Aromathérapie

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Diffuseur utilisé en aromathérapie.

L’aromathérapie consiste en l'utilisation de composés aromatiques extraits de plantes, les huiles essentielles, à des fins médicales.

L'aromathérapie est tantôt utilisée comme pseudo-médecine, tantôt comme l'une des médecines complémentaires préconisées, en France, par différents plans nationaux de santé thématiques<ref>Par exemple : plans Douleur 2002-2005, 2006-2010 et 2013-2017, plan Cancer 2014-2019, plan Maladies neuro-dégénératives dont plan Alzheimer rebaptisé « Plan Maladies neurodégénératives » pour la période 2014-2019.</ref> (Modèle:Ex contre la nosocomialité à l'hôpital, ou contre les effets indésirables de la chimiothérapie anticancéreuse), ou comme médecine alternative.

Originellement pratiquée selon une approche traditionnelle, cette branche de la phytothérapie s'apparentait à la naturopathie, classée parmi les médecines non conventionnelles. Dans certains domaines (Modèle:Ex hypertension, dépression, anxiété, soulagement de la douleur, démence), elle reste considérée comme une pseudoscience, faute de preuve d'efficacité<ref>Modèle:Lien web.</ref> ; la Cochrane décrit des résultats contradictoires ou équivoques dans la démence<ref>Modèle:Lien web.</ref>, similaires au placebo en traitement post-opératoire<ref>Modèle:Lien web.</ref>, et pas de preuve dans le traitement du cancer<ref>Modèle:Lien web.</ref> ou dans le cadre des douleurs de l'accouchement<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

L'aromathérapie est néanmoins efficace contre certaines infections, les effets antibactériens et anti-infectieux des huiles essentielles étant aujourd'hui scientifiquement démontrés, ainsi que contre les maux de tête et certaines arthralgies, mais elles ne semble pas soulager les douleurs menstruelles ou liées au travail lors de l'accouchement. Il reste cependant difficile d'étudier ses effets car une même plante ou variété, cultivée dans des contextes différents (sol, saison, variété, nutriments, altitude...), présente des teneurs et types d'huile différents et les fréquences, dosages et périodes d'utilisation peuvent varier pour traiter un même symptôme<ref name=Park2011/>. Les huiles peuvent en outre interagir entre elles et/ou avec d'autre produits ou médicaments. Dans le cadre de la pharmacognosie, les recherches sur les huiles essentielles se poursuivent donc.

Étymologie

Le terme a été utilisé pour la première fois par le chimiste René-Maurice Gattefossé en 1935<ref name=":0" />. Il vient du latin « aroma », grec « ἄρωμα - arôma » pour « arôme » et du grec « θεραπεία - therapeia » pour « soin, cure ».

Histoire

Origines de l'aromathérapie

Dans l'histoire de la médecine, au moins jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'histoire de l'aromathérapie se confond en grande partie avec celle de la phytothérapie. Les plantes, dans leur ensemble, constituaient la base de la pharmacopée des civilisations antiquesModèle:Refnec.

Si l'on retrouve les traces de méthodes de distillation ou d'extraction, en Chine ou en Inde, datant de plusieurs millénaires, c'est en Égypte que leur utilisation a été avérée. En Grèce, les écrits de Dioscoride (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) font référence à l'utilisation d'extraits aromatiques. Les Romains les utilisèrent aussi sous forme d'onguents gras. Dioscoride décrit aussi les croyances de l'époque concernant leurs propriétés curatives, dans son De Materia Medica<ref>Dioscorides, Pedanius ; Goodyer, John (trad.) (1959). Gunther, R.T. (ed.). The Greek Herbal of Dioscorides. New York: Hafner Publishing. OCLC 3570794</ref>.

Les huiles essentielles distillées ont été employées comme médicaments au moins depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Forbes R.J (1970) A short history of the art of distillation. Leiden: E.J. Brill. OCLC 2559231.[page needed]</ref>, après qu'Avicenne ait isolé certaines huiles essentielles grâce à la distillation à la vapeur<ref>Ericksen, Marlene (2000). Healing With Aromatherapy. New York: McGraw-Hill. p. 9. Modèle:ISBN.</ref>.

On attribue au médecin alchimiste persan Jabir ibn Hayyan l'invention, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, de l'alambic. Les procédés d'extractions s'améliorèrent par la suite, les pharmacopées les utilisant surtout après le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Refnec.

À partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, on commença à isoler et classifier les principes actifs des molécules odoriférantes, ce qui permit leur utilisation spécifiqueModèle:Refnec.

En 1910, René-Maurice Gattefossé découvre certaines propriétés de l'huile essentielle de lavande vraie ; en 1928 il crée le mot « aromathérapie » (antérieurement incluse dans la phytothérapie), et en 1931 il publie un livre décrivant ce sujet<ref name=TheseCarol2017/>. Entre-temps, de 1929 à 1931, le pharmacien Sevelinge étudie également les rapports entre structure chimique et l'activité thérapeutique des huiles essentielles<ref name=TheseCarol2017/>.

Dans certains pays (Royaume-Uni par exemple), l'aromathérapie s'inscrit dans l'aromachologie (science des phénomènes liés aux odeurs, plus particulièrement l’influence des odeurs sur le comportement). L’École anglaise, initiée par Marguerite Maury (1960), procède de l’Aromachologie<ref>Modèle:Lien web</ref>.

École française du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

En 1910, le pharmacien lyonnais, chimiste et parfumeur René-Maurice Gattefossé (1881-1950) en faisant des recherches en parfumerie, se brûla accidentellement grièvement les mains. Une version de l'histoire dit que, très gravement brûlé et soigné selon les moyens de la médecine contemporaine, il fut rapidement atteint de gangrène gazeuse. En dernier recours, retirant ses bandages, il appliqua sur ses plaies infectées de l'huile essentielle de lavande. Une autre version dit que lors de l'accident, par réflexe, il plongea sa main dans un contenant rempli d'huile essentielle de lavande vraie, découvrant ainsi ses propriétés calmantes, antiseptiques et cicatrisantes. Selon lui, les résultats furent stupéfiants : l'essence de lavande possédait de réelles propriétés antiseptiques et cicatrisantes<ref>Cette anecdote (Modèle:1re version) est relatée, entre autres, dans Modèle:Ouvrage.
À l'époque, la notion de « chémotype » (voir plus loin) d'une huile essentielle n'était pas encore connue. En conséquence de quoi, même si les méthodes et l'exactitude des recherches de Jean Valnet et de René Maurice Gattefossé étaient hors de tout soupçon et ont permis l'avènement de l'aromathérapie, aujourd'hui, leurs découvertes réclament d'être plus détaillées. Ainsi, il est possible de distinguer plusieurs sortes de plantes du même type donnant plusieurs sortes d'huiles essentielles. Dans cet exemple, lorsque l'on parle « d'huile essentielle de lavande » il est, de nos jours, possible et utile de préciser qu'il s'agit d'« huile essentielle de lavande vraie » (Lavanda augustfolia aussi appelée « officinale », « anglaise » ou « commune ») ou d'« huile essentielle de lavandin » dit « super » ceci afin de les différencier de l'« huile essentielle de lavande aspic » ou encore de l'« huile essentielle de lavande stœchade » qui sont nettement moins ou guère appropriées aux soins des brûlures — voir Modèle:Ouvrage).</ref>. Dès lors, il consacra une partie de ses recherches aux propriétés des huiles essentielles.

Gattefossé est à l'origine du néologisme « aromathérapie », devenu peu après un mot courant<ref name=":0">On date généralement la création de ce néologisme à la parution de l'ouvrage Aromathérapie - Les Huiles essentielles - hormones végétales, en 1937. En réalité, la trouvaille est légèrement antérieure. Une étude dans le fonds d'archives Gattefossé a permis de préciser cette question. En effet, dans le premier manuscrit préparatoire, daté février 1935, le terme n'apparaissait pas encore. Sa première occurrence « publique » date du numéro de décembre 1935 de la « Parfumerie Moderne ». « Aromathérapie » nomma alors une rubrique dans laquelle R.-M. G. publia, tout au long de l'année 1936, des extraits remaniés de ce manuscrit encore inédit. « Aromathérapie » donna ensuite logiquement son nom à l'ouvrage de synthèse paru l'année suivante.</ref>.

Dans les années 1960, le docteur Jean Valnet (1920-1995) publia un ouvrage de référence (Aromathérapie, Traitement des maladies par les essences des plantes, 1964). Il est considéré comme le père de l'aromathérapie moderne.

Pierre Franchomme et le Modèle:Dr Daniel Pénoël introduisirent les notions d'aromathérapie scientifique et de chémotype qui éclairèrent les effets thérapeutiques des huiles essentielles<ref>Dominique Baudoux in L'aromathérapie scientifique, disponible sur: http://www.college-aromatherapie.com/aromatherapie-et- publications/aromatherapie-scientifique-preserver-la-sante, cité par Marlène CAROL (2017) dans sa thèse, note 69.</ref>.

