Françoise Dolto

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Modèle:Voir famille Modèle:Infobox Biographie2

Françoise Dolto, née le Modèle:Date de naissance- dans le [[16e arrondissement de Paris|Modèle:16e de Paris]] et morte le Modèle:Date de décès- dans le [[5e arrondissement de Paris|Modèle:5e de la même ville]], est une pédiatre et psychanalyste française. Elle s'intéresse particulièrement à la psychanalyse des enfants et à la diffusion des connaissances dans le domaine de l'éducation des enfants par de nombreux écrits et des émissions radiodiffusées qui ont contribué à la faire connaître du grand public.

Biographie

Famille

Françoise Dolto naît le Modèle:Date de naissance-, au sein d'une famille de polytechniciens maurassiens de conviction catholique et monarchiste du [[16e arrondissement de Paris|Modèle:16e de Paris]]. Son père, Henri Marette, polytechnicien (promotion 1895), fils d'architecte, poursuit une carrière d'ingénieur puis d'industriel. Sa mère, Suzanne Demmler est d'origine allemande : son grand-père paternel, né à Nuremberg en 1807, émigra en région parisienne et s'installa à Bourg-la-Reine ; son père, Arthur Demmler, fut administrateur de forges ; son frère, Pierre Demmler, tombe au champ d'honneur en 1916.

Quatrième enfant d'une fratrie de sept, Françoise Dolto est la sœur<ref>Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio</ref>de Jacques Marette (1922–1984), ministre français des Postes et télécommunications de 1962 à 1967<ref>Ayant été à l'origine de la création du « Secrétariat du Père Noël », sa sœur Françoise est chargée de rédiger la première carte-réponse envoyée à chaque enfant qui écrivait au Père Noël pour « passer commande » de ses cadeaux.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Après sa naissance, elle est confiée à une nourrice irlandaise qui se lia beaucoup avec elle, au point que ses parents devaient lui parler anglais pour obtenir un sourire. Les parents renvoient brutalement la nourrice pour faute professionnelle — toxicomane, car l'opium était en vogue dans le Paris de cette époque<ref>Modèle:Lien web</ref>, elle finançait son addiction en faisant des passes dans un établissement à la porte duquel elle aurait laissé l'enfant dans son landau —, et Françoise, alors âgée de huit mois, attrape une double bronchopneumonie, dont elle guérit après que sa mère l'a tenue contre elle tout une nuit au plus fort de la maladie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Enfance

Françoise est élevée de manière très traditionnelle. Selon Élisabeth Roudinesco, Modèle:Citation, étant élevée selon les valeurs en cours dans une famille maurrassienne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Elle a une institutrice personnelle formée à la méthode Fröbel.

À l'âge de huit ans, elle perd son oncle et parrain (Pierre Demmler), qui meurt à la guerre. Lui ayant assigné une place d'époux symbolique, comme peuvent le faire les enfants de cet âge, elle l'appelle « son fiancé » et en porte le deuil comme une veuve de guerre<ref name="Dico psy2">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Manon Pignot, « Françoise Dolto et l'expérience de la Grande Guerre », L'Histoire Modèle:N°, Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>.

À douze ans, elle est profondément marquée par la mort de sa sœur aînée, Jacqueline, âgée de dix-huit ans, enfant préférée de sa mère<ref name="Dico psy2" />. Celle-ci fait une dépression<ref name="Dico psy2" /> et accuse Françoise de ne pas avoir prié assez fort pour la guérison de sa sœur. Elle lui avait dit, la veille de sa Première communion, que les prières d'un enfant très pur pourraient la sauver. Françoise Dolto rapportera plus tard :

Modèle:Début citationJ'ai vu ma mère souffrir au point qu'elle ne pouvait pas tolérer de voir un enfant handicapé dans la rue, j'étais à côté d'elle, comme ça, rétrécie de souffrance pour elle et pour l'enfant qu'elle injuriait (avec la mère de cet enfant qui poussait la voiture) “si c'est pas malheureux de voir ça vivre et des beaux enfants qui meurent, quelle honte !” […] J'ai éprouvé comme ça des choses tellement douloureuses, avec une telle compassion pour les gens qui souffraient parce que je ne pouvais pas faire autrement<ref>Propos tenu oralement par Françoise Dolto dans le documentaire vidéo Tu as choisi de naître ~ Modèle:5e. (exemple d'accès web).</ref>.Modèle:Fin citation

Jeunesse et formation

Pour sa mère, une fille n'a d'autre horizon que le mariage et, forte de ce principe, elle lui interdit de poursuivre des études. À seize ans, elle doit affronter la volonté de sa mère qui ne veut pas la laisser passer son baccalauréat, car elle ne serait plus mariable. Néanmoins, elle va au lycée en classe terminale, en section « philosophie », de 1924 à 1925, au lycée Molière, à Paris, et passe son bac. En 1930 elle passe son diplôme d'infirmière. Un an après, elle commence ses études de médecine avec son frère Philippe (Modèle:Citation).

En 1932<ref>Histoire de la psychanalyse en France.</ref>, sur la recommandation de Marc Schlumberger, elle rencontre le psychanalyste René Laforgue (qui a déjà accueilli en cure son frère Philippe un an auparavant) et participe aux débuts du freudisme français en effectuant une psychanalyse avec lui, du Modèle:Date- au Modèle:Date-<ref name="Dico psy">Modèle:Ouvrage.</ref>. Cette cure dure trois ans<ref name="Dico psy"/>. Laforgue, trouvant à Françoise Dolto des aptitudes, lui conseille de devenir elle-même psychanalyste, ce qu'elle refuse d'abord, voulant se consacrer à la médecine. Cette cure la libère de sa névrose, du poids de son éducation, de son milieu d’origine et de sa mère dépressive, en faisant d’elle une autre femme<ref name="Dico psy" />.

