Rue de la Paix (Paris)
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Modèle:Infobox Voie parisienne La rue de la Paix est une rue des 1er et [[2e arrondissement de Paris|Modèle:2e]] arrondissements de Paris.
Situation et accès
La rue de la Paix fait la jonction entre la place Vendôme et l'Opéra Garnier. Située dans un quartier prestigieux et aisé de la capitale, elle comprend principalement des maisons de haute joaillerie comme Cartier, Van Cleef & Arpels, Fred, ou Mellerio, des magasins de luxe, des grands hôtels et palaces comme l'hôtel Westminster et le Park Hyatt.
Ce site est desservi par les lignes Modèle:Métro de Paris/correspondances avec intitulé à la station de métro Opéra.
Origine du nom
Elle porte ce nom en mémoire de la signature du traité de paix de 1814 signé entre la France et les grandes puissances européennes après la [[première abdication de Napoléon Ier|première abdication de Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]].
Historique
Couvent des Capucines
Modèle:Article détaillé L'ordre des Clarisses capucines est introduit en France par la reine Louise de Lorraine. Celle-ci souhaitait créer un couvent à Bourges pour y être inhumée. À sa mort, le Modèle:Date-, elle laisse à son frère, Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur, une somme de 60 000 livres pour le construire mais celui-ci meurt en Modèle:Date-.
Par lettres patentes du Modèle:Date-, Henri IV autorise la veuve du duc de Mercœur, Marie de Luxembourg, duchesse d'Étampes et de Penthièvre, à construire un couvent des Capucines, mais à Paris et non à Bourges. Par une bulle de Modèle:Date-, le pape Paul V accrédite la création à Paris du couvent, sous le nom « des Filles de la Passion ». Marie de Luxembourg décide d'installer les religieuses dans l'hôtel du Perron, ou de Retz, dans le faubourg Saint-Honoré, qui lui appartient, avec l'aide de son beau-frère, le père Ange de Joyeuse, capucin, frère du duc Anne de Joyeuse époux de Marguerite de Lorraine, sœur de Louise de Lorraine-Vaudémont. Les travaux de construction du couvent commencent le Modèle:Date- et la chapelle est inaugurée en Modèle:Date-.
Le couvent des Capucines occupe alors une moitié de la place Vendôme actuelle. Pour construire la place Vendôme quelque quatre-vingts années plus tard, il faut donc détruire le couvent des Capucines. Louis XIV offre aux religieuses de reconstruire à ses frais un nouveau couvent. Le plan de la façade de l'église est demandé au premier architecte du roi, Jules Hardouin-Mansart, et fourni le Modèle:Date-. Les travaux sont suivis par François II d'Orbay. Mais rapidement ce premier plan est modifié pour tenir compte de la perspective avec la nouvelle place et en particulier avec le portail du couvent des Feuillants qui se trouve en vis-à-vis, de l'autre côté de la place. La première pierre est posée le Modèle:Date-. Les religieuses s'y installent le Modèle:Date-. La nouvelle église est consacrée et dédiée à saint Louis le Modèle:Date-.
Mais pour reconstruire le nouveau couvent, François Michel Le Tellier, marquis de Louvois avait exigé de l'entrepreneur Maurice II Gabriel (1632-1693) de réutiliser les matériaux de l'ancien édifice. En 1720, le portail de l'église est déjà très dégradé, probablement à cause du choix de Louvois de fonder le couvent sur des moellons de plâtre. Le portail est reconstruit en 1721-1722 sur les plans de Sébastien-Antoine Slodtz (1695-1754) avec des sculptures de François-Antoine Vassé (1681-1736). L'architecte Jacques-François Blondel n'appréciait pas l'église. Le portail doit encore être restauré en 1755.