À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'aromathérapie bénéficia de l'avancée des méthodes d'analyses, en particulier de la chromatographie. La distinction précise des composés aromatiques permit à la médecine de mieux appréhender leurs mécanismes d'action et d'affiner leur prescription.

Généralités

L'aromathérapie est pratiquement toujours associée à la phytothérapie, dans l'arsenal thérapeutique, le terme « phyto-aromathérapie » est d'ailleurs employé par les spécialistes<ref>Valnet, Aromathérapie, 1964.</ref>.

Le terme aromathérapie recouvre des pratiques médicales très variées utilisant les huiles essentielles par exemple sous forme d'onction (dissolution dans une huile), de crème ou de lotion (émulsion huile dans l'eau) pour l'usage externe. La dispersion dans du miel ou dans de l'huile alimentaire ou simplement sur un sucre est habituelle pour l'administration par la voie orale. La mise en gélules se pratique aussi. Les aérosols obtenus par nébulisation des huiles essentielles sont plus rarement utilisés, mais la dispersion dans l'atmosphère d'une pièce obtenue grâce à l'utilisation de diffuseurs spéciaux est très répandue. L'emploi en suppositoires est utile pour certaines applications thérapeutiques, mais est généralement réservée au corps médical.

Usages

Les huiles essentielles servent surtout à l'automédication, parfois dite « de confort », usage qui a toujours existé et qui persiste en France (selon une enquête menée en 2015 par 60 millions de consommateurs, 80 % des Français ont recours à l'automédication, généralement pour les petites pathologies courantes<ref name=AFEDI2018>AFEDI, Aromathérapie scientifique : préconisations pour la pratique clinique, l'enseignement et la recherche Consensus d'experts, destiné aux professionnels de santé et aux décideurs exerçant en milieux de soins (hospitalier ou médico-social), version longue, avril 2018, Annexe n° 3.</ref>.

Indications thérapeutiques

Les propriétés prêtées aux huiles essentielles sont multiples<ref> Voir Belaiche, Lis-Balchin, Jollois Modèle:Et al.</ref> :

L'aromathérapie est notamment efficace contre certaines infections (les effets antibactériens et anti-infectieux des huiles essentielles sont aujourd'hui scientifiquement démontrés<ref name="solorzano-santos2012"/>,<ref name="bassole2012"/>,<ref name="silva2013"/>), ou contre les maux de tête et certaines arthralgies, mais elles ne semble pas soulager les douleurs menstruelles ou liées au travail lors de l'accouchement<ref name=Park2011>Modèle:Article.</ref>. Son efficacité a en outre été démontrée comme aide à la prise en charge d'effets indésirables de la chimiothérapie anticancéreuse)<ref name=TheseCarol2017>Marlène Carol, Prise en charge des effets indésirables de la chimiothérapie anticancéreuse à l'officine par homéopathie, aromathérapie et phythothérapie, thèse de doctorat en pharmacie, université de Toulouse III, 30 juin 2017, p. 112-122.</ref>,<ref name=afedi2018/>.

Cependant, seul un petit nombre de ces usages sont soutenus par des données scientifiques fiables, et les vendeurs prêtent facilement à leurs produits toutes sortes de propriétés imaginaires. La principale efficacité clinique reconnue de certaines huiles essentielle est une activité antibactérienne<ref name="FranceTVinfo">Modèle:Lien web. </ref> (Modèle:Référence nécessaire). Certaines ont également un effet répulsif sur les animaux, en particulier les insectes<ref name="FranceTVinfo"/>. Selon l'EHESP, Modèle:Citation<ref name="FranceTVinfo"/>.

La composition chimique (chémotype) des huiles essentielles varie aussi en fonction du pays de récolte, de l'altitude, de l'ensoleillement, des conditions de récolte, de la qualité de la distillation, de l'entreposage : ces facteurs peuvent modifier leurs propriétés.

