Joseph Patrick Kennedy
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique
Joseph Patrick Kennedy, Modèle:Sr., dit Joe Kennedy, né le Modèle:Date de naissance à Boston et mort le Modèle:Date à Hyannis (Massachusetts), est un homme politique et diplomate américain, père de John Fitzgerald Kennedy, Modèle:35e président des États-Unis. Patriarche de la famille Kennedy en son temps et proche du président Franklin Delano Roosevelt, il est notamment président de la nouvellement établie Securities and Exchange Commission de 1934 à 1935 et Modèle:44e ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni de 1938 à 1940.
Biographie
Jeunesse, études et vie familiale
Joseph Patrick Kennedy est né le Modèle:Date- à Boston. Ses parents étaient Patrick Joseph Kennedy dit P. J. (1858-1929), un tavernier important, élu démocrate de la Chambre des représentants puis du Sénat du Massachusetts, et Mary Augusta Hickey (1857-1923). Venant d'une famille de catholiques irlandais, il est mal considéré par les riches protestants, notamment à l'université<ref name="PM">Gilles-Martin Chauffier, « Ça, c'est Dallas », Paris Match, semaine du 8 au 14 juin 2017, p. 12.</ref>. Après avoir obtenu son diplôme à l'université Harvard en 1912, il épousa la fille de John Francis Fitzgerald, maire démocrate de Boston, Rose Fitzgerald. Ensemble, ils eurent neuf enfants : [[Joseph Patrick Kennedy, Jr.|Joseph Patrick, Modèle:Jr.]], le futur président John Fitzgerald, Rosemary, Kathleen, Eunice, Patricia, Robert, Jean et Edward.
Son infidélité était notoire, même à un âge avancé et avec des femmes beaucoup plus jeunes que lui<ref>John F. Kennedy, les liaisons dangereuses, reportage télévisée, par Harvey Lilley, 2006.</ref>. Il entretint notamment une liaison avec l'actrice Gloria Swanson en 1927 et 1930<ref>Thomas C. Reeves, Le Scandale Kennedy, la fin d'un mythe, Plon 1992, Modèle:P..</ref>.
À l'automne 1941, sur les conseils de deux médecins, Walter Jackson Freeman et James Watts, Joseph Kennedy fait pratiquer une lobotomie préfrontale sur sa fille Rosemary, alors âgée de 23 ans, convaincu que cette opération permettrait d'augmenter son QI et de limiter ses excès. Celle-ci devient handicapée mentale pour le reste de sa vie<ref>Modèle:Article.</ref>.
Homme d'affaires
Kennedy était un homme d'affaires prospère dont les activités couvrirent la construction de bateaux, la banque (au sein de la Columbia Trust Company<ref name="dallek">Modèle:Ouvrage</ref>), le cinéma (la RKO Pictures), et la bourse. Il multiplia notamment sa fortune grâce à certaines méthodes, alors légales, qui consistaient à acheter en masse un titre pour faire gonfler son cours et le revendre avant l'éclatement de la bulle<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>. Certains attribuent à cette pratique une partie de la responsabilité dans le krach de 1929, qui fut le point de départ de la Grande Dépression. Ironiquement, peu de temps après, il fut nommé premier président de la Securities and Exchange Commission (SEC), un « gendarme » des marchés financiers, organe nouvellement créé par le président Franklin Delano Roosevelt au sein duquel il fut notamment chargé d'interdire ces pratiques<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>,<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>.
Dans son livre Modèle:Langue, le journaliste Modèle:Lien signale le témoignage du mafieux Frank Costello à un journaliste (avec qui il collaborait sur un livre de mémoires) déclarant qu'il faisait des affaires avec Kennedy pendant la Prohibition, ce dernier y faisant de substantiels bénéfices dans la contrebande d'alcool<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'historien Modèle:Lien affirme qu'à ce jour, aucune preuve tangible n'a mis en évidence des liens entre Kennedy et l'importation illégale d'alcool pendant cette période<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Frank Costello, à la fin de sa vie, a réaffirmé avoir travaillé avec Joseph Kennedy pour la vente d'alcool prohibé<ref name="facecachée">voir le documentaire La Face Cachée des Kennedy, 1999, France 5</ref>.
Selon le frère et la fille du mafieux Sam Giancana, il aurait été en relation avec la mafia de Chicago, qu'il sollicitera plus tard durant la campagne présidentielle de son fils, par l'intermédiaire de Sam<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. La mafia donnera Modèle:Unité pour cette campagne<ref name="facecachée" />.
Homme politique
Durant la Première Guerre mondiale, il participe à l'effort de guerre comme directeur général des arsenaux de Fore River. À son poste, il refuse de livrer deux navires au secrétaire adjoint à la Marine Franklin Delano Roosevelt, n'ayant pas encore été payé par l'État fédéral<ref>Danièle Georget, « La fille cachée des Kennedy », Paris Match, semaine du Modèle:1er au 7 octobre 2015, Modèle:P..</ref>.