Au cours de sa formation médicale, en stage dans le service du Docteur Georges Heuyer<ref name="Dico psy" />, elle rencontre Sophie Morgenstern<ref name="Dico psy" />, qu'elle assistera plus tard. Celle-ci a été l'une des premières à pratiquer la psychanalyse des jeunes enfants en France<ref>Modèle:Article.</ref> : elle lui confie la tâche d'écouter, et seulement écouter, les enfants qu'elle devait soigner. Ses patients seront surtout des enfants et des psychotiques. « À la veille de la guerre, elle jette les bases d'une méthode psychanalytique de thérapie d'enfants centrée sur l'écoute de l'inconscient, et débarrassée du regard psychiatrique<ref>Élisabeth Roudinesco, Histoire de la psychanalyse en France, éd. du Seuil, Paris, 1986, Modèle:P..</ref>. »

En 1938, Françoise rencontre le docteur Édouard Pichon à l’hôpital Bretonneau. En 1939, elle soutient sa thèse intitulée Psychanalyse et pédiatrie<ref name="Dico psy" />, dans laquelle elle expose certaines bases de sa méthode de psychanalyse des enfants qu'elle développera au long de sa vie, notamment le fait de parler directement aux enfants de la réalité de leur vécu à l'aide d'un langage qui leur est accessible<ref name="Dicopsy3">Modèle:Ouvrage.</ref>.

L'année 1938, est également celle où elle rencontre Jacques Lacan, suit son enseignement à Sainte-Anne, et resta en lien étroit tout au long de son activité de psychanalyste, lui reprenant, parfois à sa manière, de nombreux concepts<ref name="Dicopsy3" />. Lacan et Dolto firent, selon Roudinesco, « figure de couple parental pour des générations de psychanalystes français »<ref name="Dicopsy3" />. Astrid Quemener rapporte que « les deux psychanalystes étaient amis et se vouaient une grande estime réciproque. Si Dolto disait parfois Modèle:Citation, il lui rétorquait Modèle:Citation, ce qui était plus qu'une politesse, puisque Lacan lui adressait ses cas les plus difficiles »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 1939, sur les conseils de Laforgue et après avoir été en contrôle avec Nacht et Lagache, elle devient membre adhérente de la Société psychanalytique de Paris.

Vie privée et professionnelle

Françoise Dolto travaille en cabinet avec des adultes et en institution avec les enfants : à la polyclinique Ney à la demande de Jenny Aubry, à l'hôpital Trousseau (où elle assure des consultations gratuites de 1940 à 1978)<ref name="Dicopsy3" />, au Centre médico-psycho-pédagogique Claude-Bernard à partir de 1947, et enfin au centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) Étienne-Marcel de 1964 à 1981<ref>Archives Dolto.</ref>.

En Modèle:Date-, elle travaille dans l'équipe de psycho-biologie et hygiène mentale du Centre de la mère et de l'enfant<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, une institution dépendant de la Fondation française pour l'étude des problèmes humains fondée par Alexis Carrel et financée par le gouvernement de Vichy. On ne sait pas exactement combien de temps elle y a travaillé ni si elle a continué d'y travailler lors de la démission de plusieurs chercheurs en Modèle:Date-, comme François Perroux, opposés à la dérive idéologique et scientifique de l'institution ; aucun des textes autobiographiques de Françoise Dolto n'évoque curieusement cette époque de sa carrière sur laquelle elle a préféré garder le silence; cela signifie-t-il que Dolto ait adhéré aux idées du régime de Vichy ? Qui qu'il en soit , il y avait dans cette institution, aussi bien des pétainistes purs et durs que des trotskystes et des résistants<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En Modèle:Date-, elle épouse Boris Dolto, fondateur d'une nouvelle méthode de kinésithérapie en France<ref name="Dicopsy3" />, ainsi que d'une école de podologie : l'École française d'orthopédie et de massage. Ils s'intéressent tous deux aux rapports entre corps et psychisme, et leurs échanges sur ce thème seront très enrichissants. Ils ont trois enfants : Yvan-Chrysostome Dolto « Carlos » (1943-2008)<ref name="universalis"> Modèle:Lien web.</ref>, chanteur populaire, Grégoire Dolto en 1944, ingénieur, et Catherine Dolto en 1946, pédiatre et haptonomiste<ref>Elle écrit aussi des livres pour les enfants et leurs parents Modèle:Ouvrage.</ref>.

Fichier:Bourg-la-Reine (sépulture Dolto).jpg
Sépulture des Dolto à Bourg-la-Reine.

Elle commence à publier des textes importants dans les Modèle:Nobr-1957<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, expose en 1960, au colloque international d'Amsterdam, le rapport commandé par Lacan sur la sexualité féminine, et devient au cours de cette période une « figure majeure du mouvement psychanalytique »<ref name="Guillerault 35">Modèle:Ouvrage.</ref>.

En Modèle:Date-, Françoise Dolto participe activement à la création du Secrétariat du Père Noël de la Poste aux côtés de son frère Jacques Marette, alors ministre des Postes et télécommunications<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1964, à la suite de la deuxième scission du mouvement psychanalytique français, elle participe, avec Jacques Lacan, à la création de l'École freudienne de Paris<ref name="Dicopsy3" /> et développera au cours des années suivantes son enseignement dans ce cadre, notamment son séminaire sur la psychanalyse des enfants<ref name="Guillerault 35" />. En 1971 paraît Le Cas Dominique et une édition de sa thèse Psychanalyse et pédiatrie qui seront des succès en libraire et sont réédités jusqu'à aujourd'hui<ref name="Guillerault 36">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Les émissions de radio qui donnent du retentissement à ses idées ont lieu, de 1976 à 1978<ref name="Guillerault 36" />, année où elle arrête ses consultations à l'hôpital Trousseau qu'elle tient depuis 1940, et arrête ses consultations privées l'année d'après, mais en continuant d'assurer l'Aide sociale à l'enfance à la pouponnière d'Antony<ref name="Guillerault 36" />. En 1979, elle lance la première « Maison verte »<ref name="Guillerault 36" />.

