref>. Cette pensée hétérosexiste érige en « bien » ou « normal » les relations hétérosexuelles, en « mal » ou « anormal » les relations homosexuelles, et ne laisse aucun espace possible entre ces deux pôles<ref name="ucberkeley" />.

Ces occultations et biphobies sont telles que nombre de bisexuels, même jusqu'au sein de la communauté LGBT, ne se présentent pas ainsi, mais comme « homosexuels » ou « lesbiennes », ces termes étant mieux acceptés<ref name="Morgan2010" />.

Drapeau de la fierté bisexuelle

Fichier:Bi flag.svg
indicationDeLangue}} « Bisexual Pride Flag », glbtq.com:An Encyclopaedia of Gay, Lesbian, Bisexual, Transgender and Queer Culture, 2008 (lire en ligne).</ref>.

Pour plus de visibilité, et pour donner un symbole au rassemblement de la communauté bisexuelle, Michael Page a créé le Modèle:Citation en 1998, sur le modèle du drapeau arc-en-ciel, afin d'accroître la visibilité des bisexuels au sein et en dehors de la communauté LGBT<ref name="drapeau">« Homo, bi, trans, les drapeaux du sexe… », Ligne Azur (lire en ligne).</ref>.

Le drapeau bisexuel affiche une bande rose en haut pour l’homosexualité, une bande bleue en bas pour l’hétérosexualité et une bande violette au milieu pour représenter la bisexualité, le violet étant la combinaison du rouge et du bleu<ref name = drapeau/>. Cette dernière est plus petite que les autres, figurant ainsi la non-visibilité des bisexuels dans la société<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Bisexuality 101: What are bisexual symbols? », National Bisexuality, Examiner.com, 3 septembre 2009 (lire en ligne).</ref>.

Journée internationale de la bisexualité

Modèle:Article détaillé La journée de la bisexualité a été créée en 1999 ; elle a lieu chaque année le 23 septembre<ref name="biday">Audrey Banegas, « Bi’Cause célèbre la Modèle:11e internationale de la bisexualité », Yagg, 23 septembre 2010 (lire en ligne).</ref>. Elle donne lieu à diverses initiatives militantes de communication auprès du grand public et de lutte contre la biphobie<ref>Cédric Houzan, « « La Journée de la bisexualité rappelle que l’on existe », Yagg, 23 septembre 2011 (lire en ligne).</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mike Szymanski, « September 23 is National Bisexuality Day, so go be a bi-friend », Examiner.com, 22 septembre 2009 (lire en ligne).</ref>.

Évocations dans les arts

Cinéma

Modèle:Article détaillé

Fichier:Marlon Brando in 'Streetcar named Desire' trailer.jpg
indicationDeLangue}} « Marlon Brando Biography », Internet Movie Database (lire en ligne).</ref>.

Le premier film à dépeindre la bisexualité semble être A Florida Enchantment, un film américain de 1914<ref name="film">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Carla Williams, Modèle:Citation, glbtq.com:An Encyclopedia of Gay, Lesbian, Bisexual, Transgender, and Queer Culture, glbtq, Inc. 1130 West Adams Chicago, IL, 60607, Modèle:P. (2002) (lire en ligne Modèle:Lien archive).</ref>. Hollywood ayant une réputation sulfureuse à cause de la drogue qui y circule et de la grande liberté sexuelle des employés de l'industrie cinématographique (et en particulier des acteurs), le secteur du cinéma tente de s'auto-réguler pour gagner en respectabilité. En 1934, le code Hays commence à être appliqué : toute représentation de scènes ou de personnages bisexuels ou homosexuels devient interdite aux scénaristes<ref name = film/>. Ainsi, durant les années 1930 et 1940, la bisexualité disparaît du cinéma américain. Après la Seconde Guerre mondiale, des réalisateurs audacieux commencent à passer outre cette règle, qui se révèle obsolète et sera complètement abandonnée dans les années 1960<ref name="film" />. L'abandon du code Hays ne se traduit pourtant pas immédiatement par une représentation positive de la bisexualité : dans Inside Daisy Clover (1966), le protagoniste, bisexuel, renvoie une image d'égoïsme et d'amoralisme<ref name="film" />. Dans Basic Instinct (1992), Sharon Stone joue une femme fatale bisexuelle et suspectée d'assassinat. Le film est froidement accueilli par les mouvements LGBT, qui lui reprochent son assimilation de la bisexualité avec le crime<ref name="film" />, bien que la suspecte soit finalement innocentée. La personne coupable est au-dessus de tout soupçon. L'héroïne bisexuelle réapparaît dans une suite, Basic Instinct 2.

