Nighthawks
Modèle:Confusion Modèle:Homonymes Modèle:Titre en italique Modèle:Infobox Art Modèle:Lang est un tableau réalisé en 1942 par Edward Hopper et vendu quelques mois après à l'Art Institute of Chicago, auquel il appartient toujours.
Contexte artistique
Edward Hopper est un peintre réaliste et naturaliste américain dont l'œuvre s'est focalisée, pendant sa période de maturité, sur le sujet de la solitude et de l'aliénation de l'individu dans la société américaine. Inspiré d'abord par l'art impressionniste à la suite de voyages à Paris, il commence à vivre de sa peinture dans les Modèle:Nobr, avec des œuvres remarquables par leur sobriété, mettant en scène des personnages solitaires dans des décors urbains ou au milieu de la nature. Sa représentation réaliste et épurée de l'environnement urbain, dans des cadrages plutôt inhabituels pour l'époque, lui fait rencontrer le succès de son vivant, en ayant certaines œuvres rachetées par le Brooklyn Museum<ref name="hazan" /> ou le MoMA<ref name="Nathan">Modèle:Ouvrage.</ref>. Dans les Modèle:Nobr, l'expressionnisme abstrait domine les États-Unis avec des artistes comme Pollock, De Kooning et Rothko : Modèle:Lang est peint dans cette période de mutation qui s'accentuera encore au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Certaines interprétations historiques tendraient à considérer Modèle:Lang comme la réponse d'Edward Hopper aux bombardements de Pearl Harbor le Modèle:Date- et à l'entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale qui en a découlé<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":2" />. Redoutant une attaque des nazis, les New-Yorkais étaient en effet soumis à des couvre-feu et à l'extinction des lumières dans les espaces publics<ref name=":1" />.
Le tableau
Historique
Modèle:Lang est achevé le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Quelques mois après son achèvement, le tableau est vendu le Modèle:Date- pour Modèle:Dollar à l'Art Institute of Chicago<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, dont il n'a pas quitté les collections depuis.
La gravure de 1921 intitulée Modèle:Lang (Ombres de la nuit ou Ombres nocturnes mais aussi « étrange atmosphère » dans le dialecte américain d'Edward Hopper), ainsi que la peinture Modèle:Lang de 1927 semblent en marquer les prémices<ref name="hazan" />.
Titre
Le titre est parfois traduit en français sous le titre Noctambules<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>, mais plus souvent Les Rôdeurs de nuit<ref name="hazan" />,<ref name="Flamm" /> ou Oiseaux de nuit<ref name="tasch" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>, de l'anglais « Modèle:Lang » qui signifie littéralement « faucon » mais aussi « homme rapace qui fond sur sa proie » en argot<ref name="Flamm" />. Si le mot « rôdeurs » peut donner un sens sinistre au tableau par sa connotation à l'oiseau chasseur, la traduction par « oiseaux » reste éloignée de la réalité supposée du tableau<ref name="Flamm" />.
Description
Nighthawks adopte un format qui peut faire penser à une scène projetée sur un écran de cinéma. La scène se déroule la nuit. Le tableau est construit selon une composition soignée, et il se caractérise par une qualité intemporelle et universelle qui transcende son lieu particulier<ref name=":0" />. Il montre un instantané de quatre personnes assises dans un Modèle:Lang (restaurant typique américain) de centre-ville, tard dans la nuit. Le peintre a expliqué que sa toile s'inspire d'un restaurant sur Greenwich Avenue à New York<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref>. La rue est vide soit parce qu'il est très tard (les diners sont souvent ouverts Modèle:Nobr sur 24) soit en raison du contexte de guerre. En haut, sur la devanture du restaurant figure une publicité pour les cigares Phillies ainsi qu'un dessin cigare avec le slogan « Seulement Modèle:Nobr ». Il s'agit d'une marque américaines et les cigares sont fabriqués à l’origine à Philadelphie, en Pennsylvanie.
