Michel Alexandrovitch de Russie

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Modèle:Voir famille Modèle:Infobox Personnalité politique

Michel Alexandrovitch de Russie (Modèle:En russe, Mikhaïl Aleksandrovitch Romanov) est un grand-duc de Russie, membre de la dynastie des Romanov, né le Modèle:Date à Saint-Pétersbourg et mort le Modèle:Date à Perm dans l'Oural.

Il fut l'héritier présomptif du trône de 1899 à 1904, pendant une période où son frère le tsar Modèle:Noble n'avait pas encore d'héritier mâle. Il fut aussi membre du Conseil d'État (1901), membre du Conseil des ministres (1902), inspecteur général de cavalerie (Modèle:Date), général de division de l'armée impériale de Russie pendant la Première Guerre mondiale. Après l'abdication de son frère, il a été tsar pendant 24 heures du 15 au Modèle:Date-, sous le nom de Modèle:Noble- (Modèle:En russe), avant de renoncer au trône.

Famille

Cinquième des six enfants et quatrième fils du tsar Modèle:Noble et de son épouse née Dagmar de Danemark (Maria Fédorovna), il est le frère cadet du tsar Modèle:Noble. Le décès prématuré de deux de ses frères aînés le rapproche de la succession au trône impérial : Alexandre mort au berceau dès 1870 et Georges mort de maladie en 1899. Le grand-duc devient à 20 ans l'héritier présomptif de son frère jusqu'à la naissance du tsarévitch en 1904.

Ses plus proches parents régnaient sur la Russie, la Grande-Bretagne et les Indes, la Norvège, le Danemark et la Grèce.

Si l'assassinat de leur grand-père le tsar Modèle:Noble en 1881 traumatisa ses frères et sœurs aînés, le grand-duc Michel, trop jeune, n'en garde aucun souvenir personnel.

Mariage et descendance

Après l'échec de plusieurs tentatives de fiançailles, le grand-duc s'éprit d'une femme mariée, Natalia Cheremetievskaïa (1880—1952) qui divorça pour lui. Ils n'eurent qu'un enfant, Georges (1910-1931), titré comte Brassov par l'empereur Modèle:Noble- en Modèle:Date-<ref name="Michel_Natacha_Crawford" />.

Biographie

Enfance

Avec ses frères et sœurs, il est élevé au palais de Gatchina, situé à quelques verstes de Saint-Pétersbourg<ref name="ref-1">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} alexanderpalace.org</ref>. Très intelligent, il avait une prédilection pour l'Histoire et considérait l'histoire de la Russie comme une chronique familiale des Romanov. Fils préféré de ses parents, c'était un enfant choyé, d'un caractère facétieux, insouciant et doté d'une bonne santé. Malgré l'imposante stature de son père (qui mesurait plus de Modèle:Nobr) et son caractère de fer, il n'hésita pas un jour à le chahuter. La discipline de fer imposée par l'empereur le brida, comme son frère aîné Nicolas, futur empereur, et il deviendra un jeune homme d'une grande douceur mais indécis. Le grand-duc Michel était très proche de sa sœur cadette, la grande-duchesse Olga qui le surnommait « cher, chéri Floppy »<ref name="ref-1" />. En 1899, cette vie d'insouciance prend fin, lorsque son frère, le grand-duc Georges, premier dans l'ordre de succession au trône, meurt de la tuberculose. Le Modèle:Date-, le grand-duc Michel devient le premier dans l'ordre de succession au trône. Cependant, il demeure un jeune homme frivole qui n'atteindra une certaine maturité qu'après sa rencontre avec Natalia Cheremetievskaïa. Il était de grande taille (comme beaucoup de membres masculins de la famille Romanov) doté d'un corps d'athlète, alors que son frère aîné, Nicolas était quant à lui de taille moyenne (Modèle:Unité), trapu et d'une extrême timidité. Michel de Russie, à l'inverse, était d'une nature rieuse et vive. Cette légèreté de caractère vaudra plus tard au grand-duc un manque de confiance de la part des membres de la famille impériale.