La bisexualité de figures historiques aussi diverses que James Dean, Montgomery Clift, Judy Garland, Janis Joplin, Oscar Wilde ou encore Frida Kahlo a pu être représentée dans des films biographiques<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ronald C. Fox, Current Research on Bisexuality, 2004, Modèle:P..</ref>.

Le thème est abordé dans Mort à Venise (1971) par l'intermédiaire du personnage principal, von Aschenback<ref group="Klein">Modèle:P..</ref>. Le film est récompensé lors du Festival de Cannes de 1971<ref>« Mort à Venise », Larousse.fr (lire en ligne).</ref>.

Dans Les Chansons d'amour, film musical du réalisateur français Christophe Honoré avec une musique d'Alex Beaupain sorti en 2007, l'un des personnages principaux est bisexuel : il entretient des relations amoureuses avec des femmes puis avec un homme.

En 2013 La Vie d'Adèle, d'Abdellatif Kechiche<ref>Frédéric Joignot, « Pourquoi la bisexualité dérange-t-elle ? », Le Monde, 23 septembre 2013 (lire en ligne).</ref>, est ovationné par la critique, qui reçoit notamment la Palme d'or à l'unanimité<ref>Yannick Vely, « La Vie d'Adèle a fait l'unanimité », Paris Match, 27 mai 2013 (lire en ligne).</ref> ainsi que le Prix Fipresci du festival de Cannes<ref>« Cannes : la critique internationale prime La vie d'Adèle », Europe 1, 25 mai 2013 (lire en ligne).</ref>.

Dans les industries cinématographiques et télévisuelles anglo-saxonnes contemporaines, en particulier Hollywood, la bisexualité et les personnes bisexuelles continuent d'être présentées de manière défavorable, généralement par des clichés biphobes<ref name="P15" group="Barker" />,<ref group="note">D'une manière générale, la Gay & Lesbian Alliance Against Defamation déplore en 2012, à partir d'une étude du Journal of Bisexuality, que des clichés et stéréotypes biphobes sont toujours utilisés dans les médias lorsqu'ils représentent la bisexualité ou des personnes bisexuelles, les associant notamment avec de l'hypersexualité et de l'« indécision ». Voir {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Alexandra Bolles, « Study Shows Stereotypes about Bisexuality are Harmful », 31 mai 2012, Gay & Lesbian Alliance Against Defamation (lire en ligne).</ref>.

Littérature

Modèle:Article détaillé

Fichier:Shakespeare.jpg
indicationDeLangue}}Richard M. Waugaman, « The Bisexuality of Shakespeare's Sonnets and Implications for De Vere's Authorship », The Psychoanalytic Review: Vol. 97, No. 5, (2010), Modèle:P., (lire en ligne).</ref>.
Fichier:Jacques Humbert - Colette.jpg
Portrait de Colette, « la Reine de la bisexualité » par Ferdinand Humbert, (vers 1896).
Fichier:François Mauriac académicien 1933.jpg
Modèle:Refnec.

