Raoul Barré

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie Raoul Barré, né le Modèle:Date de naissance- à Montréal où il est mort le Modèle:Date de décès-, est un réalisateur, animateur, caricaturiste, illustrateur, scénariste et peintre québécois.

Pionnier de la bande dessinée québécoise et du dessin animé américain, il aura travaillé à Paris, à New York et à Montréal.

Biographie

Fichier:Raoul Barré Sifflet 01.png
Un dessin publié dans Le Sifflet (Paris, mars 1898).

Vital Achille Raoul Barré est l'un des douze enfants d'un couple originaire de Montréal, dont le père, Joseph-Louis Barré, marchand et importateur de vin. Celui-ci envoie son fils, doué pour le dessin, étudier d'abord au Collège Mont-Saint-Louis de Montréal<ref>Modèle:Lien web</ref>, puis, en 1891, le jeune-homme intègre le Conseil des arts et manufactures. Il illustre la couverture du Le Monde illustré du Modèle:Date-<ref>Le Monde illustré, couverture du Modèle:1er septembre 1894, en ligne sur Canadiana.</ref>, ainsi que quelques pages de la revue Le Passe-temps<ref name="Karel"/> jusqu'en Modèle:Date-. Il décide de se rendre en France.

Caricaturiste, peintre et dessinateur de comics

À Paris, où il arrive au printemps 1896 et reste d'abord un peu plus de deux ans, il fréquente l'Académie Julian, réside rue de Beaune, suit les cours d'Henri Royer<ref>Modèle:PDF L’Académie Julian et ses élèves canadiens Paris, 1880-1900 par Samuel Montiège, Thèse de doctorat, Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques, Faculté des arts et sciences, Montréal, mai 2011.</ref> et ceux de l'École des beaux-arts ; il s'inscrit à l'atelier de Jean-Paul Laurens qui le marque profondément. Le jeune Barré passe son temps à copier les tableaux de maîtres figurant au musée du Louvre<ref name="Karel">« Barré (Raoul) », dans David Karel (direction), Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord, Musée du Québec / Presses de l'université de Laval, 1992, Modèle:Pages.</ref>. Il dessine et peint également des œuvres originales ; il cherche à exposer ses travaux et publier ses dessins.

La première trace d'une collaboration en France en tant que caricaturiste est pour Le Sifflet le Modèle:Date- : ce bi-hebdomadaire illustré satirique fondé par Achille Steens et publié par Stock se montre dreyfusard, essuie de nombreux procès. Barré collabore à d'autres périodiques parisiens comme Le Cri de Paris, Le Gavroche et La Gaîté gauloise ; il travaille aussi pour les éditions de Paul Ollendorff<ref>« Barré (Raoul) », dans Gérard Solo (direction), Dico Solo. 5 000 dessinateurs de presse, Vichy, AEDIS, 2004, Modèle:Page.</ref>. Steens est également le directeur de La Revue des Deux Frances où Barré publie de nombreux dessins entre mars et Modèle:Date- : les deux hommes semblent avoir été liés dans un même combat pour la justice<ref name="Lacroix">« L’illustration et les beaux-arts, une expression de la modernité » par Marco de Blois et Laurier Lacroix / UQAM, dans À la découverte de Raoul Barré : créateur d’un siècle nouveau, exposition de la Cinémathèque québécoise, dossier bibliographique, Montréal, 2004.</ref>, <ref>Sur Achille Steens, lire Michel Pierssens, « Achile Steens et la Revue des deux Frances », dans Passeurs d’histoire(s). Figures des relations France-Québec en histoire du livre, Québec, Presses de l’Université Laval, 2010, Modèle:Pages.</ref>.

Début Modèle:Date-, il est de retour à Montréal où il travaille pour des périodiques illustrés comme Le Monde illustré et Les Débats ; il s'intéresse au milieu du théâtre montréalais, et aménage son atelier dans un hangar. Ses toiles<ref>Modèle:Lien web</ref> s'inscrivent dans la lignée du courant postimpressionniste, comme on peut le voir avec La Baigneuse, une grande huile datée de 1913 et exposée au Musée national des beaux-arts du Québec<ref name="Lacroix"/>. Il montre au public entre autres une aquarelle, Le Bain, lors de la Modèle:20e exposition annuelle de l’Académie royale du Canada (Art Association of Montreal, Modèle:Date-).

Fichier:Raoul Barré Histoire de sauvage 3.png
« Puis je pousse l'effroyable cri », tiré de En Roulant Ma Boule (juin 1901)<ref>En roulant ma boule. Album, publié à Montréal, Librairie Déom Frères, 24 juin 1901 — numérisé en ligne sur Archive.org.</ref>.

À partir de Modèle:Date- (avec « Pour un dîner de Noël » qui inaugure huit cases) et jusqu'en 1908, Raoul Barré collabore au journal La Presse (Montréal) et y dessine « Histoire de sauvage » : il sera rejoint par Albéric Bourgeois, René-Charles Béliveau et Th. Busnel, des pionniers de la bande dessinée québécoise. Il illustre l'ouvrage d'Honoré Beaugrand, La Chasse galerie. Légendes canadiennes avec Henri Julien (Montréal, Beauchemin, 1900). En 1901, après avoir publié un album de ses caricatures intitulé En roulant ma boule préfacé par Louis-Honoré Fréchette (Montréal, chez Cornélius Déom Frères), il est de retour à Paris pour un court séjour<ref name="Karel"/>.

