Hypatie
Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2
Hypatie (en grec ancien Modèle:Grec ancien), née entre 355 et 370 selon les sources et assassinée par des chrétiens fanatiques Modèle:Nobr, est une philosophe néoplatonicienne, astronome et mathématicienne grecque d'Alexandrie. Femme de lettres et de sciences, elle est à la tête de l'école néoplatonicienne d'Alexandrie, au sein de laquelle elle enseigne la philosophie et l'astronomie. C'est la première mathématicienne dont la vie est bien documentée.
Hypatie est reconnue de son vivant pour être une professeure de renom et une sage conseillère. La seule source listant ses œuvres, la Souda, lui attribue un commentaire sur les Arithmétiques de Diophante d'Alexandrie, qui aurait peut-être partiellement survécu en s'incorporant au texte original de Diophante parvenu jusqu'à nous, et un autre, perdu, sur le traité d'Apollonios de Perga portant sur les sections coniques. Elle participe par ailleurs au commentaire ou à l'édition de l'Almageste de Ptolémée par son père. Elle a également instruit d'autres philosophes dans l'art de construire des astrolabes et des hydromètres.
Bien que non chrétienne, Hypatie est connue pour sa tolérance à l'égard des premiers chrétiens. Elle enseigne ainsi à de nombreux étudiants chrétiens, dont Synésios de Cyrène, futur évêque de Ptolémaïs. Jusqu'à la fin de sa vie, Hypatie conseille Oreste, alors préfet d'Égypte, qui est en conflit ouvert avec Cyrille, évêque d'Alexandrie. Des rumeurs colportant qu'elle entretient le conflit entre Oreste et Cyrille poussent une foule de moines chrétiens, en Modèle:Date-, à l'assassiner, à la démembrer et à brûler son corps. Ils sont notamment incités à tuer Hypatie par un meneur spirituel nommé Pierre, sous l'influence de Cyrille d'Alexandrie.
Sa mort sous les coups des Chrétiens choque l'Empire et fait d'elle une « martyre de la philosophie », menant les futurs néoplatoniciens comme Damascios à devenir de fervents opposants au christianisme. Pendant le Moyen Âge, le symbole d'Hypatie est récupéré et déformé pour en faire une incarnation des vertus chrétiennes ; elle pourrait être à l'origine de la légende de Catherine d'Alexandrie.
Pendant le siècle des Lumières, elle redevient un symbole de l'opposition au catholicisme. Elle intègre la littérature européenne sous l'impulsion de Charles Kingsley en 1853, qui rédige un ouvrage romancé sur la vie de la mathématicienne, puis, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, elle devient une icône du mouvement pour les droits des femmes et du féminisme.
Plusieurs descriptions associent sa mort à l'incendie de la grande bibliothèque d'Alexandrie ; les faits démontrent cependant que les deux événements sont distincts.
Biographie
Éducation
HypatieModèle:Note est la fille du mathématicien Théon d'Alexandrie (env. 335 - env. 405)<ref name="Ockham">Modèle:Lien web.</ref>. Rien n'est actuellement connu au sujet de sa mère, qui n'est jamais mentionnée dans les sources existantesModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Concernant l'existence éventuelle de frères ou de sœurs, Athanasios est seul frère d'Hypatie positivement connu<ref>Modèle:Article</ref>. Cependant, Théon a écrit sur son commentaire de l’Almageste de Ptolémée, au livre IV, que son travail était dédié à un individu nommé Epiphanius, auquel il s'adresse par la formule « mon cher fils »Modèle:Sfn, laissant supposer que ce dernier pourrait être aussi un frère d'HypatieModèle:Sfn. Toutefois, le mot grec qu'utilise Théon (Modèle:Lang) ne signifie pas uniquement « fils » au sens biologique du terme, mais peut aussi s'utiliser dans le cadre d'une relation intime, semblable à une relation père-filsModèle:Sfn.
La date exacte de la naissance d'Hypatie est encore débattue, mais les sources s'accordent sur la possibilité qu'elle soit née entre 350 et 370Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. De nombreux universitaires se rangent à l'avis de Richard Hoche, qui suggère qu'elle est née aux alentours de 370. D'après la Souda, elle vit sous le règne de l'empereur Flavius Arcadius. Richard Hoche précise que la description faite par Damascios, qui souligne sa beauté physique, correspond à celle d'une femme d'une trentaine d'années, et arrive de ce fait à remonter à la date de naissance approximative d'HypatieModèle:Sfn,Modèle:Sfn. A contrario, les théories qui privilégient une naissance au début des années 350 s'appuient sur les écrits de Jean Malalas, qui indique qu'elle est âgée lors de sa mort en 415<ref>J. C. Wensdorf (1747-1748) et S. Wolf (1879), cités par Modèle:Harvsp.</ref>,Modèle:Sfn. Robert Penella indique que les théories sur sa date de naissance ne reposent que sur des indices faibles, et que cette date devrait être considérée comme inconnueModèle:Sfn.
Un modèle probabiliste pour sa date de naissance a également été proposé, fournissant comme année la plus probable 355 (avec environ 14,5 % de probabilité), et - plus généralement - entre 350 et 360 (avec environ 90 % de chance)<ref>Modèle:Article.</ref>.
Théon, son père, est à la tête d'une école dénommée « Mouseion », dont le nom est un hommage à l'ancien Mouseîon d'Alexandrie de l'époque hellénistiqueModèle:Sfn. L'école dirigée par Théon est jugée sélective, de haute renommée et de doctrine conservatriceModèle:Sfn. Ainsi, Théon rejette les enseignements de Jamblique et s'attache à enseigner un néoplatonisme plotinien purModèle:Sfn.