Béatrice de Saxe-Cobourg-Gotha

En 1902, Michel Alexandrovitch de Russie s'éprend de la princesse Béatrice d'Édimbourg et de Saxe-Cobourg et Gotha (fille d'Alfred d'Édimbourg et de Saxe-Cobourg-Gotha et de Maria Alexandrovna de Russie). Le grand-duc voulait épouser la jeune princesse, mais en vertu des lois de l'Église orthodoxe qui prohibait les mariages entre cousins au premier degré, le mariage ne fut pas autorisé. Michel Alexandrovitch de Russie, la mort dans l'âme, mit fin à sa relation avec la princesse.

La princesse Patricia de Connaught, nièce du roi du Royaume-Uni, fut également pressentie pour épouser le grand-duc. En 1904, la naissance du tsarévitch éloigna le grand-duc Michel du trône. Quand on découvrit que le tsarévitch était atteint d'une maladie congénitale grave, la question du mariage de grand-duc et de l'avenir de la dynastie se posa avec plus d'acuité.

Alexandra Kossikovskaïa dite Dina

En 1904, il rencontra Alexandra Kossikovskaïa qui répondait au surnom de Dina et qui était dame d'honneur de sa sœur, la grande duchesse Olga. Ils étaient épris l'un et l'autre et décidèrent de se marier. Le grand-duc demanda à son frère aîné Modèle:Noble- la permission d'épouser Dina qui lui fut refusée : la jeune femme, certes aristocrate, n'était pourtant pas de sang royal et un mariage morganatique aurait contraint Michel à renoncer à ses droits au trône. Le grand-duc tenta d'épouser Alexandra loin de Saint-Pétersbourg, mais ils échouèrent. Ils voulurent fuir ensemble à l'étranger, mais ils en furent empêchés. Michel finit par admettre les arguments de sa famille et Alexandra Kossikovskaïa s'exila volontairement en Angleterre et ne retourna jamais en Russie<ref name="Michel_Natacha_Crawford">R. et D. Crawford, Michel et Natacha, Modèle:OpcitModèle:Refins</ref>.

Natalia Cheremetievskaïa

Fichier:MishaNatasha-1.jpg
Natalia Cheremetievskaïa, future princesse Romanovskaïa-Brassova et le grand-duc Michel de Russie.

En Modèle:Date-, Michel Alexandrovitch rencontra et s'éprit de Natalia Cheremetievskaïa, une femme divorcée une première fois et mariée en secondes noces à Vladimir Wulfert, officier des Cuirassiers impériaux. Le tsar n'autorisa pas son frère à épouser Natalia Sergueïevna. La jeune femme fut envoyée en Europe, tandis que le grand-duc reçut un commandement à Oriol. Les deux amants correspondirent par lettres ou télégrammes, mais leur séparation devenant trop insupportable, pendant quelque temps, ils vécurent ensemble en dehors des liens du mariage<ref name="ref-1" />. En Modèle:Date-, Michel et Natalia eurent un fils hors mariage : ils l'appelèrent Georges, comme le grand frère de Michel, le grand-duc Georges Alexandrovitch décédé en 1899. Le divorce entre Natalia Cheremetievskaïa et son mari ne fut prononcé qu'à l'automne 1910, après la naissance du jeune garçon qui fut enregistré comme « Georges Wulfert » par l'état civil. Modèle:Noble- accepta de faire changer l'acte de naissance et de légitimer l'enfant qui s'appela désormais Georges Mikhaïlovitch Brassov (Brassov était le nom que le grand-duc Michel utilisait lorsqu'il désirait rester incognito et venait de sa propriété de Brassovo). Les règles de la cour interdisaient à un héritier potentiel du trône d'épouser une roturière (divorcée deux fois de surcroît), or Michel était le deuxième dans la ligne de succession, derrière le tsarévitch Alexis qui souffrait d'hémophilie. En 1912, après une promenade dans la forêt polonaise de Spała, le petit tsarévitch se blessa, victime d'une hémorragie interne. Rapidement, les forces d'Alexis s'amenuisèrent. Une douleur insupportable le faisait hurler et il refusait de manger. La fièvre ne cessant de monter, le tsarévitch était à l'agonie<ref>Frédéric Mitterrand, Les Aigles foudroyés, Robert Laffont, 2012, p. 263.</ref>. Averti de l'état gravissime de l'héritier du trône, le grand-duc Michel s'affola, car si son neveu venait à mourir, il devenait premier dans la ligne de succession. Il était inconcevable pour lui que sa maîtresse ne fût pas à ses côtés.

