Mégalodon
Modèle:Sous-titre/Taxon Modèle:Voir paronymes Modèle:Redirect Modèle:Taxobox début Modèle:Taxobox période Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox taxon Modèle:Taxobox synonymes
Le Modèle:Dfn (Modèle:Dfn), terme signifiant « grande dent », est une espèce éteinte de grands requins lamniformes ayant vécu du Miocène (Aquitanien) jusqu'au milieu du Pliocène (Zancléen), il y a entre Modèle:Unité. Il était autrefois considéré comme un membre de la famille des Lamnidae et comme un proche parent du grand requin blanc. Cependant, il est maintenant classé dans la famille éteinte des Otodontidae, une lignée ayant divergé de celle du grand requin blanc vers le début du Crétacé.
Bien que considéré comme l'un des prédateurs les plus grands et les plus puissants à avoir jamais vécu, le mégalodon n'est connu que par des restes fragmentaires, et son apparence et sa taille maximale demeurent incertaines. Les scientifiques divergent sur son apparence, qui aurait pu rappeler une version plus trapue du grand requin blanc, du requin-baleine, du requin pèlerin ou du requin-taureau. L'estimation la plus récente avec la plus petite marge d'erreur suggère une estimation de longueur maximale allant jusqu'à Modèle:Unité, bien que les longueurs modérées soient estimées à Modèle:Unité. L'extrapolation à partir des vertèbres aux dimensions basées sur le grand requin blanc suggère qu'un mégalodon d'environ Modèle:Unité de long pèserait jusqu'à Modèle:Unité, Modèle:Unité pour Modèle:Unité et Modèle:Unité pour Modèle:Unité. L'extrapolation à partir d'une colonne vertébrale et la reconstruction d'un modèle 3D avec des dimensions basées sur tous les lamnidés existants suggèrent qu'un individu de Modèle:Unité de long pourrait avoir pesé largement plus que les estimations précédentes, atteignant un excès de Modèle:Unité de masse corporelle ; un individu de cette taille aurait dû donc consommer Modèle:Unité par jour. Les dents du mégalodon sont épaisses et robustes, conçues pour attraper des proies et casser les os, et leurs grandes mâchoires pourraient exercer une force de morsure allant jusqu'à Modèle:Unité.
Le mégalodon a probablement eu un impact majeur sur la structure des communautés marines. Les archives fossiles indiquent qu'il avait une répartition cosmopolite. Il ciblait probablement de grandes proies, comme les cétacés, les pinnipèdes et les tortues marines. Les juvéniles habitaient les eaux côtières chaudes et se nourrissaient probablement de poissons et de petites baleines. Contrairement au grand requin blanc, qui attaque les proies par le dessous mou, le mégalodon aurait probablement utilisé ses fortes mâchoires pour briser la cage thoracique et percer le cœur et les poumons d'une proie.
L'animal a fait face à la concurrence des grands cétacés prédateurs, tels que Livyatan et d'autres cachalots prédateurs et peut-être des épaulards ancestraux plus petits. Comme le requin préférait les eaux plus chaudes, les chercheurs pensent que le refroidissement océanique associé au début des périodes glaciaires, couplé à l'abaissement du niveau de la mer et à la perte résultante de zones d'alevinages appropriées, peut également avoir contribué à son déclin. Une réduction de la diversité des baleines à fanons et un déplacement de leur distribution vers les régions polaires peuvent avoir réduit la principale source de nourriture du mégalodon. L'extinction du requin coïncide d'ailleurs avec une tendance au gigantisme chez les baleines à fanons.
