Joshua Norton

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique

Joshua Abraham Norton (vers 1819 - Modèle:Date de décès), Saint du Discordianisme<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, était un cryptarque habitant San Francisco, qui s’était autoproclamé « empereur des États-Unis » en 1859 sous le nom de Norton {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}, puis également « protecteur du Mexique ». Même s'il n'a jamais exercé de réel pouvoir politique, il devint un personnage célèbre de San Francisco, honoré après sa mort et source d'inspiration pour les écrivains Robert Louis Stevenson et Mark Twain.

Né au Royaume-Uni, Norton passe sa jeunesse en Afrique du Sud et émigre à San Francisco en 1849. Il y devient un homme d'affaires prospère, mais perd toute sa fortune après avoir tenté d'investir sur le marché du riz. Après une longue bataille judiciaire, Norton se déclare en faillite et quitte San Francisco. C'est à son retour en ville qu'il s'autoproclame empereur des États-Unis. Son comportement excentrique le fait remarquer dans les rues de San Francisco, qu'il inspecte vêtu d'un uniforme bleu à épaulettes dorées, et il y acquiert une sorte de reconnaissance limitée : ainsi, la monnaie frappée à son nom est acceptée dans les établissements qu'il fréquente. Ses funérailles sont suivies par plusieurs milliers de personnes.

Origines

Joshua Norton est né en Angleterre, mais les sources varient quant à sa date et à son lieu exact de naissance. Sa nécrologie dans le San Francisco Chronicle, Modèle:Citation, cite la plaque d'argent de son cercueil qui indique qu'il avait Modèle:Citation au moment de son décès et propose qu'il soit né en 1814. D'autres sources le font naître le Modèle:Date- à Londres. D'après les registres de l'immigration, il est âgé de deux ans lorsque ses parents partent pour l'Afrique du Sud. Des généalogies sud-africaines suggèrent qu'il est né de John Norton (mort en Modèle:Date-) et Sarah Norden, fille d'Abraham Norden et sœur de Benjamin Norden, un commerçant juif prospère.

Norton hérite Modèle:Unité de son père. En 1849, il quitte l'Afrique du Sud et s'installe à San Francisco. Il connaît un certain succès dans l'immobilier, accumulant une fortune d'environ Modèle:Unité. En 1852, il pense apercevoir une opportunité : faisant face à une famine sévère, la Chine interdit l'exportation de son riz. Aussitôt, le prix du kilogramme de riz à San Francisco passe de 9 à 79 cents. Norton apprend qu'un navire, la Glyde, rentre du Pérou avec Modèle:Unité de riz, et il achète la cargaison entière pour Modèle:Unité, espérant dominer le marché du riz san-franciscain.

Peu après la signature du contrat, d'autres navires arrivent du Pérou chargés de riz, et le prix de la livre de riz chute à 3 cents. Norton essaie de faire annuler le contrat, affirmant avoir été trompé sur la qualité du produit, et une longue querelle juridique s'ensuit. Norton en sort tout d'abord victorieux, mais l'affaire est conduite devant la Cour suprême de Californie, qui le déboute. Ses biens immobiliers sont saisis par la Lucas Turner and Company Bank pour régler ses dettes, et Norton, dont l'état mental semble avoir été très affecté par ces déboires, doit se déclarer en faillite en 1858. Il quitte alors San Francisco.

Auto-proclamation

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Contrarié par les insuffisances de la structure politique de l’État et des États fédéraux des États-Unis, Norton a pris en main l’affaire le Modèle:Date- quand, dans des lettres à de nombreux journaux de la région, il s’auto-proclama Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) :

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Il ajoute par la suite Modèle:Citation à son titre<ref name="Décrets"/>. Ainsi commença son règne de 21 ans sur l’Amérique, sans précédent dans l'histoire antérieure, sans équivalent dans l'histoire ultérieure, et quasiment sans conséquence sur celle des États-Unis dont il fut le seul empereur<ref>Modèle:Lien web.</ref>, sauf à considérer son projet de pont jeté entre les villes d'Oakland et de San Francisco comme finalement réalisé un demi-siècle après sa mort.

Décrets

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Un des décrets de Norton Ier.

