Bataille d'Issos

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox conflit militaire

La bataille d'Issos s'est déroulée le Modèle:Date dans l'antique Cilicie. Elle oppose l'armée d'Alexandre le Grand à celle de Darius III. L'armée macédonienne remporte une victoire décisive sur l'armée perse commandée par Darius en personne. Cette bataille voit la victoire d'Alexandre qui peut poursuivre sa conquête vers la Phénicie puis l'Égypte.

Contexte historique

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Mouvements des deux armées précédents la bataille. Le rouge correspond à l'armée perse, le bleu à l'armée macédonienne.

Alexandre débarque en Asie Mineure au printemps Modèle:An av. J.-C. et défait les satrapes perses à la bataille du Granique. Mais dès l'hiver, Darius III reprend l'initiative et commence à regrouper une armée à Babylone. Confiant dans ses capacités de stratège, il entend affronter Alexandre en personne et faire sa jonction en Syrie avec le contingent des mercenaires grecs amenés par la flotte de Pharnabaze, successeur de Memnon de Rhodes dans la défense de l'Égée.

À l'été Modèle:An av. J.-C., Alexandre, qui vient à cette époque de soumettre toute l'Asie Mineure (hormis la Paphlagonie et la Cappadoce), apprend l'arrivée de Darius en Cilicie. Il quitte Gordion et décide de se porter au-devant de l'armée perse par la Lycaonie ; il soumet la Cilicie et occupe Tarse où il est retenu plusieurs semaines des suites d'une maladie (peut-être due à une hydrocution). Alexandre conserve donc le principal corps de troupes à Tarse mais envoie Parménion occuper la région d'Issos dont le pilier de Jonas<ref>On parle aussi de la passe de Jonas. À Modèle:Nobr au nord d'Iskenderun, la plaine côtière disparaît et la montagne ne laisse qu'un passage malaisé en bord de mer.</ref> et le col de Belen qui mènent de Cilicie en Syrie.

Désireux de rattraper le retard pris, Alexandre s'avance, quelque peu imprudemment, en novembre Modèle:An av. J.-C. vers le sud à travers la passe de Jonas. Mais Darius est informé que Parménion tient déjà le terrain ; il débouche par les Modèle:Lien<ref>Ou Pyles Amanides (en grec : Amanides pylai, Ἀμανίδες πύλαι), actuel Modèle:Lien, à un peu moins de Modèle:Unité d’altitude. Bahçe est situé à Modèle:Nobr sous le col du côté de la Cilicie, c’est-à-dire sur le versant ouest. Position du col : Modèle:Coord.</ref> au nord et se retrouve sur les arrières d'Alexandre. Darius capture la ville d'Issos sans opposition et tue tous les malades et blessés qu'Alexandre a laissés derrière lui. Pour autant Alexandre, acculé aux régions hostiles de Syrie et de Phénicie, essaye de rester maître de la situation. Il rebrousse chemin vers le pilier de Jonas afin de mener combat en terrain connu. Malgré l'avis de ses conseillers grecs, Darius accepte la bataille dans une région pourtant peu propice à la cavalerie ; la supériorité numérique qui est son principal atout ne peut jouer à plein. En effet, Darius tient une position défensive dans une étroite plaine côtière que traverse le fleuve Pinaros. Le lieu de la bataille se situe près de l'actuel İskenderun en Turquie actuelle<ref>İskenderun appelée Alexandrette (en grec : Ἀλεξανδρέττα) ou Alexandrie d'Issos (en grec : Αλεξάνδρεια της Ισσού ; en latin : Alexandria ad Issum). Iskandar en arabe : ʾiskandar, Modèle:Lang mais avec l'article : al-ʾiskandar, Modèle:Lang et en persan iskandar, Modèle:Lang, signifie Alexandre. La ville est a été fondée par Alexandre pour commémorer la victoire d'Issos. Il n'est pas certain qu’Iskenderun soit exactement à l'emplacement de la ville d'Alexandrie antique qui venait elle-même de supplanter la cité phénicienne préexistante Myriandre (Myriande, Myriandrus), située elle aussi dans le même voisinage.</ref>, aux abords d'un petit fleuve côtier appelé Pinaros durant l'Antiquité, à Modèle:Nobr environ au sud d'Issos. L'identification de ce fleuve côtier pose problème mais il s'agirait bien de l'actuel Payas<ref>Pour des arguments en faveur de cette hypothèse, voir par exemple : Modèle:Ouvrage. L'embouchure de la rivière Payas (Payas Çayı) est située près de Yakacık (Payas) Modèle:Coord. L'autre rivière souvent citée est la Deli Çay (« rivière folle ») dont l'embouchure est près de Dörtyol (« carrefour » ou mot-à-mot « quatre chemins ») Modèle:Coord soit environ Modèle:Nobr plus au nord. Une troisième rivière, plus rarement citée, est la Kuru Çay (« rivière sèche ») entre les deux précédentes à Modèle:Nobr au sud de la Deli Çay.</ref>.

