Marie Bonaparte

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Rôle monarchique Marie Bonaparte (en grec moderne : Modèle:Lang), princesse Bonaparte, puis, par son mariage, princesse de Grèce et de Danemark, est née le Modèle:Date de naissance à Saint-Cloud (aujourd'hui dans les Hauts-de-Seine) et morte le Modèle:Date de décès à Gassin (dans le Var), en France. Arrière-petite-fille de Lucien Bonaparte et épouse du prince Georges de Grèce, c'est une femme de lettres, une mécène et une psychanalyste disciple de Sigmund Freud, dont elle a contribué à diffuser le travail en France et en Grèce.

Issue d'une branche non-dynaste de l'ancienne famille impériale française, Marie Bonaparte devient orpheline de mère peu de temps après sa naissance. Élevée par son père, Roland Bonaparte, et par sa grand-mère paternelle, Justine-Éléonore Ruflin, l'enfant grandit au milieu d'adultes plus intéressés par la fortune qu'elle a héritée de sa mère, Marie-Félix Blanc, que par son intelligence précoce. Atteinte d'une tuberculose bénigne à l'âge de Modèle:Unité, elle est traitée en infirme jusqu'à l'adolescence. Elle reçoit, par ailleurs, une éducation lacunaire, afin que son esprit n'effraie pas d'éventuels prétendants. Séduite par Antoine Leandri, le secrétaire de son père, alors qu'elle a à peine Modèle:Unité, elle est ensuite victime de chantage de sa part jusqu'à sa majorité. Parvenue à se libérer de l'escroc, elle doit cependant lui verser une forte somme pour récupérer les lettres qu'elle lui a écrites. Par la suite, la princesse se consacre à ses études et à la lecture. Désireuse de devenir médecin, elle est pourtant poussée au mariage par son père, qui réalise son rêve en l'unissant à Georges de Grèce, un prince apparenté à la plupart des dynasties européennes.

Entrée dans la maison royale de Grèce, Marie y découvre un style de vie oisif, fait d'innombrables réunions familiales auxquelles elle n'est pas habituée et qui l'ennuient. Surtout, elle doit affronter l'homosexualité de son époux, qui vit une relation amoureuse avec son oncle, le prince Valdemar de Danemark. En dépit de la naissance de deux enfants, nommés Pierre et Eugénie, et d'une réelle affection pour Georges, la princesse se réfugie alors dans une succession de liaisons avec des personnalités comme Aristide Briand, Jean Troisier ou Rudolph Loewenstein. Libérée de ses séjours en Grèce par la Première Guerre mondiale, moment où la rumeur publique la dit prête à devenir reine des Hellènes, et surtout par les événements qui accompagnent la guerre gréco-turque, Marie fait de Saint-Cloud sa résidence principale. Très affectée par le décès de son père en 1924 et de plus en plus consciente de sa frigidité, la princesse traverse une crise intérieure qui la pousse vers la psychanalyse, alors peu connue en France.

Longtemps proche du médecin et sociologue Gustave Le Bon puis du psychanalyste René Laforgue, Marie trouve en Sigmund Freud un nouveau père de substitution. Sa rencontre avec le vieux praticien se déroule à Vienne, en 1925, et elle donne lieu à une analyse féconde, durant laquelle la princesse prend conscience de l'origine de ses troubles, liés à l'observation d'adultes en pleine relation sexuelle lorsqu'elle était enfant. Prolongée jusqu'en 1929, cette analyse ne guérit cependant pas Marie de sa frigidité. Elle se tourne alors vers la chirurgie et subit trois opérations vaginales auprès du Modèle:Dr Josef von Halban, sans succès. Revenue à Paris, la princesse se consacre au développement de la psychanalyse en France. Grâce à sa fortune, elle contribue ainsi à la fondation de la Société psychanalytique de Paris et de la Revue française de psychanalyse, en 1926. Elle diffuse également la pensée de Freud en traduisant plusieurs de ses ouvrages entre 1927 et 1940, ce qui n'est pas sans causer scandale. Surtout, elle écrit ses propres textes, dont une psychobiographie d'Edgar Allan Poe, qui rencontre un large succès et constitue son œuvre maîtresse (1933).

La montée du nazisme et l'annexion de l'Autriche par le Troisième Reich en 1938 choquent fortement Marie, qui revient à Vienne pour sauver Freud et sa famille. La princesse s'acquitte alors de la rançon que les nazis exigent pour laisser ses amis rejoindre le Royaume-Uni et sauve, par la même occasion, environ deux cents intellectuels menacés par le régime hitlérien. Deux ans plus tard, Marie assiste à l'invasion et à l'occupation de la France par les forces allemandes. Avec son époux, elle rejoint alors la Grèce, où la monarchie a été restaurée en 1935 après un long intermède républicain. Ce séjour est cependant de courte durée car la Grèce est à son tour envahie l’année suivante. C'est donc en exil en Afrique du Sud que la princesse et sa famille passent l'essentiel de la Seconde Guerre mondiale.

Revenue en Europe à la Libération, Marie s'engage dans les grands débats qui divisent les milieux psychanalytiques français. Représentante de l'analyse profane, qu'elle pratique depuis 1928, la princesse offre tout son soutien à Margaret Clark-Williams, condamnée en 1953 pour exercice illégal de la médecine, à la suite d'un procès retentissant. Surtout, Marie entre en conflit avec Jacques Lacan, qu'elle méprise pour ses idées et sa pratique des « séances courtes ». En parallèle, la princesse continue à écrire et publie, en 1951, sa seconde œuvre majeure, De la sexualité de la femme, qui soulève de nombreuses controverses. Après la disparition de son époux en 1957, Marie se lance dans un combat contre la peine de mort mais échoue à sauver le criminel californien Caryl Chessman, exécuté en 1960. Victime d'une leucémie aigüe, la princesse meurt près de sa résidence de Saint-Tropez en 1962. Modèle:Sommaire

Famille

Issue de la branche de Lucien Bonaparte (1775-1840), prince de Canino et Musignano<ref name="PeerageLucien">Modèle:Lien web.</ref>, Marie est la fille unique de Roland Bonaparte (1858-1924) et de son épouse Marie-Félix Blanc (1859-1882)<ref name="PeerageMarie"/>. Par son père, elle est la petite-fille du prince Pierre-Napoléon Bonaparte (1815-1881) et de sa femme Justine-Éléonore Ruflin (1832-1905) tandis que, par sa mère, elle descend de l'homme d'affaires François Blanc (1806-1877) et de sa deuxième épouse Marie Hensel (1833-1881)<ref name="PeerageRoland">Modèle:Lien web.</ref>.

Les Modèle:Date- et Modèle:Date-, Marie Bonaparte épouse civilement, à Paris, puis religieusement, à Athènes, le prince Georges de Grèce (1869-1957), second fils du roi [[Georges Ier (roi des Hellènes)|Georges {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} de Grèce]] (1845-1913) et de son épouse la grande-duchesse Olga Constantinovna de Russie (1851-1926)<ref name="PeerageMarie">Modèle:Lien web.</ref>. Par son père, le prince est donc un descendant du roi Christian IX de Danemark (1818-1906), surnommé le « Beau-père de l'Europe »<ref name="PeerageChristian">Modèle:Lien web.</ref>, tandis que, par sa mère, il est un arrière-petit-fils du tsar [[Nicolas Ier (empereur de Russie)|Nicolas {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} de Russie]] (1796-1855)<ref name="PeerageOlga">Modèle:Lien web.</ref>.

De l'union de Marie et de Georges naissent deux enfants :

Biographie

Enfance et adolescence

Origines et entourage familial

Modèle:Double image Modèle:Article connexe Arrière-petite-nièce de [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]]Modèle:Sfn, Marie Bonaparte appartient à une branche non-dynaste de la famille impériale françaiseModèle:Sfn. Son arrière-grand-père, Lucien BonaparteModèle:Sfn, et son grand-père, Pierre-Napoléon BonaparteModèle:Sfn, ont en effet conclu des unions inégales, non autorisées par les chefs de leur maisonModèle:Sfn. En outre, le père de Marie, Roland Bonaparte, est né plusieurs années avant le mariage civil de ses parents, et Napoléon III le regardait comme un enfant illégitimeModèle:Sfn. Après avoir effectué de brillantes étudesModèle:Sfn, Roland Bonaparte a lui aussi épousé une roturière, Marie-Félix BlancModèle:Sfn, mais celle-ci lui a apporté une dot considérable, évaluée à environ Modèle:UnitéModèle:Sfn. Par sa mère, Marie Bonaparte appartient en effet à une famille de gens d'affaires et son grand-père, François Blanc, a fait fortune grâce aux jeux d'argents, d'abord à HombourgModèle:Sfn, puis à MonacoModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Marie Bonaparte voit le jour le Modèle:Date- mais sa naissance se passe difficilementModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Marie-Félix Blanc souffrant d'une tuberculose avancéeModèle:Sfn, son travail dure trois jours et sa fille doit être ranimée par le médecin parce qu'elle a manqué d'oxygène en venant au mondeModèle:Sfn. Les semaines suivant l'accouchement, l'enfant et sa jeune mère semblent se rétablir et Marie-Félix Blanc profite pleinement des joies de la maternitéModèle:Sfn. Victime d'une embolie, elle meurt pourtant le Modèle:Date-, juste après avoir présenté sa fille à son frère, Edmond BlancModèle:Sfn. Après le décès de sa mère, Marie Bonaparte est placée sous la responsabilité de sa grand-mère paternelle, Justine-Éléonore Ruflin (dite « Nina »), qui vient seconder Roland Bonaparte dans son foyerModèle:Sfn. La petite fille entretient cependant des relations distantes avec sa grand-mère, qui ne ressent guère d'attrait pour les enfantsModèle:Sfn, et avec son père, qui se montre mal à l'aise en sa compagnie et effectue de fréquents séjours à l'étranger pour ses études ethnologiques et géographiquesModèle:Sfn.

D'abord confiée aux soins d'une nourrice, Rose Boulet, avec laquelle elle passe ses trois premières annéesModèle:Sfn, Marie Bonaparte est ensuite placée sous l'autorité de deux gouvernantes successives : une femme prénommée Lucie (dont elle est séparée brutalement en 1887)Modèle:Sfn puis Marie-Claire Bernardini (dite « Mimau »), qui savent l'entourer de leur affectionModèle:Sfn. Largement coupée des autres enfants<ref group=N>Pendant longtemps, les seuls enfants qu'elle côtoie sont ses cousins Villeneuve, et en particulier sa cousine Jeanne (dont elle est très jalouse), ainsi que la petite Rolande Escard, avec laquelle elle suit des cours à domicile. Cependant, tous sont nettement plus jeunes que Marie Modèle:Harv.</ref>, la petite fille grandit au milieu d'une cohorte d'adultes, qui jouent des rôles divers dans son développement intellectuel et affectifModèle:Sfn. Il y a d'abord sa tante paternelle Jeanne Bonaparte, à la fois source d'émerveillement et de tourmentModèle:Sfn, et l'époux de celle-ci, Christian de Villeneuve-Esclapon, personnalité brillante et fidèle soutienModèle:Sfn. Il y a aussi son oncle maternel, Edmond Blanc, qui joue en même temps le rôle de subrogé tuteur et d'intermédiaire avec les BlancModèle:Sfn. On peut également citer Modèle:Mme Proveux, la lectrice de sa grand-mère, qui passe ses journées à commérer et à parler politiqueModèle:Sfn ; Modèle:Mme Bonnaud, femme du bras droit du prince, qui a poussé Marie-Félix Blanc à tester en faveur de son époux avant de mourir et jouit ainsi d'une place particulièreModèle:Sfn dans le « panthéon des assassins » qui fascinent la petite MarieModèle:Sfn ; Modèle:Mme Escard, épouse du bibliothécaire du prince, en qui la petite fille voit une hypocriteModèle:Sfn. Viennent finalement le piqueur Pascal Sinibaldi, probable demi-frère de Roland Bonaparte, qui se montre généreux avec l'enfant mais compromet sa gouvernante Lucie en la séduisantModèle:Sfn, ainsi que le secrétaire Antoine Leandri, et son épouse Angèle, qui trahissent Marie à l'adolescenceModèle:Sfn.

Enfance et éducation

Buste d'une vieille femme en tenue de deuil.
Justine-Éléonore Ruflin (v. 1900), grand-mère de Marie Bonaparte.

Modèle:Article connexe Marie Bonaparte passe ses premières années à Saint-CloudModèle:Sfn, où le prince Roland fait racheter, au nom de sa fille, la propriété<ref group=N>Située au n° 7 de la rue du Mont-Valérien, cette maison et son jardin forment un ensemble de Modèle:Unité à la mort de la princesse. À cette date, ses enfants divisent le domaine en plusieurs parcelles. La maison familiale est démolie entre 1968 et 1970 puis remplacée par un immeuble, la « résidence Marie-Bonaparte ». Dans le même temps, le parc est loti, mais il en subsiste une petite partie, qui forme aujourd'hui le « jardin Marie-Bonaparte » Modèle:Harv.</ref> où celle-ci a vu le jourModèle:Sfn. En Modèle:Date-, la famille déménage cependant dans une maison de style néo-Renaissance située à Cours-la-Reine, dans la capitaleModèle:Sfn. Plus tard, les Bonaparte s'installent rue GaliléeModèle:Sfn, avant d'emménager, en 1896, dans un vaste hôtel particulier construit par le père de Marie avenue d'IénaModèle:Sfn. L'été, la petite fille part en vacances avec sa grand-mère, les Villeneuve et les domestiques de la maison, tandis que le prince Roland passe de longues périodes à l'étranger pour ses recherches. Durant son enfance, Marie séjourne ainsi successivement à DieppeModèle:Sfn, à San RemoModèle:Sfn, à MalabryModèle:Sfn et dans la BeauceModèle:Sfn. De ces voyages et de ses séjours à Saint-Cloud, la princesse conserve, toute sa vie, un grand attrait pour la mer, pour le climat méditerranéenModèle:Sfn et pour la natureModèle:Sfn.

