Sisteron

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Modèle:Voir paronymes Modèle:Infobox Commune de France

Sisteron, en provençal Sisteroun selon la norme mistralienne et Sisteron selon la norme classique, est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Capitale des Sogiontiques (Sogiontii), l’antique Segustero est, à partir de l’époque romaine et de la construction du pont sur la Durance, un point de passage stratégique. Un pont pouvait d'ailleurs exister dès l'époque gauloise à cet endroit où la voie héracléenne rejoint le territoire des Voconces. Ce pont majeur pour toute la région lui vaut un rayonnement millénaire.

Ce rôle conduit à des fortifications très anciennes et un évêché local dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Du point de vue administratif, la communauté se voit attribuer une charte consulaire au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, transformée plus tard en viguerie et district après la Révolution et fut souvent une frontière. Preuve encore, les frères pontifes d'Hospitaliers<ref>Jean-Paul Clébert et Jean-Pierre Rouyer, La Durance, Privat, Toulouse, 1991, dans la collection Rivières et vallées de France Modèle:ISBN, p. 73.</ref>,<ref>Baratier, Duby & Hildesheimer, Les établissements des ordres militaires et hospitaliers en Provence ({{#switch: -

 | e | er | = 
   Modèle:S mini-{{#ifeq: XIV|-| – | XIV }}Modèle:S mini- siècle
 | 
   Modèle:S mini-{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini- siècles

}}), op. cit., carte 68.</ref> demandent et obtiennent leur rattachement aux Templiers.

Avec la multiplication très récente des franchissements de la Durance, elle perd de son importance, et elle ne retrouve jamais son évêché après la Révolution. C’est actuellement une petite ville industrielle et touristique (usine pétrochimique et industries gravitant autour des abattoirs).

Modèle:Sommaire

Géographie

Localisation

Carte élémentaire montrant les limites de la commune, les communes voisines, les zones de végétation et les routes
Sisteron et les communes voisines (Cliquer sur la carte pour accéder à une grande carte avec la légende).
Fichier:Sisteron (France) from the air.jpg
Vue aérienne de Sisteron.

Sisteron se situe à Modèle:Unité d'altitude, sur les rives de la Durance, à Modèle:Unité de Forcalquier, à Modèle:Unité de Marseille, à Modèle:Unité de Grenoble et à Modèle:Unité de Nice.

La ville occupe une position privilégiée, proche du confluent du Buëch et de la Durance, à l’endroit où cette dernière franchit la cluse de la Baume, sur un site facile à fortifier. Le site de Sisteron est un site-pont, le seul où un pont subsista de façon durable sur la Durance, de l’Antiquité au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Surnommée « la Porte de la Provence », elle confine au Dauphiné. Elle possède de nombreux monuments dont sa citadelle, face au rocher de la Baume dont les strates sont presque verticales, une cathédrale du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Notre-Dame des Pommiers, cinq tours, plusieurs chapelles et les vestiges d'anciens couvents. C'est une ville qui accueille de nombreux touristes attirés par son climat méditerranéen, avec une moyenne annuelle de 300 jours de soleil, son patrimoine riche et varié, son plan d'eau ou son aérodrome.

Modèle:Communes limitrophes

Géologie

Fichier:Sisteron - Rocher de la Baume.jpg
Le rocher de la Baume.

Lors des deux dernières grandes glaciations, la glaciation de Riss et la glaciation de Würm, le glacier de la Durance s’avance jusqu’à Sisteron. Le glacier rissien franchit la cluse et ses eaux de fonte donnent naissance à la Durance entre le Montgervis et la montagne de Briasc. La vallée du Buëch était également en glace jusqu’à Montrond. Le glacier de Würm est moins important et s’arrête approximativement au niveau du Plan de la Baume sans remonter dans la vallée du Buëch<ref name="jorda33">Maurice Jorda, Cécile Miramont, « Les Hautes Terres : une lecture géomorphologique du paysage et de ses évolutions », in Nicole Michel d’Annoville, Marc de Leeuw (directeurs) (photogr. Gérald Lucas, dessin. Michel Crespin), Les Hautes Terres de Provence : itinérances médiévales, Le Caire : Association Les hautes terres de Provence ; Saint-Michel-l'Observatoire : C'est-à-dire, 2008, 223 p. Modèle:ISBN. Modèle:P.33.</ref>.

Environnement

La commune compte Modèle:Unité de bois et forêts<ref name="tresor"/>.

Transports

La commune est dotée d'une gare ferroviaire desservie par les TER de la relation Marseille-Briançon, ainsi que d'une gare routière.

Traversée par la départementale 4085 (route Napoléon), Sisteron est aussi desservie par l'A51 (tronçon Marseille-Gap), avec deux gares de péage (Sisteron-Nord et Sisteron-Sud).

Un tunnel, ouvert à la circulation en 1957, a été percé sous la butte portant la citadelle. Tout en facilitant la traversée de cette ville de passage, il a permis de préserver tout son cachet ancien.

Climat

Fichier:Durance gelée Sisteron hiver 1907.jpg
Durance gelée à Sisteron au cours de l'hiver 1907.
Fichier:Sisteron Durance gelée 1907.jpg
La Durance gelée et Sisteron sous la neige durant l'hiver 1907.

La commune est sous l'influence d'un climat de transition où se combinent le climat méditerranéen des Alpes-de-Haute-Provence et un climat alpin. Ce qui offre dans les années extrêmes un contraste entre des étés caniculaires et des hivers froids<ref name="climat">Le climat de Sisteron.</ref>.

Les pluies sont rares mais soumises au rythme des épisodes méditerranéens où les orages se transforment en déluges. Par contre, les journées d'été sont chaudes et les nuits fraîches. Si l'hiver peut être froid, le ciel est rarement couvert et le soleil est toujours là grâce au mistral qui, en dépit de ses rafales, n'atteint jamais la violence qui est la sienne dans la vallée du Rhône<ref name="climat"/>.

