Paul Kagame

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Homon Modèle:Infobox Personnalité politique Paul Kagame (Modèle:MSAPI<ref group=N>Prononciation en français standard retranscrite phonémiquement selon la norme API.</ref>, en anglais : Modèle:MSAPI<ref group=N>Prononciation en anglais standard retranscrite phonémiquement selon la norme API.</ref>), né le Modèle:Date à Ruhango (province du Sud, Rwanda), est un homme d'État rwandais, président de la République depuis le Modèle:Date, après avoir été vice-président et ministre de la Défense de 1994 à 2000. Il est également président de l'Union africaine de 2018 à 2019.

Membre du groupe tutsi, il est commandant dans le Front patriotique rwandais, le groupe armé rebelle qui remporte la guerre civile rwandaise et met fin au génocide des Tutsi en 1994. Par la suite, il devient vice-président et ministre de la Défense, sous la présidence de Pasteur Bizimungu. À son poste, il soutient une invasion rebelle du Zaïre en 1996, menant au renversement du président zaïrois Mobutu Sese Seko en 1997. Il soutient également plusieurs groupes rebelles dans la deuxième guerre du Congo, de 1998 à 2003, contre le nouveau gouvernement congolais de Laurent-Désiré Kabila puis de son fils Joseph Kabila. Après la démission de Pasteur Bizimungu en 2000, il est élu président du Rwanda, réélu en 2003, 2010 et 2017. Il est crédité d'avoir apporté la croissance économique et la stabilité au pays à la suite du génocide ainsi que d'avoir réduit la corruption dans le pays. Cependant, il est considéré par plusieurs observateurs comme étant un dictateur<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Modèle:Sommaire

Situation personnelle

Origines et enfance

Issu d'une famille tutsi<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Paul Kagame naît le Modèle:Date- sur la colline de Nyarutovu, dans la commune de Tambwe, province du Sud (ancienne préfecture de Gitarama), près du centre de Ruhango. Il est le fils de Deogratius Rutagambwa (de la famille des Bega) et d'Asteria Bisinda (de la branche Hebera du clan royal des Nyiginya comme la reine Rosalie Gicanda)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name=JA21017>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

En 1961, à l'âge de quatre ans, il quitte avec sa famille le pays en raison des persécutions contre les Tutsis, commencées avec la révolution rwandaise<ref name=JA21017 />,<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>. La famille s'installe à Gahunge, dans le district de Toro, en Ouganda.

Formation et jeunesse

Paul Kagame aurait fait ses études secondaires successivement à la Ntare School de Mbarara, puis à la Old School de Kampala de 1972 à 1976.

À l'âge de 22 ans, en 1979, il rejoint les maquisards venus de Tanzanie sous la direction du futur président ougandais, Yoweri Museveni, dans un mouvement de résistance au régime d'Idi Amin Dada, qui devint la NRA, National Resistance Army, soutenue politiquement, économiquement et militairement par les États-Unis. Plusieurs réfugiés rwandais font aussi partie du noyau de cette rébellion qui renverse ensuite, en 1985, le président Milton Obote, puis en 1986 le président Tito Okello. Après le coup d'État de la NRA en 1986, Yoweri Museveni devient président de la République de l'Ouganda et plusieurs de ses compagnons d'armes rwandais deviennent officiers dans l'armée ougandaise. Paul Kagame est gradé major et obtient un poste important de directeur adjoint des services de renseignement militaire de l'armée ougandaise.

Après son mariage, Kagame est envoyé, en Modèle:Date-, aux États-Unis pour un stage de commandement militaire (Command Staff) à Fort Leavenworth au Kansas<ref name=":0" />.

Vie privée et familiale

Fichier:JeannetteKagame.jpg
Jeannette Kagame Modèle:Nobr.

En 1988, il épouse à Kampala Jeannette Nyiramongi, dont la famille était réfugiée au Burundi. Ils sont parents de quatre enfants<ref name=":0" />.

