San (peuple)

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
(Redirigé depuis Bushmen)

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Groupe ethnique

Les San sont un ensemble de peuples autochtones d'Afrique australe. Le terme San (prononcé Modèle:Prononciation API ; pluriel San) tend à remplacer Bochiman (homme du bush), utilisé durant la période de la colonisation.

Les San seraient présents dans la région depuis Modèle:Nombre<ref>N. Crumpton, « Earliest' evidence of modern human culture found », BBC News, Londres, 31 juillet 2012.</ref>. Comme les pasteurs khoïkhoïs, ils pratiquent les langues à clics du groupe khoïsan, un ensemble linguistique sans intercompréhension et distinct des langues nigéro-congolaises majoritaires en Afrique subsaharienne. Persécutés par les Bantous et les Boers puis marginalisés par les colons britanniques, ils vivent aujourd'hui principalement dans le désert du Kalahari. Traditionnellement chasseurs-cueilleurs, ils sont désormais largement sédentarisés et ne seraient plus qu'environ 100 000.

Ethnonymie

Fichier:Bushmen San.jpg
Campement San

Selon les sources, on observe de multiples variantes : Basarwa, Bochiman, Boschimanes, Boschimans, Bushmen, Khoe, Khwe, Masarwa, San, Sans, Sarwa, Xam<ref>Source RAMEAU, BnF [1]</ref>.

Le nom français « Bochimans » est dérivé du mot néerlandais « bosjesman », introduit par les Boers et signifiant littéralement « hommes des buissons », « hommes de la brousse » ou « hommes du bush ». Les colons anglais ont utilisé la traduction littérale « Bushmen ».

Les San se désignent par les noms des différents groupes qu'ils composent, !Kung, ǀXam, ǂKhomani, Nǀu, Gǀanda, Domkhoe, Kǀhessákhoe, Gani, Tanne, Tsʼéxa, Ncoakhoe, ǂHaba, Tsoa, Cire Cire, Deti, Ganádi, Shwakhwe, Nǀookhwe, Kǀoreekhwe, ǁʼAiye, ǀTaise, Tshidi, Danisi, Cara, ǀXaio, Auen, Kua, Modèle:Lien, etc. Beaucoup de ces ethnonymes se terminent par un suffixe approchant de la racine khoe, qui signifie « les gens ». Par exemple, Shwakhwe signifie « les gens du salin ».

« San » est une dénomination générale introduite par leurs voisins Namaquas. Elle signifie en dialecte Haiǁom « cueilleurs »<ref>M. Brörmann & al., Annual Report 2004-05, Modèle:P., WIMSA, Windhoek, 2005.</ref>. Elle est plus politiquement correcte que « Bushmen » et les San l'utilisent eux-mêmes à leur tour. Toutefois, l'exonyme « Sankhoï », ceux qui ramassent par terre, reste opposé au nom par lequel les Khoïkhoï se désignent eux-mêmes, « Khoïkhoïs », ceux qui appartiennent à l'humanité. Auparavant, les San se définissaient simplement comme « ceux qui suivent l'éclair »<ref>M. Lory, Le Botswana, Modèle:P., Karthala Editions, Paris, 1995.</ref>, car ils se déplaçaient en fonction des pluies pour se nourrir de fruits, de racines et de gibier.

Histoire

Fichier:San tribesman.jpg
San du Botswana.
Fichier:Wandering hunters (Masarwa bushmen), North Kalahari Desert.jpg
Chasseurs nomades (Bochimans Masarwa), nord du désert du Kalahari, publiée en 1892 (d'après une photogr. de Modèle:Lien.)

Les Bochimans sont les plus anciens habitants de l’Afrique australe où ils vivent depuis au moins Modèle:Nombre. Leur habitat actuel est réduit au désert du Kalahari.

Ce peuple nomade de chasseurs-cueilleurs occupait jadis toute l'Afrique australe. L'arrivée successive des Khoïkhoï vivant de l'élevage et parlant une langue apparentée, puis des Bantous, agriculteurs sédentaires, a décimé cette population et l'a repoussée vers des terres de plus en plus ingrates. L'arrivée des Hollandais (Boers) et huguenots au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle puis des Britanniques acheva de les réduire à la misère en les chassant de leurs terres ancestrales. Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, les fermiers se regroupaient en milices (kommando) qui lancèrent des expéditions contre les San<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Aujourd'hui relégués sur l'une des terres les plus ingrates du monde, le désert du Kalahari, les San risquent encore de devoir migrer car le gouvernement du Botswana affirme vouloir les intégrer aux bienfaits de la civilisation mais, selon les intéressés, il s'agit surtout de laisser la place à la prospection diamantaire que projetterait la De Beers.

En 1991, le Botswana Christian Council a publié un rapport à propos d'une affaire concernant des San suspectés de chasser sur une propriété privée et qui ont été appréhendés et torturés par des gardes des « Game reservations » (réserves pour safaris).