En accord avec son rôle d’empereur auto-désigné, Norton {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} publia de nombreux décrets sur l’État de l'Union, l'État de Californie et la municipalité de San Francisco. Considérant qu’il assumait le pouvoir, il n’y avait plus pour lui besoin de législature, et le Modèle:Date-, il publia un décret qui Modèle:Citation le Congrès des États-Unis. Il observa également que : Modèle:Citation bloc Modèle:Citation bloc

En conséquence, l’empereur ordonna que Modèle:Citation se rassemblent au Platt’s Music hall à San Francisco en Modèle:Date- afin de Modèle:Citation.

Dans un autre Modèle:Citation impérial de Modèle:Date-, l’empereur Norton Modèle:1er appela l’armée à destituer les fonctionnaires élus du Congrès : Modèle:Citation bloc

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Les ordres de Norton n’eurent aucun effet sur l’armée, et le Congrès continua ses activités sans perturbation. Norton publia d’autres décrets en 1860 qui prétendaient dissoudre la république et interdire toute réunion des membres du Congrès. Ceux-ci, comme tous les autres décrets de Norton, passèrent inaperçus auprès du gouvernement de Washington, comme de la nation dans son ensemble. La bataille de Norton contre les dirigeants élus de l’Amérique persista tout au long de son « règne », bien qu’il apparaisse que Norton ait, en définitive, et légèrement à contrecœur, accepté que le Congrès continuât à exister sans sa permission et au contredit direct de ses multiples décrets.

Ses tentatives de renversement du gouvernement élu des États-Unis par la force ayant été frustrées, Norton tourna son attention et ses proclamations vers d’autres sujets, à la fois politiques et sociaux. Le Modèle:Date-, Modèle:Citation, il Modèle:Citation les partis démocrates et républicains. Dans l'espoir de résoudre les nombreuses querelles entre les citoyens des États-Unis pendant la Guerre Civile, Norton délivra un mandat en 1862 qui exigeait que les deux Églises catholique et protestante l'ordonnassent publiquement empereur. Une autre fois, la volonté de voir respecter San Francisco jusque dans son appellation fut le sujet d’un édit particulièrement virulent, daté de 1872 : Modèle:Citation bloc Modèle:Citation bloc

Après avoir examiné plusieurs de ces Modèle:Citation, on peut conjecturer sur l’état mental du seul monarque souverain des États-Unis. Malheureusement, diagnostiquer l’exact état psychologique de Norton s'avère difficile, notamment du fait de la dimension souvent anecdotique à l'extrême des quelques documents qui traitent de ses usages et comportements. Il a été suggéré qu’il pouvait être schizophrène, autant que la psychiatrie contemporaine tend à rattacher les Modèle:Citation aux symptômes associés à cette condition. Cependant, il est également possible qu’il ait souffert d’une autre maladie mentale, ou même qu’il ait été tout à fait sain d’esprit, ce que la finesse et la mesure souvent subtiles de nombre de ses décrets qui, de façon tacite mais pourtant claire, limitent souvent l'étendue du champ de leur application effective, comme pour mieux prémunir leur auteur de toute poursuite effective de la part des autorités réelles du pays, laissent au surplus à témoigner, à la faveur de cette dernière option.

Il reste que, par delà tous ces caprices et indépendamment de la nature exacte de son état psychologique, Norton fut, en certaines occasions, un véritable visionnaire, et un certain nombre de ces Modèle:Citation font montre de force sagesse. Parmi ses nombreux édits, on trouve ainsi des instructions pour la constitution d'une Société des Nations presque un demi-siècle avant sa première formulation historique, et il a clairement proscrit tout au long de son règne, et par les voies légales les plus diverses, toute forme de discorde, querelle et autre conflit entre religions, groupements, partis et autres sectes. L’empereur Norton {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} aura aussi vu juste en ordonnant à plusieurs reprises la construction d’un pont suspendu reliant Oakland et San Francisco, et ses derniers décrets montrent une irritation de plus en plus visible vis-à-vis du manque d’obéissance des autorités. Modèle:Citation bloc Modèle:Citation bloc

Ce décret, contrairement à la majorité, concernait des événements voués à se concrétiser. Ainsi la construction du pont San Francisco-Oakland commença-t-elle en 1933 pour s'achever en 1936. Le Bay Area Rapid Transit fut construit quant à lui en 1969 et ouvert au public en 1972.

