Louis IX
Modèle:Titre noble Modèle:Sous-titre Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Redirect Modèle:Infobox Personnalité politique
Modèle:Noble-, dit Modèle:CitationModèle:Sfn et plus communément appelé Saint LouisModèle:Note, est un roi de France capétien né le Modèle:Date de naissance à Poissy et mort le Modèle:Date de décès à Carthage, près de Tunis. Il régna pendant plus de Modèle:Nobr, de 1226 jusqu'à sa mort. Considéré comme un saint de son vivant, il est canonisé par l'Église catholique en 1297.
Neuvième roi de France issu de la dynastie des Capétiens directs, il est le quatrième ou cinquième enfant et deuxième fils connu du roi Modèle:Noble, dit « Louis le Lion », et de la reine Blanche de Castille, de laquelle il reçoit une éducation très stricte et très pieuse durant toute son enfance.
Aîné des membres survivants de sa fratrie, il hérite de la couronne à la mort de son père, alors qu'il n'est âgé que de douze ans. Il est sacré le Modèle:Date- en la cathédrale de Reims, mais c'est la reine mère qui, conformément au testament de Modèle:Noble, exerce la régence du royaume jusqu'à la majorité du nouveau monarque.
Devenu adulte, Modèle:Noble- met fin au conflit entre Capétiens et Plantagenêts et se soucie de l'extension du domaine royal, auquel il rattache notamment les sénéchaussées de Beaucaire et de Carcassonne, tout en consolidant sa souveraineté sur la Normandie, l'Anjou, la Touraine, le Maine et le Poitou.
Il mène un règne inspiré des valeurs du christianisme qui contribue à fonder l'idée que les pouvoirs spirituel et politique peuvent être incarnés par un seul homme. Il atténue les excès de la féodalité au profit de la notion de bien commun et développe la justice royale, où le souverain apparaît comme Modèle:Citation. De cette manière, il fait progressivement passer la France d'une monarchie féodale à une monarchie moderne, ne reposant plus seulement sur les rapports personnels du roi avec ses vassaux, mais sur ceux du roi en tant que chef de l'État avec ses « sujets ».
Modèle:Noble- est effectivement un roi réformateur qui veut léguer un royaume dont les sujets seront soumis à un pouvoir juste : il renouvelle la « quarantaine-le-roi », ordonne la présomption d'innocence, atténue l'usage de la torture, interdit l'ordalie et la vengeance privée et institue la supplicatio, consistant à pouvoir faire appel au roi pour l'amendement d'un jugement. Sa réputation dépassant les frontières du royaume, son arbitrage est parallèlement sollicité par les différentes monarchies d'Europe. Il établit également dans le royaume une monnaie unique et se fait l'instigateur des institutions qui deviendront le Parlement et la Cour des comptes. Très pieux, il fait d'autre part construire plusieurs églises, abbayes et hospices, vient en aide aux plus faibles, travaille à la conversion des princes mongols, soutient la fondation du collège de Sorbonne et se procure des reliques de la Passion pour lesquelles il fait construire la Sainte-Chapelle en 1242.
Conformément à son vœu prononcé à la suite d'une grave maladie, puis confirmé à la suite d'une guérison dite miraculeuse, Saint Louis part se battre avec ses frères Robert d'Artois, Alphonse de Poitiers et Charles d'Anjou, en Égypte, lors de la septième croisade. À son retour, alors qu'il est persuadé que son échec est dû à l'état d'immoralité du royaume, il travaille à renforcer son autorité et à rétablir la moralité chrétienne. Il décide ainsi de punir le blasphème, les jeux d'argent, les prêts à intérêts et la prostitution ; il tente également de convertir au christianisme de gré ou de force les juifs de France. À cette fin, il finit par leur imposer diverses mesures, dont le brûlement du Talmud et, vers la fin de son règne, le port de la rouelle<ref>David Nirenberg : Antijudaïsme : Un pilier de la pensée occidentale, chap. 5, 2023, Éd. Labor et Fides, Modèle:ISBN</ref>.
Enfin, en 1270, il repart en Tunisie pour la huitième croisade, au cours de laquelle il meurt de maladie. La peste, la dysenterie et le typhus ont tour à tour été évoqués ; en 2019, des analyses montrent que le roi était gravement atteint de scorbut, et peut-être de bilharziose.
Il est canonisé le Modèle:Date sous le nom de saint Louis de France par le pape Modèle:Noble, sous l'impulsion de son petit-fils Modèle:Noble. Sa fête liturgique est fixée au jour anniversaire de sa mort, c'est-à-dire le Modèle:Date. Aujourd'hui considéré comme un monarque ayant offert à la France un renouveau économique, intellectuel et artistique, il est considéré comme l'un des trois grands Capétiens directs avec son grand-père Modèle:Noble et son petit-fils Modèle:Noble.
Enfance et éducation
Né le Modèle:Date- sous le règne de son grand-père Philippe Auguste, au château de PoissyModèle:Sfn, le futur Modèle:Noble- est le cinquième enfant et deuxième fils connuModèle:Note du futur roi Modèle:Noble, et de la princesse Blanche de CastilleModèle:Note. Il ne devient en effet l'héritier qu'à l'âge de quatre ans, après la mort précoce de son frère aîné : PhilippeModèle:Sfn. Immédiatement après sa naissance, il est baptisé en la collégiale Notre-Dame de Poissy ; ce lieu demeurera cher au roi, qui aimera signer ses lettres du nom de « Louis de Poissy », ou encore, « Louis, seigneur de Poissy », considérant que sa vraie naissance demeure son baptêmeModèle:Sfn.
Ses parents, et plus particulièrement la princesse Blanche de Castille, lui font donner une éducation très poussée afin qu'il soit religieusement et moralement formé à la fonction royale et préparé à protéger l'ÉgliseModèle:Sfn. Le petit prince vit également auprès de son grand-père vieillissant, le roi Philippe-Auguste, qui exerce sur lui une grande influence. Philippe est le premier roi de France à connaître son petit-fils, ce qui accentue la force dynastique de l'enfantModèle:Sfn,Modèle:Note.
- Vie familiale de Louis
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Grandes Chroniques de France de Modèle:Noble-]], Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
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Leçon de lecture de Saint Louis, Grandes Chroniques, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
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Louis et sa mère allant à Reims, id. Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
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Communion de Modèle:Noble-, Vie et miracles de Saint Louis, G. de St. Pathus, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Roi de France
Sacre de l'enfant roi
Louis est âgé de neuf ans lorsque son grand-père Philippe Auguste meurt, le Modèle:Date. C'est alors son père, Louis « le Lion » qui devient roi mais pour une courte durée puisqu'il meurt trois ans plus tard, le Modèle:DateModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, soit quelques jours avant sa mort, Modèle:Noble- fait venir dans sa chambre les barons, prélats et personnages importants de l'armée pour leur faire promettre que, dès qu'il sera mort, ils prêteront hommage et foi à son fils, et qu'ils le couronneront roi au plus viteModèle:Note. Selon le chroniqueur Philippe Mouskes, Modèle:Noble missionne également ses plus proches conseillers, Barthélemy de Roye, Jean de Nesle et le frère Guérin, pour veiller sur ses enfantsModèle:Sfn,Modèle:Note.
Louis est âgé de douze ans à la mort de son père, l'angoisse et l'inquiétude d'être gouverné par un enfant envahissent alors le royaumeModèle:Sfn. Cependant, bien qu'enfant, le nouveau roi fait preuve d'une grande maturitéModèle:Sfn et, alors qu'aucun texte ni aucune tradition ne prévoit qui doit gouverner sous le règne d'un roi trop jeune, la tutelle passe entre les mains de la reine mère, Blanche de Castille, dès les premiers jours qui suivent la mort de son épouxModèle:Sfn. Cette situation est légalisée par un acte inédit, dans lequel l'archevêque de Sens et les évêques de Chartres et de Beauvais affirment que Modèle:Noble-, sur son lit de mort, avait fait savoir qu'il décidait de placer son fils héritier, le royaume et ses autres enfants sous le « bail et la tutelle » de sa femme jusqu'à ce que Louis atteigne sa majoritéModèle:Sfn.
Modèle:Noble- est sacré roi le Modèle:Date- en la cathédrale Notre-Dame de Reims par l'évêque de Soissons, Jacques de Bazoches. Son sacre est marqué par trois aspects. D'abord, la rapidité de l'événement, afin que Modèle:Noble- soit rapidement « complètement » roi et que personne ne puisse faire pression sur lui ou son entourageModèle:Sfn. Ensuite, il est vite adoubé, lors d'une étape à Soissons sur le chemin menant à Reims, car le roi de France doit nécessairement être chevalier. Enfin, le troisième aspect sur lequel insistent les chroniqueurs est l'absence des grandes personnalités du royaume, tant ecclésiastiques que laïcsModèle:Sfn,Modèle:Note.
Les chroniqueurs ont souvent donné des motifs politiques à ces absences, mais selon Jacques Le Goff, même s'il est vrai que certains boudent le sacre pour des raisons politiques, la plupart n'ont simplement pas eu le temps de préparer leur voyage en raison de la précipitation de la cérémonie. De plus, le sacre d'un enfant n'est pas particulièrement attrayant pour les prélats et les grands seigneursModèle:Sfn.
Blanche de Castille exerce le pouvoir avec le titre de « baillistre » et reste peu de temps entourée des conseillers expérimentés Modèle:Incise des deux règnes précédents : le frère Guérin, chancelier de France, rend les sceaux et meurt en 1227 ; Barthélemy de Roye, grand chambrier de France, s'efface peu à peu et meurt en 1237 et Jean de Nesle n'apparaît plus que par intermittences. Le principal soutien de la reine reste alors Gauthier Cornut, évêque de SensModèle:Sfn.
Révolte des barons
En 1226, Blanche de Castille et ses conseillers s'occupent du cas de quelques seigneurs mécontents. Pour se concilier Philippe Hurepel, demi-frère de Modèle:Noble, son royal neveu lui donne les châteaux de Mortain et Lillebonne ainsi que l'hommage du comté de Saint-Pol et une rente viagère de six mille livres tournoisModèle:Note. À la demande de plusieurs seigneurs, à l'Épiphanie, le Modèle:Date-, Blanche, son fils et leurs conseillers décident également de libérer, en échange d'une rançon et de sa fidélité, Ferrand de Flandre qui avait trahi Philippe Auguste lors de la bataille de BouvinesModèle:Sfn.
Modèle:Noble- fait ensuite un effort en direction des grands seigneurs trop remuants : il promet de marier son frère Jean à la fille de Pierre Mauclerc, qui lui offre en gage Angers, Le Mans, Baugé et Beaufort-en-Vallée et promet de marier son frère Alphonse à une fille de Modèle:Noble ainsi que sa sœur Isabelle à l'un de ses filsModèle:Sfn. L'effort le plus important est fait envers le roi d'Angleterre Modèle:Noble et, en Modèle:Date-, une trêve est conclue entre le roi de France et Richard de Cornouailles, frère du roi d'Angleterre. Le mois suivant, c'est Modèle:Noble- en personne qui demande à Louis une trêve officielle. Celle-ci prend effet en Modèle:Date-Modèle:Sfn.
Ainsi, au début de l'Modèle:Nobr, le jeune roi est à la tête d'un royaume pacifié. Cependant, les barons ne supportent plus d'être conduits par un enfant et une femme étrangère. De nombreux seigneurs se rassemblent à Corbeil et prévoient d'enlever le roi afin de le séparer de sa mère et de ses conseillers pour gouverner en son nom et s'approprier le pouvoir, les terres et les richesses. À la tête de cette révolte se trouvent alors Philippe Hurepel, comte de Boulogne et oncle du roi, qui a accepté de devenir l'un de leurs chefs, mais sans conviction, et Pierre Mauclerc, duc de Bretagne, le plus puissant des vassaux du roi de FranceModèle:Sfn,Modèle:Note.
Le jeune roi et la reine mère, qui reviennent de Vendôme, où ils sont allés négocier avec les barons de l'Ouest, rentrent à Paris par Orléans, mais toute leur suite est bloquée à Montlhéry par les barons rassemblés. Bientôt, les Parisiens, auxquels Blanche et ses conseillers avaient envoyé des messages requérant leur fidélité et leur soutien, prennent les armes, volent au secours du roi et le ramènent en triompheModèle:Sfn. Contre cette première révolte, le roi est également soutenu par le comte Ferrand de Flandre, libéré et resté fidèle, et Modèle:Noble, avec lequel il est réconciliéModèle:Sfn.
En 1228, la coalition des barons se reforme. Cette fois, la révolte, soutenue par Philippe Hurepel, est dirigée par Modèle:Noble. Les coalisés ne s'en prennent plus directement au roi et à sa tutrice, mais à Modèle:Noble, leur plus puissant soutienModèle:Sfn. Cette campagne commence par la propagation de rumeurs injurieuses à l'égard de Blanche : les barons l'accusent de vider les caisses du royaume et d'être la maîtresse de son conseiller Romain Frangipani ou encore de Thibaut de ChampagneModèle:Sfn. Heureusement pour le roi, les barons sont instables et impressionnés par la royauté, même représentée par un adolescent. Certains d'entre eux passent donc de la rébellion à une obéissance totaleModèle:Sfn.
Mais il faut tout de même recourir aux opérations militaires et, en 1230, le jeune roi, âgé de moins de seize ans, prend la tête de l'ost royal. Il part en campagne dans l'Ouest, contre Pierre Mauclerc, qui vient de prêter hommage au roi d'Angleterre en Modèle:Date-, et ses complices, puis en Champagne pour y protéger ThibaudModèle:Sfn. La campagne de Modèle:Date- se termine avec la prise de Bellême et la reprise d'Angers, Baugé et BeaufortModèle:Sfn. Sur les conseils de Romain Frangipani, l'armée royale ravage également les champs, les récoltes et les possessions de Modèle:Noble, celui-ci étant ainsi forcé de faire la paix avec le gouvernement du royaumeModèle:Sfn.
En mai, Modèle:Noble-, appelé à l'aide par Pierre Mauclerc, débarque à Saint-Malo, mais n'ose pas engager les hostilités et s'enferme dans Nantes, sans combattre. Louis prend la tête d'une nouvelle armée et, grâce à l'aide de Modèle:Noble, prend Clisson, assiège Ancenis et rase le château de La Haye-Pesnel, appartenant au rebelle Fouques Pesnel. Au Modèle:Nobr, il entreprend une nouvelle campagne dans l'Ouest et impose à Pierre Mauclerc une trêve de trois ans à Saint-Aubin-du-CormierModèle:Sfn. Entre-temps, Modèle:Noble- se tient en Champagne et les barons révoltés contre Thibaud n'osent pas attaquer le roi ; ils abandonnent ainsi les hostilitésModèle:Sfn.
Victorieux, Louis apparaît comme un roi guerrier : les anciens coalisés, à l'exception de Pierre Mauclerc qui ne se soumettra qu'en Modèle:Date-, lui obéissent désormaisModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Fiançailles et mariage
Modèle:Noble- est probablement reconnu majeur en 1234, à vingt ans, voire en 1235, à vingt et un ansModèle:Sfn,Modèle:Note.
