Faïence de Nevers

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La faïence de Nevers est une production céramique de la région de Nevers qui connaît un fort développement à partir de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle lorsque Louis Gonzague, duc de Nevers, fait venir des faïenciers d'Italie. Aux {{#switch: e

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}}, la faïence de Nevers est à son apogée. Concurrencée par la faïence anglaise et par la porcelaine, elle connaît ensuite un fort déclin avant d'être relancée à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

L'une des caractéristiques de la faïence de Nevers est un décor vitrifié en même temps que l'émail du support, ce qui exclut les retouches. Si les premières pièces sont réalisées dans un style italien, les décors évoluent au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, empruntant non seulement à la tradition française mais aussi à l'iconographie flamande, persane et chinoise. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la faïence devient plus populaire avec une production de pièces patronymiques puis, sous la Révolution, des faïences patriotiques.

Historique

Origines

La France connaît la faïence stannifère depuis le début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="RosenT2P12">Modèle:Harvsp</ref>. Pendant la première moitié du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, à la suite des guerres d'Italie et sous l'influence de céramistes venus de ce pays, la faïence se développe en France sous la forme d'un artisanat de luxe, notamment pour la réalisation de pavements<ref name="RosenT2P12" />. Cependant ces réalisations gardent un statut d'exception et ne conduisent pas à une production suivie et à un artisanat pérenne<ref name="RosenT2P13">Modèle:Harvsp</ref>. Cet artisanat se pérennise au cours de la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, à Lyon<ref name="RosenT2P13" /> et dans des villes du sud-est de la France comme Nîmes, Montpellier ou Avignon<ref name="RosenT2P14">Modèle:Harvsp</ref>.

Alors que Nevers a déjà une activité de poterie non émaillée, la ville développe son activité de faïencerie à partir de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle grâce à Louis Gonzague<ref name="FE-p46">Modèle:Harvsp</ref>. Originaire d'Italie, devenu duc de Nevers en 1565 par son mariage avec Henriette de Clèves, Louis Gonzague fait venir d'Italie Augustin Conrade, potier d’Albissola en Ligurie, et ses frères, Baptiste et Dominique qu'il installe avant 1588 au château du Marais à Gimouille. Leur réputation et leur réussite deviendront telles, que Nevers s'affirmera au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle comme capitale française de la faïence.

La matière première, argile, marne et sable, se trouve sur place<ref name="FE-p46"/>. Le bois du Morvan permet de chauffer les fours<ref name="FE-p46"/>. La Loire et le canal de Briare permettent d'acheminer et de diffuser la production.

Modèle:S mini- et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Les Conrade s'associent à d'autres artisans et emploient des potiers locaux<ref name="FE-p46"/>,<ref name="Dardart"/>, ils ouvrent plusieurs faïenceries<ref name="Dardart"/>. Ils obtiennent en 1603 le monopole de la fabrication de faïence pour trente ans<ref name="FE-p46"/>. De 6 au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Dardart"/>, le nombre d'ateliers à Nevers augmente progressivement atteignant 9 au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Dardart"/> puis 12 vers le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Badillet"/>. À son apogée, l'activité faïencière occupa plus de Modèle:Nombre<ref name="LesEchos"/>. Si la première période de la faïence de Nevers est artisanale, avec de pièces dans le style italien<ref name="Badillet"/>,<ref name="Dardart"/>, la fabrication des faïences s'industrialise à partir du milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, en même temps que le style des faïences évolue<ref name="Badillet"/>,<ref name="Dardart"/>.

Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

La faïence de Nevers connaît un important déclin au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle en raison d'une double concurrence apparue à la fin du siècle précédent. D'une part, le traité commercial de 1786 avec l'Angleterre ouvre la France aux importations de faïences anglaises<ref name="Badillet"/>. La faïence de Nevers fait alors face à la production anglaise plus légère et moins cher<ref name="Badillet"/>,<ref name="jdc2"/>. D'autre part la production de porcelaine se développe en Europe à partir de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, en particulier en France à Sèvres et à Limoges, et vient concurrencer les faïenceries<ref name="jdc2"/>,<ref name="Nièvre"/>. Les faïenceries de Nevers ferment au point qu'en 1881 seule subsiste la manufacture du Bout du monde<ref name="LesEchos"/>. En 1881 Charles-Pierre Fieffé est nommé conservateur du Musée de la faïence et des Beaux Arts de Nevers. Dès sa prise de fonction il fait ouvrir une salle spéciale pour les faïences patriotiques. Les collections passeront de 21 à 230 pièces<ref>Modèle:Article</ref>. En 1885, la publication des Faïences patriotiques nivernaises<ref>Modèle:Ouvrage</ref> couronne son travail de conservateur. Co-écrit avec Adolphe Bouveault et préfacé par Champfleury, l'ouvrage fait l' objet de comptes rendus élogieux dans les revues d'art parisiennes, comme Gil Blas<ref>Modèle:Article</ref> ou Le Figaro qui le reconnait comme «une autorité en la matière»<ref>Modèle:Article</ref>.

