Cor des Alpes

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Musique (instrument)

Le cor des Alpes est un instrument de musique à vent, en bois, de la famille des cuivres. Apparu au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, il était utilisé initialement pour communiquer à distance en montagne. On le trouve surtout en Suisse, mais aussi en Autriche, en Allemagne, en France, en Pologne, en Ukraine et en Roumanie.

Dès sa création, par la longueur de son tube supérieure à celle des cors métalliques de l'époque, le cor des Alpes était un instrument avancé, musicalement parlant.

Facture

Cor des Alpes en bois

Fichier:Alphorn detailaufnahme.jpg
Détail du pavillon.

Le cor des Alpes est un long cor (ou trompe) en épicéa qui mesure environ Modèle:Unité et se scinde en deux, trois ou quatre parties pour être transportable, mais les plus longs peuvent mesurer jusqu'à Modèle:Unité. Il est généralement en fa Modèle:Dièse/sol Modèle:Bémol, fa, mi Modèle:Bémol ou encore en sol Modèle:Note.

Du fait de sa facture simple, le cor des Alpes est un instrument difficile à jouer. De plus, bien que tous les autres instruments à vent ont connu des développements techniques (trous de préhension, pistons, etc) au fil du temps, le cor des Alpes a conservé sa forme originelle jusqu'à aujourd'hui<ref name=":0" />. L’instrument ne peut émettre que des sons simples (harmoniques) produits par les vibrations des lèvres à l’embouchure. Le son est transmis par la colonne d’air du cor et amplifié par le pavillon<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>.

Jusque dans les années 1930, le cor des Alpes était fabriqué d'une seule pièce dans du jeune sapin (principalement un épicéa) naturellement courbé, poussant à flanc de montagneModèle:Note. Le tronc était abattu, partagé en deux, puis les deux moitiés étaient évidées pour être ensuite réassemblées. De nos jours, l'instrument n'est plus fabriqué en une seule pièce, mais en différents éléments (tube, rallonge centrale, embouchure et pavillon) collés avant d'être façonnés. Une fois évidées et assemblées, les parties sont fixées ensemble à l'aide d'anneaux et un petit pied est ajouté afin de stabiliser l'instrument. Celui-ci est ensuite gainé de rotin ou d'osier à des fins esthétiques et protectrices<ref name=":0" />.

Son embouchure est en bois tourné et détermine également la hauteur et le timbre de l'instrument.

Cor des Alpes en carbone

Deux parties de cor des Alpes, l'une en bois et l'autre en fibres de carbone.
Modèle:Lien posant avec deux parties de cor des Alpes, l'une en bois et l'autre en fibres de carbone.

On peut aussi trouver des cors des Alpes fabriqués en fibre de carbone<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ils sont plus légers (Modèle:Unité), plus facilement transportables car télescopiques, (Modèle:Unité une fois replié), et transformables en différents instruments, comme le didjeridoo ou encore le büchel. Roger Zanetti, connu sous le nom de scène de Zaneth, est l'inventeur du cor des Alpes en fibre de carbone qu'il présente en 2002 au World Music Festiv'Alpe de Château-d'Œx<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Jeu

L'embouchure du cor des Alpes, avec le musicien allemand Matthias Shriefl.
L'embouchure du cor des Alpes, avec le musicien allemand Matthias Shriefl.

Le cor des Alpes ne permet pas de jouer toutes les notes de la gamme, mais uniquement les harmoniques naturelles, soit seize notes sur quatre octaves pour un instrument classique.

Il se joue debout, pour des questions de tenue de l'instrument et de souffle. On pince les lèvres comme pour jouer des cuivres.

Histoire

Origines et mentions

L'origine exacte du cor des Alpes est assez difficile à établir. Son origine vient probablement de la corne ou de la trompe, toutes deux arrivées d'Asie centrale en Europe avec les troupeaux de bergers nomades. En ayant colonisé le continent entier, il n'est pas rare de voir des instruments assez similaires à différents endroits. À l'origine ces cors sont faits de bois, d'os ou de corne d'animal.

