Lysandre

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Lysandre (en grec ancien : Modèle:Grec ancien / Modèle:Lang), mort à Haliarte en 395 av. J.-C. est un homme d'État et général spartiate. Sa victoire décisive à la bataille d'Aigos Potamos (405) entraîne la reddition d'Athènes et met un terme à la guerre du Péloponnèse. Il joue un rôle central dans la domination lacédémonienne en Grèce pendant la décennie suivante jusqu'à sa mort lors de la bataille d'Haliarte.

Biographie

Origine et débuts

Fichier:Portrait of a Greek General.jpg
Portrait présumé de Lysandre<ref>Nicolas Richer, Sparte : Cité des arts, des armes et des lois, Perrin, 2018, p. 258.</ref>. Carlsberg Glyptotek, Copenhague.

Lysandre est le fils d'Aristocritos. Il appartient à la lignée des Héraclides, mais non à la branche qui règne à Sparte<ref>Plutarque, Vie de Lysandre, II, 1.</ref>. Il parvient à se hisser dans les sphères du pouvoir et est nommé navarque en 407<ref>Xénophon, Helléniques, livre I, ch. 5, 1.</ref>. Il est alors envoyé à Éphèse où il s'efforce de reconstituer les forces navales. Là, il noue des liens avec Cyrus le Jeune, fils cadet de Darius II. Habilement, il se plaint du satrape Tissapherne, ennemi personnel de Cyrus, l'accusant de s'être laissé circonvenir par Alcibiade. Cyrus lui accorde alors d'amples subsides, de l'ordre de Modèle:Nombre<ref>Plutarque, Vie de Lysandre, IV, 4.</ref>, soit Modèle:Nombre. Ceci permet à Lysandre d'augmenter la solde des marins, qui passe de trois à quatre oboles<ref>Plutarque, Vie de Lysandre, IV, 3.</ref>. De ce fait, Lysandre peut non seulement recruter aisément, mais aussi débaucher les équipages ennemis.

Bataille de Notion

En 406, Antiochos, qu'Alcibiade a laissé maître de la flotte athénienne, engage le combat contre Lysandre à Notion, où Lysandre remporte la victoire et prend 15 trières ennemies<ref>Plutarque, Vie de Lysandre, V, 1-2.</ref>. La navarchie ne durant qu'un an, Lysandre est remplacé par Callicratidas qui, piètre diplomate, déplaît à Cyrus et est privé de subsides<ref>Plutarque, Vie de Lysandre, VI, 5-7.</ref>. Callicratidas est par ailleurs battu et tué par les Athéniens aux Arginuses<ref>Plutarque, Vie de Lysandre, VII, 1.</ref>. Les amis de Lysandre intriguent alors pour obtenir le retour de ce dernier à la tête de la flotte. La loi spartiate interdisant à un citoyen d'être navarque plus d'une fois, on accorde à un dénommé Aracos la navarchie, mais c'est Lysandre, officiellement nommé pour seconder Aracos, qui exerce le véritable pouvoir sur la flotte<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 1, 7.</ref>,<ref>Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XIII, 100.</ref>.

Bataille d'Aigos Potamos

Lysandre rétablit l'entente entre Sparte et Cyrus. Le prince perse, rappelé à Suse par son père malade, nomme Lysandre satrape d'Asie mineure et lui confie les ressources de cette riche province<ref>Plutarque, Vie de Lysandre, IX, 1-2.</ref>,<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 1, 14.</ref>. Le général spartiate se porte alors vers l'Hellespont, dans le but de couper l'approvisionnement en blé d'Athènes, et s'empare de Lampsaque<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 1, 18-19.</ref>. La flotte athénienne, forte de Modèle:Nombre<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 1, 20.</ref>, qui contrôle les détroits pour assurer l'acheminement des blés de la mer Noire vers Athènes, se lance à sa poursuite.

Les flottes spartiates et athéniennes se font face dans le détroit situé entre Lampsaque et l'embouchure du fleuve Aigos Potamos, mais Lysandre refuse le combat naval quatre jours de suite<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 1, 21-24.</ref>. Le cinquième jour, il profite de l'indiscipline de la flotte athénienne pour débarquer par surprise près de leur mouillage et leur livrer combat sur terre<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 1, 27-29.</ref>. La supériorité terrestre spartiate lui donne la victoire sur les stratèges athéniens, qui ont méprisé les conseils d'Alcibiade<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 1, 25-26.</ref>. La flotte athénienne est anéantie, plus de Modèle:Nombre sont capturés<ref>Plutarque, Vie de Lysandre, XI, 6.</ref>, et la dernière route du blé est coupée. Seul Conon parvient à s'échapper avec neuf vaisseaux<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 1, 29.</ref>.