Risques et effets indésirables des huiles essentielles

Discipline non-réglementée, l'aromathérapie fait l'objet d'un grand nombre d'abus, de nombreux thérapeutes auto-proclamés inventant des propriétés aux produits qu'ils vendent ou utilisent. Certaines huiles essentielles ont des propriétés médicalement reconnues, mais leur usage doit être contrôlé (posologie, durée du traitement, interactions...) car, comme pour toute molécule active ayant un effet sur le métabolisme, des effets indésirables graves sont possibles. Ainsi, le millepertuis, le ginkgo ou le pamplemousse peuvent provoquer une diminution ou une augmentation de l'effet thérapeutique d'autres médicaments par interaction médicamenteuse<ref name="Laurence VALDÉS">Modèle:Lien web.</ref>. De même, l'absinthe ou le thuya peuvent être neurotoxiques. Dans certains pays (dont la France), certaines huiles essentielles ne peuvent être fournies que par un pharmacien<ref name="Menaces Monde"/>. Selon l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) : Modèle:Citation Elles ne doivent jamais être ingérées pures, car présentant un risque important pour les muqueuses (ainsi que pour le foie)<ref name="FranceTVinfo"/>. Selon le pharmacien Jacques Fleurentin, Modèle:Citation

Citons notamment<ref> Roger Jollois, Pierre Franchomme, Daniel Pénoël, L'Aromathérapie exactement, éd. Roger Jollois, 2001, p. 103-105 </ref> :

Les accidents, plus ou moins graves, se sont multipliés avec la vulgarisation grandissante des huiles essentielles. Ils posent la question de la formation du public, qui peut se procurer la plupart de ces substances en vente libre et directe. Si certaines huiles comme la lavande ou l'arbre à thé (Modèle:Lang) présentent un seuil de toxicité relativement élevé, d'autres peuvent contenir des substances neurotoxiques ou abortives dès les premiers niveaux de surdosage.

Les huiles essentielles suivantes sont toxiques. Le non-spécialiste ne devrait pas les utiliser<ref> Nerys Purchon, La Bible de l'Aromathérapie, éd. Marabout, 2001, Modèle:ISBN Modèle:P.</ref>. Les huiles essentielles d'estragon, de gaulthérie et d'origan sont cependant d'usage autorisé sous l'avis d'un spécialiste ou l'accompagnement d'un professionnel de la santé<ref> Dominique Baudoux, L'Aromathérapie, se soigner par les huiles essentielles, éd. Amyris, 1997, Modèle:ISBN Modèle:P..</ref> :

Les huiles essentielles traversent le placenta et sont transmises par le lait maternel<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Les produits aromatiques mis sur le marché : huile essentielle (HE) ou essence (ESS), huile végétale (HV), hydrolat aromatique (HA) et spécialités commerciales sont souvent de qualité inégale pour les causes suivantes :

  • qualité inégale des matières premières végétales (mélange, variété végétale, origines mixtes, modes de cultures...)<ref name=afedi2018/> ;
  • pratiques de distillation (taille des alambics, température, pression, temps de distillation...),
  • étiquetage parfois inadéquat (nom latin, provenance, organe producteur, spécificité biochimique, culture biologique ou non...) défini nature exacte de l’HE<ref name=afedi2018/> ;
  • manque de fiches d'analyses chromatographiques (chemotype aléatoire ou inexistant)<ref name=afedi2018/> ;
  • manque de traçabilité de nombreuses filières de producteurs/revendeurs, vente en ligne de produits possiblement frelatés <ref name=afedi2018/> ; Les huiles essentielles sont des transformations de plantes cultivées ou sauvages nécessitant beaucoup de main d'œuvre agricole pour les récoltes et les cueillettes. Elles sont donc coûteuses et recherchées. Elles sont donc aussi souvent frelatées par adjonction d'huiles de mauvaise qualité ou de produits de synthèse bien moins onéreux. Ex. : l'huile essentielle d'eucalyptus contient des dizaines de substances ; on vend donc de l'eucalyptol de synthèse (Modèle:Nobr) qui coûte dix fois moins cher<ref name="FranceTVinfo"/> ;
  • mauvaise conservation (au chaud, à la lumière, à l'air) ; dans ces conditions les huiles et essences peuvent se dégrader rapidement, parfois en formant des substances toxiques<ref name="FranceTVinfo"/>.

Se procurer des huiles essentielles et s'assurer de leur qualité est un métier complexe demandant de l'expérience. En France et dans la plupart des pays européens, la production d'huiles essentielles et la pratique de l'aromathérapie ne sont que peu réglementées. Il convient donc de se procurer des huiles essentielles de qualité garantie voire de s'adresser à des personnes qualifiées<ref name="FranceTVinfo"/>.