En 1980, l'École freudienne est dissoute par Lacan, qui meurt en 1981, tout comme le mari de Françoise Dolto, Boris<ref name="Guillerault 37">Modèle:Ouvrage.</ref>. Elle fait ensuite encore paraître quelques ouvrages majeurs tels Au jeu du désir, L'Image inconsciente du corps, La Cause des enfants mais, atteinte de fibrose pulmonaire depuis 1984, elle meurt le Modèle:Date-<ref name="Guillerault 37" />.

Françoise Dolto est inhumée dans un caveau familial, au cimetière de Bourg-la-Reine (dans la division 6) ; cette sépulture est aussi celle de son mari Boris et de leur fils, le chanteur Carlos, décédé en 2008. Elle a demandé que soit inscrit sur sa pierre tombale : « N'ayez pas peur ! », l'injonction de Modèle:Souverain2<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, suivie de « Je suis le chemin, la vérité et la vie». (Jean 14,6)

Travaux et apports

Idées majeures

Françoise Dolto fut une fervente militante de la « cause des enfants », faisant de l'enfant en souffrance et de ses rapports avec la mère son domaine de prédilection.

Plusieurs idées majeures ressortent de ses œuvres :

  • l'enfant est une personne ;
  • tout est langage (gestes, regards…) ;
  • le « parler vrai » : ne pas mentir à un enfant car « on ne peut mentir à l'inconscient, il connaît toujours la vérité ». « L'enfant a toujours l'intuition de son histoire. Si la vérité lui est dite, cette vérité le construit »<ref name="Françoise Dolto | Psychologies.com">[1].</ref>Modèle:Refins ;
  • l'image inconsciente du corps<ref>Modèle:Lien web.</ref> : pour elle, les dessins des enfants représenteraient leur propre corps ; la prise de conscience de son propre corps est une étape de la structuration du sujet et de l'individuation.
  • le « complexe du homard » : métaphore employée par Dolto pour représenter la crise d'adolescence ; l'adolescence n'est pas simplement le travail de l’adolescent, et les crises d'adolescence sont une étape nécessaire ; L’enfant se défait de sa carapace, soudain étroite, pour en acquérir une autre. Entre les deux, il est vulnérable, agressif ou replié sur lui-même. Mais « ce qui va apparaître est le produit de ce qui a été semé chez l’enfant »<ref>Modèle:Lien web</ref>.

L'enfant comme sujet à part entière

La phrase Modèle:Citation, qu'on lui attribue et qu'elle n'a en fait pas prononcée, est en réalité le titre d'une série d'émissions consacrées aux bébés réalisées par un psychiatre, Tony Lainé, et un journaliste, Daniel Karlin, diffusées en 1984<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Si elle ne prête pas la conscience inhérente au principe de personne au bébé, elle n'en défend pas moins, tout au long de sa carrière, l'idée que l'individu est un sujet à part entière dès son plus jeune âge<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref>Modèle:Refins.

De ce fait, elle souligne l'importance de la parole que l'adulte peut adresser à l'enfant sur ce qui le concerne, parole qui peut l'aider à construire sa pensée.

Ainsi, pour Dolto, l'enfant peut être psychanalysé très tôt en tant qu'individu. L'enfance a ainsi un rôle fondamental dans le développement de l'individu.

Claude Halmos dans le documentaire Françoise Dolto dit : « L'apport essentiel de Françoise Dolto est de dire que l'enfant est à égalité d'être avec un adulte et que ce faisant il est un analysant à part entière<ref>Modèle:Nobr, environ à la Modèle:10e.</ref>. »

Elle considère qu'avant même que l'enfant possède un véritable « langage », l'être humain étant par essence communicant, il communique déjà, à sa façon, par le corps<ref name=":1" />. Par exemple : apprendre à marcher, ou même à se déplacer à quatre pattes, c'est commencer à vouloir s'affranchir des parents et exprimer un début de désir d'indépendance. Elle analyse les rapports enfants-parents, et notamment l'origine du complexe d'Œdipe et l'importance du rôle du père dès les premiers jours. À travers le père, l'enfant comprend qu'il n'est pas tout pour sa mère, ce qui entraîne un rapport de frustration et permet l'individuation.

Dans La Difficulté de vivre, elle explique comment répondre à un enfant qui pose des questions autour de sa naissance. Elle accorde une grande importance à la parole dans la construction des individus<ref name=":1" />.

Selon Gérard Guilleraut, Françoise Dolto a permis aux psychothérapeutes d’aujourd’hui — qu'ils le reconnaissent ou non — de s'occuper d'enfants<ref>G. Guilleraurlt, Comprendre Dolto, Paris, Armand Collin, 2008, Modèle:P..</ref>.

Sa thèse

Elle s'intéresse essentiellement à la psychanalyse de l'enfance et soutient sa thèse Psychanalyse et pédiatrie en 1939<ref>Modèle:Lien web.</ref>Modèle:Refins,<ref name=":0" />. Elle y explique le rôle de l'affect comme support de l'intelligence et porteur de l'expression des troubles. Elle détaille son développement en fonction des castrations « symboligènes » successives (castration des symboles d'états infantiles compensée par la maturation, par exemple l'échange verbal ou pré-verbal qui compense la tétée). Les séparations ont un effet symboligène : elles permettront aux zones érogènes de devenir des lieux de désir et de plaisir. Par exemple, le sevrage est la première castration orale ; celle-ci modifie la valeur symbolique de l'objet-mère, sans le faire disparaître, à condition que la mère introduise aussi, par le langage, le bébé dans le monde social et qu'elle puisse devenir la mère que le bébé retrouve<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Elle y explique que la connaissance de cette maturation psychique est indispensable à la pédiatrie. Cette thèse soulève de vives réactions : elle est soit dénigrée avec force, soit profondément respectée, comme par Jean Rostand qui, après l'avoir lue, veut la rencontrer et lui déclare qu'il n'a jamais rien lu d'aussi intéressant depuis Freud. C'est chez lui qu'elle fera connaissance de son futur mari.