Prise d'Athènes

Après cette victoire, Lysandre cingle vers Byzance et Chalcédoine, dont il déloge les garnisons athéniennes<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 2, 1-2.</ref>, puis s'empare d'Égine et saccage l'île de Salamine<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 2, 9.</ref>. Il met le siège devant le port du Pirée avec Modèle:Nombre tandis qu'une armée lacédémonienne, commandée par le roi Pausanias, prend la cité à revers par voie terrestre<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 2, 7-8.</ref>. Athènes, assiégée par terre et par mer et en proie à la famine, se rend à Lysandre en 404<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 2, 21-22.</ref>. De concert avec le roi de Sparte, Agis II, Lysandre fait brûler la flotte athénienne, détruire les Longs Murs au son de l'aulos<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 2, 23.</ref>,<ref>Plutarque, Vie de Lysandre, XV, 4.</ref>, et instaure à Athènes le gouvernement des Trente tyrans<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 3, 1-3.</ref>,<ref>Plutarque, Vie de Lysandre, XV, 5.</ref>. Il enlève ensuite Samos et chasse les Athéniens de Mélos et Sicyone. Il installe des « décarchies », des oligarchies gouvernées par dix personnes, dans toutes les anciennes cités de la Ligue de Délos<ref>Plutarque, Vie de Lysandre, XIII, 3-4.</ref>.

Rivalité avec Pausanias

Les crimes commis par les décemvirs ne tardent pas cependant à jeter de l’ombre sur la réputation de Lysandre et sur celle de Sparte<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. En 403, Thrasybule déclenche une révolte contre la tyrannie des Trente à Athènes et Critias, leur chef, est tué<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 4, 19.</ref>. Les Dix, à qui ils ont laissé le pouvoir, font appel à Lysandre. Le Spartiate est envoyé en qualité d'harmoste et se dirige avec un corps expéditionnaire vers Éleusis<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 4, 28-29.</ref>. Le roi Pausanias, rival de Lysandre et partisan d'une politique modérée envers Athènes, se rend également en Attique avec une armée et rejoint les troupes lacédémoniennes<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 4, 29-30.</ref>. Il relève Lysandre de son commandement, livre une bataille contre les démocrates athéniens, et ouvre les négociations avec ces derniers<ref>Xénophon, Helléniques, livre II, ch. 4, 31-39.</ref>. Son intervention contribue au rétablissement de la démocratie athénienne et met en échec la politique menée par Lysandre<ref>Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XIV, 33.</ref>.

Rivalité avec Agésilas et mort

Lysandre est ensuite écarté du gouvernement de Sparte par les éphores qu'indisposent son enrichissement et sa popularité. En 397, après la mort du roi Agis II, il apporte son soutien à Agésilas pour lui succéder<ref>Xénophon, Helléniques, livre III, ch. 3, 3.</ref>. En 396, il accompagne Agésilas en Asie pour combattre le satrape Tissapherne, soupçonné de préparer une expédition contre les cités grecques d'Ionie<ref>Xénophon, Helléniques, livre III, ch. 4, 1-3.</ref>. Piqué par les honneurs dont fait l'objet Lysandre dans les villes d'Asie, Agésilas cherche à l'éloigner et lui confie une ambassade dans l'Hellespont<ref>Plutarque, Vie de Lysandre, XXIV, 1.</ref>.

De retour à Sparte, Lysandre envisage de modifier la constitution : il souhaite abolir le privilège des deux maisons royales, celle des Agiades et celle des Eurypontides, au bénéfice des Héraclides<ref>Bommelaer (1981), p. 224.</ref>. Ses idées révolutionnaires inquiètent et il est envoyé en Béotie. Ses adversaires espèrent gagner du temps en attendant le retour d'Agésilas, qui seul, pensent-ils, est capable de le neutraliser. Lysandre envahit donc la Béotie, déclenchant la guerre de Corinthe, mais est tué au cours de la bataille d'Haliarte en 395<ref>Xénophon, Helléniques, livre III, ch. 5, 19.</ref>.

Plutarque rapporte qu’un historien lacédémonien, Étéocle, a écrit que la Grèce n'aurait pu supporter deux Lysandre<ref>Plutarque, Vie de Lysandre, XIX, 3.</ref>. Ce qui choquait le plus en Lysandre, c'était une excessive dureté de caractère qui rendait son pouvoir tyrannique et sans pitié. Plutarque rapporte ce cruel épisode où l’un des commandants de la flotte athénienne vaincue à Aigos Potamos, Philoclès, dut comparaître devant Lysandre, qui lui demanda à quelle peine il se condamnait lui-même, à cause du décret qu'il avait fait prononcer à Athènes qui ordonnait que l'on couperait le pouce droit à tous les prisonniers de guerre, afin qu'ils ne pussent plus tenir une lance, pour ne plus manier que la rame. Philoclès, dédaigneux, marcha le premier au supplice, suivi par les autres condamnés<ref>Plutarque, Vie de Lysandre, XIII, 1-2.</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Sources antiques

Bibliographie

Liens externes

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Articles connexes

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