L'une des premières illustrations de l'instrument a été retrouvée en Modèle:Date- sur le sol en mosaïque de la villa gallo-romaine d'Orbe-Boscéaz où un jeune homme est représenté soufflant dans une corne de 80 cm de long<ref name=":2">Modèle:Ouvrage</ref>. L'un des plus anciens témoignages à propos du cor des Alpes remonte à Modèle:Date- où le moine Ekkehard IV de Saint-Gall décrit une Modèle:Citation. D'autres écrits de ce siècle mentionnent un lituus alpinusModèle:Note.

Une trompe du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, trouvée lors de fouilles au Modèle:Lien, d'une longueur de soixante centimètre présente une première forme courbée à son extrémité. De plus, celle-ci est construite avec deux moitiés évidées<ref name=":2" />.

Plusieurs mentions écrites et illustratives de l'instrument vont alors être faites par la suite comme en Modèle:Date-, dans le livre des comptes de l'abbaye Saint-Urbain ou encore en Modèle:Date- où l'instrument est visible sur un vitrail à Adelboden<ref>Modèle:Lien web</ref>. Cependant, c'est en Modèle:Date-, dans son De raris admirandis herbis, que le naturaliste zurichois Conrad Gessner décrit précisément le lituum alpinum vu au Pilatus: Modèle:Citation. Le cor est décrit comme possédant Modèle:Citation<ref name=":1" />.

Instrument de travail

Longtemps utilisé par les vachers, le cor des Alpes servait à appeler les vaches et les ramener des prés à l'étable à l'heure de la traite. Sa longueur était plus courte que de nos jours afin de le transporter aisément dans les montagnes. Par la suite, le cor des Alpes prit alors sa fonction principale : la communication. De par son son pouvant parcourir des longues distances et faire des échos dans les vallées, le cor des Alpes servit alors de communication entre les vachers des alpes voisines et les gens de la vallée afin d'y avertir des éventuels dangers ou informations venant des alpages<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>.

Le cor des Alpes avait également une fonction religieuse. Dans les cantons protestants, le cor des Alpes faisait office de prière du soir alors que dans les cantons catholiques, celui-ci servait à appeler les fidèles à assister à la messe à l'église du village<ref name=":0" />.

Instrument de musique

Fichier:Musikinstrumenten-Museum Berlin - Alphorn in Fis - 1108187.jpg
Un cor des Alpes en entier.

Cependant, outre sa fonction de travail et de communication, certains bergers se sont essayés à la musique et cela dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Une lettre de Modèle:Date- envoyée à Léonor d'Orléans par Jean-Jacques de Bonstetten mentionne alors un berger utilisant ledit instrument pour faire de la musique<ref>Archives de l'État de Neuchâtel</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. D'autres mentions comme instrument de musique sont faites comme en Modèle:Date- où un Damounais nommé Jakob Henzi fut enrôlé à Paris car des recruteurs l'avaient entendu jouer du cor des Alpes ; en Modèle:Date- où les autorités de Bâle ont condamné un mucine parce qu'il jouait du cor des Alpes la nuit ; ou encore en Modèle:Date- dans son livre Syntagma Musicum, Michael Prætorius raconte avoir remarqué que les ouvriers sans travail dans les alpages en hiver descendent dans les villes pour jouer de la longue trompe et demander l'aumône<ref name=":2" />.

À la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la fabrication de fromage se délocalisait davantage des alpages aux laiteries des villages réduisant alors le nombre de vachers résidents constamment sur les alpages. Les vachers appauvris, jouant de la musique dans les villes, ont alors discrédités l'instrument qui prit alors une image d'instrument de mendiant. De ce fait, le cor des Alpes se fit de plus en plus rare après 1800. Afin de sauver l'instrument, c'est en 1826 que l'avoyer Bernois Niklaus Friedrich von Mülinen chargea le compositeur Modèle:Lien de confectionner des cors des Alpes et d'enseigner la pratique de cet instrument à Grindelwald. Par la beauté de son son, le cor des Alpes perdit alors sa fonction originelle pour devenir un instrument de musique de plus en plus apprécié<ref name=":1" />.