Au niveau politique national, Kennedy fit ses premières armes en soutenant Franklin Delano Roosevelt dans sa campagne pour la présidence en 1932<ref name="PM" />, soutien dont il fut récompensé par la nomination à la tête de la SEC<ref name=":0" />. En 1934, le Congrès avait créé la Securities and Exchange Commission, une commission indépendante chargée de mettre fin aux manipulations irresponsables du marché et à la diffusion de fausses informations sur les valeurs mobilières<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Malgré les critiques à son égardModèle:Quoi, Kennedy fit un bon travail à la tête de la SEC, ce grâce à sa connaissance des marchés financiers<ref name=":2" />.
L'une de ses plus importantes réformes fut l'obligation faite aux sociétés de rendre régulièrement leurs comptes auprès de la SEC, règle qui brisait le monopole sur l'information que s'était construit la famille Morgan. Après avoir servi à ce poste plusieurs années, Kennedy démissionna en 1935. Le président Roosevelt lui demanda alors de présider la Commission maritime.
En 1938, il fut nommé ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni<ref>Joseph Kennedy, homme d’affaires richissime, mais catholique irlandais rejeté par la bonne société dirigeante de Boston, avait pour grande ambition de devenir ambassadeur des États-Unis en Grande-Bretagne. La vraie mission de la famille était pour lui la conquête du pouvoir politique.
L’ambassade de Londres était sans conteste à l’époque le poste le plus prestigieux de la diplomatie américaine. Depuis la Création des États-Unis, cinq de ses occupants étaient devenus présidents… De son côté, le président Roosevelt avait besoin d’établir des ponts avec les milieux d’affaires où ses projets sociaux étaient jugés inquiétants - Source : John Fitgerald Kennedy, enfance et adolescence de Claude Moisy.
Il passa des mois à faire pression avec l’aide du fils du président Roosevelt, qui quatre ans plus tôt l’avait accompagné à Londres, où Joe avait signé d’importants contrats… -
Source : La face cachée du clan Kennedy de Seymour Hersh.</ref>. D'origine irlandaise, Kennedy avait peu de sympathie pour l'Angleterre. Au contraire, il voyait d'un œil favorable le comité America First dirigé par Charles Lindbergh, et d'autres activistes qui ne souhaitaient pas de guerre avec l’Allemagne d’Adolf Hitler. Il soutenait donc une politique isolationniste des États-Unis et appuyait la politique d'apaisement de Neville Chamberlain vis-à-vis d'Hitler<ref>En décembre 1937, Kennedy fut nommé ambassadeur à Londres où il se rendit plein d’ambitions. On a plus d’une fois fait le récit de son épopée londonienne : brève lune de miel avec la presse et le grand public britanniques, rapidement suivie d’une impitoyable descente aux enfers : il fut vilipendé pour son défaitisme (il était convaincu que l’Angleterre n’avait ni la volonté ni les moyens militaires de vaincre l’Allemagne nazie). Les documents du ministère allemand des Affaires étrangères, publiés après la guerre, montrent que Kennedy, chercha longtemps à obtenir une entrevue avec Hitler, et ce à la veille du Blitzkrieg nazi, pour parvenir à une meilleure compréhension entre les États–Unis et l’Allemagne. Son objectif était de tenir l’Amérique à l’écart d’une guerre dont il était convaincu qu’elle provoquerait l’effondrement du capitalisme. Rien ne montre que Kennedy ait compris, avant la guerre, qu’arrêter Hitler était un impératif moral… -
Source : La face cachée du clan Kennedy de Seymour Hersh.</ref>. Discrédité à Londres et à Washington, il démissionna de son poste en 1940, par suite de son opposition à la décision de Roosevelt d'impliquer le pays dans la Seconde Guerre mondiale<ref>Pour régler le problème de l’antisémitisme nazi, Kennedy fait circuler à Londres et à Washington un plan de retrait de tous les juifs d’Allemagne avec leur réinstallation en Afrique et en Amérique latine. Roosevelt commence à en avoir assez de cet encombrant ambassadeur. De Londres, il adresse des lettres confidentielles périodiques à une demi douzaine de commentateurs influents pour promouvoir ses thèses isolationnistes et pacifistes. Croyant depuis longtemps que Roosevelt n’oserait jamais passer outre à la tradition en se présentant à un troisième mandat, il s’est pris à rêver de la Maison-Blanche pour lui-même… La déclaration de guerre en Europe en septembre 1939 précipite le discrédit de Joseph Kennedy à Londres aussi bien qu’à Washington… Alors que la drôle de guerre se traîne en Europe, l’ambassadeur est rappelé pour trois mois « en consultation » à Washington… Jo Kennedy repart à Londres en février 1940… Il est devenu un ambassadeur dévalué mais Roosevelt préfère le laisser à l’écart de la scène politique nationale et le maintient à Londres… Il doit harceler le département d’état pendant des mois avant d’être autorisé à quitter son poste deux semaines avant l’élection présidentielle de novembre 1940. Roosevelt est facilement réélu. L’isolationnisme est définitivement en perte de vitesse… Joseph Kennedy démissionne de son poste d’ambassadeur et annonce qu’il ne se mêlera plus à la vie politique. - Source : John F. Kennedy de Claude Moisy.</ref>.
