Laurent de Gouvion-Saint-Cyr

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Voir famille Modèle:Infobox Personnalité militaire

Laurent Gouvion, marquis de Saint-Cyr, souvent dit Gouvion-Saint-Cyr, né le Modèle:Date de naissance à Toul et mort le Modèle:Date de décès à Hyères, est un maréchal d'Empire et homme politique français.

Il s'intéresse et se spécialise tôt pour le dessin, mais la Révolution française ayant débuté, il s'engage dans l'armée en Modèle:Date- et connaît une ascension fulgurante. Promu général de division en Modèle:Date-, il combat les Autrichiens en Allemagne et en Italie sous les ordres des généraux Moreau et Jourdan.

Après avoir travaillé dans l'administration, il est nommé colonel général des cuirassiers en 1804. Commandant en chef du camp de Boulogne en 1806, il passe en Espagne où il remporte une série de victoires à la tête de l'armée de Catalogne. Il prend ensuite la tête du Modèle:6e de la Grande Armée pendant la campagne de Russie, où il obtient son bâton de maréchal pour sa victoire de Polotsk. Il sert lors de la campagne d'Allemagne et est fait prisonnier lors de la capitulation de Dresde (Modèle:Date-).

Revenu en France en Modèle:Date-, il reste passif durant les Cent-Jours et devient ministre de la Marine et des Colonies puis de la Guerre sous la Restauration. Son passage au gouvernement est marqué par plusieurs réformes importantes comme la loi sur le recrutement. Militaire de talent, son caractère froid et taciturne lui vaut d'être surnommé par ses soldats « le hibou ».

Biographie

Origines et jeunesse

Laurent Gouvion naît le Modèle:Date- à Toul. Il est le fils de Jean-Baptiste Gouvion, tanneur de profession (à ne pas confondre avec son lointain cousin, le général Jean-Baptiste Gouvion) et d’une mère qui quitte le foyer familial quand il a trois ans. Il la revoit pour la dernière fois dans les années 1780 à Lyon. Ce manque est certainement à l’origine de ce caractère à la fois solitaire et sensible qu’il montre durant sa vie, accentué par les relations difficiles qu’il entretenait avec son père. Il étudie auprès d’un ecclésiastique qui lui inculque la base de son éducation.

En 1782, Gouvion part en Italie d’où il revient deux ans plus tard. Il en profite pour se perfectionner dans le dessin, passion qu’il a depuis tout petit. Il travaille comme artiste dessinateur à Toul puis à Paris quand la Révolution éclate.

Période révolutionnaire

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Laurent Gouvion Saint-Cyr, capitaine au Modèle:1er de chasseurs de Paris en 1792, Georges Rouget, 1835.

Volontaire le Modèle:Date- au [[Bataillon de chasseurs républicains des Quatre-Nations|Modèle:1er de chasseurs républicains]] des Quatre-Nations également appelé bataillon de chasseurs de Paris, il ajoute alors à son nom pour se distinguer des autres celui de Saint-Cyr, porté par sa mère. Élu sous-lieutenant grâce à son instruction, il est capitaine le Modèle:1er novembre au [[9e bataillon des Fédérés Nationaux|Modèle:9e des Fédérés Nationaux]], adjoint de l'adjudant-général du génie Simon François Gay de Vernon le Modèle:Date-, puis chef de bataillon et chef-d'état-major du général Ferey en Modèle:Date-. À l’armée du Rhin dans différents états-majors, il fait une carrière fulgurante : général de brigade le Modèle:Date- et de division le Modèle:Date-.

Il commande l'attaque du centre au blocus de Mayence (1795) sous les ordres de Jean-Charles Pichegru et Jean-Baptiste Kléber. Sous le commandement de Moreau en 1796, il commande avec succès la gauche puis le centre de l’armée : il livre bataille à Rastadt, à Ettlingen, prend Stuttgart le Modèle:Date-, est victorieux à Biberach le Modèle:Date- et organise la retraite de l’armée sur le Rhin. Chargé de la défense de Kehl, il ne peut empêcher la capitulation en Modèle:Date-.

Il épouse, le Modèle:Date-, sa cousine germaine Anne Gouvion (1775-1844), dont il a un fils unique. Son fils Laurent (1815-1904) fut Pair de France et épousa en 1847 Marie de Montalivet, fille aînée du comte Camille de Montalivet, ministre et ami du roi Louis-Philippe.