Le « complexe du homard »

« Complexe du homard » est une formule inventée par Françoise Dolto pour représenter la crise d’adolescence. Modèle:Citation Mais Modèle:Citation, avertit Dolto. Il s'agit donc de l’évolution qui va se faire de l’adolescent vers l’adulte<ref>[2].</ref>Modèle:Refins.

Les parents devraient donc voir les crises explosives comme une preuve qu’ils ont rempli leur contrat, les repères éducatifs s’avérant suffisamment souples pour « sauter » au bon moment. À l’inverse, si les parents sont trop rigides, l’adolescent restera prisonnier de sa carapace et désarmé face à la dépression<ref name="Françoise Dolto | Psychologies.com" />.

Prises de position et engagements

Françoise Dolto était opposée à la pénalisation de l'avortement mais souligne le sentiment de culpabilité et les effets psychiques d'un tel acte<ref>Françoise Dolto, Les retentissements imperceptibles de l'avortement, « Sexualité féminine, libido, érotisme, frigidité », Livre de Poche, Modèle:P..</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Convaincue que psychanalyse et foi pouvaient faire bon ménage (voir son ouvrage La Foi au risque de la psychanalyse), elle a été la première psychanalyste à faire une conférence à Rome, à l'Église Saint-Louis-des-Français de Rome, sur le thème : « Vie spirituelle et psychanalyse ». En 1979, elle participe à l'ouvrage Dieu existe ? Oui avec Christian Chabanis.

Les sociétés de psychanalyse

Membre adhérente de la Société psychanalytique de Paris à partir de 1939, elle participe à la première scission en 1953 qui donne naissance à la Société française de psychanalyse (SFP). Daniel Lagache et Juliette Favez-Boutonier quittent en même temps qu'elle la Société psychanalytique de Paris, mais pour des raisons différentes : alors qu'eux-mêmes s'opposent à la vision médicale de Sacha Nacht, Françoise Dolto s'oppose au fait de considérer les futurs psychanalystes comme des enfants, en référence au mode de transition préconisé apparenté à un enseignement. Ce point précis est développé par Georges Juttner qui explique : « en aucun cas elle ne formait des élèves […] l'éthique de la psychanalyse, c'est qu'un sujet se déploie dans l'accomplissement de sa propre parole, c'est donc bien l'opposé du concept d'élève<ref>Dans Françoise Dolto parle de la psychanalyse, un documentaire d'Arnaud de Mezamat, diffusé sur Modèle:Nobr, en Modèle:Date-.</ref> ».

La Société française de psychanalyse est fondée dans son appartement, Jacques Lacan en est le président. Cette société est dissoute en 1964 au profit de deux nouvelles sociétés, l’Association psychanalytique de France et l’École freudienne de Paris, dans laquelle Lacan joue un rôle plus central, et à la création de laquelle Françoise Dolto participe activement.

Médiatisation

Dès 1950, Françoise Dolto anime, avec d’autres spécialistes, une série d'émissions sur l'éducation sexuelle des enfants dans le cadre de l'émission La Tribune de Paris de la RTF.

Puis, pendant toute l’année scolaire 1968/1969, sur Europe no 1, elle répond en direct aux questions des auditeurs sous le pseudonyme de « Docteur X. »

Sur France Inter, d'Modèle:Date- à Modèle:Date-, dans l'émission Lorsque l'enfant paraît animée par Jacques Pradel elle répond en différé aux courriers des auditeurs<ref>Une anthologie de l'émission paraît sous forme de CD audio chez l'éditeur Frémeaux & Associés en 2004.</ref>.

Le succès de cette dernière émission contribue à sa popularité. Françoise Dolto publie trois ouvrages à partir de ces émissions.

L’école de la Neuville

Fondée par Fabienne d'Ortoli, Michel Amram et Pascal Lemaître, l'école de la Neuville, un internat dont la pédagogie s'inspire du mouvement de la pédagogie institutionnelle (Anton Makarenko, A. S. Neill, Célestin Freinet, F. Deligny, F. Oury et Aïda Vasquez) est ouverte en 1973, à La Neuville-du-Bosc, dans l'Eure en Normandie, avant d'être transférée à Chalmaison en Seine-et-Marne, au château de Tachy, en 1982. Le premier contact avec Dolto a lieu fin 1975<ref>A. Reis Monteiro, « Éducation et reconnaissance chez Françoise Dolto » Enfances, Familles, Générations Modèle:N°, 2009, Modèle:P. ‐ www.efg.inrs.ca lire en ligneModèle:Pdf.</ref>. Jusqu’en 1979, année de l’arrêt de ses consultations en libéral, Dolto y adresse des enfants qu’elle suit en thérapie. Ensuite, elle fait sentir son influence par des rencontres répétées avec les fondateurs, lors de « contrôles pédagogiques ».

La Maison verte

Modèle:Article détaillé La Maison verte, nommée au départ « Petite enfance et parentalité »<ref>Modèle:Article</ref>, a été créée en 1979, à Paris, à l’initiative d’une équipe (cinq psychanalystes et éducateurs : Pierre Benoit, Colette Langignon, Marie-Hélène Malandrin, Marie-Noëlle Rebois et Bernard This) dont faisait partie Françoise Dolto. C’est un lieu d’accueil d’enfants de moins de quatre ans, accompagnés de leurs parents ou d’autres personnes chargées d’eux, et même les futurs parents.