La moyenne annuelle est de 300 jours de soleil et l'automne, long et tiède, est une saison particulièrement agréable<ref name="climat"/>. Modèle:Climat

Risques naturels et technologiques

Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Sisteron est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques<ref name="ddrm39"/>, et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011<ref name="prim"/>. La commune de Sisteron est également exposée à trois autres risques naturels<ref name="prim"/> :

  • feu de forêt ;
  • inondation (dans les vallées de la Durance et du Buëch) ;
  • mouvement de terrain : quelques versants de la commune sont concernés par un aléa moyen à fort<ref name="ddrm37"/>.

La commune de Sisteron est de plus exposée à plusieurs risques d'origine technologique<ref name="ppr"/> :

  • celui de transport de matières dangereuses, par rail, route et canalisations<ref name="ppr"/>, essentiellement pour alimenter en matières premières les usines Seveso seuil haut appartenant aux sociétés Arkema à Saint-Auban et Sanofi à Sisteron<ref name="ddrm74"/> :
  • le deuxième risque majeur d'origine technologique est le risque industriel, lié à la présence de deux usines classées Seveso<ref name="ddrm72"/> :
  • enfin, le dernier risque technologique est le risque de rupture de barrage<ref name="ddrm88"/>. En cas de rupture du barrage de Serre-Ponçon, toute la vallée de la Durance serait menacée par l'onde de submersion. À Sisteron, qui fait partie de la zone d'inondation spécifique (supérieure à la crue maximale de la Durance)<ref name="ppi34"/>, elle aurait encore assez de puissance pour remonter dans celle du Buëch sur Modèle:Unité<ref name="ppi14"/>. Le centre de Sisteron, situé à Modèle:Unité du barrage, serait atteint en deux heures et dix-sept minutes, mais l'eau continuerait de monter pendant deux heures et dix minutes après l'arrivée de l'onde de submersion. Retenue par la cluse de Sisteron, la Durance monterait au maximum Modèle:Unité au-dessus de son cours normal (soit une altitude de Modèle:Unité NGF). Au nord de la cluse, les quartiers de La Baume, des Coudoulets, Plan de la Baume, et les zones industrielles seraient recouverts de plusieurs dizaines de mètres d'eau. Au sud de la Baume, les hauteurs d'eau seraient moindres, atteignant les Modèle:Unité, soit plus de Modèle:Unité au-dessus du cours normal. Cela suffirait à toucher le lycée, la gare, et à recouvrir l'autoroute<ref name="ppi40"/>.

Le plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) de la commune a été prescrit en 2003 pour les risques d'inondation, de mouvement de terrain et de séisme<ref name="ppr"/> mais le Dicrim n'existe pas<ref name="dicrim"/>.

La commune a été l'objet de plusieurs arrêtés de catastrophe naturelle : en 1985 et 1994 pour des glissements de terrain, pour des inondations et des coulées de boue en 1993, 1994, 2008 et 2019, pour des sécheresses ayant entraîné des mouvements de terrain en 1989, 1999, 2005 et 2019<ref name="prim"/>. Dans la liste qui suit, figurent les tremblements de terre fortement ressentis dans la commune. Ils dépassent une intensité macro-sismique ressentie de V sur l'échelle MSK (dormeurs réveillés, chutes d'objets). Les intensités indiquées sont celles ressenties dans la commune, l'intensité peut être plus forte à l'épicentre<ref name="brgm"/> :

  • le séisme du Modèle:Date-, d'une intensité ressentie à Sisteron de V et demi et dont l'épicentre était situé à Sisteron même<ref name="brgm40033"/>,
  • le séisme du Modèle:Date-, d'une intensité ressentie à Sisteron de VI et dont l'épicentre était situé à La Motte-du-Caire<ref name="brgm40045"/>,
  • le séisme du Modèle:Date-, avec une intensité ressentie de V et Bussana Vecchia pour épicentre<ref name="brgm1130045"/>,
  • le séisme du Modèle:Date-, avec une intensité ressentie de V et un épicentre situé à Sisteron<ref name="brgm40081"/>.

Toponymie

Dans l’Antiquité, le nom de la ville est attesté sous la forme Segusterone au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ou Segusteronem ; puis civitas Segesteriorum, ensuite Segisterico en 739 ; on trouve encore la forme in comitatu… Sistericense au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Géraldine Bérard, Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1997, Modèle:P..</ref>. En provençal (occitan) on écrit Sisteroun et prononce [sisteˈɾuⁿ].

Charles Rostaing considère que le toponyme est construit sur la racine *seg, désignant une colline<ref>Charles Rostaing, Essai sur la toponymie de la Provence (depuis les origines jusqu’aux invasions barbares, Laffite Reprints, Marseille, 1973 (Modèle:1re 1950), Modèle:P..</ref>. Dans l'ouvrage où il collabore avec Albert Dauzat, il écrit cependant « du gaulois et pré-gaulois seg « hauteur », et d'un triple suffixe -est-er-one ». Pour Ernest Nègre, il est peut-être basé sur le gaulois Sego- « fort », suivi de -ster-, élément permettant à former des comparatifs, ce qui lui donne le sens de « plus fort »<ref>Modèle:TGF1, § 2420.</ref>. Xavier Delamarre compare avec les nombreux toponymes en Sego- (Sigonce, Suin, etc.) ayant pour base le substantif gaulois sego- « victoire, force » (cf. vieil irlandais seg « force, vigueur »). Sisteron remonterait plus exactement à un type Segu-sterone<ref>Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions Errance, Paris, 2003, Modèle:P..</ref>. Le nom de la ville est en accord avec la topographie et l'histoire, puisqu'à Sisteron siège une citadelle.