Vie en tant qu’empereur

La vie quotidienne de Norton est bien documentée. Ses journées consistaient à inspecter son « domaine » (les rues de San Francisco) dans un uniforme bleu élaboré avec des épaulettes plaquées or ternies (qui lui avaient été données par des officiers de l’armée des États-Unis en poste à San Francisco) en portant un chapeau de castor décoré d’une plume de paon et d’une petite rose. Il a fréquemment amélioré ce maintien majestueux avec une canne ou un parapluie. Durant ses promenades, Norton s’intéressait à l’état des trottoirs et des routes, de la propriété publique, à l’aspect des officiers de police, et s’occupait des besoins de ses sujets quand ils apparaissaient. Il donna souvent de longs exposés philosophiques sur un large panel de sujets auxquels il connaissait peu de choses.

C’est durant l’une de ses « inspections Impériales » que Norton est réputé avoir réalisé un de ses actes les plus célèbres. Durant les années 1860 et 1870, il y avait un grand nombre de manifestations anti-Chinois dans les quartiers les plus pauvres de San Francisco, et des émeutes ont éclaté à plus d’une occasion. Durant l’un de ces incidents, Norton est supposé s’être placé entre les émeutiers et leurs cibles chinoises, et avoir commencé à répéter imperturbablement le Notre Père. Honteux, les émeutiers se sont dispersés sans aucun incident.

Un scandale survint en 1867 quand un officier de police nommé Armand Barbier arrêta Norton, pour le faire soigner de force de son désordre mental. Cela outragea énormément les citoyens de San Francisco et amena à la publication de nombreux éditoriaux de protestation. Le commissaire Patrick Crowley rectifia rapidement le tir en ordonnant la libération de l’« empereur » et en publiant des excuses formelles au nom des forces de police. Norton fut assez magnanime pour accorder un « pardon impérial » au jeune officier de police inconscient qui avait commis cet acte de trahison. Par la suite, tous les officiers de police de San Francisco saluèrent Norton sur son passage.

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Norton était clairement apprécié de ses sujets. Même s’il était sans le sou, il fréquentait régulièrement les meilleurs restaurants de San Francisco et les propriétaires de ces établissements prirent sur eux-mêmes d’ajouter des plaques à leurs entrées qui disait « Par Autorisation de sa Majesté Impériale, l’Empereur Norton Modèle:1er des États-Unis ». Cette fierté paraît avoir été tolérée sans plaintes par Norton. De tels « Sceaux d’approbation Impériale » étaient énormément prisés et coïncidaient avec une arrivée importante de clients. Aucun spectacle musical ou théâtral n’aurait osé ouvrir sans avoir réservé un balcon à Norton et ses deux chiens, Lazarus et Bummer. (La mort de Lazarus, dans un accident de voiture en 1863, amena une période de deuil public. En 1865, quand Bummer mourut, Mark Twain fut suffisamment touché pour écrire une épitaphe au chien impérial, disant qu’il était mort « de ses nombreuses années, d’honneur, de maladie, et de puces ».)

Norton reçut quelques petits signes d’une reconnaissance de son état ; le recensement de 1870 note un Joshua Norton résidant au 624 Commercial Street, et le consigne comme exerçant le métier d’« empereur ».

Norton crée également sa propre monnaie pour payer certaines dettes, et c’était une vraie monnaie locale, généralement acceptée par les hommes d’affaires de San Francisco. (Ces billets allaient de 50 cents à dix dollars, et les quelques-uns encore existants ont atteint des centaines de dollars à une récente mise aux enchères). La ville de San Francisco a aussi honoré Norton ; quand son uniforme commença à paraître vieux, l’Assemblée des Superviseurs de San Francisco offrit suffisamment d’argent pour lui en offrir un en remplacement. En retour, Norton envoya une note gracieuse de remerciement et un « certificat de noblesse à perpétuité » à chaque superviseur.

Fin de vie

Durant les dernières années de son règne, Norton fut le sujet de beaucoup de rumeurs et de spéculations. Une rumeur suggérait qu’il était en fait le fils de l’empereur Napoléon III et qu’il ne prétendait venir d’Afrique du Sud que pour éviter d’être persécuté. (Pour avoir été le fils illégitime de Napoléon III, il aurait dû naître quand l’empereur français n’avait que onze ans ; le vrai fils de Napoléon III, Napoléon Eugène, est mort durant la guerre anglo-zouloue en 1879.) Une autre rumeur voulait que l’empereur ait l’intention d’épouser la reine Victoria, ce qui est sans fondement bien que l’empereur ait en effet correspondu avec la reine en certaines occasions. Une dernière rumeur affirmait que Norton était en fait très riche, et qu’il simulait la pauvreté.