À la Révolution, les officiers municipaux ont pour mission d'expulser les religieuses et, le Modèle:Date-, les sœurs quittent le couvent. Par le décret du Modèle:Date-, le couvent devient l'hôtel des Monnaies où sont imprimés les assignats. L'église profanée voit le physicien Étienne-Gaspard Robertson présenter des spectacles de fantasmagorie à l'aide d'une lanterne magique appelée « fantascope ». En 1800, le cirque d'Antonio Franconi occupe l'ancien couvent<ref>Ania Guini-Skliar, « Le couvent des Capucines », La Place Vendôme. Art, pouvoir et fortune, Délégation à l'Action artistique de la Ville de Paris, Paris, 2002, Modèle:Nb p. Modèle:ISBN, Modèle:P.63-68.</ref>.
Percement de la rue de la Paix
En 1685 est créé à l'avant du rempart des Fossés-Jaunes un cours longeant le jardin du couvent des Capucines (aujourd'hui boulevard des Capucines). Le développement du quartier se fait avec la rue de la Chaussée-d'Antin, à partir de 1720, puis la rue de Caumartin en 1779. Le marais des Porcherons, ou marais aux Mathurins, se lotit entre 1768 et 1793<ref>Jean Castex, « Les origines du quartier » dans Autour de l'Opéra. Naissance de la ville moderne, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, Paris, 1995 Modèle:ISBN, Modèle:P.43-44.</ref>.
Signé par Napoléon, un décret du Modèle:Date- stipule l'ouverture de la future rue de la Paix, entre la place Vendôme et le boulevard des Capucines, à l'occasion de la création de la rue Daunou (alors « rue Neuve-Saint-Augustin »), qui est perpendiculaire<ref> « Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêts préfectoraux concernant les voies publiques » Paris, Imprimerie nouvelle, 1886, p. 51 (consultable sur Gallica) </ref>. D'abord baptisée « rue Napoléon » d'après une décision du ministère de l'Intérieur du 30 juin 1806<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, l'artère change de nom pour celui de « rue de la Paix » le Modèle:Date-, pour célébrer la nouvelle paix négociée en Europe<ref>Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Éditions de Minuit, Modèle:8e éd., 1985, Modèle:Vol., Modèle:P..</ref>.
Destruction du couvent des Capucines
La rue est percée après la destruction du couvent des Capucines, à la suite des confiscations des biens ecclésiastiques par la Révolution française. Or, certains personnages célèbres avaient été enterrés (parfois seulement une partie de leur dépouille mortelle, tel le cœur) dans l'église conventuelle à la suite d'un testament, d'une fondation de messe ou d'un legs. Parmi ces dignitaires, on compte François Michel Le Tellier de Louvois, Gilbert Colbert de Saint-Pouange, la marquise de Pompadour ou le duc de Créquy, frère aîné du maréchal François de Créquy. On estime que les huit chapelles qui, de part et d'autre, bordent la nef où se trouvaient les tombeaux se situent aujourd'hui à cheval entre la chaussée et le trottoir, au niveau des immeubles érigés au début de la rue de la Paix, du no 2 au no 6, incluant les numéros impairs<ref>[1]Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque numérique Gallica, « Plan du rez-de-chaussée du couvent des Capucines de 1686 », gallica.bnf.fr.
Modèle:Ouvrage.
« Le couvent des Capucines », www.nicolaslefloch.fr.
« Le couvent des Capucines de la place Vendôme », www.tombes-sepultures.com.</ref>.