Aucune source n'indique clairement qu'Hypatie ait jamais quitté Alexandrie ; un passage équivoque de la Souda<ref group="Note">« Modèle:Lang », signifiant que « les dirigeants de la ville allaient la saluer », soit « comme (lors de son séjour) à Athènes », soit plus vraisemblablement « comme cela se faisait Modèle:Incise à Athènes » Modèle:Harv.</ref> a autrefois été interprété comme une indication d'un possible séjour à Athènes, mais même si cette interprétation était exacte, elle indiquerait qu'Hypatie était déjà célèbre lors de ce séjourModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Cette information reste présente dans certaines notices biographiques romancées affirmant que Théon l'aurait envoyée étudier en Italie et à AthènesModèle:Sfn, auprès de Plutarque d'Athènes et de sa fille Asclépigénie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Carrière
Les ouvrages écrits par Hypatie dont les titres nous sont parvenus concernent les mathématiques et l'astronomie. S'inscrivant comme son père dans le cadre de l'École néoplatonicienne d'Alexandrie, une branche du mouvement néoplatonicien développée au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, elle rejette elle aussi les enseignements de Jamblique et privilégie le néoplatonisme original formulé par PlotinModèle:Sfn. Alexandrie est perçue à cette époque comme la deuxième capitale philosophique mondiale du monde gréco-romain après AthènesModèle:Sfn. Hypatie enseigne les mathématiques et la philosophie à des étudiants de toute la zone méditerranéenne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, dont des païens, des chrétiens et des étrangers, pour lesquels elle conçoit notamment des manuels à but pédagogique<ref name="Jaccottet">Modèle:Harvsp.</ref>. D'après l'historien et néoplatonicien Damascios (né vers l'an 460 et mort après 537), elle donne des conférences sur les écrits de Platon et d'AristoteModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il précise par ailleurs qu'elle arpente les rues d'Alexandrie vêtue d'un himation, et donne des conférences publiques improviséesModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Deux formes principales du néoplatonisme sont enseignées à Alexandrie à la fin du quatrième siècleModèle:Sfn. La première est le néoplatonisme religieux enseigné au Sérapéum d'Alexandrie, qui est fortement influencé par les enseignements de JambliqueModèle:Sfn. La seconde forme de néoplatonisme est plus modérée et moins polémique, et repose sur les écrits de Plotin ; c'est ce type d'enseignement qui a les préférences d'Hypatie et de son père ThéonModèle:Sfn. Bien qu'Hypatie ne soit pas de religion chrétienne, elle montre un grand esprit de tolérance envers ces derniersModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Ses étudiants identifiés sont d'ailleurs chrétiensModèle:Sfn, à l'image de Synésios de CyrèneModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn, qui devient par la suite évêque de Ptolémaïs (actuellement situé dans l'est de la Libye) en 410Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Après avoir suivi les enseignements d'Hypatie, il continue à échanger des lettres avec son ancienne professeureModèle:Sfn,Modèle:Sfn, dont sept adressées par lui à Hypatie ont survécuModèle:Sfn ; il la mentionne par ailleurs dans des lettres adressées à d'autres personnages. Ces lettres sont les principales sources d'informations concernant la carrière d'HypatieModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Personnalité
Damascios décrit Hypatie comme une femme « extrêmement belle et gracieuse »Modèle:Sfn mais rien de plus n'est connu de son apparence physique et aucune description de la philosophe n'a survécuModèle:Sfn. L'historien chrétien Socrate le Scolastique, contemporain d'Hypatie, ne s'intéresse pas à ses traits physiques mais offre une description de sa personnalité dans son Histoire EcclésiastiqueModèle:Sfn :Modèle:Commentaire biblio
Damascios note qu'Hypatie est restée vierge toute sa vieModèle:Sfn et que, lorsque l'un des hommes venu pour entendre ses enseignements tente de la séduire, elle s'efforce d'apaiser sa convoitise en lui jouant de la lyreModèle:Sfn,Modèle:Sfn. L'usage de la musique pour soulager les pulsions sexuelles est un « remède » décrit par PythagoreModèle:Sfn, ce dernier affirmant que, lorsqu'il rencontre des jeunes hommes ivres essayant de pénétrer dans la maison d'une femme vertueuse, il chante une mélodie solennelle avec de longs spondées et qu'alors la rage virile des garçons est répriméeModèle:Sfn. Quand l'homme continue malgré tout ses avances, elle le rejette catégoriquementModèle:Sfn,Modèle:Sfn, lui montrant du sang qu'elle dit venir de ses règles menstruelles et déclare : Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Damascios relate ensuite que les jeunes hommes sont alors si traumatisés par cette expérience qu'ils abandonnent leurs avances immédiatementModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Michael A. B. Deakin émet l'hypothèse que les règles d'Hypatie sont une preuve de son célibat, puisqu'à cette époque, la ménarche arrive généralement à l'âge où les femmes se marient et que, la grossesse et l'allaitement inhibant l'ovulation, en l'absence de méthode fiable de contraception la menstruation était en fait un événement relativement rareModèle:Sfn.
Assassinat
Contexte
Entre l'an 382 et l'an 412, l'évêque d'Alexandrie est Théophile d'Alexandrie, qui est farouchement opposé à l'enseignement du néoplatonisme de JambliqueModèle:Sfn et qui ordonne en 391 de faire démolir le SerapeumModèle:Sfn. Dans le même temps, il n'agit pas à l'encontre de l'école dirigée par Hypatie et semble la considérer dans un premier temps comme une alliéeModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Effectivement, Théophile s'est assuré du soutien d'un des principaux élèves d'Hypatie, Synésios de CyrèneModèle:Sfn, qui décrit dans ses lettres l'amour et l'admiration qu'il porte à ThéophileModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Théophile n'intervient donc pas dans les relations étroites établies entre Hypatie et les préfets romains ou d'autres hommes politiques de premier planModèle:Sfn. Il en résulte qu'Hypatie, très populaire auprès du peuple d'Alexandrie, peut disposer d'une influence politique majeureModèle:Sfn.
Théophile meurt de façon inattendue en 412Modèle:Sfn. Il est alors en train de former son neveu, Cyrille d'Alexandrie, mais ne l'a pas encore nommé officiellement comme successeurModèle:Sfn. Une violente lutte de pouvoir s'engage alors pour savoir qui dirigera le diocèse entre Cyrille et son rival TimothéeModèle:Sfn. Cyrille l'emporte finalement et fait immédiatement punir sévèrement ceux qui ont pris le parti de Timothée ; puis, il fait fermer les églises gérées par les soutiens de Timothée, les novatianistes, et confisque toutes leurs propriétésModèle:Sfn. L'école d'Hypatie semble avoir immédiatement suscité la méfiance du nouvel évêqueModèle:Sfn,Modèle:Sfn, notamment du fait que Synésios de Cyrène, l'élève d'Hypatie qui entretient une large correspondance avec de nombreux acteurs importants à Alexandrie, n'ait écrit qu'une seule lettre à Cyrille, dans laquelle il lui indique qu'en tant que jeune évêque, il peut être inexpérimenté et dans l'erreurModèle:Sfn. Dans une lettre adressée à Hypatie en 413, Synésios demande d'intercéder en faveur de deux individus impliqués dans des litiges d'ordre civil à AlexandrieModèle:Sfn,Modèle:Sfn, déclarant à propos de la philosophe : Modèle:CitationModèle:Sfn. Il indique aussi dans sa lettre qu'elle lui a enseigné qu'un philosophe néoplatonicien devait introduire les plus hautes valeurs morales au sein de la vie politique, et qu'elle doit agir pour le bien de ses concitoyensModèle:Sfn.
En 414, l'évêque Cyrille fait fermer toutes les synagogues d'Alexandrie, fait confisquer toutes les propriétés appartenant aux Juifs, et fait chasser ces derniers de la villeModèle:Sfn. Oreste, préfet romain d'Alexandrie et ami proche d'HypatieModèle:Sfn,Modèle:Sfn, récemment converti au christianismeModèle:Sfn,Modèle:Sfn, est choqué par les actions de Cyrille et envoie un rapport cinglant à l'empereurModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le conflit est alors ouvert entre Cyrille et Oreste, et une émeute éclate en ville, au sein de laquelle les parabolanes, un groupe de dévots chrétiens sous l'autorité de Cyrille, tentent d'assassiner OresteModèle:Sfn. En représailles, Oreste fait arrêter Ammonius, le moine qui a suscité l'émeute, et le torture à mort publiquementModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Cyrille tente de proclamer ce moine martyrModèle:Sfn,Modèle:Sfn mais les chrétiens d'Alexandrie sont écœurés du comportement de l'évêque, car ils considèrent qu'un martyr est un chrétien qui meurt pour sa foi et non un criminel qui a provoqué une émeute et tenté d'assassiner un gouverneurModèle:Sfn. Des chrétiens d'Alexandrie ayant un poids politique important interviennent pour contraindre Oreste et Cyrille à une trêveModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Durant les négociations, Oreste fait fréquemment appel à Hypatie pour bénéficier de ses conseilsModèle:Sfn,Modèle:Sfn, notamment parce qu'elle entretient de bonnes relations à la fois avec les chrétiens et les non-chrétiens, parce qu'elle n'est pas intervenue dans les précédentes phases du conflit, mais aussi parce qu'elle bénéficie d'une réputation irréprochable de sage conseillèreModèle:Sfn.