Étymologie et dénomination
Selon les récits de la Renaissance, de grandes dents fossiles de formes triangulaires, souvent trouvées incrustées dans des formations rocheuses, étaient autrefois considérées comme des langues pétrifiées, ou glossopètre, provenant de dragons ou de serpents. Cette interprétation est corrigé en 1667 par le naturaliste danois Nicolas Sténon, qui les a reconnues comme des dents de requin et a produit une représentation célèbre d'une tête de requin portant de telles dents. Il décrit ses découvertes dans le livre intitulée The Head of a Shark Dissected, qui contient également une illustration d'une dent de mégalodon<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
En 1843, le naturaliste suisse Louis Agassiz donne à ce requin son nom scientifique initial, Carcharodon megalodon, dans son ouvrage intitulée Recherches sur les poissons fossiles, basé sur des restes de dents<ref name=Agassiz1843>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="A">Modèle:Article</ref>. Dans son article datant de 1837, le paléontologue anglais Modèle:Lien utilise le nom de Carcharias megalodon, tout en citant Agassiz comme auteur, indiquant que ce dernier a décrit l'espèce avant 1843. En 1928, le paléontologue anglais Charles Davies Sherborn répertorie une série d'articles de 1835 d'Agassiz comme étant la première description scientifique du requin<ref>Modèle:Article</ref>. L'épithète spécifique megalodon veut littéralement dire « grande dent », provenant des mots en grec ancien Modèle:Grec ancien, signifiant « grand, puissant », et Modèle:Grec ancien « dent ». Les dents du mégalodon étant morphologiquement similaires à celles du grand requin blanc (Carcharodon carcharias), Agassiz attribue sur la base de cette observation le mégalodon au genre Carcharodon<ref name="A" />.
Il existe une description apparente du requin datant de 1881, le classant sous le nom de Selache manzonii<ref>Modèle:Article</ref>.
Fossiles
L'anatomie des fossiles suggère que le Mégalodon serait une version géante et un proche parent soit du grand requin blanc, soit du requin pèlerin ou du requin-taureau. Considéré comme l'un des prédateurs marins les plus grands à avoir existé, la taille de ses dents suggèrent qu'il a pu atteindre une longueur de Modèle:Unité, avec une taille moyenne de Modèle:Unité<ref name="Pimiento201622">Modèle:Article</ref>,<ref name="Pimiento&Balk2015">Modèle:Article</ref>. Le Mégalodon est surtout connu par ses dents, car chez les requins, elles se fossilisent beaucoup mieux que leur squelette cartilagineux dont seules quelques vertèbres ont été trouvées ; et comme les requins sont polyphiodontes, leurs dents tombent et se renouvellent tout au long de leur vie : on en retrouve donc beaucoup plus. C'est l'un des plus grands poissons ayant vécu, avec le requin-baleine et le Leedsichthys, mais ceux-ci étant planctonophages, cela laisse au Mégalodon le titre de plus grand poisson prédateur de l'histoire naturelle<ref name="Perezetal2021">Modèle:Article</ref>.
En se basant sur les mâchoires de requins actuels, celles du Mégalodon, épaisses et robustes, capables de saisir les proies et briser les os, pouvaient exercer une force de morsure allant de 108 500 à 182 200 newtons, soit environ 11-18,5 tonnes-force<ref name="Wroeetal2008">Modèle:Article</ref>. Une équipe de paléontologues australiens dirigée par le docteur Stephen Wroe, s'est livrée à des simulations sur ordinateur pour évaluer comparativement la puissance maxillaire exercée par le grand requin blanc et son cousin fossile le Mégalodon. Là où Carcharodon carcharias possède une morsure estimée à Modèle:Nb de pression, celle du Mégalodon aurait été 6 à 10 fois supérieure, soit entre 11 et Modèle:Nb de pression, suffisant pour arracher une nageoire ou broyer la cage thoracique d'une baleine de taille moyenne. C'est l'une des plus puissantes morsures du règne animal<ref>La morsure du grand blanc.</ref>. De nos jours, la plus puissante morsure du règne animal appartient au crocodile marin, suivi par les alligators et le grand requin blanc<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>http://www.bio-nica.info/Biblioteca/Wroe2008GreatWhiteSharkBiteForce.pdf</ref>. Celle des orques n'ayant pas encore été calculée ni mesurée.
