Coordonnées de Kruskal-Szekeres

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Les coordonnées de Kruskal-SzekeresModèle:Sfn (<math>v, u, \theta, \phi</math>)Modèle:Sfn sont un système de coordonnées d'espace-tempsModèle:Sfn. Elles permettent d'obtenir l'Modèle:Terme définiModèle:Sfn qui est l'extension analytique maximale de la métrique de SchwarzschildModèle:Sfn. L'espace-temps ainsi étendu se décompose en quatre régions (Modèle:Rom-maj, Modèle:II, Modèle:III et Modèle:IV) : les régions Modèle:Rom-maj et Modèle:II sont respectivement l'extérieur et l'intérieur d'un trou noir ; les régions Modèle:III et Modèle:IV, respectivement l'extérieur et l'intérieur d'un trou blancModèle:Sfn.

L'extension de Kruskal-Szekeres décrit un trou noir éternelModèle:Sfn.

Les éponymes des coordonnées et de l'extension sont le mathématicien et physicien américain Martin D. Kruskal (Modèle:Date--Modèle:Date-) et le mathématicien hungaro-australien György (George) Szekeres (Modèle:Date--Modèle:Date-) qui les ont tous deux proposées en Modèle:Date afin de décrire la géométrie d'un trou noir de SchwarzschildModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

En coordonnées de Kruskal-Szekeres, la métrique de Schwarzschild s'écritModèle:Sfn :

<math>ds^2 = \frac{32G^3M^3}{rc^6} \operatorname{exp}\left(-\frac{rc^2}{2GM}\right) \left(dv^2-du^2\right) - r^2\left(d\theta^2+\sin^2\theta\,d\phi^2\right)</math>,

où :

Avec <math>R_{\mathrm S} = 2GM / c^2</math> (Modèle:Cf. rayon de Schwarzschild), <math>\operatorname{exp}\left(x\right) = e^x</math> (Modèle:Cf. fonction exponentielle) et <math>d\Omega^2 = d\theta^2 + \sin^2\theta\, d\phi^2</math> (Modèle:Cf. angle solide), elle s'écrit :

<math>ds^2 = \frac{4R_{\mathrm S}^3}{r}\, e^{-\frac{r}{R_{\mathrm S}}} \left(dv^2-du^2\right) -r^2d\Omega^2</math>.

En unités géométriques (<math>c = G = 1</math>), elle s'écrit :

<math>ds^2 = \frac{32M^3}{r}\, e^{-\frac{r}{2M}} \left(dv^2-du^2\right) - r^2d\Omega^2</math>.

Historique

En Modèle:Date-, Karl Schwarzschild décrit la première solution exacte des équations d'Einstein, qui fait apparaitre une singularité inattendue, le rayon de Schwarzschild, dont la nature reste longtemps mal comprise.

En 1924, Arthur Eddington ébauche le premier système de coordonnées non singulier à ce fameux rayon<ref>Modèle:Lien web</ref>. En 1938, Georges Lemaître élabore une métrique synchrone (métrique de Lemaître) ; David Finkelstein en découvre une autre, non-synchrone, en 1958<ref>Modèle:Landau, §102, note en bas de page.</ref>, et nommée aujourd'hui métrique d'Eddington-Finkelstein. Synge démontrera que cette dernière métrique ne recouvre qu'une partie de la géométrie de l'espace-temps de Schwarzschild<ref>Synge, J. L., The gravitational field of a particule, 1950, Proc. R. Irish Acad. A 53, 83-114.</ref>, tout comme celle de Lemaître : ces métriques ne permettent pas d'envisager tous les cas dynamiques d'un corps dans l'environnement d'un trou noir de Schwarzschild. Elles ont toutefois montré que ce rayon n'est pas une singularité réelle, physique, mais seulement pour la métrique choisie par Schwarzschild.

En 1960, Martin Kruskal et George Szekeres construisent une nouvelle métrique permettant d'étudier tous les types de mouvements d'un corps à l'extérieur et sous le rayon de Schwarzschild<ref>Modèle:Landau, §103, note en bas de page. Landau y évoque également le travail de Igor Novikov qui, en 1963, obtient une métrique synchrone aux propriétés similaires.</ref>.