Guerre civile et entrée sur la scène internationale

Première phase de la guerre civile

Venant d'Ouganda, le Modèle:Date, le Front patriotique rwandais (FPR), formé dans les années 1980 par des exilés rwandais arrivés depuis 1959 et dirigé par Fred Rwigema, entre au Rwanda par la force, après des négociations sans succès pour leur retour au pays, déclenchant ainsi la guerre civile rwandaise. Dès le Modèle:Date-, Fred Rwigema est tué pendant les combats<ref group=N>La cause de sa mort est l'objet de nombreuses versions. Selon certains il aurait été tué par des concurrents au sein du FPR, pour d'autres il aurait été tué par les Forces armées rwandaises. Paul Barril, dans une interview accordée aux auteurs du film Tuez-les tous !, affirme qu'il a été tué par des Français à partir d'un hélicoptère</ref>. La mort de ce dirigeant emblématique est cachée plusieurs jours aux combattants du FPR. Le président ougandais, Yoweri Museveni, parrain du FPR, dont plusieurs responsables se sont illustrés comme officiers dans les rangs de son armée, impose son chef des renseignements militaires, Paul Kagame, vieil ami de Fred Rwigema, pour résoudre cette crise circonstancielle du FPR. Paul Kagame entre sur la scène internationale en prenant les commandes du FPR qu'il avait créé avec Fred Rwigema.

De 1991 à 1993, alternant défaites et victoires militaires, Paul Kagame négocie parallèlement les accords d'Arusha avec le président Juvénal Habyarimana, poussé à la discussion par l'ONU afin de mettre un terme à la guerre civile. Il négocie par l'intermédiaire de Pasteur Bizimungu qui deviendra président de la République pendant la première partie de la période de transition, après le génocide. Avant la période de ces négociations et lors d'un séjour à Paris du 17 au Modèle:Date-, Paul Kagame est arrêté par les services français une douzaine d'heures, pour terrorisme, juste après avoir été reçu par Jean-Christophe Mitterrand et Paul Dijoud conseillers du gouvernement français pour les Affaires africaines auprès de l'Élysée. Paul Dijoud justifie cette arrestation : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. De son côté Paul Kagame affirme que Paul Dijoud l'avertit que s'il n'arrêtait pas les combats, tous les siens seraient massacrés<ref>Renaud Girard, « Quand la France jetait Kagame en prison », Le Figaro, 23 novembre 1997.</ref>.

Deuxième phase de la guerre civile durant le génocide contre les Tutsi

En 1994, a lieu un attentat contre le président Juvénal Habyarimana, prélude du génocide des Tutsis du Rwanda<ref name=":0" />. Il mène dès lors les troupes du FPR à la victoire militaire contre les Forces armées rwandaises et le gouvernement génocidaire malgré des troupes inférieures en nombre (15 000 hommes contre 50 000) et des moyens militaires moins importants. L'embargo sur les armes adopté par le conseil de sécurité de l'ONU embarrassait peu les forces gouvernementales, car des réseaux clandestins les approvisionnaient via Goma, au Congo, mais elles mobilisaient beaucoup de leur énergie dans la conduite du génocide des Tutsi qui fit environ 10 000 morts par jour pendant cent jours et extermina environ 90 % des Tutsi de l'intérieur du Rwanda. Il a aussi été mentionné des « massacres de civils... et exécutions sommaires par les forces du FPR, apparemment commises à titre de représailles »<ref>Rapport de la commission d'enquête indépendante sur les actions de l'ONU lors du génocide de 1994 au Rwanda, p.27.
Voir aussi Prunier Gérard, Rwanda : le génocide, Paris, Dagorno, (1997)
Des Forges, Aucun témoin ne doit survivre, Karthala, Modèle:P. et Modèle:P. et suivantes</ref>, mais sans commune mesure avec le génocide<ref group=N>Voir Abdul Joshua Ruzibiza (Rwanda, l'histoire secrète, éditions du Panama, 2005) qui impute à l'APR d'immenses massacres, y compris de Tutsi, et des éliminations de témoins; cependant il est critiqué et mis en cause.</ref>.

Par la suite, Paul Kagame a été accusé d'avoir commandité l'assassinat du président Juvénal Habyarimana, notamment par la France et par les anciens collaborateurs de Kagame comme Ruzibiza, Patrick Karegeya<ref>Le juge Trévidic va devoir faire vite s’il veut rencontrer des témoins « en vie » de l’assassinat du président Habyarimana, Bernard Lugan, 2 janvier 2014 ; sur l'auteur voir Qui est B. Lugan ?</ref>, le juge antiterroriste français Jean-Louis Bruguière, et par des officiers dissidents du FPR, tel Faustin Kayumba<ref>Selon le général Nyamwasa, Paul Kagamé aurait ordonné l’assassinat du président Habyarimana, Bernard Lugan, 25 juin 2012</ref>. Cette thèse est remise en question en Modèle:Date- par l'enquête des experts nommés par le successeur du juge Bruguière, même si l'expertise elle-même est discutée<ref name="france-rwanda.info">RWANDA : Mise au point de B. Lugan sur le rapport des juges Trévidic et Poux : L'implication du FPR mise à nu, france-rwanda.info, 18 janvier 2012</ref>.