La répartition des fossiles indique qu'il avait une répartition cosmopolite. Il ciblait probablement de grandes proies, telles que les baleines, les phoques et les tortues de mer, mais l'ouverture de sa mâchoire lui permettait aussi d'engloutir des bancs de poissons. Comme chez ses cousins actuels, il est probable que les juvéniles habitaient les eaux côtières peu profondes où ils se nourrissaient de poissons ou de jeunes pinnipèdes. Le Mégalodon a subi la concurrence de cétacés carnivores se nourrissant de jeunes ou petites baleines, tels que Livyatan, Hoplocetus et d'autres cachalots, qui ont vécu jusqu'au Pliocène. Des orques ancestraux telles qu'Orcinus citoniensis, apparues au milieu du Pliocène, ont également été citées comme concurrentes du requin, bien qu'elles soient plus petites que les orques contemporaines. Cette concurrence a pu aboutir soit à la diminution de taille de l'espèce, qui survivrait aujourd'hui sous la forme Carcharodon carcharias ou Cetorhinus maximus ou encore Carcharias taurus, soit à son extinction sans descendance dans une impasse évolutive, qui pourrait être le refroidissement océanique des périodes glaciaires, provoquant l'abaissement du niveau de la mer et la perte des zones de reproduction adaptées<ref name="NA">Modèle:Lien web.</ref>. Une réduction de la diversité des baleines à fanons et un déplacement de leur répartition vers les régions polaires pourraient aussi avoir privé l'espèce de l'une de ses sources de nourriture. Quoi qu'il en soit, la fin du Mégalodon a profité à d'autres animaux : par exemple, la taille des baleines a considérablement augmenté après la disparition de ce grand prédateur.
Description
Le Mégalodon est, comme les requins modernes, un poisson cartilagineux, c’est-à-dire dont le squelette est constitué de cartilage et non pas d'os, ce qui explique pourquoi peu de restes squelettiques fossilisés ont été retrouvés. Cependant, les grandes dents du Mégalodon ont traversé les âges et s'avèrent similaires en de nombreux points à celles du grand requin blanc. Elles mesuraient jusqu'à Modèle:Unité pour les plus longues et étaient plus larges qu'une main humaine. La structure et la morphologie de ces dents, très semblables à celles du Grand requin blanc actuel, a suggéré que ce dernier pourrait être un « Mégalodon rétréci », mais il est aussi possible que les similarités dentaires soient le fruit d'une évolution convergente entre des espèces ne descendant pas l'une de l'autre<ref name="fossilworks.org_80603" />. Néanmoins, selon les règles de l'anatomie comparée, c'est bien l'extrapolation au Mégalodon des dimensions des dents des requins modernes, qui a permis d'évaluer la taille de ce prédateur<ref>Daniel Richard, André Beaumont, Pierre Cassier, Biologie animale : les cordés ; anatomie comparée des vertébrés, Dunod Sciences 2009.</ref>.
La Modèle:1re reconstitution de mâchoire de Mégalodon fut réalisée par le professeur Dean Bashford au Muséum américain d'histoire naturelle en 1909 : pour des dents de Modèle:Unité, il fit monter une mâchoire de Modèle:Unité de hauteur et de Modèle:Unité de largeur pour un requin censé mesurer Modèle:Unité, évaluation fondée sur une mauvaise connaissance du ratio entre les dents et la longueur du corps. Dans les années 1980 et début 1990, plusieurs scientifiques ont ramené la taille du Mégalodon à environ Modèle:Unité de long. En 1991, le prothésiste dentaire et paléontologue Daniel Pouit réalise une autre reconstitution pour le Bioparc de Doué-la-Fontaine à partir de dents des faluns (sables coquilliers) d'Anjou-Touraine du Miocène moyen et supérieur. La plus grande dent des faluns d'Anjou mesure Modèle:Unité dans sa hauteur (dent antérieure de la mâchoire supérieure) et la mâchoire reconstituée fait Modèle:Unité d'ouverture buccale avec 150 dents pour 3 rangées de dents fonctionnelles. En 1996, le paléontologue Michael Gottfried de l'Université du Michigan, en se basant sur une dent antérieure de la mâchoire supérieure de Modèle:Unité, estime la longueur du Mégalodon ayant perdu cette dent à Modèle:Unité. Michael Gottfried a par ailleurs hypothétiquement estimé, en se basant sur les plus grands individus de requins blancs actuels, que les plus grands Mégalodons ont pu atteindre Modèle:Unité<ref>Mathieu Perreault, « Un requin de Modèle:Unité ? » dans La Presse + du 5 août 2018, [1]</ref>.