Guillaume de Nangis fait du mariage la conséquence d'un désir du roi, mais selon Jacques Le Goff et Gérard Sivéry, le jeune roi n'a fait que se conformer à l'usage et à l'avis de sa mère et de ses conseillersModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Marguerite, aînée des quatre filles de Modèle:Noble, est à peine nubile car elle n'a que treize ans. Jean de Nesle et Gauthier Cornut sont alors nommés principaux négociateurs du contrat de mariage et, selon le chroniqueur Philippe Mouskes, Maurice de Sully, archevêque de Bourges, se serait également chargé des premières démarches.
En 1233, le roi Modèle:Noble- ordonne au chevalier Gilles de Flagy, en mission à Toulouse, de passer par la cour comtale de Provence, probablement afin, selon Gérard Sivéry, de se renseigner sur la jeune princesse dont les rumeurs louent la perfectionModèle:Sfn. Louis et Marguerite sont de lointains parents, mais le Modèle:Date-, le pape Modèle:Noble les relève de l'empêchement de mariage pour consanguinitéModèle:Sfn,Modèle:Note.
Le Modèle:Date-, à Sisteron, le comte et la comtesse de Provence reconnaissent devoir une dot de Modèle:Nombre d'argent, à payer avant le Modèle:Date-, et donnent en gages le château de Tarascon et ses revenus au roi de France. La réponse se fait peu attendre ; Jean de Nesle et Gauthier Cornut, chargés d'aller chercher la fiancée en Provence et de l'accompagner jusqu'au lieu du mariage, font rédiger par écrit la promesse de mariage du roi qui s'engage à épouser Marguerite avant l'Ascension, célébrée cette année le Modèle:Date-Modèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, Raimond Bérenger complète la dot de Modèle:Unité supplémentaires en désignant Raimond Audibert, archevêque d'Aix, garant envers son futur gendre ; le comte cède alors les revenus du château d'Aix ainsi que la baillie d'Aix que détenait Guillaume de Cottignac. Mais la somme considérable de Modèle:Unité dépasse les capacités financières du comte qui n'en paiera en fait que le cinquièmeModèle:Sfn.
Le Modèle:Date, le mariage de Louis et Marguerite est célébré en la cathédrale de Sens, par Gauthier le Cornu. Les personnages importants du royaume sont présents et la suite de Louis comprend sa mère, ses frères Robert et Alphonse, son cousin Alphonse de Portugal, de nombreux nobles dont le fidèle Barthélemy de Roye et plusieurs dames qui assurent la suite de MargueriteModèle:Sfn.
La cérémonie se déroule en deux temps. La première phase, une cérémonie extérieure devant l'église, commence par la jonction des mains des fiancés par Guillaume de Savoie, évêque de Valence et oncle de Marguerite, symbolisant leur consentement, puis les anneaux sont échangés et, enfin, elle se termine par la bénédiction et l'encensement des épouxModèle:Sfn. La seconde phase est essentiellement une messe lors de laquelle sont lus et chantés plusieurs textesModèle:Sfn. Au moment de l'invocation, le roi reçoit un baiser de l'archevêque qu'il va porter à sa jeune épouse, lui promettant ainsi amour et protection. Enfin vient la bénédiction de la chambre nuptiale, rite soulignant leur devoir de procréerModèle:Sfn. Le lendemain du mariage, le Modèle:Date-, la jeune Marguerite est couronnée reineModèle:Sfn.
Selon Guillaume de Saint-Pathus, confesseur et confident de la reine Marguerite de Provence, Saint Louis ne touche pas sa femme pendant la nuit de noces ; il passe ses trois premières nuits de jeune marié à prier, respectant ainsi les trois « nuits de Tobie » recommandées par l'ÉgliseModèle:Sfn.
Fin du conflit avec le roi d'Angleterre
Ligue des seigneurs poitevins
Modèle:Noble, grand adversaire de Saint Louis et de la monarchie française, n'a pas renoncé à récupérer les territoires que ses prédécesseurs possédaient en France en tant que ducs d'Aquitaine et de Normandie, reconquis par Philippe Auguste. Il conteste en effet la légitimité de la confiscation des fiefs de son père Jean sans Terre dans l'ouest de la France. Mais occupé par les barons anglais qui avaient limité son pouvoir en arrachant la Grande Charte à son père et par les barons français coalisés qui lui demandèrent de l'aide pour s'émanciper, Modèle:Noble- n'a jamais manifesté ses désirs de reconquêteModèle:Sfn.
En France, une nouvelle rébellion commence à prendre vie. Tout d'abord, Modèle:Noble s'insurge en raison d'un accord non respecté : lorsqu'en 1227, la reine Blanche et ses conseillers avaient neutralisé Hugues, un accord avait prévu le mariage d'une fille de ce dernier avec Alphonse de France, mais celui-ci était déjà fiancé à Jeanne de Toulouse ; en compensation, il était prévu qu'Isabelle de France épouse le futur Modèle:Noble, mais celui-ci épousa Yolande de Bretagne en 1238, tandis qu'Alphonse se maria effectivement avec sa fiancée, JeanneModèle:Sfn.
En plus de cela, à sa majorité, en 1241, Alphonse reçoit de son royal frère le comté de Poitiers et l'Auvergne, conformément à la volonté de leur père. Ses nouvelles terres absorbent alors le comté de la Marche et Modèle:Noble- doit transférer son hommage de vassal du roi de France à Alphonse de Poitiers, seigneur de rang inférieur. Modèle:Noble- prête finalement l'hommage, mais la situation déplaît fortement à sa femme, Isabelle d'Angoulême, veuve de Jean sans Terre et mère d'Modèle:Noble-, qui souhaite conserver son rang de reineModèle:Sfn.
Le conflit éclate lorsque Modèle:Noble-, prétextant la rupture des fiançailles, réclame l'Aunis et Saint-Jean-d'Angély, remis en gage à Modèle:Noble- en 1230 à l'occasion de la promesse de mariage entre sa sœur Isabelle et le jeune Hugues. Modèle:Noble-, décidé à se battre, détruit symboliquement la maison qu'il possède à Poitiers et, en Modèle:Date-, s'oppose publiquement au roi lors de l'assemblée solennelle des vassaux du comte de Poitou. Louis tente d'abord vainement de faire revenir le comte sur sa décision puis présente son cas à la cour des pairs de France, qui prononce la confiscation des domaines du rebelle. Immédiatement, il constitue une ligue contre Modèle:Noble-, à laquelle la plupart des barons poitevins adhèrentModèle:Sfn,Modèle:Note. Dès les débuts de cette coalition, le roi d'Angleterre s'y intéresse, mais se voit retenu par ses engagements pris lors des trêves de 1238Modèle:Sfn. Après la destitution de Modèle:Noble-, Modèle:Noble- décide de prendre part à la coalition afin de faire valoir ses droits en FranceModèle:Sfn.
Guerre de Saintonge
La guerre de Saintonge dure environ un an, du Modèle:Date- au Modèle:Date-. Selon Jacques Le Goff, elle se déroule en trois phases : du Modèle:Date- au Modèle:Date-, c'est une guerre de siège lors de laquelle Louis ne se bat qu'avec le comte de la Marche et ses alliés ; du Modèle:Date- au Modèle:Date-, l'ost royal bat les Anglais devant Saintes et les repousse jusqu'à Blaye ; et enfin, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, la guerre s'oriente contre le comte de Toulouse, puis se termine par une trêve entre Henri d'Angleterre et Saint LouisModèle:Sfn.
Bataille de Taillebourg
Le Modèle:Date-, Louis convoque l'ost royal à Chinon. Le Modèle:Date-, à Poitiers, il lance le début de la campagne : il est à la tête de Modèle:Nombre, Modèle:Nombre et Modèle:Unité, sergents et arbalétriers. Son armée assiège et prend successivement les châteaux rebelles de Montreuil, Béruges, Fontenay, Prez, Saint-Gelais, Tonnay-Boutonne, Matus, Thoré et Saint-AffaireModèle:Sfn.
Modèle:Noble- quitte Portsmouth le Modèle:Date- et débarque à Royan le Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, il déclare la guerre à Louis pendant que celui-ci achève la conquête du Poitou. Le Modèle:Date-, les Français arrivent devant Taillebourg. Le lendemain, les ennemis se retrouvent face à face, mais sont séparés par la Charente. Les Anglais et les Poitevins rebelles tentent de rejoindre les Français par le pont de pierre reliant Taillebourg à Saintes, mais sont rapidement repoussés par les troupes de Saint Louis qui les mènent à s'enfuir en toute hâte vers Saintes. Le lendemain, Modèle:Date-, Louis et son armée traversent la Charente et la bataille s'engage devant SaintesModèle:Sfn.
Selon Guillaume de Nangis, la bataille dure très longtemps, mais les Anglais ne peuvent endurer les assauts des Français et se mettent à fuir. Les Français les poursuivent et en font prisonniers un grand nombre. Le roi d'Angleterre s'enfuit quant à lui vers Saintes, d'où il s'enfuit à nouveau la nuit tombée avec Modèle:Noble- et leurs troupes. Enfin, le lendemain matin, Modèle:Date-, les clés de la ville sont remises à Louis par les citoyens de SaintesModèle:Sfn.
Modèle:Noble- se replie à Pons, mais le Modèle:Date-, Renaud, seigneur de Pons, se soumet à Modèle:Noble- qui arrive de Colombières. Le lendemain, Modèle:Noble- se soumet à son tourModèle:Note. Le roi d'Angleterre se réfugie alors à Barbezieux d'où il s'échappe dans la nuit du Modèle:Date- au Modèle:Date-. Il rejoint ensuite Blaye, mais doit repartir vers Bordeaux dès le Modèle:Date-, devant la progression du roi de FranceModèle:Sfn.
Modèle:Noble- perd relativement peu d'hommes durant la campagne, mais doit affronter une épidémie de dysenterie qui décime son armée. Louis en est également atteint mais guérit rapidement. Bien qu'affaibli, il rentre à Paris en Modèle:Date-Modèle:Sfn.
Soumission du comte de Toulouse et la trêve
De son côté, Modèle:Noble, qui a pourtant renouvelé son hommage à Louis en 1241, s'allie à la coalition des barons poitevins et du roi d'AngleterreModèle:Sfn. Il rejoint Modèle:Noble- à Blaye à la fin Modèle:Date-, se fait remettre Narbonne le Modèle:Date-, par le vicomte Aimery, s'empare d'Albi et proclame le retour des deux villes parmi ses possessionsModèle:Sfn.
Saint Louis, qui vient de remporter la bataille de Taillebourg, envoie deux armées en Languedoc. Le comte de Foix lâche alors aussitôt le comte de Toulouse et Louis le délie de sa vassalité envers celui-ci. Le Modèle:Date-, Modèle:Noble- est contraint de demander pardon au roi de France, qui le lui accorde en échange de sa renonciation à Narbonne et Albi ainsi que des promesses de combattre l'hérésie et d'accomplir son vœu de croisadeModèle:Sfn.
Entre Modèle:Date- et Modèle:Date-, Modèle:Noble tente une dernière fois de faire valoir ses droits en organisant le blocus de La Rochelle par la mer. Mais son blocus échoue, de même que la reconstitution de son armée et de ses alliances. En Modèle:Date-, il envoie une lettre à Modèle:Noble, empereur du Saint-Empire, à qui il avait fait une demande d'alliance en Modèle:Date-, lui annonçant la fin de ses espérances. Et enfin, le Modèle:Date-, il est contraint de demander à Louis une trêve pour cinq ansModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
En 1253 et 1254, Modèle:Noble- autorise Modèle:Noble- à se rendre en France pour visiter l'abbaye de Fontevraud, nécropole de ses ancêtres, celle de Pontigny, où reposent les reliques de saint Edmond, qu'il avait contraint à l'exil, ainsi que la cathédrale de Chartres. À cette occasion, Louis invite Modèle:Noble-, qui est aussi son beau-frère, à Paris, où ils fêtent ensemble Noël. Une vive amitié naît entre les deux rois au point que, quelque temps après, Louis offre à Henri un éléphant qui lui avait été offert par le sultan d'Égypte. Dès cette année, Henri demande le renouvellement des trêves, que Louis lui accorde volontiersModèle:Sfn.
Le traité de paix
En 1257, le roi d'Angleterre envoie auprès de Modèle:Noble- l'évêque de Winchester dont la mission est de proposer au roi de France la substitution d'un véritable traité aux trêves qui avaient été signées. Et, bien qu'Henri refuse de renoncer à ses droits sur les territoires de ses ancêtres en France, les deux rois ont l'intention d'aboutir à la paix. Les négociations sont longues et laborieuses, mais enfin, le Modèle:Date-, Modèle:Noble et Modèle:Noble- signent le traité de ParisModèle:Sfn.
En signant le traité, Louis et Henri mettent fin au conflit entre Capétiens et Plantagenêts concernant les terres conquises par Philippe Auguste. Par ce texte, Modèle:Noble- renonce à ses revendications concernant la Normandie, l'Anjou, la Touraine, le Maine et le Poitou et Modèle:Noble- lui donne la somme nécessaire pour entretenir Modèle:Nombre pendant deux ans ainsi que les revenus de l'Agenais et ses domaines dans les diocèses de Limoges, Cahors et PérigueuxModèle:Sfn,Modèle:Note.
Le Modèle:Date-, le traité est d'abord ratifié par Richard de Cornouailles. Le Modèle:Date-, il est ratifié à Westminster par des procureurs, au nom du roi, et, le Modèle:Date-, Modèle:Noble et Aliénor d'Angleterre le ratifient également. Enfin, arrivé en France le Modèle:Date-, Modèle:Noble- prête hommage à Louis le Modèle:Date-Modèle:Sfn.
Expansion du domaine royal
Tout d'abord, par son testament de 1225, Modèle:Noble demande le transfert d'environ un tiers du domaine royal en faveur de ses fils puînés : le deuxième, Robert, reçoit l'Artois ; le troisième, Alphonse, le Poitou et l'Auvergne, et le quatrième, Charles, l'Anjou et le Maine<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Devenu roi, Modèle:Noble- respecte cette volonté, qu'il exécute comme une décision propre : lorsque ses frères atteignent l'âge de vingt ans, il les adoube et leur remet leur apanage. Le domaine royal est donc sensiblement amoindri, mais cette politique ne provoque pas le démembrement du royaume. Elle est, au contraire, le moyen d'éviter les conflits entre les quatre frères. De plus, Louis insiste sur les conditions de possession de l'apanage, qui doit revenir au domaine royal dans le cas où son détenteur mourrait sans héritier, ce qui sera le cas d'Alphonse en 1271Modèle:Sfn.
