Manfred (roi de Sicile)
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Manfred de Sicile, né vers 1232 à Venosa, dans l'actuelle région de Basilicate, et mort le Modèle:Date de décès à Bénévent, est un roi de Sicile de 1258 à sa mort. Il est souvent désigné sous le nom de Manfred de Hohenstaufen ou parfois sous la forme Manfred Lancia, en tant que fils naturel de l'empereur Modèle:Noble et de Bianca Lancia.
Biographie
Origine
Manfred est le fils illégitime de Modèle:Noble, empereur des Romains, et de Bianca Lancia ou Lanzia. Ressemblant physiquement et intellectuellement à son père<ref name=":1">Modèle:Ouvrage</ref>, il maitrise de nombreuses langues (latin, hébreu, arabe)<ref name=":0">Modèle:Chapitre</ref>. Il serait ainsi le fils préféré de Modèle:Noble-, qui vit auprès de lui et qui est à ses côtés le jour de la mort de l'empereur. Son père lui dédie De arte venandi cum avibus<ref name=":1" />.
Un fils légitimé
L'empereur Modèle:Noble, par l'intermédiaire de son ambassadeur, l'archevêque Gautier d'Ocra, contacte la marquise de Saluces, Béatrice de Savoie, veuve depuis peu, afin de lui proposer de se remarier avec ce fils illégitime<ref name="The Eagles of Savoy p.158">Modèle:Ouvrage.</ref>. Le contrat est signé le Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>, à Chambéry<ref name="Corti p.131">Gianfranco Corti, The corporate lineage: the House of Savoy in the thirteenth century, Université de Californie, Berkeley, 1992, 436 pages, Modèle:P..</ref>. Les historiens estiment que Manfred Lancia a une quinzaine d'années et la marquise le double<ref name="Corti p.131" />. À l'occasion de ce mariage, son père rend au comte de Savoie le château de Rivoli et dote son fils Modèle:Citation<ref>Victor Flour de Saint-Genis, Histoire de Savoie d'après les documents originaux depuis les origines les plus reculées jusqu'à l'annexion, Bonne, 1868, Modèle:P. (lire en ligne).</ref>.
Frédéric semble avoir considéré Manfred comme légitime, et de par sa volonté le nomma prince de Tarente et représentant dans la péninsule italienne de son demi-frère, le roi des Romains Modèle:Noble. Il installe son pouvoir sur le continent et laisse son demi-frère, Henri, sous le tutorat de Pietro Ruffo, le contrôle de la Sicile comme vicaire<ref name=":1" />.
Bien que seulement âgé de dix-huit ans à la mort de son père (1250), Manfred parvient à regagner les cités révoltées<ref name=":0" />. Lorsque Conrad vint en Italie méridionale en 1252, il chasse Manfred et exile la famille de son demi-frère, les Lancia<ref name=":1" />.
Largement doté par son père il est destiné à gouverner le Royaume d'Arles, mais aspire à gouverner l'Italie du Sud avec ses parents, les Lancia. Lorsque Conrad revient en Italie, il chasse les Lancia vers Nicée sans exiler son demi-frère<ref name=":0" />.
Roi de Sicile
Lorsque Conrad mourut en mai 1254, Manfred, après avoir refusé de rendre la Sicile au pape Modèle:Noble, prit la régence au nom de Conradin, le jeune fils de Conrad, à la place de Berthold de Hohenburg, désigné par l'empereur décédé<ref name=":0" />. Mais la force des partisans du pape dans le royaume de Sicile rendit la position du régent si périlleuse qu'il décida d'ouvrir des négociations avec Innocent. Par un traité signé en septembre 1254, la Pouille passa sous l'autorité du pape, que Manfred conduisit personnellement dans sa nouvelle possession.
Pourtant, Manfred prend Lucera et le trésor impérial en décembre 1254, provocant son excommunication. Il s'oppose durant deux ans à Berthold de Hohenburg et au maréchal Pietro Ruffo qui dirige un gouvernement autonome à Messine au nom de Modèle:Noble- puis d’Modèle:Noble- jusqu’à la révolte de Messine en 1255<ref name=":0" />. Il contre également les tentatives d'influences des papes, qui confient leur pouvoir à Roger de Lentini puis Rufin de Plaisance et s'appuient sur Roger Fimetta, doté de Modica, Vizzini, Palazzolo et Scicli. Mais Manfred reprend sans difficulté le pouvoir sur l'ile et l'avantage sur les évêques siciliens<ref name=":0" />.
En 1258, faisant courir une rumeur annonçant la mort de Conradin<ref name=":0" />, Manfred se fit couronner roi de Sicile en la cathédrale de Palerme, le 10 août de cette année. La rumeur était infondée, mais le nouveau roi, soutenu par la voix populaire, n'abdiqua pas, et précisa aux envoyés de Conradin la nécessité d'un chef local. Le pape, pour qui l'alliance avec les Sarrasins était une offense grave, déclara l'annulation du couronnement de Manfred et l'excommunia.