Précautions d'emploi

Les huiles essentielles étant bien plus concentrées en principes actifs que les plantes autrefois utilisées, elles exposent Modèle:Citation<ref name=AFEDI2018 />.

La plupart doivent être diluées au 1/5 (concentration importante, réservée à la pratique médicale) le plus souvent au 1/10 voire au 1/20 ou au 1/100 (concentration faible, courante pour l'utilisation des huiles essentielles en cosmétologie<ref> Julien Kaibeck, Adoptez la Slow Cosmétique, éd. Leduc.s, 2012, Modèle:P.</ref>).

Cadre réglementaire

Le cadre réglementaire qui régule la vente d'huiles essentielles dépend de l'utilisation prévue, et demande de distinguer rigoureusement un usage thérapeutique d'un usage cosmétique : ainsi, des huiles à destination cosmétique ou de parfumerie ne sont pas soumises aux contrôles sanitaires propres aux produits de consommation, et a fortiori aux médicaments. Une huile achetée en parfumerie ou dans un magasin de cosmétique ne doit donc en aucun cas être utilisée en cuisine ou en auto-médication, car son dosage et ses effets peuvent être dangereux dans cet usage détourné<ref name="Menaces Monde">Modèle:Lien web.</ref>.

Pour le médecin et aromathérapeute Jean-Pierre Willem, Modèle:Citation. Une seule cuillère à café d'huile essentielle de thuya, par exemple, peut suffire à provoquer la mort<ref name="FranceTVinfo"/>.

En France, certaines entreprises contrevenantes ont fait l'objet de poursuites de la part de l'Agence nationale de sécurité du médicament, notamment pour avoir fait la promotion de l'huile de karanja comme filtre solaire alors que ce produit est un simple parfum et ne bloque aucun rayonnement UV<ref name="Menaces Monde"/>.

Enseignement, formations

En 2018, les diplômes universitaires qualifiants, spécialisés ou pas en aromathérapie sont rares et hétérogènes. Et les autres formations sont encore plus hétérogènes, souvent dispensés par des organismes privés et/ou à but commercial potentiellement à risque de conflit d'intérêts susceptible d'influer sur le respect des bonnes pratiques (décrites pour la cosmétologie par l'AFSSAPS en 2008<ref>AFSSAPS, Recommandations relatives aux critères de qualité des huiles essentielles, contribution pour l’évaluation de la sécurité des produits cosmétiques contenant des huiles essentielles, mai 2008, 17 p.</ref>) ou pour un usage domestique (recommandations DGCCRF en France)<ref>DGCCRF, Huiles essentielles, les conseils de la DGCCRF pour les utiliser en toute sécurité, juillet 2016, 10 p.</ref>, mais Modèle:Citation, hospitalière notamment) ; il existe de très nombreux ouvrages de vulgarisation grand-public, presque toujours à visée commerciale et souvent Modèle:Citation<ref name=afedi2018/>.

Impact économique

Le marché de l'aromathérapie ne représente que 2% environ du commerce mondial des huiles essentielles, dominé par l'industrie agro-alimentaire et par l'industrie cosmétique<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Uniquement pour les officines, le marché de l'aromathérapie était estimé en France à Modèle:Monnaie en 2016. Les ventes d'huiles essentielles complexes y étaient de Modèle:Nb €, contre Modèle:Nb € en 2012, soit une progression de 63,1 % en Modèle:Nb. Celles d'huiles essentielles unitaires augmentaient quant à elles de 57,3 % entre 2012 et 2016, passant de Modèle:Unité à Modèle:Monnaie<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Controverses

Si l'efficacité anti-bactérienne de certaines huiles essentielles est reconnue<ref name="solorzano-santos2012">Modèle:Cite pmid</ref>,<ref name="bassole2012">Modèle:Cite pmid</ref>,<ref name="silva2013">Modèle:Cite pmid</ref>, les controverses portent surtout sur leurs indications thérapeutiques, leur champ de compétence, leur efficacité et sur les méthodes d'administration<ref name="Abgrall"/>.

Lorsqu'elle est utilisée dans une approche holistique, l'aromathérapie en partage les controverses<ref> Norbert Bensaïd, Le Sommeil de la raison, Éd. Seuil, 1988 Modèle:ISBN</ref>,<ref name="Abgrall">Jean-Marie Abgrall, Les Charlatans de la santé, éd. Documents Payot, Paris, 1998 Modèle:ISBN</ref>.

Par rapport à d'autres médecines non conventionnelles, le fait que ses constituants de base puissent provoquer des troubles graves, pose le problème de la formation des prescripteurs.

