Lac Towada

Le Modèle:Japonais est un lac du Nord du Japon, situé sur l'île de Honshū, à la frontière entre les préfectures d'Aomori et d'Akita. Cette étendue d'eau, d'une superficie d'environ Modèle:Unité, constitue la source du fleuve Oirase. Elle est apparue il y a Modèle:Unité, au cours d'une période d'activité volcanique du volcan Towada.

Classé lieu spécial de beauté pittoresque national et monument naturel national, le lac Towada est compris dans le parc national de Towada-Hachimantai depuis 1936.

Géographie

Situation

Le lac Towada est situé dans le nord de l'île principale de l'archipel japonais : Honshū. Environ Modèle:Nobr au nord-est de l'agglomération de Tokyo, il est à cheval sur le sud-ouest de Towada, ville du sud de la préfecture d'Aomori, et le nord-est de Kosaka, bourg du nord-est de la préfecture d'Akita<ref name="gsi_maps_2018" />. Il forme une partie du sud de la section nord du parc national de Towada-Hachimantai<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Topographie

Le lac Towada est un lac de caldeira<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il est bordé par des massifs montagneux composés d'anciens édifices volcaniques. Alentour, les sommets les plus élevés sont les monts Ohanabe<ref group="l">Le Modèle:Japonais.</ref> (Modèle:Unité)<ref>Modèle:Lien web.</ref>, au nord, Towada<ref group="l">Le Modèle:Japonais.</ref> (Modèle:Unité)<ref>Modèle:Lien web.</ref>, aussi appelé Towadafuji<ref>Modèle:Lien web.</ref><ref group="l">Le Modèle:Japonais.</ref>, à l'est, Shiroji<ref group="l">Le Modèle:Japonais.</ref> (Modèle:Unité)<ref>Modèle:Lien brisé.</ref><ref>Modèle:Lien web.</ref>, à l'ouest, et Towari<ref group="l">Le Modèle:Japonais.</ref> (Modèle:Unité)<ref>Modèle:Lien web.</ref>, au sud-est<ref name="gsi_maps_2018" />.

L'étendue d'eau a une superficie d'approximativement Modèle:Unité<ref name="TouchartIshiguro_1999_116" /><ref name="NIES_2001_1">Modèle:Harvsp.</ref> pour un périmètre de Modèle:Nobr<ref name="Kotobank_2018_107042">Modèle:Lien web.</ref>. Elle s'étend sur environ Modèle:Unité d'ouest en est et, dans sa plus grande largeur, Modèle:Unité du nord au sud, à une altitude de Modèle:Unité<ref name="gsi_maps_2018" /><ref name="Kotobank_2018_107042" />. Sa profondeur moyenne est de Modèle:Unité<ref name="WLD_2016_Towada" /><ref name="NIES_2001_1" />, et sa profondeur maximale, mesurée au large de la rive sud, est de Modèle:Unité<ref name="TouchartIshiguro_1999_116" /><ref name="Kotobank_2018_107042" />. Le sol de la cuvette lacustre ne dépasse les Modèle:Nobr de profondeur que dans le périmètre quasi circulaire formé par les deux péninsules de la rive méridionale du lac : les péninsules Nakayama<ref group="l">La Modèle:Japonais.</ref> et Ogura<ref group="l">La Modèle:Japonais.</ref><ref name="gsi_maps_2018" />. Le mont Ogura<ref group="l">Le Modèle:Japonais.</ref> (Modèle:Nobr) constitue la pointe de cette dernière<ref name="gsi_maps_2018" />.

