Antoine François Prévost

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L’abbé Antoine François Prévost [{{#ifeq:1|0|pʁevo|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}]<ref>Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Peeters, Louvain-la-Neuve, 1994, Modèle:P..</ref>, dit l'abbé Prévost, né le Modèle:Date- à Hesdin (France) et décédé le Modèle:Date de décès- à Courteuil (France), est un romancier, historien, journaliste, traducteur et homme d'Église français.

Biographie

Jeunesse et années de formation

Fils de Liévin Prevost (1666-1739), avocat au parlement, conseiller et procureur du roi au bailliage d’Hesdin, lui-même fils d’un maître brasseur<ref>Victor Schroeder, Un romancier français au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : l’Abbé Prevost, sa vie, ses romans, Paris, Hachette, 1898, {{#if:

 | Modèle:Abréviation discrète
 | xiii

}}, 365Modèle:Nb p., Modèle:P..</ref>, Prévost fait des études au collège d’Hesdin<ref name="JS20">Jean Sgard, Vingt études sur Prévost d’Exiles, Paris, ELLUG Éditions, 1995, Modèle:P..</ref> où il est remarqué par les jésuites<ref name="JS20"/> qui l’envoient, avec son frère Liévin-Norbert<ref name="JS20"/>, au noviciat du collège d'Harcourt<ref name="JS-VdP"/> à Paris, peut-être dès 1712<ref name="JS20"/> ou 1713<ref name="JS-VdP"/>. Cependant les Pères, l’ayant surpris à travailler à un ouvrage profane, l’auraient congédié<ref name="JS-VdP">Jean Sgard, Vie de Prévost (1697-1763), Paris, Hermann Éditions, 2013, Modèle:P..</ref> en 1714<ref name="JS-VdP"/>. Sur le chemin de Rome pour demander au pape de le réintégrer dans l’Ordre, il aurait rencontré un officier qui l’aurait persuadé de s’engager<ref name="JS-VdP"/>. Bientôt déserteur, il s’enfuit en Hollande où il tient un café. Il aurait profité de l’amnistie générale proclamée par le duc d’Orléans en 1716<ref name="JS-VdP"/> pour entrer en France et entamer, le Modèle:Date-, un second noviciat chez les jésuites à Paris<ref name="JS-VdP"/>, avant d’être envoyé terminer sa philosophie au collège de La Flèche<ref name="JS-VdP"/> avant de s’enfuir de nouveau, après avoir été surpris à composer les Mémoires d’un homme de qualité<ref name="JS-VdP"/>, avant la fin de son noviciat, à la fin de 1718 ou au début de 1719, pour s’engager à nouveau dans l’armée, cette fois comme officier dans la campagne de Catalogne<ref name="JS-VdP"/>. En Modèle:Date-, la guerre finie, il disparaît de nouveau, peut-être en Hollande<ref name="JS-VdP"/>.

Au cours de l’été 1720<ref name="JS-VdP"/>, il entre chez les bénédictins<ref name="JS-VdP"/> de l’abbaye de Jumièges, avant de prononcer ses vœux le Modèle:Date-<ref name="JS-VdP"/> selon la stricte règle réformée de Saint-Maur<ref name="JS-VdP"/> et d’être envoyé, un an, à l’abbaye de Saint-Ouen se former aux méthodes de l’édition savante sous Dom Charles de La Rue. En 1721, il donne le manuscrit des Aventures de Pomponius, chevalier romain, roman à clé et satire anti-jésuite sous couvert de récit antiquisant<ref name="JS-VdP"/>, à un éditeur rouennais avant de le reprendre<ref name="JS-VdP"/>. Envoyé en 1722 à l’abbaye du Bec-Hellouin faire ses trois ans de théologie suivis d’une année d’exercices spirituels<ref name="JS-VdP"/>, on le retrouve, l’année suivante, à l’abbaye de Fécamp, avant de passer, une année plus tard à l’abbaye de Sées<ref name="JS-VdP"/>, où il commence à retravailler une traduction de l’Historia mei temporis du président de Thou<ref name="JS-VdP"/>. En 1724, l’éditeur Valat d’Amsterdam publie les Aventures de Pomponius, chevalier romain, dont on lui a envoyé le manuscrit de Paris<ref name="JS-VdP"/>. En 1726, il est ordonné prêtre par Pierre Sabatier et part enseigner les humanités au collège Saint-Germer<ref name="JS-VdP"/> d’où il alla prêcher un an à Évreux<ref name="JS-VdP"/>. Rallié, bon gré mal gré, à la bulle Unigenitus, en 1727, il participe officiellement à la rédaction de la Gallia Christiana<ref name="JS-VdP"/>, un monumental ouvrage collectif des bénédictins, à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, mais travaille en réalité aux Mémoires et aventures d’un homme de qualité dont il dépose le manuscrit des deux premiers tomes à la censure le Modèle:Date-<ref name="JS-VdP"/>. En 1728, il obtient une approbation pour les deux premiers tomes des Mémoires et aventures d’un homme de qualité qui s’est retiré du monde. Dans le courant de la même année, il entreprend de demander son transfert dans une branche moins stricte de l’ordre de Saint-Benoît<ref name="JS-VdP"/> mais échouant à l’obtenir, il quitte son monastère sans autorisation. Frappé d’une lettre de cachet, il s’enfuit à Londres. Il devient précepteur de Francis Eyles, fils d'un sous-gouverneur de la South Sea Company ; il visite avec lui le sud de l'Angleterre. Ayant séduit et tenté d'épouser la fille de J. Eyles, il est obligé de quitter Londres à la fin de 1730<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>.

