Mit brennender Sorge

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Modèle:Titre en italique Modèle:Infobox Document pontifical

Fichier:Mit brennender Sorge Speyer JS.jpg
Texte de l'encyclique Modèle:Langue, publié le Modèle:Date- par Ludwig Sebastian, évêque de Spire.

Modèle:Langue (traduit en Modèle:Lang-fr) est une encyclique du pape Modèle:Souverain2, publiée le Modèle:Date- (mais portant la date du Modèle:Date-). Frappé d'illégalité sous le régime nazi, son texte est distribué secrètement dans toutes les paroisses d'Allemagne et y est lu publiquement, le Modèle:Date-, dimanche des Rameaux<ref name="T536"/>,<ref name="Ch53"/>. En raison de son caractère politique décisif, l'encyclique a été écrite exceptionnellement en allemand plutôt qu'en latin<ref name="T536"/>.

Dénonçant le non-respect du [[concordat du 20 juillet 1933|concordat du Modèle:Date-]], elle contient également des critiques de l'idéologie national-socialiste, condamnant le racisme, le naturalisme, le non-primat des principes de grâce et de dignité humaine, la remise en question de la valeur de la vie humaine, le culte de l'État et du chef et le paganisme<ref name="T536"/>,<ref name="Ch53">Modèle:Ouvrage.</ref>. Certains historiens lisent également dans quelques passages une critique d'Adolf Hitler lui-même<ref name="Ch53"/>.

Cette encyclique fait pendant à Divini Redemptoris, datée du Modèle:Date-, condamnant le communisme comme Modèle:Citation<ref name="T536">Théo, l'Encyclopédie catholique pour tous, éd. Mame, 2009, Modèle:P..</ref>. L'encyclique de Modèle:Nobr romains, Non abbiamo bisogno (1931), dénonçait déjà le fascisme<ref>Encyclique Non Abbiamo Bisogno du Modèle:Date- sur le site du Vatican.</ref>,<ref>Jean-Vincent Bacquart et Bruno Lagrange, Histoire des Papes de Saint Pierre à Modèle:Monarque-, Éd. Tallandier.</ref>.

Contexte

Le Modèle:Date, après plusieurs années de négociations avec la république de Weimar, Modèle:Souverain2 signe avec le chancelier Hitler un concordat garantissant certains droits à l'Église catholique, en particulier en matière d'enseignement confessionnel<ref name="T536"/>. Très vite cependant, les nazis ne respectent pas leurs engagements<ref name="T536"/>. Lors de la nuit des Longs Couteaux, des dirigeants d'organisations catholiques sont tués<ref>Erich Klausener, chef de l'Action catholique de Berlin, Adalbert Probst, chef de l'organisation sportive catholique, E. J. Jung, avocat, Fritz Gerlich, journaliste.</ref>. Les persécutions démarrent ensuite. Le cardinal Pacelli, cardinal secrétaire d'État (futur pape Pie XII), adresse en vain, de 1933 à 1939, Modèle:Nombre de protestations au gouvernement allemand.

Cette persécution de l'Église allemande amène le cardinal Pacelli<ref>Marc-André Charguéraud, Les Papes, Hitler et la Shoah, 1932-1945, éd. Labor et Fides, 2002, Modèle:P..</ref> à réunir Adolf Bertram, cardinal-archevêque de Breslau, président de la conférence épiscopale allemande, Karl Joseph Schulte, cardinal-archevêque de Cologne, et trois autres prélats (et futurs cardinaux) Modèle:Incise, afin de préparer un texte dénonçant la pratique du nazisme. De cette réunion sort l'encyclique Modèle:Lang. Faulhaber est le rédacteur de la partie dogmatique présentant l'incompatibilité du nazisme et du catholicisme, le cardinal Pacelli de la partie diplomatique développant l'attitude à adopter en face du péril nazi. Celui-ci, futur pape Modèle:Nobr romains, devant le peu de soutien qu'il recevra des deux grands pays catholiques d'Europe, l'Italie mussolinienne et la France républicaine, rentrera à Rome découragé. Le pape Modèle:Nobr romains minute, contrôle et valide chaque terme de l'encyclique.