Portrait d'une petite fille vêtue d'une robe et d'un chapeau
La jeune Marie Bonaparte dans les années 1890.

À l'âge de quatre ans, Marie Bonaparte est victime d'un accès de tuberculose bénigne, ce qui terrorise son père et sa grand-mère, qui craignent de voir la fortune de l'enfant revenir aux BlancModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Après cet événement, sa famille traite la princesse en invalide, ce qui lui vaut d'être recluse à domicileModèle:Sfn. Dans ces conditions, Marie développe différentes phobies (parmi lesquelles une peur des boutons)Modèle:Sfn et devient ensuite hypocondriaque en grandissantModèle:Sfn. Manquant d'exercice physique, elle finit par ailleurs par devenir voûtée, ce qui l'oblige à suivre des cours de gymnastique corrective et à porter un corset de ferModèle:Sfn.

Dotée d'une grande intelligenceModèle:Sfn, Marie Bonaparte rêve, très jeune, de marcher sur les pas de son père, qu'elle idolâtre malgré sa froideurModèle:Sfn. Elle reçoit cependant une éducation volontairement lacunaireModèle:Sfn car Roland Bonaparte et Justine-Éléonore Ruflin craignent qu'une princesse trop cultivée soit difficilement mariable, une fois devenue adulteModèle:Sfn. Ils redoutent, par ailleurs, que l'attrait de l'enfant pour le latin ne la pousse vers la religion catholique, qu'ils méprisentModèle:Sfn. Jusqu'à l'adolescence, elle reçoit donc des préceptrices de qualité assez médiocre (parmi lesquelles Modèle:Mme Jéhenne, fille naturelle du comédien Joseph SamsonModèle:Sfn), qui développent malgré tout son goût pour les languesModèle:Sfn, le théâtreModèle:Sfn et la musiqueModèle:Sfn. Elle profite en outre des connaissances de son père, qui l'initie au dessin, à la physique, à la géographie, à l'astronomie et à la botaniqueModèle:Sfn, et d'Hortense Bonnaud, qui lui fait découvrir la mythologie gréco-romaineModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Son éducation religieuse, jugée nécessaire afin de faciliter un futur mariage, est naturellement plus sommaireModèle:Sfn.

Fascinée par l'exemple de son père, qui passe de longues heures à écrire dans son bureau, Marie Bonaparte se livre, entre l'âge de sept ans et demi et dix ans, à la rédaction de cinq cahiers, qu'elle intitule Bêtises. Rédigés en anglais (pour les quatre premiers) et en allemand (pour le dernier), ces textes racontent notamment la tristesse et la solitude de la petite fille face à une famille qui ne lui prête guère attention. Retrouvés par la princesse après la mort de son père, en 1924, ces cahiers sont plus tard publiés par ses soins et commentés sous l'angle de la psychanalyse<ref group=N>Un extrait du fac-simile de ces cahiers annoté par Marie Bonaparte a été publié par la revue Genesis en 1995. Il peut être consulté en ligne Modèle:Harv.</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Durant sa petite enfance, Marie Bonaparte développe par ailleurs une véritable passion pour les assassins, auxquels elle s'identifie à cause de son histoire familiale. Elle apprend en effet, très jeune, l'assassinat du journaliste Victor Noir par son grand-père, Pierre-Napoléon Bonaparte et voit, en outre, dans son grand-oncle [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] un « assassin monumental ». Cependant, c'est surtout l'histoire de son père, dont la rumeur veut qu'il ait assassiné Marie-Félix Blanc pour s'emparer de sa fortune, qui explique l'étrange fascination que la princesse voue aux meurtriersModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Une adolescente meurtrie

Modèle:Article connexe L'année 1896 marque un tournant dans la vie de Marie Bonaparte, qui ne fréquentait, jusque-là, aucune personne de son âge. Invitée à prendre le thé chez Émile Ollivier, l'ancien Premier ministre de Napoléon III, la princesse fait en effet la connaissance de sa fille Geneviève, avec laquelle elle se lie d'une forte amitiéModèle:Sfn. Un an plus tard, Roland Bonaparte emmène, pour la première fois, sa fille dans l'une de ses expéditions scientifiques dans les Alpes suisses. Pour Marie, qui voue une grande admiration pour son père et qui se passionne pour son travail sur les glaciers, ce séjour constitue un grand moment de bonheur. C'est aussi, pour elle, l'occasion de faire la connaissance de Marie-Lætitia Bonaparte, veuve du roi [[Amédée Ier (roi d'Espagne)|Amédée {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} d'Espagne]], qui fait à ses cousins l'honneur de leur rendre visite à Saint-MoritzModèle:Sfn.

Portrait en buste d'un homme barbu ayant les bras croisés.
Antoine Leandri (en 1887), séducteur et maître-chanteur.

De retour à Paris, le prince Roland, qui a finalement pris conscience de l'intelligence de sa fille, limoge sa médiocre préceptrice et la remplace par deux professeures du lycée Racine, Modèle:Mlle Marthe Boutry et Modèle:Mme Marie-Adèle Grünevald. Avec la première, Marie Bonaparte approfondit sa connaissance de la littérature tandis qu'avec la seconde, elle apprend à aimer les mathématiques, qui la rebutaient auparavantModèle:Sfn. Motivée par ses progrès rapides, la princesse demande alors à son père et à sa grand-mère l'autorisation de présenter le brevet élémentaire, mais ceux-ci l'en empêchent, prétextant la perfidie des républicains, qui pourraient profiter d'un échec à l'examen pour humilier l'ancienne famille impérialeModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Meurtrie par cette interdiction, Marie Bonaparte se replie sur elle-même et néglige plus que jamais son apparence physiqueModèle:Sfn.

Durant l'été 1898, Roland Bonaparte repart en voyage dans les Alpes avec sa maisonnée. Pendant ce séjour, Antoine Leandri, le secrétaire du prince, profite du mal-être et de la maladresse de Marie pour la compromettre, et cela avec la complicité de son épouse AngèleModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. À l'époque, la princesse a seize ans et elle n'a strictement aucune expérience de l'amour, même si elle a déjà connu ses premiers émois sentimentaux à l'opéraModèle:Sfn. Avec quelques paroles enjôleuses et quelques caresses, le secrétaire corse s'arrange pour obtenir une mèche de cheveux et un mot d'amour de Marie BonaparteModèle:Sfn. Par la suite, lui et sa femme poussent la princesse à se rebeller contre son père et sa grand-mère, accusés d'avoir assassiné Marie-Félix Blanc pour s'emparer de sa fortuneModèle:Sfn. Ils renseignent, en outre, la princesse sur la liaison que son père entretient, depuis avant son mariage, avec une dame nommée Eugénie BaudryModèle:Sfn.

À la même époque, Marie Bonaparte fait ses premiers pas dans le monde. Avec sa grand-mère et sa tante Jeanne, la jeune fille rend visite à la princesse Mathilde et à l'impératrice EugénieModèle:Sfn. Quelque temps plus tard, elle fait la connaissance du prince Louis Murat et de son neveu, qui semblent tous deux intéressés par sa dotModèle:Sfn. Sous l'impulsion des Leandri, elle rencontre également sa tante maternelle, la princesse Radziwill, avec laquelle Roland Bonaparte est brouillé depuis le décès de sa belle-mère, en 1881Modèle:Sfn. Or, ce rapprochement est vécu comme une trahison par le père de Marie, qui interdit à Antoine Leandri, puis à son épouse, l'entrée de sa maisonModèle:Sfn. Le couple n'en reste cependant pas là puisqu'il parvient à établir une correspondance secrète avec la princesse, grâce à la complicité de Miss Hetty, sa professeure d'anglaisModèle:Sfn.

Isolée de ceux qu'elle considère comme ses amis, Marie fait des scènes quotidiennes à son père et des rumeurs commencent à circuler, à Paris, disant qu'elle est séquestrée par sa famille. Pour les faire taire, Roland Bonaparte donne une grande réception à l'occasion des dix-sept ans de sa filleModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Sont alors invités plusieurs personnalités du gotha (parmi lesquelles la grande-duchesse de Mecklembourg, le grand-duc de Hesse-Darmstadt ou le prince Henri d'Orléans), ainsi que de nombreux artistes et intellectuels (comme Auguste Bartholdi, Caran d'Ache et Madeleine Lemaire) et des militaires, dont le capitaine GouraudModèle:Sfn. L'événement mondain ne suffit cependant pas à calmer Marie Bonaparte, qui exprime sa tristesse en développant des maladies imaginairesModèle:Sfn. Parallèlement, l'attitude des Leandri devient plus agressive. Désormais sans revenu, le secrétaire corse réclame Modèle:Unité de dédommagement à la princesse, qu'il menace de compromettre en révélant sa correspondance. Terrorisée par la perspective du scandale, Marie s'arrange pour lui verser Modèle:Unité par mois jusqu'à sa majorité par l'intermédiaire du bras droit de son père, Dominique BonnaudModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Une jeune fille à marier

Une hypocondriaque rêvant de devenir médecin

Durant les quatre années qui suivent, Marie Bonaparte vit dans la hantise de voir Antoine Leandri et son épouse réapparaître dans son existenceModèle:Sfn. De plus en plus hypocondriaque, la princesse se persuade d'être à nouveau atteinte de tuberculose et confie ses angoisses dans un carnet qu'elle intitule Journal d'une jeune poitrinaireModèle:Sfn. Elle n'en néglige pas pour autant son éducation et poursuit avec acharnement son travail avec les professeures du lycée RacineModèle:Sfn. Elle profite par ailleurs des enseignements de son père, avec lequel elle herborise durant les vacancesModèle:Sfn, et de la multitude d'intellectuels qui gravitent autour de sa familleModèle:Sfn. La jeune fille se réfugie en outre dans la lecture et dévore les ouvrages des philosophes des LumièresModèle:Sfn, les classiques russesModèle:Sfn et les textes d'Edgar Allan PoeModèle:Sfn. Avec son oncle, le marquis de Villeneuve, elle découvre également la poésie de Frédéric Mistral, les romantiques allemands et les philosophes de la Grèce antiqueModèle:Sfn.

Portrait en pied d'une jeune fille aux cheveux attachés, vêtue d'une robe claire.
Marie Bonaparte, en 1905.

Assoiffée de connaissances, la princesse caresse le rêve de devenir médecin et reçoit le soutien inattendu de sa tante Jeanne, qui intervient en sa faveur auprès de son frère. Cependant, Roland Bonaparte continue à s'opposer aux projets de sa fille, parce qu'il les juge incompatibles avec son désir de la voir épouser un membre du gotha européen. Marie en est naturellement affectée, mais les erreurs qu'elle a commises durant l'affaire Leandri la conduisent, de nouveau, à se soumettre à la volonté paternelleModèle:Sfn. La jeune fille n'en étudie pas moins l'anatomie avec passion, et cela en dépit de la phobie qu'elle nourrit pour les squelettesModèle:Sfn.

À l'aube de ses 21 ans, Marie est recontactée par Antoine Leandri, qui lui réclame désormais Modèle:Unité en échange de ses lettresModèle:Sfn. Face à ce chantage, celle-ci se résout à confesser ses déboires à son oncle maternel, Edmond Blanc, qui lui conseille alors de se tourner vers Roland Bonaparte. Malgré sa honte, la jeune fille obtempère. Or, à sa grande surprise, le prince reproche surtout à Marie de ne pas s'être confiée à lui plus tôtModèle:Sfn. Il prend ensuite attache avec l'avocat Edgar Demange, défenseur de Pierre-Napoléon Bonaparte au moment de l'« affaire Victor Noir »Modèle:Sfn. Finalement, le juriste parvient à un accord avec le maître-chanteur corse. En échange de Modèle:Unité, ce dernier accepte de remettre l'intégralité de sa correspondance à la princesse. Il renonce par ailleurs à la tenue d'un procès, qui n'aurait pas manqué d'éclabousser la jeune filleModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Pour Marie Bonaparte, qui doit en outre rembourser Modèle:Unité avec intérêts à Dominique Bonnaud (pour l'argent qu'il a versé en son nom à Leandri avant sa majorité) et s'acquitter de Modèle:Unité de frais d'avocat, ce dénouement est un énorme soulagementModèle:Sfn.