Au cours de son règne, le roi Modèle:Noble- a mis fin aux espoirs d'hégémonie du comte Modèle:Noble, soumis lors de la croisade des albigeois. En Modèle:Date-, Blanche et Modèle:Noble- convoquent une conférence à Meaux. Modèle:Noble- s'y rend en pèlerin, accompagné de ses principaux vassaux, et signe le traité de Meaux-Paris le Modèle:Date-. Il se voit alors contraint de prêter allégeance au jeune roi de France et perd près de la moitié de son territoire, principalement les anciennes vicomtés de Modèle:Noble : les sénéchaussées de Beaucaire et de Carcassonne, conquises sur le terrain depuis 1226<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, intègrent le Domaine, tandis que le marquisat de Provence est cédé au Saint-Siège.
Le comte se voit par ailleurs contraint de fonder une université à Toulouse. Enfin, le traité prévoit le mariage de Jeanne de Toulouse, seule héritière de Raymond, avec Alphonse de Poitiers, ce qui permet, à plus ou moins brève échéance, de rattacher les territoires restants du comté de Toulouse au domaine royal : le couple mourant sans enfants, ces domaines passent directement et définitivement sous administration royale en 1271<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref>, sous Modèle:Noble<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Par le traité de Corbeil signé le Modèle:Date- entre les représentants de Modèle:Noble et ceux de Modèle:Noble-, ce dernier renonce aux prétentions françaises sur l'ancienne marche d'Espagne, et en particulier sur la Catalogne, la Cerdagne et le Roussillon, tandis que l'Aragon renonce en échange aux siennes sur la Provence et le Languedoc<ref group=alpha>La couronne d'Aragon renonce à ses prétentions sur le Languedoc, à l'exception de Montpellier.</ref>. S'ébauche alors la frontière du royaume de France au sud des Corbières. Côté français, la frontière est protégée par les forteresses de Termes, Aguilar, Niort, Quéribus, Peyrepertuse et Puilaurens tandis que Salces, Opoul et Perpignan défendent la frontière catalane<ref>Modèle:Article.</ref>.
Enfin, comme nous l'avons déjà vu, Modèle:Noble- d'Angleterre renonce par le traité de Paris (1259) à ses revendications sur la Normandie, l'Anjou, la Touraine, le Maine et le Poitou tandis que Louis rend à ce dernier une partie des terres du Limousin et du Quercy à la Saintonge, dont il n'est pas certain que la conquête ait été légitimement fondée<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Roi justicier et diplomate
En tant que roi chrétien, Modèle:Noble- doit faire respecter deux idéaux censés lui apporter, ainsi qu'à ses sujets, le salut éternel : la justice en premier lieu, puis la paix. Il se veut à l'image du roi Salomon rendant la justice sous un chêne, notamment dans le parc du château de Vincennes (une représentation qui s'est transmise de génération en génération à travers l'image qu'on se fait de ce roi)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il s'efforce donc de faire régner la paix dans les affaires où il est impliqué et tente d'éliminer les sujets de conflit pour l'établir le plus longtemps possible. Son prestige fait de lui le recours préféré des adversaires en quête d'arbitrage et son action va s'étendre dans toute la Chrétienté, dont il deviendra le pacificateurModèle:Sfn.
Dit d'Amiens
En Angleterre, l'aristocratie se révolte pour restreindre et contrôler le pouvoir du roi. Ces révoltes aboutissent à la Grande Charte en 1215, puis aux provisions d'Oxford en 1258 et, enfin, aux provisions de Westminster en 1259Modèle:Sfn. L'opposition est alors menée par Modèle:Noble, le propre beau-frère d'Modèle:NobleModèle:Sfn. Les documents passent par une longue série de révocations et de rétablissementsModèle:Sfn : le roi réussit notamment à se faire relever de son serment de respecter les provisions d'Oxford par les papes Modèle:Noble puis Modèle:Noble, mais les barons anglais n'acceptent pas la décision pontificale. C'est ainsi qu'en Modèle:Date-, Modèle:Noble- et ses barons demandent l'arbitrage de Modèle:Noble-, dont ils promettent de respecter la décisionModèle:Sfn.
Louis rend son verdict, le « Dit d'Amiens », dès le Modèle:Date- : il ratifie d'abord la bulle pontificale annulant les provisions d'Oxford et déclare, en ferme partisan de la prérogative royale, qu'Henri Plantagenêt doit récupérer la plénitude du pouvoir et de sa souveraineté. L'arbitrage est alors considéré comme un jugement rendu par Modèle:Noble-, en tant que seigneur du roi d'Angleterre et donc comme suzerain des barons anglais, considérés comme ses arrière-vassauxModèle:Sfn.
Affaire des Flandres
Modèle:Article détaillé Modèle:Noble est en guerre avec les fils issus de son premier mariage avec Bouchard d'Avesnes, qu'elle désavantage au bénéfice des fils issus de son second mariage avec Modèle:Noble. Ainsi commence le conflit entre les Avesnes, qui mettent en avant leur droit d'aînesse, et les Dampierre, qui renient l'héritage de leurs demi-frères, considérés comme des fils illégitimes en raison de l'annulation du mariage de leurs parentsModèle:Sfn.
Louis est appelé à plusieurs reprises pour intervenir, soit à l'initiative de l'un ou de l'autre parti, soit à sa propre initiative, en tant que suzerain. En 1235, il prévoit un partage inégal des terres : deux septièmes aux Avesnes et cinq septièmes aux DampierreModèle:Sfn,Modèle:Note.
En 1246, dans le but de pacifier le royaume avant de partir en croisade, Modèle:Noble- et Eudes de Châteauroux ménagent un accord entre les deux partis : le Hainaut appartient maintenant aux Avesnes et la Flandre aux Dampierre. Modèle:Noble part en croisade avec Louis, revient en 1250, mais meurt accidentellement l'année suivante. Sa mère lui reconnaît alors comme successeur son frère cadet, Gui de Dampierre. Et si la curie romaine a finalement reconnu la légitimité des Avesnes, Marguerite refuse toujours à Jean d'Avesnes le titre de comte de Hainaut et ne lui laisse que le marquisat de NamurModèle:Sfn.
Après avoir tenté en vain de s'emparer des îles de Zélande, en Modèle:Date-, sous l'impulsion de leur mère, les fils Dampierre, accompagnés de plusieurs barons français, sont faits prisonniers par Guillaume du Saint-Empire. Marguerite fait alors appel au frère du roi de France, Charles d'Anjou, à qui elle promet le Hainaut, ignorant ainsi les droits des Avesnes. Charles accepte, occupe Valenciennes et Mons et évite de peu un conflit armé avec le roi des RomainsModèle:Sfn. Au retour de la croisade, Modèle:Noble- prend très mal l'initiative de son frère et intervient : il rappelle ce dernier à Paris et, par le « Dit de Péronne » du Modèle:Date, il confirme l'accord signé en 1246. Néanmoins, pour tenir compte de la donation du comté du Hainaut à Charles, Marguerite le lui rachète à un très haut prix. Elle doit aussi payer une forte rançon au comte de Hollande pour la libération des Dampierre, et, peu de temps après, se réconcilie avec son fils Baudoin d'AvesnesModèle:Sfn.
Conflit entre Modèle:Noble- et Modèle:Noble-
[[Fichier:Louis9 Innocentius4 Cluny.jpg|vignette|Entrevue de Saint Louis et du pape Modèle:Noble-, [[Grandes Chroniques de France de Charles V|Grandes Chroniques de France de Modèle:Charles V]], BnF, Fr.2813.|alt=Miniature figurant Louis IX agenouillé devant le pape.]]
Alors que deux des plus grandes puissances d'Occident, l'empereur Modèle:Noble et le pape, sont en guerre, Modèle:Noble- garde une stricte neutralité dans ce conflitModèle:Sfn. Monarque le plus puissant de la chrétienté, il rend à chacun ce qu'il pense lui être dû : un profond et obéissant respect au pape et une reconnaissance formelle de sa prééminence symbolique à l'empereur. Mais il leur impose de respecter son indépendance temporelle et refuse, pour le premier comme pour le second, qu'ils interviennent dans les affaires relevant de son autoritéModèle:Sfn.
En 1240, alors que le pape souhaite détrôner l'empereur, Louis refuse qu'il offre la couronne d'Allemagne à Robert d'Artois. Mais le Modèle:Date, une flotte génoise amenant les prélats au concile convoqué par le pape Modèle:Noble est vaincue par une flotte pisane au service de Frédéric. Parmi eux, plusieurs archevêques, évêques et abbés sont présentsModèle:Sfn. Modèle:Noble-, persuadé de la bienveillance de l'empereur, envoie l'abbé de Corbie et le chevalier Gervais d'Escrenne auprès de lui pour demander leur libération.
Frédéric, qui avait préalablement demandé au roi d'empêcher les prélats français de se rendre au concile, répond à Louis qu'il ne doit pas s'étonner si Modèle:Citation. Le roi de France envoie alors à l'empereur l'abbé de Cluny avec une lettre déclarant que Modèle:CitationModèle:Sfn. La déclaration fait immédiatement reculer Modèle:Noble- qui, par peur de mettre le roi Modèle:Noble- en colère, se décide à relâcher les prélats du royaumeModèle:Sfn.
En Modèle:Date-, le pape Modèle:Noble meurt et son successeur, Modèle:Noble, meurt après douze jours de pontificat. Enfin, en Modèle:Date-, le pape Modèle:Noble leur succède et le conflit avec Frédéric s'amplifie. Le pape envoie une lettre à Louis pour lui demander l'asile, afin d'être à l'abri des attaques de l'empereurModèle:Sfn. Cependant, Modèle:Noble- lui répond, de manière très respectueuse, que ses barons lui ont déconseillé d'accepter sa demande, afin de garder la neutralité nécessaire. Modèle:Noble part alors en exil à Lyon, ville quasi indépendante et sous l'influence de la France.
Le Modèle:Date-, le pape convoque un concile à Lyon, cite l'empereur à comparaître et à entendre la sentence, et invite Louis à y assister. Mais Louis, préférant ne pas s'engager, refuse l'invitation et propose au pape une entrevue à Cluny dans l'espoir de préparer une réconciliation entre lui et l'empereurModèle:Sfn. Lors de l'entretien, le pape renforce son soutien à la croisade du roi, mais refuse tout geste de réconciliation avec l'empereurModèle:Sfn.
Modèle:Noble- tente, sans succès, en 1246, une nouvelle intervention auprès du pape en faveur de Modèle:Noble-. Mais, en 1247, il apprend que l'empereur rassemble une importante armée pour marcher sur Lyon où le pape réside toujours. Il envoie alors des troupes considérables pour défendre le souverain pontife et Modèle:Noble-, qui s'est avancé jusqu'aux Alpes, rebrousse chemin vers Parme. Toutefois, après cela, Louis continue de rester neutre dans le conflit et ses relations avec l'empereur restent cordialesModèle:Sfn.
Modèle:Noble- et les Mongols
Modèle:Article connexe Dès 1245, la chrétienté mûrit l'espoir de convertir le grand Khan au christianisme, ou, tout au moins, de l'amener à s'allier aux chrétiens contre les musulmans. C'est ainsi que le pape Modèle:Noble envoie trois missions à la recherche du Grand Khan Güyük. Les dominicains André de Longjumeau, Ascelin de Lombardie et Simon de Saint-Quentin sont envoyés de Terre sainte tandis que le franciscain Jean de Plan Carpin passe par la Bohême, la Pologne et la basse Volga, jusqu'au Khan dont il assiste à l'intronisationModèle:Sfn. Saint Louis s'intéresse de près à ces expéditionsModèle:Sfn.
En 1248, alors qu'il est en séjour à Chypre, le roi de France est approché par des envoyés d'Modèle:Lien, commandant mongol basé en Arménie et en Perse<ref>Modèle:Article.</ref>. Eljigidei prévient Louis Modèle:Citation et lui suggère de débarquer en Égypte, pendant que lui attaquerait Bagdad, pour empêcher que les sarrasins d'Égypte et ceux de Syrie joignent leurs forces<ref name=EoS>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Empire of the Steppes: A History of Central Asia.</ref>,Modèle:Sfn. Le roi dépêche alors au Grand Khan deux prêcheurs, dont André de Longjumeau, ainsi qu'une tente écarlate très luxueuse en guise de chapelle, contenant des Modèle:Citation montrant l'essentiel de la foi chrétienneModèle:Sfn. Toutefois, Güyük meurt avant l'arrivée de l'ambassadeur, et rien de concret n'en résulte ; la reine Oghul Qaïmich, à présent régente, décline poliment l'offre<ref name=EoS />. En 1249, Louis apprend que le Khan Sartaq s'est converti au christianisme et s'est fait baptiser. Il lui envoie alors le franciscain Guillaume de Rubrouck, mais pas en tant qu'ambassadeur officiel afin d'éviter une nouvelle humiliation. Sartaq n'a en réalité de chrétien que le nom, mais permet au franciscain de se rendre auprès du Grand Khan Möngke (1251-1259), à Karakorum. Rubrouck revient cependant à Chypre en 1255, sans succèsModèle:Sfn.
En 1259, Berke, le chef de la Horde d'or demande la soumission du roi de France<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Letters of Eljigidei, Hülegü, and Abaqa : Mongol Overtures or Christian Ventriloquism ?.</ref>. En revanche, le Modèle:Date-, ce dernier reçoit une lettre de l'ilkhan Hülegü qui lui demande la paix et de l'aideModèle:Sfn. Se présentant comme le Modèle:Citation, il insiste sur sa bienveillance à l'égard des chrétiens dans son empire et lui annonce les avoir tous libérés de prison ou de l'esclavage dans les pays qu'il a soumis. N'ayant pas de navire, il demande à Louis de lui en prêter afin d'attaquer l'Égypte et promet de restituer le royaume de Jérusalem aux chrétiens. Mais, dans cette lettre, Hülegü, qui n'a pas compris que le pape n'est qu'un chef spirituel et que le roi le plus puissant de la chrétienté est en fait le roi de France, rappelle à Saint Louis la souveraineté du Grand Khan sur le monde entier. Pour cette raison, le roi de France refuse de répondre à sa demande et adresse l'ambassade à Rome, où la papauté poursuit pendant plusieurs années les conversations, qui n'aboutissent finalement jamaisModèle:Sfn.
Réformes du royaume
Situé entre le règne de son grand-père Philippe Auguste et celui de son petit-fils Philippe le Bel, Saint Louis est l'homme qui fait passer la France d'une monarchie féodale à une monarchie moderne. Celle-ci ne repose plus sur les rapports personnels du roi avec ses vassaux, mais sur les rapports du roi en tant que chef de la Couronne avec ses « sujets ». Il n'est plus seulement suzerain mais souverain. Ce passage à un État moderne se fait, selon Jacques Le Goff, Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>.
Réformes judiciaires
Dans l'ordonnance de 1245, le roi institue la « quarantaine-le-roi ». Dans cette ordonnance, il ordonne une trêve d'au moins quarante jours à partir de la date à laquelle survient un sujet de discorde entre deux parties, afin de limiter les guerres privées, désormais interdites. Ainsi, toute vengeance est proscrite jusqu'à l'expiration du délai, permettant un apaisement des tensionsModèle:Sfn,<ref name="ordonnances">Modèle:Ouvrage.</ref>.
