Jean Bastien-Thiry
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2
Jean (dit parfois Jean-MarieModèle:Note) Bastien-Thiry, né le Modèle:Date de naissance à Lunéville, fusillé le Modèle:Date de décès au fort d'Ivry, est un ingénieur en chef de deuxième classe du génie militaire français (équivalant au grade de lieutenant-colonel) de l'Armée de l'air. Il est connu pour avoir organisé et dirigé l'attentat du Petit-Clamart, le Modèle:Date, dans le but de supprimer le général de Gaulle, alors président de la République, coupable à ses yeux de mener une politique criminelle en Algérie.
Condamné par un tribunal d'exception, la Cour militaire de justice, Jean Bastien-Thiry est passé par les armes par un peloton de sous-officiers français au fort d'Ivry. Il est le dernier condamné à mort à avoir été fusillé en France.
Biographie
Modèle:Page h' des sept enfants d'une famille lorraine de tradition militaire depuis plus de trois cents ans<ref name="gelinet"/> Modèle:Incise Jean Bastien-Thiry étudie à Nancy puis au lycée privé Sainte-Geneviève avant d'être reçu en 1947 à l'École polytechnique<ref name="AX">De la promotion X1947, cf. Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Polytech.Fiche">Ouvrir la Modèle:Lien web, sélectionner l’onglet « Catalogues de la BCX → Famille polytechnicienne », effectuer la recherche sur « Jean Bastien-Thiry », résultat obtenu : « Bastien-Thiry, Jean Modèle:Nobr ».</ref>. Diplômé de Supaéro, il choisit d'entrer dans le corps des ingénieurs militaires de l'Air et se spécialise dans les engins air-air ; il est promu ingénieur militaire en chef de l'Air en 1957.
Il conçoit le missile sol-sol Nord-Aviation SS.10 (puis SS.11) utilisé par l'armée française de 1955 à 1962 et également en service dans les armées américaine (désigné MGM-21A) et israélienne (durant la crise de Suez en 1956). Selon Jean-Pax Méfret, le jeune Bastien-Thiry (âgé de dix-sept ans à la Libération) avait applaudi l'[[Appel du 18 Juin|Modèle:Citation]] défilant à Metz<ref name="gelinet"/>. Son père, fervent gaulliste, l'a renié, ne lui pardonnant pas d'avoir porté atteinte à la vie du général de Gaulle<ref name="gelinet">2 000 ans d'histoire : Jean-Marie Bastien-Thiry, Patrice Gélinet, France Inter, 16 juin 2003.</ref>. Au dernier moment cependant, ce vieil officier aurait écrit au président de la République pour implorer la grâce de son fils mais cette lettre arriva trop tard à destination. Postée le samedi, elle parvint au courrier présidentiel le lundi Modèle:Date-, quelques heures après l'exécutionModèle:Sfn.
La cadette de ses filles, Agnès de Marnhac, explique le geste de son père par la psychogénéalogie : Bastien-Thiry aurait fait le sacrifice de sa vie pour racheter la faute de son ancêtre Claude Ambroise Régnier, duc de Massa et ministre de la Justice de [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], ayant condamné à mort un innocent lors de l'affaire du duc d'Enghien<ref>cf la thèse psychogénéalogique.</ref>.
Opposition à de Gaulle
Initialement gaulliste, Jean Bastien-Thiry s'oppose au général de Gaulle à partir de Modèle:Date-, à la suite du discours de celui-ci sur l'autodétermination de l'Algérie<ref>Discours sur l'autodétermination de l'Algérie, 16 septembre 1959.</ref>,Modèle:Sfn.
Après avoir organisé l'attentat de Pont-sur-Seine du Modèle:Date contre le général de GaulleModèle:Sfn,Modèle:Sfn, et avoir eu recours à de multiples tentativesModèle:Sfn, toutes déjouées par les services de sécuritéModèle:Sfn, il organise celui du Petit-Clamart le Modèle:DateModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il estimait trouver dans les propos de saint Thomas d'AquinModèle:Sfn Modèle:Incise les éléments susceptibles de concilier son projet meurtrier et sa foi catholique.
Arrestation et procès
Arrêté le Modèle:Date-Modèle:Sfn à son retour d’une mission scientifique en Grande-Bretagne, il est inculpé devant la Cour militaire de justice présidée par le général Roger Gardet. L'existence de cette Cour militaire de justice est déclarée illégale par le grand arrêt du Conseil d'État du Modèle:Date-, au motif qu'elle porte atteinte aux principes généraux du droit, notamment par l’absence de tout recours contre ses décisions<ref>Voir l'arrêt Modèle:Légifrance sur Légifrance.</ref>,<ref>Le Conseil d'état et la juridiction administrative, 19 octobre 1962 - Canal, Robin et Godot.</ref>.