La santé déficiente de sa belle-sœur, l'impératrice Alexandra Fiodorovna interdisait à celle-ci de donner le jour à un autre enfant. Comme il n'était pas marié, le grand-duc craignait que son frère ne le mariât à une quelconque princesse<ref name="ref-1" />. Par conséquent, au cours de l'agonie du tsarévitch, il se résolut à épouser morganatiquement Natalia. Le couple se maria en secret dans une église orthodoxe serbe de Vienne le Modèle:Date contre la volonté de l'empereur. Michel Alexandrovitch, son épouse et son fils se virent donc contraints de vivre en exil hors de Russie, notamment en Grande-Bretagne<ref name="Michel_Natacha_Crawford" /> et à côté de Paris dans un hôtel particulier de Boulogne-sur-Seine. Pour la famille impériale, l'union de Micha (surnom du grand-duc) avec Natalia Sergueïevna Cheremetievskaïa fut considérée comme une lâcheté, une trahison. Les deux frères se quittèrent après une rencontre orageuse, ils ne se reverront qu'au début de la Première Guerre mondiale.

Néanmoins, Modèle:Noble- accorda à Natalia Cheremetievskaïa le titre de comtesse Brassova (une épouse morganatique ne pouvait être grande-duchesse). De la même manière, l'empereur attribua à leur enfant, Georges Mikhaïlovitch (qui ne pouvait prétendre à la succession), le titre de comte Brassov. Il mourut dans un accident de voiture le Modèle:Date, à l'âge de vingt-et-un ans. Sa mère, installée à Paris après la révolution d'Octobre, finit par être titrée SAS princesse Romanovskaïa-Brassova le Modèle:Date par le grand-duc Cyrille de Russie, prétendant au trône en exil<ref name="Michel_Natacha_Crawford" />. Elle mourut dans une grande misère.

Héritier du trône

Lors de sa naissance, il figurait au quatrième rang de la ligne de succession au trône impérial après son père et ses frères, Nicolas Alexandrovitch et Georges Alexandrovitch. En 1894, au décès d'Modèle:Noble-, son fils aîné lui succéda sous le nom de Modèle:Noble, le grand-duc Georges devint alors l'héritier présomptif du trône et Michel Alexandrovitch occupa le second rang dans l'ordre de succession au trône impérial de Russie.

Georges Alexandrovitch mourut de la tuberculose en 1899 et Michel Alexandrovitch devint alors prince héritier. Selon la règle de succession russe, la grande-duchesse Olga Nikolaïevna ne pouvait succéder à son père tant qu'un héritier du trône de sexe masculin était encore en vie.

Michel Alexandrovitch demeura l'héritier du trône de 1899 au Modèle:Date, date de la naissance du fils de Modèle:Noble-, le tsarévitch Alexis. Le grand-duc redevint deuxième dans l'ordre de succession.

À cette époque, il avait un rôle de représentation pour suppléer à son frère. Il représenta à maintes reprises le tsar Modèle:Noble- à des mariages, à des obsèques, dont ceux de la reine Victoria le Modèle:Date, et de l'Oncle de l'Europe, le roi Modèle:Noble en 1910.

Au cours de ses multiples voyages à l'étranger, le grand-duc Michel apprit à apprécier la culture britannique : ses passions étaient celles de l'élite anglaise de ce début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. C'était un excellent cavalier qui se passionnait en plus pour les automobiles comme son cousin le kronprinz Guillaume de Prusse. Il aimait également les animaux et se passionnait pour le sport et les courses de chevaux. Au cours des années où il fut l'héritier du trône de Russie, il vivait au palais de Gatchina situé près du quartier-général du régiment Préobrajensky dont il était commandant. C'est dans ce petit village que le grand-duc rencontra sa future épouse Natalia Sergueïevna Cheremetievskaïa.

Carrière militaire

Fichier:Grand Duke Michael wife Natasha.jpg
Le grand-duc Michel, commandant de la Division sauvage caucasienne, vêtu de la tcherkeska (longue veste portée par les Caucasiens ou les Cosaques du Kouban et du Terek), avec son épouse, la comtesse Brassova, née Natalia Sergueïevna Chremetievskaïa.