En 1997, beaucoup furent expulsés de chez eux dans le Kalahari et ceux qui sont restés ont subi des diminutions draconiennes de leur territoire de chasse, un harcèlement continuel et des tortures. Au début de l'année 2002, le harcèlement s'est intensifié : leurs pompes à eau ont été détruites, les réserves d'eau vidées dans le désert et la chasse et la cueillette interdites<ref name=TheGuardian/>. Considérés comme des braconniers, pratiquement tous les San ont alors été expulsés de la Réserve du Kalahari mais un grand nombre d'entre eux est depuis retourné sur leurs terres ancestrales et beaucoup d'autres veulent en faire autant.

Les raisons de cette expulsion diffèrent grandement selon les parties. Le gouvernement botswanais met en avant le fait que les San ne vivaient plus selon leurs traditions, élevant du bétail et troublant ainsi l'équilibre écologique de la réserve<ref name=TheGuardian/>. L'ONG britannique Survival International soupçonne quant à elle des intérêts liés aux mines de diamants. En 2006, après quatre ans de procédure, la Haute Cour botswanaise a reconnu l'illégalité et l'inconstitutionnalité de l'expulsion des San de la réserve animale du centre du Kalahari, sans pour autant imposer au gouvernement de fournir un accès à l'eau dans cette zone<ref name=TheGuardian>Modèle:Lien web.</ref>. Le gouvernement ne semble cependant pas enclin à leur faciliter la tâche. Fin 2007, les San ont annoncé au Botswana qu'ils intenteraient un nouveau procès au gouvernement s'ils ne peuvent retourner sur leur territoire. Le Modèle:Date, la Haute Cour botswanaise statue que les San ne peuvent utiliser ni construire de puits dans le désert du Kalahari, les privant ainsi d'approvisionnement en eau<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Culture

Fichier:San-Paintings Murewa ZW.jpg
Peintures anciennes des San près de Murewa (Zimbabwe).
Fichier:San-Elephant Murewa ZW.jpg
Peinture ancienne des San près de Murewa (ZW).

Les langues des San sont des langues khoïsan des groupes Khoe, Tuu ou Kxʼa. Ces langues différentes incorporent toutes des clics (consonnes inspirées) transcrits par des signes comme ǃ ou ǁ.

Les San sont des chasseurs-cueilleurs qui, pendant des milliers d'années, ont trouvé leur subsistance dans le désert grâce à leurs connaissances et à leurs compétences. Ils chassent — principalement plusieurs espèces d'antilopes — mais leur nourriture quotidienne a toujours été surtout constituée de fruits, baies et racines du désert. Ils se construisent des abris de bois temporaires. Beaucoup d'entre eux ont été forcés de quitter leur territoire et de vivre dans des villages situés dans des zones impropres à la chasse et à la cueillette.

Au Botswana notamment, ils subissent la discrimination et l'ostracisme de la société tswana malgré ou à cause du programme de sédentarisation lancé par le gouvernement. Relogés dans des camps misérables ou bien vivant dans les ranchs dans lesquels ils travaillent, les San sont rejetés et marginalisés, à l'instar des Aborigènes d'Australie. On recense Modèle:Nb dans toute l'Afrique australe aujourd'hui<ref>François-Xavier Fauvelle-Aymar, Histoire de l'Afrique du Sud, Paris, Seuil, 2006, Modèle:ISBN, Modèle:P.</ref>. Quelque Modèle:Nb vivraient encore au centre du Kalahari mais dans une réserve naturelle créée par le gouvernement botswanais. Ils poursuivent leur vie nomade, derniers survivants de ce que les archéologues ont appelé la « civilisation de l'arc ». Les autres sont sédentarisés.

Leurs œuvres (scènes de guerre & chasse) sont peintes sur des rochers. On peut en voir de remarquables exemplaires dans les réserves naturelles du Cederberg et de Matjiesrivier<ref name="TS-ceder">Modèle:Article</ref>.

Selon Bradford Keeney, l'expérience chamanique des San est fondée sur le tremblement du corps (tête, membres, abdomen). Il considère que Modèle:Citation<ref>Bradford Keeney, « L’épistémologie batesonienne, les chamanes bochimans et l’art rupestre », 2008.</ref>.

C'est une société matrilinéaire.

Représentations littéraires et cinématographiques

Le grand succès du film Les dieux sont tombés sur la tête donna une notoriété éphémère à ce peuple dont la langue, comme les autres langues khoïsan et le xhosa (une langue bantoue ayant évolué au contact des langues khoïsan), comporte des clics (claquements).

Les San tiennent également une place centrale dans le roman d'Antoine Bello, Les Falsificateurs.

