Bernard-René Jourdan de Launay

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Politicien Bernard-René Jourdan, marquis de Launay<ref>Bien que les historiens aient pris l’habitude d’orthographier « Launay », l'intéressé signait « Launey » (l’orthographe des noms propres ne s'est rationalisée qu’au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle).</ref> est né le 8 ou Modèle:Date et est mort le Modèle:Date à Paris. Il a comme parent René Jourdan de Launay. Il est le dernier gouverneur de la Bastille. Fils d'un précédent gouverneur, il est commandant de sa garnison le Modèle:Date, au moment de la prise de la Bastille, ce qui conduit à son lynchage et fait de lui une des premières victimes de la Révolution française.

Un noble de l'Ancien Régime

Fichier:Lettre d'embastillement du Cardinal de Rohan (1865-08-16).recto.jpg
Lettre de cachet signée de Louis XVI ordonnant l'embastillement du cardinal de Rohan adressée au gouverneur de Launay dans l'affaire du collier de la reine.
Fichier:Lallemand - Arrestation du gouverneur de la Bastille - 1790.jpg
Arrestation du gouverneur de la Bastille, peinture de Jean-Baptiste Lallemand
(musée de la Révolution française).
Fichier:Jacques de Flesselles.jpg
« C’est ainsi que l’on se venge des traitres. »
Gravure de 1789 dépeignant des soldats ou des miliciens portant les têtes de Jacques de Flesselles et du marquis de Launay sur des piques.

En 1776, il succède à Antoine-Joseph de Jumilhac au poste de gouverneur de la Bastille, dont Il est le dernier. Il rachète la charge de gouverneur en versant à son prédécesseur la somme de Modèle:Nombre<ref>La Bastille. Mémoires pour servir à l'histoire secrète du gouvernement Français Par Dufey page 290</ref>. La charge de gouverneur de la Bastille était négociée, comme beaucoup de charges sous l'Ancien Régime. L'acquéreur du gouvernement de la Bastille était toujours certain de faire une bonne affaire s'il vivait longtemps. Une année ou deux, dans sa fonction lui permette largement de rembourser ses avances. Jusqu'en 1777, il est le seigneur de Bretonnière, paroisse de Golleville, en Normandie.

Ses treize années passées au poste de gouverneur de la Bastille se déroulent sans aucun fait majeur, si ce n'est le Modèle:Date-. Les ordres n'arrivant pas, il ne fait pas tonner le canon Modèle:Incise afin de saluer la naissance de Madame Royale, fille aînée du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette.

Un officier royal dans la vague de l'Histoire

Le Modèle:Date-, au moment de la prise de la Bastille, aucun ordre ne parvient de Versailles, et le gouverneur de Launay doit s'en remettre à son seul jugement. Deux solutions s'offrent à lui : user de la force pour défendre loyalement la Bastille face à ses assiégeants, ou bien accepter la demande de ces derniers afin d'éviter le conflit.

Contrairement à Sombreuil, gouverneur de l'hôtel des Invalides, qui accepte plus tôt ce même jour les demandes des révolutionnaires, le marquis de Launay refuse de remettre les armes et la poudre que les assaillants sont venus chercher<ref name="hampson">Hampson, Norman, 1963. A social history of the French Revolution. Modèle:P.</ref>. Il promet de ne pas tirer, à moins d'être attaqué et entame des pourparlers avec deux délégués de l'hôtel de ville, mais les discussions prennent du temps. Une partie de la foule commence à s'impatienter et finit par entrer dans la cour extérieure de la forteresse après qu'un petit groupe a cassé les chaînes de sécurité du pont-levis<ref name=LEF/>. Après sommation, la garnison ouvre le feu<ref name=hampson/>,<ref name=LEF>Paris and the Politics of Revolution. At Liberty, Equality, Fraternity: Exploring the French Revolution, by Lynn Hunt and Jack Censer</ref>,<ref name="rev">George Rudé, Harvey J. Kaye. 2000. Revolutionary Europe, 1783-1815. Modèle:P.</ref>,<ref name=fn>Philip G. Dwyer, Peter McPhee. 2002. The French Revolution and Napoleon. Modèle:P.</ref>,<ref name=geo>GEO EPOCHE Nr. 22 - 05/06 - Französische Revolution</ref>,<ref name="crit">François Furet, Mona Ozouf, Arthur Goldhammer, 1989, A Critical Dictionary of the French Revolution, Modèle:P.</ref>. Les assiégeants interprètent ceci comme une trahison de la part de Launay<ref name=rev/>,<ref name=fn/>,<ref name=geo/>,<ref name=crit/>. Les combats qui s'ensuivent durent environ quatre heures, causant environ 100 morts parmi la foule et un mort parmi les défenseurs de la Bastille.