Vie d’écrivain et voyages

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Le Pour et Contre, Ouvrage Périodique, d’un gout nouveau dans lequel on s’explique librement sur tout ce qui peut intéresser « la curiosité du Public, en matiere de Sciences, etc. » (La Haye, Chez Isaac van der Kloot) de Prévost.

Il se rend alors à Amsterdam, en Hollande où il se lie avec une aventurière du nom d’Hélène Eckhardt, dite Lenki, et publie à Utrecht en 1731 et 1732 les tomes I à IV du Philosophe anglais ou Histoire de monsieur Cleveland, fils naturel de Cromwell, écrite et traduite de l’anglais par lui-même. Entre-temps, ayant pris le nom de Prévost « d’Exiles » par allusion à ses propres périples, il se plonge dans la traduction de la Historia sui temporis du président de Thou et publie la suite en trois volumes des Mémoires et aventures d’un homme de qualité dont le dernier relate l’Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut, peut-être inspirée d’une de ses propres aventures et que le parlement de Paris condamnera au feu. Prévost ayant interrompu la composition du Philosophe anglais, son éditeur hollandais commissionne un cinquième volume apocryphe (Utrecht, 1734) qui compromet son prétendu auteur par ses attaques contre les jésuites.

En 1733, criblé de dettes, Prévost retourne à Londres où il fonde Le Pour et Contre<ref>Mention dans Biographie universelle de François-Xavier de Feller</ref>, journal principalement consacré à la connaissance de la littérature et de la culture anglaise. Il en est le principal auteur et poursuit son édition de façon presque ininterrompue jusqu'en 1740. Il ne rétablit pas pour autant ses affaires ; il fait un faux chèque qui le mène en prison en Modèle:Date- et rentre en France au début de 1734<ref name=":0" />.

En 1734<ref name="20EP55">Vingt études sur Prévost d’Exiles, Modèle:P..</ref>, il négocie son retour chez les bénédictins et effectue un second noviciat de quelques mois à l’abbaye de la Croix-Saint-Leufroy<ref name="20EP55"/>, près d'Évreux, avant de devenir, au début de 1736<ref name="20EP55"/>, l’aumônier du prince de Conti<ref name="20EP55"/>, qui le protège. Les trois derniers tomes du Philosophe anglais paraissent enfin clandestinement, à Paris, en 1738-1739.

Il publiera d'autres romans, dont Le Doyen de Killerine (1735-1740) et Histoire d’une Grecque moderne (1740), et des traductions de l'anglais, dont la monumentale encyclopédie Histoire générale des voyages (15 vol., 1746-1759) du libraire Modèle:Lien<ref name="Voyages">Traduction de la compilation anglaise "A New General History of Voyages and Travels" attribuée à l'anglais John Green (Londres, Astley, 4 vols. 1745-47) initialement de quinze volumes, sera encore augmentée de cinq volumes dont un index, jusqu'en 1789, après la mort de Prévost, et comptera ainsi vingt-et-un volumes. – Voir Cambridge Bibliography.</ref> qui introduit à l'ensemble des relations de voyage publiées depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ; il contribue à diffuser Samuel Richardson en France, notamment par deux traductions de ses romans : Lettres anglaises ou Histoire de miss Clarisse Harlowe (1751) et Nouvelles Lettres anglaises ou Histoire du chevalier Grandisson (1755).

En 1755 il dirige le Journal étranger, fondé par Ignace Hugary de La Marche-Courmont.

Fin de sa vie

Il passe ses dernières années à Paris au no 12 de la rue Saint-Séverin<ref>Jacques Hillairet, Évocation du vieux Paris, éd. de Minuit, Paris 1960, Modèle:P., 677Modèle:Nb p.</ref> et à Saint-Firmin, à côté de Chantilly, où il avait récemment acquis une « solitaire habitation<ref group="b">Modèle:P..</ref> ».

