Pacte fédéral
Le Pacte fédéral, ou Pacte de 1291, fut choisi en 1891 comme pacte fondateur de la Suisse. Ce document étant daté de début août 1291<ref>Pacte de 1291 sur Cliotexte, termine par « Fait en l’an du Seigneur 1291 au début du mois d’août. »</ref>,<ref>Selon l’historien suisse François Walter, le document est probablement antidaté et remonterait plutôt du début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. (Histoire de la Suisse, Neuchâtel, 2010, Alphaphil, tome I, Modèle:P.).</ref> (la date exacte est inconnue), la fête nationale suisse a été placée symboliquement le [[1er août|Modèle:Abréviation discrète août]].
Ce pacte renouvelle une alliance précédente, qui ne nous est pas parvenue, à caractère juridique et défensif, conclue par les représentants des vallées correspondant aux trois cantons primitifs : Uri, Schwytz et Nidwald<ref>Pacte fédéral du Modèle:1er août 1291 sur le site Admin.ch « vallée inférieure d’Unterwald » désigne Nidwald </ref>. Il fut oublié des siècles durant, pour être redécouvert dans la tour des archives de Schwyz lors d’un inventaire effectué en 1758. Johann Heinrich Gleser publia sa version latine originale en 1760. Sur les trois exemplaires originaux, seul celui de Schwyz a survécu, et est conservé actuellement au musée des chartes fédérales à Schwytz<ref>http://archives.lematin.ch/actu/suisse/trouvez-ce-pacte-vous-serez-millionnaire-2008-07-15 Le Matin : Trouvez ce pacte et vous serez millionnaire !</ref>.
Le pacte fédéral historique est associé dans l’imaginaire helvétique au mythique Serment du Grütli. Cependant, aucune valeur fondatrice ne lui a été donnée avant la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, l’apparition du nationalisme, et la décision d’organiser une fête nationale. Avant 1891, le pacte de Brunnen (1315) était généralement considéré comme l’acte fondateur de la Suisse.
Contenu du pacte
Il jure une alliance éternelle entre ses signataires contre tout agresseur. Il fut conclu par les représentants des trois cantons primitifs. La version originale est en latin.
Ce pacte enregistre un accord qui n’est pas le premier puisque le troisième paragraphe indique clairement qu’il s’agit du renouvellement d’un accord antérieur Modèle:Incise dont on ne sait pas grand-chose, conclu quelque temps auparavant entre les mêmes trois cantons : Modèle:Citation.
Texte original en latin
Traduction française
Contexte historique
Modèle:Article général La mort de l’empereur [[Rodolphe Ier du Saint-Empire|Rodolphe {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} de Habsbourg]] le Modèle:Date, et les inquiétudes qu’elle provoqua, semblent avoir été à l’origine de cette alliance.
De tels pactes défensifs n’étaient pas rares à cette époque. Sur le territoire suisse, le plus ancien cas de populations s’alliant contre leur prince date de 1182 où, lors du Modèle:Lang, les communautés du Val Blenio et de la Léventine, dans le Tessin actuel, se sont alliées pour lutter contre les seigneurs di Torre. D’autres confédérations sont apparues au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle sur le territoire de la Suisse actuelle : la plus connue est la « confédération bourguignonne<ref>Modèle:DHS.</ref> », centrée sur Berne, qui regroupe une bonne partie de la Suisse occidentale dans un réseau d’alliances hétérogènes et non perpétuelles (Fribourg, Soleure, Neuchâtel, le pays de Vaud, le Valais, etc.).
Cette alliance des trois cantons contrôlant la route du col du Saint-Gothard nouvellement aménagée : Uri, Schwytz, qui donnera plus tard son nom au pays, et Nidwald sera mise en œuvre plus tard. Ces cantons confirmèrent leurs envies de liberté lors de la bataille de Morgarten, le Modèle:Date, au sud de Zurich, où quelque 1 500 montagnards suisses repoussèrent les troupes aguerries (entre 3 000 et 5 000 soldats) du duc [[Léopold Ier d'Autriche|Léopold {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} d’Autriche]], seigneur de Habsbourg. Ce fut l’une des rares occasions, au Moyen Âge, où l’on put voir des communautés paysannes parvenir à s’émanciper de leur suzerain féodal. La victoire de Morgarten renforça la cohésion des trois cantons alpins, qui resserrèrent leur alliance le Modèle:Date par l’adoption du pacte de Brunnen, rédigé cette fois en allemand. Elle leur rallia les cantons environnants et surtout les villes de Zurich, Bâle et Berne.
Les prédécesseurs de Rodolphe {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} avaient déjà accordé une franchise aux Modèle:Lang, chose rare, car plus souvent accordée à une seigneurie, mais le but était de s’allier une population gardienne de l’axe du Gothard. En tant qu’empereur, Rodolphe avait été obligé de confirmer les privilèges d’immédiateté impériale octroyés par ses prédécesseurs aux cantons d’Uri et Schwyz, ce qui assurait aux habitants une très large autonomie, mais il n’en cherchait pas moins à renforcer son contrôle sur ses protégés par l’intermédiaire de ses agents, les baillis étrangers à la région et recrutés parmi les ministériales. Les baillis impériaux n’hésitaient pas à intervenir dans les affaires de ces communautés d’hommes libres, jaloux de leur indépendance, à leur imposer de nouvelles charges ou redevances, et à empiéter sur leurs privilèges. Cette intervention permanente des baillis suscita de la part des habitants de vives résistances qui éclatèrent au grand jour au lendemain même de la mort de l’empereur.
Utilisation politicienne
Dans un discours prononcé à l’occasion de la fête nationale suisse de 2005, pour le Modèle:714e du pacte, le Conseiller fédéral Christoph Blocher (UDC) utilise ce pacte pour souligner l’importance du refus de toute domination étrangère proclamé dans le pacte de 1291 : Modèle:Début citationL’idée essentielle de ce document historique porte sur la reconnaissance de notre propre responsabilité et sur le refus de toute domination étrangère. À l’époque, la question posée était simple. Il s’agissait de savoir qui devrait décider des relations internes des localités autour du lac des Quatre cantons. La réponse donnée à l’État des Habsbourg, apparemment organisé, harmonisé et unifié était une fin de non-recevoir claire et nette.Modèle:Fin citation