Françoise Dolto souhaitait faire de la Maison verte « un lieu de rencontre et de loisirs pour les tout-petits avec leurs parents. Pour une vie sociale dès la naissance, pour les parents parfois très isolés devant les difficultés quotidiennes qu’ils rencontrent avec leurs enfants. Ni une crèche ni une halte-garderie, ni un centre de soins, mais une maison où mères et pères, grands-parents, nourrices, promeneuses sont accueillis… et leurs petits y rencontrent des amis<ref>La difficulté de vivre, Paris, Vertiges - Carrère, 1987.</ref>. » C'est « un lieu en partenariat avec les parents dans la sécurité de l'anonymat, qui n'a rien à voir avec un accueil anonyme, mais tout à voir avec l'idée de ne pas observer, ni évaluer les enfants<ref>Marie-Hélène Malandrin, in Une psychanalyste dans la cité. L'aventure de la Maison verte, Gallimard, 2009.</ref> ».

Ce projet, auquel elle est attachée jusqu'à la fin de sa vie, perdure aujourd'hui. Chaque Maison verte est autonome, organisée en association loi 1901 et souvent financée par des fonds publics (DDASS, PMI, caisses d'allocations familiales, communes, régionsModèle:Etc.).

Le concept fait florès (près de dix mille enfants et parents y passent chaque année) et se développe dans différentes villes de France, avant d'essaimer à l'étranger : on en trouve à Saint-Pétersbourg, à Moscou, à Barcelone, à Bruxelles, mais aussi en Suisse, en Argentine et au Canada. Chaque lieu invente son nom propre (Maison ouverte, à Bruxelles, Maisonnée, à Strasbourg).

Critiques et controverses

Modèle:Section à recycler Selon les psychanalystes Caroline Eliacheff et Catherine Mathelin-Vanier on attribue à Dolto, depuis sa mort en 1988, Modèle:Cita, la débâcle de l'éducation, l'autorité perdue des parents, le règne de l'enfant-roi, en renversant sans scrupules ce qu'elle a défendu<ref name="Eliacheff&Mathelin-Vanier">Modèle:Article</ref>. Ces attaques n'ont rien de nouveau, Dolto ayant été attaquée tout au long de sa vie, bien avant d'être célèbre<ref name="Eliacheff&Mathelin-Vanier"/>. Cela a commencé par sa famille et particulièrement sa mère qui lui en veut d'avoir survécu à sa sœur et que Dolto ne haïra pas pour autant<ref name="Eliacheff&Mathelin-Vanier"/>. Puis, par d'autres psychanalystes, lors de la deuxième scission d'avec l'IPA, elle n'était pas dans la norme institutionnelle, et fut même accusée de communisme<ref name="Eliacheff&Mathelin-Vanier"/>. Ses émissions de radios suscitèrent également des critiques par ses pairs, notamment d'être contre-productives par ses conseils aux parents, et ses positions sur la religion, critiques reprises pour la première fois dans la presse<ref name="Eliacheff&Mathelin-Vanier"/>. Elle n'était pas considérée comme une théoricienne<ref name="Eliacheff&Mathelin-Vanier"/>. Ensuite sont venus les détracteurs de tous horizons : professionnels de la petite enfance, pédopsychiatres, pédiatres, écrivains et sociologues<ref name="Eliacheff&Mathelin-Vanier"/>. Parallèlement, il y eut ceux qui l’idolâtraient et l'imitaient alors qu'elle insistait sur la nécessité de chacun de se construire, y compris en tant que psychanalyste selon son inconscient propre<ref name="Eliacheff&Mathelin-Vanier"/>.

Pleux, Rillaer et coll.

Modèle:Section à recycler Pour Didier Pleux, docteur en psychologie du développement, psychologue clinicien comportementaliste et cognitiviste et auteur de De l'enfant roi à l'enfant tyran, il serait bon maintenant de refermer la « parenthèse » Dolto : certaines de ces idées de l'époque ne sont plus applicables et ne représentent plus la réalité de la société actuelle<ref>Didier Pleux, « Critiquer Dolto est-il une preuve d'autoritarisme ? », sur lemonde.fr, Modèle:Date-.</ref>. Aujourd'hui l'enfant n'est plus tant en danger d'être blessé par l'autoritarisme de ses parents, d'une société, que d'être affaibli par la permissivité et une « civilisation du plaisir » dans laquelle on ne saurait lui imposer de limites dès son plus jeune âge. Dans Françoise Dolto : la déraison pure (2013), il s'efforce de confronter le récit tardivement reconstruit de Dolto sur son enfance malheureuse notamment à sa correspondance, où il trouve une réalité toute différente<ref> Yann Kindo, « Dolto, une mise au point (final) », sur mediapart.fr, Modèle:Date-.</ref>. Pleux attribue également aux analyses de Dolto l'entretien de mythes sur les causes de l'autisme, de la dépression ou de l'anorexie mentale<ref name="Cornellier">Modèle:Lien web.</ref>, au nom d'un psychosomatisme contraire aux orientations de la recherche scientifique<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Modèle:Référence insuffisante. Au sujet de la rafle du Vélodrome d'Hiver, elle croit alors, selon Julie Malaure dans Le Point, que Modèle:Citation<ref>Julie Malaure, « Dolto démythifiée », Le Point Modèle:N°, semaine du Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>.