Deux ans après ces événements, en 1905, Justine-Éléonore Ruflin meurt dans la chambre qu'elle occupe dans l'hôtel-Roland, situé avenue d'IénaModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Pour Marie, qui a toujours entretenu des relations difficiles avec sa grand-mère, ce décès est surtout l'occasion d'assouvir une fascination morbide pour la mort et les rituels qui l'entourent. Bien plus, il constitue une sorte de libération, tant la jeune fille a le sentiment d'avoir été opprimée par son aïeule tout au long de son enfance et de son adolescenceModèle:Sfn. À la grande déception de la princesse, la disparition de sa grand-mère n'est par contre pas l'occasion d'un rapprochement avec son père, qui s'enferme dans la tristesse et se montre toujours aussi distant avec elleModèle:Sfn. Constamment préoccupé par l'argent, qu'il se plaint de dépenser en excès pour maintenir sa maison, Roland Bonaparte demande même à sa fille de tester en sa faveur, ce qu'elle se refuse à faireModèle:Sfn.

Une princesse difficile à marier

Alors que son cousin le prince Léon Radziwill se marie, en 1905, avec Claude de GramontModèle:Sfn et que sa cousine Jeanne de Villeneuve-Esclapon s'unit, l'année suivante, au baron Lucien Leret d'AubignyModèle:Sfn, Marie Bonaparte se montre peu intéressée par le mariage. Toujours désireuse d'étudier la médecineModèle:Sfn, elle craint également de n'être courtisée que pour son immense fortuneModèle:Sfn. Peu habituée à s'habiller ou à fréquenter le monde, elle mène une vie de recluse et est invitée à son premier bal, chez la princesse Murat, à presque 25 ansModèle:Sfn. Ses phobies et son hypocondrie la conduisent, par ailleurs, à se comporter de manière étrange, si bien que Roland Bonaparte et Christian de Villeneuve-Esclapon la jugent longtemps immariableModèle:Sfn.

Photos accolées montrant, à gauche, un homme moustachu et, à droite, une femme vêtue d'une robe de soirée
Christian de Villeneuve et Jeanne Bonaparte, oncle et tante de Marie.

Cela n'empêche pas les proches de le jeune fille d'échafauder des projets matrimoniaux à son attention. Fidèle soutien du carlisme, son oncle Christian rêve ainsi de l'unir au duc de MadridModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Fervente catholique, sa gouvernante « Mimau » imagine la marier au prince héréditaire Louis de Monaco, afin d'éloigner celui-ci d'une vie de péchésModèle:Sfn. Désireux de laver la tache de sa propre illégitimité, son père cherche, quant à lui, à l'unir à un prince de sang royalModèle:Sfn et l'imagine fiancée à Hermann de Saxe-Weimar, héritier présomptif du Grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach. Parmi tous ces prétendants hypothétiques, seul le prince monégasque trouve grâce aux yeux de Marie, qui le sait assez riche pour ne pas en avoir après son or. Cependant, ce dernier ne s'intéresse pas à elle et il refuse même de la rencontrerModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

C'est finalement d'un autre pays méditerranéen que se présente le fiancé de la princesse. Sur les conseils du diplomate Nicolas Delyannis, Roland Bonaparte décide en effet d'unir sa fille au prince Georges de Grèce, apparenté à la plupart des dynasties du vieux continent grâce à sa filiation avec le « Beau-père de l'Europe », Christian IX de DanemarkModèle:Sfn. En Modèle:Date-, le prince Roland organise ainsi un grand déjeuner en l'honneur du roi [[Georges Ier (roi des Hellènes)|Georges {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} de Grèce]], alors de passage à ParisModèle:Sfn. À la suite de cet événement, le roi des Hellènes fait savoir à son hôte qu'il serait ravi d'avoir Marie pour belle-filleModèle:Sfn. Une rencontre entre les deux jeunes gens est donc organisée quelques mois plus tard. Le Modèle:Date-, le prince Georges se présente ainsi à l'hôtel-Roland en compagnie de son frère aîné, le diadoque ConstantinModèle:Sfn. C'est le début d'une cour de 28 jours, au bout de laquelle Marie finit par accepter la demande en mariage d'un jeune homme qu'elle trouve séduisant et attendrissant mais peu à son écouteModèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, les deux jeunes gens se fiancent donc officiellement. Un contrat de mariage est aussitôt signé. Au grand étonnement de Roland Bonaparte, Georges de Grèce accepte, avec bienveillance, la séparation de biens et refuse tout droit de survie. Il rejette également la dotation que lui propose son futur beau-père. Quant à Marie, elle reçoit du prince Roland l'usufruit de l'héritage de Marie-Félix Blanc, estimé à Modèle:Unité de renteModèle:Sfn, somme qui vient s'ajouter aux Modèle:Unité qu'elle percevait déjàModèle:Sfn. Peu après, le marquis et la marquise de Villeneuve-Esclapon entament des négociations avec la Papauté pour permettre à Marie d'épouser un orthodoxe, considéré comme schismatique. C'est cependant un échec et la jeune fille est excommuniée, sans qu'elle en ressente la moindre tristesse, compte tenu de l'athéisme qu'elle professe depuis son adolescenceModèle:Sfn. Dans le même temps, Marie fait l'achat, à la maison Drecoll, d'un énorme trousseau, qui engloutit la quasi-totalité de son revenu annuelModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Une union bancale

Modèle:Article connexe

Un mariage à trois

Photo en noir et blanc d'un couple en tenue nuptiale.
Marie et Georges de Grèce, lors de leurs noces à Athènes (1907).

Le mariage civil du jeune couple est célébré à la [[Mairie du 16e arrondissement de Paris|mairie du Modèle:16e]] de Paris, le Modèle:Date-. Les témoins de Marie sont ses tantes, les princesses Jeanne Bonaparte et Louise Radziwill ; ceux de Georges sont son frère Nicolas et le diplomate grec Nicolas DelyannisModèle:Sfn. Afin de ne pas avoir à affronter son ennemi, l'homme politique Elefthérios VenizélosModèle:Sfn, qui l'a combattu lorsqu'il était haut-commissaire de la Crète autonomeModèle:Sfn, le prince aurait préféré que la cérémonie religieuse se produise également en France mais le roi des Hellènes ne l'entend pas de cette oreille et le mariage orthodoxe est célébré à Athènes le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Il donne lieu à une longue et imposante cérémonie, durant laquelle Marie se sent proche de défaillirModèle:Sfn.

Les premiers contacts de Marie avec sa belle-famille sont chaleureuxModèle:Sfn, même si des frictions se font rapidement jour entre elle et l'une de ses belles-sœurs, la grande-duchesse Hélène Vladimirovna de Russie, connue pour son caractère hautainModèle:Sfn. C'est cependant la personnalité du prince Valdemar de Danemark, frère cadet du roi Georges {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} de Grèce, qui attire le plus l'attention de Marie BonaparteModèle:Sfn. Son mari lui a, en effet, longuement parlé de cet oncle, auquel il voue une tendresse toute particulière depuis son adolescence passée dans la marine royale danoiseModèle:Sfn. À son grand désarroi, Marie comprend progressivement que son époux est homosexuel et qu'il est passionnément amoureux du prince, que Marie trouve, quant à elle Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Dans ces conditions, la nuit de noces du jeune couple se passe mal. Il faut ainsi toute la persuasion de Valdemar de Danemark, qui a accompagné le prince et la princesse dans leur lune de miel, pour que Georges réussisse à accomplir son devoir conjugal. Le prince de Grèce se montre en outre maladroit et brutal avec sa femme, à qui il déclare, quand il la prend : Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn. En dépit de cet échec et des nombreux adultères réciproques qui le suivent, naît, au sein de ce couple improbable, une profonde amitié qui dure jusqu'à la mort de Georges, en 1957Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Une belle-famille ennuyeuse

Photographie montrant un homme en tenant un autre par l'épaule.
Les princes Georges de Grèce (à droite) et Valdemar de Danemark (à gauche), vers 1900.

Le prince Georges n'ayant presque aucune obligation officielleModèle:Sfn, le couple passe les premières années de son mariage entre sa résidence athénienne<ref group=N>Situé dans la rue de l'Académie, le domicile de Georges et Marie a été acheté en 1907. Vendu le Modèle:Date-, il a été rasé l'année suivante Modèle:Harv. Pour plus de détails et quelques photographies, voir : Modèle:Article.</ref>,Modèle:Sfn, l'hôtel parisien du prince RolandModèle:Sfn et la petite ville danoise de Gentofte, où le prince Valdemar possède sa résidence d'étéModèle:Sfn. Marie séjourne alors de longues semaines en compagnie des descendants du roi Christian IX de Danemark, et cela lui pèse. Pour elle, qui a toujours vécu dans un environnement intellectuellement stimulant, la famille de son époux semble désespérément fade et bourgeoiseModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Seule la princesse Marie d'Orléans, épouse de Valdemar, et le duc de Cumberland, héritier du trône de Hanovre, trouvent grâce à ses yeux parce qu'ils apparaissent Modèle:CitationModèle:Sfn.

Déçue par sa nouvelle vie, Marie Bonaparte envisage un moment de quitter son époux, mais sa grossesse l'en dissuade finalementModèle:Sfn. Revenue en France pour accoucher, elle vit dans la hantise de mourir en donnant le jour à son enfant, comme sa mère. Cependant, l'arrivée du bébé (un petit garçon né le Modèle:Date- et prénommé Pierre) se passe bien et rapproche même la princesse de son époux, qui est ravi d'avoir un filsModèle:Sfn. L'ennui lié au quotidien de la princesse reprend cependant bien vite le dessusModèle:Sfn. Confrontée à la froideur de Georges, qui lui préfère Valdemar, elle flirte avec l'un des fils de celui-ci, le prince Aage de DanemarkModèle:Sfn. Plus tard, elle entretient une liaison avec l'un des frères de Georges, le diadoque ConstantinModèle:Sfn, avant de nouer une relation avec Lembessis, le chambellan de son épouxModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

En dépit de ces événements, Marie et Georges poursuivent leur vie conjugale et la princesse devient à nouveau enceinte. Le Modèle:Date-, elle accouche, à Paris, d'une petite fille prénommée Eugénie. Or, cette naissance ne réjouit pas le prince hellène, qui aurait préféré avoir un autre garçonModèle:Sfn. Dans le même temps, « Mimau », qui continuait à vivre avec sa protégée depuis son mariage, développe un comportement instable et décide finalement de retourner auprès de sa propre famille. Pour Marie, qui voit toujours dans la vieille femme une mère de substitution, c'est un crève-cœur, même si leur relation se poursuit à distanceModèle:Sfn.

Un pays en révolution et en guerre

[[Image:Georgios A family.jpg|vignette|gauche|alt=Photographie en noir et blanc d'un groupe de douze personnes d'âges et de sexes différents et d'un chien.|Le roi [[Georges Ier (roi des Hellènes)|Georges {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] et la reine Olga de Grèce entourés de leurs enfants et petits-enfants (1904).]] Modèle:Article connexe Le Modèle:Date-, le royaume de Grèce est secoué par un coup d'État militaire qui porte bientôt Elefthérios Venizélos, l'ennemi juré du prince Georges, à la tête du cabinetModèle:Sfn. Dans le même temps, les fils du roi [[Georges Ier (roi des Hellènes)|Georges {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] sont contraints à démissionner de l'arméeModèle:Sfn et l'époux de Marie, qui était déjà en disponibilité depuis 1906, doit renoncer à ses fonctions dans la marine helléniqueModèle:Sfn. Après une période de forte instabilité, dont Marie se sert comme excuse pour ne pas rentrer à AthènesModèle:Sfn, le pays se modernise sous l'action du nouveau Premier ministre. En 1912, l'homme d'État crétois profite par ailleurs de l'affaiblissement que connaît l'Empire ottoman après sa guerre contre l'Italie pour nouer des alliances avec les autres royaumes des Balkans, en prévision d'un nouveau conflitModèle:Sfn.

Alors que la guerre approche, les fils du roi des Hellènes sont rappelés dans l'armée et Marie, Georges et leurs enfants rentrent à Athènes le Modèle:Date-. Quelques jours plus tard, le Modèle:Date-, la Grèce rejoint ses alliés, déjà en conflit contre l'Empire ottoman. Marie et son époux offrent alors des ambulances à l'armée, qui n'en disposait guèreModèle:Sfn. Georges est ensuite nommé aide de camp général de son père, tandis que Marie se joint à la reine Olga et à ses belles-sœurs Sophie, Hélène et Alice pour organiser les secours aux soldats blessés. L'arrière-petite-nièce de [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] prend ainsi la tête d'un hôpital improvisé dans l'École militaire et du navire-hôpital Albania, chargé d'acheminer des blessés de Volos et de Salonique jusqu'à la capitaleModèle:Sfn. En décembre, la princesse reçoit en outre la gestion de l'hôpital d'Épire, ce qui l'amène à faire la connaissance d'un jeune chirurgien suisse nommé Albert ReverdinModèle:Sfn. C'est le début d'une nouvelle liaison, qui dure tout au long de la guerre et qui reprend, plus tard, à ParisModèle:Sfn.

