Grand bi
Le grand bi est un type de bicyclette qui possède une roue avant d'un très grand diamètre et une roue arrière beaucoup plus petite. L'intérêt de la grande roue avant est d'augmenter la distance parcourue pour un tour de pédale. Le grand bi apparaît au début des années 1870 et connaît une grande popularité parmi les sportifs pendant les années 1870 et 1880, mais est relativement peu utilisé par les amateurs et le public à cause de sa dangerosité. Il est supplanté à partir de 1890 par la bicyclette de sécurité, ancêtre de la bicyclette moderne.
Historique
Le grand bi apparaît à une période où l'intérêt du grand public pour le vélocipède français a largement diminué. Il reste toutefois un fort intérêt pour les courses cyclistes<ref>Herlihy (2004), Modèle:P.159.</ref>. Ce sont ces dernières qui motivent l'apparition du grand bi. L'augmentation de la taille de la roue avant, sur laquelle sont attachées les pédales, permet en effet d'obtenir des vitesses plus élevées. Plus une roue est grande, plus la distance parcourue est importante à chaque tour de pédale ; en parallèle, comme la vitesse de pédalage est limitée, la taille des roues connaît une croissance importante pour que les vitesses atteintes puissent augmenter.
Un des premiers modèles préfigurant le grand bi est celui utilisé par le coureur cycliste James Moore lors du Modèle:Langue à Wolverhampton en 1870. La roue avant avait un diamètre de Modèle:Unité et une roue arrière deux fois plus petite<ref name=Her160/>. Il était construit par Eugène Meyer, un artisan français<ref name=Her160>Herlihy (2004), Modèle:P.160-161.</ref>. En 1871, James Starley et William Hillman produisent l'Ariel, un modèle semblable à celui de Moore avec un diamètre de Modèle:Unité, et vendu au prix relativement bas de Modèle:Unité, et obtient un beau succès commercial, y compris auprès des pratiquants occasionnels<ref name=Her160/>.
Des diamètres de plus en plus grands apparaissent pour améliorer les performances : Modèle:Unité, Modèle:Unité, et jusqu'à Modèle:Unité, avec une roue arrière ne dépassant pas les Modèle:Unité de diamètre<ref name=Her163>Herlihy (2004), Modèle:P.163.</ref>. Ces modèles permettent de faire tomber les records, 1 mille en Modèle:Nobr, Modèle:Nobr en Modèle:Nobr en 1872 et permettent aux coureurs de tenir un rythme élevé sur de plus longues distances, et une vitesse en sprint de plus de Modèle:Unité<ref name=Her163/>,<ref name=Her165>Herlihy (2004), Modèle:P.164-165.</ref>. Les coureurs utilisaient en général la plus grande taille de roue possible par rapport à leur taille<ref name=Her165/>.
Description
Le grand bi possède une roue avant d'environ 120-Modèle:Unité de diamètre et une roue arrière ne dépassant pas Modèle:Unité de diamètre. La roue motrice est la roue avant, sur laquelle sont attachées des pédales. C'est le premier type de bicyclette sur lequel le cycliste pose l'avant de ses pieds sur les pédales, plutôt que le milieu, ce qui permet de gagner en efficacité de pédalage<ref name=Her160/>. Il n'y a pas de roue libre, le cycliste est donc obligé de pédaler en permanence.
Les roues sont en acier, et sont entourées d'une fine bande de caoutchouc, afin de diminuer les chocs de la route. Les tubes du cadre sont en acier léger.
La selle est placée très en avant, légèrement en arrière de l'axe de la roue avant. Certains modèles possèdent une marche qui aide à la montée<ref name=Her163 />.
Les vitesses moyennes atteignent entre 10 et Modèle:Unité<ref name=Her163/>,<ref name=Her167>Herlihy (2004), Modèle:P.167.</ref>.
Certains grands bis eurent ainsi des roues d'un diamètre de près de Modèle:Unité. Ils étaient donc rapides, mais considérés comme dangereux. Le cycliste se trouvait très haut perché tout en avançant à grande vitesse. En cas d'incident, il pouvait ainsi être projeté par-dessus la roue avant. La nature dangereuse de ces cycles les réservait plutôt aux jeunes hommes aventureux et les rendait peu attirants aux yeux du grand public, en particulier à cause de la difficulté de l'apprentissage, l'impossibilité de rester sur la selle à l'arrêt, la difficulté pour monter et descendre du grand bi, et les conséquences importantes lors d'une chute<ref name=Her167/>. Son utilisation par les pratiquants occasionnels ou en tant que véhicule utilitaire est limitée. On connaît cependant l'utilisation d'une forme primitive de grand bi par des coursiers à vélo parisiens dans les années 1870<ref name="her178" />.
Popularité
Le grand bi est très populaire dans les années 1870 en Angleterre parmi les sportifs et les pratiquants de loisirs. De nombreuses courses sont organisées, attirant des centaines de spectateurs<ref name="her178">Herlihy (2004), Modèle:P.178.</ref>, dont certaines sont des courses entre un cycliste et un cheval ou une carriole tirée par un cheval<ref>Herlihy (2004), Modèle:P.165.</ref>. De nombreux clubs voient le jour, permettant aux pratiquants de rouler en groupe et d'organiser des voyages importants. Les membres du Middlesex Bicycle Club font ainsi en 1873 le trajet de Londres à John o' Groats, soit Modèle:Unité en deux semaines<ref>Herlihy (2004), Modèle:P.166.</ref>. Le cyclisme devient également un sport universitaire, Cambridge et Oxford créant un club de pratiquants en 1874<ref>Herlihy (2004), Modèle:P.173.</ref>.
Anecdotes
Le cycliste américain Thomas Stevens fut le premier à accomplir le tour du monde sur un grand bi. Parti de San Francisco le Modèle:Date-, il arrive à Yokohama le Modèle:Date-<ref>Around the world on a bicycle, de Thomas Stevens.</ref>.
Parmi les autres conducteurs de grand bi notables sont à citer Willy Tischbein et Albert Laumaillé ; Marie Marvingt fut la première femme française à s'y distinguer, en 1905<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} "The Bride of Danger"– The Western Mail, 08/05/1914.</ref>. Une cycliste canadienne, Louise Armaindo, a couru sur grand bi dès 1882 aux États-Unis<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Pour ses premières courses, elle concourt contre des hommes car il n'existe pas encore de championnat féminin.
Du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Benoît Guerre a fait le chemin de Paris à Saint-Jacques-de-Compostelle en grand bi en solitaire, dormant à la belle étoile, parcourant ainsi mille six cents kilomètres en deux semaines pour une bonne cause<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
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Monter avec élégance.
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Perché sur la grande roue.
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Grands bis allemands derrière un tricycle (1947).
Notes et références
Sources
Bibliographie
- Modèle:Herlihy04.
- Claude Reynaud, L'Ère du Grand Bi en France. 2011. Éditions du Musée vélo-moto de Domazan.
- Claude Reynaud, Le Vélocipède illustré. 2008. Éditions du Musée vélo-moto de Domazan.