En 1247, il dépêche des enquêteurs royaux qui ont pour mission de l'instruire de l'état du pays et de réprimer directement dans les domaines de la justice, de l'administration, de la fiscalité et de l'armée. Baillis et prévôts sont également introduits en France, ces derniers cessent alors d'être des inspecteurs itinérants et deviennent des administrateurs nommés et payés par le roi, qui exercent leurs fonctions dans une vingtaine de circonscriptions distinctes qui divisent désormais l'immense royaume de France<ref group=alpha>Les bailliages, les sénéchaussées dans le Centre-Ouest et le Languedoc, et le prévôté à Paris.</ref>.
Recrutés dans la petite noblesse locale ou dans la bourgeoisie, ces officiers sont contraints de respecter des règles strictes de gestion, fixées par l’ordonnance de 1254<ref name="ordonnances" />,<ref name="Archives" />,Modèle:Sfn. Les officiers royaux sont eux aussi surveillés par les enquêteurs qui ont pour mission de fixer les limites de chacun et de transmettre par écrit toutes les plaintes à la cour du roi, qui commence à se diviser en sections précises : le Conseil, qui traite des affaires politiques ; la Curia in parliamento, qui s'élèvera au rang de parlement et la Curia in compotis, ancêtre de la Cour des comptes, qu'il installe à la tour du Temple<ref name="Larousse">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Dès Modèle:Date-, Modèle:Noble- promulgue la « Grande Ordonnance », également appelée statutum generale, statuta sancti Ludovici ou « establissement le roi », qui tend à réformer le gouvernement royal en profondeurModèle:Sfn. Elle est, en fait, le regroupement de plusieurs textes royaux promulgués entre Modèle:Date- et Modèle:Date-. La plupart de ces textes abolissent des mesures prises par les sénéchaux royaux, en violation des anciennes coutumes localesModèle:Sfn. Ces textes ordonnent également aux officiers royaux de rendre justice sans distinction des personnes et de refuser tout cadeau pour eux-mêmes ou leur famille. Ils ne pourront lever aucune amende sans jugement, devront considérer que tout accusé non condamné est présumé innocent, et il leur sera dorénavant interdit d'empêcher le transport des blés, mesure destinée à combattre la famine.
En Modèle:Date-, il y ajoute une série de mesures concernant la pure moralité : le blasphème<ref name="Archives" />, les jeux d'argent, les prêts à intérêtModèle:Sfn et la fréquentation des maisons closes ainsi que des tavernes sont interdits aux officiers royauxModèle:Sfn,<ref name="ordonnances" />. Mais les ordonnances ne touchent pas que les officiers royaux. Dans le but de conduire ses sujets au salut, le roi prohibe la prostitution, punit le blasphème, interdit les jeux de dés et leur fabrication ainsi que les jeux d'échecs, de dames et de « trictrac », doublement condamnables en tant que jeux d'argent et de hasard. Enfin, les tavernes se voient réservées aux voyageurs et interdites à la populationModèle:Sfn.
La « Grande Ordonnance » est reprise en 1256. Le nouveau texte présente plusieurs différences avec ceux de 1254. L'ordonnance de 1256 résulte de la modification des textes de 1254, qui étaient plutôt des instructions aux baillis et sénéchaux, en une ordonnance générale pour le royaumeModèle:Sfn. Dans cette nouvelle ordonnance royale, Louis supprime toute référence à l'usage de la torture et revient notamment sur l'interdiction stricte de la prostitutionModèle:Sfn. Les droits des femmes sur leurs héritages et leurs dots doivent être particulièrement respectés : les femmes étant considérées comme des êtres faibles, il appartient à la justice royale de les protéger. Louis refuse ainsi qu'une femme soit punie pour les fautes de son mariModèle:Sfn.
En 1261, conformément au quatrième concile du Latran, une nouvelle ordonnance royale abolit l'ordalie. Les épreuves par le feu et par l'eau dont l'accusé doit sortir indemne ou les combats dont il doit sortir vainqueur devront maintenant être remplacés par des preuves rationnelles ou testimonialesModèle:Sfn.
Réformes monétaires
À la fin de son règne, entre 1262 et 1270, Modèle:Noble- met en place d'importantes réformes monétaires. Elles répondent d'abord à l'évolution économique et à la diffusion de l'économie monétaire. Les réformes commencent avec une ordonnance qui interdit de contrefaire la monnaie royale et qui institue le monopole de la circulation de celle-ci dans le royaume, à l'exception des monnaies de seigneurs ayant reçu une autorisation, qui peuvent circuler, mais uniquement sur leur terreModèle:Sfn. Puis deux ordonnances interdisent l'utilisation des « esterlins », monnaie anglaise : la première, publiée entre 1262 et 1265, exige que les sujets du roi promettent de ne pas utiliser d'esterlins, et celle de 1265 fixe à la mi-Modèle:Date- de 1266 la date limite de leur circulationModèle:Sfn.
En 1265, une nouvelle ordonnance reprend celle de 1262 et confirme le privilège de la monnaie royale de circuler dans tout le royaume, mais autorise les monnaies régionales. En Modèle:Date-, une ordonnance édicte la reprise de la frappe du denier parisis à de nouvelles conditions de poids et de teneur en métal fin ainsi que la création d'un gros tournois. Enfin, entre 1266 et 1270, une autre ordonnance édicte la création de l'écuModèle:Sfn. Le denier parisis et l'écu d'or sont plutôt des échecs, mais le gros tournois est une très grande réussite en France mais également sur le marché international, et son succès se poursuivra jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn.
Régulation de la prostitution
Au Moyen Âge, les responsables de l’ordre public, municipalités, seigneurs laïcs ou ecclésiastiques, organisent la prostitution dès le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle comme un moindre mal. On trouve même des bordels qui sont propriété de monastères ou de chapitres<ref name="Otis">Modèle:Ouvrage Modèle:Commentaire biblio</ref>. Mais comme nous l'avons vu précédemment, à son retour de Terre sainte, Louis veut remettre de l'ordre dans le royaume. C'est ainsi qu'il prohibe totalement la prostitution dans son ordonnance de 1254. Toutes les femmes et filles se livrant à la prostitution sont appelées à y renoncer<ref name=pro>Modèle:Ouvrage.</ref>. Elles sont expulsées des villes, loin des églises et des cimetières, et quiconque leur met une maison à disposition se voit confisquer un an de loyerModèle:Sfn. Si, après un avertissement, elles continuent dans cette voie, l'ordonnance prévoit que leurs vêtements seront confisqués et que leur maison sera saisie puis vendue au profit du fisc. En cas de récidive, l'ordonnance envisage qu'elles seront bannies des villes et des villages, voire du royaume<ref name=pro />.
Parallèlement, le roi prend sur sa cassette les fonds nécessaires pour permettre au couvent des Filles-Dieu, spécialement destiné à l'accueil des filles repentantes, de recevoir deux cents personnes supplémentaires<ref name=pro />.
Mais l'expérience prouve au souverain que l'ordonnance est inutile. Poursuivies, les prostituées changent d'apparence pour prendre celle de Modèle:Citation, ce qui les expose en plus aux insultes des libertins. En 1256, dans une seconde ordonnance qui révoque en quelque sorte la première, le roi permet ainsi aux prostituées d'exercer, mais hors des murs des cités et loin des lieux de culte. Des établissements spécialisés sont alors installés loin des maisons particulières. Ils ne sont ouverts que la journée, jusqu'à six heures au soir, afin que des femmes ne s'y rendent pas la nuit pour ne pas y être reconnues<ref name=pro />. Selon Jacques Le Goff, c'est Modèle:CitationModèle:Sfn.
Roi bâtisseur et mécène
Sous le règne de Modèle:Noble-, les grandes cathédrales sont en construction, à peine achevées ou en profond remaniement. C'est ainsi qu'il assiste à la construction des cathédrales de Chartres, d'Amiens, de Reims, de Rouen, de Beauvais, d'Auxerre ou encore Notre-Dame de ParisModèle:Sfn. Le roi finance et ordonne la construction de nombreux couvents, églises et abbayes, mais son rôle dans chaque fondation est peu connuModèle:Sfn.
Selon Robert Branner, l'architecture parisienne, sous l'influence de Modèle:Noble-, devient Modèle:Citation qu'il nomme le « style de cour ». Paris devient alors une capitale artistique avec une architecture élégante et des ateliers de manuscrits enluminés, d'ivoire, de broderies, de tapisseries, de joaillerie, de pierres précieuses et d'objets liturgiques. Outre l'architecture civile, le roi favorise l'architecture militaire Modèle:Incise, domestique Modèle:Incise et religieuseModèle:Sfn :
Édifices sacrés
Dans son testament, Modèle:Noble a laissé une forte somme pour fonder un monastère près de ParisModèle:Sfn. Pour édifier cette abbaye, Louis et sa mère choisissent un lieu proche d'Asnières-sur-Oise, où ils résident de temps en temps, et acquièrent le domaine de Cuimont, débaptisé pour être appelé Royaumont (« mont royal »), nom qui symbolise le lien étroit entre la famille royale et la future abbayeModèle:Sfn. C'est alors que, dans les premières années de son règne, entre 1229 et 1234, Louis, conseillé par Blanche de Castille, réalise la fondation de l'abbaye et l'attribue à l'ordre cistercien, contrairement aux indications du feu roi qui souhaitait qu'elle soit affiliée aux chanoines de Saint-VictorModèle:Sfn.
La fondation de Royaumont, construite entre 1228 et 1235, préfigure l'attrait naissant de Louis pour les ordres mendiantsModèle:Note, dont se rapprochent les cisterciens, et accroît son goût précoce pour les édifices religieux. C'est également une occasion pour le jeune roi de faire preuve d'humilité et de pénitence : pendant toute la période de construction, il surveille attentivement l'avancement des travaux et participe activement à la vie du chantier en aidant les artisans, allant jusqu'à porter les pierres et le mortierModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Quelques années plus tard, en 1241, Blanche de Castille fait construire non loin de là, à Saint-Ouen-l'Aumône, l'abbaye aux Dames de MaubuissonModèle:Sfn.
Modèle:Article détaillé Dès 1231, à la demande de Modèle:Noble-, des travaux de grande ampleur sont menés dans l'abbatiale de Saint-DenisModèle:Sfn. Commencés sous l’abbé Eudes Clément (1228-1245), les travaux raccordent l'abside et le narthex de l’église de Suger au plan plus large du nouvel édifice. Et en 1267, Modèle:Noble- inaugure le nouvel ensemble sépulcral destiné à sceller la continuité des trois dynasties royales franquesModèle:Sfn.
Sorbonne
Modèle:Article détaillé En 1253, Modèle:Noble- cofonde le collège de Sorbonne, pour maîtres ès arts étudiant en théologie, à la demande de Robert de Sorbon, son chapelain, confesseur et amiModèle:Sfn. Comme les autres collèges de l'université de Paris, celui de Sorbon doit accueillir des pensionnaires pauvres qui y disposent de bourses, ainsi que des étudiants non-pensionnaires. À sa création, le collège est ainsi destiné à abriter une vingtaine de personnes. À cet effet, Louis donne quelques maisons de la rue Coupe-Gueule, face à l'hôtel de Cluny, pour y installer les étudiants.
Robert de Sorbon, par l'intermédiaire de Guillaume de Chartres, achète et échange rapidement l'ensemble des abords de cette rue, dont la majorité du site lui appartiendra dès 1260. Il s'agit alors d'un ensemble épars de bâtiments divers, maisons et granges, disposés dans un jardin. La grande simplicité du bâti est maintenue par le fondateur, Robert de Sorbon, qui instaure une règle de vie pieuse et austèreModèle:Sfn.
Hospices
Modèle:Noble- fonde, près de la porte Saint-Honoré, l'hospice des Quinze-Vingts, dans le but de recueillir les aveugles miséreux de ParisModèle:Sfn. La date de sa construction est inconnue : seule une bulle du Modèle:Date- précise que la fondation était terminée au mois de Modèle:Date-. Les Quinze-Vingts fonctionnent alors comme une congrégation et la direction, plutôt « démocratique », rappelle celle des ordres mendiants. Dès sa fondation, l'hospice bénéficie ainsi de nombreux privilèges accordés par le roi et les autorités ecclésiastiques : Modèle:Noble- lui accorde notamment une rente de Modèle:Unité, destinée à l'alimentation des aveuglesModèle:Sfn.
En contrepartie, chacun des pensionnaires doit prier le plus souvent possible pour le roi, la reine, la famille royale et l'ensemble des bienfaiteurs et, après leur mort, leurs biens sont remis à la communauté. Le travail des aveugles des Quinze-Vingts est alors principalement la quête : la quête d'argent, dont l'intégralité du montant est remise à la communauté, et la quête de pain, dont le produit est partagé équitablement entre le mendiant et le maître de l'hôpitalModèle:Sfn. Selon Zina Weygand, en apportant son soutien aux aveugles, Modèle:Noble- manifeste, pour la première fois de l'Histoire, la responsabilité de la monarchie vis-à-vis des infirmes et Modèle:CitationModèle:Sfn.
Vers 1248, le roi fait restaurer l'Hôtel-Dieu de Paris par Eudes de Montreuil et charge Blanche de Castille d'en surveiller l'avancement. Durant cette même période, il participe à la fondation de l'hôtel des « Audriettes », destiné à accueillir les femmes veuves et miséreusesModèle:Sfn. Vers 1259, Louis fonde l'Hôtel-Dieu de Pontoise et y place treize religieuses augustines, mais la générosité des sœurs envers les pauvres et les malades attire une telle foule qu'en 1261, le roi se trouve dans la nécessité de leur léguer sa propre maison de campagne et le bois de Pontoise, afin de pouvoir y entretenir autant de religieuses qu'il en fautModèle:Sfn. Il dépense également Modèle:Unité pour fonder l'Hôtel-Dieu de Vernon, dans lequel il place vingt-cinq religieusesModèle:Sfn.
Fortifications
Tout d'abord, au début des Modèle:Lnobr, avec le rattachement de l'Anjou au domaine royal, Blanche et Louis font réaliser la forteresse d'Angers et fortifier amplement la ville, devenue une place frontière face à la Bretagne indépendante<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Vers 1240, en vue de la septième croisade, Modèle:Noble- décide de fortifier Aigues-Mortes pour s'assurer d'une base navale sûre pour le départ et le retour, ainsi qu'un port pour pouvoir construire la flotte royale. Le lieu est alors préféré à Narbonne et à Montpellier, politiquement dangereux, à cause de son attachement à la dynastie comtale de Toulouse pour le premier et à celle d'Aragon pour le second, ainsi qu'aux ports extérieurs, comme Marseille, d'où embarquent beaucoup de croisés, ou encore Gênes, ancien port de croisade sous Philippe Auguste.