Malgré la grande popularité dont jouit Hypatie, Cyrille et ses alliés tentent de la discréditer et de saper sa réputationModèle:Sfn. Socrate le Scolastique mentionne ainsi que des rumeurs accusent Hypatie d'empêcher Oreste de se réconcilier avec CyrilleModèle:Sfn. Des traces des rumeurs qui se répandent alors au sein de la population chrétienne d'Alexandrie se retrouvent dans les écrits de l'évêque copte Jean de Nikiou, au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, qui les reprend dans sa ChroniqueModèle:Sfn, où il accuse Hypatie de pratiques « sataniques » et d'avoir intentionnellement entravé l'influence de l'Église en manipulant Oreste<ref>Jean de Nikiou, trad. anglaise : Chronicle, 84, Modèle:Pp. {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref name="University of Chicago">Modèle:Lien web.</ref> :
Description de l'assassinat
En 415, elle est assassinée par les hommes de main de Cyrille, les parabalani<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> (Modèle:Grec ancien), incités au meurtre par un religieux chrétien nommé Pierre. Socrate le Scolastique, historiographe chrétien de langue grecque, est l'une des principales sources permettant de décrire l'assassinat d'Hypatie. Socrate le Scolastique<ref name="SlS">Histoire ecclésiastique (vers 440), VII, 13-15. (lire en ligne).</ref> relate ainsi les faits dans son Histoire ecclésiastiqueModèle:Sfn, (vers 440) : Modèle:Citation bloc
Interprétations
Socrate le Scolastique présente le meurtre d'Hypatie comme un assassinat politique et ne mentionne pas de lien de cause à effet entre sa mort et le fait qu'elle ne soit pas chrétienneModèle:Sfn. Ainsi, il indique qu'Hypatie Modèle:Citation. Socrate le Scolastique condamne ouvertement les actes des hommes qui ont lynché Hypatie et déclare que Modèle:Citation
Pour les historiens modernes, la mort d'Hypatie est attribuée à la jalousie de l'évêque CyrilleModèle:Sfn. Elle est considérée comme un dommage collatéral dans la lutte de pouvoir qui oppose Cyrille à Oreste, et sa mort est une manifestation violente des tourments qui frappent Alexandrie à cette époqueModèle:Sfn. Le niveau d'implication directe de Cyrille dans cette tuerie est encore l'objet de débats entre historiensModèle:Sfn. Toutefois, la plupart des historiens considèrent qu'il est au moins au courant du projet d'assassinat d'Hypatie et seule une petite minorité d'entre eux pense encore qu'il n'est pas du tout impliquéModèle:Sfn.
Conséquences
La mort violente d'Hypatie crée une onde de choc dans tout l'EmpireModèle:Sfn,Modèle:Sfn puisque, depuis des siècles, les philosophes sont considérés comme intouchables et détachés des violences qui éclatent dans les cités romainesModèle:Sfn. Le meurtre sauvage d'une femme philosophe seule par un groupe d'hommes armés est perçu comme Modèle:CitationModèle:Sfn. Bien qu'aucune preuve matérielle concrète reliant directement le meurtre d'Hypatie à Cyrille n'ait pu être découverteModèle:Sfn, il est largement partagé au sein de la population que l'évêque en est à l'origine et a donné les ordres d'exécutionModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Parmi ceux qui pensent que Cyrille n'a pas ordonné l'assassinat, il est tout de même évident que la campagne de dénigrement menée à l'encontre d'Hypatie a largement inspiré les auteurs de la tuerie. Le Conseil d'Alexandrie est alerté des agissements de Cyrille et envoie un ambassadeur à Constantinople, pour prévenir l'ensemble des évêques orientauxModèle:Sfn. Les conseillers de Théodose II lancent une enquête pour déterminer le rôle exact de Cyrille dans le meurtreModèle:Sfn.
À la suite de l'enquête, les parabalani sont retirés de l'autorité directe de Cyrille, et sont placés sous l'autorité d'OresteModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Cyrille ne réussit à échapper à une punition plus grave qu'en soudoyant un des fonctionnaires de Théodose IIModèle:Sfn. L'historien Edward J. Watts affirme que le meurtre d'Hypatie est le point de non-retour dans la quête de pouvoir politique qui anime Cyrille, en vue de prendre le contrôle d'AlexandrieModèle:Sfn. Il note par ailleurs qu'Hypatie est un point de convergence qui permet aux soutiens d'Oreste de s'accorder, notamment dans leur union pour s'opposer à Cyrille. À sa disparition, l'opposition à Cyrille se diviseModèle:Sfn. Deux ans après les faits, Cyrille contourne la loi plaçant les parabalani sous le contrôle d'Oreste et, au début des années 420, il obtient le pouvoir dont il rêvait en prenant la tête du Conseil d'AlexandrieModèle:Sfn.
Positionnement de l'Église catholique et de l'Église orthodoxe
Cyrille d'Alexandrie est reconnu comme Saint par les orthodoxes et les catholiques, et il est fêté respectivement les 9<ref>Modèle:Lien web.</ref> et 27 juin<ref name="NOMINIS">Modèle:Lien web.</ref>. Il est proclamé docteur de l'Église en 1882 par le pape Léon XIII<ref name="NOMINIS" />.
Dans une audience du Modèle:Date, Benoît XVI rend hommage à Cyrille d'Alexandrie, pour lequel il déclare : Modèle:Citation.
Travaux
Les chercheurs modernes attribuent à Hypatie la rédaction de commentaires sur des œuvres de grands mathématiciens, notamment un commentaire sur les Arithmétiques de Diophante et sur les Sections coniques d’Apollonios de Perga. Elle était par ailleurs capable de construire divers instruments scientifiques.
Écrits
Hypatie est décrite comme un génie universel<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, mais elle est probablement davantage une enseignante et une commentatrice qu'une innovatriceModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Aucune preuve ne permet d’affirmer qu'elle ait publié des travaux indépendants sur la philosophieModèle:Sfn, ou réalisé des découvertes mathématiques importantesModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. À son époque, les érudits préservent les œuvres mathématiques classiques et les commentent pour développer leurs arguments, plutôt que de publier des travaux originauxModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il est également suggéré que la fermeture du Mouseion et la destruction du Serapeum aient pu conduire Hypatie et son père à concentrer leurs efforts sur la préservation des livres mathématiques fondateurs, afin de permettre qu'ils restent accessibles à leurs étudiantsModèle:Sfn. La Souda affirme que tous les écrits d'Hypatie sont perdusModèle:Sfn ; des recherches modernes ont cependant identifié plusieurs œuvres pouvant avoir été écrites de sa main, sans toujours s'accorder sur les identifications de ces dernières et le degré de probabilité qu'Hypatie en soit l'auteure<ref group="Note">M. E. Waithe considère par exemple ainsi comme acquis qu'Hypatie est l'auteur du commentaire sur le livre III de l’Almageste, ce qui est considéré comme seulement hypothétique par d'autres auteurs.</ref>. Elle écrit en grec, qui est la langue parlée par les personnes les plus instruites en Méditerranée orientale à cette époqueModèle:Sfn. Dans l'Antiquité classique, l'astronomie est considérée comme essentiellement mathématiqueModèle:Sfn. Par ailleurs, aucune distinction n'est faite entre les mathématiques et la numérologie ou l'astronomie et l'astrologieModèle:Sfn.