Revenue dans la capitale hellénique à la mi-Modèle:Date-, Marie engage une nouvelle gouvernante britannique pour ses enfants. Nommée Violet Croisdale, mais rapidement surnommée « Croisy », cette dernière joue ensuite un rôle important dans la vie de la princesse et de sa familleModèle:Sfn. Peu de temps après, le Modèle:Date-, le roi [[Georges Ier (roi des Hellènes)|Georges {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] est assassiné à Thessalonique et Marie assiste à ses funérailles aux côtés du reste de la famille royale. Après cet événement tragique, la jeune femme, son époux et leurs enfants rentrent en France et, lorsque éclate la deuxième guerre balkanique, en juin, seul Georges reprend la route de la GrèceModèle:Sfn. Un mois plus tard, les combats se terminent, laissant le royaume hellène considérablement agrandi et le gouvernement de Venizélos affermiModèle:Sfn. Georges n'ayant plus de raison de rentrer à Athènes, son épouse est désormais libre de mener la vie dont elle rêve à ParisModèle:Sfn.

La Première Guerre mondiale

De Paris à Gentofte

Portrait d'un homme barbu.
Le Modèle:Dr Gustave Le Bon, ami de Marie, à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Modèle:Article connexe Depuis 1909, Marie est l'amie du médecin et sociologue Gustave Le Bon, que le prince Roland lui a présenté. Célèbre pour ses ouvrages, et notamment pour La Psychologie des foules (1895), le vieil homme jouit d'une réputation de penseur et il organise, chaque semaine, des déjeuners et des dîners durant lesquels il réunit toutes sortes de personnalités brillantesModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Rapidement, Le Bon se transforme en père de substitution et en guide intellectuel pour la princesse, qui est fascinée par son espritModèle:Sfn. Encouragée par son idole, elle se remet à écrireModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Elle commence également à recevoir, et accueille notamment les hommes politiques Raymond Poincaré et André Tardieu, à l'occasion de « petits dîners », durant lesquels elle a la joie de constater qu'elle plaît à ceux qu'elle admireModèle:Sfn.

Revenue à Paris après la Première guerre balkanique, en Modèle:Date-, Marie reprend ses invitations et accueille, chez son père, l'écrivain Rudyard Kipling, qu'elle présente à ses enfants. La liaison qu'elle entame, dans les mêmes moments, avec le Président du Conseil Aristide Briand, la guérit toutefois de cette frénésie de réceptionsModèle:Sfn,Modèle:Sfn. De fait, cette nouvelle relation extraconjugale trouble la princesse, qui tombe passionnément amoureuse de l'homme politique, alors qu'elle ne ressentait qu'une forte attraction sexuelle pour ses précédents amants. Cela ne l'empêche cependant pas de continuer à voir Albert Reverdin lorsqu'il séjourne dans la capitale françaiseModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Marie et sa famille sont encore en France lorsque se produit l'attentat de Sarajevo, qui coûte la vie à l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche et à son épouse, mais l'événement ne leur semble pas assez grave pour qu'ils diffèrent leur séjour annuel au Danemark. Arrivée à Bernstorff le Modèle:Date-, la princesse est bientôt surprise par le déclenchement de la Première Guerre mondiale, qui l'isole jusqu'en octobre dans le petit royaume scandinave, resté neutreModèle:Sfn. Fervente patriote, Marie se lamente alors de n'être pas à Paris et publie, avec l'approbation de la famille royale de Danemark, un article (intitulé « Victimes » et signé « M. B. ») dans Le Temps pour exprimer son indignation après l'incendie, par les forces allemandes, de la bibliothèque de LouvainModèle:Sfn.

Entre Paris et Athènes

Modèle:Article connexe

Portrait peint d'un homme moustachu
Portrait d'Aristide Briand, premier grand amour de Marie, par Marcel Baschet (1916).

Le royaume hellène étant resté neutre, Marie et sa famille parviennent finalement à revenir en France le Modèle:Date-, grâce à leurs passeports grecs. Après une halte à l'hôtel-Roland, ils s'établissent alors dans la demeure où la princesse a vu le jour, à Saint-CloudModèle:Sfn. Du fait de son appartenance à la famille royale de Grèce, Marie ne peut pas s'impliquer, comme elle le voudrait, pour soutenir l'armée française. Elle réunit cependant des fonds destinés à la Croix-Rouge et à un hôpital tenu par une demoiselle ArgyropoulosModèle:Sfn. La princesse reprend par ailleurs sa liaison avec Aristide BriandModèle:Sfn, qui devient progressivement un intime de la famille. Adoré par Pierre et EugénieModèle:Sfn, l'homme politique parvient par ailleurs à se faire adopter par Roland BonaparteModèle:Sfn et Georges de Grèce, qu'il éprouve finalement du remords à tromperModèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, Georges et Marie retournent à Athènes, après avoir mis leurs enfants en lieu sûr au château de Bonnétable, chez Lise Radziwill, duchesse de Doudeauville. Le roi [[Constantin Ier (roi des Hellènes)|Constantin {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] est alors gravement malade et la Grèce traverse de grosses difficultés politiques, causées par les divisions entre partisans de la Triple-Entente et des puissances centralesModèle:Sfn. Marie, qui éprouve de la sympathie pour Elefthérios Venizélos depuis les Guerres balkaniquesModèle:Sfn, aimerait le voir revenir aux commandes du pays. Elle juge par ailleurs la reine Sophie, sœur du kaiser Guillaume II, beaucoup moins pro-allemande que le gouvernementModèle:Sfn.

Revenue en France le Modèle:Date- suivantModèle:Sfn, Marie commet des imprudences avec Briand et la rumeur de leur liaison se répand rapidement dans la capitaleModèle:Sfn. Le prince Georges en conçoit de la tristesse et de la jalousie, mais il réagit assez mollementModèle:Sfn. Il espère, en effet, profiter de la position de l'amant de son épouse pour jouer les conciliateurs entre l'Entente et la Grèce, où commence, en Modèle:Date-, l'occupation de Thessalonique par les AlliésModèle:Sfn. Au fil des mois, les tensions croissantes entre le royaume hellène et l'Entente conduisent toutefois le prince Georges à se montrer plus critique vis-à-vis du gouvernement français, qu'il accuse de vouloir renverser sa dynastieModèle:Sfn. Dans ce contexte difficile, Marie montre son engagement vis-à-vis de son pays natal en fondant, à Thessalonique, un hôpital destiné aux soldats du corps expéditionnaire alliéModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Or, après la confrontation des forces françaises et grecques à Athènes le Modèle:Date-, Briand propose aux Alliés de destituer Constantin {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}, ce qui fait dire à ses ennemis qu'il désire faire de sa maîtresse la nouvelle reine des HellènesModèle:Sfn. Cependant, Marie n'a absolument aucune ambition en ce sensModèle:Sfn.

Les dernières années de la guerre ne sont que tristesse et colère pour le prince GeorgesModèle:Sfn et Marie, qui éprouve toujours de la tendresse pour son épouxModèle:Sfn, en souffre d'autant plus que le nom de sa belle-famille est régulièrement insulté par la presse françaiseModèle:Sfn. En Modèle:Date-, une révolution secoue la Russie et contraint le tsar Nicolas II à abdiquerModèle:Sfn. Quelques mois plus tard, en juin, Constantin {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} est balayé du trône par les Alliés puis remplacé par son deuxième fils, le jeune [[Alexandre Ier (roi des Hellènes)|Alexandre {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]]Modèle:Sfn. Surtout, de nombreux parents russes du prince hellène, parmi lesquels ses beaux-frères les grands-ducs Paul et Georges, sont assassinés par les BolcheviksModèle:Sfn. Roland Bonaparte, le père de Marie, souffre lui-aussi des événements qui secouent l'Europe mais c'est parce que l'arrivée des communistes à Moscou lui fait perdre la moitié de sa fortune, constituée en grande partie d'emprunts russesModèle:Sfn.

Entre Paris et la province

Carte postale souvenir montrant une mère et ses deux enfants.
Marie et ses enfants, Eugénie et Pierre de Grèce (1912).

Modèle:Article connexe À la fin de la Première Guerre mondiale, Marie et Aristide Briand s'éloignent progressivement, même s'ils restent en bons termesModèle:Sfn. L'homme politique souffre en effet de la frigidité de la princesse, qui peine à se donner à luiModèle:Sfn. Cela n'empêche pas celle-ci d'acquérir, en 1918, le château de Blain, étroitement lié à l'enfance du Président du ConseilModèle:Sfn. Pendant cette période, la princesse voyage à plusieurs reprises en province avec ses enfants. Elle se rend ainsi à Nice pour voir « Mimau »Modèle:Sfn, qui meurt le Modèle:Date-Modèle:Sfn, et séjourne longuement dans son domaine breton, notamment lorsque la grippe espagnole frappe la capitaleModèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, Marie signe un contrat avec les éditions Flammarion pour la publication d'un premier ouvrage. Paru dans la collection dirigée par Gustave Le Bon, il est intitulé Guerres militaires et guerres socialesModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. L'écriture de ce livre est l'occasion, pour la princesse, de se plonger dans l'étude de la vie politique. Elle assiste ainsi à de nombreux meetings socialistes et dévore les auteurs communistes, parmi lesquels Lénine et TrotskiModèle:Sfn. Aboutissement d'un travail de longue haleine, cet ouvrage de méditations sur la guerre reflète avant tout, d'après Célia Bertin, la biographe de la princesse, Modèle:CitationModèle:Sfn.

La princesse consacre par ailleurs beaucoup de temps à ses enfants et les emmène notamment voir leur grand-mère, la reine Olga Constantinovna de Russie, à Saint-Jean-Cap-Ferrat, en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Mère attentive mais parfois étouffanteModèle:Sfn, elle est particulièrement fière de son fils Pierre mais se montre plus négligente vis-à-vis d'Eugénie, qui en conçoit une forte jalousieModèle:Sfn. Alors que Georges s'occupe de l'éducation religieuse des petits princesModèle:Sfn, Marie supervise leur formation intellectuelleModèle:Sfn. D'abord confiés aux soins d’un précepteur suisse, Henri HoesliModèle:Sfn, les enfants étudient plus tard dans des lycées publics, ce qui est, à l'époque, très atypique dans le milieu des familles royalesModèle:Sfn.

Pendant ce temps, la belle-famille de Marie continue à pâtir des bouleversements liés à la Grande guerre. Prisonnier des vénizélistes depuis son avènementModèle:Sfn, [[Alexandre Ier (roi des Hellènes)|Alexandre {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] meurt subitement après avoir été mordu par un singe domestique le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Cet événement tragique, qui survient au moment où la Grèce est aux prises avec la Turquie à propos de la domination de l'Asie mineure, permet à [[Constantin Ier (roi des Hellènes)|Constantin {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] d'être rappelé sur le trône. Une succession de désastres militaires conduit cependant le souverain à abdiquer au profit de son fils aîné, en 1922Modèle:Sfn. Incapable de rétablir la situation, Georges II est bientôt chassé du pouvoir et la République est proclamée à Athènes le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Marie accueille alors, dans une petite maison qu'elle possède à Saint-Cloud, son beau-frère le prince André et la famille de celui-ciModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Troubles intérieurs

Écriture, amour et maladie

Visage d'un homme joufflue, à la grosse moustache.
Roland Bonaparte, vers 1914.

Modèle:Article connexe À partir de 1922, la santé de Roland Bonaparte se dégradeModèle:Sfn. Atteint d'un cancer de la prostate, le prince subit plusieurs opérations et Marie revient vivre avenue d'Iéna pour prendre soin de luiModèle:Sfn. Très préoccupée par le sort de son père, elle commence la rédaction d'un nouvel ouvrage, dans lequel elle exprime son amour filial. Publié seulement en 1951, il est intitulé Monologue devant la vie et la mortModèle:Sfn. En parallèle, la princesse rédige un autre livre, aux tonalités pessimistes. Dédié à ses enfants, il est composé d'impressions sur la propriété de Saint-Cloud et de quatre contes. Publié en 1924, il a pour titre Le Printemps sur mon jardinModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

L'éloignement d'Aristide BriandModèle:Sfn et la maladie du prince Roland rapprochent Marie du Modèle:Dr Jean TroisierModèle:Sfn, époux de Geneviève Ollivier depuis 1911Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. La princesse et le médecin partagent en effet le même amour de la musiqueModèle:Sfn. Marie est en outre fascinée par le savoir de celui qui lui rappelle combien elle aurait aimé devenir médecinModèle:Sfn. Dans ces conditions, la princesse tombe, une nouvelle fois, amoureuse et Jean Troisier devient son amant en Modèle:Date-Modèle:Sfn. En dépit de la forte amitié qui l'unit à Geneviève Ollivier depuis l'adolescence, Marie n'éprouve aucun remords vis-à-vis d'elle. La princesse souffre, par contre, de la frigidité qui la bloque, et dont Troisier joue en comparant sa maîtresse à son épouse, avec laquelle il continue régulièrement à accomplir son devoir conjugalModèle:Sfn.