Hitler est déjà depuis 1933 sous le coup d'une excommunication latae sententiae pour son programme eugéniste négatif. Cela lui interdit de se présenter comme catholique (enfant, il avait été baptisé), mais non de traiter de questions administratives avec le clergé en tant que chef d'Etat.

L'encyclique

Adressée aux évêques allemands, et exceptionnellement rédigée en allemand pour faciliter sa diffusion et être lue dans les églises de ce pays (les encycliques sont presque toujours rédigées en latin), l'encyclique traite de la Modèle:Citation<ref name="T536"/>. Elle déplore les violations du [[concordat du 20 juillet 1933|concordat du Modèle:Date-]] et condamne la divinisation de la race<ref name="T536"/>.

Diffusion

Selon l'historien Owen Chadwick<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref>, l'encyclique fut imprimée en Italie le Modèle:Date-, distribuée par courriers spéciaux aux évêques puis aux prêtres des paroisses qui la reçurent souvent le matin même du jour prévu pour sa lecture, le dimanche des Rameaux, le Modèle:Date-. Les choses furent organisées avec assez de secret et d'efficacité pour que la Gestapo n'ait pas connaissance de la diffusion de l'encyclique. Elle ne réussit à intercepter que quelques plis.

Contenu

L’encyclique constate le non-respect par la partie allemande du concordat de 1933<ref group="Note">Modèle:Citation (MBS 4).</ref> et les persécutions dont souffrent les catholiques allemands<ref group="Note">Modèle:Citation (MBS 6).</ref>, <ref group="Note">Modèle:Citation (MBS,21).</ref>.

Elle souligne :

  • le néo-paganisme imposé à l’Allemagne<ref group="Note">Modèle:Citation (MBS 7-8).</ref>,<ref group="Note">Modèle:Citation (MBS,11).</ref> ;
  • le rejet imposé de l’Ancien Testament<ref group="Note">Modèle:Citation (MBS,16).</ref> ;
  • le mythe du Modèle:Citation et le culte du chef<ref group="Note">Modèle:Citation (MBS,17).</ref> ;
  • le primat du naturalisme et des caractéristiques génétiques sur le principe de grâce et de dignité humaine opéré par le régime nazi ;
  • le danger d’une Église nationale<ref group="Note">Modèle:Citation (MBS,22).</ref> ;
  • le non-respect des droits<ref group="Note">Modèle:Citation (MBS,30).</ref> ;
  • la propagande anti-chrétienne<ref group="Note">Modèle:Citation (MBS 33).</ref>.

L’encyclique enfin invite à la résistance<ref group="Note">Modèle:Citation (MBS,12).</ref>,<ref group="Note">Modèle:Citation (MBS,39).</ref>.

Réception

Dénonciation des vicissitudes subies par l'Église catholique allemande, l'encyclique est aussi perçue par la presse française de l'époque comme une critique du régime nazi. Le Modèle:Date-, Modèle:Lnobr titre « Le pape contre l'hitlérisme ». Le même jour, l'article de L'Humanité consacré à l'encyclique a un titre semblable : Modèle:Citation<ref name=humanite1937>Modèle:Article. </ref>. L'Écho de Paris du Modèle:Date- va dans le même sens. Pour Modèle:Lnobr du Modèle:Date-, c'est une Modèle:Citation<ref>Modèle:Article. </ref>. Pour Modèle:Lnobr<ref>La Croix du 24 mars 1937 sur Gallica, site de la BNF. Vue 2/6.</ref> et Modèle:Lnobr du Modèle:Date-, c'est Modèle:Citation<ref name="Ch53"/>. L'Humanité du Modèle:Date- titre : Modèle:Citation

En Allemagne, l'encyclique suscite une vive réaction du gouvernement nazi, qui s'estime attaqué<ref name="Ch53"/>. Les exemplaires de l'encyclique sont saisis, les entreprises qui ont (secrètement) participé à son impression sont fermées et une partie de leur personnel est arrêté<ref name="Ch53"/>. Le Modèle:Date-, Hanns Kerrl, ministre des Affaires religieuses, écrit aux évêques allemands que Modèle:Citation<ref name="Ch53"/>, <ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'Humanité évoque pour sa part Modèle:Citation, relève la rédaction du journal Modèle:Langue. ... Cet organe de la propagande nazie publie dès le Modèle:Date- un numéro spécial sur la menace que le judaïsme fait peser sur le christianisme, soutenant notamment que le Christ n'était pas juif, mais un des plus grands antisémites. L'Humanité voit dans cette parution une manœuvre grossière visant à détourner du régime les réactions catholiques à l'encyclique et de l'orienter vers les Juifs<ref name=humanite1937/>.