Édition des travaux d'autres auteurs
Son père mentionne son travail dans le titre de son commentaire sur le livre III de l’Almageste de Ptolémée, traduit Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn ou « la recension de ma fille-philosophe Hypatie ». Il n'est toutefois pas établi clairement si elle est l'éditrice et la correctrice du travail de son père, ou si elle est réellement l'auteure d'une partie des travauxModèle:Sfn,Modèle:Sfn : en se basant sur l'analyse des titres des autres commentaires de Théon, et d'autres titres similaires de la même période, des chercheurs ont conclu qu'Hypatie a corrigé, non pas le commentaire de son père, mais le texte de l'Almageste lui-mêmeModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Sa contribution est supposée être une méthode améliorée pour les algorithmes de division posée nécessaires pour le calcul astronomiqueModèle:Sfn. Le modèle de Ptolémée de l'Univers était géocentriqueModèle:Sfn. Dans l'Almageste, Ptolémée propose un problème de division pour calculer le nombre de degrés parcourus par le Soleil en un seul jour pendant qu'il tourne autour de la TerreModèle:Sfn. Dans ses premiers commentaires, Théon a essayé d'améliorer le calcul de division de PtoléméeModèle:Sfn. Dans le texte édité par Hypatie, une méthode tabulaire est détailléeModèle:Sfn. Cette méthode pourrait être la « table astronomique » que les sources historiques attribuent à HypatieModèle:Sfn. Elle aurait également participé à l’édition des Canons astronomiques de Ptolémée<ref name="Jaccottet"/>.
Selon certains auteurs non spécialisés, Hypatie aurait assisté son père pour son édition des Éléments d'Euclide<ref name="University of Chicago"/> (devenue la plus répandue du texte durant des sièclesModèle:Sfn,Modèle:Sfn) ; mais cette information n'est pas étayée par les sources historiques et n'est pas mentionnée dans les ouvrages spécialisés.
Travaux indépendants
Hypatie rédige un commentaire sur les Arithmétiques, œuvre en treize volumes de Diophante écrite aux environs de l'an 250Modèle:Sfn,<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. Il contient plus de cent problèmes mathématiques, pour lesquels des solutions sont proposées en utilisant l'algèbreModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Ce commentaire est longtemps cru perduModèle:Sfn, mais l'historien des sciences français du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Paul Tannery déduit que des parties ont en fait survécu, interpolées au sein du texte original de DiophanteModèle:Sfn,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, dont seuls les volumes 1 à 6 ont survécuModèle:Sfn. Le mathématicien et historien Thomas Heath publie la première traduction anglaise de la partie conservée de l'Arithmetica en 1885Modèle:Sfn. Heath défend l'idée que le texte de l'Arithmetica qui a survécu est en fait rédigé par Hypatie, pour aider ses étudiantsModèle:Sfn. Elle décrit un algorithme inhabituel pour la division (dans le système sexagésimal alors utilisé), permettant aux historiens de relever les parties du texte écrites par HypatieModèle:Sfn. Une partie de son traité Sur le Canon Astronomique de Diophante est retrouvée dans la bibliothèque du Vatican au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lynn M. Oser, Women in Mathematics, Cambridge, 1974, Modèle:P. : Modèle:Citation Modèle:Google Livres.</ref>.
Hypatie écrit par ailleurs un commentaire du traité d'Apollonios de Perga sur les sections coniques<ref name=":0" /> qui a depuis disparuModèle:Sfn. Elle crée également un Canon astronomique<ref name=":0" />, un ensemble de tables décrivant les mouvements des corps célestesModèle:Sfn. Il est supposé être soit une nouvelle édition des Tables manuelles de Ptolémée, soit le commentaire susmentionné de son AlmagesteModèle:Sfn. Un haut degré d'habileté mathématique est requis pour être capable de commenter les mathématiques avancées d'Apollonius dans son Canon astronomique ; pour cette raison, la plupart des chercheurs aujourd'hui reconnaissent qu'Hypatie a nécessairement été parmi les plus grands mathématiciens de son tempsModèle:Sfn.
Instruments scientifiques
Une des lettres de Synésios de Cyrène<ref>Discours à Paionios (lire sur Remacle).</ref> précise qu'Hypatie lui a enseigné comment construire un astrolabe planisphérique en argent, afin de l'offrir en cadeau à un fonctionnaireModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Un astrolabe est un instrument utilisé pour calculer la date et l'heure en se basant sur les positions des étoiles et des planètesModèle:Sfn,Modèle:SfnModèle:Refconf. Il peut également être utilisé pour prédire l'emplacement des étoiles et des planètes à n'importe quelle dateModèle:Sfn,Modèle:SfnModèle:Refconf. Un « petit astrolabe », ou « astrolabe planisphérique », utilise une projection stéréographique de la sphère céleste pour représenter les cieux sur une surface plane, à l'opposé d'une sphère armillaire, qui a la forme d'un globeModèle:Sfn.
La déclaration faite dans la lettre de Synésios a parfois été mal interprétée, en affirmant qu'Hypatie a inventé l'astrolabe planisphériqueModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn, mais ce type d'astrolabe est connu depuis au moins 500 ans avant la naissance d'HypatieModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Elle a probablement appris à construire un tel astrolabe par son père ThéonModèle:Sfn,Modèle:Sfn, qui lui a consacré un traité. Il est maintenant perdu, mais ses traductions sont supposées avoir transmis le concept théorique de ces astrolabes au monde arabe. Certaines parties du traité peuvent avoir été préservées dans les écrits de Sévère Sebôkht<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les textes de Synésios reflètent la croyance néoplatonicienne selon laquelle la connaissance du divin est accessible à travers l'observation des cieux<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Dans une autre lettre<ref>Synésios, Lettre à la philosophe (Hypatie) (lire en ligne).</ref>, Synésios demande à Hypatie de lui construire un « hydroscope », généralement interprété comme l'instrument appelé de nos jours hydromètre, servant à déterminer la densité ou la gravité spécifique d'un liquideModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. En se basant sur cette demande, il a été affirmé qu'Hypatie avait inventé l'hydromètreModèle:Sfn, mais le soin minutieux avec lequel Synésios décrit l'instrument semble indiquer qu'elle n'en a jamais entendu parlerModèle:Sfn. Synésios semble toutefois confiant sur le fait qu'elle soit capable de le réaliser à partir d'une description verbaleModèle:Sfn.
Ces deux instruments ayant été interprétés de différentes façons, certains vulgarisateurs attribuent à Hypatie l'invention d'autres instruments, dont un destiné au dessalement de l'eau de merModèle:Sfn, un autre pour mesurer le niveau de l'eauModèle:Sfn, ou un planisphère (cité comme distinct de l'astrolabe planisphérique)Modèle:Sfn,<ref>Jill S. Tietjen, Engineering Women: Re-visioning Women's Scientific Achievements and Impacts, p. 2, Modèle:Google Livres.</ref> ; ces diverses attributions sont largement considérées comme faussesModèle:Sfn.