L'aspect massif des dents du mégalodon et la forme de toute la denture disponible, des dents de la mâchoire supérieure aux plus petites latérales, ainsi que l'étude des rares vertèbres retrouvées, ont permis de reconstituer plus précisément la silhouette de l'animal, plus trapu en proportion que le grand requin blanc, et pesant près de Modèle:Unité pour un animal de Modèle:Unité. Son corps était plus musclé, ses mâchoires étaient plus larges à cause de l'absence des deux dents latérales légèrement atrophiées que le requin blanc possède. Son museau était plus court, ses nageoires pectorales plus développées. Son nombre de vertèbres aurait aussi été plus élevé. Le Mégalodon aurait donc eu l'allure d'un Carcharodon carcharias « bodybuildé » pour un poids compris entre 40 et Modèle:Unité, largement supérieur aux dimensions des plus grands cachalots et reptiles marins connus du mésozoïque (à l’exception peut être des plus grands ichtyosaures)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Reconstruction d'un Mégalodon</ref>.
Le collectionneur Vito Bertucci, ayant étudié les dents de requins fossiles, avait retrouvé en 2002 une dent latérale de plus de Modèle:Unité, les plus grandes dents étant celles sur la mâchoire supérieure. Bertucci était d'ailleurs à l'origine de la plus grande reconstruction de mâchoire au monde ; mesurant Modèle:Unité de hauteur et Modèle:Unité de large, avec 182 dents, dont les plus grandes dépassaient Modèle:Unité. Le spécimen qui aurait porté cette mâchoire était estimé avoir mesuré plus de Modèle:Unité<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} dent de mégalodon.</ref>,<ref>Photo de mâchoire de mégalodon..</ref> mais la plupart des scientifiques considèrent de telles évaluations comme surestimées (phénomène qui affecte tous les fossiles de grande taille)<ref>Muriel de Véricourt, « Dinosaures : ils n'étaient sans doute pas si gros », in Science & Vie du 28 janvier 2009, [2]</ref>.
Répartition géographique
Des dents de Mégalodon ont été retrouvées dans les quatre coins du monde (Europe, Asie de l'Est, Amérique, Caraïbes et dans l'Océanie), ce qui indique, comme certains requins actuels, qu'il devait avoir une répartition cosmopolite.
Taxinomie
Modèle:Cladogramme Bien que les premiers restes connus de mégalodon remontent à l'Oligocène supérieur, il y a environ 28 millions d'années<ref>Modèle:Article</ref>,<ref name="Gottfried">Modèle:Article</ref>, un désaccord subsiste quant à sa date d'apparition<ref name = "Pimiento2016">Modèle:Article </ref>, avec des dates pouvant aller jusqu'à Modèle:Nombre d'années. Les auteurs pensaient que le mégalodon s'était éteint vers la fin du Pliocène, il y a environ Modèle:Nombre d'années<ref name="Pimiento2016" />,<ref name="Pimiento2014">Modèle:Article</ref>, parce que les allégations relatives aux dents de mégalodon du Pléistocène, âgées de moins de Modèle:Nombre d'années, sont considérées comme non fiables<ref name = "Pimiento2014" />. Une évaluation plus récente remet la date d'extinction au début du Pliocène, il y a 3,Modèle:Nombre d'années<ref name="Boessenecker2019">Modèle:Article</ref>.