Le gouvernement fait voter la loi du Modèle:Date- qui prolongea l'existence de cette Cour pour juger les affaires en cours, dont le cas de l'accusé principal du complot<ref>Loi Modèle:N° du Modèle:Date- complétant Modèle:Nobr de la loi Modèle:N° du Modèle:Date- fixant la composition, les règles de fonctionnement et la procédure de la Cour de sûreté de l'État instituée par Modèle:Nobr du code de procédure pénale, JORF Modèle:N° du Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>.
Son procès se déroule du Modèle:Date- au Modèle:Date- au fort de Vincennes. Ses avocats sont maîtres Dupuy, Le Corroller, Isorni et Tixier-VignancourModèle:Sfn. Parmi les témoins cités par la défense, un autre polytechnicien, Jean-Charles Gille-Maisani, ingénieur spécialisé en aéronautique comme lui et d'une promotion voisine. Comme système de défense, Bastien-Thiry veut faire le procès du général de GaulleModèle:Sfn : Modèle:Citation bloc
Cependant, ce mode de défense se révèle relativement incohérent car l'accusé prétend devant le tribunal n'avoir pas voulu tuer de Gaulle, mais le faire prisonnier pour qu'il soit jugé, tandis que tous les autres prévenus reconnaissent que la finalité de l'opération était bien la mort du chef de l'ÉtatModèle:Sfn : Modèle:Citation bloc
Condamnation et exécution
Il est condamné à mort en tant que commanditaire de cette tentative d'assassinat, tout comme les tireurs du commando. Il est déchu de son titre de chevalier de la Légion d'honneur et emprisonné à la prison de Fresnes au quartier des condamnés à mort.
Les deux tireurs obtiennent la grâce du président de la République, mais le général De Gaulle refuse celle de l'ingénieur en chef de deuxième classe (équivalant au grade de lieutenant-colonel) Bastien-Thiry, décision qu'il explique par quatre raisons : Bastien-Thiry a fait tirer sur une voiture dans laquelle il savait qu'il y avait une femme<ref name="lacouture_de gaulle3-281-282">Jean Lacouture, Charles de Gaulle – Le souverain 1959-1970, Modèle:Op. cit., Modèle:P.. Modèle:Commentaire biblio</ref>,Modèle:Sfn, mise en danger de mort d'innocents, dont trois enfants<ref name="lacouture_de gaulle3-281-282"/>,Modèle:Sfn, qui se trouvaient dans la voiture circulant sur l'autre voie et placée sur la trajectoire des coups de feuModèle:Sfn. Il a payé des étrangers à l'affaire pour enlever le chef de l'État<ref name="lacouture_de gaulle3-281-282"/>,Modèle:Sfn et, contrairement aux autres membres du commando, il n'a pas pris de risques directs : Modèle:Citation, dit-il.
Le lendemain de la condamnation, le banquier Henri Lafond, ancien résistant et conseiller économique du général de Gaulle, qui venait de lui rendre visite à l'Élysée, est assassiné devant son domicile à Neuilly-sur-SeineModèle:Sfn de trois coups de Modèle:Nobr par Jean de Brem, qui lui crie avant de tirer : Modèle:Citation Lafond, ancien soutien financier de l'OAS, aurait refusé de témoigner en faveur des accusés de l'attentat.
Suivant les règles des condamnations à mort par la Cour militaire, Jean Bastien-Thiry est fusillé devant un peloton d'exécution au fort d'Ivry le Modèle:Date-Modèle:Sfn à Modèle:Heure, une semaine après que le verdict a été rendu. Il est avec Bougrenet de la Tocnaye et Prévost le dernier condamné à mort par une cour militaire. Ceux-ci ayant été graciés, Bastien-Thiry est le dernier condamné à être fusillé en France<ref>Agnès Bastien-Thiry, Mon père le dernier des fusillés, éd. Michalon, 2005 Modèle:ISBN, Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Son corps fut d'abord inhumé au cimetière parisien de Thiais. Il fut ensuite transféré au cimetière de Bourg-la-Reine le Samedi saint (Modèle:Date-) suivant son exécution<ref>Xavier Lenormand, Histoire des rues de Bourg-la-Reine, Imprimerie nouvelle, Orléans, 1994 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.