Aigues-Mortes devient ainsi Modèle:Citation. Selon Le Goff, elle est l'une des plus remarquables réalisations urbaines de la France médiévaleModèle:Sfn. Le roi fait également construire une route entre les marais et fait bâtir la tour Carbonnière, destinée à servir de tour de guet, puis la tour de Constance qui abrite la garnison et sert successivement de phare et de prison<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
En 1250, libéré de sa captivité en Égypte, le roi arrive à Jaffa avec son épouse. Il séjourne à Césarée de Modèle:Date- à Modèle:Date- et y fait reconstruire ou même construire les remparts de la ville<ref>Modèle:Article.</ref>. En 1252, il renforce également les remparts de Jaffa et y fait bâtir un couvent ainsi qu'une église. Enfin, il fait relever les fortifications d'Ascalon<ref>Modèle:Article.</ref>.
Influence de l'Église
Sainte-Chapelle et les reliques de la Passion
Acquisition des Saintes Reliques
Dans la chrétienté du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la possession de reliques remarquables est considérée comme la preuve d'une grande dévotion et devient la source d'un grand prestige. Or, en 1237, Modèle:Noble de Courtenay, empereur latin de Constantinople, vient en France afin de demander l'aide de son cousin, Modèle:Noble-, contre les GrecsModèle:Note. Pendant son séjour auprès de Saint Louis, il apprend que les barons latins de Constantinople, manquant d'argent, souhaitent vendre la couronne du Christ à des étrangersModèle:Sfn.
Celle-ci étant la plus précieuse des reliques conservées à Constantinople, Baudouin supplie Louis et Blanche de Castille d'empêcher que la Sainte Couronne ne tombe entre des mains étrangères. L'idée d'acquérir la fameuse relique comble la piété et flatte la gloire du roi et de sa mèreModèle:Sfn.
De Paris, Modèle:Noble- envoie un émissaire avec une lettre ordonnant que la couronne soit remise aux envoyés que Louis envoie de son côté, soit deux dominicains, Jacques et André, dont le premier a été prieur de l'ordre des Prêcheurs à Constantinople et pourra donc reconnaître l'authenticité de la reliqueModèle:Sfn. Quand les envoyés de Baudouin et de Louis arrivent à destination, ils apprennent que le besoin d'argent est devenu si urgent que les barons ont emprunté aux marchands vénitiens et leur ont donné en gage la couronne d'épines.
Et, si la couronne n'est pas rachetée avant la fête des saints Gervais et Protais, soit le Modèle:Date-, elle appartiendra aux Vénitiens et sera transférée dans la cité de la lagune. Mais, de manière inattendue, les envoyés de Baudouin et de Louis arrivent avant la date fatidique et ils engagent les négociations avec les Vénitiens qui acceptent de vendre la relique au roi de France à condition qu'elle passe par VeniseModèle:Sfn. Les négociations prennent fin en Modèle:Date-. Bien que l'hiver soit hostile à la navigation et que les Grecs aient disposé des galères sur les itinéraires possibles pour s'emparer de la relique, celle-ci prend la mer. Elle arrive sans encombre à Venise, où elle est exposée dans la chapelle Saint-Marc.
Le frère André reste à Venise pour surveiller la couronne, tandis que le frère Jacques va annoncer la nouvelle à Louis et Blanche, puis revient à Venise avec la somme colossale de l'achat, dont nous ignorons le montant, accompagné des hommes de Baudouin, garants de l'opération. De nouvelles négociations ont lieu et les Vénitiens, qui n'osent pas s'opposer à la volonté de Louis et de Baudouin, laissent partir la relique à contrecœur.
Le transport vers la France se fait, cette fois, par la terre. Pour assurer leur sécurité, les convoyeurs sont munis d'un sauf-conduit de Modèle:Noble, la plus haute garantie juridique de la chrétientéModèle:Sfn. La couronne est enfin proche de son acquéreur et est déposée à Villeneuve-l'Archevêque où le roi se précipite pour la voir, accompagné de sa mère, de ses frères, de Gauthier Cornut et de Bernard de Sully ainsi que de nombreux barons et chevaliersModèle:Sfn.
Le lendemain, la couronne est transportée par bateau sur l'Yonne et la Seine jusqu'à Vincennes. La châsse comportant la relique est alors exposée sur un grand échafaud pour être vue de tout le peupleModèle:Sfn. Puis la châsse arrive dans la capitale, portée par Louis et son frère Robert, pieds nus, suivi de prélats, de clercs, de religieux et de chevaliers, eux aussi pieds nus. La relique est quelques instants placée dans la cathédrale Notre-Dame. Enfin, la relique arrive au terme de son voyage et est déposée dans la chapelle Saint-Nicolas du palais de la Cité.
Les besoins d'argent de l'empereur Baudouin s'accroissant, Louis lui rachète à grands frais d'autres reliques de la Passion. En 1241, il acquiert une partie importante de la Vraie Croix, la Sainte Éponge et le fer de la Sainte LanceModèle:Sfn.
Construction de la Sainte-Chapelle
Saint Louis considère que la chapelle palatine Saint-Nicolas est beaucoup trop modeste pour les trésors qu'il vient de se procurer. Le roi fait alors construire une nouvelle chapelle qui lui sert, selon Louis Grodecki, de Modèle:Citation et de Modèle:CitationModèle:Sfn. D'après Jean-Michel Leniaud, le choix de l'implantation de la Sainte-Chapelle dans le palais royal n'est pas anodin : il affirme le lien entre le roi et le sacré, comme le faisaient les empereurs byzantins et germaniques. Cette proximité a également un rôle judiciaire, c'est sur les reliques que l'on prête dorénavant serment dans les procédures entre seigneurs et vassauxModèle:Sfn. En effet, selon Jacques Le Goff, Modèle:Noble- ne perd jamais une occasion pour associer la gloire du roi à celle de DieuModèle:Sfn.
La forme de la Sainte-Chapelle est alors inspirée par celle des chapelles épiscopales de Laon, de Paris, de Noyon et surtout de l'archevêché de ReimsModèle:Sfn. Modèle:Noble- voulant disposer d'un lieu de prière calme, la chapelle n'est pas adaptée pour accueillir des foules de pèlerins : elle ne dispose ni de déambulatoire ni de tribune royale car les jours ordinaires, seuls le clergé, la famille royale et ses invités ont accès à la chapelleModèle:Sfn.
En Modèle:Date-, le pape Modèle:Noble accorde des privilèges à la future chapelle. En Modèle:Date-, le roi fonde un collège de chanoines afin d'assurer la garde des reliques et la célébration du culteModèle:Sfn. Le Modèle:Date, soit deux mois avant le départ du roi pour la croisade, celui-ci inaugure la Sainte-Chapelle, qui est dans le même temps consacrée par Eudes de Châteauroux et Philippe BerruyerModèle:Sfn.
La construction de la Sainte-Chapelle a donc été réalisée en un temps record et aurait coûté, d'après l'enquête du procès de canonisation de Saint Louis, Modèle:Unité et la châsse des reliques Modèle:Unité. Le roi aurait été très présent sur le chantier et aurait travaillé en étroite collaboration avec son architecteModèle:Sfn, cependant, selon Jacques Le Goff, les noms de l'architecte principal et de ses aides sont inconnusModèle:Sfn, bien que Jean-Michel Leniaud et Françoise Perrot précisent que la tradition orale ainsi qu'un manuscrit de la Bibliothèque nationale de France, remontant au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, évoquent Pierre de MontreuilModèle:Sfn.
Le programme architectural s'accompagne de nombreux symboles qui se manifestent à la fois dans le contenu du reliquaire et dans la décoration de la chapelle haute : on peut noter les reliques provenant de l'Empire byzantin, qui permettent à la monarchie capétienne de s'afficher comme véritable héritière de l'idée impériale ou encore le culte particulier de Modèle:Noble- pour la Passion, véhiculant une image de lui marchant dans les pas du ChristModèle:Sfn.
Montségur et les cathares
Modèle:Article connexe La conception qu'a Louis de sa fonction royale comme bras séculier de l'Église et protecteur de la foi l'amène, comme ses ascendants l'ont fait avant lui, à intervenir contre les ennemis de cette foi. Et si, après le décès de Modèle:Noble- en 1226, le [[traité de Paris (1229)|traité de Paris du Modèle:Date-]] semble mettre fin à la croisade contre les albigeois, ces derniers sont encore très présents, plus particulièrement en Languedoc, en Provence et en Lombardie. Ils sont toutefois moins visibles et moins nombreux après 1230, sous les effets de l'Inquisition, du désintérêt dont ils font l'objet de la part des nobles et des bourgeois et de l'essoufflement général de leur doctrine, de leur pratique et de leur organisationModèle:Sfn.
Pour décider des mesures à prendre à leur égard, le roi s'entoure d'un conseil composé d'inquisiteurs, appartenant majoritairement aux frères mendiants, et d'hérétiques convertisModèle:Sfn. La volonté de Saint Louis est alors de purifier le royaume non par le feu, bien qu'il accepte les décisions de condamnation au bûcher, mais par la conversion et l'expulsionModèle:Sfn.
Cependant, à la suite de l’assassinat d’inquisiteurs à Avignonet le Modèle:Date par des hommes de la garnison de Montségur, Blanche de Castille et Modèle:Noble- chargent le sénéchal de Carcassonne et Pierre Amiel, archevêque de Narbonne, d'assiéger le château. Après plusieurs tentatives avortées, à partir de Modèle:Date-, Modèle:Unité entourent Montségur qui résiste jusqu'au Modèle:Date-, date à laquelle Pierre-Roger de Mirepoix obtient une trêve de Modèle:Nobr. Enfin, le Modèle:Date-, la forteresse se rend. Deux cent vingt hommes et femmes qui refusent de renier leur foi sont condamnés au bûcher. Les derniers châteaux cathares, Quéribus et Niort-de-Sault, sont finalement pris à leur tour en 1255<ref name="Vallaud" />.
Mesures prises contre les Juifs
Saint Louis fait la différence entre le judaïsme, qu'il considère comme une vraie religion, et l'hérésie ou l'islam, qu'il considère comme un semblant de religion. Mais les Juifs embarrassent le roi. Premièrement, ils se trouvent à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de la religion chrétienne : ils ne reconnaissent évidemment pas le Christ, ont un calendrier liturgique et des rites différents, mais obéissent à l'Ancien TestamentModèle:Sfn. Enfin, il a un double devoir contradictoire : il doit réprimer leurs conduites considérées comme « perverses », conséquences de leur religion « erronée » et « antichrétienne » Modèle:Incise, et les protéger, en tant que communauté minoritaireModèle:Sfn.
Lutte contre l'usure
Tandis que les usuriers chrétiens relèvent des tribunaux ecclésiastiques, les usuriers juifs et étrangers dépendent du pouvoir monarchique. Le roi fait d'eux l'objet d'une législation particulièrement répressiveModèle:Sfn. En Modèle:Date-, Blanche de Castille et ses conseillers, au nom de Louis, édictent l'ordonnance de Melun, qui reprend les mesures édictées par Philippe Auguste contre les Juifs et leur usureModèle:Sfn. Chaque seigneur peut ainsi, s'il le souhaite, prendre comme serfs les Juifs de ses terresModèle:Sfn. De plus, il leur est dorénavant interdit d'emprunter et de percevoir des usures sur les prêts qu'ils auraient consentisModèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref name="Wigoder" />.
En 1234, une nouvelle ordonnance remet aux débiteurs chrétiens le tiers de leur dette envers les Juifs, interdit qu'ils puissent être saisis en cas de non-paiement et que les Juifs ne reçoivent des gages qui n'auraient pas été déclarés devant des témoins dignes de foi. La « grande ordonnance » de 1254 comporte également deux passages sur les Juifs : l'Modèle:Nobr leur impose de cesser Modèle:Citation et l'Modèle:Nobr interdit aux barons et aux agents royaux de les aider à recouvrer leurs créances puis leur répète l'obligation de condamner l'usureModèle:Sfn,Modèle:Note. Enfin, il est interdit d'emprisonner des chrétiens ou de vendre leur propriété pour rembourser leurs dettes envers les Juifs<ref name="Jacobs_Lévi_St._Louis">Modèle:Article.</ref>.
En 1247, l'entourage de Modèle:Noble- lui conseille de confisquer les usures des Juifs pour contribuer au financement de la septième croisade. Mais celui-ci refuse d'utiliser des biens honteusement acquis pour financer une action aussi sainteModèle:Sfn. Une ordonnance de 1257 ou 1258 nomme une commission chargée de corriger l'application excessive des mesures prises plus tôt contre les JuifsModèle:Sfn. Par ailleurs, la justice ne s'en prend plus seulement aux usuriers juifs, d'abord considérés comme les spécialistes de ces pratiques, mais à tous les usuriers. Une ordonnance de 1268 expulse les banquiers lombards, florentins, cahorsins et tous les autres usuriers étrangersModèle:Sfn.
Disputation de Paris et le brûlement du Talmud
Modèle:Article détaillé L'abbé Nicolas Donin, juif converti au catholicisme, invite le pape Modèle:Noble à ne montrer aucune tolérance à propos du Talmud, qui pour lui, aurait, auprès des Juifs, remplacé l'Ancien Testament et contiendrait des propos insultants pour Jésus-Christ et la Sainte ViergeModèle:Sfn. En 1239, le pape adresse alors une lettre circulaire demandant à tous les princes chrétiens de saisir tous les exemplaires du Talmud<ref name="Wigoder" />. Contrairement aux autres souverains européensModèle:Sfn, Louis et sa mère obéissent immédiatement et font confisquer les livres le Modèle:Date-Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Mais en revanche Louis, soucieux d'objectivité, veut qu'un grand débat ait lieu afin de juger si le livre contient ou non des injures contre le christianisme. En Modèle:Date-, le « procès du Talmud » est alors organisé<ref name="Wigoder" />. Sous l'œil de Blanche de Castille et de toute la cour, des ecclésiastiques, dont l'évêque de Paris, débattent avec quatre rabbins, choisis parmi les plus érudits du royaume et dont le plus célèbre est Yehiel de Paris. À la fin de la controverse, bien que l'archevêque Gauthier Cornut conteste la sentence, il est décidé que le Talmud est un livre infâme et qu'il doit donc être brûlé<ref name="Archives" />.
Le roi fait alors procéder à la crémation publique de vingt-deux charrettes de manuscrits du TalmudModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref name="Boureau" />. L'exécution de la sentence a lieu à Paris, sur la place de Grève, en présence des écoles, de l'université, du clergé, du prévôt et du peuple, attirés par le spectacle inédit. Les allers et retours continuels, entre les couvents où avaient été déposés les livres et le lieu d'exécution, durent deux joursModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, le nouveau pape, Modèle:Noble, félicite le roi pour son action et l'encourage à faire brûler les exemplaires subsistants. C'est ainsi qu'en 1244 une deuxième crémation publique a lieu, puis d'autres les années suivantesModèle:Sfn.