Observations astronomiques
Ari Belenkiy décrit les travaux astronomiques d'Hypatie comme centraux pour les enjeux de la région, se focalisant sur les controverses relatives aux observations de l'équinoxe et aux dates des fêtes, et permettant finalement de mettre en évidence des erreurs dans les travaux de Ptolémée et la nécessité d'observations indépendantes. Dans deux de ses écrits (en 2010 et 2016), Belenkiy propose un paradigme astronomico-calendaire pour le meurtre d'Hypatie. En comparant deux des principales sources sur Hypatie, Socrate le Scolastique et Philostorge, Belenkiy suggère qu'Hypatie effectue des observations équinoxiales en 414-415, à la demande du gouverneur Oreste. Cela peut constituer le test décisif pour déterminer qui a raison dans les conflits sur le jour de Pâques de l'année 414 menés par l'évêque Cyrille contre les communautés locales juives et novatiennes. Le succès d'Hypatie à établir le jour correct de l'équinoxe de printemps peut saper l'autorité de l'église d'Alexandrie au moment de Pâques, puisqu'elle utilise des calculs équinoxiaux basés sur la Syntaxe de Ptolémée (plus couramment connue sous le nom d'Almageste)<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
Héritage et postérité
Elle est la première femme mathématicienne dont la vie soit bien documentéeModèle:Sfn.
Antiquité
Hypatie n'a pas de successeur désigné, ni d'époux, ni de descendance et sa mort subite non seulement laisse son héritage sans protection, mais aussi menace toutes les valeurs et les idéaux qu'elle défendaitModèle:Sfn. Hypatie, qui prône des valeurs de tolérance à l'égard des étudiants chrétiens, et fait preuve de volontarisme pour coopérer avec les dirigeants chrétiens, a espéré que le néoplatonisme et le christianisme puissent co-exister pacifiquement, voire s'enrichir mutuellementModèle:Sfn. Au lieu de cela, sa mort et le faible empressement du gouvernement chrétien à punir les assassins mettent à mal toutes ces valeurs et mènent les partisans de la vision néoplatonicienne, comme Damascios, à considérer que les évêques sont des personnes Modèle:CitationModèle:Sfn. Hypatie devient ainsi une « martyr de la philosophie », et son meurtre mène les philosophes à adopter des attitudes plus identitaires et moins ouvertes aux chrétiensModèle:Sfn.
Peu après le meurtre sauvage d'Hypatie, une lettre falsifiée anti-chrétienne apparait avec son nom en bas de la lettre<ref>Synodicon, c. 216, in iv. tom. Concil. Modèle:P., selon la citation de l’Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, t. 9, chap. XLVII.</ref>. Damascios tient à exploiter le scandale de la mort d'Hypatie, et en attribue la responsabilité à l'évêque Cyrille et à ses sympathisantsModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Un passage rédigé par Damascios dans sa Vie d'Isidore (aussi appelée Histoire philosophique), et préservé dans la Souda, conclut toutefois que le meurtre d'Hypatie est dû à la jalousie de Cyrille qui voit Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le récit de Damascios sur le meurtre d'Hypatie par les chrétiens est la seule source historique qui attribue directement la responsabilité de la mort de la philosophe à l'évêque CyrilleModèle:Sfn. Dans cette même source, Damascios relativise tout de même les qualités d'Hypatie, en la comparant à son propre professeur Isidore d'Alexandrie, pour lequel il emploie une prose louangeuseModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn, en notant ainsi que Modèle:CitationModèle:Sfn.
Bien que plusieurs descriptions associent son histoire avec l'incendie volontaire de la grande Bibliothèque d'Alexandrie par les premiers chrétiens, les faits historiques démontrent que les deux attaques sont distinctesModèle:Sfn.
Moyen Âge
L'assassinat d'Hypatie ressemble par certains aspects à ceux des martyrs chrétiens, qui ont été trainés dans les rues durant la persécution de Dèce en 250Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. D'autres aspects de la vie d'Hypatie correspondent aussi à l'idéal chrétien, comme sa virginité choisie durant une vie entièreModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Au Haut Moyen Âge, les chrétiens confondent la mort d'Hypatie avec celles des martyrs de DèceModèle:Sfn,Modèle:Sfn et son histoire devient le fondement de la légende de Catherine d'Alexandrie, une martyre vierge décrite comme d'une grande sagesse et très savanteModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Les premiers cultes voués à Sainte Catherine débutent au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, environ trois siècles après la mort d'HypatieModèle:Sfn. L'une des histoires reliée à la légende de cette sainte raconte qu'elle est confrontée à cinquante philosophes païens qui essayent de la convertirModèle:Sfn, mais que, par son éloquence, elle arrive à tous les convertir au christianismeModèle:Sfn. Une autre histoire veut faire croire qu'elle était une élève de l'évêque Athanase d'AlexandrieModèle:Sfn.
Les informations relatives à un possible mariage d'Hypatie sont discutées à partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, et l'on retrouve des traces de ces rumeurs de mariage au sein de la Souda, qui indique qu'elle est Modèle:Citation<ref name="suda">Modèle:Lien web.</ref>. Cependant, Isidore d'Alexandrie est né bien après la mort d'Hypatie, et aucun philosophe contemporain d'Hypatie n'est connu sous ce nom<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le nom d'Hypatie reste une référence évoquant l'intelligence et la sagesse au cours du Moyen Âge. Ainsi, l'intellectuelle Eudocie Makrembolitissa (1021-1096), seconde femme de l'empereur byzantin Constantin X, est décrite par l'historien du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle Nicéphore Grégoras comme une Modèle:CitationModèle:Sfn.
Début de l'époque moderne
L'érudit déiste du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle John Toland utilise, dans la troisième partie de son Tetradymus (1720), le meurtre d'Hypatie comme base pour son pamphlet anti-catholique, Modèle:Citation étrangère<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn (« Hypatie, ou l'histoire d'une femme fort belle, fort vertueuse, fort savante et accomplie à tous égards, qui fut dépecée par le clergé d'Alexandrie pour complaire à l'orgueil, la vanité et la cruauté de l'archevêque, que l'on met couramment au rang, immérité, de saint Cyrille »). Afin de dépeindre la mort d'Hypatie de la manière la plus négative, Toland change l'histoire et invente des éléments qui n'apparaissent dans aucune source antiqueModèle:Sfn,Modèle:Sfn. En 1721, le polémiste chrétien Thomas Lewis prend la défense de Cyrille au travers d'un ouvrage intitulé Modèle:LangModèle:Sfn,Modèle:Sfn (« Histoire d'Hypatie, la très impudente enseignante d'Alexandrie, assassinée et dépecée par la populace, – en défense de saint Cyrille et du clergé d'Alexandrie contre les calomnies du sieur Toland »). Il y rejette le récit de Damascios, qu'il vilipende comme source indigne de confiance, du fait que son auteur est un païen, puis argumente sur le fait que Socrate le Scolastique est un puritain qui a fait preuve à maintes reprises de préjugés contre CyrilleModèle:Sfn.