À mesure que sa relation avec son nouvel amant devient plus étroite, la princesse s'éloigne de Gustave Le Bon, dont l'intellect lui paraît désormais bien limité. C'est pourtant le vieil homme qui lui fait découvrir Sigmund Freud, en lui conseillant la lecture de l'Introduction à la psychanalyse, récemment traduite en françaisModèle:Sfn. Peu de temps après, le Modèle:Date-, Marie fait la connaissance du Modèle:Dr René Laforgue, correspondant du fondateur de la psychanalyseModèle:Sfn,Modèle:Sfn, qui devient vite son confidentModèle:Sfn. Obsédée par ses problèmes sexuels, la princesse se passionne également pour les travaux du chirurgien autrichien Josef von Halban, dont elle se fait rapidement la propagandiste. En Modèle:Date-, elle publie ainsi, sous le pseudonyme d'Modèle:Citation, un article intitulé « Considérations sur les causes anatomiques de la frigidité chez la femme ». À partir de prétendues observations réalisées sur Modèle:Citation, elle y soutient que la distance entre le clitoris et le méat urétral est responsable de l'absence d'orgasme chez certaines femmesModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

La mort du prince Roland et ses conséquences

Façade d'un bâtiment de style néo-classique
L'hôtel-Roland, actuel Shangri-La Paris, en 2011.

Roland Bonaparte meurt dans son hôtel particulier de l'avenue d'Iéna, le Modèle:Date-Modèle:Sfn. La disparition de son père cause un grand trouble dans la psyché de la princesse. Celle-ci doit, en effet, surmonter l'absence d'un homme qu'elle a toujours adulé mais qui ne lui a jamais vraiment témoigné son amourModèle:Sfn. Elle doit, en outre, gérer sa succession (estimée à Modèle:Unité) et Modèle:Citation en déménageant sa maison, qu'elle ne souhaite nullement habiter et qui regorge de livres, de plantes séchées, de minéraux, de meubles et d'objets de style Empire, qu'elle détesteModèle:Sfn. Bientôt atteinte de dépression, elle est traversée de pensées suicidairesModèle:Sfn. Elle développe, par ailleurs, une crise de salpingiteModèle:Sfn et se fait, ensuite, opérer d'un kyste ovarien, ce qui la laisse dans un état de grande fatigueModèle:Sfn.

Tiraillée entre la liberté à laquelle elle aspire et ses responsabilités d'altesse royaleModèle:Sfn, l'arrière-petite-nièce de [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] supporte, en outre, de plus en plus mal de devoir participer aux événements mondains organisés par la parentèle du prince Georges. Ses convictions républicaines choquent en effet avec l'atmosphère passéiste qui lui semble régner autour des familles royalesModèle:Sfn. La princesse vit, par ailleurs, dans la crainte de perdre son amant, de vieillir et de devenir laideModèle:Sfn. Elle trouve, malgré tout, la force de continuer à écrire. Elle rédige ainsi, durant l'été 1924, Les Glauques aventures de Flyda des MersModèle:Sfn. Publiée seulement en 1950, cette œuvre constitue, selon les mots de Célia Bertin, un récit maladroit dans lequel se Modèle:Citation de son auteurModèle:Sfn.

Consciente qu'elle est victime de troubles psychiques, Marie se livre toutefois à une série d'opérations de chirurgie esthétique, durant l'hiver 1924-1925. Le Modèle:Dr Harold Gillies lui retouche alors les seinsModèle:Sfn, avant de rectifier la petite cicatrice qu'elle a à la base du nez et qu'elle a déjà fait opérer à deux reprisesModèle:Sfn. Quelques mois plus tard, la princesse part effectuer une cure thermale à Salies-de-BéarnModèle:Sfn. Parallèlement, elle demande au Modèle:Dr René Laforgue, avec lequel elle a effectué quelques séances qu'elle ne souhaite pas poursuivreModèle:Sfn, d'intercéder auprès de Sigmund Freud pour qu'il la reçoive en analyseModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Contacté par son disciple en Modèle:Date-Modèle:Sfn, le praticien autrichien se méfie d'abord de cette personne célèbre et mondaineModèle:Sfn,Modèle:Sfn et refuse, dans un premier temps, de recevoir Marie parce qu'il la soupçonne de vouloir le rencontrer pour se divertir. Après plusieurs échanges épistolaires, il se ravise cependant et rendez-vous est pris, à Vienne, pour le Modèle:Date-Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Élisabeth Roudinesco précise que Marie Bonaparte ne cherche pas seulement auprès de Freud une résolution de ses problèmes, mais veut aussi recevoir de sa part une formation didactiqueModèle:Sfn.

La rencontre avec Sigmund Freud

Fichier:Sigmund Freud LIFE.jpg
Sigmund Freud, analyste et maître à penser de Marie (v. 1921).

Modèle:Article connexe En dépit de l'opposition du prince Georges et de Jean Troisier, Marie se rend donc en Autriche pour y rencontrer le père de la psychanalyseModèle:Sfn. Jusqu'à la mi-Modèle:Date-Modèle:Sfn, Sigmund Freud la reçoit quotidiennement au cours d'une, puis deux, séances organisées dans sa demeureModèle:Sfn. Une confiance réciproque se noue alors entre l'analysante et le vieux praticien, qui ne tarde pas à se confier à la princesseModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il lui parle ainsi de son cancer de la mâchoire, de ses déboires amicauxModèle:Sfn, des deuils familiaux qui l'ont frappéModèle:Sfn et des difficultés financières qu'il a traversées après la Première Guerre mondialeModèle:Sfn. Il lui explique également qu'avant sa rencontre, il n'espérait plus rien de la vie, mais qu'il voit désormais en elle l'introductrice de la psychanalyse en FranceModèle:Sfn. De son côté, Marie est totalement fascinée par FreudModèle:Sfn et ne ressent aucune difficulté à lui confier son intimité. Durant l'analyse, elle ne rencontre d'ailleurs qu'une seule vraie résistance, lorsque Freud interprète l'un de ses rêves en disant qu'elle a probablement vu des adultes faire l'amour lorsqu'elle était enfantModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Au cours de ses séances, Marie prend de nombreuses notes, qui sont plus tard utilisées par Ernest Jones pour écrire la première biographie de FreudModèle:Sfn. Élisabeth Roudinesco rapporte que la cure de Marie est bien plus longue que celle des autres disciples, s'étalant par tranches de 1925 à 1938. Entre 1925 et 1927, elle découvre que son inconscient est une Modèle:Cita. Freud lui fait apparaître son caractère justicier, voulant se venger de son père qu'elle aimait sans qu'il ne lui rende l'amour en retourModèle:Sfn.

Durant son séjour viennois, Marie doit par contre affronter les récriminations épistolaires de son entourage. À Paris, le prince Georges se montre particulièrement irrité par son absence et il rend la vie difficile aux enfants et à leur gouvernante, Violet Croisdale, qui menace de démissionner. Eugénie est en pleine crise d'adolescence et ne supporte plus son père, dont elle souffre de la froideur. De son côté, Pierre se montre jaloux de la relation que sa mère entretient avec Sigmund Freud. Surtout, le marquis de Villeneuve réclame sa nièce après qu'il a été victime d'une crise d'apoplexie, qui l'a laissé à demi-paralyséModèle:Sfn... Au fil de ses années de mariage, Marie a accumulé beaucoup d'agressivité vis-à-vis de son époux et celle-ci ressort au cours de son analyse. Cependant, Freud rassure la princesse en lui démontrant que Georges ne constitue nullement une menace pour son développement intellectuelModèle:Sfn. Finalement, Marie quitte Vienne avec l'espoir d'avoir enfin découvert la clé de sa frigidité mais aussi d'avoir trouvé un métier dans lequel elle va pouvoir se réaliserModèle:Sfn.

De retour à Paris, la princesse subit les plaintes de son entourageModèle:Sfn. Toujours éprise de Jean Troisier, elle est aussi confrontée à son opposition à ce qu'elle devienne psychanalyste. Cela n'empêche pas la princesse de retourner à Vienne dès le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Son analyse fait alors des progrès rapidesModèle:Sfn. Ayant confié à Freud les cahiers de Bêtises qu'elle a rédigés lorsqu'elle était enfantModèle:Sfn et qu'elle a retrouvés en déménageant l'hôtel-RolandModèle:Sfn, celui-ci arrive à la conclusion qu'elle a été le témoin de relations sexuelles entre sa nourrice, Rose Boulet, et Pascal Sinibaldi, quand elle était enfant. De là, la princesse aurait intégré l'idée que le coït est à la fois une expérience enviable et une agression contre la femmeModèle:Sfn. Parallèlement à son analyse, Marie assiste, grâce à l'intervention du professeur Julius Wagner-Jauregg, à des consultations à la clinique psychiatrique de l'hôpital général de VienneModèle:Sfn. Elle se lie par ailleurs d'amitié avec deux proches de Freud, sa fille AnnaModèle:Sfn et l'Américaine Ruth MackModèle:Sfn. Finalement, la princesse se lance dans la traduction d'un ouvrage de Freud intitulé Un souvenir d'enfance de Léonard de VinciModèle:Sfn.

Princesse et psychanalyste

La fondation de la Société psychanalytique de Paris

Potrait d'un homme moustachu.
Le Modèle:Dr Jean Troisier (v. 1930), deuxième grand amour de Marie.

Modèle:Article connexe Rentrée à Paris le Modèle:Date-Modèle:Sfn, Marie retrouve Pascal SinibaldiModèle:Sfn, avec lequel sa famille a rompu pour des histoires d'argent plus de 20 ans auparavantModèle:Sfn. En dépit des 82 ans du vieil homme, la princesse n'hésite pas à le tourmenter jusqu'à ce qu'il lui avoue avoir couché avec sa nourrice devant elle, lorsqu'elle avait entre six mois et trois ans et demiModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Une fois cette confession obtenue, l'arrière-petite-nièce de [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] assiste, le Modèle:Date-, chez René Laforgue, à la première réunion du groupe qui va donner naissance à la Société psychanalytique de ParisModèle:Sfn. Ces événements n'empêchent pas la princesse de continuer à vouloir devenir médecin, et cela malgré l'opposition de ses amis les Modèle:Dr Jean Troisier et Charles TalamonModèle:Sfn, et surtout de Sigmund Freud lui-même, qui montre ainsi son appui à l'analyse profaneModèle:Sfn,Modèle:Sfn. De son côté, le prince Georges continue à désapprouver son travail et il lui demande solennellement d'y mettre un terme afin de mieux se consacrer à sa famille, ce qu'elle refuseModèle:Sfn.

La mort en exil de la reine Olga Constantinovna de Russie en Modèle:Date- est l'occasion, pour Marie et sa parentèle, d'un voyage en Italie. Après les funérailles royales, la princesse et ses enfants se rendent à Semmering, où Freud passe, chaque année, ses vacances avec sa famille. La rencontre est un succès, puisque Pierre et Eugénie s'attachent sincèrement au vieux praticien et à ses prochesModèle:Sfn. Ce séjour est l'occasion, pour Marie, de travailler sur l'origine de ses terreurs enfantines, une fois encore liées à sa découverte précoce de la sexualitéModèle:Sfn. En dépit de la conversion de la princesse à la psychanalyse, celle-ci continue à chercher une réponse physiologique à sa frigidité. Elle profite ainsi d'un passage à Vienne pour rencontrer le gynécologue Josef von Halban, dont les recherches la fascinent depuis plusieurs annéesModèle:Sfn.

Après un bref retour en France à la fin de l'été, Marie revient poursuivre son analyse en AutricheModèle:Sfn. Elle séjourne, cependant, à Paris en Modèle:Date- pour participer à la création de la Société psychanalytique, qui réunit alors 9 membres (parmi lesquels 7 hommes, tous médecins, et 2 femmes « profanes »)<ref group=N>Outre le Modèle:Dr René Laforgue, qui en devient le premier président, et Marie Bonaparte, les membres de la Société sont, d'une part, les Modèle:Dr Loewenstein, Allendy, Pichon, Hesnard, Borel et Parcheminey et, d'autre part, Modèle:Mme Eugénie Sokolnicka Modèle:Harv.</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. En parallèle, la princesse intervient dans la fondation de la Revue française de psychanalyse, dont elle impose, grâce à l'importance de ses financements, une partie des statuts, le nom et la mention Modèle:Citation sur sa couvertureModèle:Sfn. Par la suite, Marie dirige la partie non médicale de la revueModèle:Sfn, pour laquelle elle traduit ou écrit plusieurs textesModèle:Sfn, dont un sur la meurtrière [[Marie Lefèbvre|Modèle:Mme Lefèbvre]]Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Article.</ref>. D'après Rémy Amouroux, la princesse est ainsi à l'origine d'environ Modèle:Unité des textes publiés dans la Revue entre 1927 et 1962Modèle:Sfn.

Entre difficultés familiales et carrière psychanalytique

Quelques semaines après ces événements, la princesse Eugénie est victime d'une pleurésie et sa mère rentre précipitamment en FranceModèle:Sfn. Depuis la rencontre de Marie avec Sigmund Freud, ses proches se lamentent régulièrement de son absenceModèle:Sfn. Afin de calmer son époux et de s'en libérer, la princesse lui a donc acheté un hôtel particulier, situé rue Adolphe-Yvon, à ParisModèle:Sfn. Elle emmène, maintenant, ses enfants en voyage dans la région des lacs italiensModèle:Sfn puis installe Eugénie à Leysin, en Suisse, où elle suit un traitement qui dure plusieurs annéesModèle:Sfn. Tout cela n'empêche pas Marie de poursuivre ses propres activités. Elle continue son travail psychanalytique tout en envisageant encore des études de médecineModèle:Sfn. Elle maintient, par ailleurs, sa liaison avec le Modèle:Dr Jean Troisier et en entame une autre, purement sexuelle celle-là, avec le jeune psychanalyste Rudolph LoewensteinModèle:Sfn. Malgré l'opposition de Sigmund Freud, elle se fait par ailleurs opérer du clitoris par le gynécologue Josef von Halban, sans que cela résolve ses problèmes de frigiditéModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

photographie d'un homme dans un parc paysager, il porte des lunettes, un costume et une cravate. Dans sa main droite un porte-cigarette.
Rudolph Loewenstein (v. 1960), amant et ami de Marie.