Modèle:S mini- et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

La production de faïence à Nevers est relancée à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par Antoine Montagnon qui a racheté la manufacture du Bout du monde<ref name="Nièvre"/>. La faïencerie Montagnon, qui emploie une cinquantaine d'ouvriers au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, essaime et de nouvelles faïenceries sont ouvertes à Nevers<ref name="LesEchos"/>.

Si au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, six faïenceries, employant une trentaine de personnes, étaient encore en activité à Nevers<ref name="Ollier"/>,<ref name="jsl"/>, seuls deux ateliers subsistent en 2017<ref name = "JDC">Lara Payet, « Désormais, Nevers ne compte plus que deux faïenceries », publié le Modèle:1er avril 2017 sur le site du Journal du Centre</ref>.

Caractères stylistiques

La faïence de Nevers est une faïence de « grand feu » qui exclut les retouches, le décor et l'émail stannifère du support étant vitrifiés en même temps. L'émail a un éclat bleuté au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et blanc pur au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Les coloris utilisés sont spécifiques : pas de rouge ni de noir, remplacés par l'orange (jaune obscur) et par le brun.

Fichier:Faience cistern with sink Nevers 1600 Citern only.jpg
Fontaine, vers 1600 (musée national des beaux-arts, Stockholm).

Les premières faïences produites à Nevers sont réalisées dans le style italien, avec des décors historiés<ref name="FE-p46"/> polychromes. Ce type de décor perdurera pendant tout le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle mais dès le milieu du siècle, les décors vont commencer à se franciser en empruntant non seulement à la tradition française mais aussi à l'iconographie flamande, persane et chinoise<ref name="FE-p46"/>. Par leurs créations originales, les faïenciers de Nevers vont influencer au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle l'ensemble de la production française de faïence en apportant un style nouveau de décors qui sera repris dans tout le pays<ref name="FE-p46"/>.

Fichier:Ariana museum - islamic pottery imitation - Plat - Nevers (France) - 1670 - 1680 - Inventaire AR 12748-2.jpg
Plat à décor persan, 1670-1680.

Outre les décors polychromes dans le style italien, les faïenciers de Nevers développent les camaïeux et en particulier les camaïeux à fond bleu profond, teinté dans la masse, sur lequel sont appliqués les motifs<ref name="FE-p53-57">Modèle:Harvsp</ref>. Ces camaïeux sont notamment utilisés pour obtenir des décors persans, avec des dessins de fleurs ou d'oiseaux inspirés de la céramique d'Iznik<ref name="FE-p57">Modèle:Harvsp</ref>. Si les décors persans sont souvent à dessin blanc sur fond bleu, ils sont plus rarement réalisés avec fond vert ou orange<ref name="FE-p57"/> ou encore avec un décor vert sur fond blanc. Ces décors persans créés à partir de 1630 sont surtout destinés à l'aristocratie.

Dans les années 1640 apparaissent des décors pastoraux, à la suite notamment du succès de L'Astrée<ref name="FE-p54">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Voir par exemple le Plat circulaire à aile large représentant le combat de Filandre et du Maure au musée du Louvre, inspiré de l'Astrée d'Honoré d'Urfé.</ref>. Les faïenciers de Nevers dessinent également des scènes de chasse et de pêche, des scènes de vie ou des paysages occidentaux<ref name="FE-p55-56">Modèle:Harvsp</ref>. Le décor Nivernais apparaît en 1650, fait de divers dessins en bleu sur fond blanc.

Fichier:Faience with Chinese scenes Nevers Manufactory 1680 1700.jpg
Plat au décor chinois bleu et blanc, fin Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Alors qu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle se développe le commerce avec la Chine, dans le dernier quart du siècle les formes et les motifs chinois renouvellent la faïence de Nevers<ref name="FE-p58">Modèle:Harvsp</ref>. Les faïenciers imitent, d'abord fidèlement, les porcelaines Ming bleues et blanches ramenées par les commerçants des Pays-Bas, avant de s'approprier les décors d'inspiration chinoise<ref name="FE-p54-55">Modèle:Harvsp</ref>. Le décor chinois, essentiellement en bleu sur fond blanc, est produit de 1660 à 1760.