Rouelle
Alors qu'Modèle:Noble applique cette mesure en Angleterre depuis 1218 et que Modèle:Noble, empereur des Romains, fait de même depuis 1221Modèle:Sfn ce n'est qu'en 1269 que, conformément au quatrième concile du Latran de 1215<ref name="Boureau" />,<ref name="Archives" /> et au concile de Narbonne de 1227<ref name="Archives" />, et sous l'influence du dominicain Pablo Christiani, juif converti<ref name="Jacobs_Lévi_restrictions">Modèle:Article.</ref>, le roi impose aux juifs de porter la rouelleModèle:Sfn,<ref name="ordonnances" />,<ref name="Wigoder">Modèle:Ouvrage Modèle:Commentaire biblio</ref>,<ref name="Vallaud">Modèle:Ouvrage Modèle:Commentaire biblio</ref>,<ref name="Sansy">Modèle:Article Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref name="Bériot">Modèle:Ouvrage.</ref>,Modèle:Note,<ref name="Archives">Modèle:Ouvrage Modèle:Commentaire biblio</ref>,Modèle:Sfn afin d'être distingués immédiatementModèle:Sfn : une rouelle doit être cousue au milieu de la poitrine et une autre dans le dosModèle:Sfn. Il leur interdit également de sortir pendant les jours anniversaires de la Passion du Christ et d'exercer un emploi publicModèle:Sfn.
De plus, dans l'espoir d'obtenir leur conversion, le roi oblige les Juifs à aller écouter les sermons du converti Pablo Christiani et à répondre à toute question qu'il pourrait avoir sur leur religion, mais cela n'a aucun succès<ref name="Jacobs_Lévi_Talmud">Modèle:Article.</ref>.
Conclusion
Dans l'historiographie juive, Saint Louis laisse l'image d'un roi profondément antijuif ; pourtant sa politique est plus ambivalente qu'il n'y paraîtModèle:Sfn. Les historiens se sont alors penchés sur la questionModèle:Sfn,<ref name="Delacampagne" />,<ref name="Boureau" />,<ref name="Amalvi">Modèle:Ouvrage.</ref>. Le Goff envisage d'abord le terme d'Modèle:Citation, qui Modèle:Citation, mais il ajoute aussitôt : Modèle:Citation
Reste alors le mot Modèle:Citation, mais celui-ci serait Modèle:Citation car Modèle:Citation. Il conclut : Modèle:Citation.
Selon Le Goff, Modèle:Noble-, ayant longtemps refusé de faire appliquer les mesures antijuives décidées par Rome, notamment par souci d'intégration des Juifs à la communauté française, cède à la fin de sa vie, à la pression des juifs convertis de son entourageModèle:Sfn. Cependant, Modèle:Noble- garde l'espoir de les convertir et leur rend justice quand ils sont injustement attaqués : il leur restitue les synagogues dont ils ont été spoliés à la suite de ses mesures et inflige des amendes à ceux qui ont participé à la « tuerie de juifs », le seul pogrom ayant eu lieu sous son règneModèle:Sfn.
On peut aussi noter qu'on ne connaît pas sous son règne d'accusation de meurtre rituel contre les JuifsModèle:Sfn. Enfin, il accepte d'être le parrain de nombreux juifs convertis au christianisme, auxquels il assure une pensionModèle:Sfn. En outre, « contrairement à son grand-père Philippe Auguste – qui les expulse en 1182 – et à son petit-fils Philippe le Bel – qui en fait autant en 1306 –, et même à ses frères Charles d’Anjou et Alphonse de Poitiers, Saint Louis n’a finalement jamais banni les juifs de son royaume »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En 2014, en conclusion d'un colloque organisé par le Centre des monuments nationaux et destiné à éclaircir ce débat, Claude Gauvard estime qu'avec le règne de Saint Louis, si tous les éléments sont bien en place pour développer l'image de juifs persécuteurs qui peuvent devenir des boucs émissaires, un certain équilibre subsisteModèle:Sfn. Cependant, ces actions lénifiantes ne résisteront pas aux flambées de lynchage dès que les conditions de vie des chrétiens se dégraderontModèle:Sfn.
Croisades
Vœu du roi
Revenu sérieusement malade de sa campagne de Saintonge, la santé du roi reste depuis fragile. Le Modèle:Date-, il tombe gravement malade, probablement de dysenterie, à Pontoise, et semble aux portes de la mortModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, afin d'être en accord total avec Dieu, l'Église et sa conscience, il nomme deux arbitres pour régler les différends qu'il a avec le chapitre de Notre-Dame. Dans tout le royaume, des campagnes de quêtes, de prières et de processions solennelles sont organisées et Blanche de Castille fait apporter les reliques de la chapelle royale auprès de luiModèle:Sfn.
Sa guérison, quelques semaines plus tard, est perçue comme un miracle. Selon Jean de Joinville, alors que ses dames de compagnie le croient mort, le roi retrouve miraculeusement la santé ainsi que l'usage de la parole et, sitôt, s'en sert pour faire le vœu de partir en croisadeModèle:Sfn. La reine Blanche de Castille et la majorité de l'entourage du roi, tant laïques qu'ecclésiastiques, essaient de le convaincre de renoncer à son vœu. Selon Matthieu Paris, Blanche et l'évêque de Paris, Guillaume d'Auvergne, dans une ultime tentative, lui font remarquer que le vœu n'est pas valable, car il l'a prononcé étant malade et sans la possession de tous ses moyens mentaux. Saint Louis décide alors de refaire le vœu de croisade puisqu'il est désormais sain de corps et d'espritModèle:Sfn,Modèle:Note.
Septième croisade
Départ
Le Modèle:Date-, Saint Louis se rend à Saint-Denis pour se saisir de l'oriflamme, mais également du bâton et de l'écharpe qui lui sont alors remis par le cardinal Eudes de Châteauroux : l'insigne royal est ainsi associé aux symboles du pèlerinModèle:Sfn. Puis il retourne à Paris et se rend, pieds nus, accompagné d'une énorme procession populaire, à l'abbaye royale de Saint-Antoine-des-Champs. Là, il demande aux religieuses de prier pour lui et quitte les lieux pour aller passer la nuit au palais royal de Corbeil. Il établit alors officiellement sa mère comme régente du royaume en son absence et laisse auprès d'elle ses conseillersModèle:Sfn.
Après quelques jours passés à Corbeil, Modèle:Noble- fait ses adieux à Blanche et s'avance vers le Midi, en faisant une longue halte à Sens où se tient le chapitre général de l'ordre franciscain. Il fait ensuite étape à Lyon pour s'entretenir avec le pape Modèle:Noble, qui lui promet de protéger la France contre les éventuelles attaques du roi d'AngleterreModèle:Sfn.
De Lyon, Louis descend le Rhône et, à La Roche-de-Glun, rencontre un châtelain, Roger de Clérieu, qui exige un droit de péage à tous les passants. Le roi refusant de payer, Roger prend des otages mais Louis fait le siège du château, le prend en quelques jours et le fait démolirModèle:Sfn. Au milieu du mois d'Modèle:Date-, le roi arrive enfin à Aigues-Mortes, puis le Modèle:Date-, s'embarque avec sa suite qui comporte quasiment tous les membres de sa famille procheModèle:Note. En effet, son épouse Marguerite de Provence, ses frères Robert d'Artois, Charles d'Anjou avec sa femme Béatrice et Alphonse de Poitiers ainsi que le beau-père de ce dernier, Modèle:Noble, le suivent en croisade. Bien que les chiffres soient contestés, on estime que l'armée de la croisade rassemble environ Modèle:Nombre, Modèle:Nombre et valets d'armes, Modèle:Nombre et Modèle:Nombre, soit environ Modèle:Nombre et Modèle:Nombre, chiffres considérables pour l'époque. Selon Le Nain de Tillemont, la flotte royale comprend trente-huit grands vaisseaux et des centaines d'embarcations plus modestesModèle:Note,Modèle:Sfn.
Victoires affaiblissantes
Modèle:Article détaillé Le départ de la flotte royale est retardé par l'absence de vent, et l'armée finit par quitter Aigues-Mortes le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Modèle:Noble-, sa famille et son armée débarquent à Chypre, où règne Henri de Lusignan. Du ravitaillement y a été accumulé depuis 1246. Les croisés hivernent dans l'île jusqu'au Modèle:Date-. Louis débarque près de Damiette et prend la ville le Modèle:Date-Modèle:Sfn. L'armée se dirige alors vers Le Caire et subit les attaques incessantes de l'émir Fakhr-ad-Din Yusuf. Les croisés réussissent, au prix de durs combats, à passer sur la rive est du Nil.
A ensuite lieu la bataille de Mansourah, lors de laquelle les croisés doivent faire face au génie militaire des musulmans qui parviennent notamment à détruire leurs trois chatsModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, malgré leur victoire, ils ressortent très affaiblis de la bataille. En effet, Modèle:Noble est mort et les croisés connaissent plusieurs épidémies de dysenterie, de typhus et de scorbut, aggravées par la sécheresse. Le roi est également atteint de la dysenterie, mais refuse de repartir en y laissant ses troupesModèle:Sfn. Il sera capturé pendant la bataille et retenu prisonnier pendant un mois<ref>https://www.herodote.net/8_fevrier_1250-evenement-12500208.php#:~:text=Parti%20dix%2Dhuit%20mois%20plus,troupes%20du%20sultan%20d'%C3%89gypte.</ref>.
Échec final
Enfin, l'armée, affaiblie et manquant de ravitaillements, doit battre en retraite, mais les musulmans lui coupent la route au niveau du Nil et les croisés sont écrasés le Modèle:Date-, lors de la bataille de Fariskur. Le roi et une grande partie de son armée sont alors fait prisonniers tandis que les malades et les blessés sont massacrés par les musulmansModèle:Sfn. En Occident, la nouvelle provoque la croisade des pastoureaux<ref name=apo>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Durant la détention de son époux, la reine Marguerite de Provence exerce le rôle de chef de l'armée ; elle réunit en un temps record les Modèle:Unité constituant le premier versement de la rançon et, le Modèle:Date-, Louis est libéréModèle:Sfn,Modèle:Note. Quelque temps après sa libération, en Modèle:Date-, Modèle:Noble- commence un pèlerinage en Terre sainte. Il appelle alors ses sujets à le rejoindre, mais renvoie ses frères Alphonse de Poitiers et Charles d'Anjou en France afin qu'ils puissent épauler leur mère, qui exerce la régenceModèle:Sfn. Mais, au Modèle:Date-, alors qu'il est à Sidon, il apprend la mort de sa mère, survenue le Modèle:Date. Après plusieurs jours d'un grand deuil, Louis conclut qu'il doit rentrer et, le Modèle:Date- ou Modèle:Date-, rembarque d'Acre pour la FranceModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, il débarque aux Salins-d'Hyères où il demande à rencontrer le frère Hugues de DigneModèle:Sfn. Partant de Hyères, le roi se rend ensuite à Aix-en-Provence pour un pèlerinage à la grotte de la Sainte-Baume (sur les pas de Marie Madeleine)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, puis entre en France par Beaucaire et, après plusieurs arrêts dans différentes villes de France, dépose l'oriflamme et la croix à Saint-DenisModèle:Sfn. Enfin, il fait son entrée à Paris le Modèle:Date-, où il est particulièrement bien accueilli par le peupleModèle:Sfn. La septième croisade est cependant vécue comme un échec total, ce qui suscite un certain scepticisme vis-à-vis de la guerre sainte et une amertume envers le clergé, accusé de ne pas s'être assez impliqué<ref name=apo />. Modèle:Message galerie 2
- Batailles et pèlerinage
-
La bataille de Damiette, Matthieu Paris, Modèle:Langue, Corpus Christi College, Cambridge, Parker 16.
-
La bataille de Mansourah, Guillaume de Saint-Pathus, Vie et miracles de saint Louis, BnF, Fr. 5716.
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Modèle:Noble- fait prisonnier, Guillaume de Tyr, Histoire d'Outremer, 1337, BnF, Fr.9083.
-
Modèle:Noble- en pèlerinage à Nazareth, Chroniques de Saint-Denis, 1332-1350, BL, Royal 16 G Modèle:VI.
Huitième croisade
L'échec de la septième croisade, que Saint Louis interprète comme une punition divine, l'affecte énormémentModèle:Sfn. À l'Modèle:Nobr, il annonce secrètement au pape Modèle:Noble qu'il décide de se croiser pour une seconde fois. Il fait connaître sa décision à une assemblée de prélats et de barons, au cours de la fête de l'Annonciation, le Modèle:Date-. Puis lors d'une autre assemblée, le Modèle:Date-, il précise qu'il partira au mois de Modèle:Date-Modèle:Sfn. Sa décision apparaît alors déjà anachronique à de nombreux contemporains, tel Joinville<ref name=MORT />.
L'évolution de la situation militaire et politique en Méditerranée orientale explique cette décision. Le frère du roi, Charles d'Anjou, est devenu roi de Sicile ; celle-ci peut donc devenir une base d'opérations plus sûre et plus proche de ChypreModèle:Sfn. De plus, Modèle:Noble- espère convertir l'émir hafside Muhammad al-Mustansir et faire de l'Ifriqiya (Tunisie) une base terrestre pour attaquer ultérieurement l'Égypte mameloukModèle:Sfn,<ref name=MORT>Modèle:Lien web.</ref>. La préparation de la croisade est alors aussi minutieuse que pour la précédente.
Son financement est pris en charge par les villes et la levée de décimes ecclésiastiques. Cependant, la préparation diplomatique connaît moins de succès que pour la croisade d'Égypte : Modèle:Noble est mort, la vacance se prolonge et la chrétienté n'a donc pas de pape au moment de la croisade. C'est ainsi que les seuls personnages importants souhaitant participer à la croisade sont Louis, le prince Édouard d'Angleterre et le roi Jacques d'Aragon, mais ce dernier y renonce après que sa flotte a été prise dans une tempêteModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, Saint Louis s'en va chercher le bâton de pèlerin et l'oriflamme à Saint-Denis. Le lendemain, il se rend à pieds nus de son palais à Notre-Dame et fait ses adieux à son épouse au château de Vincennes d'où il partModèle:Sfn. Enfin, après plusieurs étapes jalonnées de sanctuaires, le roi et ses fils arrivent à Aigues-Mortes, où ils sont rejoints par Thibaut de Navarre et d'autres croisés. En attendant l'arrivée des navires, une bataille éclate entre les Français et les Catalans : la bataille fait une centaine de morts, Louis fait pendre les responsables et, enfin, s'embarque le Modèle:Date- sur la nef La MontjoieModèle:Sfn. Après une brève escale en Sardaigne, les croisés débarquent à La Goulette, près de Tunis.