Les ossements mis au jour dans le cloître et l'église des Capucines lors de l'édification de la rue de la Paix sont transférés le Modèle:Date- aux catacombes de Paris, dans leur ossuaire particulier. La reine Louise de Lorraine, fondatrice du couvent, est déplacée au cimetière du Père-Lachaise en 1806, puis dans la basilique Saint-Denis en 1817. En 1864, pendant la construction d'un égout haussmannien, trois cercueils sont découverts et sauvés : celui d'Henriette Catherine de Joyeuse, de la duchesse de Mercœur et de Louvois. Mais d'après l'historien Jacques Hillairet, celui de madame de Pompadour n'a pas été exhumé. L'écrivain Michel de Decker évoque le devenir de la marquise dans son ouvrage<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> : Modèle:Citation
Premières constructions
La rue est terminée sous le règne de Louis-Philippe<ref>Diane de Saint André-Moreau, « La rue de la Paix, 1880-1900 », Autour de l'Opéra. Naissance de la ville moderne, Paris, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, 1995 Modèle:ISBN, Modèle:P.114-126.</ref>. C'est en Modèle:Date- qu'est installé tout le long de la rue l'éclairage au gaz<ref>Nadar, Quand j'étais photographe, Caroline Laroche (commentaires), éditions A Propos, 2017, p.29 note:54. </ref>
Marie-Antoine Carême (1784-1833) y ouvre sa première pâtisserie avant d'officier dans les cuisines de toutes les cours d'Europe et celles des nouveaux riches parisiens.
La rue de la Paix va servir de lieu de passage pour les différentes délégations étrangères se rendant au palais des Tuileries.
Le réaménagement du quartier autour du nouvel Opéra de Paris à partir de 1861 va faire de celui-ci le lieu du commerce du luxe. Édouard Fournier écrit en 1862 : Modèle:Citation bloc
Le couturier Charles Frederick Worth y avait sa maison de couture au Modèle:N°.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- Modèle:Numéro avec majuscule1 : la maison de haute couture Madame Grès fut installée au 1, rue de la Paix de 1942 à 1988.
- Modèle:Numéro avec majuscule2 : le musicien Jean-Paul Martini y mourut le 14 février 1816.
- Modèle:Numéro avec majuscule3 : immeuble de 1854, construit par les architectes Mesnard et Rouillère<ref>Jean-Marc Larbodière, Reconnaître le style des façades, Massin, 2000 Modèle:ISBN.</ref>. La maison de haute couture Paquin fut installée au 3, rue de la Paix en 1891. À son apogée, l'entreprise comptait près de Modèle:Unité avant de fermer définitivement ses portes en 1956 pour cause de grandes difficultés financières.
- Modèle:Numéro avec majuscule4 : l'architecte-décorateur Louis Süe (1875-1968) réalisa ici avec André Mare le magasin de joaillerie-orfèvrerie de Robert Linzeler (1872-1941), en 1923.
- Modèle:Numéro avec majuscule6 : l'orfèvre Louis Aucoc ouvrit sa boutique rue de la Paix en 1821. Elle est mentionnée dans le premier chapitre de La Dame aux camélias<ref>« Sur une grande table, adossée au mur, table de trois pieds de large sur six de long, brillaient tous les trésors d’Aucoc et d’Odiot. C’était là une magnifique collection […]. »</ref>. C'est auprès de ses descendants André Aucoc et Louis Aucoc que René Lalique fut apprenti de 1874 à 1876.
- Modèle:Numéro avec majuscule7 : Charles Frederick Worth y crée sa maison de haute couture en 1858.
- Modèle:Numéro avec majuscule8 : sous le règne de Louis-Philippe et le Second Empire, emplacement de l'hôtel meublé Mirabeau et du magasin de l'éditeur Amyot. L'immeuble actuel est de 1867, date à laquelle il fut reconstruit. En 1927, le parfumeur Roger & Gallet y fit faire la devanture de sa boutique en Lap (ciment alumineux).
- Modèle:Numéro avec majuscule9 : emplacement de la joaillerie Mellerio, Modèle:Citation selon Le Figaro<ref>Élodie Baërd, « Le platine va-t-il redorer son aura », Le Figaro, cahier « Le Figaro et vous , 30 avril 2021, p. 32.</ref>.
- Modèle:Numéros avec majuscule11 et 13 : emplacement de la joaillerie Cartier (au 13 depuis 1899, au 11 depuis 1912).