Hydrographie

Selon l'institut national d'études environnementales du Japon, un organisme public de recherche scientifique fondé en 1974, le cycle de renouvellement de l'eau du lac Towada est d'environ Modèle:Nobr<ref name="NIES_2001_1" /> pour un volume d'eau de Modèle:Unité<ref name="WLD_2016_Towada" /> Modèle:Incise. Le bassin versant du lac couvre une superficie de Modèle:Unité<ref name="WLD_2016_Towada" />. L'étendue lacustre est alimentée par une soixante-dizaine de cours d'eau dont la moitié sont intermittents<ref>Modèle:Article.</ref>. Le ruisseau Ōkawa<ref group="l">Le Modèle:Japonais.</ref> dont les flots naissent sur le versant est du mont Shiroji, traverse le lieu-dit Ōkawatai<ref group="l">Modèle:Japonais.</ref> sur la rive ouest du lac<ref name="gsi_maps_2018" />. Les rivières Utarube<ref group="l">La Modèle:Japonais.</ref>, qui prend sa source au mont Towari, et Kanda<ref group="l">La Modèle:Japonais.</ref> sont des tributaires du lac qui ont leur embouchure sur le littoral sud<ref name="NIES_2001_2">Modèle:Harvsp.</ref><ref name="gsi_maps_2018" />. Le fleuve Oirase, dont le cours se développe depuis le lieu-dit Nenokuchi<ref group="l">Modèle:Japonais.</ref> sur la rive est, d'abord vers le nord puis l'est, en direction de l'océan Pacifique, est l'unique émissaire du lac<ref>Modèle:Harvsp.</ref><ref name="Kotobank_2018_107042" />.

Frontière interpréfectorale

En 1871, lorsque le gouvernement de Meiji officialise le découpage du territoire national en préfectures<ref>Modèle:Article.</ref>, le lac Towada occupe la partie centrale de la ligne frontière séparant les préfectures d'Aomori et d'Akita<ref name="TowadaCityHall_2017_20120625">Modèle:Lien web.</ref>. Vers la fin des années 2000, les gouverneurs des deux préfectures et les maires des municipalités de Towada et Kozaka entament des négociations en vue de régler le litige territorial plus que centenaire. Le Modèle:Date-, une résolution est arrêtée : la frontière est établie de l'embouchure de la rivière Kanda, au pied de la péninsule Nakayama, jusqu'au sommet du mont Ohanabe qui domine la rive nord. Ainsi, la ville de Towada récupère 60 % de la superficie de l'étendue d'eau, et Kozaka le reste<ref name="TowadaCityHall_2017_20120625" />. En Modèle:Date-, le ministère des Affaires intérieures et des Communications entérine l'accord quadripartite<ref>Modèle:Lien web.</ref><ref name="TowadaCityHall_2017_20120625" /><ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Histoire

Formation

L'orogenèse du volcan Towada s'ouvre il y a deux mille ans. Des mouvements tectoniques du sous-sol de l'arc volcanique nord-est du Japon font jaillir de la lithosphère des coulées de magma qui s'empilent à la surface du sol, formant des stratovolcans dont l'activité volcanique se caractérise par des éruptions explosives<ref name="JMA_2014_1">Modèle:Harvsp.</ref>. De Modèle:Unité à Modèle:Unité BP, des éjections de pyroclastites et des éruptions du type phréato-magmatique donnent naissance à une caldeira d'environ Modèle:Nobr de diamètre<ref name="JMA_2014_1" /><ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'eau qui s'accumule dans celle-ci engendre un lac de cratère<ref name="AomoriPrefecture_2015_historic_guidebook">Modèle:Lien web.</ref>. Durant les Modèle:Unité suivants, des successions d'éruptions explosives et d'épanchements de lave font émerger un stratovolcan, le volcan Goshikiiwa<ref group="l">Le Modèle:Japonais.</ref>, dans la partie méridionale de la caldeira<ref name="JMA_2014_1" />. Vers Modèle:Unité BP, une série d'éruptions engendre la formation d'un dôme de lave, sur le bord nord-est du Goshikiiwa : le mont Ogura<ref name="JMA_2014_1_3">Modèle:Harvsp.</ref>. Entre Modèle:Unité BP à Modèle:Unité, un autre dôme apparaît au centre de la dépression volcanique : Mikadoishi<ref group="l">Modèle:Japonais.</ref><ref name="JMA_2014_1" />. L'activité éruptive des édifices volcaniques et l'érosion mécanique des falaises volcaniques provoquent le comblement de la caldeira et la formation du fleuve Oirase. Par la suite, l'effondrement du lit d'une section amont de l'émissaire du lac s'effondre, laissant place à une gorge<ref name="AomoriPrefecture_2015_historic_guidebook" /><ref>Modèle:Article.</ref>. Entre Modèle:Unité BP à Modèle:Unité, la chambre magmatique du Goshikiiwa se vide de sa matière volcanique, et de l'eau entre par les fissures du versant nord de son cratère sommital qui s'écroule, créant un second lac de cratère de Modèle:Nobr de diamètre, appelé Nakaumi<ref group="l">Modèle:Japonais.</ref><ref name="AomoriPrefecture_2015_historic_guidebook" /><ref name="JMA_2014_1_3" />.

