Guido Molinari
Guido Molinari, né le 12 octobre 1933 et mort le 21 février 2004 à Montréal, est un peintre québécois abstrait associé à la seconde génération du groupe des Plasticiens, ainsi qu'un critique et théoricien de l'art et un poète<ref name=":5">Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Biographie
D’une famille originaire des Abruzzes en Italie, Guido Molinari provient d'une famille d'artistes, fils d'un musicien de l'orchestre symphonique et petit fils d'un sculpteur<ref name=":2" />. Molinari commence la peinture à l’âge de 13 ans<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il développe son approche existentialiste à l’art alors qu’il est atteint de la tuberculose, à 16 ans, en lisant Nietzsche, Sartre, Piaget, et Albert Camus<ref>Modèle:Article</ref>. Il étudie ensuite à l’École des beaux-arts de Montréal et au Musée des beaux-arts de Montréal<ref name=":5" />. Il commence à s'affranchir de l'approche trop académique de l'École et s'intéresse à Van Gogh et à Matisse, notamment avec ses professeurs Gordon Webber et Marian Scott<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il découvre ensuite les Automatistes et rencontre Claude Gauvreau et Jean-Paul Mousseau qui l'introduisent au monde de l'avant-garde<ref name=":1" />.
Il pratique l’abstraction à New York, inspiré par Jackson Pollock, Willem de Kooning et Franz Kline, puis retourne à Montréal où il produit quelques-unes des plus belles toiles de sa carrière<ref name=":4" />,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il prend alors une direction opposée à la tendance automatiste, qui dominait à cette époque, au profit d'une approche plus plasticienne avec un art sériel fait de couleurs répétées<ref name=":1" />. Il s'inspire de Piet Mondrian, de Wassily Kandinsky et Kazimir Malevitch qui remettent en question l'espace traditionnel de la toile au profit d'un espace plus dynamique où la couleur tient un rôle prédominant<ref name=":6" />. Il est un adepte de Modèle:Citation. Avec le temps, les plages de couleurs vont s'agrandir, jusqu'à devenir proches de la monochromie. Il tient sa première exposition personnelle en 1954 au restaurant l'Échourie de Montréal<ref>Modèle:Lien web</ref>. L'année suivante, il ouvre sa propre galerie, L'Actuelle, qu'il dirige durant deux ans avec Fernande Saint-Martin, celle qui deviendra son épouse en 1958<ref name=":7">Modèle:Lien web</ref>. Malgré sa courte durée de vie L'Actuelle est la première galerie d’art canadienne consacrée à la peinture et à la sculpture non figuratives, et présente de nombreux artistes devenus majeurs<ref name=":7" />,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. En plus de ses propres oeuvres, la première exposition de Molinari à l'Actuelle rassembla une vingtaine d'artistes dont Jean-Paul Riopelle, Paul-Émile Borduas, Fernand Leduc, Rita Letendre, Claude Tousignant, Jean-Paul Jérôme, Fernand Toupin, Ulysse Comtois, Jean Goguen, Jean-Paul Mousseau, au bénéfice de l'oeuvre théâtrale de Claude Gauvreau<ref name=":9">Modèle:Lien web</ref>. On y présente ainsi près de trente expositions en deux ans<ref name=":9" />.
À partir de 1959, il prend part à de nombreuses expositions collectives, notamment au Musée des beaux-arts de Montréal avec une exposition intitulée Art abstrait<ref>Modèle:Lien web</ref>. En 1965, il est invité à la prestigieuse exposition The Responsive Eye du Museum of Modern Art de New York qui consacre l'Op Art, style basé sur des considérations purement picturales, souvent proches de l'illusion d'optique, auquel Molinari adhère avec ses structures pures faites d'alignements de bandes verticales colorées juxtaposées<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ses recherches s'orientent dans deux directions, les structures et la vibration chromatique après avoir graduellement éliminé le blanc et le noir de ses compositions. Ses tableaux à bandes verticales égales attirent de plus en plus l'attention et Molinari commence à jouir d'une certaine notoriété, tenant plusieurs expositions solo, notamment à New York.En 1969, Molinari se détache des tableaux à bandes verticales, qui avaient poussé l'abstraction chromatique à un point limite, au profit d'une structuration plus poussée de la toile, notamment avec sa série des Triangulaires qui lui permet de renouveler son approche abstraite chromatique-dynamique. Grand collectionneur d'art, sa collection privée inclus les travaux de Mondrian, Matisse, John Cage, Jasper Johns, et des artistes québécois Denis Juneau, John Lyman et Ozias Leduc. Parallèlement à sa carrière de peintre, de théoricien et critique d'art, Molinari enseigne la peinture à l'Université Concordia et l'histoire de l'art à l'Université de Montréal de 1970 à 1997<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Molinari a remporté plusieurs prix et reçus de nombreux honneurs. En 1962, lors du 79e Salon du Printemps du Musée des beaux-arts de Montréal, il obtient le prix Jessie Dow de la meilleure peinture à l'huile pour l'œuvre intitulée Opposition rectangulaire<ref name=":0">Modèle:Article</ref>. Il a obtenu le prestigieux Guggenheim Fellowship en 1967<ref name=":3" />. En 1968, il est choisi pour représenter le Canada à la 34e Biennale de Venise, il y remporte le prix de la fondation David E. Bright<ref name=":8">Modèle:Lien web</ref>. Il est nommé membre de l'Académie royale des arts du Canada en 1969 et ordonné Officier de l’Ordre du Canada en 1971<ref name=":4" />. Il a obtenu le Prix Paul-Émile-Borduas en 1980<ref name=":1">Prix Paul-Émile-Borduas 1980</ref>, le Prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton en 1973. Il a également reçu un doctorat honoris causa de l'Université Concordia, à titre posthume, en Modèle:Date-.