La commune a longtemps été surnommée Rouocha Enchabanaïa « roche embrumée »<ref>Irène Magnaudeix, Pierres assisses, pierres mouvantes : Usages et représentations de la pierre par les habitants du Haut-Vançon, Mane, Les Alpes de Lumière, Forcalquier, 2004. Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.

Histoire

Modèle:Article détaillé

Antiquité

Sur tout le territoire de la commune ont été faites de nombreuses découvertes archéologiques datant de la Préhistoire et de l’Antiquité.

La ville, appartenant probablement au peuple gaulois des Sogiontiques (Sogiontii)<ref name="Bérard459">Géraldine Bérard, Carte archéologique, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>, cliente des Voconces, tire depuis toujours son importance de la traversée de la Durance : les Romains font passer la voie domitienne (Via Domitia) qui reliait l'Italie à l'Espagne par le col du Montgenèvre à Sisteron. Cette étape (mansio à cette époque) est noté sur les gobelets de Vicarello Segusteronem (sur le premier).

La ville est élevée au rang de civitas de la province des Alpes-Maritimes entre le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Bérard459"/>,<ref name="beaujard"/> et devient siège du diocèse de Sisteron au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (le premier évêque connu apparaît en 449)<ref name="archeo-provence"/>.

Moyen Âge

Alors que le sud-est de la Gaule était une terre burgonde, le roi des Ostrogoths Théodoric le Grand fait la conquête de la région entre la Durance, le Rhône et l’Isère en 510. La commune dépend donc brièvement à nouveau de l’Italie, jusqu’en 526. En effet, pour se réconcilier avec le roi burgonde Gondemar III, la régente ostrogothe Amalasonthe lui rend ce territoire<ref name="Becker-Piriou"/>.

Elément culturel très important, une charte communale consulaire fut attribuée à la communauté à une date antérieure au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Elle est confirmée par les comtes en 1212<ref name="AHP">Modèle:Atlas historique de la Provence, Modèle:P..</ref>. Celle-ci préserve de domination seigneuriale, comporte des allègements fiscaux, établit un lien direct avec le comte en échange de fidélité et de missions particulières.

C'est à Sisteron, au couvent des cordeliers, que Raimond-Bérenger V, comte de Provence, signe au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle le testament par lequel il attribue le comté de Provence à l'une de ses quatre filles, Béatrice, future femme de Charles d'Anjou, frère de Saint Louis. De là datent les droits des rois de France sur la Provence<ref>Une plaque commémorative de cet événement est fixée sur le mur arrière du bâtiment de l'ancien couvent, avenue du Gand.</ref>.

Au Moyen Âge, la ville est une place forte des comtes de Forcalquier au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, puis propriété des comtes de Provence, elle est pour ces derniers la frontière du nord. Modèle:Référence nécessaire. La ville est le siège d'une baillie dès le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, érigée en viguerie précocement en 1480<ref name="baratier">Édouard Baratier, La démographie provençale du {{#switch: au

 | e | er | = 
   Modèle:S mini-{{#ifeq: XVI|-| – | XVI }}Modèle:S mini- siècle
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   Modèle:S mini-{{#ifeq: au|-| – | au }}Modèle:S mini- siècle

}}, avec chiffres de comparaison pour le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Paris : SEVPEN/EHESS, 1961. Collection « Démographie et société », 5. Modèle:P.5.</ref>.

Léguée en 1483 à Louis XI, la Provence rejoint le royaume de France.

Temps modernes

Fichier:Plan de Sisteron et de la citadelle en 1693.jpg
Plan général de la citadelle et de la ville de Sisteron en 1693.

De 1562 à 1594 les guerres de Religion voient les protestants et les catholiques se disputer la ville et sa forteresse qui contrôlent le seul pont sur la Durance. En février 1562, la moitié des protestants de Forcalquier se réfugient à Sisteron<ref name="isnard34"/>. Après les premiers incidents qui voient les protestants saccager la cathédrale, briser son clocher et ses orgues, ainsi que les couvents des cordeliers et des dominicains<ref name="isnard35"/>, la ville est assiégée par les catholiques de Sommerive, lieutenant général du roi, en juin 1562<ref>Jacques Cru, Histoire des Gorges du Verdon jusqu’à la Révolution, coédition Édisud et Parc naturel régional du Verdon, 2001, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Elle est défendue par son père le comte de Tende, Paulon de Mauvans, Furmeyer et 5 000 hommes. Les chefs protestants s’enfuient de nuit, et la ville est prise le 6 septembre : la garnison est massacrée et les protestants expulsés<ref name="annales17">« {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVe{{#if:|  }} }} journée archéologique », dans Annales de Haute-Provence Modèle:N°, Modèle:2e 1989, Modèle:P..</ref> : ils se réfugient à Lyon. Après l’édit de pacification d’Amboise (mars 1563), ils sont reconduits sous escorte armée<ref>Modèle:Guerres de Religion-Miquel, Modèle:P..</ref> par le comte de Tende, gouverneur de Provence, et Paulon de Mauvans, capitaine protestant.

En 1567, la ville est à nouveau assiégée et prise, par les protestants<ref name="annales17"/>. Les catholiques Carcès et Sommerive échouent à la reprendre<ref name="isnard35"/>, mais les protestants leur restituent cependant. De la même façon, au printemps 1585, les ligueurs tentent un coup de main contre la ville, sans succès<ref>Jacques Cru, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

C'est alors que Jehan Sarrazin est chargé de renforcer la place, et construit la citadelle actuelle de 1589 à 1612<ref name="AHP"/>.

L’épidémie de peste de 1628-1630 touche Sisteron, apportée soit par un muletier transportant du chanvre, soit par le régiment de Picardie<ref name="joly">Jean-Pierre Joly, « La ligne du Jabron pendant la peste de 1720 », Chroniques de Haute-Provence, Modèle:N°, été 2008, Modèle:P.8.</ref>. La fosse contenant des corps passés à la chaux découverte en 1938 au pont du Gournias doit dater de cette épidémie<ref>Joly, Modèle:Opcit, Modèle:P.9.</ref>.