Nommé pour remplacer Hoche, mort à la tête de l’armée de Rhin-et-Moselle, c’est finalement Augereau qui en prend les commandes. Il envahit l'évêché de Bâle en Modèle:Date- et l’occupe jusqu’en Modèle:Date-. Gouvion-Saint-Cyr qui refuse de féliciter le Directoire après son coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797) remplace ensuite Masséna à la tête de l’armée de Rome du Modèle:Date- au Modèle:Date-. Il ramène l’ordre et la discipline et devient impopulaire auprès de ses soldats. De plus il est suspendu pour abus de pouvoir, ce qui d'ailleurs après enquête se révèle faux. Il revient en Allemagne et commande l’aile gauche sous les ordres de Jourdan à l’armée du Danube, participe à la bataille de Stockach le Modèle:Date-, puis passe à l’armée d’Italie au moment où Masséna remplace Jourdan. Il est le commandant de l'aile droite lors de la défaite de Novi au cours de laquelle Joubert trouve la mort.

Ne voulant pas se mêler à la politique il refuse que ses soldats prêtent serment au nouveau gouvernement consulaire. Il reçoit pourtant de la part de Napoléon Bonaparte, Premier Consul, un sabre orné de pierres précieuses et le brevet de premier lieutenant de France pour ses faits d'armes. Il gouverne Gênes et revient à l’armée du Rhin comme adjoint de Moreau. Il est accueilli avec enthousiasme de la part des soldats : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il remporte la bataille de Biberach le Modèle:Date-.

Toutefois, ses relations avec Moreau sont mauvaises. Aussi demande-t-il un congé et Bonaparte, qui lui aussi n’aime guère Moreau, le nomme conseiller d’État à la section de la Guerre. Travaillant en tant que secrétaire, Stendhal dit : Modèle:Citation<ref name="ref11">Modèle:Ouvrage</ref> ». Il est chargé de commander les armées franco-espagnoles durant la guerre du Portugal en 1801. Ambassadeur extraordinaire à Madrid aux côtés de Lucien Bonaparte, puis ambassadeur à la place de ce dernier, il éprouve certaines difficultés à ce poste, étant plus militaire que diplomate. Rappelé à Paris en Modèle:Date-, Gouvion Saint-Cyr est envoyé en Italie le Modèle:Date-, comme lieutenant général de l'armée d'occupation de Naples sous le commandement de Murat.

Premier Empire

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Le maréchal Laurent de Gouvion Saint-Cyr, Histoire de la Révolution française par M. A. Thiers, de l’Académie française.

N'ayant manifesté aucune adhésion à l'Empire, il est éliminé de la liste des maréchaux à la surprise de nombreux militaires. Cependant, il est nommé colonel général des cuirassiers le Modèle:Date- et grand aigle de la Légion d'honneur le Modèle:Date-. Toujours en poste en Italie, il est présent lors du couronnement de Napoléon à Milan en Modèle:Date-. Chef de l'aile gauche de l'armée, il bat le prince de Rohan qui est fait prisonnier le Modèle:Date- à Modèle:Lien. À la tête de l’armée de Naples le Modèle:Date-, il est remplacé un mois plus tard par Masséna et quitte son poste avant l'arrivée de ce dernier, ce qui énerve l'Empereur quand il le reçoit aux Tuileries : « Si dans deux heures, vous n'êtes pas sur le chemin de Naples, avant midi, vous êtes en place de Grenelle<ref name="ref11"/> ».

À son retour et de février à Modèle:Date-, il est à la tête du corps d'armée de la Pouille et des Abruzzes. « J'ai supporté tous les dégoûts de cette mission<ref name="ref11"/> » écrit-il à Berthier. Il est alors aux commandes du camp de Boulogne à la place du maréchal Brune de Modèle:Date- à Modèle:Date-, poste de second rôle alors que ses futurs collègues maréchaux se couvrent de gloire dans la campagne de Prusse et de Pologne. Il en profite pour acquérir le domaine de Reverseaux sur la commune de Rouvray-Saint-Florentin, en Eure-et-Loir. En Modèle:Date-, il est fait comte de l'Empire et envoyé en août en Catalogne.

Le château de Reverseaux à Rouvray-Saint-Florentin, Eure-et-Loir.
Le château de Reverseaux à Rouvray-Saint-Florentin, Eure-et-Loir.

