Alexandre Popov (physicien)
Alexandre Stepanovitch Popov (en Modèle:Lang-ru ; Modèle:Date - Modèle:Date), est un physicien et ingénieur russe, précurseur de la radio.
Biographie
Formation universitaire
Né dans une petite ville de l’Oural, Krasnotourinsk (Oblast de Sverdlovsk), ce fils de prêtre s’intéressa très jeune aux sciences naturelles. Son père voulait qu’Alexandre fasse sa prêtrise et l'envoya au Séminaire d’Ekaterinbourg<ref name="IEEE" >Modèle:Lien web.</ref>. Mais le jeune homme continua d'y cultiver l'étude des sciences et des mathématiques : au lieu de s'inscrire à l’école de Théologie, il s'inscrivit en 1877 à l’Université de Saint-Pétersbourg où il étudia la physique<ref name="IEEE" />,<ref name="Huurdeman">Modèle:Ouvrage. On peut voir une photo du récepteur de Popov Modèle:P., fig. 12.2</ref>. Diplômé avec félicitations en 1882, l'université lui offrit un poste de préparateur ; mais sa rémunération ne lui permettant pas de subvenir à l'entretien de sa famille, il postula en 1883 pour l'emploi de chargé de cours et chef de laboratoire à l’École des torpilleurs de Kronstadt, dans l’île fortifiée de Kotline<ref name="IEEE" />.
Le premier récepteur radio
La bibliothèque fournie de l'école militaire et l'excellent équipement de son laboratoire donnaient toute latitude à Popov pour se consacrer à sa passion, le domaine nouveau des ondes hertziennes. Quelques années plus tôt, en 1888, le physicien allemand Heinrich Hertz avait montré comment créer ces perturbations électromagnétiques, et comment les détecter. En ce début des années 1890, Popov, comme bien d'autres chercheurs en Europe, se propose de poursuivre ce travail.
Le Modèle:Date-, un électricien britannique, Oliver Lodge, parvint, à l'aide du « cohéreur » de Branly, à détecter des ondes radio jusqu'à Modèle:Nobr de leur source d'émission. Ce cohéreur était un tube de verre contenant de la grenaille déposée entre deux électrodes<ref name="Huurdeman" />. Lorsque Lodge appliquait une antenne réceptrice contre les électrodes, le cohéreur devenait conducteur : le courant d'une pile circulait, car on pouvait enregistrer son intensité aux bornes du circuit avec un galvanomètre. Pour recommencer une réception, il fallait réinitialiser le cohéreur en tapotant dessus pour couper le circuit. Ainsi l'appareil de Lodge était-il équipé d'un bras tournant motorisé qui venait périodiquement secouer le cohéreur<ref name="Huurdeman" />. Mais bien que son émetteur à étincelles fût équipé d'un manipulateur, rien ne prouve que Lodge ait jamais détecté autre chose que des grésillements sur son récepteur<ref name="Rybak">Modèle:Lien web</ref> ; c'est pourquoi on ne peut créditer véritablement l'Anglais Lodge de la première communication radio.
Popov lut le récit de l'expérience de Lodge, et entreprit la conception d'un récepteur longue-portée pouvant servir de détecteur de foudre, en détectant les impulsions électromagnétiques des éclairs<ref name="Britannica" >Modèle:Ouvrage.</ref>. Il adapta le cohéreur de Lodge de façon à réinitialiser le circuit après chaque réception de signal<ref name="IEEE" />,<ref name="Britannica" /> (diagramme du circuit à gauche). Le cohéreur (C) était connecté à un relai (R) et à une pile (V), mettant en vibration le bras d'une sonnerie électrique (E). Lorsqu'une onde radio armait le cohéreur, ce bras le réinitialisait immédiatement, tout en déclenchant une sonnerie (B)<ref name="NSA" >D'après Modèle:Article.</ref>. Innovation plus hardie encore, Popov, pour améliorer la sensibilité du récepteur, y raccorda le fil d'un paratonnerre : c'était l'acte de naissance de l'antenne filaire (A), antenne tendue dans l'air jusqu'à la terre (G)<ref name="Britannica" />. Comme Lodge et Hertz n'utilisaient que de petites antennes dipôles ou une antenne boucle, on attribue à Popov l’invention de l’antenne long-fil<ref name="Britannica" />.
Simultanément, en Italie, Guglielmo Marconi mettait au point un dispositif très similaire à celui de Popov : un émetteur à étincelles et un cohéreur à réinitialisation automatique. À la mi-1895 il était parvenu à transmettre des signaux jusqu'à Modèle:Unité. D'autres inventeurs à travers le monde commençaient à obtenir des résultats comparables : citons l'Indien Jagadish Chandra Bose (1894, Modèle:Nobr), en Autriche-Hongrie Nikola Tesla (1893), et au Brésil le R. P. Landell de Moura<ref name="Sterling">Modèle:Ouvrage</ref> (1893, Modèle:Unité).