Une légende tenace raconte que l'abbé aurait subi une crise d’apoplexie au retour d’une visite aux bénédictins de Saint-Nicolas-d’Acy, sur l'actuelle commune de Courteuil, qu'il aurait été transporté au presbytère à la suite de son accident, que le bailli de l'abbaye aurait fait quérir le chirurgien de l'abbaye pour ouvrir le corps afin qu'il puisse procéder au procès-verbal d'autopsie, et que Prévost n'était pas encore mort mais aurait expiré sous le scalpel du chirurgien<ref group=b name=p481>Modèle:P.481</ref>,<ref>Article du Point (25.11.2012).</ref>. Jean Sgard a démontré que le dernier épisode de cette histoire a été inventé en 1782, presque 20 ans après sa mort, survenue le Modèle:Date-<ref>Jean Sgard, Vie de Prévost (1697-1763), Paris, Hermann, 2013 (Modèle:1re aux Presses de l'Université Laval, 2006), Modèle:P.. (Présentation sur Google Books</ref>. L'abbé Prévost est mort d'une rupture d'anévrisme. Il a bien été autopsié et sa mort est constatée<ref>Jean Sgard, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

À Courteuil, un calvaire mentionne sa mort ; son décès est également attesté dans le registre paroissial de Courteuil, dans la vallée de la Nonette.

Œuvres

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Mémoires d’un Homme de Qualité

Éditions modernes

Hommage

Modèle:…

Notes et références

Modèle:Références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Desobrie, L’Abbé Prévost : un amour de moine. Essai biographique, Viroflay, Roger Editeur, 2018
  • Éric Leborgne, Bibliographie de Prévost d’Exiles, Paris, Memini, 1996, 237Modèle:Nb p., Modèle:ISBN.
  • Henri Roddier, L’Abbé Prévost : l’homme et l’œuvre, Paris, Hatier-Boivin, 1955, 200Modèle:Nb p., Modèle:OCLC.
  • Jean Sgard, Prévost romancier, Paris, José Corti, 1989, 634Modèle:Nb p., Modèle:ISBN.
  • Jean Sgard, L’Abbé Prévost : labyrinthes de la mémoire, Paris, PUF, 1986, 239Modèle:Nb p., Modèle:ISBN.
  • R. A. Francis, The Abbé Prévost's First-Person Narrators, Oxford, Voltaire Foundation, 1993
  • Jean Sgard, Vingt études sur Prévost d’Exiles, Paris, ELLUG Éditions, 1995, 316Modèle:Nb p., Modèle:ISBN.
  • Richard A. Francis et Jean Mainil (éd.), L'abbé Prévost au tournant du siècle, Oxford, Voltaire Foundation, 2000, 390 p.
  • Jan Herman et Paul Pelckmans (éd.), Prévost et le récit bref, Amsterdam et New York, Rodopi, 2006, 217 p.
  • Jean Sgard, Vie de Prévost (1697-1763), Paris, Hermann Éditions, 2013, 296Modèle:Nb p. Modèle:ISBN
  • Jean Sgard, L'abbé Prévost : labyrinthes de la mémoire, Paris, Éditions Hermann, 2010, 237Modèle:Nb p., Modèle:ISBN.
  • Alan Singerman, L’Abbé Prévost : l’amour et la morale, Genève, Droz, 1987, Modèle:OCLC, 306Modèle:Nb p.

Sur Le Philosophe anglais ou Histoire de Monsieur Cleveland

  • Philip Stewart, “L’armature historique du Cleveland de Prévost”, Oxford, Studies on Voltaire and the Eighteenth Century 137 (1975), p. 121–139.
  • Philip Stewart, "Prévost et son Cleveland : essai de mise au point historique”, Dix-Huitième Siècle 7 (1975), p. 181–208, en ligne : https://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_1975_num_7_1_1077
  • Philip Stewart, “L’Amérique de l’abbé Prévost : aspects documentaires de Cleveland”, French Review 49 (1976), p. 868–882.
  • Philip Stewart, “Sur la conclusion du Cleveland de Prévost : l’influence de la suite apocryphe”, Revue de Littérature Comparée 51 (1977), p. 54–58.
  • Paul Pelckmans, Cleveland ou l'impossible proximite, Amsterdam et New York: Rodopi, 2002, 174 p.
  • Jean-Paul Sermain (éd.), "Clleveland" de Prévost : l'épopée du XVIIIe siècle, Paris, Desjonquères, 2006, 316 p
  • Éric Leborgne, Figures de l'imaginaire dans "Cleveland" de Prévost, Paris, Desjonquères, 2006, 291 p.
  • Colas Duflo, Florence Magnot, et Franck Salaün (éd.), Lectures de "Cleveland", Louvain, Peeters, 2010.

Liens externes

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