En Modèle:Date-, il fait paraître « Les contes du Père Rhault » cette fois à La Patrie : le strip se présente en couleurs et comporte des phylactères<ref>Modèle:PDF « La naissance de la bande dessinée de langue française », par Mira Falardeau, dans Communication, volume 20/1, 2000, Modèle:Pages — Département d’information et de communication à l’Université Laval (Québec).</ref>.

Entre 1903 et 1908, il voyage entre New York où il travaille comme illustrateur commercial<ref>Modèle:Article</ref>, Montréal et, au moins deux fois Paris<ref name="Karel"/>.


Fichier:Noahzark Hotel 1913-09-21 (color).jpg
Noahzark Hotel

En 1913, il part s'installer définitivement à New York comme dessinateur de presse : il utilise deux pseudonymes, « Raoul Barry » et « VARB » (les initiales de ses prénoms et nom complets). Il rejoint le Modèle:Lien en dessinant entre le Modèle:Date- et le Modèle:Date- l'édition dominicale illustrée de The New Haven Union, un strip intitulé Noahzark Hotel (copublié dans La Patrie sous le titre À l'hôtel du père Noé)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Obscurity of the Day: Noahzark Hotel » par Allan Holtz, dans Stripper's Guide, 9 décembre 2011.</ref>.

Il rencontre ensuite Bill Nolan et s'associe avec lui pour essayer de produire des films d'animation publicitaires<ref name="Karel"/>. En 1914, il fonde dans le Bronx avec Nolan le Barré-Nolan Studio, rebaptisé ensuite le Modèle:Lien : la concurrence est rude<ref name="Lacroix"/>.

New York : réalisations dans l'animation

Il est donc à l'origine d'un studio d'animation new-yorkais en 1914, ainsi que, plus tard, de l'Educational Art and Film Co. of Montreal.

Il a réalisé et produit deux séries fantaisistes : les Animated Grouch Chasers et les Phables. La première consiste en des sketches animés intégrés à une action en prises de vues réelles, tandis que la deuxième est une adaptation d’une bande dessinée de Tom E. Powers, qui porte un regard ironique sur les mœurs contemporaines. Le style dépouillé de ses cartoons évoque les dessins à la Caran d'Ache des années 1890<ref name="Lacroix"/>.

En 1916, au sein d'une nouvelle société, le Barré-Boxers Studio, il s’associe à Charley Bowers avec lequel il tourne les Mutt and Jeff jusqu’à ce qu’ils se brouillent.

Barré quitte la ville pour se réfugier dans la campagne new-yorkaise, séjourne à Montréal et à Paris, et revient à New York en 1926 en rejoignant l’équipe de Pat Sullivan, producteur des Felix the Cat.

Un pionnier et un inventeur

En termes de contributions fondamentales à l’animation<ref name="Lacroix"/>, Raoul Barré conçoit et utilise deux inventions qui simplifient et accélèrent le travail de l’animateur tout en améliorant la qualité du mouvement :

  • Le Slash System est un procédé antérieur aux celluloïds, qui consiste à découper une ouverture dans la feuille de décor et à placer celle-ci sur les éléments à animer. Si le slash system, en dépit de son efficacité, est tombé en désuétude, la deuxième invention constitue une véritable révolution.
  • La règle à tenons : Barré a l’idée d’une règle sur laquelle il fixe deux ergots. Les feuilles de dessin, perforées dans la partie supérieure ou inférieure, sont immobilisées. Elle est également nommée règle à ergots ou peg bar. Combinée au slash system, cette invention stabilise la succession des images et permet un décor plus détaillé.

Retour à Montréal

De retour à Montréal, en 1927, Raoul Barré se lance dans des projets innovateurs et audacieux : il élabore un scénario illustré pour un projet intitulé Le Tourisme dans Québec, dont l’objectif est de faire comprendre la pertinence de développer le tourisme étranger<ref name="Lacroix"/> : ces projets reposent sur des films éducatifs incluant de l'animation et du photomontage, non sans une dose d'humour.

En avril-Modèle:Date-, il publie sous le pseudonyme « É. Paulette » des caricatures dans Le Taureau, feuille satirique en décriant la candidature à la mairie de Camillien Houde.

Atteint d’un cancer, il meurt en 1932 avant de pouvoir mener ses projets à terme. Il est inhumé au Cimetière Notre-Dame à Montréal<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Les archives qu’il laisse témoignent de son esprit d’avant-garde. En 2004, la Cinémathèque québécoise a proposé une exposition concernant les œuvres et les talents artistiques de Raoul Barré<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Filmographie partielle

Comme animateur

Comme réalisateur

  • 1916 : The Phable of the Phat Woman (coréalisé avec Tom E. Powers)

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie critique

Modèle:...

Liens externes

Modèle:Autres projets

Modèle:Portail