Comme dans de nombreux autres domaines, la bisexualité a été largement occultée en tant que telle dans les œuvres littéraires au cours des siècles<ref name="lit1" />. Néanmoins, de nombreux auteurs et autrices sont connus pour leur bisexualité, qui est selon les cas abordée dans leurs œuvres ou non. Citons, dans la littérature française, Louis Aragon (marié à Elsa Triolet, il s'engage, après la mort de celle-ci, dans des relations avec des jeunes hommes<ref>Jérôme Dupuis, « Je me souviens d'Aragon », L'Express, 26 avril 2007(lire en ligne).</ref>) ou Paul Verlaine<ref name="lit">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Donald E. Hall, Modèle:Citation sur glbtq.com:An Encyclopedia of Gay, Lesbian, Bisexual, Transgender, and Queer Culture, glbtq, Inc. 1130 West Adams Chicago, IL, 60607, Modèle:P. (2002).</ref> (marié, mais entretenant une célèbre relation avec Arthur Rimbaud), l'académicienne Marguerite Yourcenar<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Joan Acocella, « Becoming the Emperor », The New Yorker, 14 février 2005, Modèle:P. (lire en ligne).</ref> (qui écrivit un livre sur l'empereur romain bisexuel Hadrien qui connut un succès mondial, les Mémoires d'Hadrien), Simone de Beauvoir<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Angelique Chrisafis, « Academic tug-of-love over De Beauvoir legacy », The Guardian, 4 janvier 2008 (lire en ligne).</ref> ou encore Colette<ref group="Klein" name="K136">Modèle:P..</ref>,<ref group="Klein">Modèle:P..</ref>. La littérature anglophone compte parmi son panthéon des figures de proue bisexuelles ou considérées probablement bisexuelles, telles que William Shakespeare<ref>Modèle:Article.</ref>, Oscar Wilde<ref>Modèle:Article.</ref> ou encore Katherine Mansfield<ref>Modèle:Article.</ref> et Virginia Woolf<ref>Modèle:Article.</ref>, dont les œuvres sont parfois parsemées d'allusions homo-érotiques souvent voilées à l'aide de jeux d'inversion de genre.

Reflétant la bisexualité généralisée des sociétés grecques et romaines antiques, le thème est très couramment abordé dans la littérature de cette époque<ref name="lit1">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Donald E. Hall, Modèle:Citation sur : glbtq.com:An Encyclopedia of Gay, Lesbian, Bisexual, Transgender, and Queer Culture, glbtq, Inc. 1130 West Adams Chicago, IL, 60607, Modèle:P. (2002).</ref>, que ce soit des discussions philosophiques (Le Banquet par exemple) ou des romans (le Satyricon par exemple). Eva Cantarella, auteure de Selon la nature, l'usage et la loi : la bisexualité dans le monde antique, remarque que la bisexualité est fréquemment abordée dans les œuvres d'Homère, d'Anacréon et de Pindare, du côté grec, et par Plutarque, Cicéron et Catulle, chez les Romains<ref name="lit1" />.

La bisexualité fait généralement partie de la littérature libertine, celle qui postule que chaque désir sexuel doit être mené à son terme sans se préoccuper de la désapprobation morale de la société. Ainsi, par exemple, dans Les Liaisons dangereuses (1782) de Pierre Choderlos de Laclos, l'auteur fait apparaître un des principaux personnages, la marquise de Merteuil, redoutable séductrice ayant eu un nombre incalculable d'amants, comme attirée par une jeune femme d'une quinzaine d'années, Cécile Volanges<ref>Dans une de ses lettres au vicomte de Valmont, la marquise écrit au sujet de l'adolescente : Modèle:Citation (lettre 63).</ref> ; de même le personnage du Chevalier dans La Philosophie dans le boudoir du marquis de Sade, s'engage dans des expériences homosexuelles lorsqu'elles lui sont proposées par Dolmancé, tout en précisant que Modèle:Citation<ref>La Philosophie dans le boudoir, Premier dialogue (consulter sur WIkisource).</ref>,<ref group="note">Il apparaît plus largement que tous les protagonistes soient bisexuels, chacun avec leurs préférences et leurs singularités ; cf {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Neil Schaeffer, The Marquis de Sade: A Life, Harvard University Press (2000), 577 p., Modèle:P..</ref>. Si des descriptions d'orgies bisexuelles sont très fréquentes dans l'œuvre de Sade, l'homosexualité est, elle, très rare<ref name="sade">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lucienne Frappier-Mazur, Writing the Orgy: Power and Parody in Sade, University of Pennsylvania Press (1996) Modèle:P..</ref>.

Plus récemment, le thème de la bisexualité et du libertinage ont été abordés par Jean-Baptiste Del Amo dans Une éducation libertine (2008), qui lui a permis de remporter le Prix Goncourt du premier roman<ref>Sylvie Roux, « Deux jeunes écrivains toulousains dans la course aux prix littéraires », La Dépêche du Midi, 18 juillet 2008 (lire en ligne).</ref>.