L'atmosphère sous un angle et un éclairage si particulier, semble tendue, dramatique<ref name="Flamm" /> et figée<ref name="hazan" />. Les couleurs dominantes sont le vert (couleur froide), le brun et le jaune et forment de grands aplats géométriques. Le spectateur, attiré par la lumière, est exclu de la scène par la vitre du diner<ref name=":0" />. L'entrée du restaurant n'est pas visible, ce qui accentue l'impression que les personnages sont enfermés. On retrouve les objets typiques d'un diner américain : long comptoir, distributeur de serviettes en papier, mug, salière, poivrier.
Un homme de dos mange, seul. Un couple, dont l'homme et la femme habillée en rouge se touchent presque la main mais ne se parlent pas, est assis à proximité<ref name="Flamm" />. L'épouse d'Edward Hopper a servi de modèle pour la femme assise au bar<ref name=":0" /> et lui-même comme modèle pour l’homme qui nous tourne le dos<ref name=":1" />. Le serveur parait discuter. On aperçoit la vitrine sombre du magasin d'en face<ref name="tasch" />. L’absence de la porte de sortie du bar rend les personnages enfermés comme dans une cage ou un aquarium<ref name="hazan" />. Les personnages semblent perdus dans leurs pensées<ref name=":0" />.
Interprétation
Ce tableau contient les thèmes principaux de l'artiste : l'amour, la solitude, la mort<ref name="Flamm" />. La structure angulaire<ref name="hazan" />, la vision par ou à travers la fenêtre, l'ennui des personnages, mais également les restaurants, seront des approches plusieurs fois exploitées par Hopper, même si les œuvres de nuit sont moins courantes dans sa peinture<ref group=N>Comme œuvres ayant pour décor la nuit profonde, il est possible de citer Modèle:Lang de 1927 qui annonce Modèle:Lang, Modèle:Lang de 1928 au motif récurrent de la fenêtre et sa vue de l'extérieur, Modèle:Lang de 1945, Modèle:Lang de 1947. </ref>, contrairement aux couchers de soleil ou levers du jour. Dans ce tableau, la vue du spectateur à travers la vitre se fait de l'extérieur vers l'intérieur, et non pas l'inverse comme le peintre en avait l'habitude. La solitude et l'isolement des personnages sont renforcés par cette vision avec la vitre qui vient entourer la scène éclairée ; cet angle de vue sera repris par le peintre en 1962 dans Modèle:Lang<ref name="tasch" />.
Ruptures et continuités
Selon plusieurs avis<ref name="hazan" />,<ref name="Flamm">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, le tableau aurait été inspiré à Hopper par une nouvelle d'Hemingway publiée en 1927 et intitulée Les Tueurs, dans laquelle deux tueurs attendent en vain leur victime dans un bar<ref group="N">Beaucoup de similitudes entre le tableau et le texte d'Hemingway : le couple, le nombre de personnages, la position des personnages qui Modèle:Citation, et l'atmosphère de la scène : Modèle:Citation</ref>. Cette nouvelle est publiée à l'époque par la revue Scribner's Magazine pour laquelle Edward Hopper travaillait en tant qu'illustrateur<ref name="tasch">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Ce tableau est l'un des plus importants des années 1940. Il représente avec réalisme certains aspects de cette époque dont la décoration par la présence de plusieurs accessoires de tables typiques aux Modèle:Lang américains ou encore les distributeurs de boissons. C'est non seulement le plus célèbre tableau de Hopper, mais également l'un des plus marquants de l'art américain, dans lequel la place de ce peintre est prépondérante. Modèle:Citation, disait Edward Hopper.
Hopper a étudié la peinture au New York Institute of Art and Design et fut l'élève de Robert Henri pendant six années<ref name=":2" />. Henri appartenait à l'école artistique de l'Ashcan School qui s'intéresse à la représentation de la ville américaine. Dans sa jeunesse, Hopper s'installa quelque temps à Paris où il fut influencé par le mouvement artistique de l'impressionnisme<ref name=":2" /> dont les peintres représentaient des scènes de leur époque. Lorsqu'il revient aux États-Unis, Hopper peint dans un style réaliste qui se démarque de l'abstraction alors en vogue dans l'art. Par la représentation de scènes et de paysages typiquement américains, l'artiste se place dans le mouvement de l'American Scene painting, qui cherche à s'émanciper des influences européennes, à une époque où les États-Unis choisissent la politique de l'isolationnisme<ref name=":2" />. Aussi Hopper choisit-il de montrer l'individualisme qui caractériserait la société américaine<ref name=":2" />.