Hypatie est évoquée dans l’Encyclopédie de Diderot et d'Alembert<ref>Article sur l'Éclectisme.</ref>. Voltaire, dans son Examen important de Milord Bolingbroke ou le tombeau du fanatisme (1736) décrit une Hypatie croyant aux lois de la Nature rationnelle et aux capacités de l'esprit humain libéré des dogmesModèle:Sfn,Modèle:Sfn et décrit sa mort comme un meurtre bestial perpétré par « les dogues tonsurés de Cyrille, suivis d’une troupe de fanatiques »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,Modèle:Sfn. Plus tard, dans une entrée de son Dictionnaire philosophique (1772), Voltaire dépeint de nouveau Hypatie, qu'il décrit comme un génie libre-penseur brutalement tué par des chrétiens ignorantsModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. La majeure partie de l'entrée ignore Hypatie elle-mêmeModèle:Sfn et traite plutôt de la controverse visant à savoir si Cyrille est responsable de sa mortModèle:Sfn. Voltaire conclut avec la remarque sarcastique suivante : Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Dans son ouvrage Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, l'historien anglais Edward Gibbon force encore le trait des descriptions de Toland et Voltaire, et fait de Cyrille l'unique cause de tout mal à Alexandrie au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn. Il reprend le meurtre d'Hypatie comme une preuve pour étayer sa thèse selon laquelle l'avènement du christianisme serait l'unique cause de la chute de l'Empire romainModèle:Sfn. Il remarque la vénération continue dont bénéficie Cyrille en tant que saint chrétien, et commente que « la superstition expierait peut-être plus facilement le sang d'une vierge que le bannissement d'un saint »Modèle:Sfn. En réponse à ces accusations, des auteurs catholiques, ainsi que quelques protestants français, déclarent avec véhémence que Cyrille n'a absolument aucune implication dans le meurtre d'Hypatie et que Pierre le Lecteur est l'unique responsableModèle:Sfn. Au cours de ces débats enflammés, Hypatie est souvent ignorée, les débatteurs se focalisant plutôt sur la question de savoir si Pierre le Lecteur a agi seul ou sous les ordres de CyrilleModèle:Sfn.
Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, des auteurs européens s'inspirent de la légende d'Hypatie au sein du mouvement du néo-hellénisme, qui donne une vision romantique de la Grèce antique et ses valeursModèle:Sfn. L'intérêt pour la Modèle:Citation commence à grandirModèle:Sfn. Dans son poème de 1827 Modèle:Langue, Diodata Saluzzo Roero suggère que Cyrille convertit Hypatie au christianisme, et qu'elle est ensuite tuée par un prêtre « traître »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Leconte de Lisle consacre deux poèmes à Hypatie dans son recueil Poèmes antiques, « Hypatie » en 1852 et « Hypatie et Cyrille » en 1857. Il y dépeint la femme comme l'incarnation de la Modèle:CitationModèle:Sfn. Le premier poème de Leconte de Lisle dépeint Hypatie comme une femme née après son temps, une victime des lois de l'histoireModèle:Sfn. Son second poème revient au portait déiste du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle où Hypatie est la victime de la brutalité chrétienneModèle:Sfn, mais avec le retournement où Hypatie essaie, sans succès, de convaincre Cyrille que le néoplatonisme et le christianisme sont en fait fondamentalement la même choseModèle:Sfn.
Le roman Hypatia de Charles Kingsley, datant de 1853, est à l'origine prévu pour être un traité historique, mais, au lieu de cela, il devient une romance typique du milieu de l'époque victorienne, avec un message militant anti-catholiqueModèle:Sfn, décrivant Hypatie comme un curieux mélange de détresse, de prétention et d'émoustillement<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, avec « l'esprit de Platon et le corps d'Aphrodite »Modèle:Sfn.
Le roman de Kingsley est immensément populaireModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il est traduit dans plusieurs langues européennesModèle:Sfn,Modèle:Sfn et est réimprimé de façon continue durant le reste du siècleModèle:Sfn. Il promeut la vision romantique d'Hypatie comme « la dernière des Hellènes »Modèle:Sfn et est rapidement adapté dans quantité de productions théâtralesModèle:Sfn dont la première est une pièce écrite par Elizabeth Bowers, jouée à Philadelphie en 1859, l'auteure jouant elle-même le rôle titreModèle:Sfn. Le Modèle:Date, Hypatia, une adaptation théâtrale plus ambitieuse, écrite par G. Stuart Ogilvie et produite par Herbert Beerbohm Tree, est inaugurée au Theatre Royal Haymarket à LondresModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le rôle titre est initialement joué par Julia Neilson, et elle est accompagnée d'une orchestration musicale élaborée écrite par le compositeur Hubert ParryModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le roman engendre également des œuvres en art visuel, dont, en 1867, un portrait d'Hypatie en jeune femme par la photographe pionnière Julia Margaret CameronModèle:Sfn,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et, en 1885, un tableau de Charles William Mitchell montrant une Hypatie nue se tenant devant un autel dans une égliseModèle:Sfn.
À la même époque, des philosophes et des scientifiques européens décrivent Hypatie comme la dernière représentante de la science et de la recherche libre avant un « long déclin médiéval »Modèle:Sfn. En 1843, les auteurs allemands Soldan et Heppe soutiennent dans leur ouvrage Modèle:Lang, qui a eu une grande influence, qu'Hypatie pourrait être en effet la première « sorcière » punie sous l'autorité chrétienneModèle:Référence à confirmer<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
La militante athée Hypatia Bradlaugh Bonner (1858-1935) est prénommée ainsi en son honneur.
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Symbole du mouvement féministe
Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la vie et la mort d'Hypatie sont vues à la lumière des droits des femmes et son personnage est mis en avant par les féministesModèle:Sfn. L'auteur Carlo Pascal déclare en 1908 que son meurtre est un acte anti-féministe et a amené un changement dans le traitement des femmes, ainsi que le déclin de la civilisation méditerranéenne en généralModèle:Sfn. Dora Russell, l'épouse de Bertrand Russell, publie un livre sur l'éducation inadéquate des femmes et l'inégalité sous le titre Hypatia or Woman and Knowledge en 1925Modèle:Sfn. Le prologue explique pourquoi elle a choisi ce titre : « Hypatie est une universitaire dénoncée par des dignitaires religieux et mise en pièces par des chrétiens. Ainsi sera probablement le destin de ce livre »Modèle:Sfn.
En tant qu'intellectuelle, Hypatie devient un modèle de la femme moderne et intelligenteModèle:Sfn et deux journaux féministes reprennent son nom : le journal grec Hypatie : Études Féministes est lancé à Athènes en 1984, et Hypatie : Un Journal de Philosophie Féministe est créé aux États-Unis en 1986Modèle:Sfn. Au Royaume-Uni, depuis 1996, l'association Modèle:Lang met en place une bibliothèque et offre un accès à des archives de littérature féminine, mais aussi à des travaux artistiques et scientifiques dus à des femmesModèle:Sfn.
Source d'inspiration dans les arts, les sciences et la littérature
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Hypatie reste une source d'inspiration dans les arts et la littérature mondiale.
- Hypatie est une des 39 convives référencées dans l'œuvre d’art contemporain The Dinner Party (1979) de Judy Chicago. Treizième convive de l'aile I de la table, elle figure à côté de Boadicée<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- De nombreux auteurs de théâtre en font le personnage principal de leurs pièces à la fin des années 1970, parmi lesquels Mario Luzi, dans son Livre d’Hypatie (Libro di Ipazia), au théâtre en 1978.
