Mânes

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Modèle:Infobox DivinitéLes inscriptions funéraires romaines comportent fréquemment une dédicace : DIS MANIBVS, ou, en abrégé D. M. Il s'agit des dieux Manes, associés au défunt. Les Mânes, apparentés aux génies, aux lares, aux pénates, aux lémures, et parfois confondus avec eux, sont, dans la religion romaine, des divinités chtoniennes, parfois considérées comme représentant les âmes d'êtres décédés. En tant que divinités appartenant au culte domestique, local et personnel, ils appartiennent largement à la catégorie des Modèle:Lien, « ceux qui habitent en bas », le collectif indifférencié des morts divins.

En latin, le mot signifie « bon », soit par antiphrase, soit sans restriction. Le culte des mânes est un culte des ancêtres. Il ne semble pas correspondre avec un défunt en particulier mais est une profession de foi en l'immortalité<ref name="Daremberg">« Manes, Mania », dans Charles Victor Daremberg et Edmond Saglio, Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines.</ref>, un rite rendu aux esprits des ancêtres défunts cohabitant avec leurs descendants, un hommage à la perpétuité de la race<ref name="Daremberg"/>.

Nom et épithètes

En latin, manus (« bon ») s'oppose à immanis (« mauvais »).

Comme le gaulois mat (bon), il est issu du radical indo-européen commun *ma-<ref>Julius Pokorny, Indogermanisches etymologisches Wörterbuch, 1959.</ref> (« bon, à temps ») dont dérivent aussi des mots comme mane (« matin, la bonne heure »), Mātūta (« Aurore, déesse du matin »), mātūrus (« mûr, mature, qui est dans l'âge convenable »).

On appelait Mana genita la déesse dont le culte est en rapport avec les funérailles, mais dont le nom signifie littéralement « la bonne mère »<ref name="Bréal">Michel Bréal et Anatole Bailly, Dictionnaire étymologique latin, Hachette, Paris, 1885.</ref>. Les dii manes, « dieux mânes » signifiait peut-être « bons dieux<ref name="Bréal" /> » et manes, par euphémisme, les « âmes des morts ».

La déesse des mânes se nommait Mania<ref name="Bréal" />. Ils sont aussi appelés dii parentes<ref name="Daremberg" /> (« dieux parents ») et parentare signifie « rendre hommage aux défunts », voir « venger leur mémoire » s'il y a lieu. Chez Apulée, on a sanctis manibus eius istis oculis parentabo, « je vengerai les mânes sacrés [de mon mari, en crevant] les yeux [de son assassin]<ref>Apulée, Métamorphoses</ref> ».

Un autre synonyme est inferi<ref name="Daremberg" /> (« [esprits] infernaux, de l'au-delà ») chez Tacite<ref>Tacite, Annales, XIII.</ref>.

Plutarque traduit le mot latin par χρηστός (« bon, bienfaisant »)<ref>Plutarque, Questions romaines, 52. μηδένα χρηστὸν γενέσθαι, Modèle:Citation.</ref>. Lors de la naissance d'un enfant, on sacrifie un chien à Mana geneta, dit cet auteur, pour que personne ne meure dans l'année<ref>Plutarque, op. cit.</ref>,<ref>Pline, Histoires naturelles, XXIX</ref>.

Rites

La plus ancienne mention<ref name="Daremberg"/> des mânes dont nous disposions, date de la Loi des Douze Tables, telle que rapportée par Cicéron : Modèle:Citation

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Leur fête (les Parentalia<ref name="Dumézil1974">Georges Dumézil, La religion romaine archaïque, Modèle:2e revue et corrigée, Paris : éditions Payot, 1987, p. 370 et suiv.</ref>) se célébrait au mois de février. Du 13 au 26, les affaires chômaient et les temples étaient fermés ; on décorait les tombes avec des violettes, des roses, des lys, du myrte, et l'on y déposait des nourritures variées. Seul le dernier jour, que les calendriers appellent Feralia était fête publique, les huit premiers paraissant réservés à des rites privés<ref name="Dumézil1974"/>.

Les mânes (manes : bienfaisants) sont les âmes de ceux qui ont eu une sépulture convenable. Les larves (larvae : malfaisants) sont celles de ceux qui n'ont pas eu une sépulture décente. Les lémures, quant à eux, sont les spectres des criminels, qui hantent les maisons.

Lorsque l'on fondait une ville, on creusait d'abord un trou rond (le mundus, image du ciel renversé). Dans le fond, on encastrait une pierre, lapis manalis, qui figurait une porte de l'Enfer. Pour laisser passage aux mânes, on écartait cette pierre aux mois d'août, octobre et novembre. Le culte était destiné à apaiser leur colère : à l'origine on leur offrait des sacrifices ; il est probable que les premiers combats de gladiateurs furent institués en leur honneur.

Les mânes selon Virgile

Les Anciens croyaient que les morts devenaient dieux dès que la flamme les avait dévorés ; on les appelait dii animales (dieux des âmes) ou Mânes : de là la consécration des sépultures : Diis Manibus Sacrum. Virgile, qui est, de tous les écrivains latins, celui qui emploie le plus le mot manes s'en sert pour désigner :

  1. un mort déterminé, en particulier qui a péri de mort violente ;
  2. le séjour profond des morts<ref>Virgile, Enéide, IV, 387 ; XI, 181 ; XII, 884</ref> ;
  3. la destinée des morts aux Enfers<ref>Virgile, Enéide, VI, 743</ref> ;
  4. les divinités infernales (opposées aux divinités d'en haut) ;
  5. le groupe des ancêtres d'une famille ;
  6. les âmes des morts en général<ref>Maurice Rat, Virgile, L'Enéide, Garnier-Flammarion, Modèle:P.</ref>.

Notes et références

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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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