Conséquences

À la suite de cette encyclique, les persécutions anti-catholiques se poursuivent en Allemagne. En Modèle:Date-, Hitler ordonne que les procès contre les congrégations religieuses reprennent<ref name="Ch53"/>. L'activité de l'Église est soumise à des vexations et interdictions de plus en plus fortes. Des fidèles en subissent, personnellement, les conséquences. Des perquisitions sont opérées dans plusieurs évêchés et des documents comportant des informations confidentielles sur des fidèles sont saisis<ref name="blet">Modèle:Ouvrage. </ref>. En Modèle:Date-, Modèle:Nombre catholiques d'enseignements sont interdits d'activité<ref name="blet"/>.

En 1937, Modèle:Nombre et religieux sont jetés en prison. 304 prêtres sont ensuite déportés à Dachau en 1938. Enfin, les organisations catholiques sont dissoutes et l'école confessionnelle, interdite. Les évêchés de Munich, Fribourg et Rottenburg sont saccagés par la GestapoModèle:Refnec.

Analyse

Plusieurs historiens relèvent la force du langage employé. Ainsi, pour Anthony Rhodes, l'encyclique contient l'une des dénonciations les plus virulentes contre un régime national jamais prononcée par le Vatican. Son langage vigoureux contre le nazisme contraste avec le ton habituellement employé dans la rédaction de ce type de documents.

Avec d'autres auteurs comme Thomas Bokenkotter ou John Vidmar, Rhodes souligne également des formules qui sont des critiques directes du Führer, Modèle:Citation, Modèle:Citation ; Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Anthony Rhodes (1973), The Vatican in the Age of the Dictators (1922-1945), Holt, Rinehart and Winston, 1973, Modèle:P..</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Thomas Bokenkotter, A Concise History of the Catholic Church, Doubleday, 2004, Modèle:P..</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Vidmar, The Catholic Church Through the Ages, Paulist Press, 2005, Modèle:P..</ref>.

Les juifs sont évoqués dans l'encyclique à travers l'expression de Modèle:Citation, mais sans allusion explicite à l'antisémitisme<ref group="Note">Modèle:Citation bloc.</ref>. Ainsi le Père Georges Passelecq<ref group="Note">Le Père Georges Passelecq est un bénédictin, ancien déporté, et vice-président de la commission nationale catholique belge pour les relations avec le monde juif.</ref> et Bernard Suchecky<ref group="Note">Bernard Suchecky est spécialiste du judaïsme.</ref> estiment, dans leur livre L'encyclique cachée de Modèle:Nobr romains que l'encyclique fut finalement une Modèle:Citation<ref group="Note">Modèle:Citation bloc.</ref>. Jean-Marie Mayeur critique <ref>Jean-Marie Mayeur, Georges Passelecq, Bernard Suchecky, « L'Encyclique cachée de Modèle:Nobr romains : une occasion manquée de l'Église face à l'antisémitisme» , Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 1996, Modèle:Vol., Modèle:N°, Modèle:P..

Les références des deux auteurs Georges Passelecq et Bernard Suchecky proviennent de l'article.</ref> cependant ce point de vue, rappelant que, si de fait l'antisémitisme n'est pas le sujet d'une réflexion spécifique au sein du racisme, il n'est pas ignoré pour autant : le Modèle:Citation. Il cite notamment le cardinal Schüster : Modèle:Citation bloc Comme l'explique Jean-Marie Mayeur, dans l'encyclique, l'antisémitisme est bel et bien visé, à travers la condamnation du racisme (de même que la lettre de la Sacrée Congrégation des séminaires et des universités du Modèle:Date-)<ref>Ibidem.</ref>.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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