Nighthawks est un témoignage de la modernité américaine : la lumière provient de tubes fluorescents qui commencent à se diffuser dans les années 1940<ref name=":2">Modèle:Chapitre.</ref>. Il a pour cadre un diner typiquement américain, avec son comptoir, son mobilier et sa publicité pour les cigares Phillies. Les costumes inscrivent la scène dans les années 1940. Les immeubles avec leurs fenêtres à guillotine sont aussi typiquement américains et appartiennent à l'univers familier de Hopper qui est né et a vécu plusieurs années à New York.
Autour du tableau
- Sous l'impulsion de Ridley Scott, le tableau est l'une des inspirations esthétiques principales du film Blade Runner (1982)<ref>Magazine Rockyrama, hors-série sur Blade Runner, 2017, chapitre « Imaginer le futur », Modèle:P.39.</ref>.
- Une scène représentant ce tableau a été introduite dans l'épisode Un amour de grand-père (S02E17) et dans l'épisode Homer, le baron de la bière (S08E18) de la série Les Simpson
- Le metteur en scène en fait une reproduction réadaptée mais poussée et assez fidèle dans le film Tout l'or du ciel<ref>"Tout l'or du ciel" : le striptease claquette de Christopher Walken (1981).</ref>.
- Il est également représenté dans la série That '70s Show, dans la scène finale de l'épisode Drive-in (saison 1 épisode 8).
- Nighthawks est le tableau préféré de Harry Bosch et de Rachel Walling, personnages des romans de Michael Connelly
- Une scène représentant ce tableau a aussi été introduite dans l'épisode Les Vestiges de 'A' (S03E6) de la série Pretty Little Liars.
- L'illustration du Madman's Cafe du jeu de combat Skullgirls fait référence à ce tableau.
- Dario Argento cite aussi le tableau dans un décor des Frissons de l'angoisse (Profondo rosso)<ref>Les Frissons de l'angoisse (Profondo rosso).</ref>.
- Le roman L'Arrière-saison (2002) de Philippe Besson est basé sur ce tableau<ref>Blues à Cape Cod.</ref>.
- Une publicité pour la marque automobile Lexus met en scène ce tableau (2018).
- Le tableau fait partie des « Modèle:Nobr décisives de la peinture occidentale » constituant le musée imaginaire de Michel Butor<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- Plusieurs scènes du film Equalizer font référence à ce tableau
- Le Modèle:Nobr de l'enquête Houston, on a un problème de la version « Voyage dans le temps » du jeu Criminal Case y fait référence.
- Wim Wenders en a par la suite repris le décor pour une séquence de son film The End of Violence<ref>The End of Violence, policier.</ref> (1997), expliquant en ces termes son admiration pour le peintre américain : « On peut toujours dire où se trouve la caméra. »
- Le tableau est aussi présent à la fin de l'Modèle:Nobr de la [[Saison 11 de Shameless|Modèle:Nobr]] de Shameless. Il semble que Franck le vole à l'Art Institute of Chicago.
- Le tableau a inspiré une œuvre pour harpe de la compositrice Camille Pépin, Nighthawks<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Une référence au tableau est présente dans le jeu Genesis Noir sorti en 2021 et développé par le studio américain Feral Cat Den . Le restaurant se nomme le Hopper en hommage au peintre.
- Le tableau apparaît dans la bande dessinée Blacksad, dans le Modèle:Nobr, Modèle:Nobr.
- L'artiste américain Peter de Lory a peint aussi une adaptation de Nighthawks en 1985<ref>Modèle:Lien web.</ref> ; il est conservé à l'Art Institute of Chicago comme le tableau de Hopper.
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