Hôpital des Quinze-Vingts
Le centre hospitalier national d’ophtalmologie des Quinze-Vingts est actuellement situé 28, rue de Charenton, dans le [[12e arrondissement de Paris|Modèle:12e]] de Paris. L'hôpital a donné son nom au quartier des Quinze-Vingts, Modèle:48e quartier de Paris et l'un des quatre quartiers de cet arrondissement.
Ce site est desservi par la station de métro Bastille.
Historique
« Rue Saint-Honoré »
Étymologie
Le nom de Quinze-Vingts veut dire trois cents (15 × 20 = 300) dans le système de numération vicésimal et, de fait, l'hospice comprenait trois cents lits.
Louis IX, au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, aurait fait bâtir cette maison pour porter secours à 300 chevaliers faits prisonniers par les Sarrasins durant la septième croisade, et qui eurent les yeux crevés avant d'être libérés. Toutefois Jean de Joinville n'en parle pas, et aucune source de l'époque ne l'atteste.
Selon l'historien des Quinze-Vingts, Léon Le Grand, il s'agirait d'une légende apparue au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Léon Le Grand, Les Quinze-Vingts depuis leur fondation jusqu'à leur translation au faubourg Saint-Antoine, (XIIIe-XVIIIe siècle), Paris, Société d'Histoire de Paris, Chapitre I consacré à l'examen critique de cette question.</ref>.
Moyen Âge : Un hospice original rue Saint-Honoré
L'hospice des Quinze-Vingts a été fondé vers 1260 par saint Louis sans que l'on connaisse le détail et l'époque précise de cette fondation. Il était alors situé rue Saint-Honoré au coin de la rue Saint-Nicaise<ref>Albert Lenoir et Adolphe Berty, Histoire topographique et archéologique de l'ancien Paris : feuille 3, Paris, Martin et Fontet Modèle:Lire en ligne.</ref>, sur une pièce de terre appelée « Champourri »<ref name="Roux p132">J-A Delaure et Gabriel Roux, Histoire de Paris, 1853, Modèle:P..</ref>. Le but était de recueillir les pauvres aveugles de Paris, des deux sexes, qui étaient fort en détresse. Modèle:Citation bloc
Cette création a conduit directement à la fondation d'autres maisons d'aveugles, mais à l'initiative de bourgeois de la ville, comme l'hospice des Six-Vingts de Chartres ou celle de l'hôpital Jean-Rose de Meaux<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le pape [[Clément IV|Clément Modèle:IV]] recommanda cette institution aux prélats dans une bulle datée de 1265, en les invitant à apporter leurs dons <ref name="Roux p132"/>. En effet, en contrepartie de leurs privilèges (hébergement, nourriture et habillement), les pensionnaires des Quinze-Vingts devaient prier pour la famille royale, les bienfaiteurs et donateurs de l'hospice. Il s'agit d'une économie de don, basée sur l'échange (don et contre-don), la foi et la confiance. Le travail des pensionnaires est de prier pour les donateurs qui obtiennent en retour le salut de leurs âmes<ref>Modèle:Article.</ref>.
Les aveugles, membres de l'Ordre des Quinze-Vingts, semblent laissés à eux-mêmes :
Depuis la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle : l'hôpital de la rue de Charenton
En 1779, sous le règne de [[Louis XVI|Louis Modèle:XVI]], le cardinal de Rohan fit transférer l'établissement rue de Charenton, dans le faubourg Saint-Antoine. Par lettres patentes du Modèle:Date- <ref>Ces Lettres Patentes sont suffisamment importantes et exceptionnelles pour être publiées in extenso dans le Journal de Paris (n°9, 9 janvier 1780, p. 35-36 Lire en ligne sur Gallica.</ref>, le roi ordonne la création de plusieurs rues à l'emplacement de l'ancien hospice des Quinze-Vingts : rue de Beaujolais-Saint-Honoré, rue de Chartres-Saint-Honoré, rue de Montpensier-Saint-Honoré, rue des Quinze-Vingts, rue de Rohan, rue de Valois-Saint-Honoré<ref>Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, édition de 1844, Modèle:P. lire en ligne ou sur Wikisource.</ref>. Toutes ces rues, à l'exception de la rue de Rohan, ont été supprimées lors du prolongement de la rue de Rivoli et l'achèvement du palais du Louvre dans les années 1850.
L'hôpital est aménagé dans l’ancienne caserne des Mousquetaires-Noirs, qui avait été désaffectée en 1775. Le cardinal de Rohan modifia le système d'administration et porta le nombre d'aveugles à huit cents<ref>J-A Delaure, Histoire de Paris, Gabriel Roux, 1853, Modèle:P..</ref>.
En l'an Modèle:IX de la république (1801), on réunit à l'hospice des Quinze-Vingts l'institut des jeunes aveugles fondé par Valentin Haüy en 1784. Devenue l'Institut national des jeunes aveugles (INJA), cette institution fut ensuite transférée rue Saint-Victor, puis au 56 boulevard des Invalides en 1843.
Une partie de l'hôpital est détruite pour permettre la construction du viaduc de la ligne de Paris-Bastille à Marles-en-Brie (actuel viaduc des arts).