Sur l'ordre de Richelieu, le prince Jean Casimir de Pologne est accusé de complot contre la France et est enfermé en 1639 dans le donjon de la citadelle : c’est le début de la carrière de prison politique de la citadelle.

En 1720, pour empêcher l’extension de la peste de Marseille, un cordon sanitaire est établi sur le Jabron. Des barrières gardées par des soldats du régiment de Poitou sont placées sur les ponts du Jabron et du Gournias<ref>Joly, Modèle:Opcit, Modèle:P.26.</ref>. Un corps de garde destiné au logement des soldats a été construit à proximité de Notre-Dame du Signavous<ref>Joly, Modèle:Opcit, Modèle:P.18.</ref>.

La ville est le siège d’une viguerie jusqu’à la Révolution<ref>La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, Modèle:N°, Modèle:1er 1989, Modèle:108e, Modèle:P..</ref>.

Révolution française

Alors que des émeutes avaient éclaté en mars 1789 à Sisteron, la nouvelle de la prise de la Bastille est accueillie favorablement, cet événement annonçant la fin de l’arbitraire royal et, peut-être, des changements plus profonds dans l’organisation de la France. Immédiatement après l’arrivée de la nouvelle, un grand phénomène de peur collective s’empare de la France, par peur du complot des aristocrates désirant recouvrer leurs privilèges. Des rumeurs de troupes en armes dévastant tout sur son passage se propagent à grande vitesse, provoquant des prises d’armes, l’organisation de milices et des violences anti-nobiliaires. Cette Grande Peur, venant de Tallard et appartenant au courant de la « peur du Mâconnais », atteint Sisteron et sa région le Modèle:Date avant de se propager vers Digne<ref name="AHP-c154"/>. La ville, dotée d’une garnison, joue un rôle clé dans la solidarité qui s’organise alors : les communautés villageoises voisines se réfugient avec meubles et bétail dans la place forte ; l’arsenal est mis à contribution pour armer les hommes et former une milice bourgeoise, bientôt renommée garde nationale. Elle fournit aussi des munitions à Manosque qui lui en fait la demande<ref name="gauvin"/>.

Dès le 2 août, l’affolement retombe, les faits-divers à l’origine des rumeurs étant éclaircis. Mais un changement important a eu lieu : les communautés se sont armées, organisées pour se défendre et défendre leurs voisins. Un sentiment de solidarité est né à l’intérieur des communautés et entre communautés voisines, et les consuls décident de maintenir les gardes nationales. Aussitôt la peur retombée, les autorités recommandent toutefois de désarmer les ouvriers et les paysans sans terre, pour ne conserver que les propriétaires dans les gardes nationales<ref name="gauvin"/>.

L’évêché est supprimé en 1790. La création d’une société patriotique connaît de multiples rebondissements<ref>Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, Modèle:N°, Modèle:1er 1989, Modèle:108e, Modèle:P., 301, 303 et 320.</ref>. Des émeutes sont provoquées par les royalistes le Modèle:Date<ref>La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, Modèle:N°, Modèle:1er 1989, Modèle:108e, Modèle:P..</ref>. Cependant, une part importante de la population soutient la Révolution : il y avait 137 adhérents à la société révolutionnaire en 1793<ref>Pierre Girardot, « Diversité, unité et prolongement de la Révolution dans les Basses-Alpes », La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, Modèle:N°, Modèle:1er 1989, Modèle:108e, Modèle:P..</ref>. Un cercle d’opposition, Deus providebit, se crée. Environ 40 % de la population masculine fréquente la société populaire<ref>Alphand, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

De 1790 à 1800, la ville est le siège du district de Sisteron.

Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Fichier:Guide pittoresque 100 Sisteron cropped.jpg
Gravure de Sisteron en 1838.

Comme de nombreuses communes du département, Sisteron se dote d’école bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle en possède une seule, installée au chef-lieu<ref name="labadie9"/>. Comme la loi Falloux (1851) l’y oblige, une école de filles est aussi ouverte<ref name="labadie16"/>. La commune profite des subventions de la deuxième loi Duruy (1877) pour construire une école neuve<ref name="labadie11"/>. Sisteron comptait également une salle d’asile (école maternelle).

En 1884, la commune est touchée par une épidémie de choléra : elle cause 18 morts du 23 août au 5 septembre<ref>Pierre Colomb, « L'épidémie de choléra de 1884 », Annales de Haute-Provence, Bulletin de la Société scientifique et littéraire de Haute-Provence, Modèle:N°, Modèle:3e 1992, Modèle:P..</ref>.

La citadelle est déclassée en 1889<ref>Jean Vandenhove. Les Alpes du Sud autrefois, Éditions Horvath, Lyon, 1994, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref> et devient propriété de la commune.

Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Fichier:Bombardement de Sisteron en août 1944.jpg
La citadelle et la ville après le bombardement du 15 août 1944.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, la Troisième République recherche des lieux d’internement pour les « indésirables ». La municipalité de Sisteron propose la citadelle, où sont internés des prisonniers politiques (communistes, anarchistes), que le régime de Vichy maintient enfermés pour la durée de la guerre<ref name="delpech7">Jean-Marc Delpech, « Préface », L’Enfer du bagne, Libertalia, 2009. Postface d'Albert Londres, Modèle:ISBN, Modèle:P.7.</ref>.

Dans les années suivantes, 22 juifs sont arrêtés à Sisteron avant d’être déportés<ref>Sisteron en 1939-1945.</ref>.