Forces en présence

Armée perse

Certaines sources anciennes (Arrien et Plutarque), basant leurs estimations sur des sources grecques, estiment à 600 000<ref name="Moerbeek" /> le nombre de soldats dans l'armée perse, tandis que Diodore et Justin estiment à 400 000, et Quinte-Curce, à 250 000.

Les historiens modernes énoncent que les estimations d'Arrien sont largement exagérées. Ils supposent qu'à cause de la logistique de terrain, rien que Modèle:Unité au combat aurait été extrêmement difficile en ce temps. Hans Delbrück donne une estimation de Modèle:Unité perses, mais plusieurs autres historiens (notamment Engels et Peter Green), estiment la taille totale de l'armée de Darius à environ moins de 100 000<ref name="Battle of Issus (Pothos.org)" />, incluant Modèle:Unité<ref name="Moerbeek" />, Modèle:Unité et Modèle:Unité grecs<ref name="Nick_WELMAN" />. Warry l'estime à 108 000 au total.

Armée macédonienne

Les effectifs de l'armée macédonienne n'ont probablement pas excédé les Modèle:Unité. L'armée, qui inclut plusieurs contingents alliés dont ceux de la ligue de Corinthe, est constituée de Modèle:Nombre phalangites et hoplites, Modèle:Unité et Modèle:Unité<ref name="Moerbeek" />.

Déroulement

Fichier:Battle issus initial.png
Dispositif initial.
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Engagement décisif.

Darius a l'avantage de mettre son armée la première en ordre de bataille. Il se positionne au centre, juché sur son char avec sa meilleure infanterie et sa cavalerie royale. Il place ses fantassins légers (les cardaces armés comme des peltastes) sur les flancs de la montagne et dispose près de la côte, sur son aile droite, la plus grande partie de ses cavaliers légers perses et mèdes. Thymondas, fils de Mentor de Rhodes, commande le bataillon des mercenaires.

Suivant le dispositif habituel, Alexandre dirige la cavalerie des Compagnons sur le flanc droit tandis qu'il place sur le flanc gauche, appuyée au rivage, la cavalerie thessalienne et thrace sous le commandement de Parménion. La phalange, disposée en retrait le long du cours d'eau, est protégée sur ses flancs par des bataillons de peltastes.

