Gavroche

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Modèle:Infobox Personnage (fiction)

Gavroche est un personnage du roman Les Misérables de Victor Hugo, qui prend les traits d'un enfant des rues parisien.

Ce personnage est vraisemblablement inspiré de l'enfant figurant sur le tableau d'Eugène Delacroix La Liberté guidant le peuple, rendu célèbre en 1831 (soit l'année précédant celle de la mort de Gavroche dans l’œuvre)<ref>A. Sérullaz et V. Pomarède, Eugène Delacroix : La Liberté guidant le peuple, collection Solo, Paris, 2004.</ref>.

Naissance du « gamin » de Paris

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Gavroche, archétype du gamin de Paris

Fichier:Gavroche (Les Misérables).jpg
Gavroche.
Illustration d'Émile Bayard.

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Biographie du personnage

[[Fichier:Les Misérables - Recrues (gravure d'Abel Faivre d'après Jeanniot).jpg|vignette|gauche|

Gavroche marche avec les [[Insurrection républicaine à Paris en juin 1832|insurgés de Modèle:Date-]].
Gravure d'Abel Faivre d'après une illustration de Pierre Georges Jeanniot.

]]

Les Misérables - Recrues (gravure d'Abel Faivre d'après Jeanniot).jpg

Fichier:Eléphant Bastille Les Misérables.jpg
Éléphant de la Bastille servant d'abri à Gavroche,
illustration de Gustave Brion.
Fichier:MLAupperBarakkaGarden.JPG
Les Gavroches
(Les Garçons de la rue, 1907).
Œuvre d'Antonio Sciortino,
jardin public Il-Barrakka ta' Fuq (« Barrakka du Haut »)
La Valette (Malte).
Fichier:Medardo Rosso - Après une escapade ou Gavroche.jpg
Il Birichino ou Gavroche, bronze de Medardo Rosso, 1881.
Fichier:MV07.jpg
Gavroche récupérant des cartouches.
Illustration de Jeanniot (1891).
Fichier:Eugène Delacroix - Le 28 Juillet. La Liberté guidant le peuple.jpg
L'enfant qui figure sur La Liberté guidant le peuple a sans doute inspiré à Victor Hugo le personnage de Gavroche.
Fichier:Navet dessin de Victor Hugo.jpg
Modèle:Citation<ref>Navet (moins de 10 ans) apparaît dans le Tome IV (L'Idylle rue Plumet et l'Épopée rue Saint-Denis — Livre XII. Corinthe — Chapitre 2. Gaités préalables) où il apporte un « message verbal et codé » (enterrement du général Lamarque) qu'Enjolras l'a chargé de transmettre à « Monsieur Bossuet » (surnom de Laigle, un ami de l'ABC) qui déjeune au cabaret Corinthe. Quand Laigle lui demande comment il s'appelle, il répond : Modèle:Citation. Laigle et Grantaire l'invitent à déjeuner, mais Navet a d'autres obligations : Modèle:Citation. Il exécute une sorte de révérence en guise de salut avant de s'en aller, ce qui fait dire à Grantaire : Modèle:Citation.</ref>
Dessin de Victor Hugo (encre et lavis)

Né en 1820, il est le fils des Thénardier qui ne l'aiment pas, ne veulent pas de lui et c'est pour cela qu'il vit dans la rue (il a l'habitude de dire « Je rentre dans la rue » quand il sort d'une maison). Il ne les voit que de temps à autre, mais il aidera tout de même son père à s'évader de prison. Gavroche connaît ses sœurs aînées, Éponine et Azelma, mais pas ses deux frères cadets qui ont été abandonnés pour être adoptés en très bas âge à la suite d'une sordide tractation de leurs parents. Après l'arrestation de leur mère adoptive, alors que les deux enfants se retrouvent à la rue, Gavroche les recueille sans savoir que ce sont ses frères. Mais ils s'égarent dans Paris le lendemain et on ne les revoit qu'une seule fois, cherchant à manger. Le lecteur ne sait pas ce qu'ils sont devenus.

Gavroche connaît bien la bande « Patron-Minette », des malfaiteurs que Thénardier sollicite pour ses mauvais coups.

Gavroche meurt le Modèle:Date-, peu après Éponine, près de la même barricade de la rue de la Chanvrerie, pendant l'Insurrection républicaine à Paris en juin 1832, en tentant de récupérer des cartouches non brûlées pour ses camarades insurgés et en chantant une célèbre chanson qu'il n'a pas le temps d'achever (Tome V. Jean Valjean – Livre Premier : La Guerre entre quatre murs – Chapitre 15. Gavroche dehors) :