Le Modèle:Date, premier jour du débarquement de Provence, les B-26 Marauder français et des forteresses volantes américaines du 42nd Bombardment Wing tentent de couper le pont ferroviaire et les ponts routiers qui enjambent le Buëch et la Durance<ref name="La Provence 15 08 2017">« Sisteron : photos inédites du bombardement et de la reconstruction de la ville », quotidien La Provence, 15 août 2017.</ref>. La météo n'est pas très favorable. Les accès sont atteints, mais les ponts ne sont pas détruits. Le wing de l’USAAF, forcé à une manœuvre d'évitement après son premier passage, se libère des bombes non larguées et plusieurs tombent sur la ville. Le 17 août, une formation de B-26 français revient sur les lieux et réussit cette fois à endommager le pont routier et surtout, à détruire le pont ferroviaire au nord de la ville<ref name="guide-débarquement-251"/>. Le résultat de ces bombardements alliés : une grande partie de la ville fut détruite et la citadelle gravement endommagée, cent morts<ref>Histoire de Sisteron.</ref>, trente disparus<ref name="garcin-ba-5"/> Modèle:Refnec. La ville est libérée deux jours plus tard par la Task force du général Butler<ref name="garcin-ba-5"/>,<ref name="guide-débarquement-251"/> ([[36e division d'infanterie (États-Unis)|Modèle:36e d’infanterie (US)]]) venant de Riez. Le lendemain, la colonne américaine se dirige sur Gap et Aspres-sur-Buëch, libérées le 20<ref name="guide-débarquement-251"/>.

La commune a été décorée, le 11 novembre 1948, de la croix de guerre 1939-1945<ref>Communes décorées de la croix de guerre 1939-1945.</ref>.

En 1962, un hameau de forestage est construit pour héberger les réfugiés harkis qui sont employés par l’administration des Eaux et Forêts<ref name="moumen"/>.

Symboles

Modèle:Article détaillé

Blason

Blasonnement :
De gueules, à un grand S couronné, accompagné de deux fleurs de lis posées une à chaque flanc, et en pointe de deux annelets, tous d'or<ref>Louis de Bresc Armorial des communes de Provence, 1866. Réédition - Marcel Petit CPM - Raphèle-lès-Arles, 1994.</ref>

Voir ici une autre représentation du blason de Sisteron.

La devise de Sisteron est Tuta montibus et fluviis (« Protégée par les montagnes et les fleuves »)<ref>Provence - Édition Michelin, Modèle:ISBN.</ref>.

Politique et administration

Découpage territorial

La commune de Sisteron est membre de la communauté de communes du Sisteronais Buëch<ref name="COG">Modèle:Lien web.</ref>, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le Modèle:Date- dont elle est le siège. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Forcalquier, à la circonscription administrative de l'État des Alpes-de-Haute-Provence et à la région Provence-Alpes-Côte d'Azur<ref name="COG"/>.

Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Sisteron (dont elle est le bureau centralisateur) pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015<ref name="COG"/>, et de la deuxième circonscription des Alpes-de-Haute-Provence pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Élections municipales et communautaires

Élections de 2020

Modèle:Article connexe Le conseil municipal de Sisteron, commune de plus de Modèle:Unité, est élu au scrutin proportionnel de liste à deux tours (sans aucune modification possible de la liste)<ref name="loi_2013-403">Loi no 2013-403 du Modèle:Date- relative à l'élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers communautaires, et modifiant le calendrier électoral, article 51, et son décret d'application no 2013-938 du Modèle:Date-.</ref>, pour un mandat de six ans renouvelable<ref name="Elec_CM">Modèle:Lien web.</ref>. Compte tenu de la population communale, le nombre de sièges à pourvoir lors des élections municipales de 2020 est de 29<ref>Article Modèle:Légifrance du code général des collectivités territoriales.</ref>. Les Modèle:Unité municipaux sont élus au premier tour, le Modèle:Date-, avec un taux de participation de 52,53 %, se répartissant en : Modèle:Unité pour la liste de Daniel Spagnou, quatre sièges pour la liste de Sylvain Jaffre et un siège pour la liste de Cyril Derdiche<ref name="mun-2020">Modèle:Lien web.</ref>.

Les dix-huit sièges attribués à la commune au sein du conseil communautaire de la communauté de communes du Sisteronais Buëch se répartissent en : quatorze sièges pour la liste de Daniel Spagnou, trois sièges pour la liste de Sylvain Jaffre et un siège pour la liste de Cyril Derdiche<ref name="mun-2020"/>.

Chronologie des maires

Fichier:Sisteron -201.jpg
L'hôtel de ville.

Modèle:Article détaillé

Jumelages

Modèle:Début de carte[[Fichier:Modèle:Géolocalisation/Europe|200px|Localisation des villes jumelées avec Sisteron.]] Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:Fin de carte

Sisteron est jumelée à trois villes d'Europe :

Équipements et services publics

Enseignement

La commune est dotée de neuf établissements d’enseignement :

  • huit écoles, cinq primaires et trois maternelles<ref name="ecole"/> ;
  • le collège et lycée polyvalent Paul-Arène<ref name="college"/>,<ref name="lyceegen"/>.

La ville est également siège de deux circonscriptions d’enseignement, Sisteron (jusqu’à la vallée de l'Ubaye) et Sisteron-Sud.

Santé

Il existe à Sisteron un hôpital dépendant du centre hospitalier intercommunal des Alpes du Sud dont le siège est à Gap<ref>CHICAS, site du Centre Hospitalier des Alpes du Sud Gap-Sisteron.</ref>.

Sécurité

Une brigade de gendarmerie chef-lieu de communauté est implantée à Sisteron<ref>Groupement de gendarmerie départementale des Alpes-de-Haute-Provence, « Carte des Brigades de Gendarmerie », Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, consulté le 15 novembre 2014.</ref>.

Population et société

Démographie

Modèle:Article connexe Les habitants de la commune sont appelés les Sisteronais et les Sisteronaises<ref name="tresor"/>,<ref>Dictionnaires Larousse et Petit Robert.</ref>.

Modèle:Population de France/section

Superficie et population

La ville de Sisteron a une superficie de Modèle:Unité et une population de 7 288 habitants.