En Modèle:Date-, la publication de la traduction, par Marie, d'Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci provoque un énorme scandale dans son milieu et Georges reproche à son épouse d'avoir associé le nom de la famille royale de Grèce à un ouvrage qui « salit » le maître italien en lui prêtant des pulsions homosexuelles. Cependant, cette polémique ne fait que renforcer Marie dans la conviction que son travail en vaut la peineModèle:Sfn,Modèle:Sfn. En 1928, la princesse prend en analyse ses trois premiers patients, parmi lesquels Valerio Jahier et sa femme Alice, qui a laissé un témoignage de ses séancesModèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Article.</ref>. Dès le départ, la pratique de la princesse se révèle peu orthodoxe : elle fait ainsi venir, avec son chauffeur, les analysants dans sa villa de Saint-Cloud puis les séances se déroulent, quand le temps le permet, dans le jardin, où la princesse s'adonne au crochet tout en étant étendue sur une chaise-longue. Plus tard, la princesse emmène même ses patients avec elle en voyage à Saint-Tropez ou à AthènesModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

En parallèle, Marie poursuit sa propre analyse avec Freud jusqu'en 1929Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Par la suite, le praticien autrichien devient surtout son ami et elle prend régulièrement conseil auprès de luiModèle:Sfn. En manifestation de sa confiance, Freud lui offre d'ailleurs une bague sertie d'une intaille, bijou qu'il réserve à ses plus proches fidèlesModèle:Sfn. Cela n'empêche pas la princesse de suivre une autre analyse, avec Rudolph Loewenstein, à partir de 1932Modèle:Sfn. Elle continue par ailleurs à traduire en français l'œuvre de son maître à penser et publie plusieurs de ses écrits entre 1928 et 1933Modèle:Sfn. Elle produit aussi ses propres textes, souvent issus de son histoire personnelleModèle:Sfn,Modèle:Sfn. C'est cependant la publication de son étude analytique de la biographie d'Edgar Allan Poe, en 1933, qui satisfait le plus Sigmund Freud, qui y voit Modèle:CitationModèle:Sfn. Grâce à son travail, Marie gagne une réelle célébrité dans les milieux intellectuels. En 1931, elle est ainsi invitée à faire une conférence à la Sorbonne à l'occasion des 75 ans de FreudModèle:Sfn. Surtout, en 1932, elle fait sa première communication, à Wiesbaden, devant le congrès de l'Association psychanalytique internationale, qui la charge en outre de superviser la gestion de l'Internationaler Psychoanalytischer VerlagModèle:Sfn. Dans le même temps, les travaux de la princesse commencent à être eux-mêmes traduits en langues étrangèresModèle:Sfn.

Ses succès intellectuels ne résolvent pas, pour autant, les troubles intérieurs de la princesse. En Modèle:Date-, elle subit ainsi une seconde opération avec le professeur Josef von Halban, qui ajoute, cette fois, l'hystérectomie à l'intervention sur son clitorisModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Sa frigidité ne guérissant toujours pas, elle se livre à une troisième chirurgie correctrice sur son vagin en Modèle:Date-Modèle:Sfn, sans plus de succèsModèle:Sfn. La relation de Marie avec le Modèle:Dr Troisier reste, par ailleurs, orageuse et la princesse multiplie les aventures avec d'autres hommes, comme Raymond de SaussureModèle:Sfn ou Bronislaw MalinowskiModèle:Sfn, pour se venger de luiModèle:Sfn. Les liens de Marie avec ses enfants restent, eux aussi, complexes. Alors qu'elle voit en Eugénie la seule personne qui la comprenne vraiment, la jeune fille continue à douter de l'amour de sa mèreModèle:Sfn. Surtout, la relation qu'entretiennent Marie et Pierre est perturbée par un désir incestueux mutuel, finalement découragé par Sigmund FreudModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

La montée du nazisme et le sauvetage de Freud

Visages de profil d'un homme et d'une femme
Pierre de Grèce et son épouse Irène par Leo A. Robitschek (v. 1941).

Adolf Hitler arrive au pouvoir à Berlin le Modèle:Date- et, très vite, la montée du nazisme inquiète Marie, qui se préoccupe des conséquences qu'elle pourrait avoir sur Sigmund Freud et les milieux psychanalytiques germaniquesModèle:Sfn. Cela ne l'empêche pas de poursuivre son travail et de se lancer dans des recherches sur la sexualité féminineModèle:Sfn, qui l'amènent à s'opposer aux théories d'autres psychanalystes, comme Helene DeutschModèle:Sfn, Jeanne LamplModèle:Sfn, voire Freud lui-mêmeModèle:Sfn. En 1934, la princesse finance la création de l'Institut de Psychanalyse de Paris, dont le but est de former de nouveaux psychanalystesModèle:Sfn, et devient également vice-présidente de la Société psychanalytique de ParisModèle:Sfn. Elle rédige, en outre, des commentaires entourant ses cahiers de Bêtises, dans le but de les publierModèle:Sfn. Des années après avoir appris le grec et le danoisModèle:Sfn, Marie se lance, par ailleurs, dans l'apprentissage de la langue et de la culture kikouyous avec Jomo Kenyatta, qui séjourne, en 1935, à Paris avec Bronislaw Malinowski. Elle s'intéresse, en effet, aux rites initiatiques des Africains et, en particulier, à la pratique de l'excision au KenyaModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Les années 1930 sont aussi l'occasion de retrouvailles avec la parentèle du prince Georges, que ce soit à l'occasion de mariages, de funérailles ou de simples rencontresModèle:Sfn. En 1935, la monarchie est restaurée en Grèce et Georges II reprend le pouvoir, à AthènesModèle:Sfn. Les portes de la Grèce leur étant à nouveau ouvertes, Marie et sa famille effectuent plusieurs séjour dans leur pays, sans que la princesse en éprouve de déplaisir, comme des années auparavantModèle:Sfn. Malgré tout, ses proches sont aussi un sujet de préoccupation pour Marie. Certes, la princesse a la joie de voir sa fille Eugénie, guérie depuis 1933Modèle:Sfn, faire un beau mariage avec le prince Dominique RadziwillModèle:Sfn et donner naissance à une petite fille, prénommée Tatiana, en 1939Modèle:Sfn. Elle n'en souffre pas moins du comportement de son fils Pierre, qui épouse, la même année, une femme dont elle se méfie, une divorcée d'origine russe Irène OvtchinnikovaModèle:Sfn. Pour des raisons très différentes, Marie est aussi blessée par la froideur que lui témoigne son époux après le décès du prince Valdemar de Danemark, survenu la même annéeModèle:Sfn.

C'est cependant l'annexion de l'Autriche par le Troisième Reich, le Modèle:Date-, qui bouleverse le plus la princesseModèle:Sfn. Elle qui avait fait des démarches pour que Sigmund Freud reçoive le prix Nobel de littérature, deux ans plus tôtModèle:Sfn, se rend à Vienne, le Modèle:Date-, pour organiser sa fuiteModèle:Sfn. Installée à la légation grecqueModèle:Sfn, la princesse fait jouer tous ses contacts pour permettre à Freud et à ses proches de s'installer à Londres avec leurs biens et leurs économiesModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Elle avance, en outre, le prix de la rançon que les nazis exigent pour autoriser son maître à quitter l'Autriche et sauve aussi nombre de ses papiers personnelsModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Marie ne se préoccupe cependant pas que du sort de la famille Freud. Durant son séjour viennois, elle contribue à sauver pas moins de Modèle:Unité, parmi lesquels Heinz Hartmann et son épouse DoraModèle:Sfn. Elle échoue, toutefois, à mettre en lieu sûr les quatre sœurs de Freud, qui sont finalement déportées et assassinéesModèle:Sfn.

La Seconde Guerre mondiale et l'exil

L'invasion de la France et de la Grèce

Portrait d'une femme de trois-quarts, montrant son épaule dénudée.
Portrait de Marie par Philip de Laszlo (1921).

Modèle:Article connexe L'année 1939 est marquée par le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale après l'invasion allemande de la PologneModèle:Sfn et par le décès de Sigmund Freud, aux funérailles duquel la princesse parvient à assister malgré les combatsModèle:Sfn. De manière plus anecdotique, mais pas moins importante pour Marie, 1939 est aussi l'année de la mort de Tatoun, doyen des chiens de la famille princière<ref group=N>Adopté par le prince Georges sous l'impulsion de sa fille Eugénie, Tatoun est un chow-chow. Lui et Cheekee sont les parents de Topsy, à laquelle Marie a consacré un ouvrage (Topsy : chow-chow au poil d'or), ensuite traduit en allemand par Sigmund Freud et sa fille Anna, puis en anglais par Eugénie Modèle:Harv.</ref>,Modèle:Sfn. Alors que les troupes allemandes s'abattent peu à peu sur l'Europe, Marie est aussi le témoin des fractures qui se dessinent à l'intérieur de la Société psychanalytique de Paris entre partisans d'une stricte orthodoxie freudienne (Rudolph Loewenstein et Marie) et soutiens d'une psychanalyse à la française (René Laforgue et Henri Claude, eux-mêmes très divisés)Modèle:Sfn.

L'invasion de la France par la Wehrmacht en mai-Modèle:Date- laisse la princesse désemparéeModèle:Sfn. Réfugiée avec son époux à Bénodet, en Bretagne, elle n'assiste pas à l'entrée des Allemands dans Paris, contrairement à son amant, le Modèle:Dr Jean TroisierModèle:Sfn, avec lequel ses relations se sont apaiséesModèle:Sfn. De retour à Saint-Cloud une fois l'armistice signé, Marie retrouve sa propriété pillée par l'occupantModèle:Sfn. Par la suite, le couple princier rejoint Eugénie, Dominique et Tatiana Radziwill à Saint-TropezModèle:Sfn, où Marie a acquis, en 1930, une propriété mitoyenne de celle de Geneviève Ollivier-Troisier, le Lys de mer<ref group=N>Située non loin de la côte, au cœur d'une pinède, le Lys de mer est une maison d'architecture cubiste dotée d'un mobilier art déco Modèle:Harv.</ref>,Modèle:Sfn.

Quelque temps après ces retrouvailles, les Radziwill informent Marie et Georges de leur désir de s'exiler en Afrique puis quittent la France. N'ayant plus de raison de rester en France après la dispersion des cercles psychanalytiques parisiens, Marie et Georges profitent finalement de ce que l'Allemagne n'est pas encore en guerre avec la Grèce pour quitter l'hexagone et gagner Athènes, où ils arrivent en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Cependant, le déclenchement de la bataille de Grèce en Modèle:Date- oblige bientôt le couple princier et le reste de la famille royale à trouver refuge en Crète, puis en ÉgypteModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

L'exil africain

Portrait d'une femme aux cheveux courts.
Anna Freud (1956), amie et confidente de Marie.

Arrivés à Alexandrie dans la nuit du Modèle:Date-Modèle:Sfn, Marie et ses proches y restent jusqu'au Modèle:Date-. À cette date, la famille embarque à bord du navire hollandais Nieuw Amsterdam, qui les conduit jusqu'à Durban, où ils arrivent le Modèle:Date-Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Durant son bref séjour en Égypte, l'arrière-petite-nièce de [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] poursuit ses travaux sur la sexualité féminine. En compagnie du professeur Naguib Pacha Mahfouz, elle rencontre ainsi des femmes victimes de mutilation génitale à l'hôpital copte. Cela la conduit à des conclusions opposées à celles de Sigmund Freud, persuadé du maintien du plaisir féminin chez les femmes exciséesModèle:Sfn.

Arrivés en Afrique australe, Marie, Georges et leur parentèle commencent par visiter le parc Kruger et les chutes Victoria. Puis, les exilés royaux s'installent au Cap, où ils occupent tour à tour plusieurs maisonsModèle:Sfn. Dans la capitale sud-africaine, Marie se remet au travail. Avec sa belle-famille, elle reprend l'étude du grecModèle:Sfn avant de se lancer dans l'apprentissage du russeModèle:Sfn. La princesse lit par ailleurs NietzscheModèle:Sfn, HuxleyModèle:Sfn et RilkeModèle:Sfn. Elle passe aussi beaucoup de temps à écrire, soit pour ses recherchesModèle:Sfn, soit pour sa correspondance avec le prince PierreModèle:Sfn, Anna Freud (qui remplace son père dans son rôle de confident)Modèle:Sfn, Jomo KenyattaModèle:Sfn, Rudolph LoewensteinModèle:Sfn ou Anne Berman (son amie et ancienne secrétaire, dont elle s'inquiète de la sécurité)Modèle:Sfn. Enfin, elle fréquente quelques intellectuels sud-africains, parmi lesquels l'ancien gouverneur Herbert Stanley et l'évêque anglican Wilfrid ParkerModèle:Sfn.