Éruption de l'époque de Heian

À l'ère commune, des documents historiques rapportent l'entrée en activité de la caldeira Nakaumi, en 915. Des explosions de vapeur produisant des lahars sont observées, et un volume équivalent en « roche dense » (DREModèle:Note) d'environ Modèle:Unité de tephras est expulsé du cratère<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L'Agence météorologique du Japon, se conformant à des normes internationales depuis 2003, considère qu'un volcan est actif s'il est entré en éruption au cours de l'Holocène, soit depuis les Modèle:Unité années environ, ou s'il manifeste une activité géothermique importante. Par conséquent, elle classe le Towada dans sa liste des volcans actifs du Japon<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Histoire humaine

De l'époque de Heian au début de l'ère Meiji

Au début de l'époque de Heian (794-1185), l'empereur Kanmu charge Sakanoue no Tamuramaro, un chef de guerre de la cour impériale, de la pacification du nord de Honshū<ref>Modèle:Ouvrage.</ref><ref>Modèle:Article.</ref>. Au cours de son expédition, le généralissime est contraint de traverser le lac Towada un jour d'orage. Afin d'obtenir l'aide du ciel dans cette entreprise périlleuse, il fait construire, en 807, sur la rive est de la péninsule Nakayama, un hokora, sanctuaire shinto miniature. Le lieu saint rend hommage au fils légendaire de l'empereur Keikō : le prince Yamato Takeru, qui aurait combattu, en son temps, le peuple autochtone de Honshū<ref>Modèle:Harvsp.</ref><ref name="APNLT_2018_TowadaJinja">Modèle:Lien web.</ref>. Au cours des époques de Heian et de Kamakura (1185-1333), l'endroit devient un lieu de prière et d'entraînement d'ascètes montagnards bouddhistes<ref name="NIES_2001_1" />. La vénération de la déité marine Suijin étant répandue dans le nord de Honshū, un culte d'une divinité apparentée s'y installe : la « foi Towada<ref group="l">La Modèle:Japonais.</ref> », centrée sur Seiryū, le dragon azur, gardien légendaire du lac, d'où l'autre nom du sanctuaire : Towadasan Seiryū daigongen<ref group="l">Le Modèle:Japonais.</ref><ref name="APNLT_2018_TowadaJinja" />. Durant l'époque d'Edo (1603-1868), sous le nom de « sanctuaire Towada Kumano gongen<ref group="l">Le Modèle:Japonais.</ref> », il est aussi un lieu de culte du clan Nanbu<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Jusqu'au début de l'ère Meiji (1868-1912) et la promulgation de lois gouvernementales réduisant l'influence du bouddhisme dans le pays, le lac et ses environs restent une terre sacrée du shintoïsme et du bouddhisme<ref>La sacralisation de ce territoire conjointement par le shintoïsme et le bouddhisme est un exemple de syncrétisme propre au Japon appelé shinbutsu shūgō.</ref>, dans le périmètre de laquelle toute activité est régie par des interdits religieux, notamment le respect de toute forme de vie<ref name="NIES_2001_2" /><ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Époque moderne

