Albert Richter
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Cycliste
Albert Richter connu aussi comme Teddy Richter, né à Cologne le 14 octobre 1912 et mort en 1940, est un coureur cycliste allemand, spécialiste des épreuves de vitesse. Il est l'un des plus grands coureurs cyclistes sur piste de l'entre-deux-guerres.
Champion du monde de vitesse amateur, et 7 fois champion d'Allemagne de vitesse de 1933 à 1939, il est entraîné par Ernst Berliner qui doit émigrer après l'aryanisation des clubs sportifs. Opposé au nazisme, Richter ne renonce pas à son entraîneur juif, refuse de faire le salut nazi ou de porter le maillot à croix gammée lors des manifestations sportives en Allemagne.
Il est arrêté par la Gestapo le Modèle:Date alors qu'il quitte l'Allemagne pour se réfugier en Suisse, se sentant menacé. On découvre Modèle:Unité en billets sur lui, cachés dans les roues de son vélo. Trois jours plus tard, le Modèle:Date, la Gestapo annonce sa mort, la cause officielle de son décès, peu crédible, est le suicide par pendaison. Le Frankfurter Allgemeine Zeitung le qualifiait « d'athlète qui est décédé à un moment criminel en raison de sa manière intransigeante et de son courage civil »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Verehrt, verraten - das Rätsel um ein deutsches Idol</ref>.
Aujourd'hui un vélodrome porte son nom, à Cologne.
Biographie
Jeunesse et début de carrière
Né en 1912, Albert Richter, surnommé par ses amis Modèle:Citation<ref name="Velo Chronique 1">VeloChronique (les chroniques du vélo), Modèle:4th January 2005, - Janvier 1940 : la Gestapo « suicide » Albert Richter</ref>, grandit au 72 Sömmeringstraße dans le quartier d'Ehrenfeld à Cologne. Il fait partie d'une fratrie de trois frères, tous musiciens de talent. Charles joue du saxophone, Josef de la clarinette et Albert du violon.
Albert travaille avec son père et son frère Charles dans l'entreprise familiale qui fabrique des figurines en plâtre<ref name="Guer1">Modèle:Lien web.</ref>, bien que certaines sources affirment qu'il était plâtrier. Il se retrouve souvent sans emploi durant la Grande Dépression. Il utilise son temps libre à s'entraîner sur le vélodrome de Cologne<ref name="CycWeek p26">Cycling Weekly, UK 11 January 1992, Modèle:P.</ref>. Cologne est connue en Allemagne, dans les premières années du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, pour ses courses de vélo, et en particulier les courses sur piste qui sont alors très populaires auprès du public. Contre la volonté expresse de son père<ref name="Guer1"/>,<ref name="RonnyDeS">Ronny de Schepper, 29-01-2007, Albert Richter (1912-1940), De Kampioen DieDe Hitlergroet Weigerde</ref>, Albert Richter s'entraîne et court en cachette ses premières courses sur route et sur piste à 16 ans<ref name="Velo Chronique 1"/>. Son père le découvre lorsqu'Albert se casse la clavicule. Son talent, cependant, attire l'attention de Ernst Berliner, un ancien champion cycliste qui dirige une entreprise de meubles dans la ville<ref name="CycWeek p26"/> et qui est également entraineur réputé<ref name="Guer1"/>. Berliner est juif et son entreprise est régulièrement saccagée par les Sturmabteilung<ref name="Chany 425">Chany, Pierre (1988), La Fabuleuse Histoire du Cyclisme, Nathan, France, Modèle:P.</ref>.
En 1932, après avoir remporté le Grand Prix de Paris amateurs, Richter espère être sélectionné pour les Jeux olympiques de Los Angeles<ref name="CycWeek p26"/>. Malheureusement pour lui, la Fédération allemande de cyclisme, en cette période difficile n'a pas les moyens de lui payer le voyage et les frais<ref name="Velo Chronique 1"/>. Les coureurs allemands, faute de pouvoir disputer les Jeux olympiques, axent leur préparation sur les championnats du monde de Rome de septembre. Malgré une mauvaise chute lors des championnats d'Allemagne en juillet, Richter remporte le championnat amateur du monde de vitesse. Il devient le deuxième cycliste originaire de Cologne à s'imposer dans l'épreuve après la victoire de Mathias Engel, qui avait remporté ce titre en 1927 à domicile. Il est accueilli avec enthousiasme à Cologne<ref name="Velo Chronique 1"/>.