La bataille commence par un choc entre les deux infanteries sur les rives du Pinaros, tandis que les frondeurs, archers et javeliniers perses ne sont pas parvenus à diminuer la solide phalange. Les mercenaires grecs de Darius combattent avec vigueur et parviennent un temps à rompre les phalangites de Cratère. Au même moment la cavalerie perse se heurte à la résistance de Parménion qui tient l'aile gauche macédonienne. Appuyé par le corps d'élite des hypaspistes, Alexandre, à la tête de la cavalerie des Compagnons, défait l'aile gauche adverse et se rabat vers le centre de Darius. Certaines sources antiques considèrent qu'Alexandre cherche à défier Darius en combat singulier<ref>Modèle:Méta-modèle source, Modèle:XVII, 33, 5 ; Modèle:QuiHis, Modèle:III, 11, 7.</ref>, mais cette manœuvre au centre semble au départ davantage dirigée contre les mercenaires grecs<ref>Modèle:ArrAna, Modèle:II, 11, 1-4.</ref>. Pour autant une fois Darius en vue, Alexandre lance l'assaut contre lui ; la garde royale perse oppose une vive résistance autour du char royal. Plusieurs satrapes et officiers de haut rang y laissent la vie. Ses chevaux étant gravement blessés, Darius aurait été contraint de changer de quadrige, quand un dernier mouvement de panique le contraint à la fuite, entraînant la débâcle de sa cavalerie puis de son armée tout entière. En déroute dans un étroit défilé, les cavaliers perses périssent en se foulant mutuellement ou en chutant dans les ravins. La cavalerie macédonienne poursuit Darius en vain jusqu'au coucher du soleil.

Conséquences

Darius parvient à s'enfuir vers l'Euphrate, laissant aux mains d'Alexandre sa mère Sisygambis, son épouse Stateira et ses enfants (Stateira II, Drypétis et Ochos). La magnanimité d'Alexandre est grande à leur égard, promettant de fournir des dots à Drypétis et à Stateira II. C'est à ce moment que se situe l'épisode, probablement légendaire, de la confusion faite par la mère de Darius entre Alexandre et Héphaistion qui « lui aussi est Alexandre »<ref>Diodore, Modèle:XVII, 37, 6 ; 114, 2 ; Plutarque, 21, 1-3 ; Quinte-Curce, III, 12, 15-17.</ref>.

La défaite de Darius est un déshonneur selon les usages royaux achéménides. Dans sa fuite il a abandonné ses insignes royaux (son quadrige, son arc, son bouclier et son manteau). Alexandre entame alors la conquête de la Phénicie puis de l'Égypte. Il remporte ensuite une ultime victoire contre Darius à la bataille de Gaugamèles en Modèle:An av. J.-C.

La bataille dans la postérité

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Alexandre probablement à la bataille d'Issos, détail du Sarcophage d'Alexandre, musée archéologique d'Istanbul.
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Alexandre chevauchant Bucéphale probablement à la bataille d'Issos, détail de la Mosaïque d'Alexandre.

Histoire de l'art

Suivant Pline l'Ancien<ref>Modèle:Lien web.</ref>, la bataille d'Issos a été illustrée par un peintre grec, Philoxène d'Érétrie, pour le compte de Cassandre vers Modèle:Date- Cette peinture a été détruite mais elle aurait pu inspirer la célèbre mosaïque d'Alexandre trouvée dans la maison du Faune à Pompéi. Cette mosaïque, qui daterait du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, est visible au musée archéologique de Naples. La bataille d'Issos est aussi probablement représentée sur le sarcophage dit d'Alexandre retrouvé à Sidon. Ce sarcophage a été sculpté au Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle pour le roi phénicien Abdalonymos, installé à la tête de la cité de Sidon par Alexandre.

Albrecht Altdorfer a également représenté la bataille d'Issos dans la Bataille d'Alexandre en 1529 après une commande de Guillaume IV de Bavière. On y voit Alexandre poursuivant Darius, au cœur d'une marée humaine sous un ciel tourmenté.

Jan Brueghel l'Ancien a peint en 1602 une huile sur toile nommée La Bataille d'Issus, ou La Bataille d'Arbèles, ce qui est une erreur car cette dernière eut lieu deux ans plus tard.

Propagande

Durant la Première Guerre mondiale, lors de la campagne menée par les Britanniques en Mésopotamie, les Britanniques utilisent le souvenir de la bataille pour marquer les esprits des soldats alliés engagés dans une guerre d'usure sans perspective<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Sources antiques

Bibliographie

Articles connexes

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