Formation

Le grand-duc Michel commença sa carrière militaire en 1884. De 1897 à 1900, il servit dans la Modèle:5e d'un régiment d'artillerie à cheval de la Garde. De 1902 à 1904, il servit dans le régiment Préobrajensky et fut transféré, en 1904, dans un régiment de cuirassiers de la Garde. De 1909 à 1911, il commanda le Modèle:17e de hussards de Tchernigov. En Modèle:Date-, il fut nommé commandant en chef d'un régiment de cavalerie de la Garde<ref name="ref-2">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} hrono.ru.</ref>.

Première Guerre mondiale

Fichier:Le grand-duc Michael Alexandrovitch dans les Carpathes (1915).jpg
Le grand-duc Michel et ses officiers pendant la bataille des Carpates, 1915.

À l'entrée de la Russie dans la Première Guerre mondiale, Michel Alexandrovitch demanda au tsar la permission de rentrer en Russie avec son épouse et son fils. Ils s'installèrent donc au palais de Gatchina. Grâce à l'intervention de son ami, le général Illarion Vorontsov-Dachkov, vice-roi du Caucase russe, il obtint le grade de général de division en Modèle:Date et commanda la Division indigène de cavalerie caucasienne (surnommée la Division sauvage) formée de musulmans du Caucase, Tchétchènes, Tcherkesses et du Daghestan. Il fut très apprécié par ses soldats. Leurs hauts faits d'armes lui valurent la croix de Saint-Georges. Il commanda ensuite le Modèle:2e de cavalerie. En 1916, il fut promu lieutenant-général puis adjudant-général. Le Modèle:Date, il fut nommé au poste d'inspecteur général de cavalerie, mais après la révolution de Février 1917, il fut, comme tous les membres de la famille impériale, rayé des effectifs de l'armée et ses pensions lui furent retirées le Modèle:Date<ref name="ref-2"/>.

Révolution

Abdication de Modèle:Noble- et règne éphémère de Michel

Fichier:Mikhail Aleksandrovich by Repin.JPG
Le grand-duc Michel à l'ouverture du Conseil d'État du Modèle:Date, en l'honneur du centième anniversaire de sa fondation, esquisse sur toile du peintre russe Ilia Répine.

Modèle:Souverain2 abdiqua à 3 heures 5, le Modèle:Date, sous la pression des généraux et des représentants de la Douma. Il le fit en faveur de son fils, Alexis. Toutefois, Nicolas II reconsidéra ensuite sa décision, sa réflexion ayant été la suivante : le jeune tsarévitch qui était âgé de douze ans et qui souffrait d'hémophilie, serait devenu trop vulnérable une fois séparé de ses parents. Dans un second document, signé à 11 heures 15, mais inscrit comme ayant été rédigé à 3 heures 5, heure du précédent document, Nicolas II de Russie déclara : « Notre héritage, nous le léguons à notre frère, le grand-duc Michel Alexandrovitch et lui donnons notre bénédiction pour son accession au trône ».

L'abdication fut contresignée par le ministre de la Cour impériale, le comte Frederickz. Selon les lois fondamentales de l'Empire, Michel Alexandrovitch de Russie devint tsar de Russie le jour où l'abdication de son frère Nicolas II fut légalement proclamée<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Donald Crawford, The Last Tsar: Emperor Modèle:Noble-, Murray McLellan, Glasgow, 2011.Modèle:Refins</ref>. Michel Alexandrovitch fut proclamé « empereur Modèle:Noble- de Russie » par les troupes russes et une minorité de villes.