Musique et chansons

Modèle:Article détaillé

Fichier:Lady Gaga - Polaroid.jpg
indicationDeLangue}} Jase Peerples, « Discrimination in the Military », in « 12 Reasons Lady Gaga Deserves Our 'Applause' », Advocate.com, 20 août 2013 ( lire en ligne).</ref>.

Certains chanteurs ont révélé au grand public leur bisexualité, tel David Bowie dès les années 1970. Kurt Cobain (du groupe Nirvana) a indiqué au magazine The Advocate sa bisexualité, notant que s'il n'avait pas rencontré Courtney Love, il aurait certainement continué à établir des relations avec des hommes et des femmes<ref name="P18" group="MG">Modèle:P..</ref>. Plus récemment, Brian Molko (du groupe Placebo) s'est aussi déclaré bisexuel<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dave West, « Molko: I wish I kept quiet on sexuality », Digital spy, 9 avril 2006 (lire en ligne).</ref>. Modèle:Style Modèle:Citation comme Janis Joplin est bisexuelle<ref group="Klein" name="K136"/>. Bessie Smith, chanteuse afro-américaine très populaire dans les années 1920 et grande inspiration de cette dernière, était également bisexuelle<ref group="MG">Modèle:P..</ref>.

Le monde du rap américain, considéré parmi les plus homophobes et biphobes (discriminations qui se manifestent, entre autres, dans les paroles des chansons<ref name="rap">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Azealia Banks, Rapper, Comes Out As Bisexual In 'New York Times' », Huffington Post, 2 février 2012 (lire en ligne).</ref>), voit peu à peu les choses évoluer. Alors que Nicki Minaj a déjà dévoilé sa bicuriosité, la rappeuse Azealia Banks a indiqué sa bisexualité dans une interview au New York Times en 2012<ref name = rap/>. La même année, Frank Ocean a décidé de reconnaître publiquement sa bisexualité (il a écrit une lettre publique dans laquelle il a déclaré que son premier amour de jeunesse était un jeune homme de son âge<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Frank Ocean opens up about sexuality », NME, 4 juillet 2012 (lire en ligne).</ref>), un geste qui pourrait faire évoluer la mentalité du milieu vers davantage de tolérance<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Frank Ocean’s Coming Out as Bisexual Changes Homophobic Hip-Hop Genre », The Daily Beast, 6 juillet 2012 ( lire en ligne).</ref>.

Le thème de la bisexualité a été abordé dans les chansons suivantes :

Séries télévisées

Modèle:Article détaillé

Fichier:Pedro Pascal SDCC 2014.jpg
L'acteur Pedro Pascal, qui interprète Oberyn Martell dans Game of Thrones, un prince-guerrier bisexuel, s'est publiquement félicité que son personnage amène davantage de diversité sexuelle dans la série et a reconnu que cela a pu aider certains fans de la série à accepter leur sexualité<ref name="oberyn" />.

La décennie écoulée a permis de faire émerger, dans les séries télévisées, en particulier américaines, davantage de représentations de personnages bisexuels et de la bisexualité en général qu'il n'y en avait jamais eu par le passé<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Casey Quinlan, « Bisexuality on TV: It's Getting Better », The Atlantic, 25 octobre 2013 (en ligne).</ref>. Cette visibilité accrue concerne tout particulièrement la bisexualité féminine<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Eboni Rafus, « Bisexual Women on Television: Is it Really Getting Better? », AfterEllen.com, 30 octobre 2013 (en ligne).</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} June Thomas, « Why Bisexual Women are TV’s Hot New Thing », Slate, 8 mars 2012 (lire en ligne).</ref>. Toutefois, la Gay & Lesbian Alliance Against Defamation note dans une étude reprise en 2014 par The Advocate que la bisexualité reste largement sous-représentée, en particulier par rapport aux autres personnages LGBT<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Eliel Cruz, « Op-ed: NBC's Straight-Washing of John Constantine Is Bi Erasure », The Advocate, 28 juillet 2014 (lire en ligne).</ref>.

Voici quelques exemples de personnages bisexuels dans les séries télévisées.