Le Mégalodon est maintenant considéré comme un membre de la famille Otodontidae, au genre Otodus et au sous-genre Megaselachus, alors que sa classification antérieure le plaçait dans la famille Lamnidae et le genre Carcharodon<ref name = "Pimiento2016" />,<ref name = "Pimiento2014" />,<ref name = "PimientoBalk2015">Modèle:Article</ref>,<ref name="Shimada2016"/>. La classification du Mégalodon dans Carcharodon était due à une similitude dentaire avec le grand requin blanc, mais la plupart des auteurs pensent actuellement que cela est dû à une évolution convergente. Dans le modèle actuel, le grand requin blanc est plus étroitement apparenté au requin mako à grandes dents Modèle:Abréviation discrète Cosmopolitodus hastalis qu'au Mégalodon, comme en témoignent les comparaisons des dentitions de ces requins. Les dents du Mégalodon ont des dentelures bien plus fines que les dents du grand requin blanc. Ce dernier est plus étroitement apparenté au requin mako (Isurus spp.) avec un ancêtre commun autour de Modèle:Nombre d'années, tandis que le Mégalodon est apparenté à Otodus obliquus<ref name = "FSP" />.
Le genre Palaeocarcharodon a été créé à côté de Procarcharodon, qui représente le début de la lignée et dans lequel le Mégalodon et le grand requin blanc sont étroitement liés à leur dernier ancêtre commun, supposé être une impasse évolutive sans rapport avec les requins Carcharocles par les auteurs qui rejettent ce modèle<ref name="G">Modèle:Ouvrage</ref>.
Le genre Carcharocles est désormais souvent considéré comme invalide : une étude de 1974 sur les requins paléogènes, par Henri Cappetta, a divisé le genre Otodus en deux sous-genres :
- Megaselachus qui compte deux espèces éteintes : Otodus (Megaselachus) megalodon et O. (M.) chubutensis ;
- Otodus qui compte neuf autres espèces éteintes : O. angustidens, O. aksuaticus, O. auriculatus, O. limhamnensis, O. minor, O. naidini, O. obliquus, O. poseidoni et O. sokolovi.
Extinction
On ignore les causes de son extinction, mais son temps d'existence, Miocène et Pliocène, correspond en grande partie à celui du pélagornis, oiseau marin de Modèle:Unité d'envergure, et on peut supposer que leur disparition est peut-être liée et due à la raréfaction de leurs proies, notamment des poissons de grande taille, elle-même liée au refroidissement du climat durant le Pliocène<ref>Jean Trichet, Jérome Gaillardet, Monica Rotaru, Michel Steinberg, Les climats passés de la Terre, Vuibert 2006, Modèle:ISBN.</ref>. En effet, n'importe quelle perturbation prolongée du réseau trophique est à même d'éradiquer des prédateurs ayant de tels besoins métaboliques.
Si l'on suppose qu'il se nourrissait principalement de dugongs et cétacés, on peut penser que le Otodus (Megaselachus) megalodon s'est éteint lorsque les mers polaires, devenues trop froides pour ces requins à métabolisme élevé, sont devenues un refuge pour leurs proies de prédilection, les mammifères marins à sang chaud. L'émergence de grands cétacés prédateurs chassant en groupe tels que l'orque a-t-elle contribué à l'extinction du Mégalodon ? On l'ignore, mais ces espèces pouvant vivre en eau glaciale ont pu profiter de la raréfaction du grand requin.
En 2023, une autre théorie implique le fait que le Mégalodon était endotherme : le refroidissement climatique de la Terre au Pliocène a pu entraîner son extinction<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.
En tout cas, le « règne » du grand requin n'a pas empêché l'apparition de cétacés carnivores comme les orques, ni la disparition d'autres bien avant l'extinction du Mégalodon. Il est possible que ce soient d'autres requins plus petits et mieux adaptés à la chasse aux proies plus modestes, mais plus nombreuses (pinnipèdes, poissons pélagiques) qui ont concurrencé le Mégalodon, trop grand et trop spécialisé dans la chasse aux grands cétacés qu'il ne pouvait plus suivre aux pôles, et dont les frayères étaient désormais émergées<ref>Modèle:Michael Reilly, ''Op. cit.''.</ref>.