À partir de Modèle:Date-, Marie donne, en outre, un cours hebdomadaire à des étudiants en psychiatrie de l'Université du CapModèle:Sfn. Plus tard, elle organise aussi des conférences, durant lesquelles elle n'hésite pas à inviter des personnes dont elle ne partage pas le point de vue, comme l'analyste Wolf Sailer, qu'elle méprise pour ses positions non-orthodoxesModèle:Sfn. La princesse reprend également les cures psychanalytiquesModèle:Sfn et passe de longues heures à étudier le développement de sa petite-fille TatianaModèle:Sfn,Modèle:Sfn et, bientôt, de son petit-fils Georges Radziwill (né en 1942)Modèle:Sfn. Toutes ces occupations n'empêchent pas Marie de se sentir malheureuse en Afrique du SudModèle:Sfn, où sa position d'exilée l'enchaîne à la famille royale et, en particulier, à son époux, dont la santé décline et qui se montre souvent d'humeur maussadeModèle:Sfn.

La Libération et ses conséquences

Photographie d'un homme assis à une table.
René Laforgue (v. 1930), introducteur de la psychanalyse en France.

Alors que la France est progressivement libérée du joug allemandModèle:Sfn, Marie et Georges décident de rentrer en Europe, laissant Eugénie et sa famille derrière eux. Embarqués à bord de l'Empress of Scotland en Modèle:Date-, ils arrivent à Londres le Modèle:Date- suivant. Peu de temps après, Georges est opéré d'un épithélioma du larynx et, pendant sa convalescence, il apprend le décès soudain, à Monte-Carlo, du prince André, dernier de ses frères encore en vie. Dans la capitale britannique, Marie retrouve son fils Pierre, sa nièce la duchesse de Kent et son amie Anna Freud. Sur un plan plus professionnel, la princesse revoit également John Rodker, son éditeur et celui de FreudModèle:Sfn. Elle est aussi le témoin des dissensions qui sévissent dans la communauté des psychanalystes britanniquesModèle:Sfn et dont Anna l'a déjà avertie pendant la guerreModèle:Sfn.

Le couple princier quitte finalement le Royaume-Uni pour la France le Modèle:Date-Modèle:Sfn. De retour à Paris, Marie retrouve Jean Troisier, qui est en train de mourir d'une longue maladieModèle:Sfn. Pendant le conflit, la princesse a souvent ressenti la nostalgie de son amantModèle:Sfn et sa mort, le Modèle:Date-, l'affecte d'autant plus qu'elle doit prendre sous son aile son amie Geneviève, totalement désemparée par la perte de son épouxModèle:Sfn. En dépit de ces événements, Marie retrouve ses collègues de la Société psychanalytique de Paris, très divisés en raison de leurs positions divergentes face à la collaborationModèle:Sfn. René Laforgue, qui a introduit la princesse auprès de Sigmund Freud bien des années auparavant, est ainsi accusé par une partie de ses pairs d'avoir voulu travailler avec l'ennemiModèle:Sfn. Ses finances et sa santé ne le lui permettant plus, Marie refuse, par contre, de reprendre la gestion de l'Institut de Psychanalyse de Paris et de la Revue française de psychanalyse. Dégoûtée par l'évolution des milieux psychanalytiques, elle décide de se concentrer sur ses propres travauxModèle:Sfn. Elle termine ainsi la rédaction de Mythes de guerre, ouvrage commencé en 1939 et publié en 1947, dans lequel elle analyse les rumeurs qui se propagent au cours des conflitsModèle:Sfn.

Marie, qui a déjà séjourné au Brésil avec Eugénie en 1936Modèle:Sfn, rêve depuis son enfance de visiter l'Amérique du NordModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, la princesse, son époux, leur fille et leurs deux petits-enfants embarquent donc pour un voyage qui les conduit au Québec et sur la côte est des États-UnisModèle:Sfn. À New York, Marie retrouve ses amis Ruth Mack, Rudolph Loewenstein, Olivier Freud et Raymond de SaussureModèle:Sfn. Elle fait également la connaissance de Jean-Paul SartreModèle:Sfn. À Baltimore, la princesse se rend par ailleurs en pèlerinage sur la tombe d'Edgar Allan Poe, écrivain sur lequel elle a tant travaillé par le passéModèle:Sfn. Malgré tout, ce voyage, qui s'achève le Modèle:Date-Modèle:Sfn, n'est pas aussi réjouissant que Marie l'espérait, tant elle reste hantée par le souvenir du Modèle:Dr TroisierModèle:Sfn.

Une psychanalyste combative

Entre vie familiale et soutien à l'analyse profane

Vue d'une tour et d'une partie de la façade d'un château.
Le château de Blain (2018), ancienne propriété bretonne de Marie.

Modèle:Article connexe De retour en France, Marie est confrontée, pour la première fois de sa vie, à des préoccupations financières : elle est encore riche, mais doit désormais surveiller ses dépenses, et celles de son entourage, si elle veut préserver son capitalModèle:Sfn. Dans les années qui suivent, cette situation inédite provoque quelques tensions avec le prince Pierre, qui bénéficie largement de la générosité de sa mèreModèle:Sfn, mais aussi avec le prince Georges, très peiné par la vente du château de Blain et, surtout, de sa maison de la rue Adolphe-YvonModèle:Sfn. Ces problèmes d'argent n'empêchent cependant pas Marie et son époux de continuer à effectuer de fréquents séjours à l'étranger. À partir de 1948, le couple passe ainsi chaque hiver à Athènes, où il a conservé sa résidence de la rue de l'AcadémieModèle:Sfn,Modèle:Sfn. En dépit de ses sentiments ambivalents vis-à-vis de la politique menée par ses neveux les rois Georges IIModèle:Sfn et [[Paul Ier (roi des Hellènes)|Paul {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]]Modèle:Sfn, Marie éprouve de l'affection pour sa parentèle grecque et elle met à profit ses séjours dans le royaume hellène pour effectuer des consultations à l'hôpital psychiatrique, soigner des lépreuxModèle:Sfn ou s'entretenir avec son ami le psychiatre et psychanalyste Dimitrios KouretasModèle:Sfn.

En France, Marie partage son temps entre sa famille et son travail. Grand-mère aimante et attentiveModèle:Sfn, elle accueille avec beaucoup de plaisir la venue au monde d'un troisième petit-enfant, en 1952Modèle:Sfn. Avec la vieillesse, la princesse s'est beaucoup rapprochée de son époux, dont elle se plaint quand il est présent mais qui lui manque dès qu'il s'éloigneModèle:Sfn. Le vieil homme reconnaît désormais l'importance que la psychanalyse a dans la vie de sa femme. Il a, par ailleurs, appris à avoir de l'estime pour Sigmund Freud et éprouve une réelle affection pour sa fille AnnaModèle:Sfn. Au niveau professionnel, la princesse reprend ses consultations et accueille Pierre Mâle parmi ses patientsModèle:Sfn. Elle continue à écrire et publie, en 1951, De la Sexualité de la Femme, ouvrage qui est Modèle:Citation, selon Célia BertinModèle:Sfn. La princesse favorise, par ailleurs, la publication des lettres de Freud à Wilhelm FliessModèle:Sfn, qu'elle a acquises en 1937Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Célèbre représentante de l'analyse profane, qui a elle-même été plusieurs fois menacée d'être envoyée devant la justice française pour sa pratique de l'analyseModèle:Sfn, Marie offre tout son appui à sa collègue Margaret Clark-Williams lorsqu'elle est poursuivie par l'Ordre des médecins pour exercice illégal de la médecine, entre 1950 et 1953Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. La princesse s'insurge alors contre Sacha Nacht, dont elle a elle-même favorisé la carrièreModèle:Sfn et qui refuse son soutien à Modèle:Mme Clark-Williams alors qu'il est président de la Société psychanalytique de ParisModèle:Sfn. Plus tard, en 1952, Marie offre le même appui à Elsa Breuer, poursuivie pour des faits similairesModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Or, après plusieurs rebondissements, les deux analystes finissent par perdre leurs procès et se voir interdire l'analyse, ce qui attriste grandement la princesseModèle:Sfn.

La lutte contre Jacques Lacan

Portrait d'un homme à lunettes, en position trois-quarts.
Jacques Lacan, ennemi de Marie, représenté par Blatterhin.

Modèle:Article connexe L'épuration terminée, le milieu psychanalytique français reste très divisé et Marie est l'une des principales protagonistes des luttes de pouvoir qui s'y déroulentModèle:Sfn. Successeur de John Leuba (dont la princesse était vice-présidente)Modèle:Sfn, Sacha Nacht conserve la présidence de la Société psychanalytique de Paris durant plusieurs années. En 1951, il se fait réélire grâce au soutien de Jacques Lacan, qui devient alors vice-présidentModèle:Sfn, au grand dam de Marie, qui le mépriseModèle:Sfn. De fait, la princesse reproche à Lacan de ne pas avoir terminé son analyse avec Rudolph Loewenstein comme il s'y était engagé avant d'être admis dans la SociétéModèle:Sfn. Surtout, elle considère qu'en organisant des « séances courtes », celui-ci ne respecte pas le règlement de la SociétéModèle:Sfn.

Comme l'indique Élisabeth Roudinesco, Modèle:Cita. Dans une lettre à Loewenstein, il écrit, à propos de Marie : Modèle:CitaModèle:Sfn. Dans cette lutte, Marie est souvent isoléeModèle:Sfn et, en 1953, son ennemi est élu président de la SociétéModèle:Sfn. Bientôt mis en minorité à cause de ses positions sur l'analyse didactique, Lacan doit pourtant démissionner de ses fonctions, mais la Société n'en ressort pas indemne. Plusieurs de ses membres font en effet sécession et Daniel Lagache, ancien vice-président de Lacan, crée la Société française de psychanalyse, concurrenteModèle:Sfn. Moins connu est le combat que mène, sans grand succès, la princesse contre la médecine psychosomatique et son représentant dans l'hexagone, Pierre Marty, au début des années 1950Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Ces événements se produisent dans le contexte de la réouverture, au n° 187 de la rue Saint-Jacques, de l'Institut de psychanalyse de Paris, en faveur duquel Marie fait don de Modèle:Unité, auxquels viennent s'ajouter des fonds collectés auprès de ses amis américains (Modèle:Unité) et, surtout, du baron Guy de Rothschild et de sa mère Germaine (Modèle:Unité). Outre cet argent, la princesse offre à l'Institut une partie du mobilier de l'ancienne maison de la rue Adolphe-Yvon ainsi que sa bibliothèque psychanalytiqueModèle:Sfn. En dépit de cette générosité, la direction de la Société de psychanalyse de Paris nomme, dans le comité d'honneur de l'Institut, les Modèle:Dr Jean Delay et Georges Heuyer, ennemis de l'analyse profane, ce qui heurte profondément la princesse, déjà affectée par le sort réservé à Margaret Clark-WilliamsModèle:Sfn. Cela ne l'empêche pas d'accepter la présidence d'honneur de la commission de l'enseignement et du conseil d'administration de l'InstitutModèle:Sfn.

Depuis quelques années, Marie rencontre finalement plus de reconnaissance dans les milieux psychanalytiques internationaux qu'en France. À l'occasion de ses Modèle:Unité, Rudolph Lowenstein publie ainsi un recueil d'articles intitulé Drives, Affects, Behavior: Essays in Honor of Marie Bonaparte (1952). Y interviennent nombre d'auteurs étrangers, parmi lesquels Ernest Jones, qui rendent un hommage appuyé à son travailModèle:Sfn. Surtout, la princesse est nommée vice-présidente de l'Association psychanalytique internationale aux côtés d'Anna Freud, Jeanne Lampl et Philippe SarasinModèle:Sfn. En 1951, elle préside le symposium sur Modèle:CitationModèle:Sfn. En 1957, Marie accueille même, dans sa résidence de Saint-Cloud, la réunion du comité central du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XXe{{#if:|  }} }} Congrès international de psychanalyseModèle:Sfn. Dans ces conditions, Lacan, Lagache et leurs disciples voient chacune de leurs demandes d'adhésion à l'Association internationale rejetéeModèle:Sfn jusqu'en 1963, date de l'intégration de l'Association psychanalytique de France, à laquelle Lacan n'appartient pasModèle:Sfn.

Dernières années

Photographie d'un homme vêtu d'un uniforme de marin
Le prince Georges dans sa jeunesse (1902).