Records

Le plus long cor des Alpes au monde mesure Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web</ref> :

En 1985, à Boise, l'Américain Peter Wutherich construit le plus long cor des Alpes du monde long de 47 mètres et est inscrit au Livre Guinness des records de 1985 à 1998. Cependant, en 1994, le lucernois Josef Stocker apprenant la nouvelle et possédant une fabrique de cor des Alpes à Kriens, décide de battre le record<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ce dernier va alors construire un cor des Alpes de la même longueur mais possédant un pavillon de Modèle:Unité de diamètre, soit Modèle:Unité de plus que son adversaire. Selon Josef Stocker, ce cor des Alpes n'est pas jouable<ref>Modèle:Lien web</ref>. Cependant, si toutes les pièces d'assemblage ne sont pas utilisées, il obtient une longueur de Modèle:Unité et devient alors le plus long cor des Alpes jouable.

Le plus long cor des Alpes fait en une seule pièce, mesure Modèle:Unité. Le record est détenu par le groupe de cor des Alpes Allemand Rottumtaler Alphornbläser. Il est inscrit au Livre Guinness des records depuis 2012<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le record actuel du monde du plus grand concert de cor des Alpes date du 17 août 2013. Sur le Gornergrat, le concert était composé de 508 joueurs<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Répertoire

Quelques compositeurs se sont intéressés à cet instrument. Léopold Mozart, père de Wolfgang Amadeus et compositeur lui-même, a écrit une très pimpante Sinfonia Pastorella pour cor des Alpes et orchestre à cordes (Allegro, Andante Presto et Presto).

Cet instrument a inspiré Brahms pour la mélodie de cor dans le final de sa première symphonie. Il avait en effet noté ces quelques mesures sur une carte d'anniversaire (de mariage) adressée à Clara Schumann datée du 12 septembre 1868 : Modèle:Citation
Fichier:AlpHorn Brahms 1st symphony final theme.png

Vinko Globokar a composé la pièce Cri des Alpes pour cor des Alpes, créée à Helsinki en 1986<ref name=VDW>Jean-Noël Von der Weid, La musique du XXe siècle, Hachette Littératures, 2005, p. 172</ref>. Il possède un instrument de Modèle:Unité de long qui lui a été offert par le hautboïste suisse Heinz Holliger<ref name=VDW/>.

D'autres compositions pour cor des Alpes existent : Corps des cors, du valaisan Pierre Mariétan, Composition n° 172 d'Anthony Braxton (pour 11 cors), le monde minuscule de Daniel Schnyder<ref name=VDW/>, Le Berger Fantaisiste, Les génies des alpages et Super Alpen King, du compositeur et arrangeur de jazz Ghislain Muller avec le VSP orkestra et Arkady Shilkloper.

Alexandre Jous compose du répertoire traditionnel pour cor des Alpes mais aussi du Jazz.

Il existe aussi des concertos pour Cor des Alpes et orchestre, par exemple le Concertino Rustico du hongrois Ferenc Farkas (1905-2000) et également le concerto du suisse Jean Daetwyler (1907-1994), cette dernière œuvre étant assez longue (presque 22 minutes) en quatre mouvements.

Le cor des Alpes a aussi été utilisé dans la musique pop comme en 1977 où le musicien suisse Pepe Lienhard et son groupe ont utilisé l'instrument dans leur chanson Swiss Lady, avec laquelle ils ont participé à l'Eurovision Song Contest et ont ainsi atteint la sixième place. C'est à ce jour la seule chanson de la sélection suisse à avoir atteint la première place du hit-parade suisse.

Musiciens reconnus

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Le morceau d'ensemble du Festival international de cor des Alpes de 2018, à Nendaz (VS), en Suisse.

Iconographie

Fichier:Blason de la ville de Soultzeren (68).svg
Blason de la ville de Soultzeren

Le cor des Alpes apparaît dans le blason de la ville de Soultzeren (Haut-Rhin, France).

La commune de Nendaz (Valais, Suisse) est considérée comme étant la capitale internationale du cor des Alpes<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Galerie d'images

Voir aussi

Notes et références

Modèle:Autres projets

Notes

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Références

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Liens externes

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