Apoplexie
Apoplexie est un terme médical historique, qui se définissait comme la suspension brutale, plus ou moins complète, de l'activité cérébrale, le plus souvent causée par une hémorragie cérébrale. Par extension et par analogie, le terme apoplexie a pu désigner toute hémorragie soudaine survenant dans les tissus, ou tout arrêt fonctionnel brusque, d'un organe quelconque.
Le terme devient médicalement obsolète au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, mais il reste utilisé dans le langage populaire et littéraire.
Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le terme d'accident vasculaire cérébral (AVC) englobe plus ou moins ce qui était historiquement l’apoplexie cérébrale.
Étymologie
Du grec ancien Modèle:Grec ancien / Modèle:Lang, « à partir de, en dehors de, loin de »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et Modèle:Grec ancien / Modèle:Lang, « frapper », ce mot signifie donc, étymologiquement « frapper de stupeur »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, « frapper avec violence »<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref>, « renverser »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il garde son sens étymologique dans l'anglais médical Modèle:Lang.
Son équivalent latin est Modèle:Lang qui implique la soudaineté, ou encore Modèle:Lang qui implique une perte de mouvement et de sensibilité.
Son équivalent populaire est attaque.
Histoire du concept
Chez Homère, la mort soudaine est un signe de la colère divine, par les flèches d'Apollon pour les hommes, et celles d'Artémis pour les femmes. Toutefois, cette tradition est ambivalente car ces flèches sont souvent qualifiées de « douces », la mort rapide, plutôt qu'une longue souffrance, peut être une faveur des dieux. Le monde homérique distingue ainsi clairement l'existence d'affections soudaines, souvent mortelles, en l'absence de toute blessure apparente, et survenant en état de santé (pas de maladie connue en cours)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le terme « apoplexie » apparait dans le Corpus hippocratique comme un terme clinique évident<ref name=":0" />. Dans le traité Des Modèle:Nobr romains et Modèle:III, Hippocrate décrit des cas où le malade est « sidéré », avec douleur soudaine de tête, perte de la vue, de la connaissance et du mouvement. Il explique cette maladie par un excès d'impuretés dans le cerveau, par afflux de phlegme ou de bile noire dans le sang<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Érasistrate rejette cette théorie humorale, il attribue l'apoplexie à une brusque abondance de sang dans le cerveau<ref>J.-N. Corvisier 1985, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Galien oppose l'apoplexie à l'épilepsie, l'épilepsie est une perturbation des fonctions cérébrales, alors que l'apoplexie est une atteinte de la matière cérébrale elle-même<ref name=":0" />.
Les deux sens, large (maladie soudaine et inopinée) et plus étroit (touchant le cerveau), coexistent jusqu'au Moyen Âge. À partir de l'invention de l'imprimerie et jusqu'à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, plusieurs centaines de monographies sont consacrées à l'apoplexie.
Les premières autopsies avec examen du cerveau sont réalisées au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. En 1761, l'anatomiste Morgagni dans son Modèle:Lang distingue « l'apoplexie séreuse » de « l'apoplexie sanguine ».
Si l'apoplexie « sanguine » (hémorragique) est reconnue au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la signification et la réalité de l'apoplexie « séreuse » fait débat. C'est notamment le cas avec les auteurs anglais comme John Cheyne (Modèle:Lang, 1812), Modèle:Lien (Modèle:Lang, 1820), et John Abercrombie (Modèle:Lang, 1828)<ref name=":0">Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio</ref>.
De 1828 à 1842, le Français Jean Cruveilhier publie sa monumentale Anatomie pathologique du corps humain, où le terme apoplexie est utilisé comme synonyme d'hémorragie dans le système nerveux central. Ce point de vue se généralise, au point que le terme apoplexie devient synonyme d'hémorragie tout court pouvant survenir dans le parenchyme de tout organe.
Cette confusion est critiquée dans la deuxième moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par Armand Trousseau et Jean-Martin Charcot. En 1914, Jules Dejerine conclut (dans Séméiologie des affections du système nerveux) que l'apoplexie peut survenir en dehors de toute hémorragie cérébrale, et que le terme ne devrait désigner qu'un syndrome clinique « la perte soudaine et simultanée de plusieurs fonctions cérébrales »<ref name=":0" />.
En 1921, Jean Lhermitte, dans son Traité de pathologie médicale, maintient la synonymie entre apoplexie et hémorragie, en opposant l'hémiplégie par apoplexie (hémorragie) et l'hémiplégie par infarctus (ischémie).
Au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le terme apoplexie devient de plus en plus désuet dans le langage médical (français et anglais). Il devient obsolète après la Seconde Guerre mondiale, pour disparaitre du vocabulaire médical (textes et jargon parlé). Toutefois, il reste bien connu et toujours utilisé dans le langage populaire et en littérature<ref name=":0" />.
Termes médicaux
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'apoplexie se définissait selon des critères anatomo-pathologiques : comme un foyer d’infiltration hémorragique, accompagné ou non de nécrose, d'oblitération ou lésion vasculaire. Ces lésions pouvaient être dues à une perturbation circulatoire fonctionnelle.
Outre l'apoplexie cérébrale (au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : accident vasculaire cérébral – AVC – ou Modèle:Lang en anglais), le langage médical ancien a pu utiliser des termes tels que<ref name=":1" />,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> :
- apoplexie abdominale : hémorragie dans le péritoine (rupture d'anévrisme de l'aorte abdominale) ;
- apoplexie blanche : microthromboses observées dans la leucémie myéloïde chronique ;
- apoplexie ou syndrome de Broabdent : avec coma rapide, fièvre et troubles respiratoires, d'après Modèle:Lien (1835-1907) ;
- apoplexie digitale idiopathique ou syndrome d'Achenbach<ref>syndrome d'Achenbach.</ref> (hématomes digitaux paroxystiques) ;
- apoplexie hystérique : accès soudain de sommeil hystérique ;
- apoplexie des nouveau-nés : lors de problèmes liés au cordon : procidence, latérocidence… du cordon ;
- apoplexie pancréatique : crise de pancréatite aiguë hémorragique ;
- apoplexie pulmonaire : arrêt respiratoire au cours d'une embolie pulmonaire ;
- apoplexie rénale : hémorragie ou hématome d'un rein ;
- apoplexie rétinienne : occlusion de la veine centrale de la rétine ;
- apoplexie séreuse : encéphalopathie par intoxication à l'arsenic (forme aiguë) ;
- apoplexie spinale : paraplégie ou tétraplégie brutale (accident vasculaire au niveau de la moelle épinière) ;
- apoplexie splénique : hémorragie ou hématome de la rate ;
- apoplexie des surrénales : syndrome de Waterhouse-Friderichsen ;
- apoplexie utéro-placentaire : hématome rétroplacentaire.
Le terme apoplectiforme (qui ressemble à une apoplexie) se rencontre aussi, comme la surdité apoplectiforme ou maladie de Menière.
Maladie végétale
En pathologie végétale, l'apoplexie, appelée aussi folletage chez la vigne, est un flétrissement et un dessèchement brutal d'une plante souvent en période de déséquilibre hydrique, au moment de la maturation des fruits ou pendant une période de sécheresse estivale (cas chez les daphnés, abricotiers, vignes)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Victimes notables
C'est le mal qui emporta notamment :