Le Mégalodon et l'Homme
Cryptozoologie
Comme toujours, la cryptozoologie recherche des indices montrant que le Mégalodon a pu disparaître très récemment, voire être encore vivant :
- à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le navire océanographique Challenger aurait remonté des fonds du Pacifique des dents longues de Modèle:Unité (ce qui est nettement supérieur aux Modèle:Unité en moyenne chez les requins blancs que nous connaissons), vieilles seulement de Modèle:Nombre et non fossilisées ;
- des dents vieilles de seulement Modèle:Nombre auraient été retrouvées non fossilisées au large de la côte australienne (état de Victoria) ;
- Pierre Clostermann rapporte dans son livre Des poissons si grands (1969) un incident survenu 15 ans auparavant au large de Timor (Indonésie) et attribué à un gigantesque requin blanc : Modèle:Citation<ref>Pierre Clostermann, Des poissons si grands, Flammarion 1969, Modèle:P..</ref>. L'estimation faite sur la taille du spécimen reste relative aux connaissances de l'époque ;
- le biologiste marin Modèle:Lien a mentionné plusieurs observations de requins blancs de grande taille dans les eaux australiennes : Modèle:Citation<ref>David G. Stead, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sharks and rays of Australian seas, Angus and Robertson publ., Sidney 1963, p. 45-46.</ref>
- la chaîne de télévision Discovery Channel a diffusé en Modèle:Date- un documentaire intitulé Megalodon: The Monster Shark Lives, soit « Mégalodon, le requin monstrueux est vivant », censé apporter des preuves de l'existence contemporaine du mégalodon, en particulier la photo d'un sous-marin U-Boot avec en arrière-plan l'aileron d'un requin espacé de Modèle:Unité (près de Modèle:Unité) de sa nageoire caudale<ref>Is Megalodon Still Alive? {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} : Modèle:Citation</ref>. Outre le fait que la taille du spécimen serait alors largement supérieure à toutes les estimations de mensurations maximales, il a été démontré que la photo était truquée car construite à partir d'un film où l'aileron ne figure pas<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Did Discovery Channel fake the image in its giant shark documentary?.</ref>.
Deux des dents récoltées par le HMS Challenger en 1875 en Polynésie française ont été datées par Vladimir Tchernetsky en 1959, qui a mesuré les croûtes de dioxyde de manganèse présentes sur les dents et en déduisit qu'une des dents a Modèle:Unité et l'autre Modèle:Unité<ref>Vladimir Tchernetsky, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Age of Carcharodon megalodon ? »; Nature no 4695, 1959, p. 1331–1332.</ref>, avec une part d'incertitude : la dent « N2 » est datée de Modèle:Unité alors qu'une fois le calcul revérifié, elle aurait plutôt Modèle:Unité, car l'auteur n'utilise que la valeur minimale de précipitation donnée par Pettersson en 1955<ref>H. Pettersson, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Manganese nodules and oceanic radium », Marine Biology and Oceanography, suppl. to vol. 3 of Deep-Sea Research, 1955, p. 335-345.</ref> qui est de Modèle:Unité de dioxyde de manganèse en Modèle:Unité. Le chiffre maximal (de Modèle:Unité pour Modèle:Unité) donne donc les âges suivants : Modèle:Unité pour la dent « N1 » et Modèle:Unité pour la dent « N2 ». Enfin, Tchernetsky s'est trompé dans sa conclusion car par cette procédure, il a daté le temps de formation des croûtes de dioxyde de manganèse sur le fond océanique et non l'âge des dents elles-mêmes. Notons également que les chiffres donnés par Pettersson sont établis dans des conditions physico-chimiques et biologiques bien précises, et que donc les temps de formation sont à prendre avec beaucoup de précautions. La seule méthode de datation viable serait une étude approfondie des roches sédimentaires des fonds marins, plaçant ainsi les dents de Mégalodon dans un contexte géologique et géochimique rigoureux.