- Modèle:Numéro avec majuscule13 : emplacement de l'hôtel Westminster Paris.
- Modèle:Numéro avec majuscule14 : immeuble construit en 1907 pour l'entreprise de joaillerie Vever.
- Modèle:Numéro avec majuscule17 : emplacement de la confiserie-pâtisserie Carême en 1830 et, en 1923, de la parfumerie d'Orsay, réalisée par l'architecte décorateur Louis Süe et ses associés, le peintre André Mare et le ferronnier d'art Richard Georges Desvallières.
- Modèle:Numéro avec majuscule19 : ici se trouvait le joaillier Gustave Baugrand (1826-1870), protecteur de la comédienne Marie Delaporte (1838-1910) et fournisseur de Napoléon III. Emplacement aussi de la parfumerie de luxe Grenoville, à partir de 1902.
- Modèle:Numéro avec majuscule20 : emplacement du magasin de nouveautés À la belle Anglaise, ouvert en 1824, devenu par la suite l'hôtel meublé de Hollande, puis la maison de parfum Richard Hudnut, entre autres. La Maison Maquet occupe cet emplacement de 1841 à 1846, puis déménage au numéro 24 de 1847 à 1867, et enfin le numéro 10 à partir 1868, où elle restera une centaine d’années<ref name=":0">Modèle:Article</ref>.
- Modèle:Numéro avec majuscule21 : emplacement d'une salle où N. Kaufmann, un musicien allemand originaire de Dresde, faisait entendre vers 1817 lors de soirées musicales ses inventions : le bellonéon, le cordaulodion, l'harmonicorde et l'automate-trompette à double-son<ref>A. L. Millin, Annales encyclopédiques, Paris, 1817, Modèle:P..</ref>,<ref>A. V. Arnaud, A. Jay, E. Jouy et J. Norvins, Biographie nouvelle des contemporains, E. Babeuf, Paris, 1823, Modèle:P..</ref>. Le bâtiment devint ensuite, vers 1824, la maison Doucet, spécialisée dans la vente de lingerie pour hommes et de frivolités pour dames.
- Modèle:Numéro avec majuscule22 : emplacement de l'hôtel meublé des Îles Britanniques en 1860.
- Modèle:Numéro avec majuscule23 : emplacement de la maison de mode Caroline Reboux.
- Modèle:Numéro avec majuscule25 : emplacement de l'hôtel meublé de Douvres en 1862.
La rue de la Paix dans la culture
Jeu de société
Cette rue est connue comme étant la plus chère de la version française du jeu de société Monopoly, et ce depuis la conception du jeu en 1935. Dans la vie réelle, le prix moyen du mètre carré, en 2023, y est estimé à plus de Modèle:Unité<ref>« Rue de la Paix », www.meilleursagents.com.</ref>.
Elle a aussi donné son nom au jeu Rendez-vous rue de la Paix.
Chansons
La présence de la rue de la Paix sur le plateau du Monopoly a inspiré une chanson du même nom à Zazie.
Booba rend hommage à cette rue en la citant dans Jour de Paye : « J'ai fait la guerre pour habiter rue de la Paix. »
Cinéma
- Une séquence du film musical de Stanley Donen Drôle de frimousse (1957) est tournée rue de la Paix<ref name="imdb tournage">« Tournages rue de la Paix, Paris » sur Modèle:Langue.</ref>.
- Une séquence du film d'Yves Robert Signé Arsène Lupin (1959) est tournée rue de la Paix<ref name="imdb tournage"/>.
- Une séquence du film de Josiane Balasko Cliente (2008) est tournée rue de la Paix<ref name="imdb tournage"/>.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
- [[Liste des voies du 1er arrondissement de Paris|Liste des voies du Modèle:1er arrondissement de Paris]]
- [[Liste des voies du 2e arrondissement de Paris|Liste des voies du Modèle:2e arrondissement de Paris]]