Opposés à cette lecture, les psychanalystes Jean-Pierre Winter et Claude Halmos dénoncent un ouvrage ni « analytique, ni scientifique, ni critique », avec de nombreuses approximations ou inexactitudes (pour Claude Halmos, l'auteur Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>), tandis que l'écrivain et journaliste Isabelle Lortholary y voit une interprétation à partir de citations incomplètes et hors contexte, un « pamphlet » aux dérives peu propices au débat<ref>Isabelle Lortholary, « Françoise Dolto en question », sur lexpress.fr, Modèle:Date-.</ref>. Quant à l'historienne et psychanalyste Élisabeth Roudinesco, elle critique une utilisation des sources indigne d'un Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Dans Le Livre noir de la psychanalyse, Jacques Van Rillaer affirme que Françoise Dolto pense, à la suite de Freud, que la conscience morale, en terme psychanalytique le surmoi, est moins forte chez les femmes que chez les hommes<ref>Le livre noir de la psychanalyse, article « Les mécanismes de défense des freudiens » par Jacques Van Rillaer Modèle:P..</ref> Modèle:Citation Dans le même ouvrage, Jean Cottraux estime que Dolto a imposé le « lacanisme » en France, via ses émissions radiodiffusées<ref>Jean Cottraux, « Comment la psychanalyse a pris le pouvoir en France », in Le livre noir de la psychanalyse, Modèle:P..</ref>. À propos de Françoise Dolto, Alain Rubens écrit que Modèle:Citation<ref>Alain Rubens, Avez-vous (encore) besoin de Dolto ?, sur lexpress.fr.</ref>.

Sur les relations sexuelles entre adultes et mineurs

Dans le contexte des années 1970, Françoise Dolto signe en 1977 Modèle:Incise une « Lettre ouverte à la Commission de révision du code pénal pour la révision de certains textes régissant les rapports entre adultes et mineurs », jugeant que le Modèle:Citation suffit amplementModèle:Efn. La participation à cette pétition lui vaut comme ses cosignataires d'être accusée dans les années 2020 d'avoir tenue une position favorable à la pédophilie<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les chercheurs Dorothy Bishop (professeure de neuropsychologie du développement à l'Université d'Oxford), et Joel Swendsen (professeur de psychologie clinique au CNRS) soulignent la position selon eux pro-pédophilie de Françoise Dolto, considérant qu'elle estime, à diverses reprises, que l'enfant chercherait des relations sexuelles avec des adultes<ref name="BishopSwendsen">Modèle:Article.</ref>. Selon Bishop et Swendsen, Modèle:Citation<ref name="BishopSwendsen"/>. Selon eux, la mobilisation de cette théorie a pu servir, en France, à justifier et à garder impunies des agressions sexuelles contre des enfants, entre autres, autistes<ref name="BishopSwendsen"/>.

Dans leur Manifeste contre la pédocriminalité, Karl Zéro, Homayra Sellier et Serge Garde, commentant les propos tenus par Dolto en 1979, soulignent que la théorie du complexe d'Œdipe, qu'elle a défendue, assimile systématiquement l'enfant au coupable, et en concluent que Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Pour Manon Pignot, pour l'historienne de la psychologie et de la psychanalyse Annick Ohayon ou encore pour Didier Pleux, Françoise Dolto n'a jamais défendu la pédophilie<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Selon l'historien Jean Bérard également, Dolto conteste les positions pro-pédophilie et son but en est distinct<ref name="Bérard">Modèle:Article</ref>. Si elle veut réviser la loi de l'époque, c'est parce qu'elle s'oppose à la famille définie comme traditionnelle et à l'exercice de l'autorité qui s'y déroule : pour elle, l’initiation sexuelle Modèle:Cita<ref name="extraits">Extraits d’une lettre de Françoise Dolto, Modèle:Date-, cité in Recherches (1979, 84-86) dans Modèle:Article.</ref>, elle propose Modèle:Citation<ref name="extraits"/>. Dolto attend également de la loi fasse du non respect du consentement, un délit, et que le viol soit considéré comme un crime, quelles qu'en soient les victimes, hétérosexuelles comme homosexuelles<ref name="Bérard"/>. Sa position indique que s'opposer aux positions pédophiles n'empêche pas une réflexion sur le caractère arbitraire de la majorité sexuelle, reflexion menée au sein de la cause des enfants<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="Bérard"/>.

Sur l'inceste et les femmes et enfants battus

Les critiques à l'encontre de Françoise Dolto resurgissent début janvier 2020, à l'occasion de l'affaire Matzneff. Le Canard enchaîné rapporte ainsi les propos d'une interview parue en novembre 1979 dans le journal Choisir la cause des femmes de Gisèle Halimi, au cours de laquelle, interrogée sur des cas de viols incestueux, Dolto répond : Modèle:Citation, avant de minimiser la responsabilité du père en d'affirmant : Modèle:Cita. Puis, interrogée sur la réponse qu'elle donnerait à une femme ayant été, petite fille, victime d'un inceste, Dolto affirme qu'elle lui dirait ceci : Modèle:Cita Elle ajoute que cela entraîne un traumatisme qui Modèle:Cita. Dolto développe ainsi cette affirmation : Modèle:Cita<ref>Lire l'entretien complet : https://www.philap.fr/HTML/inconscient-sexuel/Annexes/Dolto_interview_Choisir44_1979_HD.pdf.</ref>,<ref name=Canard>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Interrogée sur la réponse à donner concrètement à un enfant disant qu'il est battu, Dolto affirme qu'il faut lui demander : Modèle:Citation, ce qui amène Le Canard enchainé à l'accuser d'appliquer aux enfants l'accusation infligée aux femmes battues selon laquelle « elles l'ont bien cherché ». L'hebdomadaire satirique cite à nouveau l'interview donnée à Choisir la cause des femmes, dans laquelle elle affirme : Modèle:Citation

Interrogée plus tard sur ces propos, Catherine Dolto affirme qu'il s'agit de Modèle:Cita<ref name=Canard/>.