Concernant les tailles extraordinaires, il faut signaler que, pendant des décennies, des captures de requins blancs de plus de Modèle:Unité voire Modèle:Unité ont été signalées : les vérifications scientifiques ont toutefois établi que ces dimensions étaient exagérées, et qu'aucun requin atteignant Modèle:Unité n'a jamais été capturé<ref>Détaillé dans Grand requin blanc#Mensurations.</ref>. Toutefois, le record de taille et de poids d'un grand requin blanc a été établi lors d'une prise en Méditerranée, au large de la Tunisie, soit : Modèle:Unité de longueur, pour une masse de Modèle:Unité. Il s'agissait très probablement d'une femelle. Précisons aussi que le grand requin blanc vit en eaux froides et tempérées et que c'est un grand nageur (nageoire caudale homocerque) surtout côtier : les allégations le donnant pour un Mégalodon qui aurait survécu et se serait adapté au climat actuel en diminuant sa taille sont dignes de la fascination que les grands requins exercent dans la culture populaire, mais ne sont soutenues par aucune preuve scientifique indubitable<ref>[3].</ref>.
Culture populaire
Le Mégalodon est bien connu du public, car étant plus grand que le grand requin blanc, il est perçu comme plus dangereux et plus redoutable.
Le Mégalodon est très apprécié des scénaristes, notamment pour les films d'horreur comme Shark Attack 3: Megalodon ou bien Mega Shark vs Giant Octopus, mais leur taille y est, le plus souvent, exagérée. Le Mégalodon est au centre de l'histoire de l'album de bande dessinée Carthago (actuellement 14 volumes), qui reprend l'hypothèse de la survie de l'espèce jusqu'à nos jours, et fait référence à diverses découvertes de fossiles récents de mégalodon. Il est aussi présent en tant que « easter eggs » dans le jeu vidéo Battlefield 4. Après une quasi-absence au cinéma depuis 2002 (ses dernières apparitions se faisant majoritairement dans des direct-to-video ou à la télévision), il y marque son retour en apparaissant en 2018 dans le film En eaux troubles, dans lequel il est l'antagoniste principal ; sa taille y est, pour une fois, proche de celle de la réalité.
On peut également voir le Mégalodon dans un docufiction produit par la BBC, Les Monstres du fond des mers, où il est incorrectement désigné comme l'ancêtre du grand requin blanc.
Filmographie
Les œuvres cinématographiques ou télévisuelles suivantes mettent en scène un ou plusieurs Mégalodons :
- 2001 : Shark Hunter de Matt Codd
- 2002 : Shark Attack 3: Megalodon de David Worth
- 2003 : La Chasse au Requin Tueur (Hai Alarm Auf Mallorca) de Jorgo Papavassiliou
- 2003 : Les Monstres du fond des mers (Sea Monsters) (série documentaire), épisode 3e océan le plus dangereux de tous les temps
- 2004 : Killing Sharks (Megalodon) de Pat Corbitt
- 2009 : Psycho shark de John Hijiri
- 2009 : Mega Shark vs. Giant Octopus (Mega Shark Versus Giant Octopus) (direct-to-video) de Jack Perez
- 2010 : Mega Shark vs. Crocosaurus (direct-to-video) de Christopher Douglas-Olen Ray
- 2011 : Super Shark de Fred Olen Ray
- 2012 : Sharkzilla (téléfilm) de Michael J. Miller, John Tindall et John Blush
- 2014 : Mega Shark vs. Mecha Shark (direct-to-video) de Christopher Douglas-Olen Ray
- 2015 : Mega Shark vs. Kolossus (direct-to-video) de Christopher Douglas-Olen Ray
- 2016 : Sous les mers (série d'animation), épisode Étrange migration (Modèle:Langue) - La famille Nekton découvre deux mégalodons, un mâle et une femelle, encore vivants.