Dirigeant du Rwanda

Vice-président de la République et ministre de la Défense

À la suite de sa victoire militaire, le FPR établit un gouvernement d'unité nationale, sur la base des accords d'Arusha, mais excluant les partis qui soutenaient les forces génocidaires : la CDR et le MRND. Pasteur Bizimungu devient président de la République le Modèle:Date-Faustin Twagiramungu devient Premier ministre et Paul Kagame, souvent appelé l'« homme fort du Rwanda »<ref>Modèle:Article</ref>,<ref name=opinion/>, devient vice-président et ministre de la Défense. Ce trinôme est perçu comme symbole de la réconciliation entre Hutu et Tutsi. Cependant, Paul Kagame est considéré comme le dirigeant de facto du pays<ref name=opinion>Modèle:Article</ref> et détient en réalité le pouvoir<ref>Modèle:Article</ref>.

Paul Kagame est ensuite l'artisan de la « reconstruction » du Rwanda, complètement détruit et vidé par le génocide. Il chasse les dirigeants « hutu » ayant organisé et conduit le génocide des Tutsi, et contribue à la mise en place d'un régime où les femmes ont une place parfois majoritaire, comme au Parlement. Ses opposants qualifient ce régime de « tutsi », alors même que la référence politique « Hutu - Tutsi » est anticonstitutionnelle depuis l'adoption de la constitution de 2003<ref>« Le Rwanda de Paul Kagamé, une présidence controversée », Amaury Hauchard, Le Journal International, 5 juillet 2013</ref> (la majorité des ministres et des députés avaient, dans l'ancienne république exclusivement « hutu », une carte d'identité « hutu »). Modèle:Refnec.

Il est aussi l'un des principaux artisans du renversement de son homologue du Zaïre (l'actuelle République démocratique du Congo) en 1997, le président Mobutu Sese Seko, dont le pays est 90 fois plus grand que le Rwanda. À la suite du génocide des Tutsi au Rwanda et de la déliquescence du régime de Mobutu, faits majeurs ayant entraîné les Grands lacs dans le chaos, il est l'un des principaux acteurs de la première (1996-1997), deuxième guerre du Congo (1998-2002), du massacre de 200 000 civils hutus qui s'étaient réfugiés au Congo en 1996 et du pillage des minerais de l'est de ce pays depuis. D'après le journaliste Pierre Péan dans CarnagesModèle:Refins, l'occupation rwandaise de l'est du Congo-Kinshasa depuis 1996 a entraîné des guerres qui ont fait 3 à 6 millions de morts. Des proches de ses officiers racontent qu'au départ les Rwandais, alliés avec l'Ouganda et l'AFDL de Laurent-Désiré Kabila, n'avaient pas l'intention de renverser Mobutu Sese Seko, mais que la faible résistance qu'ils auraient rencontrée au Zaïre les aurait alors décidés d'aller jusqu'à Kinshasa en 1997.

Président de la République

Fichier:Paul Kagame.jpg
Paul Kagame et George W. Bush, en Modèle:Date-, à la Maison-Blanche.

Après la démission de Pasteur Bizimungu le Modèle:Date-, Paul Kagame lui succède le lendemain comme président par intérim en tant que vice-président, avant d'être élu président de la République par le Parlement, le Modèle:Date- suivant<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il prête serment le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web</ref>. À la suite de l'instauration d'une nouvelle constitution par référendum, il est élu au suffrage universel direct le Modèle:Date- (95 % des voix).

Beaucoup d'observateurs accordent à Paul Kagame le mérite d'avoir apporté la stabilité et la croissance économique de ce pays dévasté. L'efficacité de la lutte contre la corruption au Rwanda, y compris contre des proches de Paul Kagame, Modèle:Refnec. En revanche, des ONG, telles que HRW et Amnesty International, critiquent avec insistance ce qu'elles considèrent comme des manquements au respect des droits de l'homme, notamment en ce qui concerne la liberté de la presse et le climat des périodes électorales. Ses opposants considèrent son régime comme une autocratie répressive favorisant la minorité tutsie au prix d'assassinats encore inexpliqués.

Fichier:President Paul Kagame of Rwanda by David Shankbone.jpg
Paul Kagame en 2010.
Fichier:Kagame 2012 Cropped.jpg
Paul Kagame, lors d'un sommet dédié à la planification familiale à Londres en 2012.