L'accession au trône de Michel Alexandrovitch de Russie fut souhaitée par une partie du nouveau gouvernement provisoire, notamment Pavel Milioukov, d'autres, tels qu'Alexandre Kerenski, considéraient cela impossible du fait des évènements. Le soviet de Petrograd qui venait d'être formé, s'opposait fortement à cette accession, souhaitant l'établissement d'une république<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Arguant que le soviet n'accepterait pas le maintien de la monarchie, Alexandre Kerenski persuada le grand-duc Michel de renoncer à régner. Accompagné de deux avocats (dont Vladimir Dmitrievitch Nabokov, père du futur écrivain Vladimir Nabokov), ils rédigèrent une déclaration de renonciation au trône à signer par le grand-duc. Le lendemain, le Modèle:Date, Michel Alexandrovitch de Russie signa le document, ce dernier ayant eu peur pour sa vie<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>. Le grand-duc ne refusait pas le trône, dans cet acte d'abdication, mais reportait l'exercice de l'autorité sur le gouvernement provisoire, dans l'attente de la réunion de l'assemblée constituante par laquelle le peuple russe déciderait de la conservation ou du remplacement de la monarchie<ref name=":0" />. Le manifeste déclarait entre autres :

« Je suis fermement résolu à assumer le pouvoir si telle est la volonté de notre grand peuple qui doit désormais, au suffrage universel et par l'intermédiaire de l'Assemblée constituante, établir une forme de gouvernement et de nouvelles lois fondamentales de l'État russe ».Modèle:Référence nécessaire

Cette renonciation au trône, bien que provisoire et conditionnelle, marque la fin du régime impérial en Russie.

Michel de Russie ne régna qu'un seul jour, bien que ce ne soit qu'en théorie car il passa la journée caché dans un appartement de peur d'être tué par la foule révolutionnaire<ref name=":0" />, et se désista de tout engagement. Son frère Modèle:Noble- de Russie est considéré comme le dernier tsar de Russie.

Lors de la prise de pouvoir par les bolcheviks en Modèle:Date-, le grand-duc obtint un laissez-passer danois pour l'ancien chef du gouvernement provisoire Alexandre Kerenski.

Michel de Russie et sa femme continuèrent à résider sous le gouvernement provisoire d'Alexandre Kerenski, dans leur maison de Gatchina. Mais sous la pression des bolcheviks, le couple fut ensuite assigné à résidence dans leur demeure de Gatchina. Le couple continua à vivre plus ou moins à l'écart, ce qui, quelques mois plus tard, sera fatal au grand-duc. En effet, à l'été 1917, celui-ci prit conscience de la gravité de la situation politique et décida à contre-cœur, dans le but de protéger son épouse et son fils, de s'exiler au Royaume-Uni. Sa décision de partir devint encore plus forte lorsqu'il fut informé de l'ordre de transfert de son frère et de sa famille à Tobolsk. Quelque temps après sa dernière entrevue avec l'ex-tsar, le Modèle:Date, le grand-duc Michel et son épouse furent retenus prisonniers dans leur demeure de Gatchina. La comtesse Brassova pressentant le danger, tenta à plusieurs reprises d'obtenir des visas pour quitter la Russie. Elle établit un contact avec le chef de la police bolchévique de Petrograd, Moïsseï Ouritsky, et obtint un entretien avec Lénine. Ce dernier subit la colère de la comtesse qui exigea des laissez-passer signés. Toutes ses tentatives demeurèrent vaines.

Les derniers jours

Par ordre du Sovnarkom (le Conseil des commissaires du Peuple), Michel de Russie fut arrêté et emmené à Perm, où il fut installé dans le confortable hôtel Koroliev avec son fidèle secrétaire Nikolaï Johnson (qui était russe, en dépit de son nom anglais). La comtesse Brassova obtint un rendez-vous avec Lénine, qui ne lui fit aucune promesse, précisant que « cela ne dépendait pas de lui ». Le soir même, le gouvernement soviétique décida de maintenir le grand-duc en détention dans l'Oural jusqu'à nouvel ordre<ref name="Michel_Natacha_Crawford" />.