- 2018 : En eaux troubles (The Meg) de Jon Turteltaub
- 2018 : Megalodon de Pat Corbitt, avec Michael Madsen
- 2021 : Megalodon Rising (parfois abrégé en Meg Rising) de Brian Nowak.
- 2023 : The Black Demon de Adrian Grunberg
- 2023 : En eaux (très) troubles (The Meg 2: The Trench) de Ben Wheatley
Jeux vidéo
- Dans le jeu arcade de Sega The Ocean Hunter (1998), le second boss est un mégalodon nommé « Léviathan », créé par une divinité appelée « Rahab » pour contrôler la mer "Luna Sea", le second niveau.
- Dans Jaws Unleashed (2005), le requin que le joueur incarne, bien qu'identifié comme un grand requin blanc, a une taille exagérée (un humain peut tenir entier dans sa mâchoire) et proche de celle d'un mégalodon.
- Dans le jeu Endless Ocean 2 : Aventuriers des fonds marins (2009), l'un des animaux légendaires récurrents, Thanatos, est un immense requin insensible aux effets du pulsar (arme qui délivre des décharges électriques) ; bien qu'étant identifié comme un grand requin blanc, sa taille laisse à penser qu'il s'agit d'un mégalodon.
- Dans Jaws Ultimate predator (2011), le requin que contrôle le joueur fait face à un mégalodon dans l'un des niveaux du jeu.
- Dans les applications Android Jurassic Park Builder (2012) et Jurassic World le jeu, il est possible de faire évoluer des Mégalodons.
- Dans la franchise Hungry Shark, comme Hungry Shark Evolution (2012) et Hungry Shark World (2016), il est possible d'obtenir le Mégalodon.
- Dans Battlefield 4 (2013), le Mégalodon est présent comme "easter egg" dans l'une des cartes du jeu. Pour le faire apparaître, il suffit qu'un nombre déterminé de joueurs se tiennent près d'une balise en mer pour que le requin apparaisse et les écrase.
- Dans le jeu Stranded Deep (2015), le joueur peut rencontrer et tuer des mégalodons.
- Dans Ark: Survival Evolved (2017), l'un des animaux marins que le joueur peut rencontrer parmi le bestiaire du jeu est le Mégalodon, qu'il peut apprivoiser.
- Le mégalodon est présent en tant que boss dans le jeu Sea of Thieves (2018).
- Dans le jeu Maneater (2020), l'évolution ultime du requin-taureau que le joueur incarne est le Mégalodon.
- Dans le jeu sur Steam DepthModèle:Quand, il existe un mode dans lequel des plongeurs doivent tuer un Mégalodon, le joueur qui achève la créature se voit permis d'incarner cette dernière.
- Dans le jeu sur Steam Feed and Grow: FishModèle:Quand, des Mégalodons apparaissent dans une zone de la carte Océan.
Bandes dessinés
- Des Mégalodons apparaissent quelquefois dans les aventures du super-héros DC Aquaman.
- Le Mégalodon est également le thème central dans Carthago, série de bande dessinée fantastique française dessinée par Éric Henninot et écrite par Christophe Bec depuis 2007.
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bretton W. Kent, Fossil Sharks of the Chesapeake Bay Region, Egan Rees & Boyer, Inc. 146, 1994.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} H. Cappetta, « Chondrichtyes, Mesozoic and Cenozoic Elasmobranchii: Teeth », Handbook of Paleoichthyology, Volume 3E, 2012.
- Modèle:Ouvrage.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} R. W. Boessenecker, « Record of the megatoothed shark Carcharocles megalodon from the Mio-Pliocene Purisima Formation of Northern California », PaleoBios n° 33 [4], 2016
BD
Articles connexes
Référence taxinomique
Liens externes
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Un article Ben S. Roesch sur la question de l'existence du Carcharodon megalodon aujourd'hui.
- Modèle:Lien web.