A peine couronné, il devient maitre de la côte albanaise depuis le cap Rodoni jusqu’à l’embouchure de la Vjosa, ainsi que de la forteresse de Berat et obtient du despote d'Epire, Modèle:Noble, la main d'Hélène Ange Doukas, ainsi que Corfou et la côte méridionale de l’Albanie, avec les places de Sopot et Butrint<ref name=":5">Aude Rapatout, « Modèle:Noble-, roi d'Albanie. L'aventure balkanique des Angevins de Naples au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle », Hypothèses, 2006/1 (9), p. 261-269. Modèle:Lire en ligne</ref>. Abandonnant des prétentions sur l'Empire, et se recentrant sur la Sicile, il opte pour une ambition orientale<ref name=":0" /> et vise la conquête de Constantinople<ref name=":5" />, comme Robert Guiscard, Modèle:Noble- et Modèle:Noble- avant lui<ref name=":0" />. Pour ses ambitions adriatiques, il construit le nouveau port de Manfredonia<ref name=":0" />. Il soutient son beau-père Modèle:Noble d'Épire, lors de son conflit avec l'Empire de Nicée, par l'envoi d'un contingent, mais celui-ci est vaincu par l'armée de Modèle:Noble à la bataille de Pélagonia en 1259. Pour renforcer ses alliances il donne la main de sa fille, Constance, à Pierre, fils de Modèle:Noble<ref name=":1" />.
Il réorganise l'administration du royaume, créant une quinzaine de nouveaux comtés dont il dote des membres de sa famille (Lancia, Agliano et Semplice, Antiochia) et des fidèles (Maletta, Manfredi, Federico et Niccolò, Enrico di Sparavaira, Enrico Ventimiglia, Tommaso d’Aquino et Filippo Chinardo). Il puise également parmi sa parentèle pour les hautes charges militaires et judiciaires, au moins jusqu'en 1262<ref name=":0" />.
Alors qu'une partie de ses fidèles barons se taillent des fiefs sur le continent italien (Francesco Semplice en Tuscie, Giordano d’Agliano à Fermo et Enrico Ventimiglia dans les Marches et à Gubbio) et d'autres prennent des charges politiques (Brancaleone degli Andalò devient sénateur à Rome), Manfred reste à l'écart des luttes gibelines, et refuse de s'allier à Obberto Pelavicino et d’Ezzelino. Il soutient aussi bien le parti guelfe, à travers Ubertino degli Anditò, les cités de Gênes et Venise, ou Florence au détriment de Pise, qu'il n'appuie les villes gibelines de Fermo, Iesi, Senigallia, Fabriano, Gubbio, ou encore Sienne, victorieuse contre la guelfe Florence à Montaperti, le 4 septembre 1260<ref name=":0" />. Ses troupes occupent Rome hors de laquelle meurt Modèle:Noble. Son successeur, Modèle:Noble, propose la Sicile à la famille royale française en 1263. Modèle:Noble accepte pour son frère cadet, Modèle:Noble, couronné le 6 janvier 1266 à Rome<ref name=":1" />.
Manfred meurt le Modèle:Date, lors de la bataille de Bénévent, vaincu par son rival Modèle:Noble<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.
Il est enterré avec les honneurs par son adversaire, mais le pape exige de l'archevêque de Cosenza Bartolomeo Pignatelli, qu'il déterre le corps et répande les restes dans le Garigliano<ref name=":1" />.
Ses contemporains appréciaient le caractère noble et magnanime de Manfred, renommé pour sa beauté physique et ses qualités intellectuelles.
Mariages et descendance
Modèle:Noble- convola deux fois. Sa première épouse est en 1248 Béatrice, fille d'Modèle:Noble et veuve de Modèle:Noble. Ils ont une fille, Constance, qui devient l'épouse de Modèle:Noble. Ses petits-enfants aragonais règnent à nouveau sur la Sicile après les Vêpres siciliennes.
En 1258, il épouse en secondes noces Hélène Ange Doukas, fille de Modèle:Noble. Elle lui donne une fille en 1260 : Béatrice, première épouse de Modèle:Noble, un des partisans de sa famille. Hélène meurt en prison en 1271.
Ses enfants mâles meurent en prison, au Castel dell'Ovo de Naples :
- Frédéric (1259-Modèle:Date-) ;
- Enzio/Anselme (né vers 1261-1301) ;
- Henri (1264-Modèle:Date-).
Sa dernière fille, Flordelis (née vers 1266-Modèle:Date-) est libérée après 18 années d'emprisonnement. Il a également une fille illégitime, Béatrice. Cette dernière épouse Rainieri Della Gherardesca, comte de Bolgheri.
Légende noire
Modèle:Noble-, ennemi de la papauté, fut accusé de nombreux méfaits. Il fut accusé d'avoir assassiné son père Modèle:Noble par étouffement, d'avoir empoisonné son frère Modèle:Noble, et, plus justifié, d'avoir usurpé le trône sicilien de son neveu Conrad dit Conradin.
Littérature
Modèle:Noble- et son destin tragique ont trouvé un écho dans diverses œuvres littéraires ou picturales. Dante Alighieri le met en scène dans le Modèle:Nobr rom du Purgatoire de la Divine Comédie. Quelques siècles plus tard, Horace Walpole le met également en scène avec Conrad dans son roman Le Château d'Otrante en 1764, qui va inaugurer le roman gothique.
Ascendance
Liens externes
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