- Des pièces majeures de la littérature du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle contiennent aussi des références à HypatieModèle:Sfn. Marcel Proust l'évoque dans À l'ombre des jeunes filles en fleurs<ref group=Note>Marcel Proust, Modèle:Citation dans À l'ombre des jeunes filles en fleur, p. 52.</ref>. De même, le roman Le Songe de Scipion de Iain PearsModèle:Sfn. Umberto Eco, dans son roman de 2002 Baudolino, montre une Hypatie belle et intelligente, à la peau pâle et aux cheveux blonds, dont le personnage principal tombe passionnément amoureux et tente de la séduireModèle:Sfn mais il est surpris de découvrir qu'elle a des pattes de chèvre au lieu de jambes et qu'elle est à moitié satyreModèle:Sfn.
- Hugo Pratt appelle Hipazia un des personnages de sa bande dessinée Fable de Venise (1981). Cette mathématicienne et philosophe néoplatonicienne est convaincue d'être la réincarnation d'Hypatie. Enfant, l'auteur avait lu le roman de Charles Kingsley dédié à Hypatie. Il avait trouvé formidable cette histoire de peuples et de croyances qui se mêlent. Selon lui, ce récit farfelu et un peu érotique avait notamment pour objet de rechercher une libération sexuelle, un peu morbide, à l'encontre des interdits victoriens et religieux. Il avait depuis réalisé beaucoup de recherches personnelles pour écrire son ouvrage, surtout sur la philosophe<ref name=":02">Hugo Pratt, entretiens avec Dominique Petitfaux, De l’autre côté de Corto, Modèle:P., éd. Casterman, 1996.</ref>.
- Alexandra Barriol en fait le personnage principal de son ouvrage Hypatie, la lionne de l'apocalypse, en 1987 et Andrée Ferretti en fait de même dans Renaissance en Paganie en 1987. Jean Marcel publie Hypatie ou la fin des dieux en 1989<ref>Modèle:Article.</ref>, premier volet du Triptyque des temps perdus ; il utilise la figure d'Hypatie pour développer un questionnement sur l'écriture de l'Histoire<ref>Susan M. Murphy, « Hypatie ou la fin de l’Histoire », Voix et Images 32, n°2 (2007), Modèle:P.93–108. Modèle:Lire en ligne Modèle:DOI</ref>. Charlotte Kramer, dans son roman de 2006 Holy Murder: the Death of Hypatia of Alexandria, dépeint Cyrille comme le prototype même du méchantModèle:Sfn. Hypatie est à plusieurs reprises décrite comme brillante et aimée et elle humilie Cyrille en faisant la démonstration qu'elle connaît mieux que lui les textes religieux chrétiensModèle:Sfn. Ki Longfellow dans son roman de 2009 Flow Down Like Silver invente une toile de fond élaborée expliquant les raisons qui ont poussé Hypatie à enseignerModèle:Sfn. Modèle:Lien met également en scène Hypatie, dans son roman Modèle:Lien (2006) et ses deux suites Unburning Alexandria (2013) et Chronica, mais il imagine une Hypatie qui voyage dans le temps depuis les États-Unis du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le personnage d'Hypatie apparaît dans le roman de l'égyptien Youssef Ziedan, ‘Azāzīl (Le Caire, Dar al-Chorouq, 2008), construit comme les mémoires fictifs d'un moine de Haute-Égypte. Le moine Hépa l'a connue durant son séjour à Alexandrie pour y étudier la théologie et la médecine et assiste à son exécution<ref>Modèle:Article.</ref>,Modèle:Sfn. Ce roman obtient le Prix international de la fiction arabe en Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2012, l'auteur français Modèle:Lien publie Hypatie, l'étoile d'Alexandrie. En 2023, l'écrivaine canadienne Margaret Atwood imagine le récit qu'Hypatie ferait de sa mort dans la nouvelle « Hypatia of Alexandria is speaking »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- Dans le domaine de la musique classique, le compositeur français Jean Huré compose un opéra intitulé Hypathie, sur un livret de Gabriel Trarieux, Modèle:Citation dans le genre lyrique selon Gustave Samazeuilh, Modèle:Citation à sa mort, en 1930<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- Le film Agora (2009) d'Alejandro Amenábar s'inspire librement de la vie et de la mort d'Hypatie, interprétée par Rachel Weisz, notamment les dernières années de sa vieModèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref>Modèle:Article</ref>. Elle y est montrée comme une patricienne, proche du préfet Oreste et de Synésios, deux anciens disciples. Elle se veut l’égale des hommes et enseigne la philosophie et les sciences en faisant face à la violence fanatique et à l’obscurantisme des chrétiens d’Alexandrie, et est érigée en figure de la laïcité. Elle cherche à comprendre, dans le film, comment les planètes, dont la Terre, tournent autour du Soleil, contrairement au système géocentrique comme on le croyait à l'époque. Elle finit par comprendre que le système héliocentrique fonctionne avec des orbites en ellipse et non en cercle. Le film, dont l'intention est de critiquer le fondamentalisme chrétien contemporainModèle:Sfn, a un large impact sur la vision populaire d'HypatieModèle:Sfn. Contrairement à de précédentes adaptations en fiction, Agora souligne les études astronomiques et mécaniques d'Hypatie plutôt que sa philosophie, la décrivant comme « moins Platon que Copernic »Modèle:Sfn. Ce film souligne également, plus que n'importe quel autre portrait précédent, les restrictions imposées aux femmes par l'église chrétienne à ses débutsModèle:Sfn. Dans une scène, Hypatie subit une agression sexuelle par un des esclaves de son père, qui s'est récemment converti au christianismeModèle:Sfn, et dans une autre scène, Cyrille lit un verset de la Bible (I Timothée, II, 9-15) interdisant aux femmes d'enseignerModèle:Sfn. Vers la fin du film, Synesios avertit Oreste qu'il doit abandonner son amitié pour Hypatie pour conserver sa foi chrétienneModèle:Sfn. Le film dépeint également Cyrille et ses moines comme des hommes barbus, basanés, la tête couverte (selon la tradition chrétienne) de lambeaux de vêtements noirs Modèle:Sfn, les faisant ressembler à l'image des Talibans véhiculée par les médias du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn.
- La télévision la met aussi au premier plan dans le treizième et dernier épisode de la série de Carl Sagan de 1980 sur PBS, [[Cosmos (émission de télévision)|Modèle:Lang]]. Cet épisode relate un résumé fortement romancé de la mort d'Hypatie, qui résulte de l'incendie de la « Grande Bibliothèque d'Alexandrie » par des chrétiens fanatiquesModèle:Sfn. En fait, bien que des chrétiens conduits par Théophile aient effectivement mis le feu au Serapeum en 391, la Bibliothèque d'Alexandrie avait déjà cessé d'exister des siècles avant la naissance d'HypatieModèle:Sfn. En 2020, dans la quatrième et dernière saison de la série The Good Place (épisode 12), Hypatie d'Alexandrie fait une apparition remarquée sous les traits de Lisa Kudrow<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Analyses par les historiens
La mort d'Hypatie représente un marqueur symbolique pour de nombreux historiens et universitaires. Ainsi, l'historienne Kathleen Wider affirme que le meurtre d'Hypatie marque la fin de l'Antiquité classique<ref>Modèle:Article.</ref>, et l'universitaire américain Stephen Greenblatt fait observer que son assassinat Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Stephen Greenblatt, Modèle:Lien: How the World Became Modern, 2011, Modèle:P..</ref>.