Le lac Towada, issu de l'activité volcanique du sous-sol, est originellement une étendue lacustre sans poisson. En outre, la cascade Chōshi sur le cours supérieur du fleuve Oirase, haute de Modèle:Nobr, empêche toute remontée du cours d'eau par des poissons<ref name="NIES_2001_1" /><ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'année 1884 et suivante, un entrepreneur local, Wainai Sadayuki (1858-1922), tente en vain d'acclimater des centaines de carpes communes dans le lac. En 1900, l'introduction de Modèle:Unité provenant d'un centre aquacole d'Aomori, et de Modèle:Unité nées dans une écloserie du lac Chūzenji à Nikkō ne donne rien. Trois ans plus tard, Wainai ouvre une écloserie pour accueillir Modèle:Unité de saumons nerka importés du lac Shikotsu, un plan d'eau de l'île de Hokkaidō. En 1905, l'observation de saumons adultes nageant en groupes dans les eaux du lac apporte la preuve du succès de l'opération d'empoissonnement<ref name="APNLT_2018_WainaiSadayuki">Modèle:Lien web.</ref><ref>Modèle:Lien web.</ref><ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Par la suite d'autres espèces de poissons ont été acclimatées dans le lac ; en 2000, une quarantaine d'espèces y sont recensées<ref name="NIES_2001_2" />.

En 1928, le lac Towada et le cours supérieur du fleuve Oirase sont classés lieux de beauté pittoresque et monuments naturels nationaux par le gouvernement japonais. Le Modèle:Date-, le lac est compris dans le parc national de Towada-Hachimantai nouvellement créé<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 1952, le classement des deux sites naturels est augmenté de la mention « spéciaux »<ref>Modèle:Lien web.</ref><ref>Modèle:Lien web.</ref><ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Toponymie

Bien avant l'arrivée des Japonais, l'île de Hokkaidō et le nord de l'île de Honshū étaient habités par une population aborigène : les Aïnous<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le toponyme « Towada » dérive de l'expression de la langue aïnou : « Modèle:Japonais », signifiant littéralement « lac rocheux<ref>Modèle:Lien web.</ref><ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ». Le nom originel du point d'eau semble décrire sa configuration méridionale faite de falaises et de d'îles rocheuses. Dans un document historique, datant de l'ère Tenbun (1532-1555) et propriété d'une famille de la province de Mutsu, l'étendue lacustre est appelée « Modèle:Japonais », une dénomination utilisée, en 1807, par le naturaliste Sugae Masumi pour intituler son carnet de voyage rapportant son exploration de la région<ref>Modèle:Ouvrage.</ref><ref>Modèle:Lien web.</ref><ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Dans la culture populaire

Légende

Une légende locale raconte que vers la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, un bûcheron du Nord de l'île de Honshū, nommé Hachirō Tarō<ref group="l">Modèle:Japonais.</ref>, but l'eau d'un puits découvert dans une vallée où il s'était rendu pour pêcher. L'homme, d'une stature de géant, fut transformé en un dragon. Les premiers pas de l'animal ébranlèrent tant et si bien le sol qu'un lac prit forme au cœur de la vallée. Le dragon en fit sa demeure<ref name="JTBC_1941_243">Modèle:Ouvrage.</ref>. À la même époque, arriva dans la région un moine bouddhiste appelé Nansobō<ref group="l">Modèle:Japonais.</ref> et originaire de la province de Kii. Il avait reçu du ciel une paire de sandales en fer, et une voix céleste lui avait ordonné de poursuivre son pèlerinage jusqu'à ce que ses chaussures se brisent. L'événement survint lorsqu'il atteignit les rives du lac Towada. Alerté par sa présence insistante, le maître des lieux tenta de le chasser. Nansobō résista et se changea en un dragon de Modèle:Nobr de long et doté de neuf têtes. La bataille pour la possession du lac tourna à l'avantage du moine. Le dragon abandonna son repaire et s'enfuit<ref name="JTBC_1941_243" /><ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Voir aussi

Bibliographie

• Modèle:Article
• Modèle:Article
• Modèle:Lien web.

Articles connexes

• Kosaka
• Towada
• Towada (volcan)

Lien externe

• Modèle:Lien web.