Selon Claude Halmos, les propos de la psychanalyste sont basées sur une Modèle:Citation qui révèle une difficulté à prendre en compte la réalité des abus sexuels à l'encontre des enfants et des femmes battues, en niant leurs gravité et la souffrance des victimes qu'ils occasionnent. Elle juge cependant malhonnête intellectuellement d'accuser Françoise Dolto de promouvoir la pédophilie. Le discours Modèle:Citation de cet entretien s'explique en partie par un malentendu dû à une mauvaise communication entretenant la confusion entre le conscient et l'inconscient de l'enfant, mais également par une négation des abus sexuels sur mineurs, propres selon elle à la façon de penser des Modèle:Citation Modèle:Incise de cette époque, chez qui en faire admettre la réalité relevait alors Modèle:Citation. De même, son parcours ayant visé à arracher l'enfant du statut de Modèle:Citation, il l'aurait amenée à surestimer sa capacité à s'opposer à un adulte dans une situation de maltraitance Modèle:Incise, et a sous-estimer sa vulnérabilité ainsi que les conséquences de l'emprise exercée par une figure d'autorité. Enfin, en percevant l'adulte commettant l'inceste et le viol comme souffrant lui même, Françoise Dolto témoignerait dans l'interview d'une difficulté à concevoir la perversion, et l'existence d'individus bourreaux qui au contraire jouissent de leur situation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Élisabeth Roudinesco, dans une interview au Monde, affirme qu'il s'agit de Modèle:Cita de la Dolto de la célébrité qui Modèle:Cita en confondant conscient et inconscient, cas particulier et cas général mais que cela représente peu en quantité eu égard à son travail et que cela occulte son apport au domaine de l'enfance en France. Dolto elle-même ne voulait pas que ce soit publié car on lui faisait dire des stupidités. Roudinesco ajoute que ses propos sont manipulés de façon hostile dans les médias. Selon elle, il faut faire un travail critique sur l’œuvre, hors de tout réductionnisme, qu'il soit positif ou négatif<ref>Modèle:Article</ref>, sur ce point, la journaliste Cécile Daumas dans un article de Libération dresse le même constat, une histoire critique reste à écrire<ref>Libération, Modèle:Date-, Daumas Cécile, « Que reste-t-il du cas Dolto ? », Modèle:Lire en ligne.</ref>.

Sur la télépathie

Dolto affirmait, en se basant sur son expérience, que les enfants sont télépathes, particulièrement au sein du duo mère-nourrisson<ref group=N> « La télépathie entre la mère et l’enfant est bien connue de toutes les mamans. Prenons une femme qui dort très bien. Il suffit que son bébé remue dans la chambre voisine, elle l’entend, alors qu’aucun autre bruit ne l’alerte. Beaucoup de mères parlent à leur fœtus et elles ont raison. »</ref>.

Dans son livre, Lorsque l’enfant paraît, Tome 3, publié chez Seuil en 1979, Françoise Dolto soutient la thèse que certains enfants sont télépathes et voyants, prenant l'exemple d'une petite fille rencontrée dans un train devinant un adultère<ref group=N> Il y a des enfants qui sont télépathes et voyants : je connais une petite fille qui, dans un train, un jour qu’une dame venait d’expliquer qu’elle allait voir son mari, a dit tout haut : ‘Mais, ce n’est pas vrai ! Son mari, il n’est pas là. Elle va voir un autre monsieur, et elle ne le dit pas à son mari.’ La dame est devenue toute rouge…</ref>. Six ans plus tard, dans son livre, La cause des enfants, publié chez Robert Laffont en 1985, elle affirme que ce sont les enfants autistes qui sont télépathes, prenant exactement le même exemple d'une petite fille dans un train<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Selon Jean-François de Sauverzac dans Françoise Dolto : Itinéraire d'une psychanalyse, elle considère les enfants autistes comme doués d'une capacités de télépathie que les adultes ont perdue<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

La chercheuse en psychopathologie fondamentale, Leda Fischer Bernardino, dans son article sur la clinique des relations entre bébés et parents à travers les études sur la télépathie, cite Dolto, qui s'est prononcée sur les questions de savoir pourquoi alors que le bébé est dans un état primitif par rapport au langage, il est sensible à ce qui arrive aux parents et réceptif aux paroles de l'analyste, s'agit-il d'un effet sur lui ou une conséquence de ce qui arrive à ses parents ; tout comme Freud s'est intéressé à la télépathie<ref group=N>Freud traite notamment de la transmission télépathique, dont il donne quelques exemples qui l'ont troublé, dans la trentième conférence : « Rêve et occultisme » des Nouvelles Conférences d'introduction à la psychanalyse (1933).</ref> Modèle:Incise mais en tant qu'échanges inconscients, cela permet de mettre en évidence que mère et enfants partagent des processus mentaux du fait de la proximité de leur lien, le développement psychique du nourrisson se faisant à partir de la mère, et étant au seuil du langage, il développe une réceptivité particulière à l'inconscient de celle-ci, l'inconscient étant le discours de l'Autre, tel que Lacan l'a mis en évidence<ref>Modèle:Article.</ref>.

Sur l'autisme

Modèle:Article connexe D'après la psychanalyste Laurence Darcourt, Françoise Dolto Modèle:Citation<ref name="Darcourt">Modèle:Ouvrage.</ref> ; Dolto attribue par ailleurs la cause de l'autisme à une Modèle:Citation, dans 100 % des cas<ref name="Darcourt"/>.

Pleux<ref name="Pleux118">Modèle:Ouvrage.</ref>, Bishop et Swendsen<ref name="BishopSwendsen"/>, de même que le chercheur postdoctoral Richard Bates (sur le média Slate en 2018<ref name="Bates">Modèle:Lien web ; voir aussi la thèse de Richard Bates : Psychoanalysis and child-rearing in twentieth-century France: the career of Françoise Dolto, décembre 2017.</ref> puis dans un article scientifique publié en 2020<ref>Modèle:Article.</ref>) estiment que Françoise Dolto est responsable de la perpétuation de méconnaissances relatives à l'autisme, auquel elle déniait la moindre cause biologique. Bishop et Swendsen soulignent que Dolto a soutenu l'hypothèse de la mère réfrigérateur (ou mère toxique), désormais scientifiquement invalidée, qui rendait la mère responsable du développement de l'autisme chez l'enfant<ref name="BishopSwendsen"/>. Richard Bates note que Modèle:Citation<ref name="Bates"/>. Bates estime que les opinions de Françoise Dolto ont contribué à faire culpabiliser de nombreuses mères françaises d'enfants autistes<ref name="Bates"/>. Pleux note, de même, que de nombreux centres d'accueil pour enfants autistes continuent, en 2008, à accorder du crédit aux idées de Dolto à propos de l'autisme<ref name="Pleux118"/>.