Modèle:Début citation [...] Gavroche avait pris un panier à bouteilles dans le cabaret, était sorti par la coupure, et était paisiblement occupé à vider dans son panier les gibernes pleines de cartouches des gardes nationaux tués sur talus de la redoute. [...] Et d'un bond, il s'enfonça dans la rue. [...] Une vingtaine de morts gisaient çà et là dans toute la longueur de la rue sur le pavé. Une vingtaine de gibernes pour Gavroche, une provision de cartouches pour la barricade. La fumée était dans la rue comme un brouillard. [...] ; de là un obscurcissement graduel qui blêmissait même le plein jour. Cet obscurcissement, probablement voulu et calculé par les chefs qui devaient diriger l'assaut de la barricade, fut utile à Gavroche. Sous les plis de ce voile de fumée, et grâce à sa petitesse, il put s'avancer assez loin dans la rue sans être vu. Il dévalisa les sept ou huit premières gibernes sans grand danger. Il rampait à plat ventre, galopait à quatre pattes, prenait son panier aux dents, se tordait, glissait, ondulait, serpentait d'un mort à l'autre, et vidait la giberne ou la cartouchière comme un singe ouvre une noix. [...] Sur un cadavre, qui était un caporal, il trouva une poire à poudre. [...] À force d'aller en avant, il parvint au point où le brouillard de la fusillade devenait transparent. […] Au moment où Gavroche débarrassait de ses cartouches un sergent gisant près d’une borne, une balle frappa le cadavre. […] Une deuxième balle fit étinceler le pavé à côté de lui. Une troisième renversa son panier. Gavroche regarda, et vit que cela venait de la banlieue. Il dressa tout droit, debout, les cheveux au vent, les mains sur les hanches, l’œil fixé sur les gardes nationaux qui tiraient, et il chanta :

<poem> On est laid à Nanterre, C'est la faute à Voltaire, Et bête à Palaiseau, C'est la faute à Rousseau.</poem>

Puis il ramassa son panier, y remit, sans en perdre une seule, les cartouches qui en étaient tombées, et, avançant vers la fusillade, alla dépouiller une autre giberne. Là une quatrième balle le manqua encore. Gavroche chanta :

<poem>Je ne suis pas notaire, C'est la faute à Voltaire, Je suis petit oiseau, C'est la faute à Rousseau.</poem>

Une cinquième balle ne réussit qu’à tirer de lui un troisième couplet :

<poem>Joie est mon caractère, C'est la faute à Voltaire, Misère est mon trousseau, C'est la faute à Rousseau.</poem>

Cela continua ainsi quelque temps. Le spectacle était épouvantable et charmant. Gavroche, fusillé, taquinait la fusillade. Il avait l’air de s’amuser beaucoup. C’était le moineau becquetant les chasseurs. Il répondait à chaque décharge par un couplet. On le visait sans cesse, on le manquait toujours. Les gardes nationaux et les soldats riaient en l’ajustant. Il se couchait, puis se dressait, reparaissait, se sauvait, revenait, ripostait à la mitraillette par des pieds de nez, et cependant pillait les cartouches, visait les gibernes et remplissait son panier. […] La barricade tremblait ; lui, il chantait. Ce n’était pas un enfant, ce n’était pas un homme, c’était un étrange gamin fée. On eût dit le nain invulnérable de la mêlée. Les balles couraient après lui, il était plus leste qu’elles. Il jouait on ne sait quel effrayant jeu de cache-cache avec la mort ; chaque fois que la face camarde du spectre s’approchait, le gamin lui donnait une pichenette. Une balle pourtant, mieux ajustée ou plus traître que les autres, finit par atteindre l'enfant feu follet. On vit Gavroche chanceler, puis il s'affaissa. Toute la barricade poussa un cri ; mais il y avait de l'Antée dans ce pygmée ; pour le gamin toucher le pavé, c'est comme pour le géant toucher la terre ; Gavroche n'était tombé que pour se redresser ; il resta assis sur son séant, un long filet de sang rayait son visage, il éleva ses deux bras en l'air, regarda du côté d'où était venu le coup, et se mit à chanter.

<poem>Je suis tombé par terre, C'est la faute à Voltaire, Le nez dans le ruisseau, C'est la faute à... </poem>

Il n'acheva point. Une seconde balle du même tireur l'arrêta court. Cette fois il s'abattit la face contre pavé, et ne remua plus. Cette petite grande âme venait de s'envoler.Modèle:Fin citation

Le Genevois Jean-François Chaponnière<ref>Sa mini-bio sur le dictionnaire historique de la Suisse.ch</ref> (1769-1856) est le père du refrain de cette chanson : il se moque du mandement écrit par le clergé le Modèle:Date-, qui devait dissuader les fidèles d'écouter les philosophes des Lumières comme Voltaire et Rousseau.

C'est en 1832 qu'apparaît la deuxième version de cette chanson écrite par le chansonnier Béranger s'intitulant Mandement des vicaires généraux de Paris. C'est un signe de ralliement entre révolutionnaires, gens du peuple et libéraux. Dans Les Misérables Hugo reprend le refrain « C'est la faute à Voltaire, c'est la faute à Rousseau » lors de la manifestation révolutionnaire des 5 et Modèle:Date- ; Gavroche sort de la barricade pour récupérer les cartouches des morts<ref>Gavroche fait mentir le proverbe Modèle:Citation par son action héroïque inverse à celle, ignominieuse, de son père Thénardier détroussant les cadavres sur le champ de bataille de Waterloo (Tome II. Cosette – Livre I. Waterloo – Chapitre 19. Le champ de bataille la nuit).</ref> tout en chantant le refrain pour narguer les gardes nationaux jusqu'à ce qu'il expire, atteint par les tirs des soldats.

Sens commun

Depuis, par antonomase, « Gavroche » se dit d'une personne ressemblant au personnage de Victor Hugo : un gamin parisien gouailleur, débrouillard, à la vulgarité attachante.

Article connexe

La Liberté guidant le peuple, peinture d'Eugène Delacroix (1830).

Notes et références

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Bibliographie

Liens externes

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