Apoplexie

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Fichier:Cham - Charivari - V4d077-c.png
Haut fonctionnaire anglais faisant établir un courant d’air sous sa perruque, afin d’éviter une attaque d’apoplexie. Caricature de Cham dans Le Charivari, 1862.

Apoplexie est un terme médical historique, qui se définissait comme la suspension brutale, plus ou moins complète, de l'activité cérébrale, le plus souvent causée par une hémorragie cérébrale. Par extension et par analogie, le terme apoplexie a pu désigner toute hémorragie soudaine survenant dans les tissus, ou tout arrêt fonctionnel brusque, d'un organe quelconque.

Le terme devient médicalement obsolète au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, mais il reste utilisé dans le langage populaire et littéraire.

Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le terme d'accident vasculaire cérébral (AVC) englobe plus ou moins ce qui était historiquement l’apoplexie cérébrale.

Étymologie

Du grec ancien Modèle:Grec ancien / Modèle:Lang, « à partir de, en dehors de, loin de »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et Modèle:Grec ancien / Modèle:Lang, « frapper », ce mot signifie donc, étymologiquement « frapper de stupeur »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, « frapper avec violence »<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref>, « renverser »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il garde son sens étymologique dans l'anglais médical Modèle:Lang.

Son équivalent latin est Modèle:Lang qui implique la soudaineté, ou encore Modèle:Lang qui implique une perte de mouvement et de sensibilité.

Son équivalent populaire est attaque.

Histoire du concept

Fichier:Dissertatio inauguralis medica, qua agonothetâ ac archiatrô summô assistente ... apoplexiam (IA b30763101).pdf
Monographie sur l'apoplexie (Université d'Iéna, 1661) du médecin allemand Werner Rolfinck (1599-1673).

Chez Homère, la mort soudaine est un signe de la colère divine, par les flèches d'Apollon pour les hommes, et celles d'Artémis pour les femmes. Toutefois, cette tradition est ambivalente car ces flèches sont souvent qualifiées de « douces », la mort rapide, plutôt qu'une longue souffrance, peut être une faveur des dieux. Le monde homérique distingue ainsi clairement l'existence d'affections soudaines, souvent mortelles, en l'absence de toute blessure apparente, et survenant en état de santé (pas de maladie connue en cours)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le terme « apoplexie » apparait dans le Corpus hippocratique comme un terme clinique évident<ref name=":0" />. Dans le traité Des Modèle:Nobr romains et Modèle:III, Hippocrate décrit des cas où le malade est « sidéré », avec douleur soudaine de tête, perte de la vue, de la connaissance et du mouvement. Il explique cette maladie par un excès d'impuretés dans le cerveau, par afflux de phlegme ou de bile noire dans le sang<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Érasistrate rejette cette théorie humorale, il attribue l'apoplexie à une brusque abondance de sang dans le cerveau<ref>J.-N. Corvisier 1985, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Galien oppose l'apoplexie à l'épilepsie, l'épilepsie est une perturbation des fonctions cérébrales, alors que l'apoplexie est une atteinte de la matière cérébrale elle-même<ref name=":0" />.

Les deux sens, large (maladie soudaine et inopinée) et plus étroit (touchant le cerveau), coexistent jusqu'au Moyen Âge. À partir de l'invention de l'imprimerie et jusqu'à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, plusieurs centaines de monographies sont consacrées à l'apoplexie.

Les premières autopsies avec examen du cerveau sont réalisées au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. En 1761, l'anatomiste Morgagni dans son Modèle:Lang distingue « l'apoplexie séreuse » de « l'apoplexie sanguine ».

Fichier:'Maladies du cerveau', Cruveilhier, 1829 Wellcome L0021289.jpg
Anatomie pathologique de l'« apoplexie des nouveau-nés ». Illustration de l'ouvrage de Cruveilhier (1829).

Si l'apoplexie « sanguine » (hémorragique) est reconnue au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la signification et la réalité de l'apoplexie « séreuse » fait débat. C'est notamment le cas avec les auteurs anglais comme John Cheyne (Modèle:Lang, 1812), Modèle:Lien (Modèle:Lang, 1820), et John Abercrombie (Modèle:Lang, 1828)<ref name=":0">Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio</ref>.

De 1828 à 1842, le Français Jean Cruveilhier publie sa monumentale Anatomie pathologique du corps humain, où le terme apoplexie est utilisé comme synonyme d'hémorragie dans le système nerveux central. Ce point de vue se généralise, au point que le terme apoplexie devient synonyme d'hémorragie tout court pouvant survenir dans le parenchyme de tout organe.

Cette confusion est critiquée dans la deuxième moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par Armand Trousseau et Jean-Martin Charcot. En 1914, Jules Dejerine conclut (dans Séméiologie des affections du système nerveux) que l'apoplexie peut survenir en dehors de toute hémorragie cérébrale, et que le terme ne devrait désigner qu'un syndrome clinique « la perte soudaine et simultanée de plusieurs fonctions cérébrales »<ref name=":0" />.

En 1921, Jean Lhermitte, dans son Traité de pathologie médicale, maintient la synonymie entre apoplexie et hémorragie, en opposant l'hémiplégie par apoplexie (hémorragie) et l'hémiplégie par infarctus (ischémie).

Au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le terme apoplexie devient de plus en plus désuet dans le langage médical (français et anglais). Il devient obsolète après la Seconde Guerre mondiale, pour disparaitre du vocabulaire médical (textes et jargon parlé). Toutefois, il reste bien connu et toujours utilisé dans le langage populaire et en littérature<ref name=":0" />.

Termes médicaux

Fichier:Conserve paeoniae (pivoine) - musée HCL - pot canon - pharmacie à l'Hôtel-Dieu.jpg
Pot à pharmacie (entre 1700 et 1725) Conserve Pænoniæ (pivoine), destiné à contenir une pâte de fleurs de pivoine et de sirop de sucre blanc, un des remèdes contre l'apoplexie et les paralysies. Musée des Hospices civils de Lyon.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'apoplexie se définissait selon des critères anatomo-pathologiques : comme un foyer d’infiltration hémorragique, accompagné ou non de nécrose, d'oblitération ou lésion vasculaire. Ces lésions pouvaient être dues à une perturbation circulatoire fonctionnelle.

Outre l'apoplexie cérébrale (au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : accident vasculaire cérébral – AVC – ou Modèle:Lang en anglais), le langage médical ancien a pu utiliser des termes tels que<ref name=":1" />,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> :

Le terme apoplectiforme (qui ressemble à une apoplexie) se rencontre aussi, comme la surdité apoplectiforme ou maladie de Menière.

Maladie végétale

En pathologie végétale, l'apoplexie, appelée aussi folletage chez la vigne, est un flétrissement et un dessèchement brutal d'une plante souvent en période de déséquilibre hydrique, au moment de la maturation des fruits ou pendant une période de sécheresse estivale (cas chez les daphnés, abricotiers, vignes)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Victimes notables

C'est le mal qui emporta notamment :

Fichier:P403 King George Attacked by a Fit of Apoplexy.jpg
La mort du roi Modèle:Souverain-, frappé d'une attaque d'apoplexie au cours d'un voyage, en 1727. Illustration du Modèle:Lang, Modèle:Vol. (1865).

Modèle:Colonnes

Notes et références

Modèle:Références

Articles connexes

Modèle:Portail

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