Rang Population Superficie Densité
Drapeau de la France France 1363e 1041e 5666e
Blason de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur Provence-Alpes-Côte d'Azur Modèle:114e Modèle:151e Modèle:230e
Blason du département des Alpes-de-Haute-Provence Alpes-de-Haute-Provence Modèle:3e Modèle:31e Modèle:8e
Arrondissement de Forcalquier Modèle:2e Modèle:5e Modèle:5e
Canton de Sisteron Modèle:1er Modèle:1er Modèle:1er

Vie locale

La commune est une ville fleurie ayant obtenu trois fleurs au concours des villes et villages fleuris<ref>Source villes et villages fleuris.</ref>. Elle a reçu également le label « Ville et Métiers d'Art »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Institutions culturelles

  • La bibliothèque municipale
  • Le musée municipal Terre et Temps
  • L'écomusée du pays de Sisteron

Les Nuits de la citadelle

Le festival les Nuits de la Citadelle est l'événement important du paysage culturel sisteronais. Depuis plus de cinquante ans, le théâtre de verdure de la Citadelle accueille des spectacles de théâtre, danse ou musique.

Économie

Agriculture

Les oliviers de la commune peuvent produire l'huile d'olive de Provence AOC<ref name="INAO">Huile d'olive de Provence AOC sur le site de l'Institut National des Appellations d'Origine.</ref>. L'élevage ovin aux alentours de Sisteron est distingué par le Label rouge Agneau de Sisteron<ref>Label rouge : Agneau de Sisteron.</ref>.

La culture de l’olivier est encore pratiquée dans la commune. Ainsi, en 2005, on compte encore Modèle:Unité plantés de 3 066 arbres<ref name="reparaz-medit109-60"/>, de la variété Tanche<ref name="pinatel68"/>.

Industrie

Fichier:Usine Sanofi de Sisteron.jpg
Usine Sanofi.

Au nord de la ville se situe l’usine Sanofi-Aventis, spécialisée dans la chimie fine et qui produit des principes actifs à usage pharmaceutique. Elle emploie 656 salariés<ref name="sanofi-cci"/>. C’est le principal employeur de la commune.

L’usine hydroélectrique et le barrage de St.-Lazare sont une partie des aménagements faits sur la Durance par EDF.

Les abattoirs, dont une des spécialités est l’abattage d’agneaux Label rouge, sont un autre secteur moteur de l’économie locale. Plusieurs PME des environs (à Sisteron et Mison) transforment et commercialisent les produits de l’abattage :

  • tout d’abord l’Abattoir de Sisteron, spécialisé dans le mouton, qui emploie 56 salariés<ref name="abattoir-cci"/> ;
  • Dufour Sisteron, négociant de viande, également actif dans le secteur de la découpe, emploie 49 salariés aux abattoirs de Gap et Sisteron<ref name="dufou-cci"/> ;
  • Alpes Provence agneaux, actif dans le commerce de viande de mouton, emploie 25 salariés<ref name="apa-cci"/> ;
  • Giraud et fils, négociant en viandes diverses, emploie 20 salariés<ref name="giraud-cci"/>. Il fait également de la transformation (charcuterie et confiserie) et a reçu une Victoire de l'entreprise (décernée par le conseil général) en 2013<ref>« Des entreprises à l'honneur », Alpes-de-Haute-Provence, Modèle:N°, janvier 2013, Modèle:P..</ref>.

Le BTP est également représenté par plusieurs PME assez importantes :

  • Gardiol TP, avec 120 salariés<ref name="gardiol-cci"/> ;
  • Minetto, avec 105 salariés<ref name="minetto-cci"/> ;
  • Garcin, BTP, 21 salariés<ref name="garcin-cci"/> ;
  • on peut aussi ajouter l’entreprise Sudalpes, négociant en matériel de BTP, qui relève des activités de services mais évidemment dépendant de ce secteur d’activité, et qui emploie 34 salariés<ref name="sudalpes-cci"/>.

Activités de services

La ville possède un aérodrome géré par la Chambre de commerce et d'industrie des Alpes-de-Haute-Provence sur la commune de Vaumeilh. On y trouve deux sociétés Networds, fabricant de décorations adhésives et stickers haute qualité pour aviation et aviation legère, et Electravia.

Les concessionnaires automobiles sont également de gros employeurs :

  • DAGA, revendeur des véhicules Mercedes-Benz, emploie 47 salariés<ref name="daga-cci"/> ;
  • le garagiste et négociant automobile Alpes Sud emploie 23 salariés<ref name="alpessudautos-cci"/>.

Alpes nettoyage et entretien emploie 75 personnes<ref name="-cci"/>.

Tourisme

Fichier:P1010295 Sisteron plan d'eau.jpg
Plan d'eau de Sisteron.

Important lieu de passage entre le bassin méditerranéen et les Alpes, Sisteron a une activité touristique principalement estivale. La présence d'un plan d'eau sur les bords de la Durance renforce son attrait.

Gastronomie

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

Considéré comme exceptionnel, le site de la citadelle est classé dès 1925, sur une superficie de Modèle:Unité. Le classement concerne à la fois la citadelle, le rocher qui la porte, les bois et terrasses, et la perspective sur la ville et la citadelle<ref>DIREN, « Les bâtiments, murs d'enceinte, bois et terrasses de l'ancienne citadelle », Catalogue départemental des sites classés, Alpes-de-Haute-Provence, consulté le 5 novembre 2013.</ref>.

Architecture militaire

La citadelle de Sisteron, classée monument historique<ref>Modèle:Base Mérimée par arrêté du 11 février 1925, consultée le 18 octobre 2010.</ref> est l'œuvre d'un précurseur de Vauban, Jean Érrard, ingénieur d’Henri IV. De sa position élevée on découvre un superbe panorama sur la ville et la vallée de la Durance. La tour de l'Horloge servit de prison. La vue plonge sur la ville basse et se porte, au nord, jusqu'aux montagnes de Laup et d'Aujour qui ferment le bassin de Laragne.