En France, la pratique de l'aromathérapie est peu encadrée par la loi ; en 2012, n'importe qui peut se proclamer « aromathérapeute » sans aucune formation (Modèle:Citation selon la fiche Rome K1103 de Pôle emploi<ref name="Rome K1103">Modèle:Lien web.</ref>).

Recherche

La recherche dans ce domaine est très active : PubMed montre une croissance exponentielle du nombre d'études sur les huiles essentielles publiées depuis les années 1880 à nos jours (106 études publiées entre 1880 et 1950, à comparer à Modèle:Nb publiées entre 2001 et 2016)<ref name=DemenceArom2017>Modèle:Article.</ref>. Les HE semblent offrir des perspectives intéressantes, mais encore à confirmer par des études plus larges et sur la durée. À titre d'exemple, en contexte nosocomial d'antibiorésistance, contre certaines infections multirésistantes que l'on ne sait plus traiter par des antibiotiques (certaines souches de Candida ou de Staphylococcus aureus par exemple) ; l'activité antimicrobienne des OE a été démontrée sur un large éventail de microbes pathogènes et une meilleure compréhension du mode d'action des HE contre ces pathogènes ouvre de nouvelles perspectives de lutte contre l'antibiorésistante<ref>Blanchard J-M. Cinnamomum camphora à cinéole (ravintsara), une plante au service de la prévention des infections nosocomiales en milieu hospitalier ? Phytothérapie. 1 févr 2007;5(1):15‐20.</ref>,<ref name=afedi2018>AFEDI (2018) Aromathérapie scientifique : préconisations pour la pratique clinique, l'enseignement et la recherche Consensus d'experts, destiné aux professionnels de santé et aux décideurs exerçant en milieux de soins (hospitalier ou médico-social), version longue, avril 2018</ref>,<ref>Warnke PH, Becker ST, Podschun R, Sivananthan S, Springer N, Russo PAJ, Wiltfang J, Fickenscher H, Sherry E. The battle against multi-resistant strains: Renaissance of antimicrobial essential oils as a promising force to fight hospital-acquired infections. Journal of Cranio-Maxillofacial Surgery. 2009; 37, 392-397</ref>,<ref>Mulyaningsih S, Sporer F, Zimmermann S, Reichling J, Wink M. Synergistic properties of the terpenoids aromadendrene and 1,8-cineole from the essential oil of Eucalyptus globulus against antibiotic-susceptible and antibiotic-resistant pathogens. Phytomedicine. 2010; 17:1061-1066.</ref>, mais il n'est pas exclu que les bactéries puissent aussi un jour développer des résistances aux HE si elles sont trop utilisées.

D'autre part, les HE de Melissa officinalis et Lavandula officinalis<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} C. G. Ballard, J. T. O'Brien, K. Reichelt, and E. K. Perry, “Aromatherapy as a safe and effective treatment for the management of agitation in severe dementia: the results of a double-blind, placebo-controlled trial with Melissa”, Journal of Clinical Psychiatry, vol. 63, no. 7, p. 553–558, 2002 (résumé)</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref> semblent avoir une certaine efficacité contre deux symptômes psychocomportementaux associés à la démence (BPSD) de la maladie d’Alzheimer (MA, maladie amenée à se développer avec le vieillissement de la population), généralement associés à une perception de la douleur accrue, par le malade, et pour lesquels les antipsychotiques dédiés (rispéridone, olanzapine, aripiprazole et quétiapine) perdent souvent rapidement de leur effet (accoutumance, dépendance) tout en ayant des effets secondaires importants. Chez l'animal de laboratoire, l'extrait hydroalcoolique de Melissa officinalis semble en outre atténuer la nociception <ref>Modèle:Article</ref>. Des preuves cliniques montrent que l'aromathérapie peut aider contrôler l'agitation, l'agressivité et certains symptômes psychotiques. Les mécanismes d'action dont encore à découvrir, mais des explications moléculaires (basées sur l'ensemble du phytocomplexe ou des composants uniques) semblent émerger dans les années 2010 ; la recherche fondamentale doit cependant pouvoir s'appuyer sur des études précliniques plus rigoureuses<ref name=DemenceArom2017/>. Il est possible que d'autres huiles essentielles soient également efficaces dans cette pratique pharmacothérapeutique<ref name=DemenceArom2017/>.

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Bibliographie

Notes et références

Modèle:Références

Modèle:Palette Modèle:Portail