Molinari décède le 21 février 2004 à Montréal à l'âge de 70 ans, des suites d'un cancer<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Poésie
Molinari était aussi poète, il a publié trois livres d'artistes. Nul mot parait en 1979 à l’Obsidienne, et est réédité en 1993 par les Éditions du Noroît. Son second livre, Rosevi parait en 1995 et son troisième, Ça, en 1998, tous deux aux Éditions l'Actuelle, sa galerie. Molinari a lui-même décrit sa poésie comme étant « très lyrique »<ref name=":6">Modèle:Article</ref> Si Nul mot est « un questionnement attendu, sur les sons des mots par exemple, leur disposition sur la page, le tracé de leur graphie, les possibilités de la typographie, etc. (…) il se fait, par en dessous (…) un questionnement beaucoup plus essentiel : sur nos habitudes, sur nos usages, et sur la possibilité qui nous est offerte de toujours revenir à une origine du sens »<ref name=":10">Modèle:Article</ref> Son dernier recueil, Ça, est « consacré très sciemment au désir et à la relation au corps, Molinari développe, à côté des dessins anthropomorphes faits d’arabesques et de courbes entrelacées, une réflexion et une mise à l’épreuve de l’expressivité des mots »<ref name=":10" />.
Œuvres
Ses toiles sont exposées au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa, au Musée d'art contemporain de Montréal, au Musée national des beaux-arts du Québec, au Musée Solomon R. Guggenheim de New-York, au Musée d'art moderne de New York et ailleurs dans le monde<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Son travail est connu pour sa focalisation sur les couleurs, les formes et les lignes contrastées et modulaires.
Notons :
- Mutation sérielle verte-rouge, 1966, acrylique sur canvas, Modèle:Unité × Modèle:Unité
- Blue Quantifier #25
- Bi-sériel vert-bleu, 1967, acrylique sur toile, Modèle:Unité × Modèle:Unité.
Postérité
Fondation Guido Molinari
La Fondation Guido Molinari résulte d’un geste de l’artiste, destiné à valoriser et perpétuer son travail de création, en installant notamment, dans son dernier studio situé dans une ancienne banque du quartier Hochelaga-Maisonneuve, un centre d’exposition, de documentation, de conférence, de diffusion et de création, susceptible d’encourager aussi le cas échéant de jeunes artistes émergents<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Documentaires
Deux films sur l'artiste sont réalisés dans les années 2000. Lauraine André G. réalise en 2006 : La couleur qui chante et Jo Légaré en 2006: Moli Qui? Molinari l'énigme<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Bibliographie
Livres d'artiste
- Nul mot, Montréal, Éditions du Noroît, 1993, 125 p. Modèle:ISBN
- Rosevi, Montréal, Fondation Guido Molinari, 1995 Modèle:ISBN
- Ça, Montréal, Éditions l'Actuelle, 1998 Modèle:ISBN
Ouvrages et articles critiques
- Bernard Teyssèdre, Guido Molinari, Seven Montreal Painters: a Lyric Plasticism, Cambridge, Mass.: MIT Press, 1968
- Bernard Teyssèdre, Guido Molinari, un point limite de l'abstraction chromatique, exposition au Centre culturel canadien à Paris, en 1975.
- Camille de Singly, Guido Molinari, peintre moderniste canadien: les espaces de la carrière, Paris, l’Harmattan, 2004<ref>Camille de Singly</ref> Modèle:OCLC
Prix et honneurs
- 1962 - Prix Jessie Dows du 79e Salon du Printemps du Musée des beaux-arts de Montréal, pour l'œuvre intitulée Opposition rectangulaire<ref name=":0" />
- 1967 - Guggenheim Fellowship<ref name=":3">Modèle:Lien web</ref>
- 1968 - Prix de la fondation David E. Bright à la 34e biennale de Venise<ref name=":8" />
- 1969 - Membre de l'Académie royale des arts du Canada<ref name=":4">Modèle:Lien web</ref>
- 1971 - Officier de l’Ordre du Canada <ref>Modèle:Lien web</ref>
- 1973 - Prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton<ref>Modèle:Lien web</ref>
- 1980 - Prix Paul-Émile-Borduas <ref name=":1" />
- 2004 - Doctorat honoris causa de l'Université Concordia, à titre posthume<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>
Articles connexes
Notes et références
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Liens externes
- Bibliographie consacrée à Guido Molinari au centre de documentation Artexte