Sauvées de la destruction par Prosper Mérimée, cinq tours subsistent de l'enceinte construite en 1372-1373, arrondies vers l’extérieur et ouvertes face intérieur de la ville<ref>Raymond Collier, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>, avec des portions de muraille, éléments classés monuments historiques<ref>Modèle:Base Mérimée, classement par liste de 1875, consultée le 18 octobre 2010.</ref>. Ces cinq tours portent chacune un nom :

  • La tour du Fort au pied de la Citadelle.
  • La tour des Gens d’Arme à proximité de la Poste, la seule ayant été habitée et possédant un toit.
  • La tour de La Médisance à proximité de la Cathédrale, qui a conservé l'escalier intérieur qui donnait accès aux galeries de bois (hourds) prenant appui sur les corbeaux qui les couronnent et les brodent aujourd'hui.
  • La tour Notre-Dame
  • La tour de la porte Sauve car cette tour juxtaposait la porte par laquelle s’enfuirent 1 millier de protestants en 1591.

Architecture civile

Fichier:Sisteron.jpg
Les vieilles maisons de Sisteron.

La vieille ville compte plusieurs vieilles maisons<ref>Raymond Collier, Modèle:Opcit, Modèle:P., 359, 368.</ref> :

  • rue Mercerie, une maison aux baies géminées et dotée d’arches brisées, et dont les chapiteaux sont sculptés de motifs végétaux (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) ; quelques-uns de ces éléments sont inscrits<ref>Modèle:Base Mérimée, classement par arrêté du 29 novembre 1948, consultée le 18 octobre 2010.</ref> ;
  • hôtel de la Baume, reconstruit en 1946, conserve du début du Modèle:S mini- une baie géminée et un chapiteau ;
  • quelques maisons des {{#switch: XVI
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}} rue de la Pousterle ;

L’hôpital remonte à la création de l’hospice de charité en 1705 par Guillaume de Saint-Donat. Agrandi plusieurs fois, ses façades ont été refaites et ne présentent plus d’éléments d’origine<ref>Raymond Collier, Modèle:Opcit, Modèle:P.</ref>. Ses façades et ses toitures sont néanmoins inscrites<ref>Modèle:Base Mérimée classement par arrêté du 21 février 1989, consultée le 18 octobre 2010.</ref>.

Deux bâtiments témoignent de la prospérité de la Belle Époque :

  • la caisse d’Épargne : l’avant-corps est orné d’un fronton brisé à ailerons brisés, entre lesquels est placé le blason de la ville. Il est surmonté d’une couronne et de cornes d'abondance ;
  • l’immeuble Civatte, place du Général de Gaulle, comporte de nombreux détails ornementaux soignés : moulures, sculptures, ferronnerie<ref>Raymond Collier, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

Le pont de la Baume est long de Modèle:Unité, et large de 6 ; il repose sur une arche de Modèle:Unité de portée. Sa dernière reconstruction date de 1945, après que le précédent a été détruit par les bombardements alliés<ref name="Barruol-Baume">Notice qui lui est consacrée par Guy Barruol dans Guy Barruol, Philippe Autran et Jacqueline Ursch, D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de Lumière Modèle:N°, Forcalquier 2006, Modèle:P..</ref>. Ce pont précédent datait de 1365<ref name="Barruol-Baume"/>,<ref name="Collier422">Raymond Collier, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref> (réparé en 1501<ref name="Collier422"/>). Le Modèle:Date, après une période de fortes pluies, un mur d’une culée s’effondre. Les travaux durent jusqu’en 1886, et restituent un pont plus large et plus léger (avec des parties évidées). Il est également doté de fourneaux de mine, pour le saboter en cas d’invasion<ref name="AHP106"/>. Il remplaçait un pont plus ancien dont des traces subsistent<ref name="Barruol-Baume"/>,<ref name="Collier422"/>.

Le pont sur le Buëch, proche du confluent avec la Durance, date de 1727. Il est élargi en 1865 par des arcs en cornes de vaches sur les avant et arrière-becs, puis en 1975 par une dalle posée en encorbellement. Il repose sur trois arches en plein cintre, de 22,8, 12 et Modèle:Unité, pour une longueur totale de Modèle:Unité, une largeur de Modèle:Unité à l’origine, Modèle:Unité en 1865 et Modèle:Unité actuellement. Ce pont remplace un ancien pont construit en 1202, et réparé en 1399<ref>Notice qui lui est consacrée par Guy Barruol dans Guy Barruol, Philippe Autran et Jacqueline Ursch, D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de Lumière Modèle:N°, Forcalquier 2006, Modèle:P..</ref>.

Le château de la Cazette, à proximité de ce pont, au plan en U, date de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, et succède à un ancien rendez-vous de chasse<ref>Raymond Collier, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Tout autour de la ville, on trouve d’autres résidences seigneuriales :

Art religieux

Les ruines de l'ancienne chapelle (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), dans la partie la plus ancienne de la citadelle, détruite par le bombardement allié du Modèle:Date (jour du débarquement de Provence), sont encore visibles.

Fichier:De- Sisteron, Kirche.jpg
L'église Notre-Dame-des-Pommiers.
Fichier:Panorama P1010298 Sisteron Vue du rocher de la Baume Saint Dominique et la Durance.jpg
Vue panoramique sur le rocher de la Baume, Saint-Dominique et la Durance.

Place Général de Gaulle, l’église Notre-Dame-des-Pommiers, ancienne cathédrale, qui se rattache à l’art roman provençal, est remarquable pour son beau vaisseau très sombre, dépourvu de transept. Comme c’est fréquent dans les édifices provençaux, une coupole sur trompes s'élève à l'entrée du chœur. C’est un édifice classé monument historique<ref>Modèle:Base Mérimée, classement par liste de 1840, consultée le 18 octobre 2010.</ref>.

