Michel Journiac

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Modèle:Infobox Biographie2 Michel Journiac, né le Modèle:Date de naissance à Paris et mort le Modèle:Date de décès dans la même ville<ref>Relevé des fichiers de l'Insee</ref>, est un artiste plasticien français particulièrement emblématique de l'art corporel en France.

Vie et œuvre

À dix ans, Michel Journiac perd son frère cadet<ref>Cindy Schwartz, "Chronologie", in Michel Journiac, Strasbourg, musées de Strasbourg, 2004 (exposition personnelle au musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg du 19 février au 9 mai 2004, dir. Vincent Labaume), Modèle:P..</ref>. Cet événement marquant sera un motif essentiel de sa production artistique. Il étudie d'abord la théologie à l'Institut catholique, et l'esthétique à la Sorbonne. En Modèle:Date-, il entre au séminaire mais abandonne la vocation de prêtre en 1962<ref name="Labaume 17">Cindy Schwartz, « Chronologie », in Michel Journiac, Strasbourg, musées de Strasbourg, 2004 (exposition personnelle au musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg du 19 février au 9 mai 2004, dir. Vincent Labaume), p. 173.</ref>. De Modèle:Date- à Modèle:Date-, il est coopérant en Syrie, où il enseigne la littérature française dans le collège du quartier de Bab Touma à Damas<ref name="Labaume 17" />.

Ses premières œuvres, telles que Alphabet du corps (1965) ou Signe du sang (1966) sont des peintures sur toile abstraites où des formes rouges évoquent des morceaux de chair écorchés. En 1969, il crée Messe pour un corps, action au cours de laquelle le public est invité à consommer un boudin réalisé avec son propre sang.

Sa complicité, à partir de 1968, avec le critique d'art François Pluchart, qui défend son travail en raison du caractère subversif et de l’énergie poétique qui s'en dégagent, permettra à celui-ci de mener une réflexion critique et sociologique en étroite symbiose avec ses pratiques, et celles d'autres artistes comme Hervé Fischer ou Gina Pane. François Pluchart découvre ainsi la pratique d'un art du geste, ou d'un art de l'action qui, comme il l'écrit Modèle:Citation, dont il se fera le théoricien dans les articles de la revue ArTitudes, qu'il crée en 1971. François Pluchart sera même ponctuellement à l’origine de certaines de ses actions, comme celle du « chèque » ou celle du « référendum du Modèle:Date- ».

Dans ses actions, ses installations et ses photographies, Michel Journiac s'intéresse au corps, à la sexualité, et aux dispositifs qui les répriment, objets ou « rituels », selon son propre mot<ref name="Labaume 184">Michel Journiac, « De l'objection du corps », in 24 heures dans la vie d’une femme ordinaire, Paris-Zurich, Arthur Hubschmid, 1974, reproduit dans Michel Journiac, Strasbourg, musées de Strasbourg, 2004 (exposition personnelle au musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg du 19 février au 9 mai 2004, dir. Vincent Labaume) p. 184.</ref>. C'est ainsi en utilisant le corps même comme matériau qu'il entend mettre en cause ces mécanismes : Modèle:Citation bloc

Parmi les objets qui façonnent cette « viande socialisée »<ref name="Labaume 184" /> qu'est le corps, le vêtement tient une place importante que l'artiste explore notamment à travers le travestissement<ref>Julia Hountou, « Du vêtement qui cache au travestissement qui révèle - Le vêtement selon Michel Journiac », Art Présence, Modèle:N°, juillet-septembre 2001, Modèle:P.. Article également consultable sur le site exporevue.org.</ref>. C'est par exemple le cas dans Piège pour un travesti (1972) ou dans les séries photographiques de 24 h dans la vie d'une femme ordinaire (1972), Hommage à Freud (1972) ou encore dans L’Inceste (1975). Dans ces deux dernières œuvres, c'est la psychanalyse et le rôle qu'elle accorde au complexe d'Œdipe que l'artiste critique. Il est proche, en ce sens, des théories de Guy Hocquenghem dans Le Désir homosexuel (1972) ou de Gilles Deleuze et Félix Guattari dans L'Anti-Œdipe<ref>Sarah Wilson, « Michel Journiac's Masquerades, Incest, Drag and the Anti-Oedipus », 2003, in Benthien, Claudia, Stephan, Inge (dir.) Mannlichkeit als Maskerade. Gender Studien mit blick auf ‘den' Mann, Köln, Böhlau Verlag, 2003, Modèle:Pp.. Article consultable sur le site courtauld.ac.uk.</ref>.

Entre 1972 et 1975, Michel Journiac est nommé chargé de cours à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, puis maître de conférences d'Histoire de l'Art à l'École des Beaux-Arts de Versailles et enfin professeur plasticien à l'École nationale des Beaux-arts de Nancy<ref name=":0" />.

Il meurt à 60 ans, en 1995, d'une hémorragie cérébrale à son domicile, et non pas du sida comme la rumeur l'affirmait.