Pris de panique, Launay menace de faire sauter la forteresse et le quartier environnant. Abandonné par ses troupes, il finit par capituler en échange de la vie sauve pour lui et ses hommes, ce que les assaillants acceptent.

Selon la légende, on ne trouve pas de drapeau blanc et le gouverneur doit brandir une serviette, voire son mouchoir personnel. Il fait passer ses conditions par une fente de la Bastille. Les portes sont ouvertes à la foule, qui prend la Bastille.

Launay est arrêté et conduit sous escorte à l'hôtel de ville par un des chefs de l'insurrection, le soldat (et futur général) Pierre-Augustin Hulin. En place de Grève, la foule furieuse se jette sur lui et le lynche, en dépit de l'accord passé et de la tentative de médiation entamée par Éthis de Corny, procureur du roi de la ville de Paris. Launay est poignardé à plusieurs reprises avec des baïonnettes et reçoit un coup de feu.

Selon des témoignages, ce lynchage aurait été déclenché par Launay qui aurait donné un coup de pied dans l'aine à un cuisinier au chômage nommé Desnot. Après le meurtre, sa tête est sciée par un boucher, Mathieu Jouve Jourdan, fixée au bout d'une pique et promenée dans les rues de la capitale. Launay est une des premières victimes de la Révolution française, aux côtés d'autres défenseurs de la Bastille, également lynchés<ref name="geo" />.

Une mémoire critiquée

Selon Antoine de Rivarol, il avait Modèle:Citation.

La situation était telle que le baron Besenval, commandant militaire de l’Île-de-France, avait en vain demandé au maréchal de Broglie de le remplacer par un officier plus sûr et plus ferme.

Un des officiers assiégés, le lieutenant Deflue, laissera ce portrait peu flatteur : Modèle:Citation bloc

L’historien Jules Michelet, dans son « Histoire de la révolution française « , campe un personnage extorqueur et vénal :

« Le gouverneur, à ses 60000 livres d’appointements, trouvait moyen chaque année d’en ajouter par ses rapines. Il nourrissait sa maison aux dépens des prisonniers ; il avait réduit leur chauffage, gagnait sur leur vin, sur leur triste mobilier. Chose impie, barbare, il louait à un jardinier le petit jardin de la Bastille, qui couvrait un bastion, et, pour ce misérable gain, il avait ôté aux prisonniers cette promenade, ainsi que celle des tours, c’est-à-dire l’air et la lumière.

Cette âme basse et avide avait encore une chose qui lui abaissait le courage ; il savait qu’il était connu : les terribles mémoires de Linguet avaient rendu de Launey illustre en Europe. La Bastille était haïe, mais le gouverneur était personnellement haï. « 

Descendance

Bernard-René Jourdan de Launay a eu trois filles de deux épouses<ref>Notes prises aux archives de l’état-civil par le comte de Chastellux, Archives nationales (inventaire après décès), archives départementales de la Seine (état-civil reconstitué).</ref> :

  • avec Ursule Philippe :
    • Adrienne Renée Ursule est née en 1764. Elle épouse Henri-François-Joseph de Chapelle de Jumilhac, baron de Jumilhac, seigneur de Guigneville et mestre de camp de cavalerie, fils d'Antoine-Joseph de Jumilhac gouverneur de la Bastille de 1761 à 1776 et Anne-Constance de Bertin (1718-1775). Le contrat de mariage en date du Modèle:Date- d'Adèle Anthoine-Maillard de Villetron, bru d'Eutrope Alexandre Maillard et de Pauline-Élisabeth Regnard de Villetron, précise que la mariée apporte notamment en dot (article 8) la somme de Modèle:Unité au comptant issue d'un don manuel de la baronne de Jumilhac qui la portait en grande affection ; Adèle Maillard de Villetron est la grand-mère de François Leuret, docteur et sénateur de la Gironde élu en 1945 ;
  • avec Geneviève Thérèse Le Boursier :
    • Catherine Geneviève Philippine est né en 1769 et est morte en 1802. Elle épouse Philippe Charles Bruno d’Agay (1754-1818), comte d’Agay et maître des requêtes, fils de François Marie Bruno d’Agay , maître des requêtes, intendant de Bretagne puis d'Amiens, et d'Anne Charlotte Le Bas du Plessis (1729-1802)<ref>Sylvie Nicolas, Les derniers maîtres des requêtes de l'Ancien Régime (1771-1789) : dictionnaire prosopographique, Paris, École des Chartes, 1998, p. 81-83.</ref>.
    • Charlotte Gabrielle Ursule est née en 1770.

Peintures

L'arrestation du marquis de Launay a fait l'objet d'une toile des peintres Charles Thévenin et Jean-Baptiste Lallemand.

Au cinéma

Le rôle du marquis de Launay est interprété au cinéma par :

Notes et références

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Voir aussi

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Bibliographie

Liens externes

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