Une clinique ophtalmologique y fut créée en 1880 par le docteur Fieuzal avec l’aide de Gambetta. Ce centre de soins se développe et le centre hospitalier national d’ophtalmologie (CHNO) spécialisé dans les maladies des yeux devint la principale activité des Quinze-vingts<ref>https://www.15-20.fr/hopital-des-quinze-vingts/histoire/</ref>. Paul Bailliart y fut chef de service à partir de 1929. Le CHNO ne fait néanmoins pas partie de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP).
La clinique de 1880 et l'ancienne caserne du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle hébergeant les aveugles sont démolis, à l'exception du porche d'entrée et de la chapelle Saint-Rémi, et remplacés par de nouveaux bâtiments à partir de 1957.
La résidence Saint-Louis disposant de 162 chambres perpétue la tradition d’hébergement des aveugles et des mal-voyants<ref>https://www.15-20.fr/hopital-des-quinze-vingts/residence-saint-louis/</ref>.
Les parties préservées de l'ancienne caserne des Mousquetaires-Noirs font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le Modèle:Date-<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>.
L'Institut de la vision
L’Histoire continue à faire de cet hôpital un précurseur en ophtalmologie avec la création de l’Institut de la vision, qui a ouvert ses portes en Modèle:Date- sur le site du CHNO, 17, rue Moreau à Paris. Il a été labellisé comme projet structurant du pôle de compétitivité d'envergure mondiale Medicen.
Cette « immense ruche de verre de Modèle:Unité » a été créée grâce à un partenariat : dès 2002, le Modèle:Pr (chef de service au CHNO des Quinze-Vingts et directeur de l’Institut) et son équipe ont œuvré aux côtés de trois institutions : l'Inserm, l'université Pierre-et-Marie-Curie et le CHNO des Quinze-Vingts, en liaison avec plusieurs services hospitaliers (Fondation ophtalmologique Rothschild, hôpital Lariboisière, Assistance publique), pour faire sortir de terre un pôle de recherche sur les maladies oculaires.
Sa réalisation a été assurée dans le cadre d'une participation public/privé avec le concours financier du CHNO des Quinze-Vingts, de l'Inserm, de l'université Pierre-et-Marie-Curie, du Conseil régional d'Île-de-France, de la Ville de Paris, de l'AFM, de la Fédération des aveugles et handicapés visuels de France, de la Modèle:Lang (États-Unis), de la Fondation ophtalmologique Rothschild, de la commission européenne, de la Fondation pour la recherche médicale, de l'Agence nationale de la recherche, de la fondation NRJ et de la fondation Bettencourt-Schueller avec l'appui de la Caisse des dépôts et consignations et de l'ICADE<ref>Communiqué de presse de l'Inserm.</ref>.
Il doit, dans un premier temps, accueillir douze équipes d’experts en ophtalmologie et huit entreprises dont les missions seront de découvrir et de tester des traitements innovants contre les pathologies oculaires.
Anecdotes
- Dans la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les brouillards dans Paris furent si intenses qu'on s'avisa de louer à l'heure les services des aveugles des Quinze-Vingts pour guider les piétons et les voitures dans le dédale des rues de la capitale<ref>Rapporté par Jean-François Parot dans son roman L'affaire Nicolas Le Floch, Éditions 10/18, 2002, Modèle:P.</ref>Modèle:Refins.
- Les Quinze-Vingts inspirèrent à Voltaire le conte Petite digression, aussi appelé Les aveugles juges des couleurs (1766), qui défend l'agnosticisme en comparant les religieux à des aveugles qui jugent de la couleur de tunique et à des sourds qui jugent de la musique<ref>Dans ce conte satirique, les Quinze-Vingts ne sont qu'un prétexte pour localiser une communauté d'aveugles, la critique ne vise pas l'hospice en lui-même.</ref>.
- On peut supposer une grande notoriété à l'hospice des Quinze-Vingts, jusque dans les paroisses éloignées telle que Romillé en Bretagne où le Modèle:Date- : Modèle:CitationModèle:Refnec
- À partir de 1817 jusqu'en 1827, Nicolas Appert reçoit des locaux dans l'enceinte de l'hôpital pour y installer sa conserverie<ref> Jean-Paul Barbier, Nicolas Appert inventeur et humaniste, éd. Royer, Paris, 1994.</ref>.
- Une rue de la ville de Troyes porte le nom de « rue des Quinze-Vingts » car l'hospice parisien possédait une maison au numéro 3 de cette rue.
- La bataille maritime du cap Finistère qui vit le Modèle:Date-, la déroute de la flotte franco-espagnole commandée par l'amiral Pierre de Villeneuve à l'anglaise de Robert Calder, est également appelée bataille des "quinze-vingt". En raison de l'épais brouillard dans lequel se perdaient nos navires<ref>Hubert Grannier, Histoire des marins français 1789-1815.</ref>
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Article connexe
- Caserne des Mousquetaires-Noirs située dans l'enceinte de l'hôpital.
- Musée Valentin-Haüy Musée de Paris consacré à l'histoire des aveugles.