Les coordonnées de Kruskal-Szekeres

Convention : la signature de la métrique est (– + + +).

Kruskal et Szekeres utilisent des coordonnées sans dimension, <math>u</math> pour la coordonnée radiale et <math>v</math> pour la coordonnée temporelle, définies dans le but d'éliminer le terme <math>(1-\textstyle\frac{R_s}{r})</math> dans la nouvelle métrique. Elles reconstruisent <math>r(u,v), t(u,v)</math> par des fonctions transcendantes.

Les variables <math>u</math> et <math>v</math> sont définies par :

  • <math>u^2-v^2 = (\textstyle\frac{r}{R_s}-1)e^{\textstyle\frac{r}{R_s}}</math>
  • <math>\textstyle\frac{u+v}{u-v} = e^{\textstyle\frac{ct}{R_s}}</math>

Les coordonnées <math>u</math> et <math>v</math> de Kruskal-Szekeres sont reliées aux coordonnées <math>r</math> et <math>t</math> de Schwarzschild parModèle:Sfn,Modèle:Sfn :

<math>u=\begin{cases}\left(\sqrt{\frac{r}{2M}-1}\right)e^{\frac{r}{4M}}\operatorname{ch}\left(\frac{t}{4M}\right),&\text{si }r>2M\\\left(\sqrt{\frac{r}{2M}-1}\right)e^{\frac{r}{4M}}\operatorname{sh}\left(\frac{t}{4M}\right),&\text{si }r<2M\end{cases}</math>

et parModèle:Sfn,Modèle:Sfn :

<math>v=\begin{cases}\left(\sqrt{1-\frac{r}{2M}}\right)e^{\frac{r}{4M}}\operatorname{sh}\left(\frac{t}{4M}\right),&\text{si }r>2M\\\left(\sqrt{1-\frac{r}{2M}}\right)e^{\frac{r}{4M}}\operatorname{ch}\left(\frac{t}{4M}\right),&\text{si }r<2M\end{cases}</math>.

On distingue deux cas pour le temps :

  • si <math>r(u,v) > R_s</math> alors <math>\tanh \frac{ct}{2R_s} = \frac{v}{u}</math> ;
  • si <math>r(u,v) < R_s</math> alors <math>\tanh \frac{ct}{2R_s} = \frac{u}{v}</math>.

On obtient la métrique diagonale :

<math>ds^2 = \frac{4.R_s^3}{r}e^{-\textstyle\frac{r}{R_s}}(du^2 - dv^2) + r^2(d\theta^2 + sin^2\theta d \phi^2)</math>

qui est définie pour tout <math>r(u,v)>0</math>. Le temps t est par contre infini au rayon de Schwarzschild (<math>u=\pm v</math>).

Remarque

Les coordonnées de Kruskal-Szekeres sont parfois notées <math>\left(U,V,\theta,\varphi\right)</math>Modèle:Sfn.

En unités géométriques <math>\left(c=G=1\right)</math>, <math>U</math> et <math>V</math> sont définies comme suitModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn :

<math>\begin{cases}U=-\mathrm{e}^{-\kappa u}=-\mathrm{e}^{-\frac{u}{4m}}\\V=\mathrm{e}^{\kappa v}=\mathrm{e}^{\frac{v}{4m}}\end{cases}</math>,

Modèle:Sfn :

<math>\kappa=\frac{1}{4m}</math> est la gravité de surface,

et <math>u</math> et v sont deux coordonnées de genre lumièreModèle:Sfn, à savoir :

où :

<math>r_\star=r+2m\ln\left(\frac{r}{2m}-1\right)</math>,
où :
  • <math>r</math> est la coordonnée de Schwarzschild ;
  • <math>\ln</math> est le logarithme naturel.

Avec les coordonnées <math>\left(U,V\right)</math>, la métrique de Schwarzschild s'écritModèle:Sfn :

<math>\mathrm{d}s^2=-\frac{32m^3}{r}\;\mathrm{e}^{-\frac{r}{2m}}\mathrm{d}U\mathrm{d}V+\mathrm{d}\Omega^2</math>.