Web-séries

  • Modèle:Lien, une web-série réalisée par Kyle Schickner pour FenceSitter Films et lancée en 2009, a pour personnage principal une femme qui s'identifie d'abord comme lesbienne, puis se découvre bisexuelle lorsqu'elle tombe amoureuse d'un homme<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
  • La Théorie du Y est une web-série belge produite par la RTBF en 2016 et qui a pour thème principal la bisexualité. Il s'agit de l'adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Caroline Taillet. On y suit Anna, une jeune femme qui se questionne sur sa sexualité après une rencontre impromptue avec une autre femme lors d'une soirée.

Jeux-vidéos

  • Fallout 2 (1998) : Le personnage jouable peut être bisexuel et entamer une romance avec Miria et Davin, peu importe son sexe de départ<ref>Modèle:Article</ref>.
  • Fable (2004) : Le personnage du joueur, s'il est un homme, peut entrer en couple et se marier avec un pnj masculin<ref>Modèle:Lien web</ref>.
  • Mass Effect (2007) : Si le Commandant Shepard est une femme, elle peut entamer un triangle amoureux avec l'extraterrestre féminine Liara T'Soni et le lieutenant Kaidan Alenko<ref>Modèle:Lien web</ref>. À noter que ces deux romances peuvent être ravivées dans le troisième opus de la saga.
  • Mass Effect 2 (2010) : Les personnages de Kelly Chambers et Samara peuvent débuter une romance avec Shepard, peu importe son sexe.
  • Dragon Age II (2011) : Les personnages d'Anders, Fenris, Isabela et Merrill sont des options de romance disponibles pour le joueur, sans distinction de son sexe<ref>Modèle:Lien web</ref>.
  • Saint Row IV (2013) : Le joueur, sous un caractère parodique, peut débuter des relations sexuelles avec l'ensemble des membres de son équipage, qu'ils soient hommes ou femmes.
  • Dragon Age: Inquisition (2014) : Les personnages de Josephine Montiliyet et Iron Bull sont des choix de romance disponibles pour l'inquisiteur, qu'il soit un homme ou une femme et peu importe à quelle race appartient l'inquisiteur.
  • Life is Strange (2015) : Max Caulfield, l'héroïne du jeu, peut embrasser Chloe, sa meilleure amie et/ou embrasser Warren, son ami qui à le béguin pour elle.
  • The Witcher 3: Wild Hunt (2015) : Ciri, la fille adoptive de Geralt, est décrite comme bisexuelle, tout comme dans les romans dont le jeu fait office de suite. Bien qu'elle ne débute aucune romance dans le jeu, Ciri mentionne plusieurs fois qu'elle est intéressée par les deux sexes.
  • Life is Strange 2 (2018) : Dans l'épisode 3 du jeu, Sean Diaz, le personnage principal, peut développer une romance avec Finn (un homme) ou Cassidy (une femme). Si Sean atteint le Mexique sans son frère, il sera montré qu'il s'est mis en couple avec Cassidy ou Finn.
  • Assassin's Creed Odyssey (2018) : Les personnages jouables d'Alexios ou Cassandra peuvent entamer plusieurs relations avec d'autres personnages de sexe différents au cours du jeu, mais sans grande conséquence sur le scénario<ref>Modèle:Lien web</ref>.
  • The Last of Us Part II (2020) : Au cours de l'histoire, Dina est bisexuelle et se met en couple avec Ellie, après qu'elle a rompu avec son petit-ami Jesse.
  • Cyberpunk 2077 (2020) : V, le protagoniste, peut entamer plusieurs romances avec plusieurs personnages de sexe différents. Si V est un homme, il peut romancer la nomade nommée Panam Palmer et le chanteur Kerry Eurodyne. Si V est une femme, elle peut romancer la techie nommée Judy Alvarez ou le flic River Ward.

Notes et références

Notes

Modèle:Références nombreuses

Références

Modèle:Références

Modèle:Références

Modèle:Références

Modèle:Références

Autres références

Modèle:Références nombreuses

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Modèle:Légende plume

Bisexualité actuelle

En anglais
En français

Années 1970

Années 1990

Années 2000

Années 2010

Bisexualité dans l'histoire

Documentaires télévisuels

Émission de radio

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

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