Sélection d'œuvres

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Écrits

  • Le Sang nu, Paris, Rougerie, 1968, préface de Jean Cassou
  • Délit du corps, Paris, La Différence, 1978. Texte republié en partie dans Digraphe<ref>Modèle:N°, mars 1993 : « L’espace travesti du corps, texte 1 et 2 ».</ref>
  • L’Objet du corps et le corps de l’objet, Paris, Institut de l’environnement, 1972
  • 24 heures dans la vie d’une femme ordinaire, Paris-Zurich, Arthur Hubschmid, 1974
  • Contrat pour un corps, Feu, Paris, Jean Daviot et Bernard Marcadé, 1994
  • Ouvrage collectif : L’Enjeu de la représentation, le corps, Paris, UFR Arts plastiques-Sciences de l’art, 1987 (colloque organisé à la Sorbonne en 1987)
  • Écrits, Collection Écrits d'artistes, Paris, Beaux-Arts de Paris Éditions, 2013<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>

Bibliographie

Monographie

  • Marcel Paquet, Michel Journiac, l’ossuaire de l’esprit, Paris, La Différence, 1977

Catalogues d'expositions personnelles

  • Michel Journiac, Anvers, Internationaal Cultureel Centrum, 1978 (exposition personnelle au Centre culturel international d’Anvers, Modèle:Date--Modèle:Date-)
  • Michel Journiac : rituel de transmutation, du corps souffrant au corps transfiguré, Châteauroux, École municipale des Beaux-Arts, 1994 (exposition personnelle au Collège Marcel Duchamp en juillet et Modèle:Date-, à la galerie J & J Donguy en Modèle:Date- et dans divers lieux à Bilbao, de Modèle:Date- à Modèle:Date-)
  • Action de marquage au présent, Nantes, Ecole régionale des Beaux-Arts de Nantes, 1996 (exposition personnelle à l’École régionale des Beaux-Arts de Nantes du Modèle:Date- au Modèle:Date-)
  • Michel Journiac, 24h. de la vie d’une femme ordinaire, Noisy-le-Sec, La Galerie, centre d'art contemporain, 2001, (exposition personnelle à La Galerie de Noisy-le-Sec du Modèle:Date- au Modèle:Date-, dir. Hélène Chouteau)
  • Michel Journiac, Strasbourg, Musées de Strasbourg, 2004 (exposition personnelle au Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg du Modèle:Date- au Modèle:Date-, dir. Vincent Labaume)
  • Michel Journiac, Le Corps Travesti, Galerie Christophe Gaillard, 2018, (exposition personnelle à la galerie Christophe Gaillard et à la galerie Loevenbruck)

Quelques articles relatifs à M. Journiac

  • Hélène Chouteau et Julien Fronsac, « Témoignage », entretien avec Rodolphe Stadler et Stéphano Polastri, galeristes de Michel Journiac ayant exposé en 1974, les 24 heures de la vie d'une femme ordinaire, Le Journal de La Galerie de Noisy-le-Sec, centre d'art contemporain, 2001
  • Hélène Chouteau, « Michel Journiac, 24 heures dans la vie d'une femme ordinaire », Le Journal de La Galerie de Noisy-le-Sec, 2001
  • Corinne Le Neün, « Michel Journiac, une anthropologie partagée », Le Journal de La Galerie de Noisy-le-Sec, archives de la saison 2000/2001, review de l'exposition « 24 heures de la vie d'une femme ordinaire »", in Didascalies, journal de l'exposition<ref>Du 22 septembre au 24 novembre 2001.</ref>
  • Corinne Le Neün, « Michel Journiac, une anthropologie partagée », contribution au Colloque sur l'œuvre de Michel Journiac, Maison européenne de la photographie, Paris, Modèle:Date-
  • Julia Hountou, « De la carnation à l'incarnation », catalogue de l'exposition Michel Journiac, éd. Les musées de Strasbourg et ENSB-a de Paris, 2004, 196 p. ; Modèle:Pp.
  • Julia Hountou, « Michel Journiac vu par ses galeristes – Entretiens entre Julia Hountou, la galerie Stadler et la galerie Donguy », Art Présence, Modèle:N°, octobre-décembre, 2003, Modèle:Pp.
  • Julia Hountou, « Du vêtement qui cache au travestissement qui révèle - Le vêtement selon Michel Journiac », Art Présence<ref>Article également consultable sur le site exporevue.org et publié également dans Toc Toc Toc (On vous dérange ?... On est là pour ça !), Modèle:N°, mars 2006, revue dirigée par Tiphaine Stepffer, Modèle:Pp..</ref>, Modèle:N°, juillet-Modèle:Date-, Modèle:Pp.
  • Julia Hountou, « 24 heures de la vie d'une femme ordinaire - Une performance de Michel Journiac », Lunes (Réalités, Parcours, Représentations de Femmes)<ref>Article également consultable sur le site exporevue.org.</ref>, Modèle:N°, Modèle:Date-, Modèle:Pp.
  • Sarah Wilson, « Michel Journiac's Masquerades, Incest, Drag and the Anti-Oedipus »<ref>Article consultable sur le site courtauld.ac.uk.</ref>, 2003 in Benthien, Claudia, Stephan, Inge (dir.) Mannlichkeit als Maskerade. Gender Studien mit blick auf ‘den' Mann, Köln, Böhlau Verlag, 2003, Modèle:Pp.

Notes et références

<references />

Liens externes

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