Le grand-duc et son secrétaire bénéficiaient d'une relative liberté, n'étant pas soumis à une stricte surveillance. La nature généreuse du grand-duc le poussait à croire à un malheureux malentendu et il était convaincu de sa mise en liberté prochaine. Il ne tenta même aucune évasion. Éloigné des siens, il manifesta sa réprobation en se laissant pousser la barbe, en ôtant son uniforme militaire pour des vêtements civils. Ses journées s'écoulaient à écrire de longues lettres à son épouse, à poursuivre l'écriture de son journal, et à se promener les jours de marché le long des étals, accompagné de son fidèle secrétaire, ainsi que dans les rues de la ville. {{#ifexist:Wikipédia:Liste des articles non neutres/Michel Alexandrovitch de Russie |Modèle:Méta bandeau d'avertissement{{#ifeq:||{{#ifexist:Catégorie:Désaccord de neutralité/histoire||}}{{#if:Politique et société|{{#ifexist:Catégorie:Désaccord de neutralité/politique et société||}}}}{{#if:|{{#ifexist:Catégorie:Désaccord de neutralité/{{{3}}}|[[Catégorie:Désaccord de neutralité/{{{3}}}]]|}}}}|}} |{{#if:Histoire |Modèle:Méta bandeau d'avertissement{{#ifeq:||{{#ifexist:Catégorie:Désaccord de neutralité/histoire||}}{{#if:Politique et société|{{#ifexist:Catégorie:Désaccord de neutralité/politique et société||}}}}{{#if:|{{#ifexist:Catégorie:Désaccord de neutralité/{{{3}}}|[[Catégorie:Désaccord de neutralité/{{{3}}}]]|}}}}|}} |Modèle:Méta bandeau d'avertissement{{#ifeq:|||}} }}}}{{#ifeq:||{{#ifeq:|Utilisateur||{{#if:17 juin 2019||}}}}}} Hormis les gardes rouges, les habitants de Perm le considéraient toujours comme un grand-duc de Russie à qui ils faisaient montre de leur sympathie, ce qui avait le don d'irriter les Bolcheviks. Ce semblant de liberté voulu par les Gardes rouges, endormit la méfiance du grand-duc. De plus, la comtesse Brassova obtint la permission de rendre visite à son époux à Perm, pendant un mois, ce qui fut leurs derniers instants de bonheur. Au moment des adieux sur le quai de la gare, ni l'un, ni l'autre ne se doutait qu'ils s'étreignaient pour la dernière fois.

La naïveté du grand-duc lui faisait commettre nombre d'erreurs : il adressa ainsi plusieurs lettres à Lénine, afin de lui demander la permission de vivre en Crimée, comme un Russe ordinaire, ou dans son domaine de Brassovo. Il stipulait dans ses lettres qu'il n'abandonnerait ni ses titres, ni ses privilèges impériaux. Lénine et son secrétaire, le sociologue et éditeur Vladimir Bontch-Brouïevitch (1873-1955) prirent un malin plaisir à se moquer du grand-duc. Lénine répondit ainsi au grand-duc : « Je ne m'occupe pas de ces affaires »<ref>Frédéric Mitterrand, Mémoires d'exil, Robert Laffont, 2011, p. 33.</ref>.

Modèle:Source douteuse

Dans les premiers jours de Modèle:Date-, les troupes tchétchènes restées fidèles recherchèrent leur ancien général dans la région de Perm. Un ordre provenant de Moscou ordonna alors au soviet de Perm d'assassiner le grand-duc et son secrétaire.

Aucune trace de l'implication de Lénine dans l'assassinat du grand-duc n'existe, aucun document signé de sa main n'a été découvert à ce jour. Quelques années plus tard, les proches du révolutionnaire ont reconnu que Lénine était le principal instigateur de cette exécution.Modèle:Référence nécessaire

L'assassinat du grand-duc Michel

Fichier:Mikhail Alexandrovich.jpg
Le grand-duc Mikhaïl Alexandrovitch de Russie.