Carrière professionnelle
Il devient professionnel et Berliner l'envoie vivre à Paris, la capitale européenne du cyclisme sur piste de l'époque. Agnès Granjon ajoute dans sa courte biographie :
Richter vit à Paris<ref name="Velo Chronique 1"/> et passe plus de temps à l'étranger qu'en Allemagne. Il était ouvertement opposé à la montée en puissance d'Adolf Hitler et du parti National-socialisme. Modèle:Lien, un sprinteur suisse, raconte : Modèle:Citation
Richter fait partie d'une équipe de sprinteurs en tournée<ref name="Velo Chronique 1"/> avec Jef Scherens et Louis Gérardin. Il refuse de porter le maillot allemand avec une croix gammée lorsqu'il court, préférant le style ancien avec l'aigle<ref name="Guer1"/>,<ref name="CycWeek p26"/>. Il termine sur le podium de chaque championnat du monde de vitesse entre 1933 et 1939, sans toutefois accéder à la plus haute marche. Scherens remporte le championnat du monde chaque année de 1932 à 1937. Richter prend la troisième place en 1933 derrière lui et Lucien Michard. Les deux années suivantes, Scherens, Richter et Gérardin terminent dans cet ordre. En 1936, Richter et Gérardin échangent leur classement. En 1937 et 1938, il termine de nouveau troisième.
Sous observation
Deux coureurs que Richter bat régulièrement Modèle:Lien et Peter Steffes qui vont jouer un rôle important dans sa mort. Lon Pullen révèle :
Pendant un certain temps, Richter reste en Allemagne et fait à l'occasion des saluts nazis, mais il refuse d'espionner au cours de ses voyages à l'étranger<ref name="Guer1"/>. Il remporte la médaille de bronze aux championnats du monde de Milan en 1939. le match pour la médaille d'or se jouent entre Jef Scherens et Arie Van Vliet. Soudain, on apprend l'invasion de la Pologne par l'Allemagne. La compétition est interrompue. Plus tard, il refuse de combattre : « Je ne peux pas devenir soldat. Je ne peux pas tirer sur des Français, ce sont mes amis ! »<ref name="Guer1"/>. Au lieu de cela, il s'enfuit en Suisse après une victoire lors du Grand Prix de Berlin le Modèle:Date-. Richter a beaucoup d'amis en Suisse dont la famille Suter et une famille qui possède un hôtel à Engelberg<ref name="CycWeek p27"/>.
Il appelle Berliner, qui lui interdit de retourner en Allemagne. Contre l'avis de Berliner, il se rend à Berlin et remporte le grand prix, sa dernière victoire<ref name="Velo Chronique 1"/>. Après celle-ci, il emporte avec lui une valise où est cachée une importante somme d'argent destinée à un ami juif réfugié à l’étranger. Il s'agit d'un homme d'affaires juif originaire de Cologne nommé Schweizer.
Décès mystérieux
Le Modèle:Date-, il prend le train pour rentrer en Suisse. Il arrive en Suisse à Weil am Rhein, qui est la station sur la frontière germano-suisse. C'est à cet endroit que la machine à vapeur allemande est remplacée par une locomotive électrique suisse. Les contrôles à la sortie d'Allemagne et les contrôles pour entrer en Suisse s'effectuent au même endroit.
Deux sprinteurs néerlandais, Cor Wals et Kees Pellenaars, qui deviendra plus tard, manager de l'équipe des Pays-Bas sur le Tour de France se trouvent dans le train depuis Amsterdam. Ils racontent au journal belge, le Het Volk que les soldats allemands marchant dans la neige sur le quai de la gare, bien informés, sont allés directement au compartiment de Richter. La porte s'ouvrit et Richter est tombé inconscient du train. Les Allemands ont alors sorti le vélo - sans s'intéresser à la valise de Richter - et ont directement ouvert les pneus. À l'intérieur, ils découvrent les 12 700 marks cachés.
Richter, toujours inconscient, est emmené le long du quai, les jambes traînant derrière lui. En dehors de la station, selon des témoins, Richter est chargé sur un camion et emmené à Lorrach, site d'un camp "de correction"<ref name="CycWeek p28">Cycling Weekly, UK 11 January 1992, Modèle:P.</ref>.