En plus de ces rumeurs, un grand nombre de « décrets » qui étaient probablement faux furent publiés dans les journaux, alors qu’il semble que, au moins quelquefois, les édits avaient été écrits par des membres du journal pour correspondre à leurs intérêts personnels. Le Musée de San Francisco tient une liste de tous les décrets qu’il estime exacts<ref name="Décrets">Liste de tous les décrets de Joshua Norton sur le site Web du Musée de San Francisco.</ref>.

Dans la soirée du Modèle:Date-, Joshua Norton s’est effondré au croisement de California Street et Dupont Street, alors qu’il se rendait à une conférence à l’Académie des Sciences. Sa chute fut immédiatement remarquée par d’autres citoyens qui appelèrent à l’aide, mais Norton mourut avant que la voiture devant l’amener à l’hôpital n’arrive.

Le jour suivant, le San Francisco Chronicle publia sa nécrologie en première page sous l’en-tête « Le roi est mort » (en français). Teinté de tristesse, l’article rapporte avec respect que « Norton Modèle:1er, par la grâce de Dieu, Empereur des États-Unis et Protecteur du Mexique, a quitté la vie. » Le Morning Call, un autre important journal de San Francisco, publia un article en première page avec une phrase très proche comme en-tête : « Norton Modèle:1er, par la grâce de Dieu Empereur de ces États-Unis et Protecteur du Mexique, a quitté la vie. »

Contrairement à ce qu’affirmaient les rumeurs, il est vite devenu évident que Norton était mort totalement pauvre et que sa fortune ne s’élevait pas à plus de quelques dollars. Cinq ou six dollars en petite monnaie furent trouvés sur lui et une recherche dans sa chambre montra qu’il n’avait que Modèle:Unité dans sa monnaie, sa collection de bâtons de marche, son sabre, ses correspondances avec la reine Victoria et 1 098 235 actions d’une mine d’or sans valeur.

Quand les premiers préparatifs des funérailles se limitèrent à un simple cercueil de séquoia, les membres du Pacific Club (une association d’hommes d’affaires de San Francisco) décidèrent que c’était totalement inacceptable. Après avoir mis en place une caisse pour les funérailles, les membres eurent récupéré suffisamment d’argent pour un beau cercueil de bois de rose et pour ainsi offrir à Norton une fin convenable. Les rapports montrent que Norton reçut des dons « de toutes les classes, des capitalistes aux pauvres, d’un membre du clergé à un pickpocket, des femmes bien habillées aux exclus sociaux. »

Les funérailles de Norton furent solennelles et grandioses, quelques sources rapportent que près de 30 000 personnes sont sorties pour lui rendre hommage et que le cortège funéraire était long de deux miles. Il fut enterré au Masonic Cemetery (cimetière des francs-maçons), vers l’extérieur de la ville. Le jour suivant ses funérailles, le Modèle:Date-, le ciel de San Francisco fut obscurci par une éclipse solaire totale.

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Tombe de l'empereur Norton

En 1934, les restes de Norton furent transférés, encore à l’extérieur de San Francisco, dans un lieu modeste au Woodlawn Cemetery, à Colma. Son histoire perdit un peu d’importance après sa mort, et son lieu de repos ne fut marqué que par une petite pierre. Cependant son histoire devint plus populaire pendant les années 1960 et sa tombe actuelle le nomme « Norton Modèle:1er, Empereur des États-Unis et Protecteur du Mexique ». L’activiste politique et drag queen José Sarria se déclara « Sa Royale Majesté, Impératrice de San Francisco, Jose Modèle:1er, Veuve de Norton » et tient une commémoration annuelle, accomplie lors d’un petit déjeuner continental, pour son « mari », ce qui aida à repopulariser sa légende et incita Woodlawn Cemetery à lui offrir une meilleure tombe à leur propre compte.

En Modèle:Date-, de nombreuses cérémonies furent menées et des mémoriaux érigés à San Francisco pour honorer le centième anniversaire de la mort du seul empereur des États-Unis.

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Fiction

  • Dans l'album L'Empereur Smith de la série Lucky Luke, le personnage-titre est inspiré Joshua Norton ; à la différence de son modèle, il possède une fortune personnelle qui lui permet d'entretenir une véritable armée. L'album inclut par ailleurs une page racontant l'histoire de l'« empereur » Norton.

Notes et références

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Bibliographie

  • Graziano Graziani, Passeport pour l'utopie, Plein Jour, 2020.

Liens externes

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