Outre son ancienne cathédrale, Sisteron conserve plusieurs chapelles sur sa commune, ainsi que les vestiges d'anciens couvents désaffectés sous la Révolution.

Chapelles (servant au culte ou ayant une autre fonction) :

Vestiges d'anciens couvents (les éléments subsistant sont mentionnés entre parenthèses) :

  • couvent des clarisses (ou abbaye Sainte-Claire) (chapelle toujours liée au culte) ;
  • couvent des cordeliers : il n’en reste que le chevet plat du chœur, percé de trois hautes baies, une travée voûtée d’ogives, et deux arches ogivales, intégrés dans divers bâtiments ({{#switch: XIV
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}}<ref>Raymond Collier, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>) ;

Couvent des dominicains

Modèle:Article détaillé Rue du Couvent : du couvent des dominicains, il reste l’église et les vestiges du cloître servant de cadre au festival des Nuits de la Citadelle. Fondé par la comtesse de Provence Béatrix de Savoie, sa première pierre est posée en décembre 1248 et la première messe dite en 1252. L’église est en très mauvais état après le siège de Sisteron par Sommerive, mais le service reprend en 1581, avant que l’église soit complètement réparée en 1684<ref name="Collier161">Raymond Collier, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Un bas-côté de deux travées est ajouté à la fin Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. D’importantes réparations ont eu lieu dans les années 1960<ref name="Collier162">Raymond Collier, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

L’église, monument classé<ref>Modèle:Base Mérimée, classement par arrêté du 4 avril 1963, consultée le 18 octobre 2010.</ref>, est l’une des plus grandes églises gothiques du département, construite au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Collier161"/> : elle mesurait Modèle:Unité de large pour 45 ou Modèle:Unité de long. La nef, longue de Modèle:Unité et placée entre deux bas-côtés, débouchait dans le chœur long de Modèle:Unité<ref>Raymond Collier, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Actuellement, seuls subsistent le chœur, la dernière travée de la nef, deux travées du bas-côté nord, la façade occidentale et une partie des murs, ainsi que le clocher, de style roman<ref name="Collier162"/>.

Musées

Un musée archéologique a été fondé en 1949<ref>Géraldine Bérard, Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1997, Modèle:P..</ref>. Le musée Terre et temps possède une collection de cadrans solaires de poche, dont certains appartenaient à des bergers<ref>Modèle:Cadrans-Haute-Provence, Modèle:P..</ref>.

Un musée associatif de l’école d’autrefois est installé dans une ancienne école<ref name="labadie54">Labadie, Modèle:Opcit, Modèle:P.54.</ref>.

Urbanisme

Une particularité architecturale de Sisteron est de regrouper plusieurs andrones, passages étroits et couverts<ref>Raymond Collier, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

Sisteron dans les arts

Peinture

Le peintre anglais William Turner passe à Sisteron en 1836 et prend la ville pour sujet à l’occasion de son unique passage dans les Alpes du Sud. Il réalise plusieurs dessins et aquarelles<ref>Modèle:Article.</ref>, dont celle acquise par Jan Krugier en 2013 Sisteron du nord-ouest, avec un soleil bas<ref>Catalogue Christie's</ref>.

En 1902, le peintre Paul Signac, séjournant à Saint-Tropez, visite l'arrière pays. Il passe à Sisteron et dessine la clue de la Durance, il s'en inspire plus tard en réalisant un tableau pointilliste. Il peint aussi en 1930 une aquarelle du même paysage, tableau visible au Musée de l'Annonciade<ref>Modèle:Base POP Joconde (consulté le Modèle:Date-).</ref>.

Trois œuvres du peintre et sculpteur Alfredo Lombardo, qui déchire le métal pour faire vivre ses œuvres, et qui a participé à de nombreuses expositions au côté de César Baldaccini, Jean Amado, Charles Floutard et bien d'autres, sont exposées dans la ville :

  • un coq en bronze de Modèle:Unité nommé Chante-clerc (acquisition de la ville) ;
  • une seconde nommée Équilibre d'une hauteur de Modèle:Unité environ (acquisition de la ville) ;
  • et une troisième nommée Projection dans l'espace d'une hauteur de près de Modèle:Unité (acquisition de la ville).

Sa galerie atelier personnel est située à Sisteron est ouverte aux artistes de la région et aux artistes internationaux.

Cinéma

Sisteron a été l'un des deux lieux de tournage, avec le village voisin Mison, du film La Maison des bories, réalisé par Jacques Doniol-Valcroze en 1970.

Jeux vidéo

Sisteron est une des villes représentées dans le jeu de course Forza Horizon 2.

Personnalités liées à la ville

Fichier:Jean Baptiste d'Ornano-Sisteron (3).jpg
Maison natale de Jean-Baptiste d'Ornano.
Fichier:Deleuze-Sisteron (2).jpg
Plaque de Joseph Philippe François Deleuze.

Artistes

Militaires, politiques

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}}

}}.

Scientifiques

  • Joseph Philippe François Deleuze (1753-1835), naturaliste, créateur du Muséum royal de Paris.
  • Jean Aimé Édouard de Laplane (1774-1870), membre de l'Institut et de plusieurs Sociétés savantes françaises et étrangères, écrivit plusieurs ouvrages sur la société et l'époque, ainsi que l’Histoire de Sisteron, de l’époque romaine à la Révolution.
  • Gustave Tardieu (1851-1932), pharmacien, physicien, géologue, archéologue et historiographe local, se passionna pour l'étude géologique, géographique et historique de la région sur laquelle il écrivit plusieurs ouvrages.

Autres

Héraldique

Modèle:Article détaillé Modèle:Blason commune

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Livres
  • Les pages 458 à 476 de la Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence sont consacrées à Sisteron. Voir Géraldine Bérard, Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1997.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Modèle:Palette Modèle:Portail