Pour Pierre Chuvin, nous avons une Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> :
- philosophie générale : Hypatie n'est pas une cynique parlant dans les rues, elle dispense un enseignement public, aux frais ou au service de l’État. Elle explique Modèle:Citation (selon Damascios). La participation à ses cours est libre. D'autre part, Hypatie donne sans doute des séances privées (idia), en cénacles, et peut-être chez elle, auxquelles assistent Synésios et ses condisciples. Cela explique que Cyrille d'Alexandrie, en poste depuis 412, ne se soit rendu compte qu'en 414 ou 415 de la popularité d'Hypatie.
- science : Hypatie connaît les mathématiques et l'astronomie.
- vertu pratique : elle porte Modèle:Citation (selon Damascios). Elle pratique la théurgie.
Hommages
- Des réalités astronomiques ont été nommées en son honneur : l'astéroïde (238) Hypatie (découvert en 1884) et le cratère lunaire Hypatia sont baptisés en son nom. Ce dernier est à proximité des cratères portant les noms de Théon de Smyrne ainsi que de Cyrillus et Theophilus. On trouve également à quelque Modèle:Unité au nord du cratère un réseau de canaux de Modèle:Unité de long nommés Rimae Hypatia, un degré au sud de l'équateur lunaire, le long de la mer de la Tranquillité<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le nom d'Hypathie est également attribué à une comète entrée en collision avec la Terre il y a 28 millions d'années, dont les traces subsistent dans le désert du Sahara<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Hypatie est aussi le nom donné en 2015 dans le cadre de la campagne NameExoWorlds à Iota Draconis b, une planète extrasolaire (exoplanète) en orbite autour de l'étoile Iota Draconis<ref>Modèle:Simbad</ref>.
- Dans le domaine des sciences, en 1996, une petite pierre est trouvée dans le désert à la frontière égypto-libyenne : elle est nommée Hypatia, en hommage à Hypatie. Cette pierre pourrait être le premier spécimen connu d'un noyau cométaire<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="ScD">Modèle:Lien web.</ref>.
- Le projet européen « Hypatia » vise à encourager les vocations féminines dans les filières scientifiques<ref name=Obs>Modèle:Article.</ref>,<ref>Hypatia</ref>. Des prix et des programmes en faveur de davantage de femmes dans les domaines des STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques)<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Une voie porte son nom dans le [[20e arrondissement de Paris|Modèle:20e arrondissement]] de Paris en France : le passage Hypatie-d'Alexandrie<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Notes et références
Notes
Références
Hypatia of Alexandria, Harvard University Press, 1996
Hypatia of Alexandria: Mathematician and Martyr, Prometheus Books, 2007
City and School in Late Antique Athens and Alexandria, University of California Press, 2008
Hypatia: The Life and Legend of an Ancient Philosopher, Oxford University Press, 2017
Autres sources
Voir aussi
Bibliographie
Sources antiques
- Socrate le Scolastique, Histoire ecclésiastique (vers 440), VII, 13-15. (lire en ligne)
- Damascios, Vie d'Isidore [de Gaza] (495), fragments in Photius, Bibliothèque, Cod. 242. et s.v. Hypatie in Souda (texte original et traduction en anglais en ligne). Trad. : La vie d'Isidore ou Histoire de la philosophie, traduit par Anthelme-Édouard Chaignet, in Proclus le Philosophe : Commentaire sur le Parménide suivi du Commentaire anonyme sur les VII dernières hypothèses, Modèle:Tome, Paris, 1903, Modèle:Google Livres
- Jean de Nikiou, Histoire universelle ({{#ifeq:s | s | Modèle:Siècle | VIe{{#if:s| s }} }} s., original copte perdu), 84, 100-102, trad. de la version amharique Zotenberg, 1883, Modèle:P.. [1].
- Synésios de Cyrène : Lettres (lire en ligne).
Études et articles centrés sur Hypatie
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Lien web
- Modèle:Ouvrage ; traduit de l'anglais par Marion Koeltz, préface de Monique Trédé : Hypatie d'Alexandrie, Paris, Éditions des femmes-Antoinette Fouque, 2010
- Modèle:Article
- Olivier Gaudefroy, Hypatie, l'étoile d'Alexandrie, Arléa, 2012
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Chapitre
- Modèle:Article
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} K. Praechter, Hypatia, in Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft, Halbband 17, Band IX, 1, Stuttgart, J. B. Metzler, 1914, col. 242-249 (en ligne [2], [3], [4]).
- Modèle:Ouvrage
Études et articles centrés sur la religion chrétienne
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Lien, Les Pères grecs (Griechische Kirchenväter), Paris, éd. de l'Orante, 1963, chap. « Synésius de Cyrène » et « Cyrille d'Alexandrie »
- Modèle:Chapitre
- Modèle:Chapitre
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- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
Études et articles centrés sur les femmes dans l'Antiquité
- Modèle:Chapitre
- Anne Jensen, Femmes des premiers siècles chrétiens, Bern, Peter Lang, 2002, Modèle:P.. Texte grec et français de Socrate, HE 7,15.
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- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
Études et articles centrés sur les mathématiques
Autres études de la bibliographie
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Chapitre
- Pierre Chuvin, Chronique des derniers païens. La disparition du paganisme dans l'Empire romain, du règne de Constantin à celui de Justinien (1990), Les Belles Lettres, éd. revue 2009, Modèle:P..
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} J. M. Rist, Phoenix, 19 (1965), Modèle:P. ss.
- H. D. Saffrey, in Dictionnaire des philosophes antiques, 1989 ss., t. III, Modèle:P..
- Maurice Sartre, Histoires grecques, Points Seuil, 2009.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
Autres travaux et ouvrages
Ouvrages littéraires faisant référence à Hypatie
- Marie-Florence Ehret, Hypatie, fille de Théon, Atelier Des Brisants, 2001.
- Antonio Colavito e Adriano Petta, Ipazia, scienziata alessandrina. 8 marzo 415 d.c., Milano, Lampi di Stampa, 2004.
- Loup d'Osorio, Hypathia, arpenteur d'absolu, Paris, L'Harmattan, 2005.
- Christelle Pécout et Virginie Greiner, Hypathie, Paris, Dupuis, coll. « Grand Public », 2010, BD
- Modèle:Ouvrage
Autres études
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article
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- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article. Voir aussi The Life of Hypatia from The Suda (Jeremiah Reedy, trad.), Modèle:P., The Life of Hypatia by Socrates Scholasticus from his Ecclesiastical History 7.13, Modèle:P. et The Life of Hypatia by John, Bishop of Nikiu, from his Chronicle 84.87-103, Modèle:P..
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- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Ouvrage.
Articles connexes
- Antiquité tardive
- École néoplatonicienne d'Alexandrie
- Mathématiques de la Grèce antique
- Synésios de Cyrène
- Bibliothèque d'Alexandrie
Liens externes
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sources : la Souda, Socrate le Scolastique et Jean, évêque de Nikiu
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hypatia of Alexandria, recueil de liens accessibles
- Modèle:MacTutor
Bases de données et dictionnaires
Modèle:Palette Modèle:Portail Modèle:Méta bandeau{{#ifeq:|| {{#if:||}} |}}{{#if:||{{#switch:148317687
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