Fichier:Nevers7.JPG
Assiette en faïence de Nevers à décor révolutionnaire, 1791, représentant un noble et un ecclésiastique. Musée Lambinet, Versailles.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la faïence prend un ton plus populaire avec une abondante production de pièces patronymiques. Sous la Révolution, Nevers réalise de nombreuses faïences patriotiques caractéristiques.

Les faïenceries

La plupart des faïenciers de Nevers se sont installés rue de la Tartre (aujourd'hui rue du 14 Juillet)<ref name="Dardart"/>. Plusieurs dynasties de faïenciers ont marqué Nevers, c'est le cas des Conrade, des Bourcier, des Seguin, des Enfert, des Perronny et des Custode Modèle:S mini- et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ou des Montagnon à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Les Conrade (Conrado) sont venus de la Province de Gênes. Augustin fut le premier et a été notamment rejoint par Baptiste et Dominique. Antoine Conrade étant considéré comme le plus talentueux, la confrérie avait sa fête pour la saint Antoine.

Les Bourcier, venus de la Charité sur Loire, connurent quatre générations. Barthélémy Bourcier (mort en 1676) fut émailleur de la reine Marie de Médicis de 1626 à 1631 et son fils Jean fut peintre. Barthélémy Bourcier fut un grand artiste en contact avec Abaquesne, le grand maître rouennais, ainsi que des disciples directs de Bernard Palissy. Il fut peut-être l'objet d'une cabale et de l'inimitié de Richelieu. Il fut chassé de la Cour en 1632 et revint alors en Nivernais.

Les Seguin, parents des Bourcier, du Modèle:S mini- au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, donnèrent plusieurs maîtres faïenciers dont Jean (mort en 1680) et Guillaume (mort en 1714).

Les Custode, dont Pierre, sont d'origine italienne. Pierre Custode achète en 1637 la fabrique de l'Autruche, fondée en 1630 par Pierre Blanchet, il s'associe avec Esme Godin et la maison Custode durera jusqu'en 1795 environ. Ce sont les Custode qui ont probablement illustré le mieux les décors persans à dessins blancs sur fond bleu intense que certains ont appelé le « Bleu Custode ».

La manufacture du Bout du monde, fondée en 1648, est la faïencerie qui perdurera le plus longtemps, jusqu'en 2015<ref name="jdc2"/>. Elle aura connu 25 dirigeants en 367 années d'existence<ref name="jdc2"/>. Parmi ces dirigeants, quatre générations de Montagnon, famille qui a racheté la manufacture à Henri Signoret<ref name="jdc2"/> qui en fut propriétaire de 1853 à 1875<ref name="FDN-HSignoret"/>. C'est Henri Signoret qui, le premier, signa sa production d'un nœud vert qui fut par la suite adopté par ses concurrents<ref name="FDN-HSignoret"/>.

La faïencerie Georges trouve son origine en 1898 lorsque les frères Marest ouvrent leur atelier. Leur atelier est repris par Félicien Cottard en 1908, il invente la signature au double nœud vert qui restera la marque de la maison. Ouvrier de Félicien Cottard, Émile Georges prend sa succession en 1926. Puis c'est son épouse Marguerite et son fils André qui lui succèdent, suivis en 1991 de Jean-Pierre et Catherine Georges et, à partir de 2010, de Carole Georges et Jean-François Dumont<ref name="FDN-Georges"/>.

Notons qu'après avoir effectué son apprentissage chez Emile et son épouse Marguerite Georges, Gisèle Schadeck épouse Bachelier maitre faïencier a géré la faïencerie Georges de 1961 à 1991.

Alors que six faïenciers étaient encore en activité à Nevers au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Ollier"/>, seuls deux faïencerie subsistent en 2017<ref name="JDC" /> :

  • la faïencerie d’art de Nevers (Clair Bernard) ;
  • la faïencerie Georges (Jean-François Dumont et Carole Georges).

Christine Girande, qui exerçait son activité rue du 14-Juillet depuis 1991, quitta Nevers en 2004<ref name="FDN-Girande"/>. La faïencerie Montagnon a fermé en 2015<ref name="FDN-Montagnon"/> et la Faïence bleue (Laetitia Welch) ferme en 2017 après 21 ans d'activité rue du 14-Juillet<ref name = "JDC"/>.

Bibliographie

Articles connexes

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Notes et références

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