Maladie et mort du roi
Le sultan, qui n'a en fait aucune intention de se convertir, a préparé sa ville à subir un siège et ses hommes attaquent les croisés. Le roi décide ainsi de prendre d’assaut la ville de Carthage pour y mettre en sécurité ses hommes, en attendant les renforts de son frère Charles d’Anjou<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les croisés s'emparent facilement de la ville, mais de nouveau, l'armée subit une épidémie de dysenterie ou de typhus qui fut fatale au prince Jean Tristan le Modèle:Date-. Après plus de 43 années de règne, le roi Modèle:Noble- s'éteint le 25 août 1270 à Carthage, victime à son tour de l'épidémie qui frappe son armée, à l'âge de 56 ansModèle:Sfn,<ref>[Là où Saint Louis est venu mourir (l'Histoire) https://www.lhistoire.fr/l%C3%A0-o%C3%B9-saint-louis-est-venu-mourir].</ref>,<ref>Régine Pernoud, Saint Louis et le crépuscule de la féodalité, éd. A. Michel, Paris, 1985, Modèle:P..</ref>. Sa mort est rigoureusement mise en scène et achève le programme d'identification messianique du souverain français, amorcé en 1238 par l'acquisition de la couronne : le roi reçoit l'extrême-onction, demande, en signe d'humilité, à être étendu sur un lit de cendres et prononce des paroles d'imitation christique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le fils du défunt roi, le prince Philippe, lui succède sous le nom de Modèle:Noble.
Une étude menée en 2015 par Philippe Charlier sur les reliques attribuées au roi et dispersées lors de sa canonisation, en 1297, suppose qu'il souffrait de scorbut et serait mort de bilharziose<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Dominique Adt, Saint Louis, le roi dispersé, documentaire (Modèle:Heure) de 2018 sur l'enquête anthropologique de Philippe Charlier.</ref>. Une étude de 2019 confirme une atteinte grave du roi par le scorbut<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Modèle:Message galerie 2
- Huitième croisade et siège de Tunis
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Grandes Chroniques de France de Modèle:Charles V]], BnF, Fr.2813.
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Le siège de Tunis, Grandes Chroniques de France de Modèle:Noble-.
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La conquête de Carthage, Chroniques de Saint-Denis, BL.
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Premier codicille ajouté par le roi à son testament, au large de la Sardaigne à bord du bateau royal, Modèle:Date- (Archives nationales).
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Dernier codicille au testament du roi, au camp devant Carthage, Modèle:Date- (Archives nationales).
Épilogue des croisades de Modèle:Noble-
Les croisades de Saint Louis sont — comme La Mort le roi Artu (« La mort du roi Arthur »<ref>La Mort du roi Arthur, David F. Hult, Le Livre de Poche, 2009, 928Modèle:Nb p. Modèle:ISBN.</ref>) marque l'apothéose funèbre de la chevalerie — le point d'orgue mortel de la croisade. Mais dans un monde médiéval où les idéaux de la croisade continuent, même chez ceux qui n'y croient plus (un Rutebeuf<ref>Les « Poèmes de la croisade » de Rutebeuf.</ref>'<ref>Rutebeuf marchand de croisades et le système de la comptabilité spirituelle : le dit et le non-dit. Jacques E. Merceron, Romania, Modèle:Nobr, 523-524, Modèle:Pp.. Persée (portail).</ref>, un Jean de Joinville<ref>Vie de Saint Louis, Joinville, Le Livre de Poche, 2002, 639Modèle:Nb p. Modèle:ISBN.</ref> en témoigne), à susciter une admiration profonde, l'image de Saint Louis sort magnifiée de ces croisades catastrophiques. Elle est illuminée par « la beauté du mort » et entame un processus de « Mort et transfiguration ». Dans cette perspective, la croisade de Tunis sera, dans sa fulgurante et mortelle brièveté, une manière de couronnement<ref>Saint Louis, Jacques Le Goff, Modèle:P..</ref>.
Après la mort du roi
Dépouille royale
À la mort du roi, on ne peut laisser son corps en terre infidèle, loin du royaume de France et de la chrétienté. Charles d'Anjou tente de prendre le contrôle de l'armée face à son neveu, devenu le roi Modèle:Noble, qu'il considère comme trop inexpérimenté. Mais ce dernier affirme immédiatement son autoritéModèle:Sfn. Dès lors, le sort de la dépouille du feu roi devient un enjeu politique entre le jeune roi et son oncle : Philippe souhaite que les restes de son père soient rapatriés en France tandis que Charles, prétextant la proximité, propose que les restes de son frère aillent reposer en son royaume de SicileModèle:Sfn. Finalement, les deux parents s'accordent sur la tripartition du corps : les entrailles et les chairs seront données à Charles, qui les déposera à l'abbaye de Monreale, et les ossements iront reposer dans la nécropole royale de Saint-DenisModèle:Note. Philippe refuse d'exposer le corps à tous les dangers en l'envoyant en avance. Il souhaite attendre de pouvoir l'accompagner en convoi, auprès de l'armée. On procède alors au mos Teutonicus : le corps est découpé et cuit dans un mélange d'eau et de vin jusqu'à ce que la chair se détacheModèle:Sfn.
L'armée signe un accord avec l'émir de Tunis le Modèle:Date- et rembarque le Modèle:Date- pour un voyage placé sous la protection de Louis et Jean Tristan. Au terme de leur long périple, qui voit mourir Modèle:Noble, la reine Isabelle d'Aragon, Alphonse de Poitiers et Jeanne de Toulouse, Modèle:Noble- et l'armée arrivent à Paris, le Modèle:Date-. Le cercueil de Modèle:Noble- est exposé à Notre-Dame et les funérailles ont lieu à Saint-Denis le lendemain : le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Le Modèle:Date, son fils Modèle:Noble transporte ses cendres, sur son dos, de Notre-Dame de Paris à la basilique de Saint-Denis.
Tombeau royal
Modèle:Noble- a demandé une tombe très simple. Mais dès 1274, la sépulture est déjà plus élaborée que la dalle d’origine avec sa structure de bois. Ce second tombeau fait place en 1282 à un troisième, largement orné d’or et d’argent, sans doute comparable à ceux de Philippe Auguste et de Modèle:Noble qui le côtoient. Il disparaît vers 1420, sans doute détruit et fondu par les armées anglaises d’Modèle:Noble ou du duc de Bedford<ref>Le tombeau de Saint-Louis.</ref>. Son aspect reste donc très incertain. L'inventaire de 1505-1634 et une enluminure conservée au Walters Art Museum de Baltimore montrent un gisant tandis que celles du manuscrit de Guillaume de Saint-Pathus<ref>Vie de Saint-Louis.</ref> et du Livre d'heures de Jeanne d'Évreux conservé au Metropolitan Museum of Art de New York montrent une figure debout<ref>Le livre d'heures de Jeanne d'Évreux.</ref>.
Reconnaissance du pape Modèle:Noble-
Canonisation
Considéré comme un saint de son vivant, Modèle:Noble- fait l'objet, immédiatement après sa mort, d'une vénération de la part de son entourage et de ses sujets. Déjà connu pour guérir les écrouelles de son vivant, plusieurs miracles sont réputés avoir lieu sur le passage de sa dépouille en Sicile. L'Église en reconnaît rapidement deux, puis deux autres survenus lors du passage du cercueil en Italie du Nord et un autre survenu à l'entrée de Paris, à Bonneuil-sur-Marne. Enfin, les miracles se multiplient à Saint-DenisModèle:Sfn, au point qu'un service d'ordre doit être mis en place près de son tombeau pour canaliser les foules qui viennent implorer son intercessionModèle:Sfn.
À la mort de Saint Louis, le siège pontifical est vacant depuis un long moment, mais le Modèle:Date-, Thebaldo Visconti de Plaisance devient pape sous le nom de Modèle:Noble. Son premier acte pontifical, à son retour de Terre sainte le Modèle:Date-, est de demander à Geoffroy de Beaulieu, confesseur de Modèle:Noble-, de lui fournir le plus d'informations possible sur le roi qu'il considère comme un Modèle:Citation. Geoffroy écrit alors, en quelques mois, un libelle d'une cinquantaine de chapitres à la fin de laquelle il conclut que Modèle:Noble- est digne d'être canonisé. En Modèle:Date-, Modèle:Noble va saluer le pape à Lyon, mais celui-ci se montre plus intéressé par le deuxième concile de LyonModèle:Sfn.
L'année suivante, les groupes de pression, dont les plus importants sont la vox populi, la famille royale et l'Église de France Modèle:Incise s'activent. En Modèle:Date-, l'archevêque de Reims et ses suffragants envoient une lettre au pape pour lui demander l'ouverture du procès de canonisation ; le mois suivant, l'archevêque de Sens fait de même et, enfin, en Modèle:Date-, ils sont suivis par le prieur des dominicains de France. Le pape charge alors Simon de Brie, cardinal légat en France et ancien conseiller de Modèle:Noble-, d'enquêter secrètement sur le roi. Mais son enquête est considérée comme bâclée par le pape, qui meurt le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Modèle:Noble, Modèle:Noble et Modèle:Noble se succèdent alors sur le trône en moins d'un an et demiModèle:Sfn.
À la fin de 1277, le nouveau pape Modèle:Noble réclame à Philippe, qui lui a envoyé une ambassade afin de le hâter, une documentation approfondie sur les miracles de son père. Il charge à nouveau Simon de Brie d'un complément d'enquête : les résultats sont envoyés au pape, mais celui-ci meurt à son tour le Modèle:Date-. Simon de Brie lui-même lui succède alors en tant que pape, sous le nom de Modèle:Noble-, et donne une impulsion décisive au procès. Une nouvelle assemblée de l'Église de France lui remet une supplique pressante. Le pape assure les prélats de sa bonne volonté, mais souhaite mener le procès dans les formes.
Le Modèle:Date-, il confie à Guillaume de Flavacourt, archevêque de Rouen, et aux évêques d'Auxerre et de Spolète, l'enquête finale sur la vie, les mœurs et les miracles de Modèle:Noble-, puis leur demande d'enquêter sur les miracles se produisant sur le tombeau du roi. L'enquête, durant laquelle ils questionnent trois cent trente témoins pour les miracles et trente-cinq pour la vie, commence en Modèle:Date- et se termine en Modèle:Date-Modèle:Sfn,Modèle:Note. Les résultats de l'enquête sont envoyés à Rome, mais Modèle:Noble meurt le Modèle:Date-Modèle:Sfn.
Son successeur, Modèle:Noble, s'intéresse également à la canonisation de Louis, mais meurt le Modèle:Date-. La vacance dure près d'un an. Après son élection, Modèle:Noble désigne une nouvelle commission de trois cardinaux pour poursuivre l'examen des miracles, mais meurt en 1292, avant la fin de l'enquête. Le trône pontifical demeure encore vide pendant plus d'un an et demi et, quelques mois après avoir été élu, Modèle:Noble renonce à sa charge pour retourner à son érémitismeModèle:Sfn.
Enfin, le Modèle:Date-, le cardinal Benoît Caetani, qui a fait partie de la commission ayant examiné les miracles, devient pape sous le nom de Modèle:Noble. Il est sincèrement convaincu de la sainteté de Louis, mais souhaite aussi et surtout établir de bonnes relations avec le nouveau roi de France, Philippe le BelModèle:Sfn,<ref name=Hélary>Modèle:Ouvrage Modèle:Présentation en ligne.</ref>. C'est ainsi que, le Modèle:Date, à Orvieto, il annonce sa canonisation sous le nom de Modèle:Citation. Le Modèle:Date-, il lui consacre un nouveau sermon, officialise la canonisation par la bulle Gloria laus et fixe sa fête au jour anniversaire de sa mort, le Modèle:DateModèle:Sfn.
Saint Louis est l'unique roi de France à avoir été canonisé<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Fragmentation des reliques
Le Modèle:Date-, lors d'une cérémonie à Saint-Denis, en présence de nombreux témoins du procès de canonisation, de prélats, de barons, de clercs, de chevaliers, de bourgeois et de gens du peuple, Philippe « le Bel » fait procéder à la levée du corps de son grand-père : les ossements sont alors solennellement déposés dans une châsse en or, derrière le maître-autel de la basilique Saint-DenisModèle:Sfn.
Mais les reliques de saint Louis sont destinées à subir un curieux et dramatique destin. En effet, quelque temps après, le roi Modèle:Noble désire transférer les reliques vers la Sainte-Chapelle afin qu'elles soient plus proches du palais royal. Le pape Modèle:Noble, qui souhaite toujours entretenir de bonnes relations avec Philippe, l'autorise à procéder au transfert, à la condition qu'il laisse un bras ou un tibia aux moines de Saint-Denis. Cependant, après le refus de ces derniers, Philippe abandonne le projet jusqu'à la mort de BonifaceModèle:Sfn.
Mais, après l'élection de Modèle:Noble, celui-ci autorise le transfert à la Sainte-Chapelle de la tête de Saint Louis. Le roi laisse alors aux moines le menton, les dents et la mâchoire inférieure du saint. Il offre également une côte à Notre-Dame de Paris. La translation solennelle a lieu le Modèle:Date. Le crâne est alors déposé dans un magnifique reliquaire en or, orné de pierres précieuses, commandé en 1299 à l'orfèvre Guillaume JulienModèle:Sfn. Puis les moines font, eux aussi, confectionner un superbe reliquaire pour ce qu'il leur reste de la tête de Louis et l'inaugurent le Modèle:Date en présence du roi et d'une foule de seigneurs et de prélatsModèle:Sfn.
Philippe le Bel offre ensuite des phalanges de doigts au roi Modèle:Noble qui vient de faire construire une église dédiée à Saint Louis près de Bergen. Il donne également quelques reliques aux chanoines de Notre-Dame de Paris, aux dominicains de Paris et de Reims et aux abbayes de Royaumont et de Pontoise. Entre 1330 et 1340, Philippe de Valois donne quelques fragments d'os à Blanche de Namur, de voyage à Paris, pour le monastère de Vadstena. L'empereur Modèle:Noble se voit lui aussi céder quelques fragments, qu'il fait envoyer à la cathédrale de PragueModèle:Sfn.
En 1392, le reste des os de Saint Louis est placé dans une nouvelle châsse et, à cette occasion, Modèle:Noble offre une côte au pape par l'intermédiaire de Pierre d'Ailly, deux côtes aux ducs de Berry et de Bourgogne et un os aux prélats présents lors de la cérémonie, afin qu'ils se le partagent. Vers 1430, Modèle:Noble s'en voit offrir d'autres pour l'église d'Ingolstadt. Puis en 1568, l'ensemble des os est rassemblé à Paris pour célébrer une procession contre le protestantisme. En 1610, Marie de Médicis reçoit un os, mais prise de remords, elle le rend lors du sacre de Modèle:NobleModèle:Sfn.
En 1616, Anne d'Autriche reçoit un petit morceau de côte, mais insatisfaite, elle obtient une côte entière l'année d'après et, un peu plus tard, elle s'entretient avec le cardinal de Guise pour obtenir une autre côte et un os dans le but de les offrir aux jésuites de Paris et de Rome. Selon Jacques Le Goff, la châsse de 1298 est probablement détruite et les ossements dispersés lors de la Révolution française. Durant cette période, le chef reliquaire de la Sainte-Chapelle est également refondu : un seul fragment en est conservé et déposé au cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale. Les reliques conservées à Saint-Denis n'échappent pas non plus à la distribution et, en 1926, le cardinal Louis-Ernest Dubois offre un morceau de côte à l'église Saint-Louis-de-France de MontréalModèle:Sfn.
En 1941, la société du mémorial de Saint-Denis commande un reliquaire pour abriter un os de Saint Louis dont la date et les conditions d'acquisition sont inconnues. La relique est alors exposée dans la chapelle absidiale de la basiliqueModèle:Sfn.