Modèle:Article connexe À partir de 1956, l'état de santé du prince Georges se dégrade et Marie passe de longues heures à le veiller après une opération pour une hernie étrangléeModèle:Sfn. À la mi-novembre, la princesse part cependant pour un voyage en Inde avec Solange Troisier, fille de son amant disparu. À Kalimpong, celles-ci retrouvent le prince Pierre et son épouse Irène, partis étudier les exilés tibétains fuyant l'invasion de leur pays par la ChineModèle:Sfn. Revenue en France après un séjour d'un mois, la princesse y retrouve son mari atteint d'une bronchiteModèle:Sfn. Durant les mois qui suivent, la santé de son époux s'aggraveModèle:Sfn. Victime d'une hématurie en Modèle:Date-, il traverse une longue période d'agonie, mêlée d'angoisses devant la mort. Veillé par son épouse jusqu'à son dernier souffle, il meurt finalement dans la nuit du 24 au Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Marie et Georges n'avaient plus de vie intime depuis 1912Modèle:Sfn et la princesse a appris à accepter son homosexualité, qui l'a d'abord fait beaucoup souffrirModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Pendant la nuit qui suit sa mort, elle embrasse son époux sur le front afin de respecter son refus de lui donner ses lèvresModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Par la suite, elle fait placer dans le cercueil du prince une mèche de cheveux et une photographie de Valdemar de Danemark, ainsi qu'un saint Christophe qu'il lui avait offert. À la nécropole royale de Tatoï, où Georges est enterré avec faste, la princesse fait également disposer, sur sa tombe, de la terre du domaine de Bernstorff, où les deux princes se retrouvaient chaque étéModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

En 1958, Marie publie les deux premiers tomes de ses mémoires (Derrière les vitres closes et L'Appel des sèves), mais ceux-ci passent totalement inaperçus par la critique. Cela ne l'empêche pas de continuer à écrireModèle:Sfn et la suite de son autobiographie est plus tard déposée aux archives de la bibliothèque du Congrès, où elles ne pourront être consultées qu'à partir de 2030Modèle:Sfn. La princesse poursuit par ailleurs ses recherches et rédige de nouveaux articles psychanalytiquesModèle:Sfn. Elle cesse, par contre, de participer aux réunions de la Société psychanalytique de ParisModèle:Sfn. À partir de 1960, un nouveau combat anime toutefois la princesse. Alertée sur le sort du criminel américain Caryl Chessman, dont l'exécution a été décidée par la justice californienne, Marie décide de faire tout son possible pour le sauverModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Sensibilisée à la question de la peine de mort depuis son étude du cas de [[Marie Lefèbvre|Modèle:Mme Lefèbvre]], en 1927Modèle:Sfn,Modèle:Sfn, la princesse mobilise toutes ses relations du monde culturel et du gotha à l'occasion d'une pétition dirigée au gouverneur Pat BrownModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Elle décide, par ailleurs, de prolonger un voyage en Extrême-Orient pour se rendre en Californie et y rencontrer le condamné à mort et le gouverneurModèle:Sfn. Malgré l'échec de son intervention, Marie continue, après l'exécution de Chassman, à se documenter sur la peine de mortModèle:Sfn.

Hospitalisée dans une clinique proche de sa résidence de Saint-Tropez à cause de palpitations et d'une forte fièvre le Modèle:Date-, Marie est diagnostiquée d'une leucémie aiguëModèle:Sfn. Elle meurt quelques jours plus tard, le Modèle:Date-, et sa dépouille est incinérée à Marseille, suivant ses dernières volontés. Ses cendres sont ensuite transportées à Tatoï et placées dans la tombe du prince Georges, où elles reposent encoreModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Portée de l'œuvre de la princesse

Portrait d'un vieil homme à la longue barbe.
Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci est la première traduction de Freud réalisée par Marie Bonaparte.

Des traductions qui font débat

Marie Bonaparte et ses disciples jouent un rôle fondamental dans la traduction des Modèle:Unité que l'universitaire Rémy Amouroux qualifie de Modèle:Citation et qui correspondent aux Modèle:Citation. La princesse est ainsi l'auteure de Modèle:Unité importantes tandis que son amie et secrétaire Anne Berman en réalise Modèle:Unité et Henri Hoesli, l'ancien professeur du prince Pierre de Grèce, 10Modèle:Sfn. Adoubée par Sigmund Freud lui-même, la princesse est en effet longtemps considérée comme la traductrice officielle du père de la psychanalyseModèle:Sfn. Au sein de la Société psychanalytique de Paris, c'est donc elle qui produit le plus grand nombre de traductions de Freud, et c'est aussi elle qui dirige la plupart des activités éditoriales de la SociétéModèle:Sfn.

Cependant, depuis 1988 et la publication des œuvres complètes de Sigmund Freud par Jean Laplanche, André Bourguignon et Pierre Cotet, la version française due à Marie Bonaparte a été peu à peu abandonnée par le monde de l'édition et on ne la retrouve plus aujourd'hui que chez quelques bouquinistesModèle:Sfn. Rémy Amouroux indique en effet qu'Modèle:CitationModèle:Sfn. Élisabeth Roudinesco juge, quant à elle, que si sa maîtrise de la langue allemande et ses traductions sont correctes, la princesse manque toutefois de compétences en la matière, sans compter que la signification des concepts lui échappe, n'étant pas théoricienneModèle:Sfn.

Beaucoup moins critique, le psychanalyste Serge Lebovici juge que Modèle:Citation. Il considère ainsi que Modèle:CitationModèle:Sfn. De son côté, l'universitaire Rémy Amouroux juge la traduction de la princesse moins remplie d'Modèle:Citation que celle de Jean Laplanche et se demande si elle n'est pas plus intelligible pour le lectorat francophoneModèle:Sfn.

Des travaux psychanalytiques longtemps négligés et critiqués

Élisabeth Roudinesco remarque que Modèle:CitaModèle:Sfn. Pourtant, pendant longtemps, les travaux de la princesse sont écartés par la communauté psychanalytique française. Cette dernière se moque en effet volontiers des prétentions de la princesse, surnommée Modèle:Citation par ses détracteursModèle:Sfn. Le monde psychanalytique français s'en prend par ailleurs à la Modèle:Citation de Marie BonaparteModèle:Sfn,Modèle:Sfn, trop éloignée de la psychanalyse à la française centrée sur la seule figure de FreudModèle:Sfn. Dans ces conditions, comme l'indique Jean-Pierre Bourgeron à propos des idées de la princesse : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Devanture d'une société entourée d'un cadre bleu.
La création de la Société psychanalytique de Paris doit beaucoup à la princesse.

La publication, en 1982, de la biographie de la princesse par Célia Bertin et d'une thèse de psychiatrie consacrée à elle par Jacqueline de Mitry contribuent toutefois à donner un éclairage nouveau sur sa vie et ses travauxModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le renouveau de la recherche, représenté plus tard par Jean-Pierre Bourgeron (à partir des années 1990) ou Rémy Amouroux (à partir des années 2000), tend par ailleurs à reconnaître davantage la contribution de Marie Bonaparte à la psychanalyseModèle:Sfn. Il reste que la plupart des auteurs insistent sur le caractère largement autobiographique de l'œuvre de la princesseModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Ainsi, pour Germaine de Bissy, Modèle:CitationModèle:Sfn.

En matière purement psychanalytique, l'œuvre de Marie Bonaparte qui connaît la postérité la plus importante est De la Sexualité de la femme (1951)Modèle:Sfn. Ce travail, qui s'appuie principalement sur les théories de Sigmund Freud en matière de sexualité féminine et sur celles du Modèle:Dr Gregorio Marañon en matière de biologie, est centré sur l'idée de bisexualité constitutionnelle de la femmeModèle:Sfn. Pour la princesse, la femme souffre ainsi de ne posséder qu'un organe sexuel tronqué : le clitoris. Très controversée dès sa publication, la thèse de Marie Bonaparte est fortement critiquée par des auteurs féministes et des psychanalystes femmes comme Julia Kristeva (qui accuse la princesse de ne pas avoir réglé son complexe paternel) ou Élisabeth Roudinesco (pour qui Marie Bonaparte confond organe pénien et fonction phallique)Modèle:Sfn, travestissant ainsi la pensée freudienneModèle:Sfn.

Une étude littéraire marquante mais jugée dépassée

Portrait d'un homme frêle à l'air maladif
Edgar Allan Poe (v. 1849), sujet d'étude de Marie Bonaparte.

Modèle:Article connexe Fruit de Modèle:Unité de rechercheModèle:Sfn, l'ouvrage Edgard Poe, sa vie, son œuvre : étude analytique s'inspire de la démarche suivie par Sigmund Freud dans Le délire et les rêves dans la « Gradiva » de W. JensenModèle:Sfn. Ce travail, dans lequel la princesse soutient la thèse que Poe incarne le cas typique d'un névrosé aux prises avec les traumatismes de l'enfanceModèle:Sfn, reçoit un accueil enthousiaste de la part des milieux littéraires au moment de sa parution, en 1933. Cette psychobiographie psychanalytique, préfacée par Freud lui-même, apparaît alors comme un modèle du genreModèle:Sfn,Modèle:Sfn. L'écrivain Stefan Zweig y voit, par exemple, une démonstration brillante du processus qui a conduit l'écrivain américain à sombrer dans l'alcoolisme et la folieModèle:Sfn.

Fréquemment cité parmi les grandes critiques de Poe, le travail de Marie Bonaparte a ensuite une grande influence sur la réception de l'œuvre de l'auteur. Il est pourtant largement décrié, aujourd'hui. L'argumentaire de Marie Bonaparte s'appuie en effet sur Modèle:Unité invérifiables : Poe enfant aurait été mis en présence du cadavre de sa mère ; il aurait été le témoin d'un acte sexuel durant sa petite enfance ; il aurait ressenti inconsciemment la présence d'un amant. Le professeur de littérature anglo-saxonne Claude Richard en conclut que Modèle:Citation à l'origine du Modèle:Citation entourant l'écrivain<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Chapitre.</ref>. De la même façon, l'historienne de la psychanalyse Pamela Tytell considère, dans La plume sur le divan (1982), que le travail de Marie Bonaparte s'appuie sur Modèle:CitationModèle:Sfn. Georges Walter, auteur d'une monumentale bibliographie commentée de Poe, se montre lui aussi très dur vis-à-vis de l'analyse de la princesse, dont il juge que Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage.</ref>. Ennemi de Marie Bonaparte, le psychanalyste Jacques Lacan qualifie, quant à lui, son travail sur Edgar Allan Poe d'Modèle:Citation dans la leçon du Modèle:Date- du séminaire Les problèmes cruciaux de la psychanalyse<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref>.

Dans la culture

Sculptures

Princesse X est une série de sculptures de forme phallique réalisées par l'artiste roumain Constantin Brancusi vers 1915. Faites de marbre (pour la version conservée au Sheldon Museum of Art) et de bronze (pour les versions conservées au Philadelphia Museum of Art et au centre Georges-Pompidou)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref>, ces œuvres ont été nommées ainsi en référence à la princesse Marie Bonaparte, qu'elles sont censées représenter<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Un buste en bronze représentant Marie Bonaparte a été réalisé, en 1952, par la reine douairière Élisabeth de BelgiqueModèle:Sfn.

Exposition

Du Modèle:Date- au Modèle:Date-, le musée des Avelines de Saint-Cloud organise une exposition intitulée « Marie Bonaparte, princesse Georges de Grèce (1882-1962) - Portrait d'une femme engagée »Modèle:Sfn. L'écrivain et ministre Frédéric Mitterrand en évoque la visite, en compagnie des souverains belges et de la princesse Tatiana Radziwill, dans La Récréation (2013)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage.</ref>.

Télévision et littérature

En 2004, le rôle de Marie Bonaparte à différents âges de sa vie est interprété par les actrices Alenka Brezel, Marie-Christine Friedrich et Catherine Deneuve dans le téléfilm français en deux parties intitulé Princesse Marie et réalisé par Benoît Jacquot<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Wikidata}}/{{#if:||reference}} {{#if:||Princesse Marie}} sur l’Modèle:Lang.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref>.

Le personnage de l'arrière-petite-nièce de [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] est par ailleurs au centre du roman tiré de ce téléfilm, lui aussi intitulé Princesse Marie et publié par François-Olivier Rousseau la même année<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage.</ref>.

Émission de radio

Les Modèle:Date- et Modèle:Date-, France Culture diffuse une émission consacrée à la princesse et intitulée « Marie Bonaparte (1882-1962), princesse pionnière de la psychanalyse ». Ce programme est maintenant disponible en podcast sur le site de la station de radio<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Arbres généalogiques

Quartiers de la princesse

Modèle:Center

Les parentés Bonaparte et Blanc (arbre simplifié)

Modèle:Arbre généalogique/début Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique/fin

Héraldique

Modèle:Blason commune

Principales œuvres de Marie Bonaparte

Pour une liste exhaustive des ouvrages et articles publiés par Marie Bonaparte ainsi qu'une présentation de ses différentes archives en France et à l'étranger, se référer à l'étude de Rémy Amouroux (2012)Modèle:Sfn et à sa biographie par Célia Bertin (1982)Modèle:Sfn.

Impressions, récits autobiographiques, souvenirs et correspondance

Recueil d'aphorismes

Contes

Méditations et essais sur la guerre

Travaux sur la sexualité

Psychanalyse et littérature

Autres travaux de psychanalyse

Traductions de Sigmund Freud par Marie Bonaparte

Bibliographie liée à la vie et à l'œuvre de Marie Bonaparte

Analyse de la correspondance de Marie Bonaparte

Biographies de Marie Bonaparte

Articles consacrés à Marie Bonaparte et à la psychanalyse

Comptes rendus d'ouvrages consacrés à Marie Bonaparte et à la psychanalyse

Articles consacrés à Marie Bonaparte et à la littérature

Ouvrage et articles consacrés à Marie Bonaparte et à la sexualité

Autour de l'exposition « Marie Bonaparte, portrait d'une femme engagée »

Ouvrages consacrés aux familles souveraines

Sur les Bonaparte

Sur la famille royale de Grèce

Histoire de la psychanalyse

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Notes

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Références

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