Une considération médicale aurait néanmoins pu obtenir cette grâce : Bastien-Thiry aurait Modèle:Citation. Le général de Gaulle demanda confirmation auprès de maître Dupuy, l'un des avocats de Bastien-Thiry, mais par Modèle:Référence nécessaire, la demande de recours en grâce n'en fit pas étatModèle:Sfn,Modèle:Note. D'ailleurs, l'expertise psychiatrique menée peu après son arrestation n'avait pas décelé de troubles mentauxModèle:Sfn et avait conclu : Modèle:Citation
Dans une vidéo Journal de bord sur son site personnel en date du samedi Modèle:Date-, Jean-Marie Le Pen déclare qu'une tentative d'évasion avait été prévue pour Jean Bastien-Thiry sous la direction du commissaire Jean Dides : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Il est amnistié post mortem en 1968, et réintégré dans ses distinctions, grades et prérogatives en 1974 et 1982<ref>Lois n°68-697 du 31 juillet 1968, n°74-643 du 16 juillet 1974 (article 24), n°82-1021 du 3 décembre 1982 (article 2)
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000693181
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000503957/</ref>.
Vie privée
Il perd sa mère très jeune ; Modèle:Citation, témoignera sa fille Agnès plus tard<ref>Fille de fusillé, Jean-Sébastien Stehli, lexpress.fr, 28/03/2005 [1]</ref>.
De son mariage avec Geneviève Lamirand, fille de Georges Lamirand, secrétaire d'État à la jeunesse dans le gouvernement de VichyModèle:Sfn de Modèle:Date- à Modèle:Date-, dont la famille a opté pour la France libreModèle:Sfn, il a eu trois filles : Hélène (née en 1955), Odile (née en 1957) et Agnès (1960-2007). Geneviève épousera Robert Lagane en secondes noces<ref>https://www.whoswho.fr/decede/biographie-robert-lagane_4083.</ref>.
Une messe de requiem est célébrée à Notre-Dame en mars 1963 à la mémoire de Bastien-Thiry. Son épouse, deux de ses filles, son beau-père y assistent, aux côtés de personnalités comme le général Maxime Weygand, Jean-Marie Le Pen, Maurice Allais, Achille Dauphin-Meunier, René Malliavin, Jean Dides, l'amiral Auphan, le général Boyer de La Tour, les colonels Roger Trinquier et Jean-Robert Thomazo, Jean-Louis Tixier-Vignancour, etc<ref>Rivarol, 28 mars 1963</ref>.
Sa fille Agnès, devenue psycho-généalogiste, décide de Modèle:Citation son père, mort lorsqu'elle n'avait que trois ans, en lui consacrant une biographie, Mon père, le dernier des fusillés, paru en 2005 ; dans cet ouvrage, elle fait ce constat : Modèle:Citation<ref>"Fille de fusillé", Jean-Sébastien Stehli, lexpress.fr, 28/03/2005 [2]</ref>.
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
- Agnès Bastien-Thiry, Mon père, le dernier des fusillés, éd. Michalon, Paris, 2005 Modèle:ISBN.
- Gabriel Bastien-Thiry, Plaidoyer pour un frère fusillé, éd. La Table ronde, Paris, 1966.
- François Caviglioli et Jean-Marie Pontaut, La Grande Cible, Mercure de France, Paris, 1972.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:OuvrageModèle:Nobr
- Modèle:OuvrageModèle:Nobr
- Lajos Marton, Il faut tuer de Gaulle, Éditions du Rocher, Monaco, 2002 Modèle:ISBN.
- Jean-Pax Méfret, Bastien-Thiry : jusqu'au bout de l'Algérie française, éd. Pygmalion, Paris, 2003 Modèle:ISBN.
- Abbé Olivier Rioult, Bastien-Thiry, De Gaulle et le tyrannicide, éd. des Cimes, Paris, 2013 Modèle:ISBN.
Filmographie
- Docu-drama : Ils voulaient tuer de Gaulle (2005), réalisé par Jean-Teddy Filippe, avec Jean-Pierre Michaël (Jean Bastien-Thiry), Pierre-Arnaud Juin (Alain de La Tocnaye), Fred Bianconi (Armand Belvisi).
- Chacal, de Fred Zinnemann, film franco-britannique de 1973, avec Jean Sorel dans le rôle de Bastien-Thiry.
Articles connexes
- Attentat du Petit-Clamart
- Missile Nord SS.11 à la conception duquel Jean Bastien-Thiry a participé.
Liens externes
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