Tacticien remarquable, Gouvion Saint-Cyr, à la tête du Modèle:5e, remporte de nombreuses victoires notamment à Cardedeu le Modèle:Date-, Molins de Rei le Modèle:Date-, Valls le Modèle:Date- et débloque Barcelone. Ayant refusé d’exécuter l’ordre irréalisable de Berthier d’assiéger simultanément Gérone, Tarragone et Tortosa, il est remplacé par Augereau et quitte son poste avant l’arrivée de ce dernier. Mis aux arrêts et retiré dans son domaine, Gouvion reste sur la touche jusqu’en 1811, date de sa réintégration au Conseil d'État. Il commande le Modèle:6e bavarois de la Grande Armée lors de la campagne de Russie ainsi que du Modèle:2e après la blessure du maréchal Oudinot, et est vainqueur mais grièvement blessé au pied à Polotsk le Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, à l'âge de 48 ans, il est enfin élevé à la dignité de maréchal d'Empire, que sa rudesse et son manque de sociabilité l’avaient empêché d’obtenir jusque-là.

Le Modèle:Date-, il affronte une nouvelle fois Wittgenstein lors de la seconde bataille de Polotsk, mais après deux jours de combats particulièrement meurtriers il doit battre en retraite et laisser le flanc nord de la Grande Armée sous la menace grandissante des troupes russes. Durant la campagne d'Allemagne, il commande le Modèle:11e de Berlin en Modèle:Date- mais, malade du typhus, il rentre en France pour se soigner. Commandant en chef de l'armée d'Allemagne en août de la même année, il défend Dresde. Apprenant la défaite de Leipzig, Gouvion Saint-Cyr ne peut espérer de renforts de l'Empereur et tombe aux mains des Autrichiens à la capitulation de la ville le Modèle:Date-. Prisonnier, il ne revient en France qu'en Modèle:Date-. Il est ainsi le seul maréchal d'Empire à avoir été captif pendant les guerres napoléoniennes.

Les Cent Jours et la Restauration

Fichier:Père-Lachaise - Laurent Gouvion Saint Cyr 05.jpg
Tombe de Gouvion Saint-Cyr au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

À son retour de captivité, il va se ressourcer dans son domaine auprès de sa famille. Nommé pair de France le Modèle:Date-, n’ayant guère eu à se louer de l’Empereur, il ne se rallie ni à lui durant les Cent-Jours ni au roi Louis XVIII à Gand. À son retour, Louis XVIII le fait ministre de la Guerre du Modèle:Date- au Modèle:Date- sous le ministère Talleyrand. En tant que nouveau ministre, c'est Gouvion Saint-Cyr qui signe l'ordre de livrer Napoléon aux Anglais, la proscription, la destitution de son collègue le maréchal Moncey qui refusait la présidence du conseil de guerre pour le procès du maréchal Ney ― Gouvion Saint-Cyr étant lui-même récusé. Il est également à l'origine du licenciement d'une partie de l'armée impériale mais il est remplacé lors de la chute du ministère Talleyrand. Ministre de la Marine et des Colonies du Modèle:Date- au Modèle:Date- sous le premier ministère Richelieu, il est fait marquis de Gouvion-Saint-Cyr en 1817.

Il retrouve le portefeuille de la Marine puis celui de la Guerre de 1817 à 1819, réorganisant l’armée en proscrivant les avancements automatiques et les promotions de complaisance pour tous les officiers, ce qui lui vaut l'hostilité des ultraroyalistes, et laisse son nom à la loi sur le recrutement du Modèle:Date-. Il démissionne le Modèle:Date- et se retire dans son domaine de Reverseaux pour se consacrer à l'agriculture et à la rédaction de ses mémoires. C'est mon Homère !<ref name="ref4">Modèle:Ouvrage</ref> dit Stendhal, remarquables<ref name="ref4"/> pour Thiers, ses mémoires, écrits de façon détaillée et qui sont recommandés aux officiers de l'armée de terre, reviennent sur toutes les opérations militaires auxquelles le maréchal participe. Il meurt à Hyères le Modèle:Date-, après une attaque d’apoplexie dont il est victime cinq jours plus tôt.

Le nom de Gouvion-Saint-Cyr est gravé sur l’Arc de triomphe de l'Étoile. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 37). Un boulevard du Modèle:17e de Paris porte son nom depuis l'instauration des boulevards des Maréchaux en 1864.

Les papiers personnels de Laurent de Gouvion-Saint-Cyr sont conservés aux Archives nationales sous la cote 190AP<ref>Archives nationales</ref>.