Richter était un champion populaire. Son enlèvement avait plusieurs témoins. Les Allemands ont insisté pour dire qu'il était mort en faisant du ski<ref name="CycWeek p28"/>. Mais Richter était encore en Allemagne. La déclaration officielle suivante était qu'il avait été battu à mort par des trafiquants rivaux. Plus tard, les Allemands prétendront qu'il s'était pendu dans sa cellule de honte. Une autre version prétend qu'ayant eu le choix entre le suicide et le peloton d'exécution, il s'était lui-même tiré une balle dans la tête. Les Allemands avaient alors déclaré qu'il était mort sur le front de l'Est.
Lorsque l'un de ses frères demande à le voir le Modèle:Date-, on lui montre le cadavre de Richter à la morgue de l'hôpital ou, selon certains rapports, affalé dans une cellule. Son corps est recouvert de sang et son costume plein de trous. Berliner essayera d'apprendre la vérité après la guerre, mais en vain. Sa mort n'a pas été officiellement enregistrée. La Fédération allemande de cyclisme déclare que : Modèle:Citation<ref name="Guer1"/>.
Comment la Gestapo savait ?
Il n'a jamais été déterminé comment la Gestapo apprit que non seulement Richter avait prévu de faire passer de l'argent, mais également quand il le ferait et où il le cacherait. Wals et Pellenaers ont déclaré que les agents n'étaient pas intéressés par autre chose que les pneus de la moto. La rumeur est qu'ils ont été informés par Steffes ou Miethe. Miethe était un informateur professionnel. Ils étaient reliés à Richter par son manager, Berliner. Berliner avait fait entrer clandestinement de l'argent et Miethe et Steffes l'avait découvert. L'historien français, Pierre Chany, pense que c'était Richter qui faisait de la contrebande<ref Name="Chany 425"/>. Miethe ou Steffes voulaient voir Berliner et c'est pourquoi Berliner et sa famille ont fui vers les Pays-Bas. Berliner et Richter sont restés en contact. Miethe et Steffes le savaient. Richter semblait avoir confiance en Steffes et pourrait même lui avoir parlé de l'argent. Lon Pullen raconte :
Dans le documentaire, réalisé par Raimund Weber et le cameraman Tillmann Scholl en 1990, Auf der Suche nach Albert Richter, l'épouse de Steffes, lors d'une question posée à son mari, a appelé Berliner Modèle:Citation, qui se traduit par Modèle:Citation<ref name="RonnyDeS"/>.
Quant à Viktor Brack, il ne pouvait répondre aux questions. Il a été pendu pour crimes de guerre à Nuremberg en 1948<ref>Yadvashem. Nuremberg Proceedings Modèle:Pdf</ref>.
Reconnaissance à titre posthume
Richter est enterré au cimetière Melaten-Friedhof. En 1977, le nouveau vélodrome de Cologne est nommé en son honneur Vélodrome Albert Richter<ref name="Velo Chronique 1"/>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien archive</ref>. Berliner a survécu à la guerre et a émigré aux États-Unis<ref name="Guer1"/>.
En 2008, Albert Richter a été intronisé au Modèle:Citation, le panthéon du sport allemand.
Palmarès
Championnats du monde
- Rome 1932
- Paris 1933
- Modèle:Médaille Médaillé de bronze de la vitesse
- Leipzig 1934
- Modèle:Médaille Médaillé d'argent de la vitesse
- Bruxelles 1935
- Modèle:Médaille Médaillé d'argent de la vitesse
- Zurich 1936
- Modèle:Médaille Médaillé de bronze de la vitesse
- Ordrup 1937
- Modèle:Médaille Médaillé de bronze de la vitesse
- Amsterdam 1938
- Modèle:Médaille Médaillé de bronze de la vitesse
- Milan 1939
- Modèle:Médaille Médaillé de bronze de la vitesse<ref>Les deux premières places de l'édition 1939 ne sont pas attribuée, la finale n'ayant pas été courue, mais Albert Richter apparait au classement de l'UCI</ref>
Championnats nationaux
- Champion d'Allemagne de vitesse (7) : 1933 à 1939
Grand Prix
- Grand Prix de Paris 1932 (amateur), 1934, 1938
- Grand Prix de l'UCI 1934
- Grand Prix de la République : 1934, 1937
- Grand Prix de Berlin 1939
Bibliographie
Filmographie
En 2005, Gédéon, une société de production de films français, a produit un documentaire de 52 minutes sur le sort de l'athlète, retraçant la carrière personnelle et sportive du coureur pendant la montée du nazisme en Allemagne (première diffusion le Modèle:Date-, sur ARTE).