Modèle:Section à recycler Plusieurs psychanalystes se sont exprimés pour défendre Dolto, dont Jean-Pierre Winter, qui déclare « On a cru que Dolto les culpabilisait [les parents], alors qu'elle leur disait "ce n'est pas de votre faute, c'est de votre fait". » ; ainsi que le psychanalyste jungien Willy Baral, qui soutient dans la presse que Françoise Dolto « a humanisé les liens avec les enfants autistes »<ref>https://www.psychologies.com/Therapies/Toutes-les-therapies/Therapeutes/Articles-et-Dossiers/La-vraie-Francoise-Dolto-par-ceux-qui-l-ont-connue / consulté le 20 mai 2021.</ref>. Pour le psychanalyste français Bernard Golse, qui s'exprime aussi dans la presse, bien que « plus personne ne dit "que l'autisme est une maladie psychique pure". La pluralité des facteurs en cause rend le message de la pédopsychiatre un peu moins percutant. Mais alors que les jeunes parents sont de plus en plus préoccupés par l’éducation, [...], la parole de Françoise Dolto demeure une référence »<ref>https://www.caminteresse.fr/culture/la-psychanalyste-francoise-dolto-a-fait-de-lenfant-une-personne-11117306/ consulté le 20 mai 2021.</ref>. Dans l'éditorial intitulé « Dolto, reviens !» d'un dossier de La revue lacanienne consacré en 2013 à « L'autisme », le psychanalyste Charles Melman commence par cette constatation : Modèle:Citation<ref name="Melman">Modèle:Article</ref>. En suivant des séances avec des bébés « à potentialité autistique » atteints de bronchiolites à répétition, et sensible au fait que l'intervention du soignant (Marie-Christine Laznik), Modèle:Citation<ref name="Melman"/>, Melman évoque comment Modèle:Citation<ref name="Melman"/>. Il ajoute : Modèle:Citation<ref name="Melman"/>.

Hommages

Fichier:Paris 13e - Rue Françoise-Dolto - plaque.JPG
Plaque de la rue Françoise-Dolto à Paris.

Une salle de cours du nouveau pavillon Théodule Ribot de la faculté de psychologie de l'Université de Strasbourg porte son nom en hommage depuis 2009.

En France, en 2015, Modèle:Nombre scolaires portent son nom<ref>Modèle:Lien web.</ref>, tel que les collèges Françoise-Dolto à Nogent (Haute-Marne), à L'Aigle (Orne) ou à Pacé (Ille-et-Vilaine) et au moins une école maternelle à Courbevoie.

Des rues portent son nom dans plusieurs villes, dont Belfort, Hem, Poitiers, La Rochelle et Paris.

Œuvres

Ouvrages

Émissions de radio

Annexes

Bibliographie

(Par ordre alphabétique)

Bibliographie critique

  • Guy Baret, Comment rater l’éducation de son enfant avec Françoise Dolto. Éd. Ramsay, 2003.
  • Sabine Gritt Un fœtus mal léché. Trois ans avec Dolto., éditions sciences humaines, 2015.
  • Le livre noir de la psychanalyse. Vivre, penser et aller mieux sans Freud. Modèle:Lang Catherine Meyer, édition Les Arènes, Paris, 2005.
  • Didier Pleux :
    • Génération Dolto, éditions Odile Jacob, Paris, 2008 ;
    • La Déraison pure : Dolto entre Freud et Pétain, préf. de Michel Onfray, Paris, Éditions Autrement, 2013, Modèle:Nb p. Modèle:ISBN Modèle:Coll. ;
    • La Révolution du divan : pour une psychologie existentielle. Éditions Odile Jacob, 2015.
  • Modèle:Ouvrage

Audio

Vidéo

  • Françoise Dolto, trois films documentaires d'Élisabeth Coronel et Arnaud de Mezamat (à l'origine diffusés sur Modèle:Nobr) ; édition DVD Abacaris Films & Gallimard, 2005, avec en complément Maud Mannoni, évocations. La Modèle:1re de ces trois films (1994) reçoit le Grand Prix de l'Académie Charles-Cros en 1997. Le livret contient en outre une bibliographie commentée de l’œuvre de Françoise Dolto, des ouvrages qu'elle a préfacés, ainsi que des ouvrages qui lui sont consacrés.
    • Tu as choisi de naître ;
    • Parler vrai ;
    • N'ayez pas peur.
  • Les grands entretiens de Bernard Pivot, Françoise Dolto, coédition Gallimard et INA, 1987.
  • Modèle:DVDBibliographie
  • Françoise Dolto parle… :
    • de la psychanalyse ; (avec la participation du psychanalyste Georges Juttner),
    • de l'origine ; (avec la participation de la psychanalyste Michèle Montrelay),
    • de l'éducation ; (avec la participation de Fabienne d'Ortoli et Michel Amram),

Trois films documentaires produits et réalisés par Arnaud de Mezamat, Abacaris films, pour Modèle:Nobr, 2008. Édition DVD Abacaris Films, 2012, Modèle:Coll..

Bande-dessinée

  • Séverine Vidal et Abellán Jaraba, L’Onde Dolto, Paris, Seuil Delcourt, 2019, 2 t.

Articles connexes

Liens externes

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Bases de données et dictionnaires

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Notes et références

Notes

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