Les archives disponibles de la Russie soviétique indiquent que dans la nuit du 12 au Modèle:Date, trois hommes de la Tchéka allèrent chercher le grand-duc et son secrétaire à l'hôtel Koroliev de Perm, où ils étaient maintenus en semi-détention. Les trois inconnus présentèrent un « mandat d'amener de la Tchéka »<ref name="Radzinsky">Edvard Radzinsky, Modèle:Noble-, le dernier des Tsars, Le Cherche Midi, Paris, 2002, p. 371.</ref>. L'un des hommes réveilla le grand-duc qui refusa d'accompagner cet homme, en exigeant la présence d'un bolchevik, le président de la Tcheka Malkov. Après une empoignade par l'épaule et cette phrase lapidaire : « Vous les Romanov, vous commencez tous à nous casser les pieds ! »<ref name="Radzinsky"/>, le grand-duc consentit à s'habiller. Les inconnus les obligèrent à monter dans deux voitures différentes. Ils se dirigèrent vers le petit village de Motovilikha, puis continuèrent pendant environ un kilomètre avant de se diriger vers une zone boisée. Joujgov cria alors : « Tout le monde descend ! »<ref>Edvard Radzinsky, Modèle:Opcit, p. 373.</ref> Les deux hommes descendirent des deux voitures. À peine le secrétaire Johnson avait-il posé le pied à terre que l'un des hommes, Andreï Markov, lui tira une balle en pleine tête, puis ce fut le tour du grand-duc également atteint à la tête. Le grand-duc avait 39 ans. Les premières lueurs du jour apparaissant, la proximité de la route empêchèrent les trois hommes d'enterrer les cadavres. Ils les déplacèrent loin de la route et les recouvrirent de branches. Les trois hommes reprirent le chemin du hameau de Motovilikha. Le lendemain dans la nuit, Joujgov revint sur les lieux du crime et brûla les corps. Leurs dépouilles ne furent jamais retrouvées.

Le grand-duc Michel fut le premier membre de la famille impériale à être assassiné. Du Modèle:Date- au Modèle:Date-, dix-huit membres de la famille impériale seront assassinés, parfois dans d'atroces conditions. Michel de Russie fut assassiné quatre à cinq semaines avant son frère aîné, Modèle:Noble-.

Son nom de baptême avait été choisi en l'honneur de son ancêtre Modèle:Noble, fondateur de la dynastie des Romanov qui régna pendant trois cents ans sur l'immense empire de Russie. Selon un petit nombre d'historiens, il est considéré comme étant le dernier empereur (Modèle:Noble-).

Les trois hommes participant à cette exécution sommaire étaient Joujgov (qui blessa le grand-duc), Andreï Markov (?-1965)<ref group=n>Après l'assassinat des deux hommes, il s'appropriera la montre du secrétaire Johnson aujourd'hui conservée aux Archives du parti de Perm. Il acheva le grand-duc d'une balle.</ref> et un certain Kolpachtchikov<ref>Edvard Radzinsky, Modèle:Opcit, p. 372-373.</ref>.

Sur le mur de l'hôtel Koroliev, où le grand-duc vécut les derniers jours de son existence, une plaque fut apposée sur le lieu de sa résidence avant son assassinat. En mémoire du grand-duc et de son secrétaire, des services religieux orthodoxes sont régulièrement célébrés<ref name="ref-2" />.

Réhabilitation

Le Modèle:Date, le Parquet général de Russie a annoncé la réhabilitation du grand-duc Michel Alexandrovitch de Russie et de cinq autres membres de la famille impériale de Russie assassinés par des hommes de la Tchéka lors de la révolution russe<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>.

Carrière militaire

Décorations

Décorations russes

Fichier:Order of Glory Ribbon Bar.png

Décorations étrangères

Fichier:Order of the Most Holy Annunciation BAR.svg Fichier:Order of the Golden Fleece Rib.gif

Modèle:Pays

Modèle:Pays

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Généalogie

Michel Alexandrovitch de Russie appartient à la première branche de la Maison d'Oldenbourg-Russie (Maison Holstein-Gottorp-Romanov), issue de la première branche de la Maison d'Holstein-Gottorp, elle-même issue de la première branche de la Maison d'Oldenbourg.

Abdication

Dans le manifeste du Modèle:Date, le grand-duc Michel Alexandrovitch ne refusait pas la couronne impériale, mais il ne l'acceptait pas non plus. À la lecture de ce document on constate en effet que le grand-duc ne renonçait pas au trône, malgré les dires de certains contemporains. Afin de régner en monarque constitutionnel, le grand-duc demandait, dans ce document, l'élection des députés au suffrage universel pour former une assemblée constituante. Cette élection eut lieu, mais l'assemblée fut supprimée par les bolcheviks à la révolution d'Octobre 1917.

Notes et références

Notes

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Références

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Sources

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Annexe

Bibliographie

  • Rosemary et Donald Crawford, Michel et Natacha (biographie), traduit de l'anglais par Pierre Lorrain, éditions des Syrtes, 2000.

Articles connexes

Liens externes et sources

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