Enfin, certaines des entrailles, demeurées à Monreale jusqu'en 1860, sont emportées par le roi Modèle:Noble lors de son exil à Gaète, puis à Rome. Elles sont ensuite déposées dans la chapelle d'un château en Autriche que l'empereur François-Joseph lui a mis à disposition. Dans son testament, rédigé en 1894, il lègue le reliquaire des entrailles au cardinal Charles Lavigerie, qui le dépose dans la cathédrale de CarthageModèle:Sfn.
Puis en 1985, l'évêque de Tunis fait transférer les entrailles dans un oratoire de l'évêché de Saint-Denis. Elles n'en sortent qu'en Modèle:Date-, lorsque le prince Louis de Bourbon, duc d'Anjou et aîné des Capétiens, les emporte à Saint-Louis, dans le Missouri, pour les proposer à la vénération des catholiques américains. Enfin, en 2011, Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis, offre ces reliques au diocèse de Versailles. La cérémonie de translation en la cathédrale du lieu se déroule le Modèle:Date<ref>Les entrailles de Saint Louis.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
Vénération
Saint Louis est déjà légendaire de son vivant, et il est précocement canonisé, mais sa vénération tarde à se répandre. C'est seulement à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle qu'il devient véritablement un saint dynastique, d'ampleur nationale. Marc-Antoine Charpentier compose en son honneur Modèle:Nobr, respectivement H.320, H.323, H.332, H.365 et Louis-Nicolas Clérambault un himne de Saint Louis. Il devient le protecteur de la France et de la monarchie.
Les jésuites, en particulier, lui portent un réel attachement. C'est par eux, grâce à leur large zone d'influence, qu'il devient un saint internationalModèle:Sfn. Modèle:Noble- est saint patron de la France, des tertiaires franciscains, du diocèse aux armées françaises, de celui de Versailles et de celui de Blois, mais aussi des coiffeurs et des passementiers<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Représentations
Les représentations de saint Louis le figurent en roi, avec les attributs du monarque absolu. Il est presque toujours en saint, comme sur la statue du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle conservée dans la chapelle Saint-Louis de l'église de Mainneville dans l'Eure, ou sur l'Apothéose de Saint Louis, par Vouet, dans la Gemäldegalerie, à DresdeModèle:Sfn.
Un vitrail du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, dans la Sainte-Chapelle, représente plusieurs épisodes de sa vie, notamment ceux concernant la couronne d'épines. Les scènes de sa vie souvent représentées sont quand il visite les malades, apporte de la nourriture aux pauvres, lave les pieds des lépreux, accomplit des miracles, se donne ou se fait donner la disciplineModèle:Sfn. D'autres scènes sont inspirées de la vie de saint François d'Assise, Saint Louis étant lui-même tertiaire franciscain. Selon l'époque, le visage de Saint Louis prend parfois les traits du souverain français régnantModèle:Sfn.
Ses attributs royaux sont toujours la couronne, quelquefois la main de justice ou le sceptre. D'autres attributs sont les clous de la Passion, les lys de France, le manteau royal ou un autre vêtement fleurdelyséModèle:Sfn. Les fleurs de lys comme attribut sont la principale raison de la destruction de nombreuses représentations de Saint Louis sous la Révolution : les révolutionnaires s'attachent à faire disparaître ce symbole de l'absolutismeModèle:Sfn.
Généalogie
Ascendance
Descendance
Le Modèle:Date, en la cathédrale de Sens, Modèle:Noble- de France épouse Marguerite de Provence (1221-1295), fille de Modèle:Noble, comte de Provence, et de Béatrice de Savoie. De leur mariage naissent onze enfantsModèle:Note :
- Blanche, premier enfant de saint Louis. Née le Modèle:Date-, soit après six ans de mariage, elle meurt à l'âge de trois ansModèle:Sfn ;
- Isabelle, née le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Elle épouse Modèle:Noble vers 1258 et devient ainsi reine consort de Navarre. Son époux meurt lors de la Huitième croisade, sans descendance ;
- Louis, né le Modèle:Date-. Prince héritier, il est fiancé, en 1258, à Isabelle d'Aragon, conformément au traité de Corbeil. Il meurt prématurément à l'âge de Modèle:Nobr, probablement emporté par une appendiciteModèle:Sfn ;
- Philippe, né le Modèle:Date-. Il devient héritier à la mort de son frère aîné, en 1260, et est ainsi fiancé, à son tour, à Isabelle d'Aragon, qu'il n'épousera qu'à la Pentecôte de 1262, à Clermont-en-AuvergneModèle:Sfn. Il devient roi de France à la mort de son père, le Modèle:Date-, sous le nom de Modèle:Noble-, dit « le Hardi »Modèle:Sfn. À la mort de son épouse, il se marie avec Marie de Brabant. D'où descendance ;
- Jean, né en 1248 et mort presque aussitôtModèle:Sfn ;
- Jean Tristan, né en Modèle:Date- pendant la captivité de son père, pris en otage par les musulmans. Son second prénom lui est donné en référence à la tristesse des circonstancesModèle:Sfn. Il épouse Yolande de Bourgogne vers 1266 et devient comte de Nevers après la mort d'Eudes de Bourgogne. Il meurt le Modèle:Date-, lors de la Huitième croisade, sans descendance ;
- Pierre, né en 1251 en Terre sainte où ses parents effectuent un pèlerinageModèle:Sfn. En 1271 ou 1273, il épouse Jeanne de Châtillon, avec qui il est fiancé depuis 1263. Le couple a deux fils, Louis et Philippe, qui meurent en bas âge ;
- Blanche, née en 1253 en Terre sainte égalementModèle:Sfn. Son père souhaite qu'elle devienne nonne pour l'abbaye de Maubuisson, mais celle-ci refuse et ose même faire promettre au pape Modèle:Noble de la relever de ses vœux si elle devait obéir à son pèreModèle:Sfn,Modèle:Note. Elle épouse Ferdinand de la Cerda, infant de Castille, vers 1268. D'où descendance ;
- Marguerite, née en 1254. Elle épouse par contrat, en Modèle:Date-, Modèle:Noble, duc de Brabant, dit « le Victorieux ». En 1272, elle meurt en couches, donnant naissance à leur unique enfant, un fils qui ne survit pas ;
- Robert, né en 1257. En 1272, il épouse Béatrice de Bourgogne, dame de Bourbon. Il est ainsi le fondateur de la maison capétienne de Bourbon, et l'ancêtre à la Modèle:9e génération en ligne masculine d'Modèle:Noble, roi de France ;
- Agnès, née en 1260. Elle épouse par contrat, en Modèle:Date-, Modèle:Noble, duc de Bourgogne et roi titulaire de Thessalonique. D'où descendance.
Tous les rois de France qui se succèderont jusqu'au dernier, Modèle:Noble en 1848, sont en lignée agnatique de Modèle:Noble-. La branche des capétiens directs se poursuit avec son fils Modèle:Noble jusqu'à Modèle:Noble en 1322, les dynasties des Valois, Valois-Orléans et Valois-Angoulême à partir de son petit-fils Charles de Valois jusqu'à Modèle:Noble en 1589, et les dynasties des Bourbon et d'Orléans à partir de son fils Robert de Clermont jusqu'à Modèle:Noble en 1830 puis Louis-Philippe en 1848. Il en est de même de la dynastie de Bourbon-Anjou, régnante en Espagne à partir de 1700, jusqu'à l'actuel Modèle:Noble, et de la dynastie de Bourbon-Parme (Nassau) incluant l'actuel Henri, grand-duc de Luxembourg. Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, l'expression « prince du sang » apparut pour qualifier les membres des lignages descendants de saint Louis qui appartiennent donc au lignage royal français et sont aptes à succéder à la Couronne en cas d'extinction de la famille royale, c'est-à-dire du roi, de ses fils, et des fils de ses fils. Elle succéda aux expressions « princes des fleurs de lys » et « princes du sang de France ».
Postérité
Musique
- Le Roi Louis, chant médiéval.
- Motet de St Louis H.320, de Marc-Antoine Charpentier<ref>Œuvres musicales.
Seules les 14 premières mesures sont conservées. - Date de composition : 1677. - Modèle:1re : Modèle:Date. data.bnf.fr.</ref>.
- Cantate pour le jour de la fête de Saint Louis, pour soprano, cordes et continuo de Jean-Philippe Rameau.
- Modèle:Noble- en Égypte, opéra de Jean-Baptiste Moyne, livret de Nicolas-François Guillard et Andrieux, le Modèle:Date ;
- Saint Louis Roi de France, opéra oratorio de Darius Milhaud sur un poème de Paul Claudel (1970)<ref>opéra oratorio en deux parties pour deux sopranos, ténor, basse, chœur mixte et orchestre. Institut de recherche et coordination acoustique/musique.</ref>.
Filmographie
- 1912 : La Vie et la Mort de Saint Louis produit par l'Union des Nouvelles Marques Cinématographiques, acteur non inconnu.
- 1929 : Le Croisé de Dimitri Kirsanoff et Raymond Bernard avec Philippe Rolla.
- 1950 : Saint Louis, Ange de la Paix de Robert Darène, documentaire.
- 1970 : La Complainte de Jérusalem de Jean-Paul Carrère avec Marc Cassot.
- 1978: Modèle:Ouvrage, durée : Modèle:Heure.
- 1982 : Saint Louis ou la Royauté bienfaisante de Jean-Claude Lubtchansky avec Didier Sandre.
- 1983 : La Chambre des dames de Yannick Andréi ave Raymond Didier.
- 2001 : Knights of the Quest de Pupi Avati avec Marcus J. Cotterell.
- 2012 : Paris, la ville à remonter le temps de Xavier Lefebvre et Alexis Barbier-Bouvet avec Vladimir Perrin.
- 2014 : Saint Louis, sur la Terre comme au Ciel de Xavier Lefevre avec Vladimir Perrin.
- 2018 :
- Blanche de Castille: la reine mère a du caractère de David Jankowski et Benjamin Lehrer avec Julien Delanoë.
- Dominique Adt, co production France Télévision (replay), direction scientifique dr pr Philippe Charlier (légiste et anthropologue) : Saint Louis, le roi Dispersé ; documentaire sur la recherche de la raison éventuelle de la mort de Modèle:Noble-.
Télévision
L'émission Secrets d'Histoire, intitulée Saint Louis, sur la terre comme au ciel, lui est consacrée. Le documentaire revient notamment sur sa participation à deux croisades successives, la fondation de la ville fortifiée d'Aigues-Mortes, mais également sur les réformes qu’il mena afin de modifier en profondeur les institutions judiciaires du royaume<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Bande dessinée
Annexes
Sources primaires
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Enseignements de saint Louis :
- Gloria laus, bulle pontificale de canonisation de saint Louis.
- Jean de Joinville :
- Natalis de Wailly, Histoire de Saint Louis, suivie du Credo et de la lettre à Modèle:Noble-, Paris, Éditions Modèle:Mme veuve de Jules Renouard, 1868, Modèle:XLIV-411Modèle:Nb p. Modèle:Lire en ligne.
- Jacques Monfrin (éd.), Vie de Saint Louis, Paris, Le Livre de poche, Modèle:Coll. « Lettres gothiques », 2002, 639Modèle:Nb p. Édition bilingue ancien français-français contemporain.
- Modèle:Ouvrage.
- Jacques Le Goff, Éric Palazzo, Jean-Claude Bonne, Marie-Noël Colette, Le Sacre royal à l'époque de saint Louis d'après le manuscrit latin 1246 de la BnF (avec la collaboration de Monique Goullet), Paris, Gallimard, Modèle:Coll. « Le temps des images », 2001, 338Modèle:Nb p. Modèle:Lire en ligne.
Bibliographie
statue polychrome,
début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Biographies
Moyen Âge
Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
- Louis-Sébastien Le Nain de Tillemont, Vie de Saint Louis roi de France, Julien de Gaulle (éd.), Paris, Jules Renouard et Cie, 1847-1851, Modèle:Vol.1, Modèle:Vol.2, Modèle:Vol.3, Modèle:Vol.4, Modèle:Vol.5, Modèle:Vol.6.
Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle à nos jours
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage. Réimpression de la Modèle:2e du Modèle:Nobr de L'Histoire de France depuis les origines jusqu'à la Révolution, Ernest Lavisse (dir.), Paris, Hachette, 1901.
- Modèle:Ouvrage. Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Ouvrage, Modèle:Lire en ligne, Modèle:Plume Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
Aspects particuliers
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Ref-Grousset-Croisades Modèle:ISBN.
- Xavier Hélary, La dernière croisade, Paris, Perrin, 2016, compte rendu en ligne sur le site d’Histoire et Images médiévales.
- Modèle:Ouvrage
- Edmond-René Labande, « Saint Louis pèlerin », Revue d'histoire de l'Église de France, Modèle:T., Modèle:N°, 1971. Modèle:P. (lire en ligne).
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage. Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- {{#invoke:Biblio | ouvrage
|langue = |titre = [[s:{{#if: | : | }}{{#if: Mémoire sur le cœur de saint Louis et sur la découverte faite dans la Sainte-Chapelle | Mémoire sur le cœur de saint Louis et sur la découverte faite dans la Sainte-Chapelle | Mémoire sur le cœur de saint Louis et sur la découverte faite dans la Sainte-Chapelle }}|Mémoire sur le cœur de saint Louis et sur la découverte faite dans la Sainte-Chapelle]] }}{{#if: | Fac-similé disponible sur Wikisource | }}{{#if: Mémoire sur le cœur de saint Louis et sur la découverte faite dans la Sainte-Chapelle | Télécharger cette édition au format ePub Télécharger cette édition au format PDF | }} (Wikisource{{#switch:
| en = anglophone | de = germanophone | es = hispanophone |
}}). — Ce mémoire a d'abord paru dans L’Institut : journal des sciences et des sociétés savantes, Modèle:N° (Modèle:Date-).
Sources additionnelles
- Modèle:Ouvrage.
- Pierre-Anne Forcadet, Conquestus fuit domino regi : le recours au roi d’après les arrêts du Parlement de Paris (1223-1285), De Boccard, Paris, 2018 Modèle:ISBN.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.
Articles connexes
- Bible de Maciejowski, Bible de saint Louis, Psautier de saint Louis ;
- Modèle:Noble, pape ayant canonisé Modèle:Noble- ;
- Cahiers de Saint Louis, [[Louis IX de France, descendance|descendance sur Modèle:Nobr]] ;
- Établissements de Saint Louis ;
- Isabelle de France, sœur de Modèle:Noble-, béatifiée ;
- Jean de Joinville ;
- Louis d'Anjou, petit-neveu de Modèle:Noble-, également canonisé ;
- Louis de Bourbon, aîné des descendants de Modèle:Noble- ;
- Abbaye de Royaumont.
Liens externes
- Archives relatives à Louis IX, des Archives nationales.
- L'iconographie de saint Louis, Robert Derome uqam.ca/
Notes et références
Notes
Références
Ouvrages
- Divers :
Autres sources
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