Des ambitions politiques reportées sur ses fils
Kennedy nourrissait de grands espoirs politiques pour ses fils. Il destinait son fils aîné, [[Joseph Patrick Kennedy, Jr.|Joseph Patrick Kennedy, Modèle:Jr.]], à devenir le premier président catholique des États-Unis. Mais Joseph Jr. fut tué au cours d'une mission aérienne pendant la guerre, et tous ses espoirs se reportèrent alors sur John, qui remporta l'élection présidentielle en 1960<ref name="PM" />.
Le Modèle:Date-, Joseph Kennedy subit une attaque cérébrale qui le laissa hémiplégique.
L'assassinat de John en 1963 eut un effet terrible sur la famille et ce n'est qu'avec réticence que Joseph accepta de soutenir la candidature de son fils Robert à l’élection présidentielle de 1968, de peur de le perdre aussi. L'assassinat de Robert par Sirhan Sirhan pendant la campagne devait lui donner raison.
Joseph Kennedy mourut l'année suivante, le Modèle:Date, la veille de l'alunissage d'Apollo 12, deuxième mission du programme spatial lunaire que son fils avait lancé.
Mariage et descendance
Joseph Patrick Kennedy se marie à Rose Elizabeth Fitzgerald en octobre 1914. Ensemble ils auront 9 enfants.
Nom | Date de naissance | Date de mort | Enfants | Notes |
---|---|---|---|---|
Joseph Patrick Kennedy, Jr. | 25 juillet 1915 | 12 août 1944 | pas d'enfants | Mort durant la Seconde Guerre Mondiale |
John Fitzgerald Kennedy | 29 mai 1917 | 22 novembre 1963 | Arabella Kennedy Caroline Kennedy [[John Fitzgerald Kennedy, Jr.|John Fitzgerald Kennedy, Modèle:Jr.]] Patrick Bouvier Kennedy |
Modèle:35e président des États-Unis
Assassiné durant son mandat |
Rosemary Kennedy | 13 septembre 1918 | 7 janvier 2005 | pas d'enfants | Handicapée mentale à la suite d'une lobotomie |
Kathleen Kennedy Cavendish | 20 février 1920 | 13 mai 1948 | pas d'enfants | |
Eunice Kennedy Shriver | 10 juillet 1921 | 11 août 2009 | Maria Shriver Mark Shriver Timothy Shriver Robert Shriver Anthony Shriver |
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Patricia Kennedy Lawford | 6 mai 1924 | 17 septembre 2006 | Christopher Lawford Victoria Lawford Sydney Lawford Robin Lawford |
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Robert Francis Kennedy | 20 novembre 1925 | 6 juin 1968 | Kathleen Kennedy Townsend Joseph P. Kennedy II Robert Francis Kennedy Jr. David Anthony Kennedy Mary Kerry Kennedy |
Mort assassiné durant les primaires présidentielles |
Jean Kennedy Smith | 20 février 1928 | 17 juin 2020 | Stephen Edward Smith III. Amanda Smith William Kennedy Smith Kym Smith |
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Edward Moore Kennedy | 22 février 1932 | 25 août 2009 | Kara Kennedy Edward Moore Kennedy Jr. Patrick J. Kennedy |
Dans les arts et la culture populaire
Littérature
Roman
Joseph Kennedy est mis en scène dans la fiction uchronique Fatherland, de l'auteur britannique Robert Harris, où il est président des États-Unis. Dans le roman, il instaure en 1964 une détente entre l'Allemagne nazie et son pays, alors opposés par une guerre froide alternative. Joe Kennedy est également un des protagonistes des romans de Marc Dugain La Malédiction d'Edgar, qui se présente comme les mémoires de l'ancien numéro 2 du FBI, Clyde Tolson, et Ils vont tuer Robert Kennedy.
Bande dessinée
Il est le personnage central de Les Dossiers Kennedy en trois tomes, par Mick Peet (scénario) et Erik Varekamp (dessins)<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Filmographie
Cinéma
- 2017 : Le Secret des Kennedy de John Curran (joué par Bruce Dern)
Télévision
- 2010 : Maitres et Valets, joué par William Hope.
- 2011 : Les Kennedy de Jon Cassar, joué par Tom Wilkinson
- 2014 : Boardwalk Empire, saison 5, joué par Matt Letscher
Notes et références
Annexe
Bibliographie
- Les Kennedy, une dynastie américaine de Peter Collier et David Horowitz Modèle:ISBN
- La face cachée du clan Kennedy de Seymour Hersh Modèle:ISBN
- « Joseph Patrick Kennedy, l'ambassadeur de la controverse » par François Kersaudy, dans Histoire(s) de la Dernière Guerre, Modèle:N°, Modèle:Date-
- Moi, Joe Kennedy de Danièle Georget, Fayard, 2017 Modèle:ISBN
- Joe Kennedy, le pouvoir et la malédiction, Georges Ayache, Perrin, 2018.