Les coordonnées de Kruskal-Szekeres sont parfois notées <math>\left(T,X,\theta,\varphi\right)</math> avec <math>T</math> et <math>X</math> définies comme suitModèle:Sfn,Modèle:Sfn :

<math>\begin{cases}T=\frac{U+V}{2}\\X=\frac{V-U}{2}\end{cases}</math>.

La métrique de Schwarzschild s'écrit alorsModèle:Sfn :

<math>\mathrm{d}s^2=\frac{32m^3}{r}\;\mathrm{e}^{-\frac{r}{2m}}\left(-\mathrm{d}T^2+\mathrm{d}X^2\right)+\mathrm{d}\Omega^2</math>.

Les coordonnées <math>\left(t,r\right)</math> de Schwarzschild sont reliées aux coordonnées <math>\left(T,X\right)</math> de Kruskal-Szekeres parModèle:Sfn :

<math>\left(\frac{r}{2m}-1\right)\mathrm{e}^{-\frac{r}{2m}}=X^2-T^2</math>
<math>\frac{t}{2m}=\ln\left(\frac{T+X}{X-T}\right)</math>.

Propriétés

Fichier:KruskalKoords.jpg
Représentation en coordonnées de Kruskal-Szekeres.

Les propriétés des coordonnées de Kruskal-Szekeres sont les suivantes :

  1. La métrique à l'horizon des évènements est non-singulièreModèle:Sfn ;
  2. <math>v</math> reste de genre temps et <math>u</math> de genre espace sur tout l'espace-tempsModèle:Sfn ;
  3. Les lignes d'univers de photons en mouvement radial satisfont <math>\mathrm{d}v=\pm\mathrm{d}u</math>Modèle:Sfn ;
  4. À l'intérieur de l'horizon, <math>\frac{R_\mathrm{S}-r}{r}\mathrm{d}t^2-\frac{r}{R_\mathrm{S}-r}\mathrm{d}r^2=C\left(u,v\right)\left(\mathrm{d}u^2-\mathrm{d}v^2\right)</math>,
    où le facteur de proportionnalité <math>C\left(u,v\right)</math> est défini positif et ne diverge que pour <math>r=0</math>Modèle:Sfn.

Avec les coordonnées de Kruskal-Szekeres, la singularité en <math>r=0</math> de la métrique de Schwarzschild est située en <math>v^2-u^2=1</math>Modèle:Sfn.

On a donc maintenant deux singularités : <math>\begin{cases} u = \sqrt{v^2-1} \\ u = - \sqrt{v^2-1} \end{cases}</math>.

Les droites <math>r = Cste</math> en coordonnées de Schwarzschild sont les hyperboles <math>u^2-v^2 = Cste</math> en coordonnées de Kruskal. Leurs asymptotes sont les bissectrices <math>u = v</math> et <math>u = -v</math>. Les droites <math>t = Cste</math> en coordonnées de Schwarzschild sont les droites <math>v/u = Cste</math> passant par l'origine en coordonnées de Kruskal. Les singularités sont représentées par les frontières des zones hyperboliques grises sur le dessin ci-contre.

Les géodésiques de type lumière sont les lignes orientées à 45°. Il est facile de vérifier que pour <math>ds = 0</math> , on a <math>du^2 = dv^2</math>.

La métrique de Schwarzschild différencie deux régions de l'espace-temps délimitées par l'horizon des événements. La région <math>r > 2M</math> est segmentée en deux avec la métrique de Kruskal-Szekeres.

La condition <math>r > R_s</math> correspond <math>u^2 >v^2</math> à <math>\begin{cases} u > |v| \\ u < - |v| \end{cases}</math>.

La totalité de la géométrie de Schwarzschild est donc représentée par quatre régions différentes en coordonnées de Kruskal.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Articles originaux de Kruskal et Szekeres

Bibliographie

Modèle:Légende plume

Dictionnaires et encyclopédies

Manuels d'enseignement supérieur

Ouvrages fondamentaux

Lien externe

Modèle:Portail