Barbacane
Dans la construction, le terme de barbacane recouvre plusieurs significations.
Dans le domaine de la fortification militaire
Le terme « barbacane » désignait pendant le Moyen Âge un petit ouvrage de fortification avancé, le plus souvent de plan circulaire, qui protégeait un passage, une porte ou poterne, et qui permettait à la garnison d'une forteresse de se réunir sur un point saillant à couvert, pour effectuer des sorties, pour protéger une retraite ou l'introduction d'un corps de secours. Il ne faut pas confondre la barbacane avec la bastille, ouvrage défensif de grande dimension formant un réduit indépendant et disposant donc de sa propre garnison<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Les armées qui campaient avaient le soin d'élever devant les entrées des camps de vastes barbacanes, qui permettaient aux troupes de combiner leurs mouvements d'attaque, de retraite ou de défense. Au moment d'un siège, en dehors des murs des forteresses, on élevait souvent des barbacanes, qui n'étaient que des ouvrages temporaires, et dans lesquels on logeait un surcroît de garnison. Mais, le plus souvent, les barbacanes étaient des ouvrages à demeure autour des forteresses bien munies.
Parmi les barbacanes temporaires, une des plus célèbres est celle que le roi saint Louis fit faire pour protéger la retraite de son corps d'armée et passer un bras du Nil, après la bataille de Mansourah. Le sire de Joinville parle de cet ouvrage en ces termes :
Cette barbacane n'était évidemment qu'un ouvrage en palissades, puisque les hommes à cheval pouvaient voir par-dessus. Dans la situation où se trouvait l'armée de saint Louis à ce moment, ayant perdu une grande partie de ses approvisionnements de bois, campée sur un terrain dans lequel des terrassements de quelque importance ne pouvaient être entrepris, c'était tout ce qu'on avait pu faire que d'élever une palissade servant de tête de pont, pouvant arrêter l'armée ennemie et permettre au corps d'armée en retraite de filer en ordre avec son matériel.
Du sens d'« ouvrage extérieur de fortification en maçonnerie ou en bois, percé de meurtrières », on en est venu métonymiquement (la partie pour le tout) à la meurtrière elle-même. Ainsi, au Moyen Âge, la barbacane désignait une sorte de fenêtre, presque toujours ébrasée à l'intérieur qui, pratiquée verticalement dans un mur, facilitait le tir sur l'ennemi<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref>. Modèle:Citation bloc
En architecture civile
Des barbacanes sont pratiquées dans les murs pour éclairer les rez-de-chaussée, les cryptes, les tours, les clochers, ainsi que les bâtiments agricoles (granges, celliers, écuries, étables)<ref name=":0" />.
Dans le soutènement de terres
Une barbacane est également une étroite fente verticale pratiquée dans un mur de soutènement pour faciliter l'écoulement des eaux d'infiltration provenant de la masse de terre soutenue (l'eau piégée derrière un mur accentue la poussée des terres). Dans cette acception, le terme est alors synonyme de « chantepleure<ref>Guy le Hallé, Précis de la fortification, Paris, PCV Éditions, 1983, Modèle:P. : Modèle:Citation</ref>,<ref>Modèle:Lien web. Modèle:Citation</ref> ».
En menuiserie, une barbacane désigne une ouverture longue et étroite ménagée dans le panneau d'une porte de cave pour favoriser le renouvellement de l'air et apporter de la lumière<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
En broderie
Pour les brodeurs, les barbacanes étaient des ornements d'apparat décorant les caparaçons des chevaux de tournois et cortèges et les parements de lits et de sièges<ref name=":0" />.