Dans le livre de Christopher Hope À travers l'Angleterre mystérieuse, le héros San, David Mungo Booi, est chargé par ses congénères de demander à la Reine la protection autrefois promise, et d'évaluer la possibilité de créer dans l'île une colonie. Il découvre l'Angleterre à la manière des explorateurs occidentaux du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Le roman de Bessie Head intitulé Marou met en scène une jeune femme San ("Marsawa") élevée et éduquée par une missionnaire anglaise. Son arrivée comme institutrice sème le trouble dans la société d'une petite ville dans la mesure où elle incarne le paradoxe d'une personne éduquée et instruite revendiquant son appartenance à la tribu San réputée intouchable.

Poème san

Prière à la lune<ref>texte original en anglais : Specimens of Bushman folklore, Auteurs : Wilhelm Heinrich Immanuel Bleek, Lucy Lloyd, Compilé par : Wilhelm Heinrich Immanuel Bleek, Lucy Lloyd, Édition illustrée, réimprimée, Éditeur Daimon, 1911, Modèle:ISBN, 468 pages, page 52-53 Modèle:Début citationPrayer addressed to the Young Moon : “kábbi-â yonder! Take my face yonder! Thou shalt give me thy face yonder! Thou shalt take my face yonder! That which does not feel pleasant. Thou shalt give me thy face, - (with) which thou, when thou hast died, thou dost again, living return, when we did not perceive thee, thou dost again lying down come, - that I may also resemble thee, For, the joy yonder, thou dost always possess it yonder, that is, that thou art wont again to return alive, when we did not perceive thee; while the hare told thee about it, that thou shouldst do thus. Thou didst formerly say, that we should also again return alive, when we died."Modèle:Fin citation</ref>

Prends ma figure et donne moi la tienne !
Prends ma figure, ma figure malheureuse
Donne-moi ta figure,
Avec laquelle tu reviens
Quand tu meurs
Quand tu disparais de ma vue
Tu te couches et reviens.
Laisse-moi te ressembler, parce que tu es pleine de joie
Tu reviens chaque fois plus vivante
Après que tu as disparu de ma vue
Ne nous as-tu pas promis jadis
Que nous aussi nous reviendrons
Et serons à nouveau heureux après la mort ?

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Jacques A. Mauduit, Kalahari : la vie des bochimans, F. Nathan, 1954, 87 p.
  • Laurens van der Post, Le monde perdu du Kalahari, Payot, 1996 Modèle:ISBN (éd. originale en anglais 1958)
  • Paul GiniewskiModèle:Ancre, Livre noir Livre blanc - Dossier du Sud-est africain, Berger-Levrault, Paris, 1966, 260 p. (extraits en ligne) – Décrit les Bochimans de l'actuelle Namibie tels qu'ils vivaient en 1965.
  • Alan Barnard et J -F Viseur, Les Bochimans du Kalahari, Éditions Gamma ; Éditions École active, 1996 Modèle:ISBN.
  • François-Xavier Fauvelle-Aymar, Histoire de l'Afrique du Sud, Paris, Seuil, 2006.
  • Bradford Keeney, « L’épistémologie batesonienne, les chamanes bochimans et l’art rupestre », in Jean-Jacques Wittezaele (dir.), La double contrainte : L'influence des paradoxes de Bateson en Sciences humaines, De Boeck, 2008
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} ZELIZKO Jan Vratislav - HOLUB Emil, Felsgravierungen der südafrikanischen Buschmänner. Auf Grund der von Modèle:Dr Emil Holub mitgebrachten Original und Kopien. Von J. V. Zelizko. Mit 20 lichtdruck und 8 offsettafeln, Leipzig, Brockhaus, 1925.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Carl Hugo Linsingen Hahn, The native tribes of South-West Africa : The Ovambo - The Berg Damara - The bushmen of South West Africa - The Nama - The Herero, Cape Times Ltd., Le Cap, 1928, 211 p.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bradford Keeney, Kalahari Bushman Healers, 1999.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bradford Keeney, Ropes to God : Experiencing the Bushman Spiritual Universe, 2003.

Filmographie

  • Les dieux sont tombés sur la tête : film de Jamie Uys sorti en 1980
  • Le Jardin secret des Bushmen, film documentaire de Rehad Desai sorti en 2006
  • Femmes de pourpre, film de Pierre Mann, De visu productions, Strasbourg, 2007/2013, 52 min (DVD)
  • Ils étaient une fois... Les Bushmen, film de Pierre Mann, De visu productions, Strasbourg, 2007/2015, 63 min (DVD)
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tracks across sand : the ‡Khomani San of the Southern Kalahari : the story of a land claim, film de Hugh Brody, Documentary Educational Resources, Watertown, 2012, 270 min (DVD)
  • Entre nous / Between us, film de Stéphane Jourdain, La Huit, Paris, 2015, 52 min (DVD)
  • Le Monde selon Tippi (1997): documentaire évoquant la vie d'un enfant: Tippi dont les parents sont photographes animaliers en brousse et qui tout jeune fréquente une tribu bushmen. (relation de Tippi avec les bushmen à partir de la Modèle:24e minute du reportage que l'on peut trouver ici: https://www.youtube.com/watch?v=_dcmOVUQnPs

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Autres projets

Modèle:Portail