Le Modèle:Date-, à la suite de l'élection présidentielle, Kagame est réélu président du Rwanda avec 93 % des voix<ref name="20minutes-588005">Paul Kagame président du Rwanda avec 93 % des voix, 20minutes.fr, 11 août 2010</ref>.

Il présente le développement économique, la mise au travail intensif des Rwandais, la lutte contre la corruption et l'exigence de « bonne gouvernance » comme des axes majeurs de sa politique<ref group=N>Voir Le Rwanda depuis les élections de 2003, Le Rwanda, meilleur élève du continent (Jeune Afrique, 3 juillet 2012), Banque africaine de développement, Banque mondiale.</ref>.

En Modèle:Date-, Kagame fait voter une modification constitutionnelle qui lui permet de se présenter à l'élection présidentielle de 2017. Fin Modèle:Date-, Kagame annonce qu'il sera effectivement candidat à l'élection présidentielle de 2017<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Cette décision permet théoriquement à Paul Kagame de rester au pouvoir jusqu'en 2034, et ce alors que de graves entorses à la démocratie sont constatées au Rwanda<ref>Marie Verdier, « La francophonie en pleine errance », la-croix.com, 11 octobre 2018.</ref>.

Israël noue des relations commerciales avec plusieurs pays africains dont le Rwanda. En 2017, Kagame se félicite qu'Israël « continue à accroître ses engagements en Afrique »<ref>Modèle:Article</ref>.

Il est réélu pour un troisième mandat le 5 août 2017<ref>Rwanda : Paul Kagame est élu avec 98 % des voix, sans surprise, Le Monde, 5 août 2017.</ref> (98,8 % des voix)<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le Modèle:Date-, il est désigné président de l'Union africaine<ref>Modèle:Lien web</ref>. Kagame est président de l'UA jusqu'au Modèle:Date. Il est ensuite désigné président de la Communauté d'Afrique de l'Est le Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En juin 2022, des tensions s'accroissent à nouveau entre la RDC et le Rwanda. Le président congolais Félix Tshisekedi déclare que la RDC fait face à « une agression de la part du Rwanda, agissant sous couvert du M23 »<ref name=":61758289">Modèle:Article</ref>. Paul Kagame rejette ces accusations en déclarant : « Porter ces accusations, c'est simplement fuir ses responsabilités de président de ce pays »<ref name=":61758289"/>. Lors d’un sommet de la Communauté d’Afrique de l’Est, un accord est acté pour un déploiement d’une force régionale afin de stabiliser l’est de la RDC<ref>Modèle:Article</ref>. Lors d'une rencontre avec le président congolais Félix Tshisekedi, le 6 juillet, il assure à nouveau que Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En juillet 2022, Paul Kagame annonce son intention de se représenter à l'élection présidentielle de 2024<ref>Modèle:Article.</ref>. Le 19 septembre 2023, Paul Kagame officialise sa candidature à un quatrième mandat<ref>Modèle:Article.</ref>.

Controverses sur son régime et le respect des droits de l'homme

Critiques et accusations de ses opposants

Lors de la campagne en RDC contre les forces génocidaires (miliciens Interahamwe et anciennes Forces armées rwandaises) et les civils hutu qui s'y étaient réfugiés fuyant les atrocités du FPR, les troupes de l'armée patriotique rwandaise sont accusées de s'être livrées à des massacres de civils<ref>"Congo, Rwanda Responsables de Graves Abus", Human Rights Watch</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} "UN set to publish DR Congo 'war crimes report'", BBC, [[1er octobre|Modèle:Abréviation discrète octobre]] 2010</ref>. En 1996-1997, Kagame est accusé d'ingérence dans les affaires internes du Zaïre du maréchal Mobutu et d'en violer la souveraineté nationale. Cette ingérence débouche sur la première guerre du Congo et la chute de Mobutu<ref>Modèle:Article</ref>. Selon ses opposants, le sentiment de culpabilité de la communauté internationale vis-à-vis du génocide de 1994, qui a causé Modèle:Nombre selon l'ONU, n'y est probablement pas étrangerModèle:No-ref. Le gouvernement de Kagame est accusé d'utiliser le prétexte de l'argument sécuritaire afin de piller les ressources naturelles de l'est du Congo, région où vivent les Banyamulenge, Congolais rwandophones, immigrés au Congo en 1896<ref>Rapport final du groupe d'experts sur l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesses de la République démocratique du Congo, document S/2002/1146, New York, 16 octobre 2002, p. 15.</ref>.