Le Modèle:Date- Popov présenta son récepteur à la Société Russe de Physique et de Chimie de Saint-Pétersbourg, et montra comment détecter les signaux d'un émetteur à étincelles. Depuis, la plupart des pays d’Europe de l'Est considèrent Popov comme le pionnier de la radio, et depuis 1945 le Modèle:Date- est fêté en Russie comme la « Journée de la Radio<ref name="IEEE" /> » ; Pourtant, rien ne prouve que ce jour-là, Popov fût parvenu à reconnaître un signal clair. En vérité, le premier rapport de Popov d'une authentique communication radio est l'expérience publique qu'il fit le Modèle:Date- à la Société de Physique et de Chimie : il parvint à recevoir distinctement en code Morse, à Modèle:Unité de distance, le message HEINRICH HERTZ, que le président de la société retranscrivit sur un tableau noir<ref name="IEEE" />. Durant l'été 1895, Marconi était lui-même parvenu à transmettre des messages radio sur plus d'un kilomètre<ref name="Huurdeman" /> (expérience de Salvan<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} http://www.nobelprize.org/nobel_prizes/physics/laureates/1909/marconi-bio.html</ref>,<ref>Freddy Gardiol, Yves Fournier, Salvan, berceau de la Télégraphie Sans Fil, Revue de l'électricité et de l'électronique REE, avril 2008</ref>), et c'est la raison pour laquelle les sources occidentales donnent la priorité d'invention à Marconi<ref name="NSA" />,<ref name="Britannica" /> ; Kronstadt étant une base militaire, Popov s'était engagé à ne pas publier ses travaux, si bien que ses auditeurs ne purent évoquer ses expériences que bien des années plus tard<ref name="IEEE" /> : aussi ne disposons-nous d'aucune source contemporaine des événements de 1896.
L'article de Popov décrivant ses expériences: « Sur la réaction de la grenaille métallique aux oscillations électriques », parut le Modèle:Date-. Il ne déposa aucun brevet pour son invention<ref name="NSA" />. Au mois de Modèle:Date- il installa son récepteur équipé d'un enregistreur à rouleau sur les toits de l'Institut Forestier de Saint-Pétersbourg<ref name="Britannica" /> et parvint à détecter un orage distant de Modèle:Unité<ref name="Huurdeman" />. Son article, dont il donna lecture le Modèle:Date-, conclut par l'appréciation suivante : Modèle:Citation<ref name="IEEE" />,<ref name="Huurdeman" />.
En 1896, l’article décrivant l'invention de Popov fut réimprimé dans le Journal de la Société Russe de Physique et de Chimie. En Modèle:Date-, il effectua la transmission d'ondes radio entre différents bâtiments du campus de Saint-Pétersbourg. En Modèle:Date-, l’entrepreneur français Eugène Ducretet construisit en laboratoire un émetteur et un récepteur radio conçus pour la télégraphie sans fil. Ducretet indiqua qu’il avait construit ses appareils en s'inspirant du détecteur de foudre de Popov. Dès 1898, Ducretet fabriquait des appareils de télégraphie sans fil d'après les indications de Popov. Au même moment, Popov effectuait une communication depuis le large sur une distance de Modèle:Conversion en 1898 et de Modèle:Conversion en 1899.
Applications à la télégraphie sans fil
En 1900, on construisit sur l’île de Hogland (Suursaari) une station de radio sur les instructions de Popov, pour permettre l’émission-réception par télégraphe sans fil entre la base navale russe et l’équipage du cuirassé Amiral général Apraxine. Le vaisseau s'était échoué sur l'île de Hogland dans le Golfe de Finlande en Modèle:Date-. L’équipage de l’Apraxine n'était pas en danger immédiat, mais la mer commençait à geler. Par suite des mauvaises conditions météorologiques et des lenteurs bureaucratiques, on ne put établir de contact radio depuis la station de l'île de Hogland avec l’équipage de l’Apraxine qu'en Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, cependant, on parvint à recevoir des messages clairs. Ces messages étaient relayés vers l'île de Hogland par une station située à Modèle:Conversion au large de Kymi (aujourd'hui Kotka) sur la côte finnoise. Le choix de Kotka venait de ce que c'était le point le plus proche de l’île de Hogland, connectée au quartier-général de la Marine<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Lorsque l’Apraxine fut dégagé par le brise-glaces Yermak à la fin d’avril, 440 messages officiels avaient été télégraphiés par le relai de l'île de Hogland. Outre le sauvetage de l’équipage de l’Apraxine, le brise-glaces Yermak permit l'évacuation de plus de 50 pêcheurs finnois dérivant sur un glacier à travers le Golfe de Finlande grâce à la réception de messages de détresse envoyés par ondes hertziennes. En 1900, Popov pouvait déclarer (lors du Congrès des ingénieurs électriciens de Russie),
Modèle:Citation En 1901 Alexander Popov fut nommé professeur de l’Institut Électrotechnique, qui porte aujourd'hui son nom.
En 1905 on l'élit directeur de l’institut, mais à la fin de cette même année, bouleversé par la répression féroce des émeutes estudiantines, il fut frappé d'une congestion et mourut d'une hémorragie cérébrale le Modèle:Date-.
Alexandre Popov est enterré au cimetière Volkovo à Saint-Pétersbourg.
Postérité
En 1949, sa vie est portée à l'écran par Herbert Rappaport et Viktor Eisymont dans le film biographique Modèle:Lien où son rôle est incarné par Nikolaï Tcherkassov.
Une planète mineure, 3074 Popov, découverte par l’astronome soviétique Lioudmila Jouravliova en 1979, porte son nom<ref>Dictionary of Minor Planet Names, 2003, vol.1, Modèle:P.</ref>.
Lors du congrès 2011 de l’Union internationale des télécommunications, Igor Chtchyogolev, ministre des Télécommunications et des mass media de la fédération de Russie avec le Modèle:Dr Hamadoun Touré, Secrétaire général de l’UIT, a inauguré la salle de conférence « Alexander Stepanovich Popov » au quartier-général de l'Association à Genève.
Références
Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références