Considérations

Modèle:Citation bloc

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Le maréchal Gouvion-Saint-Cyr en campagne, par Louis Bombled.

Remarquable tacticien, Gouvion-Saint-Cyr demeure invaincu sur le champ de batailleModèle:Sfn. Sa biographe Christiane d'Ainval écrit : Modèle:CitationModèle:Sfn. Favorisant habituellement la défensive sur l'attaque, il n'en remporte pas moins de brillantes victoires grâce à des coups d'audace comme à Biberach ou PolotskModèle:Sfn.

Il fait en revanche preuve d'une certaine indépendance de caractère qui le pousse parfois jusqu'à la désobéissance et, en campagne, se montre souvent peu enclin à venir en aide à ses collègues maréchaux ou générauxModèle:Sfn. L'historien russe Oleg Sokolov, qui note que Saint-Cyr Modèle:Citation mais Modèle:Citation, critique son tempérament introverti, son égoïsme et son absence de proximité avec les troupesModèle:Sfn. De fait, s'il sait se faire obéir de ses soldats, il ne possède pas les qualités d'un entraîneur d'hommesModèle:Sfn. En dépit de cette réputation qui lui vaut les surnoms d'« homme de glace » ou encore « le mauvais coucheur », il a toujours été fidèle à ses convictions, et est l'un des maréchaux les plus cultivés.

Tout comme ses collègues maréchaux, Gouvion Saint-Cyr eut le droit au regard critique de Napoléon, notamment sur l’affaire de Dresde en 1813 : « Mon tort est d’avoir employé Saint-Cyr ; il ne va pas au feu, ne visite rien, laisse battre ses camarades et aurait pu secourir Vandamme. C’est le comte de Lobau qui est cause que je l’ai pris. Il m’en parlait toujours. Il était aimé de ceux qui servaient sous lui parce qu’il se battait rarement et ménageait son monde. Lobau avait été un des colonels placés sous ses ordres ; il a bien changé d’opinion depuis lors. Moreau, qui était lié avec lui, fut obligé de le chasser de son armée car il ne pouvait rien en faire »<ref name="Gourgaud, II">Gourgaud, II, 71-72 (14 mai 1817)</ref>.

Cependant il se contredit tout de suite après en se comparant à Gouvion-Saint-Cyr, honneur accordé à ce seul maréchal : « Ce n’est pas pour m’ôter Modèle:Unité… que les alliés violent à notre égard le droit des gens ; c’est pour retenir Saint-Cyr prisonnier : il est le premier de nous pour la guerre défensive. Moi je lui suis supérieur pour l’attaque »<ref name="Gourgaud, II"/>.

État de service

Modèle:Colonnes

Titres

Décorations

Autres fonctions

Publications

  • Journal des opérations de l'Armée de Catalogne en 1808 et 1809, 1824<ref name="ref4"/>
  • Mémoires sur les campagnes du Rhin et de Rhin-et-Moselle de 1792 à la paix de Campo-Formio, 2 volumes, 1829<ref name="ref4"/>
  • Mémoires pour servir l'histoire militaire sous le Directoire, le Consulat et l'Empire, 4 volumes, 1831 (publiés par Cournot°<ref name="ref4"/>

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Sources et bibliographie

  • Modèle:DicoParlement
  • «Un Maréchal lorrain en 1812», Pays lorrain, Nancy, Modèle:Date-, no 11.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Banc Jean-Claude, Dictionnaire des Maréchaux de Napoléon, Pygmalion, Paris, 2007, Flammarion.
  • Fierro Albert, Palluel-Guillard André, Tulard Jean, Histoire et dictionnaire du Consulat et de l'Empire, Édition Robert Laffont, Paris, 1995.
  • Garnier Jacques, Gouvion-Saint-Cyr dans YVERT Benoit (dir.), Dictionnaire des ministres de 1789 à 1989, Perrin, Alençon, 1990.
  • Jacques Jourquin, Mémoires (1812-1813) du maréchal Gouvion Saint-Cyr, 2 vol., édition critique, Rémanences éditions, 1982.
  • Modèle:Chapitre.
  • Jourquin Jacques, Dictionnaire des maréchaux du Premier Empire, Édition Jas, Paris, 1999.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Guillaume de Vaudoncourt, Histoire de la guerre soutenue par les Français en Allemagne en 1813, tome 1, Paris, 1819, Modèle:P. [1]

Articles connexes

Liens externes

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