En Modèle:Date-, un rapport de l'ONU accuse le Rwanda de soutenir la milice tutsi de Laurent Nkunda en RDC<ref>Le Rwanda aide les rebelles de Laurent Nkunda en RDC (ONU), AFP, 12 décembre 2008.</ref>.

L'ancien président de la République Pasteur Bizimungu a été emprisonné pour quinze ans, six mois avant l'élection présidentielle de 2003, par la justice rwandaise. Il est gracié trois ans plus tard par Kagame. On déplore la disparition de plusieurs opposants et des assassinats<ref>À l'abri des regards, les "disparitions" et les homicides continuent, Amnesty International, document public, 23 juin 1998 ; Rapport 2005 d'Amnesty International</ref>. D'autres ont été maltraités pendant la campagne électorale.

À l'approche de l'élection présidentielle du Modèle:Date, plusieurs opposants de Paul Kagame sont assassinés<ref>« Au Rwanda, la répression s'amplifie à l'approche des élections présidentielles », Le Monde du 16 juillet 2010</ref>. Un certain nombre d'associations, dont Reporters sans frontières, ont demandé de faire pression sur le Rwanda pour qu'il n'y ait plus d'assassinat politique<ref>« RSF appelle les bailleurs de fonds à suspendre leur soutien au Rwanda », Le Monde du 14 juillet 2010</ref>. Condamnant notamment le meurtre du journaliste Jean-Léonard Rugambage, assassiné alors qu'il enquêtait sur une tentative de meurtre contre Faustin Kayumba Nyamwasa, autre opposant à Paul Kagame, Reporters sans frontières rappelle qu'il classe le Rwanda à « la Modèle:157e, sur 175 pays, du classement mondial 2009 de la liberté de la presse », et dénonce « le climat de terreur, l’escalade de la répression contre les voix indépendantes et la dérive totalitaire au Rwanda » sous Kagame<ref>Modèle:Lien web</ref>. Au nombre des opposants tués, figure André Kagwa Rwisereka, ancien membre du FPR, chef d'un parti d'opposition au FPR de M. Kagame, retrouvé presque décapité, une machette à côté de son corps<ref>« Rwanda : l'opposition décimée avant le scrutin », Libération du 16 juillet 2010</ref>.

Le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero, a refusé de recevoir Paul Kagame le Modèle:Date- à la suite de manifestations d'ONG protestant contre sa venue alors que certains proches de M. Kagame font l'objet de mandats d'arrêt pour génocide déposés par un juge espagnol<ref>Zapatero cède à la pression et pose un lapin à Kagame, Jeune Afrique du 16 juillet 2010.</ref>. Ces mandats sont levés par le Tribunal suprême espagnol le Modèle:Date-<ref name="TSE" />.

Le Modèle:Date-, l'ancien responsable des services de renseignement rwandais, entré en dissidence au milieu des années 2000, Patrick Karegeya, est retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel, à Johannesburg. Le général Kayumba Nyamwasa, ancien chef d’état-major de l’armée rwandaise lui aussi en exil, dénonce un assassinat politique<ref>Article de RFI du jeudi 2 janvier 2014.</ref>.

Le 13 février 2020, Kizito Mihigo, chanteur et défenseur de la réconciliation, est arrêté et emprisonné alors qu'il tentait de fuir le pays. Retrouvé mort dans sa cellule dans des circonstances douteuses, la police annonce un suicide. Alors que la justice rwandaise confirme les faits, des associations humanitaires comme Human Rights Watch suspectent un assassinat politique et réclament une enquête indépendante, ce que le gouvernement a refusé<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.

Affaires juridiques contre Paul Kagame

Modèle:Article connexe

Fichier:Paul Kagame 2016-10-14.jpg
Paul Kagamé en 2016.

Enquête en France

Une enquête est ouverte en France concernant l'attentat contre le président Juvénal Habyarimana en Modèle:Date-. En 1998, les familles des trois membres d'équipage français de l'avion présidentiel abattu ont porté plainte pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste »<ref>Modèle:Article.</ref>.

Le Modèle:Date-, le parquet de Paris donne son accord au juge d'instruction Jean-Louis Bruguière pour qu'il délivre des mandats d'arrêts internationaux contre neuf proches du président rwandais Paul Kagame, dont James Kabarebe, chef d'État-Major général des Forces rwandaises de défense, Charles Kayonga, chef d'état-major de l'armée de terre<ref>Archives</ref> et Rose Kabuye. Néanmoins, le juge d'instruction est dans l'incapacité d'engager de poursuites contre Paul Kagame en raison de l'immunité accordée en France aux chefs d'État en exercice, sauf à demander à l'ONU de saisir le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) en Tanzanie pour engager contre celui-ci une procédure judiciaire. L'enquête de Bruguière, censée conforter cette accusation, est partiellement remise en cause par deux enquêtes balistiques : celle d'experts du Royaume-Uni pour le compte du Rwanda et celle d'experts français nommés par le successeur du juge Bruguière, le juge Marc Trévidic. Modèle:Refnec.

Modèle:Date- les juges d'instruction Nathalie Poux et Marc Trévidic ont décidé de mettre fin à l'instruction concernant l'attentat de l'avion Falcon survenu le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Début Modèle:Date-, selon l'Agence France-Presse<ref>Modèle:Lien web.</ref>, les juges d'instruction Jean-Marc Herbaut et Nathalie Poux ont pris la décision d'envoyer une nouvelle commission rogatoire internationale à l'Afrique du Sud pour faire entendre Faustin Kayumba, ex-général rwandais<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Enquête en Espagne

Un peu plus d’un an après l’enquête du juge antiterroriste français Jean-Louis Bruguière accusant Kagame d’avoir commandité l’attentat du Modèle:Date-<ref group=N>Considéré comme signal déclencheur du génocide d'un million de Tutsis et opposants hutus.</ref>, et s'appuyant sur des éléments de cette enquête, la justice espagnole met en cause le chef de l’État rwandais et son entourage. Notamment, l’enquête espagnole désigne Kagame et le FPR comme responsables de l’attentat du Modèle:Date-.

L’Audience nationale, la principale instance judiciaire espagnole, a annoncé des poursuites contre 40 militaires rwandais, dont 11 généraux, pour « génocide, crimes contre l’humanité et terrorisme » commis après le génocide des Tutsi en RDC contre des ressortissants espagnols. Saisi en 2005 de l’assassinat, entre 1994 et 2002, de neuf Espagnols, six religieux et trois humanitaires, le juge Fernando Andreu, qui a instruit en vertu du principe de « compétence universelle », se livre à un réquisitoire de la méthode de prise de pouvoir puis de son exercice par le Front patriotique rwandais (FPR) de Kagame. Le président Kagame, dont la responsabilité serait désignée sans ambiguïté, est épargné, pour l’instant, en raison de son statut de chef d'État en exercice.

Le juge accuse le mouvement rebelle tutsi d’avoir commis, entre 1990 et 1994, des attentats contre les politiques et intellectuels hutus, afin de « provoquer la terreur et tester la réaction de la population civile », qui se livrait en représailles à des massacres de Tutsis. S'exprimant au sujet de l'enquête espagnole, Paul Kagame déclare : « Imaginez l'arrogance que cela implique - comment un juge espagnol siège dans une ville ou village en Espagne et voit qu'il est de son devoir de mettre en accusation la direction entière d'une nation »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Kagame's fury at Spanish warrants, news.bbc.co.uk, 2 avril 2008</ref>.

Le Modèle:Date-, le Tribunal suprême espagnol ordonne la levée des mandats d'arrêt (abandon des poursuites) visant ces 40 militaires rwandais<ref name="TSE">Modèle:Lien web</ref>.

Distinctions et hommages

En Modèle:Date-, il est décoré de l'Al-Wissam Al-Mohammadi Modèle:Incise de classe exceptionnelle (grand cordon) par le roi du Maroc Mohammed VI<ref>Modèle:Article</ref>.

En 2023, l'échangeur de Kagbelen en Guinée est nommé d'après lui<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références


Modèle:Autres projets

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Stephen Kinzer, A thousand hills : Rwanda's rebirth and the man who dreamed it, John Wiley & Sons, Hoboken, N.J., 2008, 380 p. Modèle:ISBN.
  • François Misser, Vers un nouveau Rwanda ? : entretiens avec Paul Kagamé, Karthala, Paris, 1995, 168 p. Modèle:ISBN.
  • François Soudan. L'Homme de Fer. Conversations avec Paul Kagamé, Président du Rwanda. Idées du Monde 2015. Modèle:ISBN.
  • Philippe Lardinois, Paul Kagame, un de Gaulle africain, éditions Le Bord de l'eau, 2017, 138 p. Modèle:ISBN.

Liens externes

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